Les informés de franceinfo du vendredi 25 octobre 2024
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00:00Générique
00:0920h, 21h, Les Informés, Renaud Blanc.
00:15Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Les Informés, analyse et décryptage de l'actualité sur France Info, bien sûr.
00:2020h, 21h, Les Informés à la radio mais aussi à la télévision sur le canal 27 de la TNT.
00:27Au programme, le plan d'adaptation au changement climatique présenté aujourd'hui par Michel Barnier.
00:32Vous entendrez dans un instant le Premier ministre, le budget 2025 et les députés qui feront demain des heures subs.
00:37Que comprendre au débat dans l'hémicycle ?
00:40Nous parlons également de la Martinique, toujours sous tension.
00:43La crise actuelle peut-elle gagner toutes les antifrançaises ?
00:47Et puis, dernière ligne droite avant l'élection américaine, vraie campagne ou course au discours le plus radical d'ici le 5 novembre ?
00:54J'attends bien sûr l'analyse et l'éclairage de Nos Informés sur ces thèmes avec nous dans ce studio.
00:59Marie-Estelle Pech, chef du service Société à Marianne, Patricia Lémonnière, grand reporter.
01:05Thiebaud Dromard, rédacteur en chef au magazine Challenge.
01:07Et Véronique Reissoult, président de Backbone Consulting, spécialiste de l'expression de l'opinion.
01:13Merci à tous les quatre d'être dans le studio de France Info.
01:18Michel Barnier était dans le Rhône cet après-midi à Givore,
01:21une ville particulièrement touchée par les inondations les 17 et 18 octobre derniers.
01:25Le Premier ministre a dévoilé le plan d'adaptation au changement climatique.
01:30Le compte y est-il ? Le discours du chef du gouvernement vous a-t-il convaincu ?
01:33Je vous propose tout d'abord d'écouter Michel Barnier.
01:36Afin d'accompagner le déploiement du plan d'adaptation d'accroître la prévention,
01:41nous proposons d'augmenter ce fonds de 75 millions d'euros en 2025
01:48pour arriver à 300 millions d'euros d'engagement de ce fonds l'année prochaine.
01:54Nous veillerons également à ce qu'une part substantielle du fonds vert,
01:58même s'il est contraint, ce fonds vert, plus substantiellement,
02:02soit consacré à l'adaptation au changement climatique.
02:05Voilà le chiffre donné, le seul chiffre d'ailleurs donné par Michel Barnier aujourd'hui,
02:09c'est ce chiffre sur le fonds Barnier qui porte son nom puisqu'il avait été créé
02:13lorsqu'il était ministre de l'Environnement en 1995.
02:16Il passera en 2025 à 300 millions d'euros, soit une augmentation de 75 millions.
02:21Alors franchement, quand on parle de fonds dédiés aux catastrophes naturelles,
02:25Patricia Lémonière, on s'attendait à des annonces beaucoup plus importantes ?
02:30Effectivement, et c'est le minimum du minimum, j'ai envie de dire,
02:33parce qu'à la décharge du Premier ministre, on est dans un budget totalement contraint
02:39où on cherche plutôt à minimiser tout ce qui est dépenses.
02:44Ce qui est quand même assez incroyable, c'est qu'on nous annonce effectivement 75 millions,
02:49alors certains diront c'est déjà pas mal, c'est mieux que rien.
02:51Enfin, le fonds vert, dans le budget, c'est moins 1 milliard.
02:56Alors vous voyez la différence quand même.
02:58Il est à beau dire que le fonds vert serait essentiellement réorienté maintenant
03:02vers la prévision, etc., ce qui n'était pas vraiment exactement avant.
03:06Autre remarque que je fais, c'est qu'il y a une autre chose qui est importante,
03:11c'est qu'il n'y a rien de coercitif dans ce budget.
03:14Enfin, c'est des idées avec quand même un point qui est intéressant,
03:18et c'est peut-être ce que je trouve le plus intéressant,
03:20c'est ce questionnement aux Français, cette annonce un peu d'interrogation,
03:25en fait, par Internet, mais consultation publique, je trouve que ça, c'est pas mal.
03:30Et à terme de cette consultation, il y aura vraiment ce fameux plan
03:34et on en saura un peu plus.
03:35Le plan d'adaptation au changement climatique, c'est 51 mesures
03:38conçues à partir d'un réchauffement de 4 degrés d'ici la fin du siècle.
03:43Mieux s'adapter, mieux prévenir, mieux protéger.
03:46Mais j'ai envie de vous dire, Maria Stel, le nerf de la guerre, ça reste l'argent.
03:49Et là, on attend.
03:51Le nerf de la guerre, ça reste l'argent.
03:52On voit bien qu'également sur toutes les questions de bâtiments aussi,
03:56on est en train de reculer parce que tous ces bâtiments,
04:00classés A, B, C, D, E, F, G, H, enfin, on commence à connaître l'histoire.
04:05On voit bien qu'on a une crise de l'immobilier en France
04:07et que le gouvernement envisage de reculer les dates limites
04:11au-delà desquelles certains de ces immeubles ou de ces appartements
04:17ne seront plus possibles, ce ne sera plus possible de les louer.
04:21Donc, on est en train de reculer concrètement sur le budget
04:25de la transition écologique.
04:28Et c'est un peu compliqué pour lui d'exister sur le sujet,
04:32même si tout ce qu'il dit est assez quand même effrayant.
04:35Et d'ailleurs, il s'est beaucoup appuyé sur le rapport du GIEA 15.
04:40Il fait un discours sans concession quand même.
04:42Il fait un discours sans concession.
04:43Il rappelle qu'il y a quelque chose de très concret.
04:45Moi, j'ai trouvé, c'est quand il dit, par exemple,
04:47que le climat de Marseille en 2100, ce sera celui de Séville,
04:51que le climat de Lille en 2100, ce sera similaire à celui de Bilbao.
04:57Bon, voilà, on voit bien, on va ressembler à l'Espagne
04:59dans quelques années en termes de hausse des températures.
05:03Thiebaud de Romard, juste une chose.
05:04C'est vrai que le Premier ministre a annoncé des études
05:07pour mieux prévoir, cartographier les risques d'inondations,
05:10le recul du trait des côtes, étudier la composition des sols.
05:13Mais on a vraiment encore besoin d'études.
05:16On ne sait pas déjà tout ça aujourd'hui.
05:17On sait beaucoup de choses.
05:18On sait qu'une maison sur trois est concernée en France
05:21par le phénomène de gonflement et de rétractation d'argile.
05:2411 millions d'habitations.
05:25Voilà, 11 millions d'habitations.
05:27Les assurances sont très compétentes en la matière.
05:31Il y a beaucoup d'experts.
05:33Il y aurait quelque chose aussi qui ne coûterait pas beaucoup d'argent
05:36et qui permettrait d'être un peu plus efficace,
05:37c'est surtout de simplifier.
05:40Le code de l'environnement est devenu un monstre vivant de normes.
05:46Je prends un exemple juste sur ma prime rénov'
05:48dont le budget a été effectivement amputé il n'y a qu'un jour.
05:51Ma prime rénov' change de réglementation quasiment tous les ans.
05:55Les Français ne savent plus comment isoler leur maison
05:57et comment être éligible à cette prime rénov'.
06:00Un coup, on leur demande de faire un budget global
06:05qui comprend toute l'isolation de toute la maison
06:08mais avec un ticket d'entrée qui est extrêmement élevé.
06:11Et un coup, on leur dit non,
06:12ce sera des mesures plus spécifiques qui seront éligibles.
06:15Donc, on n'y comprend plus grand-chose.
06:17Donc, la simplification, Michel Barnier la réclame.
06:19Il l'a réclamée dans son discours de politique générale.
06:22Eh bien, allons-y.
06:23Véronique Raissoul, je vous donne la parole juste après Patricia.
06:26Le climat, la transition énergétique, le plan d'adaptation,
06:31ce sont des sujets de première importance pour les Français.
06:33Alors là, ils vont être consultés pendant deux mois.
06:35Est-ce que là, sur ce que vous avez comme réaction,
06:38c'est chic, super ou au contraire, pourquoi tant de haine si je puis dire ?
06:42C'est un peu entre les deux.
06:43On va dire que d'abord, oui, c'est un sujet qui mobilise les Français
06:46et on parle toujours du pouvoir d'achat
06:48mais il y a une discussion qui est constante et latente.
06:51Pour vous donner une idée, sur les dernières semaines,
06:53c'est plus de deux millions de messages autour du climat
06:57et des interrogations.
06:58Ce que l'on constate de plus en plus,
07:00c'est que les sujets climato-sceptiques montent aussi beaucoup
07:04et sortent des sphères habituelles complotistes.
07:06Les uns et les autres commencent à se poser des questions,
07:08même s'ils ne remettent pas en question le fait qu'il y a un changement.
07:12Mais ils se posent la question sur la réalité des angoisses qu'il faut avoir,
07:16sachant que l'eau est la seule chose vraiment concrète.
07:20Dès qu'il y a des inondations, les Français considèrent que là,
07:23c'est une démonstration claire.
07:24Alors que les feux, par exemple, l'été,
07:26ils ne sont pas certains que ce soit lié au climat
07:29parce qu'ils imaginent que ça peut être des feux qui sont d'origine criminelle.
07:34Et après, sur la fameuse consultation,
07:36parce qu'effectivement, Patricia Lémonière a pointé un sujet qui était nouveau.
07:40Je ne vous cache pas que ce soir, on ne se rue pas sur cette consultation.
07:43Je vais y regarder et je crois que le maximum, c'est 79 participations.
07:47C'est le début, c'est le début.
07:48C'est calme.
07:50La raison pour laquelle les uns et les autres sont un peu dubitatifs,
07:53la première, c'est que c'est assez fastidieux
07:55parce qu'en fait, ce sont des questions et vous êtes enfermés dans un carcan de questions.
07:59Surtout, en fait, ça peut être anonyme.
08:01Les uns et les autres vont voter ou pas voter ou soutenir,
08:04pas soutenir les propositions des uns et des autres.
08:06Mais surtout, comme souvent, l'intention est douable et bonne
08:09parce que les Français se plaignent de ne pas être assez consultés.
08:12Mais on ne sait pas ce que ça va faire.
08:14C'est-à-dire que quand vous venez contribuer,
08:17vous allez proposer quelque chose, ça va être long.
08:19Si on ne vous dit pas ce qu'on va en faire, ce n'est pas très motivant.
08:22Et là, c'est un peu ça.
08:23Oui, c'est effectivement comme après les Gilets jaunes
08:26où il y a eu cette vaste consultation nationale,
08:29effectivement, qui n'a rien donné,
08:31qui est terminée dans des tiroirs ou dans des caisses, j'ai envie de dire.
08:34Effectivement, les Français peuvent être sceptiques.
08:36Mais l'ampleur du chantier est gigantesque quand on réfléchit.
08:40Quand on réfléchit que la plupart de nos hôpitaux,
08:43alors qu'on nous annonce quand même plus 4 degrés et voire plus,
08:46parce que le chiffre de 4 degrés 2100, c'est un minimum à la limite.
08:50Nos hôpitaux, ce n'est pas climatisé.
08:53Comment dans les salles, dans les chambres,
08:57les gens peuvent vivre avec des températures ?
08:59Alors, les hôpitaux...
09:00La Michelle Bernier est prête d'ailleurs à rafraîchir aussi les salles de classe.
09:02Oui, enfin, on va voir comment il va.
09:04Mais il faut de l'argent pour ça.
09:09Les centrales nucléaires, on dit qu'il va falloir un peu repenser,
09:11mais il va falloir même revoir certains plans d'adaptation
09:15parce que 1, la mer monte et 2, les rivières sont trop chaudes.
09:18Et comme les rivières sont trop chaudes,
09:20il faut de l'eau fraîche pour rafraîchir les centrales nucléaires.
09:22La consultation, si vous voulez, c'est un changement complet de mentalité.
09:27Alors, Michelle Bernier a bien raison, je pense,
09:30d'être ferme sur le danger que représente pour nous le changement climatique.
09:34Mais l'ampleur de la tâche, c'est des milliards.
09:37Ce n'est pas 75 millions.
09:39Marie-Esthelle Pêche, il nous donne une consultation sur deux mois.
09:42Je ne veux pas être méchant avec Michelle Bernier,
09:43mais on ne sait pas trop si dans deux mois, il sera toujours Premier ministre.
09:46Est-ce que c'est une façon quelque part de gagner du temps ?
09:49Parce qu'on ne peut pas parler gros sous en ce moment.
09:51Oui, je pense que c'est exactement ça.
09:54C'est plutôt habile, malgré tout, comme le dit Patricia,
09:56parce qu'effectivement, les Français ne sont pas mécontents d'être consultés.
10:00On a pu le voir, même si lors de l'épisode des Gilets jaunes,
10:04ça ne s'est pas si bien terminé que ça,
10:06puisque toutes ces propositions, finalement, sont passées on ne sait où.
10:11Enfin, elles ont un peu disparu de la circulation.
10:15Il ne peut pas véritablement promettre de grands plans de rénovation énergétique.
10:20Ce n'est vraiment pas le moment.
10:21Donc là, on est dans une forme d'attentisme, effectivement,
10:24sous le dessous de ses dehors, de discours très ferme, très, très...
10:29Presque, il y avait une espèce de solennité, d'ailleurs,
10:31dans sa façon de s'exprimer cet après-midi.
10:33On voit bien qu'il est quand même légèrement impuissant.
10:36Alors, à ses côtés, ce sera ma dernière question.
10:37On va passer sur un autre thème.
10:39Il y avait Agnès Pannier-Runacher qui était très droite,
10:41très à l'écoute de ce que disait le Premier ministre.
10:45Véronique, petite question.
10:47Vous pensez qu'elle va faire une petite crise de nerfs
10:49avec simplement 75 millions annoncés ?
10:52Parce que depuis un mois, on la voit plutôt sur le départ, en quelques secondes.
10:57Je ne sais pas si elle va être satisfaite.
10:58Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est que dans le discours,
11:02il y a un point qui a dû la réjouir aussi et qui a réjoui plutôt les Français,
11:05c'est que Michel Barnier a salué ce qui s'est fait avant,
11:08ce qui est un peu en rupture avec ce qui se fait habituellement,
11:11où on explique que tout va changer parce qu'avant, ce n'était pas bien.
11:14Il a reconnu qu'il y avait des choses qui avaient été faites
11:16par les précédents gouvernements qui étaient à saluer
11:19et que le chemin était long, que c'était compliqué.
11:21Donc peut-être qu'au moins ça, elle l'aura appréciée.
11:23A défaut d'apprécier le budget,
11:25au moins, il y a une reconnaissance du travail qu'elle avait fait.
11:27Thiebaud Droma, pour vous, il y a un changement de cap
11:30avec ce gouvernement sur cette question de l'écologie par rapport au précédent ?
11:34Parce que la grande critique, c'était de dire Macron, l'écologie, ce n'est pas son truc.
11:37Est-ce que vous vous sentez que ça change un tout petit peu en quelques secondes ?
11:40Je ne sais pas s'il y a un changement de cap.
11:42C'est un peu tôt pour le dire.
11:43On a un Premier ministre qui connaît les questions environnementales.
11:46Ça, c'est sûr. Il était le premier conseiller du premier ministre de l'Environnement au Goujad.
11:49Il a été ministre de l'Environnement.
11:51Il a écrit des livres sur l'environnement.
11:53Il fait partie de ces espèces un peu rares de décolos de droite.
11:56Donc, c'est des questions qui lui tiennent à cœur et sur lesquelles il est expert.
12:01Je le disais, le nerf de la guerre en ce qui concerne le climat, c'est l'argent.
12:04Transition toute trouvée pour parler du budget.
12:07Comprenez-vous encore quelque chose au débat à l'Assemblée ?
12:10Votre réponse, vos réponses dans un instant.
12:12France Info, 20h15, Le Fil Info, Emmanuel Langlois.
12:16Le soulagement, quatre jours après sa disparition.
12:19Santiago, se nourrissant enlevé par ses parents à l'hôpital Dolnez-sous-Bois,
12:23était retrouvé vivant aux Pays-Bas.
12:25Aujourd'hui, ses parents ont, eux, été arrêtés.
12:28Des mandats d'arrêt européens avaient été émis contre eux.
12:31Trois personnes, dont un mineur, sont mises en examen.
12:34Dans cette affaire, deux d'entre elles ont été incarcérées.
12:39À l'étranger, le Liban accuse Israël de crime de guerre
12:42après la mort de trois journalistes tués en pleine nuit
12:44dans une frappe sur Azbaïa, une localité du sud du pays,
12:47jusque-là épargnée.
12:49Les autorités libanaises dénoncent un rêve délibéré de l'État hébreu.
12:53Par ailleurs, dans le sud de la bande de Gaza,
12:55cette fois, deux frappes aériennes d'Israël ont fait au moins
12:5920 morts à Ranyounès, dont l'une a tué 14 personnes,
13:01dont neuf enfants, selon les secours locaux.
13:05C'est toujours le statu quo entre Kylian Mbappé et le Paris Saint-Germain.
13:09La commission paritaire d'appel de la Ligue de football professionnel
13:12a tranché tout à l'heure en faveur du joueur
13:15dans le luttige financier qu'il oppose à son ancien club.
13:19Mais le PSG refuse toujours de lui payer
13:2155 millions d'euros d'arrière et de salaire.
13:36Les amendements des votes des débats à l'Assemblée nationale
13:38autour du budget et les députés siégeront demain.
13:41L'objectif est un vote mardi prochain.
13:43Sachez qu'aujourd'hui, le Palais Bourbon a rejeté la hausse de la taxe
13:47sur l'électricité, mais qu'elle a voté en faveur d'un nouvel impôt
13:50sur le patrimoine des milliardaires.
13:51Vote contre l'avis, d'ailleurs, du gouvernement.
13:53Franchement, petite question toute simple.
13:55Marie-Estelle Pech, est-ce que vous arrivez à suivre
13:59et à comprendre la stratégie des uns et des autres ?
14:02C'est assez baroque ce qui se passe quand même.
14:03On voit que c'est la foire d'empoigne.
14:07Vous avez ceux qui cherchent à taxer toujours, toujours plus.
14:09Ceux qui cherchent à taxer toujours moins.
14:11Ceux qui veulent absolument faire.
14:14Il faut de l'exemple.
14:16Donc, il faut taxer les milliardaires.
14:17Là, on a pu le voir cet après-midi.
14:22Il y a des choses aussi assez curieuses.
14:24Je voyais qu'il y avait des députés qui sont portés aussi au secours
14:27des entreprises de chips françaises
14:30qui devraient bénéficier d'une sous-taxation.
14:34Ça part un peu dans tous les sens.
14:36Moi, ce que j'attends avec un certain intérêt,
14:40ça va être la question des emplois des fonctionnaires
14:43et notamment des emplois des professeurs.
14:49Les 4000 enseignants.
14:50Parce qu'on a quand même 4000 enseignants en moins,
14:52a priori, en prévision pour le budget 2025.
14:56Et ça suscite beaucoup, beaucoup d'inquiétude.
14:59Évidemment, chez les syndicats d'enseignants.
15:01Évidemment, chez les parents qui se demandent
15:03dans quelle école on va enlever des classes, etc.
15:07Et ça va être intéressant à suivre parce que c'est très,
15:13c'est à la fois symbolique et très intéressant parce que ça va mettre,
15:17ça va montrer la fracture qu'il y a entre les territoires
15:20à la campagne.
15:22Si vous fermez par exemple une classe à la campagne
15:25dans un petit village, dans un petit village,
15:28c'est toute la vie du village qui va en être affectée.
15:31Si vous essayez de fermer une classe en ville à Paris, par exemple,
15:37vous allez avoir les enfants de politiques,
15:40syndicalistes, journalistes, etc.
15:42qui vont monter au créneau devant les rectorats.
15:45Et là aussi, ça va être une forme de foire d'empoigne
15:48pour éviter la fermeture de classes ici ou là.
15:51Et ce que j'entendais dans les couloirs ces derniers jours,
15:53c'était qu'en réalité, on risquait de, et c'est ce que compte d'ailleurs,
15:58c'est là dessus que compte la ministre de l'Éducation nationale,
16:01qui est un peu en difficulté parce qu'elle a vraiment
16:02les syndicats d'enseignants qui sont vent debout.
16:04Elle pense qu'à l'Assemblée, lors de la discussion budgétaire,
16:07on va sans doute aboutir plutôt à 2000 suppressions de postes
16:10et non plus 4000.
16:12C'est là dessus que tablent les syndicats d'enseignants
16:14et certains politiques côté majorité, LR, etc.
16:18Donc ça va beaucoup bouger sur ce point particulier,
16:23qui est intéressant aussi parce qu'on va voir la rentrée sociale
16:27dans pas longtemps des enseignants.
16:28Ils ont déjà promis des grèves, des manifestations, etc.
16:32Alors Véronique Raissoul, ces débats à l'Assemblée,
16:34comment sont-ils, j'allais dire, perçus par l'opinion ?
16:36Parce que est-ce que c'est une preuve que notre démocratie fonctionne ?
16:40Puisqu'il y a débat ou au contraire, les Français sont complètement perdus ?
16:44Les Français sont perdus et pas très contents.
16:47Ils sont perdus déjà des spécialistes de la politique.
16:50Ce n'est pas simple de comprendre la logique des uns et des autres.
16:53Ils sont perdus aussi parce que globalement, ils ne savent plus qui croire.
16:57C'est-à-dire que certains disent que la situation est très, très grave
17:00et qu'on se rapproche d'une logique presque de la situation de la Grèce.
17:05D'autres vous disent non, ce n'est pas tout à fait ça.
17:07C'est beaucoup plus compliqué.
17:09Mais en même temps, ce n'est pas si mal que ça.
17:12Les chiffres sur le déficit ne sont jamais les mêmes.
17:14Bref, globalement, d'ailleurs, Marianne titre cette semaine
17:18« Ont-ils menti ? », en fait, il y a ce sentiment-là.
17:21Et en fait, ça renforce quelque chose.
17:23On a sorti un sondage pour Le Figaro hier
17:26et qui permet de dire que 82% des Français ont une très mauvaise image
17:31des partis politiques.
17:32Pour 90% d'entre eux, ils ne sont pas honnêtes.
17:3585% pas crédibles.
17:3785% plutôt éloignés de leurs préoccupations.
17:40Et globalement...
17:41Ça dépasse le vote des extrêmes.
17:42Exactement. Et en fait, ce qu'il dit, c'est...
17:45En fait, ils commencent à avoir peur et ils sont inquiets.
17:48Et quand vous avez peur et que vous êtes inquiet,
17:49je vous invite à aller regarder sur les réseaux sociaux,
17:51quels qu'ils soient, les rumeurs les plus incroyables qui circulent en ce moment.
17:55Parce qu'en fait, comme on ne comprend pas ce qui se passe
17:58et qu'on n'a pas confiance dans les politiques,
17:59en disant qu'en fait, ils ont des postures,
18:01mais qu'ils n'ont rien à proposer de vraiment crédibles.
18:04Vous avez des gens qui imaginent qu'on va nous confisquer des plans d'épargne.
18:08Vous avez des gens qui expliquent qu'on ne va plus payer les fonctionnaires,
18:11que les cartes vitales vont être bloquées.
18:12L'assurance-vie aussi.
18:14Voilà, qu'il y a des baisses des retraites qui sont prévues, comme en Grèce.
18:17Non, vous ne dites pas trop, parce qu'il y a peut-être des rumeurs.
18:18Non, parce que je préfère dire que ce sont des rumeurs.
18:20Mais c'est pour...
18:21En fait, je vais vous dire, les rumeurs en soi, on peut sourire.
18:23Non, parce qu'en fait, la somme de ces rumeurs est révélateur
18:27du fait que les Français, ils sont inquiets
18:29et qu'ils ne croient pas au cirque auquel ils assistent.
18:32Et que ce cirque ne fait que les conforter dans quelque chose qui les énerve,
18:36qui est toujours la même histoire.
18:37C'est-à-dire qu'en gros, on a réclamé leur voix, mais on n'écoute pas leurs paroles.
18:40Même s'il y a des consultations qui sont lancées, ça ne suffit pas.
18:44Patricia Lémonière, c'est vrai que les Français,
18:46on le dit avec Véronique, sont inquiets,
18:48mais c'est vrai qu'on vit des situations étonnantes.
18:49LFI qui veut moins d'embandements, alors que bon,
18:52effectivement, dans un passé encore pas très lointain, il les multipliait.
18:55Le modem qui est pour un vote et pas pour un 49-3.
18:58C'est vrai qu'on a du mal à retrouver ces petits, en quelque sorte.
19:01Oui, je crois que même le Premier ministre a du mal à retrouver ces petits,
19:04parce que quand il voit ce qui se passe à l'Assemblée,
19:07quand il voit, par exemple, que...
19:08La taxe sur l'électricité, certains Républicains...
19:10Exactement, voilà, ont voté contre.
19:13Quand il voit que la commission d'économie échappe à la majorité,
19:18quand on a vu que la vice-présidence de l'Assemblée
19:22échappait aussi à la majorité,
19:23parce que soit ils n'étaient pas là, soit ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord,
19:26soit parce qu'ils ne s'entendent pas.
19:29Je veux dire, je crois qu'au-delà de l'insatisfaction
19:33et du spectacle qui est donné aux Français,
19:37le Premier ministre, lui, il a aussi bien du mal à gérer ses troupes.
19:42Et donc, quand on...
19:43C'est quelques troupes.
19:44C'est quelques troupes qui se déchirent
19:47devant le public.
19:48Et donc, je veux dire, cette Assemblée nationale,
19:52pourtant, les Français avaient espéré, en votant,
19:55qu'elle produise quelque chose de positif.
19:57Eh bien là, elle ne le fait pas.
19:59Thiebaud Dromard, je vous donne la parole.
20:01Justement, une petite question.
20:03On parlait de la comparaison avec la Grèce.
20:05On aura une notation d'une agence, une notation dans quelques heures.
20:09Est-ce que ça peut changer quelque chose dans le débat ?
20:12Juste pour rebondir, juste avant, je vous réponds tout de suite, Renaud.
20:14Mais juste avant, je pense que c'était quand même
20:17attendu.
20:18Le budget, d'abord, est toujours une discussion complexe
20:21et donne toujours l'occasion aux partis politiques
20:24de s'exprimer, de débattre, etc.
20:26Et là, dans la mesure...
20:27On n'avait pas une partie de la majorité.
20:27Et là, dans la mesure où on n'avait aucune majorité
20:30et que même dans le bloc commun,
20:31on n'avait pas, en soi, d'union solide,
20:35c'était couru d'avance.
20:37Oui, effectivement, Moudiz, dans une heure et demie à peu près,
20:40va donner sa décision sur la note française.
20:44Je ne ferai pas de pari, ici, sur ce que Moudiz va décider.
20:48Fitch, vous l'avez vu, on est rentré dans la saison automnale
20:51des dénotations.
20:53Fitch n'a pas baissé la note française,
20:55mais a dégradé les perspectives.
20:57On pourrait imaginer que l'on soit dans les mêmes
21:03scénarios pour Moudiz.
21:05Il faut savoir que la dette française, elle reste toujours attractive.
21:08L'agence France Trésor, qui fait ses adjudications tous les mois,
21:12a un succès très important.
21:13En quelques heures, la dette française est souscrite.
21:16Mais il y a un vrai tournant depuis six, huit mois
21:20qui inquiète les agences de notation.
21:22C'est précisément notre situation politique.
21:24Le fait de ne pas avoir, d'abord la dissolution,
21:27le fait de ne pas avoir de majorité à l'Assemblée
21:29et donc de ne pas avoir de perspectives financières stables,
21:33de perspectives, de visibilité financière,
21:35ça, c'est quelque chose que les agences ne supportent pas.
21:38Marie-Estelle Pech, sur cette question, justement,
21:41du 49-3 ou du pas du 49-3,
21:45comment Michel Barnier va pouvoir ne pas le dégainer ?
21:48Très franchement, justement, quand on voit cette taxe sur l'électricité rejetée,
21:52alors le RN crie victoire puisqu'ils sont à,
21:55le RN est à l'origine de ce vote.
21:57Mais très franchement, quel choix reste-t-il à Michel Barnier ?
22:01C'est vrai que ça paraît assez possible et probable
22:04même qu'il ait à un moment donné recours au 49-3.
22:08Quand on voit que même ses propres troupes votent dans son dos contre lui.
22:13Donc, c'est assez, on va voir quand même.
22:17Il faut attendre peut-être un peu, peut-être que les débats vont se,
22:20peut-être qu'ils vont trouver davantage un terrain d'entente.
22:22Moi, je suis un peu pessimiste.
22:25On est plutôt proche de la crise de nerfs.
22:26Là, il y a eu le petit geste de Sandrine Rousseau
22:28qui s'est fait excuser d'un mini bras d'honneur envers le RN.
22:31Oui, on sent l'ambiance, c'est bien tendu.
22:34Il y a aussi beaucoup de spectacles.
22:36Voilà, chacun s'y donne à cœur joie.
22:40Oui, c'est tout.
22:41C'est assez probable, malheureusement, qu'on ait encore affaire à un 49-3.
22:47Ça va être difficile pour lui, effectivement, de fédérer.
22:53Après, il y a le Sénat, pardon.
22:54Il y a quand même le Sénat sur lequel peut miser Michel Barnier
22:57avec une majorité un peu plus confortable au Sénat
22:59pour temporiser et faire passer un certain nombre d'amendements.
23:03Globalement, les Français, eux, ils doutent peu
23:05parce que 70% des Français sont convaincus que le 49-3 sera activé
23:10en disant que c'est un symbole et que dans l'absolu,
23:12si ça permet de sortir de la situation...
23:14C'est paradoxal parce qu'ils n'en veulent pas, les Français.
23:16Ils n'en veulent pas, mais en même temps, ils disent
23:17de toutes les façons, on ne continue pas comme ça,
23:18parce que là, on ne comprend rien.
23:19Donc, 70% pensent que ça sera fait,
23:23mais ne s'en réjouissent pas pour autant.
23:24Mais le tout, de savoir c'est quel 49-3,
23:26parce qu'il y a le 49-3 qui est complètement le budget présenté.
23:29Le bon et le mauvais 49-3.
23:31Oui, un 49-3 où on prend un peu des amendements
23:36et on fait un 49-3 un peu modéré.
23:38Et le tout, c'est de savoir quand on le fait,
23:40parce que maintenant, Michel Barnier peut le dégainer quand il veut
23:42parce qu'il en a parlé en Conseil des ministres.
23:44Le tout, c'est de savoir si on le fait très vite
23:46ou si on le fait trop tard.
23:48Et de le faire très vite, il peut être accusé,
23:50une fois de plus, de déni de démocratie.
23:52Et de le faire trop longtemps, et j'en finis par là,
23:54et de le faire trop longtemps, il risque de montrer
23:56que tout le monde vote contre son budget.
23:57Donc, c'est assez difficile pour lui, la partie.
24:00Et il tiendra compte, il y a de fortes probabilités
24:03qu'il tienne compte d'une partie des débats parlementaires.
24:05Il n'est pas obligé de tout renverser par le 49-3,
24:07ce que vous disiez, effectivement.
24:08Mais certains l'accusent, Michel Barnier,
24:10de laisser pourrir la situation à Marie-Estelle.
24:13Vous en pensez quoi ?
24:14Non, moi, je pense qu'il...
24:16L'opposition.
24:17Oui, l'opposition, bien sûr.
24:18LFI d'un côté et le RN de l'autre.
24:20Oui, je pense qu'il a tout intérêt quand même,
24:25effectivement, à laisser le débat se faire jusqu'à un certain point.
24:28Il ne peut pas aller balancer un 49-3 comme ça dès le début.
24:32Ça n'aurait aucun sens.
24:34Il est sur un chemin de crête, quoi.
24:35Il est sur un chemin de crête.
24:36Comme on aime bien filer les métaphores montagnardes
24:39depuis quelques temps.
24:40Il est sur un chemin de crête.
24:41En tout cas, c'est comme ça que les Français le voient.
24:43Et surtout, ce qui est assez amusant, c'est qu'ils deviennent
24:46assez champions, puisque tout le monde découvre
24:48quand même et qu'il y a beaucoup de discussions.
24:50Et donc, quand on regarde, certains disent qu'effectivement,
24:52il y a le vrai 49-3, il y a le demi-49-3.
24:55Des expressions qui ne sont pas tout à fait...
24:57À la fin de la journée, il va négocier, il va être obligé
25:00de négocier avec l'URL pour ne pas avoir une motion de censure.
25:03Monsieur Baudremer, une petite question en quelques secondes.
25:05J'évoquais la taxe sur l'électricité rejetée,
25:08le nouvel impôt sur le patrimoine des milliardaires.
25:11Le rapport des Français à l'impôt, il est finalement plus complexe
25:14qu'il n'y paraît.
25:15Oui, il est assez complexe.
25:16Nous, on a fait un sondage cette semaine dans le Challenge
25:17avec Odoxa.
25:1864% des Français trouvent le montant de leur impôt excessif.
25:22Alors, vous allez me dire, ça, ce n'est pas nouveau.
25:23Mais c'est quand même 10 points de plus qu'il y a un an.
25:26Donc déjà, c'est très versatile, ce consentement à l'impôt.
25:29C'est quelque chose de très sensible.
25:31On recouvre très bien l'impôt en France.
25:3299% de l'impôt est recouvré.
25:35Mais ensuite, quand on regarde précisément, paradoxalement,
25:38ce sont les classes populaires qui sont les plus hostiles à l'impôt,
25:41contrairement au cadre.
25:43Et en revanche, il y a un consensus général, alors là,
25:46pour tous les Français qui considèrent qu'ils n'en ont pas
25:48pour leur argent.
25:49Aujourd'hui, avec la dégradation des services publics,
25:51écoles, on en parlait, hôpitaux de justice,
25:54le trio noir de la fonction publique,
25:56aujourd'hui tellement dégradé qu'on se dit,
25:57mais pourquoi on ne paye des impôts ?
25:59Pourquoi on continue de les payer ?
26:00Parce que pour le résultat qu'on obtient, qui est extrêmement négligeable.
26:02Et ce qui est, sur ce sondage, ce qui était très intéressant
26:05de voir pendant Cali, c'est qu'en fait, le consentement à l'impôt,
26:08il est basé sur trois éléments.
26:10La confiance, on a vu qu'on ne l'y mettait pas.
26:12La lisibilité, on n'y est carrément pas du tout.
26:15Et la traçabilité, et là aussi, c'est compliqué.
26:18Déjà, comme on n'a pas de lisibilité, il n'y a pas de traçabilité.
26:20Et donc, c'est pour ça que le consentement à l'impôt, il est compliqué.
26:23Et dans les rumeurs que j'évoquais,
26:25il y a par exemple les taxes d'habitation qui sembleraient revenir.
26:28Et ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu,
26:30dans des groupes qui commencent à s'organiser,
26:32comment on fait pour ne pas payer la taxe d'habitation.
26:35Donc, le fait de la récupérer, c'est compliqué.
26:38Et des avocats et des fiscalistes qui commencent à dire,
26:41appelez-moi, je vous expliquerai comment on peut faire.
26:43Alors, un cap à présent sur la Martinique où les tensions ont redoublé cette nuit.
26:47Crise de la vie chère ou mal beaucoup plus profond.
26:50La suite des informés dans un instant.
26:52France Info, il est 20h30.
27:01Et un nouveau point d'info avec Sophie Echelle.
27:03Bonsoir Sophie.
27:04Bonsoir Renaud, bonsoir à toutes et à tous.
27:06On apprend ce soir que Santiago, ce bébé grand,
27:09prématuré, enlevé lundi soir en Seine-Saint-Denis, a été retrouvé.
27:12C'est une information France Info.
27:14Retrouvé vivant et en bonne santé aux Pays-Bas.
27:17Ses parents ont été interpellés.
27:19La Guadeloupe, toujours plongée dans le noir à cause d'une grosse panne sur tout le réseau.
27:22Selon la préfecture, ce sont des salariés grévistes
27:24qui se sont introduits dans la salle des commandes de la centrale
27:27qui alimente la quasi-totalité du territoire.
27:30Cette coupure généralisée suscite beaucoup d'inquiétude
27:32autour de la distribution d'eau potable et du fonctionnement de l'hôpital.
27:36Près de 600 personnes étaient réunies à Plaine, dans le Barin,
27:39cet après-midi pour un dernier adieu à Lina.
27:42Cette adolescente de 15 ans disparue pendant près d'un an
27:44et dont le corps a été retrouvé il y a une dizaine de jours.
27:47Les obsèques de la jeune fille ont été suivis d'un lâcher de lampions
27:50dans le ciel vers les étoiles, comme le voulait sa mère.
27:54Selon la Corée du Nord, tout déploiement de ses troupes en Russie
27:57serait conforme aux droits internationaux.
28:00Pyongyang ne confirme toutefois pas si ses soldats y ont été envoyés ou non.
28:04La communauté internationale s'insurge de cette possible présence militaire
28:07qui représenterait une escalade manifeste dans la guerre en Ukraine.
28:11Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
28:13affirme lui que ses troupes nord-coréennes commenceront à combattre dès ce week-end.
28:17Un rappel massif de l'eau d'oeufs en France
28:20à cause d'une possible contamination au salmonelle.
28:22Des oeufs distribués dans un grand nombre d'enseignes
28:25et qui concernent plusieurs marques.
28:27En cas de doute, rendez-vous sur le site officiel de Rappel Conso.
28:39Les informés seconde partie dans le studio de France Info.
28:41Marie-Estelle Pech, chef du service Société Amarianne.
28:44Patricia Allémonnière, grand reporter.
28:46Thiebaud Dromard, rédacteur en chef au magazine Challenge.
28:49Et Véronique Raissoul, présidente de Backbone Consulting,
28:51spécialiste de l'expression de l'opinion
28:53et professeur à Sciences Po Paris en communication de crise.
28:57De nouvelles tensions ont éclaté en Martinique
29:00dans la nuit de jeudi à vendredi.
29:02La préfecture signale plusieurs barricades dans différentes communes de l'île
29:06et le braquage d'un camion 15 jours après l'instauration d'un couvre-feu nocturne.
29:10Je vous rappelle qu'un protocole d'accord avait été trouvé
29:12il y a plusieurs jours pour une baisse des prix sur 6000 denrées alimentaires.
29:16Thiebaud Dromard, Challenge prépare, je crois, un dossier sur la Martinique.
29:21En quelques mots, ce mouvement contre la vie chère qui n'est pas nouveau,
29:25qui revient régulièrement, comment a-t-il redémarré en Martinique ?
29:29Alors, c'est assez intéressant parce que comme souvent dans les crises contemporaines,
29:33ce sont les réseaux sociaux qui peuvent être à l'origine du sujet.
29:37Et là, création d'un site internet de comparaison des prix en septembre dernier.
29:41Et on compare quoi ?
29:43Du pain, un élément de base, du pain de mie.
29:46Entre le prix martiniquais et le prix en métropole, 690% d'écart.
29:541,50€, 11,50€.
29:56Et TikTok, bien sûr, qui vient en appui de ce sujet.
30:02Et là, le sujet s'enflamme très vite.
30:04En réalité, ce n'est pas 690% la différence de prix, mais c'est 40%.
30:09Donc, il y a un vrai sujet de prix.
30:12Et ça, on va le détailler, mais il y a un vrai sujet de différence de prix.
30:16Et là, ça s'est enflammé très vite à la faveur d'un petit groupe très bien organisé,
30:22du reste, d'un leader qu'on surnomme R, M. Petitot, Rodrigo Petitot,
30:30qui est à la tête du mouvement depuis trois semaines.
30:33En fait, effectivement, c'est parti des réseaux sociaux.
30:36Plus exactement, c'est grâce aux réseaux sociaux qu'ils ont pu mobiliser.
30:38TikTok était le lieu où il y avait beaucoup de partage par le R.
30:42Il y a énormément de martiniquais qui ont été faire ce qu'on appelle des store-check,
30:46c'est-à-dire vérifier les prix et comparer, pour vous donner une idée quand même,
30:49ces 40%, mais en moyenne, payer du beurre 7€, une note de beurre 7€,
30:54oui, ce n'est pas acceptable.
30:56Et donc, Rodrigo Petitot a réussi à mobiliser les uns et les autres.
31:01Mais aujourd'hui, il y a plein de colère.
31:03Mais il faut imaginer que ça a commencé le 1er septembre.
31:06On en parle à peine en métropole, à peine.
31:09Et donc, les martiniquais, eux, ils disent,
31:11mais nous, on voudrait être des Français à part entière.
31:13Et en fait, on est vraiment des Français à part
31:15parce que personne ne s'intéresse à notre histoire.
31:17Et là, on voit quelques images.
31:19Mais la réalité, c'est que ça fait des semaines et des semaines qu'il y a des marches,
31:22que Rodrigo Petitot a réussi à fédérer pas mal de monde,
31:26était effectivement très organisé.
31:29Et il a réussi quand même, avec cette marche, à obtenir déjà une première chose,
31:32c'est qu'il y a ce protocole qui a été proposé,
31:34qui fait que, bon, ça ne leur suffit pas.
31:36Le Vert Prat n'est pas du tout satisfait de ce protocole.
31:38Non, parce qu'il dit que 65 familles de produits, ce n'est pas assez.
31:41Et puis surtout, en fait, à force d'avoir ignoré,
31:44on est en train de dépasser le sujet de la vie chère.
31:46C'est presque plus ça le problème.
31:48Mais juste une chose, Marie-Estelle Pech,
31:50un protocole d'accord sur 6000 denrées avec une baisse de 20 %,
31:54insuffisant, disent un certain nombre de mouvements martiniquais.
31:58Mais c'est tout de même la preuve que ces prix en Martinique étaient un non-sens,
32:02sont un non-sens.
32:04C'est un non-sens.
32:05Et les Martiniquais, d'ailleurs, ils ont une...
32:10Leur mécontentement se cristallise aussi sur certains industriels,
32:14sur certains chefs d'entreprise martiniquais, pour le coup,
32:18notamment le groupe Bernard Ayotte,
32:20qui est vraiment au cœur de la crispation dans l'île,
32:23puisqu'il chapeaute le secteur de la grande distribution.
32:26Enfin, mais tout, le BTP, le rhum, l'automobile.
32:31Et c'est en plus un héritier des béquets.
32:34Les béquets, c'est-à-dire ces descendants de colons qui étaient propriétaires d'esclaves,
32:38ne représentent que 1 % des personnes sur l'île aujourd'hui.
32:43Mais il faut comprendre que 27 % des Martiniquais vivent sous le seuil de pauvreté.
32:50Et donc, il y a une forme d'un ressentiment très fort qui ressort à chaque crise.
32:54C'était pareil lors de la crise concernant la vie chère en 2009.
32:57Là, on est en plein dedans.
32:59Il suffit de regarder les réseaux sociaux.
33:00Bernard Ayotte, c'est une cible, évidemment.
33:02Et si vous voulez, ce ressentiment, il est...
33:08J'ai l'impression, de plus en plus puissant,
33:11parce que lui, c'est la tête de pont, c'est la...
33:13Comment dire ? C'est, disons, le chef d'entreprise le plus puissant, entre guillemets, de Martinique.
33:19Et malgré tout, ça pose question,
33:23parce que c'est vrai qu'on a, par exemple, les élus socialistes de l'île qui tempêtent.
33:28Ils estiment que, vu cette situation de quasi-monopole qu'il a sur l'île,
33:32ils pourraient faire davantage d'efforts, ils pourraient baisser davantage ses prix.
33:35Mais ce qu'on remarque aussi, c'est que les élus qui ont été d'accord sur ce protocole,
33:41aujourd'hui, semblent tout de même dépassés par, j'allais dire, la base, Patricia Lémonière.
33:45Moi, je crois qu'au-delà de ce problème qui est alimentaire et plus,
33:50il y a, au-delà de tout ça, un problème de fonds, qui est un problème de pauvreté extrême,
33:56qui est un problème... Quand on voit qu'il y a une taxe sur ces produits qui s'appelle l'octroi de mer,
34:00qui date de 1670, donc ça repose, au sein de ce conflit, la question de la colonisation,
34:09la question de la différence avec la métropole, et c'est tout ça qui est derrière.
34:16Dans ce mécontentement, il ne faut pas voir qu'un mécontentement de la faim pour trois entreprises.
34:22Les béquets, qu'est-ce que c'est ? C'est les anciens colons.
34:25Donc, si vous voulez, ça va bien d'au-delà, et je crois que ce n'est pas qu'un accord
34:30sur des produits de première nécessité qui apaisera.
34:34Je crois qu'il faut faire une relecture de ce conflit beaucoup plus profond.
34:38– Et pourtant, Thiebaud de Remard, pardonnez-moi, la différence entre, par exemple, la Guadeloupe et la Martinique,
34:44c'est qu'en Martinique, les mouvements indépendantistes sont moins forts.
34:47– Alors, il y a eu, en 2009, c'était les deux îles qui étaient vraiment concernées par le même sujet.
34:54Là, la Martinique, la Guadeloupe, pardon, Dakota, qui était le leader guadeloupéen,
34:59a dit, nous, on ne vous suit pas.
35:01Les sujets sont à peu près les mêmes.
35:03Je voudrais juste quand même rebondir sur l'histoire des béquets.
35:05Le groupe Ayotte, effectivement, moi j'ai eu Bernard Ayotte hier au téléphone.
35:09Bernard Ayotte qui est quelqu'un de très discret et qui ne s'exprime jamais.
35:12On a réussi à lui parler.
35:14Il est conscient d'une chose, et c'est déjà une grande première,
35:17il est conscient qu'il faut de la transparence.
35:20Et donc, pour la première fois, il nous l'a annoncé à la Challenge,
35:22ils vont publier leur compte et on va pouvoir comprendre un peu ce qui se passe.
35:26Oui, il y a une concentration verticale, elle ne touche pas que le groupe GBH,
35:30elle touche aussi Hugues Despointes, elle touche aussi un certain nombre de groupes béquets.
35:33Mais d'abord, les béquets, ils font vivre beaucoup de gens, il faut quand même le dire.
35:36Ce sont des groupes, le groupe Ayotte, c'est des milliers de salariés.
35:41Voilà, c'est 16 000 salariés, c'est quand même énorme.
35:43Ensuite, la concentration et l'absence de concurrence,
35:48elle ne touche pas que ces groupes-là, elle touche aussi CEMA, CGM,
35:51qui a une forme de monopole pour l'acheminement des marchandises.
35:54Or, on a affaire à une économie de la distribution et de la redistribution.
35:58On n'a pas affaire à une économie de production.
36:00Il y a très peu de production.
36:01Alors, pour résumer, en fait, qui est responsable de cette crise ?
36:04Parce que c'est vraiment ça la question qu'on pourrait se poser.
36:06Moi, je pense que les responsabilités sont partagées entre un État
36:10qui n'a jamais incité à la production et au développement économique de l'île.
36:14Très, très peu. Très, très peu.
36:16Et on a des groupes privés qui, effectivement, ont sans doute été assez peu transparents.
36:21J'en parlais avec un ancien préfet de la Martinique qui me disait
36:25« Bon, ben, pour les prix, on a trouvé une solution pour le carburant.
36:28On a la possibilité d'administrer les prix quand on considère qu'il n'y a pas assez de concurrence. »
36:31On l'a fait pour le carburant, qui était le point de départ de la précédente crise de 2009.
36:35Ça a fonctionné.
36:37Yves Gégault, l'ancien ministre, l'ancien secrétaire d'État à l'Outre-mer,
36:40me disait la même chose.
36:41Il disait « On pourrait le faire aujourd'hui sur les produits de nécessité courante,
36:44administrer en partie les prix. »
36:46Et ça serait une première en France.
36:49C'est quand même très, très rare.
36:50Mais la loi le permet.
36:51Donc, il faut s'y attester.
36:53Souvent, les anciens ministres des Outre-mer vous disent « On pourrait le faire. »
36:56Moi, je me pose toujours la question de savoir pourquoi ils ne l'ont pas fait.
36:58Et je me demande ce que François-Noël Buffet va faire.
37:01Finalement, est-ce qu'on en parle beaucoup de ce nouveau ministre des Outre-mer
37:04qui est relativement discret ?
37:06Et s'il peut, là-bas, beaucoup, il l'attend.
37:10Les décrets, sans doute, mais sur les produits alimentaires,
37:13c'est un chouïle plus compliqué que ça quand même.
37:16Et sachant qu'il y a ce fameux protocole, ce qui a été nouveau,
37:19c'est pour ça que le R a quand même obtenu des choses vraiment importantes,
37:22c'est qu'il a mis tous les acteurs autour de la table, dont l'État.
37:25L'octroi de mer a été supprimée pour certains points.
37:28Mais compensée par ailleurs.
37:30Compensée par ailleurs.
37:31Et ensuite, le sujet de la vie chère est vraiment concentré sur les produits alimentaires
37:36parce que les vêtements ne sont pas plus chers,
37:38le carburant...
37:40L'énergie est plus chère, les télécoms sont plus chers.
37:43En fait, c'est un ensemble.
37:45C'est 40% en moyenne, dit l'INSEE.
37:47Oui, mais en fait, il y a des produits qui sont beaucoup plus chers.
37:49Non, 40% globalement.
37:51Mais globalement, on va dire que c'est complexe
37:53parce qu'effectivement, il n'y a pas de production,
37:55que quand il y a eu production, il y a eu corps d'école.
37:57Il y a une somme de problèmes qui se sont accumulés,
38:00qui n'ont pas été traités,
38:02et ce qu'a réussi à faire le R, c'est mobiliser tout le monde,
38:05ce qui n'a pas été le cas en Guadeloupe,
38:07c'est faire en sorte que les acteurs se mettent autour de la table
38:09et ressortent, du coup, plein d'autres problèmes
38:11qui n'ont jamais été traités,
38:13en particulier des sujets sociétaux,
38:15en particulier la réalité de la répartition des richesses,
38:18en particulier un sentiment d'injustice
38:21et d'être vraiment à part.
38:23L'accès à la terre...
38:25Juste un mot sur le secrétariat d'État à l'Outre-mer.
38:27Il y a une instabilité de gouvernance aussi.
38:29Vous avez aujourd'hui des ministres de l'Outre-mer
38:32qui durent 6 mois.
38:34Vous en avez eu 15 en moins de 10 ans.
38:36C'est un portefeuille.
38:38On est assis sous cette ministre de la Santé,
38:40sous cette ministre de l'Éducation.
38:42C'est un portefeuille qui est souvent rattaché à l'intérieur.
38:46La Barnier l'a pris sous sa responsabilité directe,
38:49puisque c'est un secrétaire d'État qui dépend du Premier ministre.
38:51Et ce qui avait été salué, d'ailleurs.
38:53Et ça a été salué parce que c'est un rôle interministériel.
38:55Et donc là, il attend.
38:57Il y a quand même des questions économiques très concrètes.
39:00Pourquoi y a-t-il tant d'intermédiaires en Martinique ?
39:0314 intermédiaires en Martinique
39:05qui renchérissent à chaque fois le coût de la marchandise
39:07alors qu'on est à 2 ou 3 intermédiaires en France.
39:10Il y a vraiment un fonctionnement interne qui ne va pas.
39:15Il y a un exemple qui est souvent pris,
39:17parce que c'est pour ça que c'est complexe.
39:19Par exemple, pour faire venir des pâtes,
39:21vous allez me dire pourquoi vous ne les produisez pas.
39:23C'est un autre sujet.
39:25Vous faites venir des pâtes de métropole.
39:27Vous passez par un container.
39:29Le container, c'est au volume.
39:31Donc vous allez payer le prix du volume pour les pâtes,
39:33ça prend moins de place et vous allez donc payer moins cher.
39:35Donc en fait, c'est que des problèmes de ce type-là
39:37qui sont extrêmement compliqués.
39:39Et puis on fait venir de France,
39:40alors qu'on peut venir d'un pays limitrophes,
39:42qui n'est pas la France.
39:44Sur cet accord de 6 000 produits avec une baisse de 20 %,
39:48vous diriez-vous, Marie-Estelle Pech,
39:51que c'est quand même une première victoire ?
39:53C'est une première victoire,
39:55mais ça ressemble aussi à des accords
39:57qu'on a pu trouver dans le passé en Martinique.
39:59Ce n'est pas la première fois qu'on s'accorde sur des prix
40:02de première nécessité, etc.
40:04Là, ils sont entrés dans une telle colère
40:06qu'on voit bien que c'est un conflit
40:10qui dure malheureusement depuis plusieurs semaines
40:12et ce n'est pas une seule mesure
40:14qui va permettre de casser ce mouvement.
40:17Il faudrait sans doute quelque chose de plus global.
40:20Et ce mouvement, Thierry Baudremart,
40:22vous ne pensez pas qu'il ne peut gagner la Guadeloupe ?
40:24Il y a eu une terrible panne aujourd'hui d'électricité.
40:27Elle n'est pas liée à des problèmes
40:30entre EDF et les partenaires sociaux
40:33qui négocient un certain nombre d'avantages,
40:35mais est-ce que vous pensez que finalement
40:37toutes les antifrançaises pourraient être touchées
40:39puisque les problèmes se ressemblent tout de même ?
40:41Les problèmes se ressemblent.
40:43Après, il faut pour une révolution,
40:45puisqu'on peut appeler ça une mini-révolution,
40:47il faut un leader.
40:48Et là, le leader guadeloupéen
40:50refuse de prendre le sujet,
40:52donc ce n'est pas évident.
40:54Et quand on regarde aussi de près les chiffres,
40:56la Martinique est vraiment l'île des Antilles
41:00qui était le plus concernée par ce différentiel de prix,
41:03par ces problèmes d'acheminement.
41:04La Guadeloupe l'est aussi,
41:06mais de façon un peu atténuée.
41:08Mais de là à parler de débordement vers la Guadeloupe,
41:13c'est compliqué à dire.
41:14Mais pour l'instant, en tout cas,
41:16encore une fois, Dakota a dit
41:18« moi je laisse le sujet au Martiniquais ».
41:21Mais pour le moment, malgré ce protocole d'accord,
41:24on a le sentiment que c'est de plus en plus compliqué.
41:26Alors oui, il réclame un comité de suivi,
41:29c'est indispensable,
41:30parce que le précédent accord,
41:31et vous le disiez tout à l'heure effectivement,
41:33il n'avait pas été suivi d'effet,
41:35c'est-à-dire qu'il s'était délité au fur et à mesure des mois.
41:37Là, c'est 6000 produits, il faut surveiller.
41:39Donc il y a une autorité de la concurrence,
41:41il y a une DGCCRF.
41:42L'État a les moyens de regarder,
41:43il faut qu'il aille sur place faire des contrôles de prix,
41:46c'est indispensable,
41:47sinon ça va durer très longtemps.
41:49Allez, on quitte la Martinique, direction les États-Unis,
41:51dernière ligne droite avant la présidentielle américaine,
41:53il reste 11 jours de campagne et de débat,
41:55débat ou invective répétée entre les deux candidats,
41:57on en parle dans 2 minutes.
41:58France Info, 20h45, Le Fil Info, Emmanuel Langlois.
42:03Il avait été enlevé il y a 4 jours par ses parents
42:06à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois,
42:07Santiago, ce nourrisson âgé de 3 semaines,
42:10aujourd'hui né prématuré,
42:11a été retrouvé vivant aux Pays-Bas,
42:14il est en bonne santé.
42:15Ses parents avaient quitté la France
42:17pour rejoindre la Belgique cette semaine,
42:19ils ont donc finalement été arrêtés aux Pays-Bas.
42:223 personnes, dont un mineur,
42:24sont mises en examen dans cette enquête.
42:27Blackout total en Guadeloupe,
42:29et ça continue,
42:30tout le département est privé d'électricité
42:32depuis plusieurs heures maintenant,
42:34après un incident généralisé.
42:36La préfecture accuse des salariés grévistes
42:39d'être à l'origine de cette coupure.
42:41La filiale locale d'EDF ne dit pas
42:43quand les 12 moteurs de la centrale principale de Lille
42:46pourront redémarrer.
42:48Olivier Servat, député Lyot, de Guadeloupe,
42:50dénonce sur France Info
42:52des actions scandaleuses et irresponsables.
42:56Et puis les secours, toujours mobilisés,
42:58à Vidoban, dans le centre du Var,
43:00où une petite rivière est encrue
43:02après d'importantes pluies.
43:04Cet épisode méditerranéen devrait durer
43:06jusqu'à dimanche dans le sud de la France.
43:08Peu de dégâts, mais près de 1900 personnes
43:10ont été mises à l'abri par précaution.
43:13Le Var, mais aussi le Gard,
43:15pluie un peu plus tard dans la soirée,
43:17les Alpes-Maritimes seront
43:19tous les trois en vigilance
43:21aux pluies inondations pour la nuit.
43:34La nuit prochaine, Kamala Harris
43:36et Donald Trump seront en campagne,
43:38en meeting au Texas.
43:39Houston pour Harris, Austin pour Trump.
43:41La nuit dernière, Kamala Harris faisait campagne
43:43à Atlanta et elle a reçu
43:45le soutien du boss.
43:47On peut parler de Bruce Springsteen,
43:49guitare à la main et discours
43:51anti-Trump bien rodé.
43:53Je vous propose de l'écouter.
43:55Elle se présente pour être
43:57la 47e présidente des Etats-Unis.
43:59Donald Trump se présente
44:01pour être un tyran américain.
44:05Il ne comprend pas ce pays,
44:07son histoire,
44:09ni ce que ça signifie d'être
44:11profondément américain.
44:13Marie-Estelle Pech-Beyoncé sera la nuit prochaine
44:15aux côtés de Kamala Harris.
44:17On dit que quand les stars américaines
44:19sont aux côtés des démocrates,
44:21ce n'est pas toujours bon signe.
44:23Non, ce n'est pas très bon signe.
44:25Hillary Clinton avait perdu
44:27toutes les stars avec elle,
44:29à 0,23% contre Trump.
44:31Ça s'était joué à 10 000 voix.
44:37La position de Kamala Harris
44:39n'est pas évidente
44:41parce qu'elle n'a pas l'air
44:43d'avoir perdu les quarts.
44:45Ça s'annonce très serré.
44:47Ça va se jouer dans quelques Etats.
44:49Ça va beaucoup se jouer
44:51aussi sur les minorités.
44:53On voit bien qu'ils sont tous les deux
44:55en train d'essayer
44:57de draguer les minorités
44:59noires, les musulmans,
45:01qui, traditionnellement,
45:03sont plus du côté démocrate,
45:05mais qui se laissent
45:07dans une certaine mesure,
45:09certes minoritaire,
45:11mais plus importante qu'il ne l'avait été
45:13pour Joe Biden,
45:15ils se laissent davantage
45:17séduire par Donald Trump.
45:19Et d'un autre côté, on voit des républicains
45:21qui appellent à voter pour la candidate démocrate.
45:23C'est vrai.
45:25Par exemple, Kamala Harris,
45:27elle va sur tous les plateaux de télévision
45:29pour dire qu'elle soutient
45:31les noirs,
45:33qu'elle veut reconquérir
45:35le vote des hommes noirs
45:37qui a l'air de lui échapper
45:39dans une certaine mesure.
45:41Et Donald Trump, de l'autre côté,
45:43en fait des rangeries
45:45là-dessus, en disant « j'adore les hommes noirs ».
45:47C'est du Trump.
45:49Chaque minorité
45:51a droit
45:53à son petit...
45:59A droit
46:01à ses embrassades
46:03télévisuelles,
46:05radiophoniques, etc.
46:07Elle passionne l'opinion.
46:09On est à 11 jours du vote.
46:11Elle passionne l'opinion
46:13mais moins que Trump.
46:15D'abord, c'est une campagne
46:17spécialiste de l'international,
46:19mais c'est une campagne
46:21vue d'ici.
46:23C'est assez incroyable parce que
46:25un candidat qui raconte des trucs aussi énormes
46:27que Biden
46:29a donc organisé
46:31et construit l'ouragan Milton.
46:33Allons-y, pourquoi pas.
46:35Vous avez
46:37Trump qui va servir des frites
46:39dans un McDo et ça passe
46:41et ça plaît et ça
46:43fait tellement de bruit aux Etats-Unis
46:45qu'il y a des gens qui disent que
46:47finalement c'est un homme courageux.
46:49Jamais chez nous ça marcherait.
46:51Après, il y a un indicateur, parce que tout le monde
46:53essaie de savoir dans les sondages
46:55et les courbes se croisent.
46:57Il y a un indicateur qui est intéressant, qui est le volume
46:59de discussion. On disait « est-ce que ça passionne ? »
47:01Pour vous donner une idée,
47:03vous avez 15 millions de messages autour de Kamala
47:05depuis le début de la semaine.
47:07Et vous avez 32 millions
47:09de messages sur Trump depuis le début de la semaine.
47:11Et lui a toujours dit
47:13« de toutes les façons, ce qui compte, c'est qu'on parle de moi. »
47:15Parce qu'à un moment donné,
47:17quand on est en train de se décider,
47:19c'est quelqu'un pour qui on connaît,
47:21pour qui on peut voter, pas quelqu'un qu'on ne connaît pas
47:23et considère qu'elle n'a pas la notoriété.
47:25Elle est quelqu'un, elle n'est pas Kamala Harris.
47:27Je ne sais pas si il a raison,
47:29mais c'est un indicateur.
47:31Vous avez suivi de très nombreuses campagnes.
47:33Celle-ci, votre regard,
47:35est-ce qu'elle vous fait peur
47:37d'une certaine façon ?
47:39Non, elle est à l'image des Etats-Unis.
47:41Les Etats-Unis sont fracturés.
47:43Les Etats-Unis sont traversés par la violence
47:45depuis la création
47:47des Etats-Unis, depuis la guerre de sécession.
47:49Des présidents ont été assassinés.
47:51Là, simplement,
47:53on atteint peut-être un volume plus élevé
47:55parce qu'il y a ces réseaux sociaux
47:57et puis aussi parce qu'on a ce personnage.
47:59On se traite de dingue, de fasciste.
48:01On y va dans tous les sens.
48:03On a ce personnage qui est Donald Trump,
48:05mais il colle à la population.
48:07C'est-à-dire que c'est monsieur tout le monde.
48:09Pourquoi on l'aime ?
48:11Parce qu'il est comme celui qui se balade
48:13dans le Texas.
48:15Il parle. Il représente
48:17finalement le bon pote qu'on pourrait
48:19aller avec lui au café.
48:21Il dit toujours ce que les Américains pensent.
48:23Les histoires d'oubrigant, des choses comme ça.
48:25Il ne dit pas tout ce que les Américains pensent.
48:27Il veut que les Américains ne soient pas plus
48:29vigilants sur ce que peut dire
48:31tel ou tel candidat.
48:33Il ne le croit pas forcément. Il les fait rire.
48:35Il n'a pas de filtre.
48:37Les Américains ne le croient pas forcément
48:39quand on demande à ses électeurs
48:41« Mais non, mais il dit ça pour blaguer. »
48:43C'est un homme qui blague.
48:45Face à cet homme qui blague,
48:47qu'est-ce qu'on a en eux ? Une femme qui est plutôt smart,
48:49qui vient avec Barack Obama,
48:51qui lui incarne quand même.
48:53On parle du futur pensionnaire de la Maison Blanche
48:55mais aujourd'hui,
48:57on est dans ce monde-là.
48:59Il faut sortir de notre petite bulle.
49:01On est dans ce monde-là.
49:03Elle, elle incarne un côté smart.
49:05Elle incarne aussi un côté que bon nombre
49:07d'Américains ne veulent plus.
49:09Une fois posé,
49:11parlons concrètement
49:13de ce qui se passe aujourd'hui.
49:15Effectivement, Trump progresse
49:17sur le plan
49:19du vote populaire.
49:21Il y a deux chiffres aux Etats-Unis.
49:23Il y a le vote populaire.
49:25Hillary Clinton, par exemple, avait gagné le vote populaire
49:27et perdu le vote des grands électeurs.
49:29Et puis, il y a le vote des grands électeurs.
49:31Maintenant, je pense que les Français sont familiarisés
49:33à cette chose. Eh bien, on note que
49:35Donald Trump, c'est des journaux américains qui relèvent ça,
49:37pourrait gagner, peut-être sur le vote
49:39populaire, mais peut-être qu'Amala Harris
49:41quand même l'emporterait
49:43avec trois États clés, très importants,
49:45le Wisconsin, la Pennsylvania
49:47et le Michigan, ce qui lui permettrait de l'emporter
49:49sur les grands électeurs. Imaginez-vous
49:51ce qui va se passer si elle emporte les grands électeurs
49:53donc elle est élue présidente.
49:55Et si Donald Trump, lui, a le vote populaire.
49:57Et là, c'est le scénario auquel il ne faut
49:59mieux pas penser.
50:00Ce qui vous fait peur, c'est autant l'élection que l'après.
50:02C'est l'après-élection qui me fait peur. C'est pas ce qui se passe
50:04aujourd'hui.
50:05Vous parlez des journaux. Il y a le Washington Post, qui est célèbre
50:07pour avoir révélé l'affaire du Watergate,
50:09qui a décidé de ne pas apporter son soutien
50:11à un candidat, au candidat
50:13démocrate en l'occurrence. Il l'avait fait
50:15le Washington Post en 2008, en 2012,
50:17en 2016, en 2020. Comment vous comprenez
50:19finalement cette prudence
50:21de ce journal
50:23qui est plutôt du côté
50:25traditionnellement du côté démocrate ?
50:27Il faut peut-être y voir une polarisation
50:29extrême des débats
50:31et de la société américaine,
50:33une radicalisation dans les sujets,
50:35mais aussi une polarisation,
50:37un affrontement de deux camps qui fait que
50:39il y a un moment donné, la société est tellement
50:41divisée, les Etats-Unis,
50:43ils ne portent plus leur nom. Depuis la guerre de sécession,
50:45ils n'ont jamais aussi mal porté leur nom.
50:47Ils ne sont pas du tout unis pour le coup.
50:49Et ce décalage
50:51fait que je peux comprendre
50:53effectivement qu'un journal ne prenne
50:55pas ce risque. Il y a un décalage aussi
50:57qui est intéressant entre le ressenti
50:59des Américains sur leur vie quotidienne
51:01et la réalité objective économique
51:03du pays. C'est un pays
51:05qui se porte bien économiquement.
51:07Il faut rappeler quand même que
51:09l'inflation a été jugulée,
51:11elle est à 2,5, 2,6 aujourd'hui.
51:13La croissance est à 3%, la nôtre est
51:15à 1. Et puis le chômage,
51:17il n'y a plus de chômage aux Etats-Unis.
51:194,1%, ce n'est plus du chômage.
51:21On est vraiment en dessous des seuils.
51:23Et pourtant, la société ne le perçoit pas.
51:25Marie-Estelle Pêche,
51:27c'est l'après qui vous fait peur.
51:29Finalement, ce n'est pas le 5 novembre,
51:31c'est ce qui va se passer après le 5 novembre parce que
51:33on ne peut pas savoir, mais
51:35quand même, on s'attend à quelque chose de très
51:37serré. Donc,
51:39on va beaucoup discuter après le vote.
51:41Ce sera des conséquences
51:43évidentes pour nous, en France,
51:45en Europe, notamment
51:47le positionnement de Donald Trump
51:49sur un plan international,
51:53sur les livraisons d'armes
51:55en Ukraine. On voit bien qu'il a déjà dit
51:57qu'il se mettrait en retrait. Sur le conflit
51:59israélo-palestinien, on pourrait
52:01avoir un tournant diplomatique
52:03assez important.
52:05En tout cas, si on s'en tient
52:07à se dire aujourd'hui
52:09sur la situation internationale
52:11qui pourrait bouleverser,
52:13déséquilibrer une situation
52:15qui est déjà suffisamment complexe
52:17aujourd'hui en Europe.
52:19Je crois aussi que ce à quoi il faut s'attendre
52:21si c'était Donald Trump, c'est ce qui va se passer
52:23sur un plan économique.
52:25Il va nous mettre des taxes.
52:27Déjà, on est en crise
52:29actuellement avec notre budget. L'Allemagne est en récession.
52:31Mais quand Donald Trump va dire
52:33qu'il nous vende trop de produits,
52:35je mets des barrières douanières de ouf avec l'Europe,
52:37protectionnisme absolu,
52:39c'est un gros problème. Il est là.
52:41En plus, si jamais la Russie veut attaquer l'Estonie,
52:43je ne suis pas sûre qu'il vienne à nos secours.
52:45Mais il est imprévisible.
52:47Je suis d'accord avec Patricia Le Bonheur.
52:49C'est de l'après qu'il faut craindre
52:51parce que soit c'est lui
52:53et avec tout ce qu'on vient de citer,
52:55soit ce n'est pas lui, c'est Kamala Harris,
52:57mais avec cette réalité populaire.
52:59On voit déjà sur les réseaux,
53:01ils sont déjà en train d'annoncer que si jamais
53:03ce n'est pas lui,
53:05c'est parce qu'on aura triché.
53:07Ils sont prêts.
53:09Si ce n'est pas elle non plus, on s'organise
53:11parce qu'on se souvient par exemple
53:13de l'action entre Bush et Al Gore.
53:15Je pense que du côté démocrate...
53:17Je vous parle pas de marcher sur le Capitole.
53:19Ce que je veux dire, c'est que
53:21c'est mieux élevé.
53:23Il y a des problèmes de vote
53:25à distance.
53:27C'est plus urbain,
53:29on va dire.
53:31Après, il y a une réalité d'un clivage.
53:33Dans les messages,
53:35ils sont d'une violence.
53:37La société est séparée.
53:39Il y a même des photos dans le métro.
53:41On ne se met pas du même côté.
53:43Ça date depuis le Covid.
53:45C'est une société extrêmement polarisée.
53:47En quelques secondes,
53:49vous n'êtes pas Mme Irma,
53:51mais vous en avez connu des campagnes.
53:53Qu'est-ce qui peut se passer d'ici le 5 novembre ?
53:55Tout peut se passer.
53:57Il peut y avoir d'autres tentatives
53:59d'assassinats,
54:01comme pour l'un ou pour l'autre.
54:03Tout peut se produire.
54:05On peut avoir encore un ouragan.
54:07La société américaine nous a habitués
54:09à des tas de choses.
54:11Ou alors, tout ira jusqu'aux élections.
54:13Et là, franchement,
54:15ce qui va se compter, c'est qu'on n'aura pas
54:17peut-être les résultats le lendemain.
54:19Souvenez-vous, les dernières élections,
54:21il a fallu attendre 48 heures pour avoir les résultats.
54:23On va avoir une société qui va bouillonner.
54:25Ça veut dire, et ce sera ma dernière question,
54:27que finalement,
54:29ce qui peut se passer,
54:31on ne le sait pas encore véritablement,
54:33mais on n'aura pas réussi
54:35à réconcilier, quoi qu'il arrive,
54:37les Américains.
54:39Non, franchement, quand on regarde la façon dont ils s'expriment
54:41et s'invectivent, non, c'est une société
54:43qui est vraiment fracturée. Vraiment.
54:45Et c'est sur ces mots que s'achève
54:47Les Informés de ce soir.
54:49Merci Marie-Estelle Pech,
54:51chef du service société, à Marianne, la une de Marianne.
54:53Eh bien, une une sur le déficit.
54:55Ont-ils menti ?
54:57Et un papier sur ces professeurs qui osent encore
54:59montrer les caricatures de Mahomet.
55:01Et Patricia Lémonière, merci d'avoir été dans le studio
55:03de France Info. Thierry Baudremart,
55:05rédacteur en chef au magazine Challenge. La une de Challenge ?
55:07Une une sur l'impôt, la foire aux impôts.
55:09Combien vous allez payer ?
55:11Et en détails, ménage, entreprise,
55:13retraité, héritier.
55:15Et merci Véronique Reyssou, le président de
55:17Backbone Consulting, spécialiste de l'expression,
55:19de l'opinion. Merci à tous
55:21et très bonne soirée sur France Info,
55:23bien sûr.