Lundi 1 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode) , Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Anthony Morley, la Vidalie, nous accompagne, économiste au pôle macro-conjoncture de Rixecode.
00:18Bonsoir Anthony.
00:19Bonsoir Guillaume.
00:20Merci d'être là.
00:21Alexandre Baradez à nos côtés également.
00:22Bonsoir Alexandre.
00:23Bonsoir.
00:24Ravi de vous retrouver.
00:25Vous êtes chef analyste chez IG.
00:26Et Alain Pitous nous accompagne également.
00:27Bonsoir Alain.
00:28Bonsoir.
00:29Alors ESG, Alain, quel est le rationnel des réactions de marché qu'on peut observer
00:35ce matin en relation bien sûr aux résultats du premier tour des élections législatives
00:41françaises ?
00:42Alors la réaction du marché c'est un ouf de soulagement.
00:44Après je dirais si je partage ce ouf de soulagement.
00:47Mais en tout cas c'est un peu ce qu'on a vu un peu partout.
00:50C'est-à-dire qu'en fait on avait bien baissé la semaine dernière dans la crainte
00:56d'un programme majoritaire qui serait quand même assez adverse à ce que peut espérer
01:02un investisseur classique quand il investit en bourse ou en obligation.
01:06Et puis comme il n'y a pas de majorité massive pour le RN et que NFP semble assez loin de
01:14la majorité, bon il y a un petit soulagement.
01:16Un calcul, ce qu'on peut lire c'est que les investisseurs semblent s'accommoder assez
01:21facilement d'une majorité relative, voire pas de majorité, c'est-à-dire une forme
01:27de gouvernement technique et donc pas de décision.
01:32Pendant quelques semaines on était avec un RN majoritaire et sous-jacent à l'idée
01:39que ça allait faire comme en Italie, ce que je ne crois absolument pas.
01:43Et puis là maintenant c'est un gouvernement technique et l'idée c'est que ça ressemble
01:47à ce qui s'est passé en Belgique pendant quelques temps et même chose j'y crois absolument
01:51pas, mais en tout cas c'est ce qu'a l'air de penser le marché.
01:53Mais ce qui est intéressant de voir c'est que c'était parti en fanfare parce que je
01:56pense qu'il y a aussi un peu de rachats de short qui sont arrivés violemment.
01:59Ce n'est pas un soulagement excessif.
02:01Mais là cet après-midi ça s'est bien dégonflé quand même, parce que les marchés
02:04obligataires on ne voit pas le même message, pas du tout de message d'euphorie, pas de
02:09resserrement massif, on est à 80, on est passé à 72, c'est pas énorme, c'est significatif
02:14mais on n'est pas revenu à 45 mettons qui seraient...
02:18On reste dans une situation plus compliquée qu'avant le schéma politique d'avant la
02:23solution.
02:24Il n'y a pas de doute là-dessus.
02:25Donc voilà, c'est un petit peu de soulagement mais je crois que, vous savez, c'est comme
02:30en montagne, au loin les nuages s'amoncèlent et on marche vers cet endroit-là et bon c'est
02:35pas évident que les nuages soient passés avant qu'on n'y arrive.
02:36D'autant que un, il faut quand même déjà valider avec le second tour qu'il n'y aura
02:39pas de majorité absolue pour le RN et ses associés ou ses alliés et deux, valider
02:46aussi qu'une situation de blocage parlementaire, tel qu'on peut le supposer aujourd'hui, n'est
02:53pas aussi un lot d'inconvénients importants, c'est-à-dire que parlement bloqué, c'est
02:57peut-être le moins pire des scénarios dans le contexte actuel mais ça veut dire aussi
03:00qu'on est bloqué.
03:01Oui, c'est ça, je ne veux pas prendre trente-trois paroles mais le point c'est qu'on a cette
03:07dette très importante, on avait trois schémas pour la régler, façon NFP, façon Macron
03:13et façon RN, la façon Macron est alignée avec ce que peut faire l'Europe, donc ça
03:21donne du temps, on va dire, est-ce que les autres auront le même temps, ça ne s'est
03:25pas du tout dit et un gouvernement technique qui ne prendrait aucune mesure structurelle
03:30parce que ça serait impossible, se retrouverait avec un moment donné au moindre grain de
03:35sable qui peut venir de l'extérieur, qui peut venir de plein de choses et qui peut
03:39venir aussi du coup de l'intérieur avec une difficulté qui serait assez difficile
03:43à gérer puisqu'en fait pas possibilité de faire quelque chose de structurel, aucun
03:48soutien politique massif, donc on va quand même traverser à peu près mécaniquement
03:53une situation assez difficile, alors je crains, pour ceux qui se rappellent, les grandes périodes
03:582011 ENCO avec réunion de crise, claquement de porte et réunion du dimanche soir, on
04:05se demande si on va avoir...
04:06C'est un scénario de crise, classiquement et on l'avait quand la France a été dégradée
04:14il y avait cette idée qu'il y avait un scénario de crise mais qui était à quelques pourcents
04:18mais presque rien, là on est sur un scénario de crise qui est de l'ordre pour moi de au
04:22moins 20% et là ça commence à devenir significatif et alors je sais bien qu'on ne peut pas gérer
04:26avec un scénario de crise, mais la différence c'est que gérer avec un scénario de crise
04:30à 1% c'est...
04:3120% on est obligé d'en tenir compte.
04:34À un moment donné oui et soit je pense que ça va rester un petit moment, au moins je
04:39pense une année quoi, donc c'est quand même une situation qui est assez difficile je trouve
04:42pour la France.
04:43Alexandre, comment vous avez regardé les réactions de marché depuis ce matin, avec
04:47c'est vrai un rebond du CAC qui a été violent à l'ouverture, je crois qu'il y a un gros
04:50gap ce matin, mais qui finit par s'effriter, on va gagner aller autour de 1,5, c'est bien
04:57mais c'est pas un soulagement très rempli de convictions j'ai envie de dire.
05:01C'est vrai que la volatilité qui était à 19 en fin de semaine dernière, on est arrivé
05:04dans la zone des 17, là où les marchés US sont toujours à 13 de volatilité, donc
05:08il y a aussi ce gap de volatilité par rapport au marché américain qui est devenu un palais
05:10zone refuge depuis 2-3 semaines.
05:12C'est l'autre spread, c'est ça ?
05:13Voilà, c'est l'autre spread, c'est pareil, c'est rien, alors de quel côté, ce serait
05:16bien que ce soit l'Europe qui retrouve, moi je crois plutôt que c'est un, enfin je crains
05:19je pense qu'il y a un peu de marge pour que la partie US rattrape un petit peu cette
05:21vol, on pourra en parler un peu, après dans la réaction de marché c'est vrai qu'elle
05:24est assez logique, ce qui avait souffert post-dissolution, les banques les utilisent,
05:28c'est ce qui se reprend le mieux aujourd'hui, après au niveau des taux c'est vrai qu'il
05:31y a des réactions intéressantes, parce que effectivement le spread c'est un peu resserré,
05:34on était à 85 points de base en gros vendredi, là on était à 72 ce matin, 75 maintenant,
05:39et on voit en face de ça par contre le taux français qui monte, c'est-à-dire le taux
05:42français à 3,35 c'est le pic qu'il avait atteint dans les 48 heures suivant la dissolution.
05:46Donc si on avait eu un spread qui s'accroît et un taux disant français qui monte, c'était
05:51moyen, là le spread c'est un peu resserré mais le disant français il monte, mais quand
05:53on regarde d'où ça peut venir, pourquoi le spread se resserre alors que le disant
05:57français monte, c'est plutôt côté US qu'on regarde, parce qu'on voit que le disant américain,
06:00les taux US sont en train de repartir un peu à la hausse, je pense que ce sont des sujets
06:04qui sont liés à l'après-débat Biden-Trump, on en reparlera aussi, où on a un sentiment
06:09que vu que Biden décroche à les sondages, c'est Trump qui passe du coup des politiques
06:12fiscales...
06:13C'est bien la politique de part et d'autre de l'Atlantique qui drive les mouvements qu'on
06:17décrit là du jour.
06:18Mais du coup ça ce serait l'aspect un peu rassurant pour la partie européenne, c'est
06:21que si le mouvement qu'on observe sur les taux français, un petit peu de retention
06:23là ce matin, viennent plutôt de la partie US, c'est peut-être moins lié du coup à
06:27la problématique franco-européenne.
06:30Alors après pour vous rappeler ce que disait Alain, c'est intéressant, c'est vrai qu'à
06:33l'époque en 2011, si on se souvient bien, c'est dans la gradation des risques, on a
06:37l'impression que là déjà de l'avant premier tour c'était NFP qui était le plus redouté,
06:42deuxième risque RN et puis après la partie centre qui était plutôt rassurante.
06:45Attends, 2017 ?
06:46Là, juste après le premier tour là, la gradation du risque pour les marges...
06:49Oui, oui, bien sûr.
06:51NFP ça aurait été plus éteint, parce qu'on a eu ça aurait été moins 5, moins 10.
06:54À l'époque de la crise de la dette, c'était ça qui avait aussi mis le fouet.
06:58Et je pense que c'est ça que le marché craignait beaucoup, c'est que si on se souvient bien
07:01à l'époque du gouvernement grec, c'était Varoufakis, donc c'était vraiment l'extrême
07:04gauche grecque, le claquement de porte c'était exactement ça, ils sortaient des réunions,
07:08on s'en fout de l'Europe, etc.
07:09Ça le marché avait détesté et c'est là qu'il y avait la contagion avec l'Italie
07:12et le reste.
07:13Donc là le fait d'avoir effectivement NFP un peu out, qui va s'arranger dans des arrangements
07:18pour le second tour, etc. reste, entre deux mots finalement, le marché se dit bon, mieux
07:23vaut effectivement un blocage que des politiques radicales qui seraient plutôt à maîtriser.
07:29Mais c'est vrai que c'est entre deux mots, parce que la question du blocage, ça veut
07:32aussi dire qu'il y a des exigences par rapport à Bruxelles qui vont arriver, on s'est fait
07:35dégrader, Bruxelles a lancé contre plusieurs pays des procédures, etc.
07:38Donc je crois que c'est avant la rentrée qu'il va falloir donner un peu des gages de
07:41série budgétaire.
07:42Bien sûr, bien sûr.
07:43Plus préparer le budget 2025.
07:44Mais alors justement, je vais être un poil plus positif qu'à l'inverse, moi je pense
07:47que face à ça, si ça devait déraper, par exemple, après le second tour, et pas tout
07:50de suite, peut-être, je ne sais pas, juillet, qu'il y aurait une espèce, même si c'était
07:53une coalition, enfin un bloc parlementaire qui n'arrivait pas à s'entendre, est-ce
07:56qu'il n'y aurait pas un peu de réelle politique français, c'est-à-dire face à un risque
08:00qui nous concerne tous, trouvons, même si on ne s'entend pas du tout, des solutions
08:04pour éviter de se faire taper dessus par Bruxelles.
08:05Est-ce qu'il n'y aurait pas une espèce d'intelligence politique à un moment donné
08:08qui prendrait le dessus par rapport aux tensions partisanes ?
08:12La peur de se faire taper dessus par Bruxelles ou la peur de se faire taper dessus par les
08:17Chineuses, pour que ça ne tape dessus, que les marchés réagissent, voilà, ce sera
08:20ça le sujet.
08:21Moi, j'aurais tendance à penser que le CAC a touché des niveaux qui sont, je trouve,
08:25attrayants pour un investisseur à 12 mois, 18 mois, même 6 mois, 12 mois, et avec un
08:30risque de capitulation à 7000 si, après le second tour, on flirtait avec la majorité
08:36absolue.
08:37J'ai l'impression que le 7000, pour moi, c'est la zone un peu de capitulation possible
08:40et que la zone médiane, risque médian, c'est la zone actuelle.
08:42Je ne suis pas convaincu qu'on ira chercher.
08:44Parmi les scénarios de risque qui restent encore sur la table, à savoir celui notamment
08:47d'une majorité absolue du Rennes et de ses alliés, vous dites que le pire nous ramènerait
08:55un CAC autour de 7000 points.
08:56J'ai l'impression parce que l'espèce de politique s'inscrit dans un momentum pour
09:01l'Europe qui n'était plutôt pas mauvais depuis quelques mois, avec les PMI, 7 mois
09:05d'affilée de redressement, les baisses de taux de la BCE commencent à arriver, l'Allemagne
09:09commence à aller un peu mieux, on voit que des baisses de fiscalité pourraient s'améliorer
09:12un peu aussi.
09:13L'Allemagne réfléchit à des baisses d'impôts et la Chine qui va moins mal qu'à une époque.
09:17Je trouve que le momentum européen, si la politique ne casse pas ça, on est plutôt
09:21toujours en ce momentum-là.
09:22Ce qui est intéressant, Anthony, chez Rex & Co, c'est que plutôt que de vous perdre
09:25dans des conjectures en fonction des différences, vous avez décidé de refaire un travail un
09:30peu fondamental, partant des fondamentaux de l'économie française, du diagnostic
09:38et des problèmes qu'il y a à régler aujourd'hui et demain, j'entends, sur du moyen long terme.
09:42Qu'est-ce qu'on peut dire justement de la situation fondamentale de l'économie française
09:46aujourd'hui ? Et est-ce qu'elle est capable de résister à un choc d'incertitude, alors
09:50qui sera peut-être en partie levée dimanche, mais qui est une incertitude qui pourrait
09:54aussi devenir un risque réel pour l'avenir, en tout cas du point de vue des marchés des
09:59investisseurs ?
10:00Complètement.
10:01Pour reprendre notre démarche, on s'est dit qu'on n'allait pas céder à la frénésie
10:04des chiffrages pour deux raisons.
10:05C'est que d'une part, on n'évalue jamais les mesures à périmètre constant, les programmes
10:08sont extrêmement changeants.
10:09Et deuxièmement, pour évaluer correctement des programmes, il faut absolument faire un
10:13bouclage macroéconomique complet, parce que c'est comme ça qu'on mesure l'ensemble
10:18d'un programme et ça, c'est très difficile à réaliser.
10:19Très souvent, les chiffrages sont faits uniquement en première approche sans mesurer les effets
10:23d'entraînement.
10:24Donc on s'est dit qu'on ne va pas céder à cette frénésie-là et on va simplement
10:27essayer modestement, mais avec précision et pédagogie, de dresser la situation de
10:31l'économie française, les défis auxquels elle est confrontée et surtout rappeler quelque
10:35chose de fondamental, c'est qu'il y a assez peu de politiques économiques qui sont intrinsèquement
10:40mauvaises ou intrinsèquement bonnes.
10:41Il y a en revanche des politiques économiques qui s'inscrivent dans des contextes.
10:44Et il faut faire le bon diagnostic pour que le remède qu'on cherche à appliquer traite
10:48un problème précis, bien identifié.
10:50Et pour prendre deux exemples très rapides, nous, ce qu'on a essayé de montrer par exemple
10:54sur la réindustrialisation, tout le monde en parle aujourd'hui, on cherche à refaire
10:56fleurir du tissu industriel dans nos territoires, il est évident que la désindustrialisation
11:01française a pâti essentiellement un problème de compétitivité.
11:04On a une offre qui n'est pas suffisamment compétitive à l'international et tout ce
11:07qui va venir rajouter du coût du travail, en tout cas l'augmenter ou alourdir la fiscalité
11:11dans un contexte où on a déjà une compétitivité qui a souffert par rapport à nos partenaires
11:15européens, ça nous paraît être une stratégie probablement n'est pas optimale.
11:19Différente de l'Espagne par exemple, qui elle a vraiment vécu un sacré choc de compétitivité
11:24et qui peut se permettre de remonter de 30 ou 40% même je crois son salaire minimum
11:29aujourd'hui.
11:30Exactement.
11:31On a un salaire minimum aujourd'hui qui est déjà très élevé, c'est plus de 60% du
11:34salaire médian.
11:35Donc ce n'est pas du tout la même chose de relever un salaire minimum quand vous êtes
11:38déjà à un niveau extrêmement élevé par rapport à votre salaire médian alors que
11:42d'autres pays sont relativement éloignés, là ça n'a pas du tout les mêmes conséquences
11:45en termes d'emploi, c'est des effets non linéaires.
11:47Et le deuxième point qu'on a cherché à rappeler par exemple pour illustrer un peu
11:50la chose, le pouvoir d'achat.
11:51Le pouvoir d'achat, on a eu le sentiment dans le débat que ça pouvait se décréter.
11:54Pas du tout, c'est un processus économique qui vient des gains de productivité, c'est
11:58parce que vous produisez plus par heure travaillée que vous pouvez redistribuer des revenus.
12:01Après vous la louez au capital ou au travail, mais à l'origine elle a production.
12:05Donc il ne faut pas du tout se leurrer là-dessus, c'est avant tout un processus économique,
12:08il faut chercher à faire des gains de productivité, mais on ne le décrète pas le pouvoir d'achat.
12:11A court terme, sur le plan économique, conjoncturel j'ai envie de dire, Anthony, qu'est-ce
12:16que cette incertitude politique en France ces dernières semaines, qu'est-ce que ça
12:20peut avoir comme conséquences ?
12:22Il y a deux éléments.
12:23L'apaisement qu'on voit sur les marchés, il est un peu moins vrai dans l'économie
12:27française.
12:28Je pense qu'il y a deux risques du côté des entreprises, c'est d'une part un gel
12:31des recrutements.
12:32Je crois qu'il faut faire attention, on a eu quand même une bonne dynamique de l'emploi
12:34jusque-là, on a créé 1,3 millions d'emplois depuis 2019, c'est colossal.
12:38C'est aussi ce qui a conduit à un recul de la productivité, mais on avait une très
12:42bonne dynamique de l'emploi, donc attention au périmètre emploi, et deuxièmement sur
12:46les investissements.
12:47On a déjà deux trimestres consécutifs de baisse de l'investissement productif en
12:51France.
12:52Attention à ne pas remplir cette tendance, on sent de l'inquiétude du côté des chefs
12:54d'entreprise, c'est les retours que l'on a, on pourrait se diriger dans quelques trimestres
12:59vraiment de contractions plus puissants, et ça, ça impacterait significativement la
13:02croissance cette année.
13:03Or, on a besoin de croissance notamment pour la soutenabilité des finances publiques.
13:06Alain en parlait, et je crois que c'est un point très important, on ne se rend pas compte
13:09à quel point boucler le budget 2025 va être compliqué.
13:11On a un déficit aujourd'hui de 5,5% du PIB qui est structurel, il n'est pas conjoncturel,
13:16ce n'est pas l'effet du sigle, c'est un déficit où il va falloir faire des économies
13:19budgétaires importantes, et ça c'est le plus dur à résorber, c'est pas la conjoncture
13:22qui nous permettra d'effacer notre déficit public.
13:25C'est une situation qui balaye le momentum qu'on avait là pour les actifs européens
13:29depuis quelques semaines, quelques mois, il y avait ce petit redécollage conjoncturel,
13:34cette reprise, une BCE un peu moins verrouillée qui enclenchait quand même le mouvement de
13:40baisse de taux.
13:41Les investisseurs globaux commençaient à se réintéresser à l'Europe notamment.
13:45J'ai l'impression que, c'est ce que vient de dire Anthony, c'est-à-dire qu'il y a
13:48deux choses, il y a le côté l'arrêt, c'est-à-dire qu'en fait je pense que beaucoup de projets
13:54vont être arrêtés.
13:55Quel ?
13:56Je l'ai.
13:57Alors le problème, si vous voulez, c'est quand vous êtes dans le business, vous voyez
13:59bien, c'est-à-dire qu'un projet qui est arrêté, un projet technique qui demandait
14:03des investissements qui est arrêté, on l'arrête pour 2024, on ne le remet pas au budget 2025,
14:09on ne le remettra pas au budget 2026, une grande entreprise ne fera pas ça, elle fera
14:13autre chose parce que les conditions techniques, l'environnement a changé.
14:16Et l'autre point, et je pense que c'est extrêmement important pour l'évaluation des programmes,
14:21c'est un peu comme, je ne sais pas si vous avez vu cette étude qui est sortie il y a
14:25peu de temps sur un degré de hausse des températures qui va impacter, on croyait qu'on était à
14:313% de PIB, on est à 12% parce qu'en fait le sujet c'est qu'on calcule des effets liés,
14:38c'est-à-dire qu'en fait, effectivement, par exemple, on arrête un accord de libre-échange,
14:45instantanément ça ne coûte rien, mais l'impact que ça va avoir sur toute l'économie peut
14:49être largement supérieur à ce qu'on pourrait même imaginer de pire.
14:54Donc on est dans cette situation et je pense que les chefs d'entreprise, dans le flou
14:58artistique jusqu'au budget 2025, et normalement, enfin là aussi j'ai entendu un truc, pour
15:02moi c'est une énormité, c'est que le budget 2025, s'il n'y a pas de majorité, on le
15:07reconduit, il n'y a pas besoin, on reconduit 2024, il n'y a pas besoin de se prendre la
15:10tête, on reconduit le budget 2024 et c'est très bien.
15:13Mais le problème c'est que si on fait ça, les marchés ils explosent, ils ne vont pas
15:17tolérer ça, enfin ils ne vont pas admettre le risque que ça induit.
15:20Et alors si vous cumulez l'ensemble, c'est-à-dire que le ralentissement de l'économie, parce
15:24que là aussi, je reviens sur le financement des programmes, il est lié à une économie
15:28qui fait à grosso modo 1% de croissance.
15:30Mais si l'économie est à l'arrêt, on s'en change, prévision on change, mais vous êtes
15:36même plus en mesure de faire quoi que ce soit, donc blocage des prix, hausse des salaires
15:39qui est un peu sous-jacent de toutes les idées qu'on entend un petit peu partout, baisse
15:43des taxes, etc.
15:44Enfin tout ça, ça ne tient pas la route avec une économie à l'arrêt, donc sans
15:49parler de troubles sociaux éventuels, d'un RN qui aurait une majorité même relative
15:54par rapport à une situation, les enseignants, les magistrats, les fonctionnaires qui pourraient
15:59avoir d'un mauvais oeil...
16:00Un sentiment qu'on rentre dans une séquence qui va durer et qui ne va pas s'arrêter
16:02où il suit.
16:03Donc pour les chefs d'entreprise, c'est un peu trop durable pour que ça n'ait pas d'impact
16:08sur l'économie et puis à un moment donné, un impact sur la bourse, donc là encore une
16:11fois c'est un peu un scénario de risque, parce que pour moi le scénario médian c'est
16:15une situation à la Brexit on va dire, c'est si on regarde, 10% dans mes scénarios, c'est
16:2010% l'environnement économique international est tellement bon qu'on en profite à peu
16:24près, on arrive à se faufiler dans le truc, tel le cycliste...
16:29C'était quoi Singapour ? Singapour sur la Tamise, c'est ça ?
16:32Voilà, on se faufile dans un truc comme ça, 60% c'est un scénario à la Brexit, c'est-à-dire
16:37en fait une sous-performance de l'économie française, durable, c'est-à-dire qui peut
16:40durer un cycle, 3-5 ans, qui nous laisserait dans une situation quand même assez défavorable,
16:45l'économie en baisse, les entreprises franco-françaises en difficulté, moins d'emplois, moins de
16:51productivité, moins d'impôts qui rentrent, enfin une espèce de truc vraiment pas terrible
16:54pour les marchés, et le scénario de risque que j'évoque qui est quand même là quand
16:58même.
16:59Bon, ce qui est intéressant c'est que la surenchère elle est partout, c'est ce que
17:02je disais tout à l'heure à la mi-journée pour l'émission, si la France est dans la
17:07surenchère et crée la surprise politique de cet été, les États-Unis ne sont pas
17:12en reste, c'est-à-dire que là aussi on est peut-être en train de basculer dans
17:17une histoire qui n'est pas du tout celle qu'on pouvait anticiper, même si j'ai
17:20l'impression quand même que les marchés avaient déjà, comment dire, bien intégré
17:25l'idée qu'il y avait de fortes chances que Donald Trump puisse repartir pour un nouveau
17:29mandat.
17:30Juste avant, à propos d'Alain, c'est vrai que la question de la normalisation budgétaire
17:39c'est une question qui est en tous les cas supposée post-Covid et après post-quoi qu'il
17:43en coûte.
17:44Donc finalement la dissolution a accéléré cette phase, mais qui serait quand même arrivée
17:48naturellement à tous les pays qui ont fait du quoi qu'il en coûte et qui ont dérivé
17:52de manière budgétaire assez forte, dont les États-Unis aussi.
17:55Et dont la Chine, c'est que les deux grandes économies mondiales aujourd'hui ont des
17:59déficits absolument qu'ils ne contrôlent plus.
18:01La zone euro est un peu la seule grande zone où, hormis la France évidemment, il y a
18:05encore du sérieux budgétaire.
18:06Donc c'est peut-être aussi un peu ce qui sauve la France, c'est que finalement on
18:08est dans un paysage où les deux très grandes économies mondiales...
18:11D'avoir remis des règles budgétaires que certains estiment plus strictes même que
18:17les précédentes règles, dans la nature des correctifs qu'il faudrait apporter, finalement
18:24pour l'investisseur c'est plutôt rassurant dans le contexte actuel.
18:27En tout cas en comparaison relative, on n'est pas si pire que ça.
18:30Ah bah oui, mais c'est un concours de beauté.
18:32Finalement, bon, c'est un élément positif quand même.
18:35Oui, bien sûr.
18:36Un filet.
18:37L'élément positif, il est là, c'est qu'effectivement ça avance un peu le calendrier, du coup on
18:38va devoir faire les...
18:39Même s'il y a un risque de blocage effectivement à l'Assemblée, le débat c'est quand même
18:43ouvert.
18:44Donc les agences surveillent, Bruxelles surveille, donc on va être obligés de faire quand même
18:46quelque chose même si c'est relativement bloqué.
18:47Après sur la partie américaine, c'est vrai que...
18:50Au début j'avoue que je n'ai pas compris pourquoi les taux US s'étaient redressés
18:54vendredi, alors que les chiffres d'inflation PCE aux Etats-Unis, CORE notamment, qui sont
18:58la partie la plus surveillée par la Fed, depuis trois mois ont été bloqués à 2,8
19:01et enfin, après trois mois, on a un progrès qui n'est pas négligeable, on passe à 2,6,
19:06sachant que le CPI précédemment s'y fait des progrès.
19:08Donc on a vu d'abord les taux partir un peu à la baisse, réaction logique, et ensuite
19:12fin de séance US, ça s'est nettement intéressé sur le design américain, et je me croise
19:16la tête, je ne comprenais pas d'où ça venait, et probablement que la réponse vient de ce
19:20qui s'est passé la veille du coup, de ce débat Trump-Biden, où effectivement l'affaissement
19:23dans les sondages de Biden montre que Trump pour l'instant a un grand boulevard à l'élection,
19:28sauf changement évidemment, et c'est sa promesse qui était la même qu'en 2016, en tout cas
19:33sur l'aspect fiscal pour commencer, à l'époque c'était beaucoup les entreprises, là c'est
19:37plus les ménages qui sont ciblés, sauf que le déficit américain sous la Biden, il y
19:42a eu l'aspect Covid, tous les pays y ont eu droit, mais après ça a été prolongé
19:46avec le plan IRA, le plan infrastructure, on a fait courir le déficit de manière drastique,
19:50et Anthony l'a bien noté, sur son compte Twitter, j'ai bien regardé, c'est que le
19:55déficit américain, notamment l'année dernière, était surtout dû à des non-prélèvements
20:00de taxes en fait, donc on a laissé courir le déficit, on ne prélève pas d'impôts,
20:03donc comment Trump dans ce cas-là pourrait parvenir à appliquer une politique fiscale
20:07sachant que le déficit est déjà élevé, si en plus le déficit a couru parce qu'on
20:10a eu des largesses fiscales, il va falloir à un moment donné resserrer un peu la fiscalité
20:14américaine.
20:15Mais pour la bourse, en tout cas à court terme, l'idée que Trump puisse avoir une
20:18espèce de boulevard comme ça, je pense que c'est ça qui fait monter les taux, et puis
20:21quelques déclarations de speakers de la Fed, au type Dali ou Bostic, qui ont expliqué
20:24que, ok, l'inflation s'améliorait, c'est une bonne nouvelle, mais qu'il faudrait
20:28un set de données encore pendant quelques mois pour y parvenir, en gros Bostic pour
20:31lui c'est plutôt fin d'année, première baisse, et pour Daley on a l'impression que
20:36c'est plutôt septembre, au mieux au mieux, donc l'idée c'est qu'on voit que la macro-américaine
20:40semble ralentir, indice de surprise économique, l'inflation progresse un petit peu aussi,
20:46mais il n'y a toujours pas la fumée blanche de la Fed, et à un moment donné pour le
20:49marché, ça peut commencer à être un petit peu stressant, si les taux restent élevés,
20:51c'est d'ailleurs fort longueur, économique est ralenti, et c'est là que les marchés
20:54actions, normalement en fonction de l'anticipation, pourraient prendre un petit peu leur gain.
20:59Oui, oui, j'entends, donc un marché américain rattrapé effectivement de ce point de vue-là,
21:04alors qu'il est toujours un peu en lévitation aujourd'hui, effectivement.
21:08Bon, sur l'aspect politique américaine, la composition du Congrès, il ne faut pas
21:12l'oublier, derrière la présidentielle, il y a le renouvellement de la Chambre des
21:15représentants, d'un tiers du Sénat, et est-ce que la vague Trump-président, est-ce qu'elle
21:20emporte également l'ensemble du Congrès derrière ?
21:23Ça a l'air d'être parti pour, quand on regarde localement les sondages, les Républicains
21:27sont en dynamique quand même, je pense que le Parti démocrate paye deux choses, c'est-à-dire
21:35qu'en fait ils payent le pas avoir changé Biden, ce qui aurait dû être fait, parce
21:41que là ils sont partis pour perdre avec Biden de manière assez certaine, et ils ne se donnent
21:45pas la chance de gagner avec un autre candidat, et plus ils vont attendre, plus ça va devenir
21:48impossible.
21:49Donc ils payent ça, et ils payent aussi un attelage qui n'est pas NFP, mais qui est un
21:54attelage de gens qui sont très woke pour parler assez vulgairement, et avec des démocrates
22:01de bon teint classique, et ça, ça fracture, c'est aussi une des raisons pour lesquelles
22:06ils n'ont pas de candidat.
22:07Et pour rebondir aussi, je pense qu'il y a un sujet qui était absent, on a passé des
22:14mois et des mois absents sur le sujet de la dette américaine, et là moi je regarde beaucoup
22:20CNBC, je regarde un peu les articles de journaux, c'est un truc qui monte gentiment, problématique
22:26de dette, à un moment donné, à un moment donné, et si l'économie ralentit, comment
22:30on fait ? C'est-à-dire qu'on peut avoir un sujet assez paradoxal qu'on n'a pas eu depuis
22:34quelques temps, c'est une économie qui ralentit avec des taux qui montent, et ça, c'est pas
22:38dans les scénarios aujourd'hui, donc pour le moment, encore une fois, c'est un peu tout
22:43tient, c'est encore un scénario de risques, désolé, il faut oublier les énumérations,
22:49et là, je trouve que ces risques-là augmentent quand même un peu à droite, à gauche, avec
22:53un effet dollar qui est assez difficile à mesurer, puisqu'on va avoir paradoxalement
22:56une économie qui ralentit, qui n'est pas très bonne pour le dollar, et des taux qui
22:59montent, qui sont relatifs par rapport à plein d'autres pays, font qu'on a un dollar
23:02ferme, en plus, c'est ce qui pénalise beaucoup de pays, donc on est dans une situation qui,
23:06je trouve, est assez explosive, et je pense que la volatilité, à un moment donné, va
23:11finir par le pricer, aujourd'hui, c'est pas le cas.
23:12C'est intéressant, parce que le marché est assez sur la retenue concernant les baisses
23:17de taux aux Etats-Unis pour cette année, en revanche, il en voit de manière régulière
23:21pour 2025, et on se demande si ce qui va se passer, c'est pas plutôt l'inverse, est-ce
23:26qu'on va pas avoir, peut-être, nos deux baisses de taux, cette année, partant de
23:30septembre, côté Fed, avec beaucoup plus d'incertitude sur la capacité de la Fed à aller bien au-delà
23:37en 2025 ?
23:38Mais c'est toute la problématique de Trump, c'est que comme, en plus, il veut un protectionnisme
23:42quand même très puissant, c'est souvent inflationniste, et il y a un moment où ça
23:46peut quand même retendre un petit peu les prix aux Etats-Unis, et ça serait pas bon
23:50du tout pour la Fed, surtout que Trump fait massivement pression, enfin, il annonce faire
23:54pression sur la Fed s'il est élu, donc en plus, ça génère un climat qui est quand
23:57même un climat de défiance, donc il est certain que dans ce contexte, si Trump est
24:01élu, il est pas complètement évident que le calendrier de baisse de taux soit parfaitement
24:05respecté, ça dépendra de la vitesse de décélération de l'économie américaine,
24:08si ça atterrit beaucoup plus fort que prévu, là, probablement qu'il y aura des marges
24:11de manœuvre, mais pour l'instant, ça décélère quand même très doucement.
24:14Et puis il y a quelques phénomènes, pour revenir sur la discussion juste avant, qui
24:17sont assez favorables à Trump d'un point de vue économique, quand on regarde l'emploi,
24:20par exemple, toutes les créations d'emplois depuis 2019, ce sont des emplois d'immigrés,
24:25pas du don natif, ça c'est typiquement le genre, évidemment, de statistiques qui font
24:29très très mal à Biden, parce que c'est utilisé par Trump, donc on voit bien qu'effectivement
24:33il a ce fameux boulevard, et il y a forcément des craintes de marché, d'autant qu'il
24:38a plus les marges de manœuvre budgétaires dont il disposait lors de son premier mandat,
24:42donc ça aussi, ça interroge beaucoup, et sur la soutenabilité, c'est à la fin qui
24:45achète la dette américaine.
24:46A suivre, ce qui sera important maintenant, puisque le sénat de Trump gagne encore en
24:50traction, quels vont être les postes clés de son administration, aux trésors, aux commerces, etc ?
24:56Mais le sujet dette me semble très important, parce qu'il n'a pas l'air de vouloir
24:59la résoudre, et il y a un moment où les investisseurs se posent quand même la question
25:02de la Chine veut détenir moins de trésoriers américains, il faut que la zone euro dégage
25:07toujours autant d'excédents pour en acheter, ce n'est pas complètement gagné, donc
25:10dans l'environnement international, les non-résidents, il va falloir qu'ils dégagent encore des
25:13surplus massifs pour acheter la dette américaine, c'est pas sûr qu'on soit toujours dans
25:16ce monde-là.
25:17On pourrait se retrouver avec une courbe des taux extrêmement pentue en fait, c'est-à-dire
25:20que les taux courts baissant, une économie qui ralentit, on est bien obligé de baisser
25:25un peu les taux, pas beaucoup parce qu'il y a quand même un peu d'inflation à cause
25:28de mesures protectionnistes.
25:29Mais des taux lourds qui ne baisseraient pas en dure proportion de la baisse des taux courts.
25:33Ils vont gentiment taper 5, et puis des taux courts qui baissent, et ça, ça serait assez
25:37perturbant.
25:38Alors après, encore une fois, le marché finit par s'adapter, mais il pourrait y avoir
25:40une phase un peu bizarre quand même, et ce niveau d'endettement, qui est mondial en
25:45fait, pose quand même des questions, c'est-à-dire qu'à un moment donné, tant que les Etats-Unis
25:51tenaient, on avait un peu un phénomène, c'était pas très grave que les taux baissent ou montent
25:54à un endroit, parce que les marchés se passent un peu moins bien sur les adjudications.
25:58Ça se passait bien aux Etats-Unis, puis il y avait quand même cette besoin de dollars,
26:00mais là, on pourrait avoir quand même une période d'un peu d'ajustement un peu bizarre
26:04avec des tensions aussi sur pas mal de pays émergents.
26:07On en parle très très peu, c'est un truc qui est complètement passé sous les radars,
26:11mais ça tape quand même sur les devises de pas mal de pays, pour regarder ce qu'il s'est
26:15passé sur le PESO, sur la devise...
26:18Le rente sud-africain, enfin chaque pays qui a causé des élections a connu des mouvements
26:22de volatilité importants.
26:23L'Asie n'est pas terrible, là ce matin c'était la Turquie, le Kenya qui fait faillite, enfin
26:27bon, c'est des signaux qui sont quand même un peu perturbants, si ça venait à coaguler en fait.
26:33Sur les taux US, c'est ce qu'on voit depuis 4 jours en fait, depuis la semaine dernière,
26:36il y a eu un débat raté, il y a eu une vraie repontification, on était à moins 50 et quelques
26:40points de base, c'était quoi, mercredi, jeudi, là on est à moins 30 et quelques,
26:43donc en 3-4 jours, ça va très vite, les taux longs se retendent, les taux courts ne bougent pas trop,
26:47et pour l'instant c'est une repontification qui a un peu négative marge, c'est-à-dire
26:49qu'elle est une monnaie plutôt positive au marché, là si ça s'accentue...
26:53Ce n'est plus le côté croissance, inflation, au-delà du régime quoi.
26:57Oui, mais moi je trouve que ce n'est pas une mauvaise chose d'un point de vue des valeurs,
27:01avec vous on a discuté régulièrement, c'est qu'on revient sur des valeurs à 21 fois les bénéfices
27:05anticipés pour les 12 mois à venir, on est à 26 fois les bénéfices réalisés, on est à 36 sur le
27:10Nasdaq, et en Europe, il y a toujours ce delta par rapport à l'Europe, mais c'est de revenir sur
27:14quasiment des valeurs, pas taffées, mais de... Combien de fois on a été dans l'histoire des 40
27:18dernières années à 21 fois les bénéfices ? La dernière fois c'était post-Covid, c'était une
27:21minibule, et la fois d'avant il fallait remonter au suprême, c'était monter à 25,5-26 fois pour le
27:27S&P, pas pour le Nasdaq. Mais sinon, on n'y a jamais été, donc c'est quand même des niveaux qui,
27:31par rapport à des métriques historiques, sont chers, et y revenir, alors qu'on est sur du higher
27:34for longer, et qu'on commence à voir l'économie US décélérer un peu, ce serait plutôt 5 effectivement,
27:38cette repontification de la courbe de taux peut-être un peu brutale, amène au moins 5,
27:41moins 10, ça détend un peu les... Et ça, ça passe forcément par une baisse, un drawdown sur les
27:46valeurs stars, méga cap, vedettes, incontournables, qui font toute la performance, qui font la cherté
27:52de l'indice, et qui font tout ça. Si on a Nvidia qui fait moins 10 l'autre jour, le Nasdaq a un peu
27:58bougé, voilà, pourtant ça fait moins 17 sur Nvidia, c'est déjà presque un baird market ! C'est pour
28:03dire qu'on peut corriger des méga cap sans que ça entraîne tout le marché à moins 30, donc c'est
28:07plutôt sain d'avoir ça, et ça éviterait du coup d'avoir à dégonfler la bulle plus tard, si elle
28:11se dégonfle peu d'elle-même, on reste du 20 fois les bénéfes pendant quelques trimestres,
28:15ben tant mieux, c'est pas mauvais, ça évite les surchauffes contre lesquelles il faut lutter plus
28:19tard par des mesures... On imaginait qu'il puisse y avoir des rotations, notamment de taille, de
28:24facteurs, etc, c'est pas tellement ce qu'on observe, en tout cas à l'issue de ce premier semestre, au
28:28démarrage de second semestre... Non mais les smalls, je trouve qu'elles ne climbent pas trop mal,
28:32moi je fais toujours les smalls, je ne suis pas inquiet pour les smalls US, il ne faudrait pas
28:37que les hausses de taux commencent à refaire un peu de stress sur les banques régionales,
28:39parce qu'il y en a quand même pas mal dans les smalls dans le Russell 2000, sinon c'est plutôt,
28:43enfin le bottom, on sent qu'il a été fait sur les smalls en 2021-2022, le bottom est là, donc
28:48après c'est à quelle vitesse on trouve les niveaux de les records, mais au pire on s'ennuie un peu,
28:52mais je ne vois pas le Russell repartir, il y a vraiment un problème sur les taux sérieux.
28:56Donc une vraie décorrélation entre ce qu'on voit des small caps américaines et ce qu'on a
29:02espéré et ce qu'on constate finalement sur les small caps françaises sur l'Europe.
29:06Moi je vois ça passager sur les smalls, je ne sais pas, l'ABC a commencé à se baisser de
29:09taux aussi, je pense qu'on aura une deuxième en septembre, peut-être une troisième en décembre,
29:12et en plus il y a un peu de stress politique qui ralentit un peu.
29:14Et ça viendra adoucir un peu ces incertitudes politiques, ça viendra...
29:18Oui, c'est pour ça que je ne suis pas très inquiet, parce que les banques justement,
29:21si l'ABC baisse un peu les taux, c'est bien pour les volumes de crédit,
29:24le crédit le plus abordable et les volumes, ça ne comprime pas trop les marges bancaires,
29:27parce qu'on ne va pas retomber sur de la punition monétaire comme en 2020 ou 2021,
29:31donc pour les pays comme l'Italie ou autres, tous ces indices-là, même l'Ibex, il n'y a pas de banque,
29:35le Mib, moi j'aurais bien vu l'Ibex là-dessus, Ibex, Mib, je ne vois pas de raison d'aller...
29:39C'est très consultant depuis quelque temps, donc c'est bien, ça fait un petit paquet...
29:42Ce n'est pas un game changer encore, pour vous, à ce stade ?
29:44Non, non, mais oui, si, si, mais c'est important de le dire.
29:47Vous évoquiez le protectionnisme, Anthony, tout à l'heure,
29:49là aussi c'est un point d'attention qui vous intéresse beaucoup en ce moment,
29:52c'est de constater que le protectionnisme, j'allais dire le protectionnisme anti-chinois,
29:59en tout cas contre les produits chinois exportés par la Chine,
30:05ce n'est pas juste l'apanage des Etats-Unis ou de l'Europe qui tente de s'y mettre,
30:09c'est un phénomène global qu'on retrouve au sein de partenaires commerciaux
30:14très importants pour la Chine, dans la zone pacifique, et pas uniquement d'ailleurs.
30:19Alors ça c'est remarquable, justement, effectivement,
30:20ces tentatives de rétorsion douanière de la part de pays émergents...
30:25Contre la Chine.
30:25Contre la Chine, évidemment, c'est notamment dû au fait que la Chine
30:28a considérablement accru son excédent commercial vis-à-vis de ces pays,
30:32vis-à-vis de l'Amérique latine, vis-à-vis du Moyen-Orient, elle a rétréci son déficit,
30:36vis-à-vis de l'Asie, elle a désormais un excédent absolument faramineux,
30:40l'Inde, n'en parlons pas, la Corée du Sud également.
30:42Et donc tous ces pays, on a vu l'Indonésie il y a deux jours potentiellement
30:46mettre des droits de douane compris entre 100% et 200%
30:50pour vraiment lutter contre le protectionnisme américain,
30:53en tout cas faire jeu égal avec les Etats-Unis,
30:55de manière à éviter que les produits chinois se déversent en Indonésie,
30:58puisque ces pays-là évidemment ont une industrie d'ailleurs
31:01qui souffre beaucoup des importations de produits chinois.
31:04Le paradoxe c'est que dans ces économies émergentes,
31:07ils reçoivent aussi beaucoup d'IDE de la part de la Chine
31:09et des entreprises qui viennent s'installer dans leurs pays.
31:12Donc c'est toute la difficulté d'arriver à...
31:14On parlait déjà avec vous de le découplage impossible entre les Etats-Unis et la Chine,
31:18donc je n'ose même pas imaginer entre la Chine et l'Indonésie.
31:20Complètement, c'est très difficile.
31:22Honnêtement, l'ampleur de la hausse des tarifs douaniers est assez étonnante,
31:25il faudra voir comment les autres pays d'Asean réagissent.
31:27C'est pas juste, ouais.
31:28Complètement, l'Inde était plus prudente,
31:30on pourrait avoir des hausses de tarifs douaniers
31:32dans des ordres de grandeur un peu plus mesurés,
31:34mais ça va être intéressant de voir comment ces pays-là effectivement ménagent
31:37à la fois le fait d'attirer des investissements chinois
31:39et en même temps de mettre des barrières douanières,
31:41puisque là on est sur qu'est-ce qu'il y a à la fin,
31:43c'est quoi l'équilibre qui en ressort,
31:45est-ce que c'est plutôt profitable de mettre des barrières douanières
31:48ou d'attirer des investissements pour développer
31:50tout ce que la Chine installe dans ces pays-là,
31:52notamment tous ces secteurs les plus technologiques
31:55et ceux qui ont le plus de valeur ajoutée,
31:58le solaire, l'automobile, l'éolien.
32:00Donc il y a vraiment là un arbitrage qui n'est pas évident
32:02et qui sera à suivre, mais il y a le Chili également
32:05qui a monté ses tarifs douaniers sur les importations d'acier,
32:08donc c'est vraiment un mouvement généralisé qui sera à suivre
32:10parce que les pays du sud se rebellent un petit peu
32:12et c'est étonnant puisque la Chine désormais est un peu entourée,
32:14elle a des tarifs douaniers qui la...
32:16– Oui, cerner par les barrières douanières.
32:18– Ça montre qu'il y a peut-être des limites quand même
32:20à l'excédent commercial chinois
32:21et qu'on ne peut pas toujours faire sa croissance sur le dos des autres.
32:24En tout cas ça ouvre le débat.
32:26– Et en attendant, qu'est-ce que ça laisse envisager
32:30pour la dynamique du commerce mondial, des échanges là ?
32:33– Effectivement, ça s'interroge.
32:34Pour l'instant la Chine est tellement compétitive
32:36sur un grand nombre de produits,
32:37alors pas quand on est sur des tarifs douaniers
32:39à hauteur de 100% ou de 200%,
32:40mais quand c'est des petits tarifs douaniers,
32:42la Chine parvient toujours quand même à exporter globalement en masse,
32:45donc ça n'a pas d'impact extrêmement significatif,
32:47mais attention, si on est sur une généralisation
32:49de ce niveau de tarifs douaniers...
32:51– Si ça devait être un larme standard aujourd'hui...
32:53– Honnêtement, on peut craindre quand même un sérieux ralentissement
32:56des échanges commerciaux, ça sera à suivre de très près,
32:58mais pour l'instant c'est encore des bribes, mais voilà.
33:00– Et il y a une forte corrélation entre la croissance du commerce mondial
33:03et la croissance mondiale en général,
33:05ou est-ce qu'il y a une corrélation qui s'est un peu relâchée
33:08de ce point de vue-là ?
33:08– Alors on était effectivement passé sous l'unité,
33:10la fameuse élasticité entre le commerce mondial et le PIB,
33:12on était repassé sous l'élasticité sur la décennie passée,
33:15là on retrouvait un petit peu d'allant,
33:17mais on stagnait autour de 0,8, 0,9, ça sera à suivre,
33:20mais il est probable qu'on reste quand même toujours sous l'unité,
33:22mais jusqu'alors les projections, quand vous les regardez,
33:24elles étaient quand même plutôt proches de 1,
33:26elles n'étaient pas non plus significativement inférieures à 1.
33:28– Ce n'est pas la grande démondialisation quoi.
33:30– Exactement, donc attention parce qu'on pourrait quand même
33:32significativement ralentir de ce point de vue-là.
33:33– Intéressant comme diagnostic.
33:35– Ce que je trouve dommage c'est que tout le monde a la même approche,
33:40c'est-à-dire monter les tarifs douaniers,
33:42et en fait ça ne résout pas le problème,
33:44parce que les Chinois vont s'adapter en fait,
33:45donc ils vont s'adapter de plusieurs manières,
33:47enfin il y a plein de manières de s'adapter,
33:48et je pense que ce que devrait faire en particulier,
33:50moi j'ai un zoom sur l'automobile européenne,
33:52c'est plutôt que de mettre des tarifs douaniers,
33:53il faudrait mettre des quotas en fait,
33:54c'est-à-dire que ce qui serait…
33:56parce qu'en fait ils ont largement surproduit,
33:58ça permettrait de calmer leurs ardeurs,
33:59ça leur permettrait d'avoir du stock et de gérer…
34:02– De réguler quoi.
34:02– De réguler mais vraiment au millimètre.
34:06– Finement quoi, oui bien sûr.
34:08– Quand vous mettez des tarifs, ils s'adaptent et ils vendent quand même,
34:11alors qu'en fait quand vous mettez des quotas,
34:15une fois qu'ils ont vendu 10 000 voitures en Slovénie,
34:17c'est fini, ils arrêtent quoi.
34:19Et là, ça les bloque complètement,
34:21et ça les obligerait à venir à la table de négociation
34:24de manière un peu plus conciliante,
34:27parce qu'en fait ils comprennent…
34:28enfin c'est normal, c'est un rapport de force entre les deux,
34:31mais les tarifs ça ne va pas aller,
34:32et puis on l'évoquait juste avant Rantène,
34:35encore une fois ils vont jouer sur les devises,
34:36alors ils sont sous surveillance aussi sur ce plan-là.
34:39– Le Yann est un peu sous pression,
34:40on est toujours un peu dans la limite haute de la bande de fluctuation quotidienne.
34:44– Ils peuvent gérer avec ça, et ils peuvent faire peur avec ça,
34:47c'est-à-dire qu'ils peuvent dire,
34:48regardez on laisse filer,
34:49et puis advienne que pourra sur les changes internationaux.
34:52Et je dirais que, moi ça reste mon antienne,
34:55je pense que la volatilité remontera quand on aura un choc de change,
34:59c'est-à-dire qu'en fait on n'est pas loin quand même,
35:01quand on regarde ce qui se passe sur le Yann,
35:02ça commence à être chaud, ça commence à perturber,
35:05on voit l'économie japonaise qui ralentit assez fortement,
35:09on a des tensions sur plein de devises.
35:10– Le Yann est faible, c'est aussi une concurrence pour l'UN chinois,
35:13enfin voilà, tout ça s'entretient.
35:16Pour le moment c'est un peu, ça reste des devises,
35:19même si le Yann c'est quand même important,
35:21mais on n'est pas sur eurodollars, etc.,
35:24enfin on est quand même sur des situations un peu différentes.
35:26Et je lisais, je sais ce matin, quand on parlait,
35:29d'ailleurs c'était un de tes tweets hier soir.
35:30– Un tweet d'Alexandre.
35:31– Non, non, un tweet d'Alexandre hier soir à 23h,
35:33l'euro qui remonte un peu, tout le monde…
35:35– On a tous mis les tweets d'Alexandre le dimanche soir à 23h.
35:38– J'ai les notifications, dès qu'Alexandre tweet,
35:42il met la photo de l'arrivée de Bardet,
35:44et il a mis aussi un truc sur l'euro,
35:47et puis je me suis dit, oui effectivement, l'euro remonte un petit peu,
35:50bon il est remonté de 30 centimes, enfin 0,0,0,3, enfin bref.
35:54Et je me suis dit, tiens en fait,
35:55il était à combien l'euro au moment de la crise de Minute ?
35:581,45.
35:58– Ah bah oui, bah là c'est…
36:01– Bon, on n'est plus dans la tête avec des mouvements de volatilité
36:07sur les devises très importants.
36:09Mais ça peut tanguer quand même,
36:10donc on n'y est pas du tout, encore une fois c'est très loin.
36:13Mais je pense que si ça doit craquer à un moment donné,
36:15c'est par les champs,
36:16parce que c'est là qu'on s'ajuste le plus facilement
36:17quand on est un investisseur international.
36:19– Puisque Alain nous emmène dans son scénario de crise,
36:2120% je rappelle, 20% de probabilité,
36:24ce n'est pas nul, mais ce n'est pas non plus majoritaire.
36:26C'est quoi les garde-fous ?
36:28La BCE commence à être interrogée sur le sujet, Alexandre.
36:32Ça reste un backstop ultime évidemment,
36:36à quel niveau, enfin le poudre de protection,
36:40il est à quel niveau là aujourd'hui ?
36:42– Les repères qu'on a historiques, en gros quand tout va bien,
36:44si on prend que le cas France-Allemagne,
36:46quand tout va bien c'est 20-30 points de base,
36:47quand ça ne va pas du tout en 2011, c'est 190 points de base,
36:50sachant qu'Italie c'était beaucoup plus, c'était 550.
36:52– 700, oui, je ne sais plus, 7% ils s'affairent maintenant,
36:55ils n'attendraient pas aussi longtemps.
36:56– Oui, voilà, et je pense que le 100 points de base,
36:58si on passe un peu au-dessus, déjà la BCE va commencer.
37:00Et sachant que si on se dit,
37:01oui mais la lutte contre l'inflation n'est pas terminée,
37:03est-ce qu'elle peut refaire tout de suite de l'achat d'actifs ou autre ?
37:06Les exemples proches de nous, au Royaume-Uni par exemple,
37:08quand ça s'est parti en vrille en fin d'année, c'est quand ?
37:11Deux ans ? – Deux ans.
37:12– Ils avaient à peine commencé à baisser un peu le bilan,
37:14tout de suite on a racheté une fenêtre de tir assez courte,
37:16mais pour brûler le feu sur les marchés,
37:18ça avait capitulé sur la livre et c'était reparti derrière,
37:19donc ça montre que la BCE met de côté…
37:21– Enfin c'était un choc massif, pour l'instant ce qu'on a observé
37:24depuis trois ou quatre semaines sur les marchés c'est…
37:26– D'accord, sans commune mesure pour l'instant, sans commune mesure.
37:29Donc lui, et quand même Christine Lagarde,
37:31elle avait comme une phrase qui montrait
37:34qu'avant l'élection on ne pouvait pas donner trop de gages aux partis,
37:36sinon c'était la foire aux idées budgétaires les plus fortes de l'U.
37:39Mais c'est le cas même de dire,
37:40pour parvenir au mandat de stabilité des prix,
37:42il faut la stabilité financière.
37:44Donc la phrase veut tout dire,
37:45si à un moment même qu'on soit d'accord ou pas d'accord
37:47avec la politique du pays,
37:48mais je pense qu'ils laisseront avec les Allemands
37:49qui ont déclaré ce qu'ils ont déclaré quelques jours plus tard,
37:51on laissera quand même l'incendie démarrer un petit peu
37:53et puis on ne laissera pas non plus se propager,
37:55mais c'est sûr qu'ils ne sauteront pas tout de suite
37:57sur les spreads 24 heures après.
37:58Et la grosse différence je pense c'est qu'ils mettront directement des conditions.
38:04C'est-à-dire qu'avant ils ont laissé filer
38:07et puis ils sont intervenus quasiment sans conditions,
38:09ils ont juste viré un ou deux premiers ministres par-ci par-là,
38:11mais ce n'est pas plus que ça.
38:13Là je pense qu'ils interviendront plus tôt
38:15pour éviter que ce soit trop le cirque,
38:17mais avec des conditions et on n'est pas prêts.
38:20Oui, dans le cadre d'un programme.
38:22Moi c'est toujours la question,
38:23c'est par quel programme la BCE peut-elle agir
38:28en cas de dérapage vraiment violent sur les marchés autour de la France
38:32et puis oui, quel est le niveau de stress ou de crise
38:36quand il s'agit d'un pays comme la France,
38:38deuxième économie de la zone euro,
38:39qui peut justifier une intervention discrétionnaire de la Banque Centrale Européenne ?
38:42Je rejoins ce qui a été dit,
38:43je pense que quand on commence à toucher les 100 billips,
38:46là ça commence vraiment à devenir inquiétant.
38:48100, on m'a dit, c'est les 250-300 sur le spread italien.
38:51C'est un peu ça.
38:53On voit bien que dans tous ces outils,
38:54notamment le fameux TPI qu'elle n'a jamais activé
38:56mais qu'elle a mis dans sa boîte à outils,
38:57à chaque fois normalement,
38:58les pays doivent avoir des politiques macroéconomiques saines
39:01et des trajectoires budgétaires soutenables
39:04et donc en tout cas les prendre en amont.
39:05Normalement, la BCE n'accepte pas d'intervenir,
39:07donc en tout cas il y aura un duel.
39:08On voit bien que ce ne sont pas des règles immuables,
39:10mais quand même, ça veut bien dire ce que ça veut dire.
39:12On ne peut pas faire du déficit illimité
39:14et attendre un soutien de la BCE,
39:15ça ne peut pas marcher, pas en union monétaire.
39:17Encore une fois, la BOE est un cas particulier
39:19puisqu'elle n'a qu'un pays à s'occuper.
39:20La BCE doit gérer un collectif, pas pareil.
39:23Je me souviens de la question sur le TPI,
39:24donc le filet de sécurité qui avait été mis en place,
39:29designé en tout cas au moment de la remontée des temps en 2022,
39:33avant l'arrivée de Mélanie en Italie
39:35et donc la question concernait à chaque fois l'Italie.
39:37Et si l'Italie élit Giorgia Mélanie, etc.,
39:42nous ne sommes pas là pour régler des choix domestiques,
39:45des problèmes domestiques
39:46issus d'un choix démocratique.
39:49Ce n'est pas ça le TPI.
39:51Tout à fait.
39:51Sauf que Mélanie s'est quand même relativement,
39:53assez rapidement conformée, en tout cas,
39:55elle est restée dans une ligne proche de celle de Bruxelles.
39:58Elle n'a pas cédé à la tentation de faire partir l'Italie budgétairement dans le mur.
40:02Même si le déficit aussi en Italie est très inquiétant.
40:05Oui, c'est vrai, il passe une bonne trajectoire.
40:06Exactement, c'est notamment soutenu par les dépenses publiques
40:09qui sont alimentées par les plans de relance
40:12avec le fameux super bonus.
40:13Là, c'est objectivement très inquiétant
40:15parce qu'on a un envolé des dépenses publiques qui est très inquiétant.
40:19Bon, phénomène général.
40:21Concrètement, comment on joue ?
40:24Je veux dire, quand on est investisseur sur le CAC,
40:27là, Alexandre, c'est quoi le playbook pour les prochains jours ?
40:31Oui, j'ai déjà fait un copy.
40:34Non, mais je pense que l'exemple concret qu'on avait donné,
40:36c'est un investisseur qui a 1 000 à mettre sur les marchés,
40:38qui a 1 000, il en vaut 2 000, 2 000 euros.
40:40Mettre 500 maintenant à 7 500,
40:42ça ne me paraît pas idiot quand on a fait moins 9 %
40:45depuis le sommet historique qui n'était pas si loin que ça au mois de mai.
40:47Si on va à 7 000, donc on sera sur du moins 15 % déjà de redonne,
40:52ça commence déjà à faire beaucoup.
40:53On va mettre 250 ?
40:54Non, mais si on y va, moi je mettrais les 500 restes.
40:58Et si on n'y va pas, on remet les 500.
41:00Une fois qu'on repasse des paliers vraiment psychologiques,
41:02des niveaux techniques, des moyennes de prix,
41:04qu'est-ce que sont les 8 000 ?
41:05Surtout si on remonte à 8 000 parce que les spreads se resserrent,
41:07parce que là, d'autant plus,
41:08on prend le train en marche et viser le record.
41:10Mais j'ai du mal, quand on a l'enchaînement de creux
41:13qu'on a eu depuis le Covid,
41:14c'était le black swan.
41:14Moins de deux ans après, durcissement monétaire,
41:16confinement en Chine, guerre en Ukraine,
41:18on fait encore du moins 25, moins 30.
41:19Après, ça repart assez vite.
41:21À nouveau, une correction de 10, 12.
41:23À un moment donné, on ne peut pas faire des moins 20 tous les deux ans.
41:25Donc je pense qu'il y a une question de probabilité
41:28et la composition des indices aussi,
41:30en partenariat avec les banques ou autres,
41:31qui, selon moi, peuvent, si la politique française est maîtrisée,
41:34je pense que ce sont des niveaux qui sont acceptables
41:35pour d'investisseurs maintenant, pour prendre des risques moyens.
41:37Résilience, quoi.
41:38Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché ce soir.
41:41Alain Pithouz, Seigneur Adviseur ESG,
41:43Alexandre Baradez, IG,
41:44et Anthony Morley-Lavidaly, Rex&Code.