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Aujourd’hui dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Ian Brossat, sénateur de Paris, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, porte-parole du PCF.

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00:00Bonjour, merci d'être avec nous ce matin. On entendait dans le journal de 7h30 cette interview de Volodymyr Zelensky qui semble prêt à des concessions pour peut-être aboutir à un cessez-le-feu, en tout cas, il l'espère, une fin de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Qu'est-ce que vous en pensez de ces déclarations ?
00:17Je pense que c'est la voie de la raison, c'est une bonne chose, une bonne nouvelle et c'est bien la preuve que la guerre n'est pas le seul chemin possible et qu'une perspective de paix, contrairement à ce que certains nous expliquaient parfois, est une perspective possible pour l'Ukraine, pour la Russie et c'est évidemment une bonne nouvelle pour ces pays-là mais pour le monde entier.
00:35Mais cette guerre, ce n'est pas lui, c'est Vladimir Poutine qui l'a déclenché. Accepter donc de céder une partie de son territoire, c'est accepter finalement que la force l'emporte.
00:44La paix est toujours le fruit de compromis et donc en l'occurrence, qu'on avance sur le chemin de la paix est une bonne chose. Je souhaiterais que ça inspire d'autres dirigeants et quand on voit le carnage qui a lieu en ce moment à Gaza, le moins qu'on puisse dire c'est qu'on aimerait qu'un cessez-le-feu là-bas aussi soit demain possible.
01:00Monsieur Zelensky se dit prêt à faire des concessions, ce qui nous amène par cette transition à d'autres concessions, celle que fait Michel Barnier, vous allez sans doute me dire au Rassemblement National, mais en tout cas il essaie lui aussi de trouver des compromis pour sauver son gouvernement.
01:15Vous vous êtes pour que la semaine prochaine il y ait une motion de censure qui soit votée ou la semaine suivante ou celle d'après et qui fasse tomber ce gouvernement ?
01:23Aujourd'hui ce que je vois c'est que le Premier Ministre écoute pour l'essentiel les propositions du Rassemblement National, il est dans une espèce de mano à mano.
01:30Vous n'étiez pas pour la baisse de la taxe sur l'électricité ?
01:32En l'occurrence c'est une fausse baisse puisque en réalité les taxes sur l'électricité vont malgré tout augmenter donc cette promesse est une promesse en carton pâte.
01:40Ce que je vois c'est que ce budget est un mauvais budget, qu'il y aura 4000 suppressions de postes d'enseignants, qu'il y aura l'augmentation du prix des consultations médicales et des médicaments.
01:50Et donc au final ça n'est pas un bon budget pour les classes populaires, pour les classes moyennes, pour tous ceux qui travaillent.
01:55Donc bien sûr il faut censurer ce gouvernement pour tourner la page de ces politiques qui ont été rejetées par les électeurs aux dernières élections législatives.
02:02Le Sénat auquel vous appartenez, vous êtes sénateur communiste, lui trouve que ce budget est très bien, celui de la sécurité sociale aussi bien que la loi de finances.
02:11Il a tort le Sénat, c'est une institution qui est à côté de la plaque.
02:15Vous savez les mêmes sénateurs, les sénateurs de droite en l'occurrence qui sont majoritaires au Sénat, ils ont par exemple voté en faveur de 7 heures de travail gratuit.
02:24Qui ont été retoquées par le gouvernement.
02:26Qui ont heureusement été finalement retoquées par le gouvernement tellement ça a suscité un tollé.
02:30Moi je vais vous dire, je pense que toutes ces politiques là, les français n'en veulent plus.
02:33Et d'ailleurs lorsqu'ils ont la possibilité de s'exprimer par les urnes, ils le disent.
02:37Simplement dans ce pays, le suffrage universel n'est plus respecté.
02:40Et on a aujourd'hui un gouvernement qui ne tient aucun compte de ce que les français ont massivement dit à l'occasion des élections législatives.
02:47On en parlait dans le journal. Quel crédit accordez-vous au maintien de la note A à moins décidée par l'agence de notation Standard & Poor's ?
02:53Le poids des agences internationales, le poids des marchés financiers, est-ce que malgré tout ça doit compter pour conduire la politique de la nation française ?
03:01En tout cas c'est la preuve qu'ils n'ont pas eu encore le temps de ruiner totalement ce pays.
03:05Et que la France est malgré tout un grand pays.
03:07Donc c'est plutôt un point positif pour le gouvernement ?
03:09Ce que je vois, là c'est la situation financière.
03:11Mais pour ce qui est de la situation économique, elle est extrêmement préoccupante.
03:15On parle de 250 plans sociaux, de 200 000 emplois qui sont aujourd'hui menacés.
03:20Et c'est la raison pour laquelle, avec les parlementaires communistes, nous disons par exemple qu'il faut interdire les licenciements boursiers.
03:27Personne ne peut comprendre qu'on ait aujourd'hui de très grandes entreprises qui touchent des aides publiques et qui licencient à tout va,
03:33alors même qu'elles font des bénéfices et qu'elles gavent leurs actionnaires.
03:36Et donc à un moment donné, il y a besoin de remettre un peu de rationalité dans tout cela.
03:39Et je souhaite qu'on ait demain un gouvernement qui nous permette d'avancer dans cette voie.
03:42Un gouvernement par exemple qui pourrait avoir une clause de non-censurabilité,
03:46comme l'a proposé Boris Vallaud, le président du groupe PS à l'Assemblée,
03:50qui dit que ça pourrait être un gouvernement de gauche.
03:52On pense par exemple à Bernard Cazeneuve.
03:54Vous, vous auriez cette possibilité de reconnaître un gouvernement,
03:57de ne pas censurer un gouvernement qui serait tenu par une personnalité de gauche ?
04:01Ce qu'il faut, c'est un gouvernement qui tourne la page de ses politiques.
04:04Évidemment qu'il faut tenir compte du fait que nous n'avons pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
04:10Mais il faut des mesures d'urgence qui montrent qu'on tourne la page.
04:13C'est l'abrogation de la réforme des retraites voulue par 80% des Français,
04:16l'augmentation du SMIC et des salaires, le retour du service public,
04:20l'école, l'hôpital qui sont aujourd'hui sacrifiés.
04:22Un certain nombre de mesures fondamentales qui montrent aux Français
04:25qu'on a entendu le message des dernières législatives.
04:27Il y a un débat qui monte, c'est la responsabilité d'Emmanuel Macron
04:30dans la crise politique que nous vivons.
04:32Est-ce que vous êtes de ceux, dans le cas des insoumis par exemple,
04:35qui réclament aujourd'hui sa démission ?
04:36Je pense qu'il faut prendre les étapes les unes après les autres.
04:39L'étape qui vient, c'est la question de la survie du gouvernement
04:42et c'est tout faire pour tourner la page.
04:44Et c'est la seule étape pour M. Macron, pas de démission ?
04:46Tourner la page de ce gouvernement et de ses politiques, c'est pour moi l'urgence
04:50parce que c'est ce qui permettra aux Français d'aller mieux tout de suite.
04:52Donc vous ne demandez pas ?
04:53Donc l'urgence, c'est respecter le verdict des urnes aux dernières législatives.
04:56On comprend à travers votre réponse que vous ne demandez pas ce que demandent notamment les insoumis.
05:00On en vient à Paris, pourquoi ? Parce que vous êtes président du groupe communiste à Paris,
05:04vous avez longtemps été adjoint d'Anne Hidalgo et qu'elle a annoncé cette semaine
05:07qu'elle ne se représenterait pas en 2026. Vous étiez au courant ?
05:10Oui, j'étais au courant parce que je discute avec elle et que nous avons des relations de confiance
05:14depuis fort longtemps d'ailleurs.
05:15Est-ce que vous êtes candidat à sa succession ?
05:17En tout cas, je suis disponible pour mener une liste d'union des forces de gauche et de l'écologie
05:22parce que je pense que nous avons besoin de maintenir cette ville du côté des valeurs progressistes.
05:27Paris, c'est une ville qui est à l'avant-garde de l'écologie,
05:29une ville mélangée, une ville mixte socialement.
05:31Elle doit le rester et je ne me fais pas à l'idée que les vents mauvais qui soufflent à l'échelle nationale,
05:36la droite, l'extrême droite, finissent par avoir des conséquences sur Paris.
05:40Paris doit rester un pôle de résistance à l'extrême droite et j'ai envie de me battre pour ça en 2026.
05:45Mais je vous le confirme.
05:46Mais en confisant la liste des municipales, parce qu'il y a quand même une sacrée concurrence,
05:49il y a l'ancien premier adjoint Emmanuel Grégoire, il y a M. Rémi Féraud qui est également aujourd'hui adjoint
05:54et qui a été adoubé en quelque sorte par Anne Hidalgo, ça fait beaucoup.
05:57Moi ce que je souhaite c'est l'union et je vous le confirme.
06:00Je pense que je suis le plus à même de tirer une liste d'union victorieuse
06:04pour les prochaines élections municipales à Paris.
06:07J'ai envie de me battre pour nos valeurs, pour notre identité, pour notre mode de vie à Paris
06:11et je ne veux pas que notre ville soit fragilisée par la droite et par l'extrême droite
06:16qui aujourd'hui domine à l'échelle nationale.
06:17Donc vous serez candidat, c'est ce qu'on comprend.
06:19Est-ce que lorsque vous serez candidat, vous rendrez la cathédrale Notre-Dame
06:23qui va donc réouvrir la semaine prochaine officiellement, payante,
06:27comme le souhaite par exemple Rachida Dati, la ministre de la Culture ?
06:30Je pense que c'est une très mauvaise idée.
06:31Madame Dati pense peut-être que tout s'achète et tout se vend.
06:34Mais je pense qu'en l'occurrence, l'accès à une église ou une cathédrale en France,
06:37c'est pour une bonne cause.
06:38On précise quand même que c'est pour rénover notamment les édifices religieux en France.
06:41Oui, bien sûr.
06:42A chaque fois qu'on invente un impôt supplémentaire ou une redevance supplémentaire,
06:45on explique toujours que c'est pour une bonne chose ou pour une bonne raison.
06:48Je pense que ce n'est pas une bonne idée, que l'entrée dans la cathédrale doit rester gratuite
06:51et je voudrais en profiter, puisqu'on voit les images,
06:53pour remercier les 2000 ouvriers qui ont travaillé sur ce chantier
06:56et dans un pays qui ne reconnaît pas suffisamment la valeur du travail,
06:59le reconnaître aujourd'hui, je pense que c'est important.
07:01Et en termes de reconnaissance, vous reconnaissez aussi qu'Emmanuel Macron a gagné en quelque sorte
07:06un pari qu'il avait lancé et qui semblait un peu fou à l'époque de l'incendie en disant
07:10« Dans 5 ans, ce sera ouvert ».
07:11Écoutez, s'il ne pouvait faire que ça, ce serait très bien.
07:14Voilà ce que vous avez dit ce matin, merci beaucoup.
07:16Merci à vous.
07:17Yann Brossat, et c'est la suite de Télématin et du Téléthon bien sûr.
07:20Exactement, on vous attend pour danser tout à l'heure.
07:22Jeff, merci à Sophie Schecht qui a traduit cette interview.
07:24Non, non, c'est pour Vera, Jeff, c'est obligatoire.
07:26Vous pouvez rester, Yann Brossat qui est donc candidat à la succession d'Anne Hidalgo.