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Mercredi 6 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier) , Gilles Etcheberrigaray (Cofondateur, président et directeur des investissements, Elkano Asset management) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Gilles Etcheberry-Garay est avec nous, le Président et Directeur des investissements
00:16d'Elcano Asset Management.
00:17Bonsoir Gilles.
00:18Bonsoir.
00:19Angueran Artaz est à nos côtés également, gérant la financière de l'échiquier.
00:22Bonsoir Angueran.
00:23Bonsoir Gaïwa.
00:24Et Alexandre Baradez nous accompagne ce soir, Chef Analyste chez IG.
00:27Bonsoir Alexandre.
00:28Bonsoir Gaïwa.
00:30Je suis ravi de vous retrouver.
00:31Bon ben tour de table, question très ouverte, enfin il n'y a pas de questions aussi Alexandre.
00:35Un mot quand même peut-être de la manière dont le marché réagit, en première intention
00:41en tout cas, à ce qu'on peut décrire comme étant une vague rouge.
00:45Alors on n'est pas encore tout à fait certain que le tiercé gagnant sera remporté par
00:50Trump et les Républicains, mais ça semble néanmoins assez probable, je le disais avec
00:54encore une incertitude autour de la Chambre des Représentants, mais un balottage plutôt
00:57favorable pour les Républicains et Trump qui pourrait donc l'emporter à la Maison-Blanche,
01:02la Cour suprême est déjà de son côté, et pour l'ensemble du Congrès, lui offrant
01:07quand même un certain nombre de marges de manœuvre par rapport à d'autres scénarios
01:10où il se serait retrouvé peut-être un peu plus contraint.
01:13Que dire des réactions de marché en première intention face à cette situation ?
01:16Le marché réagit par rapport à une victoire qui est indiscutable.
01:19Le vote populaire c'est 5 millions d'eux, sur les estimations, sur à peu près 90%
01:23des bulletins dépouillés, c'est 5 millions d'eux, vote d'écart, donc c'est pas discutable.
01:27On voit bien que les démocrates vont pas chercher à contester quoi que ce soit, donc
01:30il y a les coups des franches, il y en aura encore plus si effectivement l'intégralité
01:33du Congrès est rouge d'ici quelques jours, probablement.
01:36La réaction du marché, c'est grosso modo 2% sur la S&P à l'ouverture.
01:41Si on se souvient à l'époque, 2016, la surprise baissière, ça avait été entre
01:45moins 5 et moins 6 sur les futurs américains, donc il y a quand même une asymétrie qui
01:48montre que le marché, moi ce n'était pas forcément mon cas, mais une partie du marché
01:52s'y attendait, il y avait quand même le Trump Trade en place depuis mi-septembre jusqu'à
01:56quasiment fin octobre, un peu dégonflé juste avant l'élection, mais donc une partie
02:00quand même du marché s'attendait à voir Trump, donc on salue ça par, comme il se
02:03doit, une hausse des indices, le Trump Trade se poursuit, le dollar qui prend 1,6%, le
02:09disant américain qui remonte à des niveaux pas vus depuis début juillet, 90 points de
02:13base quasiment de rebond maintenant depuis mi-septembre.
02:15Depuis la baisse des taux de la Fed ! Les taux n'ont jamais été aussi élevés depuis
02:20la baisse des taux de la Fed ! Voilà, donc on a tout qui ressemble au Trump
02:24Trade qu'on avait finalement, que c'était bien en place en 2016, après la question
02:28de savoir est-ce que le marché est prêt, est-ce qu'il y a des marges de manœuvre
02:31importantes, j'ai quand même l'impression que si le marché est prêt, c'est vraiment
02:34une capacité de Trump à déployer ce qu'il avait fait à l'époque, il faut rappeler
02:37quand même le contexte de l'époque de 2016, c'est pas le même contexte, à l'époque
02:40le S&P 500 il était en range quasiment, enfin en phase très latérale depuis deux ans après
02:46un très gros rallye post-suprême de 2011 grosso modo à 2014, donc 15-16 fois les
02:51bénéfices anticipés à l'époque et en range. Au niveau du déficit, il héritait
02:56d'un déficit d'Obama qui était revenu à la normale en fait, qui avait été normalisé
03:00à 3%, donc marge de manœuvre comme il se devait pour faire un plan fiscal et déployer
03:04ce qu'il voulait d'un point de vue budgétaire. Là le S&P il a fait x2 quasiment depuis 2022,
03:11des respirations mais qui n'ont pas détendu les multiples, donc on n'est plus à 15 fois
03:14les bénéfices, on est maintenant à 22 fois les bénéfices anticipés, et le déficit
03:18il héritait de la situation de Biden qui lui a vraiment tiré sur le déficit, comme
03:22il fallait en tout cas au moment du Covid, mais qui a poursuivi ça ensuite. Donc il
03:26semble assez logique de considérer que ces marges de manœuvre, même si le congrès
03:29est intégralement rouge, ne seront pas aussi importantes qu'à l'époque, parce que même
03:33si le congrès est rouge, il y aura une partie effectivement un peu radicale, aspect Trump
03:39qui sera ok, mais peut-être qu'il y aura une partie plus modérée, plus centriste
03:42des Républicains, et aider en cela peut-être par des messages du 13 euros de la fête pour
03:46dire attention au déficit, vous le connaissez, on a vu à un moment donné que ça commençait
03:50à poser un peu de problèmes quand les taux se montaient à plus de 5% sur les 10 ans
03:53ou autres, donc attention au déficit. Donc il semble qu'il pourra faire un peu d'expansion
03:57fiscale et budgétaire pour tenir un peu ses promesses.
03:59Il y en aurait eu dans le cadre d'une administration Harris également, je crois que de ce point
04:03de vue-là pour le marché, je ne dis pas que c'est kiff-kiff parce qu'il y a manière
04:06et manière de faire du déficit budgétaire, mais à la fin de la journée il y aura quand
04:09même toujours un déficit budgétaire lâche, et très lâche aux Etats-Unis.
04:12Oui, mais le raisonnement qu'on peut avoir, moi c'est mon scénario en tout cas, c'est
04:16que si Harris était élu, je pense que le marché n'aurait pas aimé, un peu en symétrie
04:19du Trump Trade, en gros Trump Trade expansionniste, donc Harris, son programme était quand même
04:22plus équilibré d'un point de vue des finances publiques, et probablement il s'intégrerait
04:25mieux dans le scénario, et on en reparlera peut-être tout à l'heure, de la Fed, c'est-à-dire
04:27que je pense que Jérôme Poel lui-même aurait bien aimé avoir Harris, parce que ça correspondait
04:30pile-poil à ce qu'il fallait pour un soft lending, et pour amener l'inflation à 2%,
04:34avec Trump ce sera peut-être un peu plus compliqué, et donc on aura peut-être des
04:37problèmes éléments, demain soir, de réponse par rapport à ça.
04:39Et sur la réaction de marché, vous dites, attention, autant en 2016 ça a effectivement
04:43donné une impulsion, qui est devenue une tendance forte, là vous dites, attention
04:48un peu au risque d'overdose, et méfions-nous de la réaction des marchés en première intention,
04:52en tout cas c'est pas quelque chose qu'on peut extrapoler aussi durablement que ce
04:56qu'on a vu se mettre en place entre 2016 et peut-être jusqu'en 2019 même d'ailleurs.
05:01Oui, c'est, jusqu'où le marché, enfin les investisseurs, les gérants hautes sont
05:04pas habiles, est-ce qu'on est prêt à payer 23 fois les bénéfices, 24 fois les bénéfices,
05:08rappelons quand même que c'est des niveaux, si on va sur des 24 fois, on dépasse les
05:11niveaux du pic post-Covid de 2021, on retrouve du coup des niveaux du début des années
05:162000 au moment de l'ablu de l'Internet, donc c'est quand même des niveaux qui
05:18sont pas archi confortables, et qui selon moi, effectivement, doivent, enfin poussent
05:22les investisseurs à réfléchir sur la nécessité, encore une fois, de peut-être faire des petites
05:25pauses quand même, un peu latérales, quelques mois, peut-être dans cette phase de transition
05:29avant la prise de fonction de Trump par exemple.
05:31Bon, Anguéran, vos premiers commentaires, réactions à chaud, alors peut-être les
05:36enseignements quand même de ce qui s'est passé sur le plan électoral et la manière
05:41dont les marchés, encore une fois, accueillent ce qui semble être un leadership très large
05:47voire dominant de Trump aujourd'hui dans la politique américaine.
05:51Oui, je pense qu'il y a deux choses à souligner, la première, on parlait des marges de manœuvre,
05:56c'est que malgré tout, même si, je suis d'accord, il y aura peut-être la force du
06:00rappel du marché obligataire ou des choses comme ça qui font que les marges de manœuvre
06:05ne seront peut-être pas si grandes que ce que le marché semble pricer aujourd'hui,
06:09malgré tout, le Trump de 2024 et le Trump de 2016 ne sont pas tout à fait les mêmes
06:14du point de vue notamment des équipes qui l'entourent, en 2016, Trump gagne presque
06:19un peu par surprise.
06:20A commencer par la sienne ?
06:21A commencer par la sienne, mais justement, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas autour
06:24de lui une équipe très forte, très composée, ce qui a permis un peu à tous les grands
06:28ponts du parti républicain de se placer ici ou là et un peu de canaliser autant que possible
06:33les velléités de Trump.
06:35Ce n'est pas le cas aujourd'hui, il a quand même autour de lui des gens qui sont acquis
06:38à sa cause, à ses idées, donc il a quand même beaucoup plus de marges de manœuvre
06:42même vis-à-vis de son propre parti qu'il en avait en 2016.
06:45Donc de ce point de vue-là, il y a quand même, à mon avis, des marges de manœuvre
06:50qui sont très significatives du côté de Trump.
06:52Ceci étant dit, là où je rejoins Alexandre, c'est sur la poursuite du Trump trade et
06:58de la réaction de marché initial.
06:59Alors que là, effectivement, on a la poursuite du Trump trade classique, donc que des choses
07:03très logiques a priori, les small cap qui surperforment, les taux qui se tendent, le
07:08dollar qui monte, les actifs chinois, européens qui sont plutôt en baisse, donc on coche
07:14un peu toutes les cases du Trump trade classique.
07:15Est-ce que ça, ça peut être vraiment durable ?
07:18Toute la question est là et c'est vrai qu'on peut, on rappelle la différence de
07:22contexte par rapport à 2016, c'est vrai que là on est sur des niveaux de valorisation
07:26extrêmement élevés, sur une dynamique de marché très forte et puis sur le plan aussi
07:31Macron, on est quand même dans une situation différente.
07:33On parlait du déficit budgétaire, c'est vrai, mais aussi en 2016, on est encore dans
07:38cette phase de baisse du chômage, petit à petit, on était encore sur cette phase de
07:43baisse du chômage qui a duré de 2010 à 2019 finalement, donc quand même dans une
07:49amélioration tendancielle de cette partie-là, on n'avait pas du tout eu de sujet d'inflation,
07:54au contraire, à la limite, on accueillait la reflation avec bienveillance, bien sûr,
07:59on était traumatisés par la stagnation séculaire du cycle précédent.
08:03Là, on sort d'une période d'hyperinflation, enfin en tout cas d'inflation très forte,
08:08on a un marché de l'emploi US qui, même s'il y a de la volatilité des chiffres d'un
08:13mois sur l'autre, est quand même plutôt sur une tendance un peu de dégradation, sans
08:18que ce soit forcément inquiétant à ce stade, mais on n'est pas dans une phase non plus
08:22d'amélioration, donc on est quand même dans un contexte très différent et les nouvelles
08:26qu'on peut avoir notamment sur le plan Macron dans les 2, 3, 4 prochains mois, c'est-à-dire
08:30finalement avant l'investiture officielle et avant que des mesures concrètes puissent
08:34être mises en place, elles peuvent quand même pas mal changer la lecture de marché.
08:39Imaginons qu'on est sur les 2 prochains rapports d'emploi des mauvais chiffres, tout de suite
08:46la perception des marges de manœuvre de Trump peut être un peu remise en cause.
08:51Concrètement, ça le ferait réfléchir sur quoi ? D'avoir effectivement un taux de chômage
08:54qui pourrait commencer à remonter encore un petit peu ? Quelle partie de la doctrine
09:01de Trump est-ce que ça pourrait amener à faire réfléchir ?
09:05Ça c'est peut-être un peu plus compliqué à dire, mais il y a quand même une partie
09:09notamment sur la partie hausse des droits de douane, où malgré tout si c'est implémenté
09:14d'une manière unilatérale, sans nuance, sans distinction, sans exception, etc., où
09:22en fait traditionnellement dans l'histoire quand on regarde les très grosses hausses
09:29de tarifs douaniers, on a eu plutôt un effet un peu récessionniste et un peu de ralentissement
09:34sur la croissance.
09:35Si on met ça en place au moment où on a un emploi qui commence à déraper, le risque
09:41que les petites entreprises qui déjà sont un peu en difficulté se retrouvent dans une
09:45situation où on ne peut plus s'approvisionner par rapport à nos produits qui viennent de
09:50Chine pour lesquels on n'a pas de produits de substitution, du coup on n'a plus de demande
09:53en face et donc on est obligé d'ajuster nos effectifs, ça peut amplifier.
09:59Ça ne boucle plus avec la promesse politique de Trump, je mets des droits de douane pour
10:02vous protéger.
10:03Et surtout si ça concerne notamment des petites entreprises dans les Etats un petit peu en
10:08difficulté qui ont été très pro-Trump, je pense que ça peut un peu faire réfléchir
10:12sur cette partie-là.
10:13Sans doute pas sur la partie déficit budgétaire, baisse des impôts, etc., parce qu'au contraire
10:18on dirait que c'est une manière d'accumuler de la croissance, mais sur la partie hausse
10:23des droits de douane, peut-être que ce sera une priorité qui peut être un petit peu
10:27Donc les fragilités sous-jacentes de l'économie américaine peuvent être quelque chose, une
10:32force de rappel pour la doctrine et les Trumponomics.
10:35Ça peut en tout cas être le cas et on va rentrer dans une période là sur deux ou
10:41trois mois avant l'investiture, tout ce qui va pouvoir se passer sur le plan Macron peut
10:45avoir vraiment un impact.
10:47Gilles, vos réactions aux commentaires ?
10:48Par rapport à ce qui est dit, j'ai trois ou deux réactions, par rapport à l'effet,
10:55on voit maintenant une segmentation US hors US, il y a un gigantesque mouvement d'aspiration
11:00de l'épargne mondiale vers les US, clairement, le reste n'existe plus.
11:05On va voir ce que va dire le Parti communiste chinois vendredi matin sur leur lance, mais
11:08si à mon avis ils en gardent sous le pied, ou s'ils n'arrivent pas à faire un bon en
11:14avant, s'ils n'arrivent pas à ça, on va oublier les émergents, on va oublier tout
11:19le reste.
11:20Ça c'est le premier point.
11:21Par rapport aux limites de ce qu'on attend de Trump, il y a un paradoxe pour moi dans
11:27ces élections, parce que le facteur déterminant c'est l'inflation, la motivation numéro
11:32un des électeurs, en particulier des classes populaires qui ont voté Trump, c'est le
11:35choc de l'inflation, attribuable à Biden, qui est l'ensemble Covid et la suite.
11:41Donc c'est quand même un peu l'économie, parce que c'est vrai qu'un des premiers
11:44commentaires, on s'est dit, Clinton nous avait dit, c'est l'économie stupide, etc.
11:48On est focalisés, nous, en tant qu'observateurs, sur la croissance nominale, l'activité économique,
11:53mais dans le facteur économique, il y a la partie inflation, et c'est cette partie-là
11:57qui a déterminé le vote des Américains.
12:01Donc c'est quand même un peu l'économie qui a décidé de ça.
12:05Il y a une dichotomie américaine aujourd'hui, une économie qui est au mieux en termes de
12:09croissance économique, de marché boursier, de consommation des classes supérieures,
12:14des classes populaires qui sont en souffrance, clairement, qui avait, on en a déjà parlé
12:20ici, aussi une vision que le chômage chez eux, leur emploi c'est eux, l'inflation
12:24c'est le gouvernement.
12:25Il y a aussi cette dichotomie que les démocrates n'ont jamais réussi à joindre, en disant
12:32que l'absence de chômage c'est aussi un peu de l'inflation.
12:34Tous ceux qui disent en France que l'inflation ce n'est pas grave.
12:37On voit bien, cette année, dans toutes les élections, c'est l'année où il n'y a
12:40plus d'élections, systématiquement les sortants ont eu des problèmes.
12:44En Europe, partout, et le sujet numéro un qui leur a porté tort, c'est l'inflation,
12:51et la sortie de 2 ans d'inflation.
12:53Le coup politique de l'inflation.
12:54Le coup politique de l'inflation.
12:55Alors qu'on disait, c'est très bien, on se souvenait des années 70, tout le monde
12:57était content, voilà, avec le bon paiement.
12:59Et en fait, non, il y a un vrai coup politique, surtout dans les sociétés vieillissantes.
13:02Il y a un vrai coup politique, là, le Japon, il y a 3 semaines, le prix des ramens a coûté
13:08cher au Premier ministre, donc voilà, il y a un coup politique de l'inflation qui est
13:13très fort.
13:14Et donc, par rapport au Trumponomics 2.0, je dirais qu'il y aura quand même deux limites.
13:20Un, c'est hyper inflationniste, donc répondre à l'inflation par l'inflation, là aussi,
13:23il risque d'avoir...
13:24Là aussi, ça ne boucle pas avec la promesse politique de Trump.
13:26Je vais vous ramener les prix, vous allez voir, on va revenir au prix d'avant Covid
13:30avec moi.
13:31Tout ce qu'il veut mettre en place va dans le sens complètement inverse.
13:34Voilà.
13:35Donc ça, il y a un problème politique, là, majeur.
13:36Après, Trump, c'est, après moi, l'élu, donc il peut décider que...
13:39Ah bah, il y a la littérature de la campagne, et puis il y a l'exercice pratique de l'agenda.
13:44Il peut vacciner le Parti républicain par la suite, il en a rien à faire.
13:48Voilà.
13:49Donc ça, ce n'est pas un problème, parce qu'en plus, il y a deux écoles.
13:51Il y a les Trumpistes de Washington qui sont très anti, enfin, très pro-droit d'ouane,
13:56Litzinger & Co.
13:57Et il y a ceux de New York et avec Edmunds qui pensent que c'est juste un outil de négociation.
14:02Là aussi, il va falloir réconcilier les gens, mais en tout cas, donc il y a cette limite
14:07de l'inflation.
14:08Et après, moi, ce qui m'a frappé depuis le mois dernier, c'est le retour des bandes
14:13vigilantes.
14:14C'est quelque chose, en Angleterre, pour l'Europe, aux États-Unis, voilà, les déficits,
14:21maintenant, quoi qu'il leur coûte, c'est quelque chose qui a visiblement...
14:23Alors, est-ce que c'est...
14:24– Et de ce point de vue-là, l'exceptionnalisme américain, le prélège exorbitant du dollar
14:28est un peu entamé également ?
14:30– Et même, je veux dire, qu'au UK, quand le gouvernement augmente un peu, les guildes
14:35remontent jusqu'au sommet, ok, c'est l'Angleterre...
14:37– C'est l'UK.
14:38– Voilà, c'est l'UK, c'est la Marseille, mais là, on a quand même vu 80 centimes
14:41sur les perspectives.
14:42Je veux dire, le chiffre du chômage qui avait mis le faux poudre, il a été quasiment
14:45renversé le mois dernier.
14:46– Donc, ce n'est pas juste la résilience de l'économie qui a justifié ce repricing
14:50du marché obligataire ?
14:51– Non, c'est le retour définitif, la résurrection même, je dirais, la résurrection,
14:56ou pas, des bandes vigilantes.
14:57Est-ce que, maintenant, le marché obligataire va peser sur le Congrès, alors que pendant
15:0315 ans...
15:04– Et votre réponse ?
15:05Oui ?
15:06– Oui, c'est possible, mais après, je ne sais pas justement, pour le moment, je
15:08n'ai pas la réponse, savoir si c'est transitoire ou si c'est...
15:11Mais c'est une possibilité.
15:12Si c'est le retour des bandes vigilantes, c'est le retour du marché obligataire.
15:15James Carvill, le stratégiste de Louis Vuitton, avait dit, je vais me ressusciter dans le
15:20marché obligataire, c'est celui qui fait part à tous les opéthiques qui dirigent
15:22le monde.
15:23Si on retrouve ça, on change de dynamique aussi sur les troponomics, parce qu'on avait
15:2615 ans où les déficits ne posaient pas de problème et on les finançait.
15:31Donc ça, pour moi, c'est vraiment une surprise.
15:34– Des garde-fous, quoi ! Dans la fragilité de l'économie, dans le marché obligataire...
15:38– C'est sorti...
15:39En tout cas, c'est une nouveauté, moi, frappante, qu'on commence à avoir peur
15:43du déficit aux Etats-Unis, alors que, politiquement, personne n'en parle, je veux dire, la branche
15:50conservatrice a été anéantie par Trump, Paul Ryan, tous les gens qui voulaient faire
15:56disparaître la dette d'État, bon, il n'existe plus politiquement, tout le parti
15:59républicain était un faux idée, il n'y avait vraiment personne aux Etats-Unis aujourd'hui
16:03pour défendre l'orthodoxie budgétaire.
16:05– On verra, avec un petit coup de pouce du marché obligataire, peut-être que quelques
16:07voix républicaines, de conservateurs budgétaires historiques pourront retrouver un peu de...
16:13– Ils ont tous été, il y a quelques ans, soit ils ont disparu, soit ils se sont trompolisés
16:18totalement, mais voilà.
16:19– Les résurrections sont toujours possibles, vous l'avez dit.
16:22– En tout cas, pour moi, c'est quelque chose de marquant, le fait que le retour du
16:28marché obligataire, comme gardien du temple des déficits budgétaires, ça, c'est quelque
16:32chose pour moi, je fais la gestion depuis longtemps, ça c'était quelque chose des
16:37années 90.
16:38– Oui, on ne l'a pas connu nous, moi de ma génération, je ne l'ai pas connu.
16:40– C'est quelque chose qui existait, on le savait, dès que de travers, poum, il est
16:44tout monté, voilà, ça fait 15 ans que ça avait disparu.
16:46– On verra, il y a un petit test ce soir, je crois que le Trésor américain a 25 milliards
16:52de dettes à 30 ans à placer, c'est déjà une bonne manière d'entamer, de poursuivre
16:58en tout cas l'élection américaine et la réaction de marché, et donc demain la réserve
17:03fédérale américaine, Alexandre, le marché continue d'imaginer qu'une baisse de 25
17:09points de base est encore possible après celle de 50 le 18 septembre ?
17:11– Oui, complètement, on est à 98% de probables que ça arrive, donc ce serait…
17:14– Pas de raison d'en changer.
17:15– Voilà, pas de raison d'en changer, mais déjà si ça changeait, ce serait guerre
17:20ouverte contre Trump dès le premier jour, et Trump ruée dans les brancards instantanément,
17:24c'est malvenu politiquement de la part de Powell, après c'est baisse de taux Middowich,
17:30ou baisse de taux… c'est toujours pareil, c'est le discours qui va accompagner derrière,
17:34est-ce que c'est plutôt là ou plutôt plus tard ? J'ai quand même l'impression que
17:37ça peut arriver un peu demain quand même, parce qu'on a quand même un beau corridor
17:44entre la réunion de septembre et où il y a pas mal de statistiques, et il est plutôt
17:48bon, l'analyse des surprises économiques américaines, au moins on se parait qu'il
17:50est plus haut depuis 6 mois, 8 mois, il est bien remonté, les derniers chiffres du PIB
17:53sont bons, le dernier ISM service, ça aussi attention, le rapport sur l'emploi était
17:57pas terrible, enfin il était pas terrible… La composante d'emploi de l'ISM service
17:59est remontée très très nettement. Et sur le dernier rapport, les salaires progressent
18:03toujours en rythme annuel à 4%, donc on est un peu remonté depuis 2 mois, donc on est
18:08plus vers les 3%, on est remonté sur les 4%, et le taux de chômage n'a pas beaucoup
18:12bougé, donc je trouve qu'il n'a pas vraiment… la situation du soft lending on ne l'a pas,
18:17il n'y a pas de lending pour l'instant, donc je dirais que les projections de septembre,
18:22d'autres plots ou autres, ont peut-être aussi été faites dans un environnement où
18:24il faudrait regarder les… alors je n'ai pas fait avant de venir, mais les sondages
18:27aux Trump, Biden, au moins dans la réunion de septembre, est-ce que… pas Biden pardon,
18:31Harris-Trump, est-ce que Harris n'était pas un peu devant les sondages ou autres,
18:34ce qui a pu pousser la Fed à considérer qu'elle avait une chance de l'emporter, avec une
18:37dynamique qui était bonne à ce moment-là, et donc a aussi peut-être un peu, ce qui
18:40a pu un peu influencer les autres plots aussi. Est-ce que, on aura les prochaines projections
18:44en décembre, mais est-ce qu'on n'a pas une petite porte quand même ouverte demain
18:47soir pour envoyer un message, qui ne soit pas trop agressif non plus, mais de vigilance
18:52par rapport à la…
18:53– Il sera évidemment largement interrogé sur Trump, mais voir comment il répondra,
18:59comment Powell répondra dans la séance de questions-réponses sur les questions qu'ils
19:02seront posées sur la politique et les Trump-pandémiques.
19:05– Complètement, et je propose sur les politiques sur la question du déficit, c'est vrai
19:08qu'il y a aussi le propos de Musk, c'est-à-dire que s'il avait des fonctions un peu plus
19:12installées sous le mandat Trump et qu'il donnait ses idées sur la réduction des coûts,
19:15on a bien vu comment ça s'est passé chez Twitter, c'était plutôt à l'âge que
19:18ça s'est passé, mais la question peut se poser sur l'impact économique, c'est-à-dire
19:21que ça peut être un moyen effectivement de réduire les coûts et les dépenses en
19:24coupant plusieurs postes, mais quel impact économique en face de ça, ça serait bien
19:28par contre pour la pénotation, le coût de la dette etc., ça remettrait d'écart un
19:33petit peu le stress sur la dette, mais par contre quel impact économique de tout ça,
19:36et ça, ça pourrait être ce que le marché peut sous-estimer aussi un petit peu, finalement
19:40si Trump s'engageait son administration dans une réduction des dépenses assez rapide,
19:45il va falloir compenser ça aussi, alors ça peut être quelques mesures fiscales qui
19:47arriveront, mais est-ce que du coup il n'y a pas un petit risque pour la croissance,
19:50qui viendrait de la réduction des déficits ?
19:52La réduction des coûts, Musk, c'est se faire des agences de régulation qui l'empêchent
19:57de mettre des Tesla qui brûlent sur les routes, c'est se venger aussi de la Fed, de Crypto,
20:05c'est la logique de vengeance, de revanche, parce que oui, c'est plus adapté.
20:13Ils veulent faire des agences de régulation, c'est la régulation, Medicare, Medicaid…
20:17Je pense qu'on rentre dans une grande vague de dérégulation, si on suit la doctrine Trump,
20:22c'est une nouvelle régulation, on en enlève deux.
20:25Tout ce qui embête Musk et autres, c'est les cryptos et ainsi de suite, mais sur les
20:30dépenses structurelles du déficit américain, il n'y a rien d'annoncé, Medicaid c'est
20:34maintenu, Medicare c'est maintenu, Obamacare…
20:36Il n'a jamais démantelé Obamacare.
20:39Les dépenses militaires, c'est sur les infrastructures du gouvernement éventuellement,
20:47mais il n'y a pas aujourd'hui de vision de diminuer les dépenses structurelles.
20:52Et dernier point par rapport à Trump, il y a un aspect, un des aspects trop économiques,
20:59c'est la fin de l'indépendance ou la soumission de la Banque centrale, et ça sera
21:03aussi un sujet intéressant au vu de demain soir et des mois qui vont suivre, de la relation
21:09entre Powell et…
21:10Je ne doute pas des ressorts, y compris au sein de la réserve fédérale américaine,
21:15pour protéger le plus longtemps possible encore son indépendance.
21:18L'indépendance, ça ne se balaye pas non plus comme ça d'un claquement de doigts,
21:22ça s'érode dans le temps, je veux bien l'entendre, mais ça ne change pas non plus
21:26en 24, en 48 heures.
21:27En tout cas, ce sera un enjeu de Trumponomics, voilà comment Powell, et ça commence aujourd'hui
21:32soir pour Powell et la fédérale réserve américaine, de préserver l'enjeu.
21:36J'ai appris un truc, c'est que Donald Trump, le président des États-Unis, peut
21:43virer le président du board de la réserve fédérale américaine, en l'occurrence
21:48Jérôme Powell, mais ne peut pas mettre fin à son mandat de membre du directoire du
21:53board de la réserve fédérale américaine, sachant que l'organe de décision de la
21:57politique monétaire, ce qu'on appelle le FOMC, qui est naturellement présidé par
22:02Jérôme Powell en tant que membre du board et président du board de la fédé, le FOMC
22:07peut se choisir un chairman, un président qui ne serait pas forcément non plus le président
22:13du board de la fédé, c'est-à-dire qu'on peut quand même avoir un Jérôme Powell
22:17qui ne serait plus président de la réserve fédérale américaine, mais qui continuerait
22:21de présider le FOMC de la fédérale réserve.
22:25Bon, bref, on verra où on en est, mais je ne sais pas, sur la question de la fédé,
22:29qu'est-ce que vous dites, Anguéran, et la fonction de réaction de la fédé dans
22:32un environnement Trumponomics ?
22:34Je pense qu'à court terme, la question ne va pas tellement se poser, c'est-à-dire
22:38que là, la fédé a quand même d'assez bons motifs de délivrer les deux baisses
22:42de taux jusqu'à fin 2024, et ça va assez quand même dans la direction de Donald Trump.
22:49La dernière fois qu'il a mis la pression sur la fédé, ce n'était pas tellement
22:51pour qu'elle monte les taux, c'était en 2018 pour qu'elle arrête de les monter
22:54et qu'elle commence à les baisser.
22:56Donc, tant que la fédé baisse les taux, j'ai envie de dire qu'il n'y a pas tellement
22:59de sujets.
23:00La question se posera plutôt, à mon avis, début 2025, si là, sur les mois qui viennent,
23:05on a toujours des données économiques très bonnes, et qu'on commence à se projeter
23:09sur l'impact des Trumponomics sur notamment l'inflation, etc., le risque de surchauffe
23:13peut-être de l'économie, et où là, la fédé peut dire…
23:16La Powell voudra arrêter et Trump lui mettra la pression pour continuer.
23:19C'est peut-être là où il y aura un sujet, en sachant qu'en plus, pour compléter les
23:27propos sur le pouvoir du président américain vis-à-vis de la Fed, il ne peut en plus,
23:33entre guillemets, virer le président de la Fed qu'a priori pour une faute.
23:36C'est-à-dire qu'il ne peut pas simplement le démettre pour un motif politique.
23:43Donc, je pense qu'effectivement, l'indépendance de la Fed peut être un sujet dans le temps,
23:51pas forcément pour les mois qui viennent, en tout cas jusqu'à fin d'année.
23:56Je ne vais pas regarder tout dans le détail, mais modifier le mandat de la Réserve fédérale américaine,
24:00ça doit quand même passer, j'imagine, à un moment, par une petite question au Congrès.
24:04Je reviens sur mon point de l'idée de savoir, est-ce que Trump a une maîtrise totale du
24:08caucus républicain aujourd'hui ? Changer le statut et le mandat de la Réserve fédérale américaine,
24:14j'imagine là aussi qu'il puisse y avoir encore quelques conservateurs budgétaires, monétaires,
24:19qui mettraient l'idée que ce n'est pas forcément une bonne idée.
24:22Donc, le but de l'obéissance, c'est les taux bas.
24:24Donc, grosso modo, effectivement, pour le moment, ça coïncide, il n'y a pas de soucis.
24:28Il y a un moment où quand la Fed va vous voir dans les pieds, elle va dire « non, attendez,
24:31vous avez baissé les taux pour le démocrate et vous avez baissé les taux pour moi ».
24:33Et voilà, c'est ça sa vision.
24:36Et il ne va pas s'embarquer sur le problème de mandat, de Fed.
24:39D'accord, c'est trop compliqué.
24:41Trop compliqué, il dit.
24:41Je suis président des États-Unis, j'étais élu en plus de gagner le vote populaire,
24:44ça je pense qu'on va en entendre parler, c'est quand même une première pour lui.
24:47Il va dire « maintenant, Vox Populi, Vox Dei, merci de baisser les taux parce qu'il faut
24:52stimuler l'économie ».
24:53Et voilà, le problème, ça va être sur le taux et savoir si l'économie américaine
24:56avec un taux de mortgage à 7% peut fonctionner.
25:00Un point, là aussi, dans la rhétorique ou la doctrine Trump, dans les facteurs qui ont
25:08sans doute été des facteurs très désinflationnistes dans l'économie américaine, c'est quand
25:12même l'accueil de 3 millions de migrants sur l'année écoulée.
25:17Alors évidemment, venant suppléer une offre de travail manquante, apportant également
25:23j'imagine un peu de demande intérieure à l'économie américaine, ça c'est une partie
25:29quand même de la désinflation que Trump projette d'enlever.
25:33Il ne s'agit pas juste de stopper les flux migratoires, il s'agit de les renverser.
25:38Oui, absolument.
25:39C'est vrai que ça, a priori, autant sur la partie droit de douane, l'impact inflationniste
25:47même s'il paraît évident, n'est peut-être pas si linéaire que ça, parce qu'en réalité
25:53l'impact sur la demande, etc., peut avoir des effets un peu contre-intuitifs, autant
25:57sur cette partie réduction de l'immigration, a priori, l'impact est quand même inflationniste.
26:03Même s'il existe dans le monde des pays où on a un taux de chômage très bas, pas
26:10d'immigration, pas de force de travail et pas d'inflation salariale, ça existe.
26:14Mais enfin, vu le fonctionnement du marché de l'emploi américain, ça paraît peu probable
26:18qu'on ait ce scénario-là.
26:19Effectivement, a priori, ça c'est quand même inflationniste, après la question est
26:23de savoir qu'est-ce qui est de la posture politique et qu'est-ce qui sera mis en place
26:30dans les faits.
26:31On parle quand même de 10 à 11 millions de personnes qui seraient immigrées illégales
26:39aux Etats-Unis.
26:40Pas toutes ont un emploi, mais globalement c'est quand même un nombre très important
26:44de personnes.
26:45Renvoyer 10 millions de personnes, c'est facile à dire dans une campagne électorale,
26:49c'est un peu moins simple à faire dans les faits.
26:51La concrétisation de ces mesures-là et l'impact réel sur l'économie mettra peut-être du
27:00temps à venir.
27:01Et j'ajouterais qu'aussi sur la partie flux migratoire entrant, là il y a la question
27:06de l'arrivée des gens, on verra, mais sur la partie flux migratoire entrant, finalement,
27:11le discours était très différent entre Trump et Harris.
27:14La réalité de ce qui était projeté n'était pas tellement.
27:18Déjà, Joe Biden, au début de l'été, avait quand même plutôt communiqué sur
27:25une réduction des flux migratoires, notamment venant d'Amérique latine.
27:29Sur ce plan-là, on n'aurait pas eu non plus une très très grosse différence.
27:33Et puis, la force de travail aujourd'hui est quand même relativement importante aux
27:37Etats-Unis.
27:38Le marché de l'emploi s'est extrêmement détendu, on l'a vu sur la dernière enquête
27:43de Jolts la semaine dernière, le taux de départ volontaire qui s'effondre complètement.
27:48On a une force de travail disponible qui augmente largement avec des gens qui ont beaucoup plus
27:53de craintes de changer d'emploi.
27:56Je dirais qu'à court terme, il n'y a pas tellement, à mon sens, d'inquiétude à avoir
28:00sur la tendance, surtout que renvoyer des personnes, ça prendrait du temps.
28:05Ça rejoint un petit peu ce que le commentaire que vous faisiez sur la réaction de marché.
28:09Oui, c'est des Trump's trades un peu sous ce théoride.
28:12Néanmoins, si le marché intégrait ou factorisait une implémentation pleine et entière de
28:18la doctrine Trump, on ne serait pas à 4,45, j'imagine, sur le 10 ans.
28:23Il y a quand même aussi dans l'idée du marché que Trump ne pourra pas aller jusqu'au bout
28:28de tous ses projets ou en tout cas de pousser les curseurs beaucoup trop loin.
28:32Oui, probablement parce qu'entre, encore une fois, entre ce qui est annoncé et ce qui
28:37pourra être mis en place concrètement, même si les marges de manœuvre, a priori, sont
28:40importantes d'un point de vue politique, il y a quand même potentiellement pas mal
28:44de forces de rappel qui font que tout ne sera peut-être pas mis en place et surtout pas
28:49forcément dans un timing très court.
28:51Et surtout les impacts que ça peut avoir, les annonces peuvent intervenir rapidement.
28:55La mise en place concrète et les effets concrets sur l'économie, ça peut prendre quand même
28:58un peu de temps.
28:59On parle un peu de l'Europe dans ce contexte ?
29:00Je suis sûr qu'il faut rajouter une chose.
29:02Quand on voit le meeting de Madison Square Garden la semaine dernière, Trump a fait
29:06une campagne à droite vers l'extrême droite.
29:08Il assume tout.
29:09Il va vouloir délivrer.
29:10C'est pour ça que je pense que la caractéristique inflationniste de ce qu'il annonce est claire
29:22et nette et pas perçue par les droits.
29:24C'est une évidence.
29:25Et même si politiquement ça lui coûte, vous dites, ce n'est pas grave, c'est son
29:30projet.
29:31C'est son projet.
29:32Il a été clair dessus.
29:33Il n'a jamais délayé.
29:34Il aurait toujours resté à droite, voire à l'extrême droite.
29:35Il n'est jamais venu au centre.
29:36C'est une caractéristique des électeurs.
29:39Donc là, il va essayer de délivrer.
29:42Les gens qui sont avec lui, en tout cas à Washington, moi à New York et plus à Washington,
29:46sont là pour délivrer du Trumpisme pur et dur.
29:48De ce point de vue-là, il s'y prépare.
29:50Il l'a très bien expliqué pendant sa campagne.
29:52Je me suis fait avoir une fois en 2016.
29:53Je ne me ferai pas avoir en 2024.
29:54Sur les droits de douane, sur l'impact sur les immigrés.
29:58Il faut compter dessus.
29:59À mon avis, il faut compter dessus.
30:00Après, l'impact, quel est le plan qui fait l'impact ?
30:03Ça, je pense que c'est très clair.
30:05Mais en tout cas, qu'ils essayent, pour moi, c'est quelque chose qui est écrit.
30:11Vu le style et vu le temps de la campagne.
30:14Alexandre, justement, il faut dire un mot de l'Europe.
30:16Intéressant.
30:17La réaction de marché a été très violente à la hausse ce matin.
30:20Et puis, retournement et renversement majeur puisqu'on va finir en baisse de 1,5% sur
30:27l'Eurostox, par exemple, pour l'Europe.
30:29Il y a peut-être deux enseignements par rapport à ça.
30:31C'est que la réaction initiale, il y a peut-être des facteurs techniques.
30:34En gros, l'Europe était un peu sous pression, le cas pour des sujets domestiques aussi,
30:38budgétaires ou autres.
30:39Mais même les voisins comme le MIB italien, par exemple, sont très latérales depuis
30:434 mois, 6 mois.
30:44Donc, on n'arrête pas à casser cette résistance.
30:45Donc, c'était un peu déjà des craintes.
30:47Le Trump traite d'un côté, pèse un peu sur la valeur européenne.
30:49Donc, une fois que ça arrive, c'est un peu l'inverse du Selznews.
30:52On craint, donc on achète un petit peu.
30:53Mais au-delà de l'effet technique, je pense que ce matin, il y avait peut-être quelques
30:57considérations plus moyen terme et auxquelles je crois, d'ailleurs, pas à court terme,
31:00mais sur l'horizon, peut-être de 12 mois, voire un peu plus, l'idée que l'Europe va devoir,
31:04comme elle l'avait fait un peu, alors toujours à son rythme, c'est l'Europe, mais se renforcer
31:09sa capacité domestique, en fait, faire un peu ce que Biden a voulu faire, du re-shoring,
31:14de la relocalisation d'activités un peu stratégiques ou autres.
31:16L'Europe avait déjà commencé à le faire un petit peu après le Covid, quand on s'aperçut
31:19des faiblesses sur les questions de santé.
31:21Une ébauche de souveraineté, quoi.
31:22Voilà.
31:23Mais du coup, entre le plan proposé par Draghi, ça pourrait correspondre plutôt bien, les
31:27nouvelles menaces.
31:28Renforcer cette souveraineté, mais à l'échelle européenne, avec des pays qui ont des capacités
31:32toujours fortes aujourd'hui, comme l'Allemagne, qui en plus n'a pas de croissance depuis
31:35deux ans.
31:36Là aussi, ça tombe très bien.
31:37Voilà.
31:38Il y a un petit boulevard qui s'ouvre pour renforcer un peu ça.
31:39Est-ce que le marché n'a pas détecté, encore une fois, pas à l'horizon, quelques
31:42heures ?
31:43Par contre, je crois que ce sera un momentum qui peut arriver sur un renforcement de cette
31:46souveraineté-là, avec de l'investissement qui pourrait donc s'accroître un peu.
31:49Et puis, le deuxième facteur, c'est sur l'Asie.
31:50La Chine se retrouve un peu dans la même catégorie que l'Europe.
31:53Ils ont commencé à faire la stimulation avant que Trump ne soit élu.
31:57Et du coup, c'est sûr que si Trump sert à nouveau les robinets, si le moteur export
32:01n'est plus aussi performant, et en plus un moteur qui a posé problème par rapport
32:05à des surcapacités ou autre, il va falloir faire ce que la Chine a fait, redynamiser
32:08un peu plus le moteur.
32:09Alors ça, c'est un long fil rouge avec la Chine, mais là, elle aura du coup une occasion
32:13de le faire, une justification claire de le faire, pour tenir son objectif à 5 %, il
32:17faut stimuler la consommation, stimuler l'investissement, la demande intérieure, etc.
32:21Ou entrer dans une guerre d'échanges ? La dévaluation du Yann, ça peut être aussi
32:24une réponse.
32:25Oui, mais alors, de quelle manière ? Ça va commencer par des relations ? Est-ce qu'on
32:27commence par que je te mets un coup en dévalorisant ce que je peux faire, ou est-ce que je donne
32:31un signal, par exemple, vendredi, je ne sais pas du tout, on ouvre les portes, on a conscience
32:36que Trump revient, on fait un petit geste, on ne va pas se fâcher dès le début, je
32:39ne sais pas.
32:40Mais je pense par contre que sur un horizon à court terme, c'est très dur à déterminer,
32:42mais je pense quand même qu'à moyen terme, c'est quand même dans l'intérêt de la
32:45Chine aussi.
32:46On sort un peu les dents aussi, c'est des petites dents, mais on le sort quand même
32:48un petit peu sur les questions de droits de douane.
32:50Donc la Chine à un moment donné, s'il y a des pressions de chaque côté, elle va
32:53être un peu obligée quand même d'aller là où elle doit aller, c'est-à-dire stimuler
32:56un peu cette...
32:57Donc ça, je pense que pour les valeurs, le luxe ou autres, sur les horizons, encore une
33:00fois, peut-être quelques trimestres, c'est peut-être ça que le marché ce matin a voulu
33:03un petit peu jouer, et peut-être aussi beaucoup d'aspects un peu techniques, débouclables,
33:07ce genre de choses.
33:08Vous le disiez tout à l'heure aussi, il va falloir bien suivre, et on ne va pas en préjuger
33:12aujourd'hui, mais il faudra bien suivre les réactions de marché en première intention,
33:16ce qu'on a observé aujourd'hui et ce qu'on pourra peut-être observer demain.
33:20Et sur la Chine notamment, vous dites, le sort n'est pas complètement joué non plus,
33:27c'est-à-dire que la Chine peut avoir des réponses aussi, peut-être, qui peuvent être
33:31d'ailleurs positives encore pour des actifs chinois aujourd'hui, en guérant.
33:34Quelque part, la Chine a d'autant plus intérêt à délivrer sur le plan du stimulus, avec
33:40le retour de Trump, que si c'était à risque, il y était passé.
33:43Donc de ce point de vue-là, est-ce qu'on n'a pas une possibilité de voir la Chine
33:50surprendre finalement positivement les investisseurs parce qu'elle délivre ? Ça me semble une
33:54possibilité.
33:55Et donc, même si la réaction de marché de premier rang est plutôt négative pour
34:00les actions chinoises, est-ce qu'on ne peut pas avoir finalement une bonne surprise dans
34:03les semaines qui viennent, et finalement une tendance qui redeviendrait positive pour les
34:10actions chinoises, ce qui paraît a priori contre-intuitif en se disant que Trump revient
34:14au pouvoir, mais parce qu'on a une Chine qui, quelque part, a encore moins le choix.
34:18Elle n'a déjà pas beaucoup le choix compte tenu de sa situation domestique, mais elle
34:21a sans doute encore moins le choix dans un contexte où Trump revient, et où, même
34:26si fondamentalement avec Harris, on ne serait pas non plus redevenus les meilleurs amis
34:30du monde en termes de relations commerciales, mais là, la pression va être encore un peu
34:34plus accentuée.
34:35Donc la Chine a quand même tout intérêt à prendre la mesure de ça.
34:39Et une baisse du yuan, même si j'entends que le modèle chinois doit quand même renforcer
34:45la partie domestique, mais une baisse du yuan, ce serait complètement hors de propos
34:49dans un contexte de tarifs supplémentaires, si ces tarifs étaient mis en place.
34:54Ce n'est jamais complètement hors de propos quand ça a été l'arme d'un pays pendant
34:59plusieurs décennies, ceci étant dit, un des objectifs quand même de la Chine, c'est
35:06d'asseoir son leadership d'abord sur la zone asiatique, en chassant le plus possible
35:11les Américains.
35:12Et ça, ça passe quand même par un yuan qui n'est pas trop faible.
35:17Donc je ne suis pas sûr que ce soit la première réponse qui soit recherchée par le Politburo.
35:21Des objectifs qui peuvent être un peu, effectivement, des intérêts qui peuvent être un peu contradictoires
35:25dans cette question de la devise chinoise.
35:28Qu'est-ce que vous en dites, Gilles ?
35:30Vous pensez que les tarifs vont être mis en place ?
35:32Oui.
35:33La première manière d'accommoder ça, pour moi, c'est quand même de faire baisser
35:37ça.
35:38Oui, mais le problème d'une dévaluation du yuan, c'est que non seulement il y a un
35:40problème tout à fait de présence chinoise, mais aussi ça contraint de l'intérieur.
35:44Ça va à l'inverse de ce dont a besoin la Chine.
35:47Je veux dire, dont la Chine aujourd'hui doit besoin.
35:49Et quelque part, la crainte que j'ai, je pense, par rapport à vendredi, là il y a
35:53un plénum qui doit sortir.
35:54Oui, le comité permanent de la Somme nationale populaire qui est en réunion.
35:58C'est que, vu le choc et vu l'ampleur, la première action de la direction chinoise
36:04c'est de dire, ok, on en garde sous le pied, on attend de voir, au lieu de sortir le bazooka,
36:09de dire, ok, on en garde sous le pied et on attend un peu de voir comment ça tourne.
36:13Donc je pense qu'on risque d'être déçu vendredi matin parce que voilà…
36:17C'est trop tôt.
36:18À mon avis, c'est trop tôt.
36:19Oui, j'entends.
36:20Et donc je pense que l'inclination naturelle sera plutôt de dire, ok, gardons le bazooka
36:26au cas où ça tourne vraiment mal.
36:27Mais ça c'est une force de rappel, ça veut dire que vous disiez tout à l'heure,
36:30attention, il y a un risque que les flux sont tellement aspirés aujourd'hui par le dollar
36:34et par les actifs américains qu'il y a un risque que le reste du monde passe complètement
36:37à la trappe.
36:38Pour moi la journée en Europe c'est ça.
36:39Aujourd'hui, d'accord.
36:40C'est le matin, les Européens disent, on fait des boucles, on suit les Américains
36:45qui montent.
36:46À midi, les Américains arrivent en disant, vous savez quoi, le reste du monde ça n'existe
36:49plus.
36:50Maintenant, tout cap sur les banques américaines, le reste, voilà, et c'est comme ça qu'on
36:57explique.
36:58On va arrêter le débat pour ce soir.
37:00Quel cap on se fixe là, à l'issue d'une journée comme celle-là, avec la masse d'informations
37:05qu'il faut intégrer ? Quel cap on se fixe sur le plan de l'investissement, dans un
37:09fonds global macro comme le vôtre, Gilles ?
37:12Actifs américains.
37:13Nous on a tout l'or, l'Est d'Europe, on a tout vendu, on n'est que sur les Américains.
37:20Pas forcément la techno, ce qui est remarquable aujourd'hui, la techno n'est pas le bancaire
37:24sur Equal Weighted, Small Caps, on voit la journée Small Caps, jusqu'au 21 janvier
37:31je dirais.
37:32Après, ça sera pour le moment un exercice comme 2025, beaucoup plus difficile, on part
37:37comme on a dit tout à l'heure, valorisation élevée, taux qui sont sous pression.
37:40Je pense que jusqu'à la fin de l'année, maintenant, Santa Claus est là, donc on réservera
37:46en rallye les 6000 points, je pense qu'on a quasiment fait.
37:51Après, on verra.
37:54On pose les jalons pour 2025 qui sera plus compliqué.
37:59Excellent.
38:00Je trouve que la période qui s'ouvre, il y a une sorte de grise politique aux Etats-Unis
38:05pendant quelques mois, pourrait correspondre à un peu d'incertitude, si Trump déclare
38:09des choses un peu trop en amont, sa prise de mandat, etc.
38:12Il est là, mais il n'est pas encore tout à fait là, d'accord.
38:16Les marchés ont cessé, c'est une espèce de rouleau compresseur systématique, dès
38:20lundi, puis il est racheté, les valos qui détendent un poids se retendent derrière.
38:24Moi, je suis plutôt inconfortable avec le 22 fois les bénéfices, c'est-à-dire que
38:28si on allait à 6000, on s'attendrait encore un peu.
38:31On peut y aller, on est allé dans l'histoire, donc on peut le refaire.
38:33On anticipe les bénéfices de 2025, avec en plus des baisses d'impôts, ça va nous
38:37faire une hausse des bénéfices à deux chiffres en 2025.
38:40Il y a aujourd'hui quelque chose, par exemple, ça n'a été que sur l'or que ça s'est
38:43vu, mais l'or qui avait bien joué le Trump trade pendant pas mal de temps et qui avait
38:47joué aussi un peu le déconfinement du Trump trade ces derniers jours avant l'élection,
38:50là, a subi le coup de marteau du dollar et des taux.
38:53Et effectivement, je suis d'accord sur la partie tech, s'il y a bien un truc, à mon
38:56avis, qui peut lâcher sous cet aspect taux et dollars, ce sera la tech en premier, pas
39:00les smalls ou autres.
39:01Ça peut accélérer cette rotation, quoi, en fait.
39:02Et le poids de la tech dans les indices… Oui, mais la tech, à part du dia, il n'y
39:06a plus de résultat avant janvier.
39:08C'est le 21 novembre, NVIDIA, c'est ça ? Il faut qu'ils se remettent dans le calendrier,
39:12un peu plus réglo, maintenant.
39:13Ce n'est plus une petite boîte, NVIDIA, ce serait bien qu'ils se mettent avec les
39:15autres, là.
39:17Avant l'année, c'est le dernier point important et après, on peut partir en vacances,
39:22ce qu'on peut faire.
39:23En guérant, oui, sur les marchés, il faut considérer Trump comme un accélérateur
39:28de tendance, là, d'une certaine manière ?
39:30Alors, accélérateur de tendance, je pense effectivement sur la partie rotation du leadership
39:37au sein des actions américaines.
39:38Je pense que ça, ça peut durer, pour le coup.
39:41D'accord.
39:42Et je serais également assez d'accord pour favoriser plutôt les actifs américains et
39:47les actifs en dollars sur les mois qui viennent, même si, en termes, en revanche, d'exposition
39:52absolue, là, je rejoins plutôt un exemple, je serais un tout petit peu plus, enfin, je
39:58ne serais pas forcément très euphorique, sans aller dans l'excès de prudence, mais
40:01je ne serais pas forcément très, très euphorique.
40:03Il ne reste que deux verres d'eau.
40:04Voilà, peut-être un petit peu.
40:05Et là, peut-être le trait un peu contrarian que j'aurais, c'est, malgré tout, de rester
40:11plutôt long des échéances obligataires courtes aux Etats-Unis, parce que l'inflation
40:18à court terme continue de baisser, la Fed devrait délivrer sur la fin d'année, et
40:22à 4,20, 4,25 sur le 2 ans américain, je trouve que la symétrie est quand même assez
40:28favorable.
40:29Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les premiers à réagir aujourd'hui, dans
40:32SmartBourse, à ces élections américaines et cette vague rouge aux Etats-Unis.
40:36La financière de l'échiquier, Gilles Etcheberry-Garaï, Elcano Asset Management et Alexandre Baradez,
40:42IG, étaient nos invités en plateau.

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