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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Europe 1 vous le révélait dès hier soir à la fin d'une traque d'un potentiel tueur en série.
00:05Un individu d'origine camerounaise sous OQTF soupçonné d'avoir tué un SDF sans raison apparente à Lyon a été donc interpellé en gare de Toulon.
00:14Il est désormais soupçonné, on vient d'en parler, d'autres agressions.
00:17Jules Torres encore un OQTF livré à lui-même, dangereux, qui circule librement puisqu'on l'a également aperçu aux Pays-Bas.
00:24Puis qu'il circule librement et avec un CV qui est quand même très inquiétant, c'est-à-dire qu'il est soupçonné d'agressions à Évry donc, à Strasbourg, à Dijon et même à Rotterdam.
00:34Donc c'est quelqu'un qui non seulement ne sévit pas dans une géographie très précise, mais qui a de wagon en wagon, de train en train, pas d'avion en avion.
00:45Mais en tout cas a commis des méfaits aujourd'hui sur le continent européen parce qu'on parle pas seulement de la France.
00:52C'est très grave parce que, honnêtement, j'ai vu la vidéo et elle est glaçante.
00:56J'ai pas voulu la regarder.
00:57Celle d'Évry.
00:58Elle est glaçante. A priori, il avait toujours le même mode opératoire, si je puis dire.
01:04À Lyon, il aurait tué un SDF, c'est ça la vérité.
01:09Il est d'origine camerounaise, il est né en 1992.
01:14La question que je me pose, c'est pourquoi ces personnes dont on sait qu'elles sont dangereuses, à qui on délivre une OQTF, peuvent se balader librement aujourd'hui en France ?
01:25En fait, j'ai un petit peu l'impression qu'on crée ces conditions-là.
01:28C'est-à-dire qu'au Danemark, quand on sait qu'une personne qu'on va expulser est potentiellement dangereuse, elle est en détention provisoire.
01:36C'est-à-dire que les fameux recours que l'on a, les 30 jours, les 60, les 90 jours, ces recours-là, on les fait depuis la prison.
01:45On ne laisse pas sur le territoire national quelqu'un qui est dangereux.
01:49Et là, on le voit, il n'est pas dangereux, il est très dangereux.
01:52Il a visiblement tué quelqu'un, donc en effet, la solution est politique aujourd'hui.
01:58C'est-à-dire qu'il y a 78% des Français aujourd'hui qui considèrent qu'il faut emprisonner les personnes qui sont sous OQTF et qui sont potentiellement dangereuses.
02:08Mais le problème, c'est qu'on n'a pas assez de place dans nos prisons.
02:11On n'a pas assez de place dans nos centres de rétention administrative.
02:14Donc, la vérité, c'est qu'on ne peut pas.
02:16Mais aujourd'hui, il y a entre 600 000 et 900 000 clandestins.
02:20Il y a, je crois, depuis 2014, 1 million de personnes qui ont accusé une OQTF.
02:25Donc, la vérité, c'est qu'il nous faut les expulser le plus rapidement possible.
02:29Il nous faut plus de laisser passer consulaires.
02:31Il faut qu'on augmente le nombre de places en centres de rétention administrative.
02:37Car cette situation n'est pas tenable aujourd'hui dans l'actualité récente.
02:41On a des dizaines et des dizaines, pour ne pas dire des centaines d'exemples, de personnes qui sont sous OQTF et qui ont commis des délits ou des crimes.
02:49Et il faut des drames pour qu'on en parle.
02:51Le drame de Philippines, bien sûr. Un Marocain sous OQTF, encore une fois.
02:55Ce drame, là, ce sont des SDF, ce sont des...
02:58Le drame de Philippines, le drame de Lola, bien avant.
03:01Et, pardon, mais, honnêtement, allez sur le site du JDD.
03:05Vous tapez JDD OQTF.
03:07Et je peux vous dire que vous aurez 15 articles sur les deux derniers mois qui traitent de ce sujet-là.
03:13Donc, le problème, c'est que ce n'est plus un fait isolé.
03:15C'est de plus en plus récurrent.
03:17Ça se multiplie et on le relaie évidemment sur notre antenne, Nathan Devers.
03:20D'abord, cette vidéo que j'ai également vue, elle est absolument abjecte, saisissante.
03:26Il n'y a pas de mots.
03:28Et, en effet, ces actes particulièrement barbares, parce que là, vous avez quasiment des tentatives d'homicide,
03:35qui sont absolument gratuites, avec un modus empérandi qui est d'une barbarie qu'on pourrait imaginer sur un jeu vidéo,
03:42mais qui, mise en pratique comme ça dans le réel, est terrible.
03:46En effet, il est insupportable de voir que ce monsieur a pu se promener de ville en ville européenne, etc.
03:52Moi, la question que je pose, et c'est toujours la même,
03:54je ne pense pas qu'on puisse court-circuiter le lien, si vous voulez,
03:57entre l'indignation devant un fait tragique, terrible,
04:01ou même plusieurs séries de faits tragiques, terribles,
04:03et une question politique générale, par exemple là, sur les OQTF.
04:07Parce que, si on rappelle une chose, les OQTF, vous en avez en moyenne entre 7 et 9%
04:12qui sont liés à des profils d'individus qui ont des personnalités dangereuses,
04:17de grandes délinquances, de criminalités.
04:19Ce qui signifie que, dans l'extrême majorité des cas,
04:22d'abord, l'OQTF, ce n'est pas une expulsion effective,
04:24c'est une obligation de quitter le territoire qui porte mal son nom,
04:26puisque ce n'est pas une obligation, qui a des recours,
04:28qui a plein de raisons possibles de recevoir une OQTF,
04:31dont des raisons administratives, en effet,
04:34et que donc, dans la très large majorité des cas,
04:36vous avez des gens qui sont, par exemple, des travailleurs,
04:38des gens qui travaillent de manière non déclarée,
04:40des gens qui sont sans papier,
04:41qui n'ont pas régularisé leur situation administrative, etc.
04:44qui ont des OQTF.
04:45Donnez l'impression qu'on peut créer, si vous voulez,
04:48une sorte d'inférence logique entre la succession de ces drames,
04:51qui, en effet, concernent des gens, je ne suis pas en train de le nier,
04:53qui sont sous OQTF, mais qui sont sous OQTF dangereux,
04:57avec des profils de délinquance, avec de la récidive dans la criminalité.
05:00Et la question des OQTF, en général, ça me semble être un mirage
05:06de la manière dont fonctionne, aujourd'hui, le débat public.
05:09Ça ne veut pas du tout dire qu'il faut fermer les yeux
05:11sur la gravité de cette chose.
05:12Ça ne veut pas du tout dire qu'il faut fermer les yeux
05:14sur la question de la sécurité.
05:15Et il est vrai qu'il y a, aujourd'hui, certaines personnes,
05:18notamment à gauche, qui, ces dernières années, ont estimé
05:21que la sécurité, c'était déjà une question de droite,
05:23voire une question d'extrême droite, voire une question fasciste.
05:25Mais on a beaucoup entendu Bruno Retailleau, récemment,
05:27sur le narcotrafic, parce qu'il y a eu un grand plan de lancé.
05:30Il avait soutenu les parents de Philippine,
05:34il avait été, évidemment, sur ce dossier.
05:36Maintenant, la question, c'est que peut-il faire, concrètement ?
05:38De plus que ce qui a déjà été enclenché
05:40par Gérald Darmanin, avant.
05:42On a vu qu'il avait accéléré aussi les charters,
05:44les vols-retour vers les pays d'origine.
05:46Il y a eu des vols qui sont partis depuis,
05:47mais on est toujours face à une impasse.
05:49La question des OQTF, elle est très compliquée.
05:51Et la première chose que Bruno Retailleau a fait,
05:53c'est qu'il a fait passer une circulaire pour les préfets.
05:55Parce qu'on sait très bien comment ça fonctionne.
05:57C'est des discussions avec les pays
06:02dans lesquels on veut les renvoyer.
06:04Par exemple, il y a 23, je crois que ce sont des géorgiens,
06:07qui le mois dernier ont été expulsés.
06:09Eh bien, ça s'est fait via l'entremise d'un préfet,
06:12via les relations que l'on peut avoir avec la géorgie,
06:16mais c'est très compliqué.
06:17Donc, Bruno Retailleau, ce qu'il a fait,
06:19c'est qu'il a misé sur la ténacité de ses préfets.
06:23En en demandant plus de fermeté.
06:25En leur demandant plus de fermeté,
06:26en disant que la circulaire valse,
06:29vous coupez complètement.
06:31C'est-à-dire que, vous le savez,
06:32les préfets peuvent régulariser
06:33un certain nombre de clandestins.
06:36Là, on arrête, on coupe le robinet.
06:38Et les préfets, par exemple,
06:40moi je me souviens, c'est Robert Ménard
06:42qui m'avait raconté ça, le maire de Béziers,
06:44quand il était avec le préfet Hugues Moutou,
06:46avait confisqué le passeport d'une personne sous OQTF,
06:49qu'il ne lui avait pas permis de faire un recours.
06:52Ils avaient ensuite obtenu le laissé-passer consulaire
06:54et ils l'avaient mis dans un avion.
06:56Ça, c'est très concret.
06:57Mais le problème, c'est que là, on parle d'une OQTF.
07:00On parle de deux OQTF.
07:01Le problème, c'est qu'il y en a tellement.
07:02Je vous l'ai dit, depuis 2012,
07:03il y en a plus d'un million qui ont été données.
07:05Donc, c'est évidemment très compliqué
07:06de les traiter au cas par cas.
07:07C'est pour ça qu'il faut revoir complètement,
07:10pas notre chaîne pédale,
07:11mais en tout cas, la manière d'appréhender
07:13aujourd'hui nos OQTF.
07:16On va rester ensemble évidemment à 13h40
07:18et on va poursuivre les débats dans quelques instants.
07:20On va revenir sur ce moment décisif
07:22au procès des assistants parlementaires européens du RN
07:24puisque c'est aujourd'hui que les réquisitions
07:26du procureur de la République
07:27à l'encontre de Marine Le Pen et de 24 autres prévenus
07:30seront rendues à toute suite.
07:32À 14h, vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.
07:34Sur Europe 1, on joue écouter.

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