Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il revient sur l'interview de Didier Migaud au micro de Sonia Mabrouk. Le Garde des Sceaux a refusé de répondre aux questions autour des réquisitions du parquet à cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de Marine Le Pen.
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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30.
00:04Europe 1 qui continue, ça en envole dans les résultats d'audience et je remercie vraiment tous les auditeurs,
00:11tous les téléspectateurs aussi qui nous suivent entre 9h et 9h30.
00:14Bravo à Europe 1, c'est vrai que France Inter est toujours devant.
00:17Je rappelle que France Inter, il n'y a pas de publicité à France Inter,
00:20sauf pour l'extrême gauche bien évidemment, mais il n'y a pas de publicité autrement commerciale.
00:26Mais il faut saluer la bonne marge de la station à public et bravo donc à Europe 1, à Donna Vidal-Revelle,
00:34à toutes les incarnations bien sûr que je ne vais pas citer,
00:38mais qui montrent que cette station aujourd'hui, le renouveau de cette station.
00:43Gérard Carreyrou est sur présent avec nous et je suis sûr que ça lui fait plaisir.
00:47Lui qui fut un membre historique de cette grande station bleue.
00:53Admettons, admettons que des assistants parlementaires attachés à des députés du Rassemblement national,
00:59élus au Parlement européen et travaillés à la fois pour Bruxelles mais aussi pour Paris,
01:03sachant qu'il est parfois difficile de séparer la mission d'un député tant les dossiers français et européens peuvent s'imbriquer.
01:10Admettons, admettons que ce soit répréhensible.
01:13J'ai envie de dire la belle affaire.
01:15Convenons en revanche de la disproportion des réquisitions du parquet.
01:19Je rappelle qu'il n'y a pas d'enregistrement personnel.
01:22Or, si le tribunal suit le parquet, Mme Le Pen irait en prison durant deux ans et serait inéligible pour cinq ans.
01:31Que la justice ait mis en branle cette enquête durant des mois sous l'impulsion, entre autres, de Mediapart.
01:38Que le procureur réclame l'inéligibilité d'une potentielle présidente de la République éveille le soupçon.
01:46Je veux bien que la justice soit indépendante.
01:49Mais quand le syndicat de la magistrature appelle ses adhérents à participer au mouvement contre l'extrême droite à la suite des élections européennes du printemps,
01:56que ce même syndicat écrit que les magistrats doivent se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite,
02:03sous-entendu du Rassemblement national, et que cette prise de parole intervient quelques jours avant le premier tour des élections législatives du mois de juin dernier,
02:13je me dis que la justice est peut-être moins indépendante qu'elle devrait l'être, qu'elle juge à l'aune d'un prisme politique.
02:20Et je rappelle que ce même syndicat de la magistrature avait appelé à ne pas voter Nicolas Sarkozy en 2012.
02:25Bref, l'ombre d'un règlement de compte politique plane sur le réquisitoire prononcé hier.
02:33Gérald Darmanin pense peut-être comme cela, qui a déclaré qu'il serait choquant que Mme Le Pen soit déclarée inéligible.
02:40Le jugement sera rendu en février, il est 9h03, on va en parler avec Chana Lusso, qui va nous rappeler les infos,
02:49mais également avec Sonia Mabrouk qui est restée avec nous, parce que vous avez peut-être entendu ou vu tout à l'heure cette interview assez rare à la télévision, avec autant d'intensité.
02:58Merci Sonia d'être restée avec nous, vous avez eu un échange avec M. Didier Migaud, qui d'ailleurs peut-être est dans son rôle,
03:06et que j'ai trouvé sans doute assez remarquable aussi dans ses réponses, mais on pourra effectivement décrypter ce qui s'est dit dans une seconde.
03:16Mais Chana Lusso, à 9h03, on est un peu en retard, mais c'est une actualité particulière, chère Chana, vous nous rappelez les titres.
03:239h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
03:27Bonjour Pascal, bonjour à tous. Vous l'avez dit Pascal, le Gardezso était l'invité de la grande interview de CNews et Europe.
03:40Didier Migaud a refusé de commenter les décisions de justice contre Marine Le Pen. Le parquet, je le rappelle, demande 5 ans d'inéligibilité, ce qui veut dire qu'elle pourrait ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2027.
03:52En revanche, Didier Migaud assure que la justice n'est pas politisée et qu'elle applique la loi.
03:57Le match France-Israël, c'est ce soir au Stade de France et la tension est maximale.
04:02Si ça se passe mal en termes de sécurité, tous les regards seront rivés sur Bruno Retailleau.
04:07Le ministre de l'Intérieur a donné de nouvelles précisions sur son dispositif exceptionnel.
04:12Il y aura notamment des fouilles à l'entrée du stade et un contrôle d'identité.
04:15Des grilles anti-intrusion seront également levées autour du terrain.
04:20La mobilisation nationale du monde agricole est attendue à partir de lundi, mais certains ont pris un peu d'avance.
04:27Des dizaines de tracteurs ont pris la route cette nuit en direction de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône.
04:32Ils bloquent actuellement une centrale d'achat.
04:34Le mouvement des agriculteurs devrait durer au moins jusqu'au mi-décembre.
04:38Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
04:41Merci Chana, on est avec Sabrina Medjober ce matin, avec Gérard Carreyrou, Olivier Dartigold, Philippe Bilger, Gautier Lebret bien sûr et Sonia.
04:49Donc on va revoir cette interview, une partie de cette interview, et puis le soupçon politique, le soupçon de réquisitoires politiques,
04:59qui pèse évidemment sur le réquisitoire d'hier.
05:02Je vous propose de revoir un des premiers passages où vous interrogez M. Migaud et vous nous dites comment vous avez vécu ce moment, chère Sonia.
05:11Est-ce à la justice de trancher ce qui devrait être l'être dans les urnes ?
05:17Vous savez que le garde des Sceaux n'a pas le droit de s'exprimer sur des affaires individuelles et à partir du moment où un procès est en cours.
05:25Donc je suis pratiquement le seul responsable politique à ne pas pouvoir commenter.
05:30Et ça tombe bien parce que je ne pose pas la question sur le champ judiciaire, mais politique, puisque l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin...
05:36Vous avez un lien, bien évidemment, puisque ce commentaire politique, il est à partir de réquisitions.
05:44Donc je ne peux pas commenter.
05:47Je vais quand même poser mes questions, M. le ministre.
05:49L'ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, a affirmé qu'il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible.
05:54La question-là n'est pas judiciaire. Combattre Marine Le Pen, est-ce que ça se fait dans les urnes ou est-ce que ça se fait ailleurs ?
06:00Oui, mais vous voyez bien qu'à partir du moment où je dis quelque chose, il y aura un commentaire qui sera fait.
06:05Je pense qu'il faut bien évidemment combattre les idées sur le plan politique et devant le suffrage universel.
06:13Mais une fois de plus, je ne peux pas commenter un acte de justice.
06:18Je salue votre ténacité. Est-ce qu'il est simplement dans son rôle, M. Minot ?
06:23Oui, on peut considérer qu'il est dans son rôle. On peut considérer que je suis dans le mien, comme on est tous.
06:28Moi, je pense qu'une interview, c'est un révélateur en réalité et que souvent, les silences, les non-dits et les non-réponses donnent beaucoup plus d'indications que les réponses,
06:38qui sont souvent enrobées de langues de bois et d'éléments de langage.
06:41Donc moi, ce que j'aime dans ces entretiens-là, vous l'avez dit, il y a de l'intensité parce que chacun s'accroche dans le regard de l'autre.
06:47En réalité, c'est comme un laser et un scanner que vous passez d'ailleurs, aussi bien pour le journaliste que pour le politique.
06:53C'est ce qu'il ne dit pas qui compte. C'est ce qu'il n'a pas dit là dans la première partie, ce qui a quand même duré huit minutes,
06:58ce qui est assez long avec des non-réponses.
07:00Convenez que si on faisait un entretien pendant huit minutes où personne ne répond à la question, vous commencez à trouver le temps long.
07:06Moi, j'étais à l'école de Gérard Carreyrou et notamment de Jean-Pierre Elkabbach.
07:11La question n'est pas tellement de la poser plusieurs fois pour montrer que vous y tenez.
07:14La question, c'est que c'est la question que tout le monde se pose ce matin.
07:17Et que le garde des Sceaux, qui l'est, bien sûr, est dans son rôle, mais le responsable politique ne l'est pas.
07:23Il a un avis politique sur la question. Là, on est sorti un peu du champ judiciaire.
07:27J'étais étonnée qu'il n'y ait aucune réaction futelle avec beaucoup de précautions sur ce champ-là.
07:33C'est un révélateur. Je pense que les auditeurs et téléspectateurs jugeront cela.
07:36Alors, Philippe Belger, c'est vers vous que je me tourne puisque vous êtes un ancien magistrat.
07:41Qu'est-ce que vous pensez de la réponse de M. Migaud ?
07:44Le tour de force du garde des Sceaux, c'est que pendant dix minutes, il n'a répondu à rien.
07:49Et je considère qu'il aurait pu demeurer garde des Sceaux en répondant aux questions que lui posait intelligemment Sonia Mabrouk.
07:58Moi, je n'ai jamais été ministre, évidemment.
08:02On sent que Didier Migaud est très imprégné par une prudence
08:08qui s'ajoute en quelque sorte à la prudence presque structurelle d'un ministre aujourd'hui.
08:14Moi, j'aurais répondu. Il y avait des choses à dire.
08:18Par exemple, sur le propos que Sonia lui rapporte, qui a été dit par le procureur.
08:26En gros, ça me ferait trop mal de demander...
08:29Justement, c'est le deuxième passage. On va l'écouter.
08:33Écoutez, je le dis pour Marine Lenson, puisque ceux qui ne sont pas au courant,
08:38hier, lors des réquisitions, Mme la procureure a sur un prévenu...
08:46Le nommé Jalk, je crois.
08:48Exactement. Et Mme la procureure a dit, j'ai rien contre vous, mais je suis obligé de prendre la relax,
08:53parce qu'autrement, je ne peux pas prononcer la relax, parce que ça me ferait trop mal.
08:57Célia Barod, qui était hier à l'audience, a confirmé ces propos.
09:02Ces propos ont bien été dits. Et vous avez interrogé, évidemment, le ministre de la Justice sur cette phrase.
09:07Écoutons.
09:09Également, sur l'un des prévenus, la procureure ou l'une des procureurs a lancé, au sujet d'un contrat,
09:14lors de ce procès, je cite,
09:16« Je n'ai aucun élément, mais je ne peux pas demander la relax, ça me fait trop mal. »
09:19Monsieur le garde des Sceaux, est-ce qu'une procureure peut dire cela ?
09:23Je n'ai pas de commentaire à faire.
09:26Est-ce qu'une procureure peut dire cela ?
09:28Je n'ai pas de commentaire à faire.
09:30Il y a des procédures qui permettent de récuser un juge, de faire appel.
09:39Le conseil supérieur de la magistrature peut être saisi.
09:42C'est-à-dire que Marine Le Pen est en droit de saisir le supérieur hiérarchique ?
09:46Mais le justiciable a des droits, et c'est heureux.
09:51Donc elle pourrait vous saisir vous-même, puisque vous êtes son supérieur hiérarchique, cette procureure.
09:55Est-ce que c'est possible, monsieur le garde des Sceaux ?
09:58Une fois de plus, les membres du parquet sont libres quant à leur expression.
10:05Mais le parquet n'est pas indépendant ?
10:07Le parquet est indépendant dans ses réquisitions sur des affaires individuelles.
10:14Certes, mais quand il peut entrer un caractère personnel comme cette phrase-là, est-ce qu'il reste indépendant ?
10:19Je ne peux pas porter une appréciation devant vous comme ça.
10:26Il faut être saisi, ça mérite une instruction, ça mérite des vérifications.
10:33La justice doit conserver et respecter un certain nombre de formes.
10:39Mais si tel était le cas, vous me confirmez qu'un procureur ne peut pas faire état de caractère personnel ?
10:44Je n'ai rien dit du tout, je ne veux pas commenter.
10:46Pourquoi tant de prudence ? Parce que si un procureur dit ça, il n'en a pas normalement la possibilité ni le droit.
10:51Sonia Mabrouk, la justice ne se fait pas sur un plateau de télévision.
10:55J'ai envie de saluer la qualité d'intervieweuse que vous êtes et le calme que vous gardez, la précision que vous avez.
11:05Je trouve que cette interview est un modèle de journalistique, d'éthique et de position que vous savez garder.
11:14Et en même temps, comme vous dites, cette interview fait sens parce que ses non-réponses éclairent aussi le sujet.
11:22La dernière réponse est tout à fait significative.
11:27Qu'est-ce qui interdit au garde des Sceaux, me semble-t-il, dans une conception de son rôle un peu plus pugnace, moins timorée,
11:35de dire si en effet elle a dit cela, ça n'est pas normal. C'est tout ce qu'il a à dire.
11:42Et pourquoi ne le dit-il pas ?
11:43Parce que la magistrature et le garde des Sceaux souvent confondent le respect de la magistrature avec l'obligation de dire qu'elle ne fait que du bien.
11:57Ça s'appelle le corporatisme.
11:58En gros, oui.
12:00Que vous récusez régulièrement.
12:02Je le récuse parce que...
12:04On a un exemple de corporatisme. On se tient les coudes. On est entre nous.
12:09Je ne crois pas, Pascal. De la part du garde des Sceaux, ça n'est peut-être pas du corporatisme.
12:15C'est une conception trop exigeante de la prudence et de l'obligation de réserve.
12:20Ça revient peut-être au maire.
12:22Les magistrats ont parfois...
12:24Sonia Babrouz.
12:25...conductu le pouvoir sur les responsables politiques qui sont tétanisés à l'idée même d'émettre un acte.
12:29Exactement. Ça peut aussi s'entendre.
12:31Gérard Carreyrou et après Olivier Dartigolle. Gérard Carreyrou.
12:34Pour moi, cette interview, et je salue la pugnacité de Sonia,
12:40cette interview, c'est l'apogée d'un mouvement qui s'est déjà manifesté à plusieurs reprises
12:47et j'appellerais le gouvernement des juges.
12:49C'est le gouvernement des juges.
12:51C'est-à-dire que les juges, non seulement peuvent faire ce qu'ils veulent,
12:56leur syndicat, comme le syndicat de la magistrature qui regroupe quand même 30 ou 32 % des élus dans la magistrature,
13:03ils sont couverts, le corporatisme joue, le corporatisme et la politique.
13:10Parce que là, nous avons un mélange de corporatisme et d'idéologie.
13:14M. Migaud, je comprends pourquoi il a été choisi par le président de la République
13:18dans ce gouvernement d'union fragmentaire de la nation.
13:22Il a été choisi parce qu'on attendait ça de lui.
13:25De la même manière que certains autres...
13:27Il est modéré, M. Migaud, si vous me permettez.
13:29Écoutez, je ne l'ai pas trouvé modéré.
13:31J'ai trouvé qu'il avait trouvé le ton juste.
13:34Moi, je l'ai trouvé consternant.
13:36Je vais vous dire pourquoi je l'ai trouvé consternant.
13:38Parce qu'il donne le son.
13:40Déjà, il est venu sur le plateau de CNews alors que son ancien ne venait même pas.
13:46Je veux quand même saluer M. Migaud.
13:49D'abord, je pense qu'il a fait une très bonne interview, pour tout vous dire.
13:51Il a été droit dans ses bottes.
13:53Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui l'ont découvert.
13:55On voit que c'est quand même un homme.
13:56C'était sa meilleure interview depuis qu'il est ministre.
13:58Pourquoi ? Parce que, voilà, les questions aussi sont pertinentes.
14:03Ce que je veux vous dire, c'est qu'on a quand même découvert un homme qui est à niveau.
14:06Après, on en pense ce qu'on en veut.
14:08Mais c'est un homme qui est à niveau, qui est manifestement intelligent,
14:12qui a une culture judiciaire évidemment importante.
14:16Et je l'ai trouvé, de ce point de vue-là, intéressant.
14:19Je vais vous dire pourquoi.
14:20Non, non, je voudrais finir.
14:21Petite démonstration, très courte.
14:23Pourquoi je trouve consternant cette interview ?
14:27Pourquoi ? Parce qu'on vient de vivre un événement planétaire
14:31qui était l'élection de Donald Trump.
14:34Et Donald Trump, regardez ce qu'a fait Donald Trump
14:38et comment se comporte la justice américaine.
14:40Et ce qu'a fait Marine Le Pen et comment se comporte,
14:43on peut le prévoir, la justice française dans l'affaire de Marine Le Pen.
14:47Justice américaine, il a des, comme on dit vulgairement,
14:50il a beaucoup de casseroles aux fesses, M. Trump.
14:53Mais la justice américaine, elle a présidé à quel principe ?
14:58Elle a dit les électeurs trancheront.
15:01Et les électeurs ont tranché.
15:04Oui, en France, on n'a pas encore tranché,
15:07mais on voit bien vers quel pan la justice penche.
15:11Sonia Mabrouk.
15:14Vous avez raison, Gérard.
15:16Je crois quand même à la politique des petits pas.
15:18C'est-à-dire, c'est quand même un ministre qui fait bouger quelques lignes.
15:21Il y a une grande partie, l'autre partie de l'entretien où vraiment il se montre,
15:24il y a une fermeté, il y a une autorité.
15:26Je rappelle que le dernier entretien, c'était sur Europe 1,
15:29avant que nous soyons couplés, en tout cas pour la grande interview avec CNew,
15:32c'était le ministre du Pomoréti qui avait dit à ce moment-là
15:36le fameux sentiment d'insécurité.
15:38Nous étions sortis de ce studio avec vraiment des mots et des échanges
15:41pas très aimables, c'est le moins qu'on puisse dire.
15:44Donc voilà, je salue le fair-play du ministre.
15:47Il a répondu. Après, chacun juge.
15:50Il a apporté des réponses sur l'essentiel.
15:52Sonia, je suis d'accord avec vous.
15:53Nous avions été assez sévères, moi le premier,
15:55sur le positionnement politique de M. Migaud, rarement.
15:59J'ai trouvé notamment que dans la dernière partie de l'interview,
16:02il fait preuve de fermeté sur les narcotrafiquants,
16:06sur l'immigration illégale, et il met un rapport entre l'immigration
16:11et la délinquance et la violence.
16:13Olivier Dartigonne !
16:15D'abord, c'est un moment de télé,
16:17et seule l'interview politique, au final,
16:20permet ces moments, y compris dans leur silence.
16:23Et ça, c'était vraiment palpable.
16:25Après, je vous trouve quand même bien sévère vis-à-vis des juges.
16:30Pourquoi ?
16:31Tout simplement parce que les réquisitions ne vont pas au maximum
16:35de ce qui aurait été possible en termes de peine,
16:37et le juge rappelle la loi.
16:40Il faut donc vous tourner plutôt vers le législateur.
16:43C'est la loi, ça peine d'eux, on en parlera certainement.
16:45Il y a un problème, oui, sur le côté exécutoire,
16:49mais il faut savoir que le RN a arrêté ce système-là
16:53dans des proportions d'une ampleur totalement inédite,
16:55qu'au moment où l'enquête judiciaire a été ouverte.
16:58Mais tout de même...
17:00C'est pour ça que je suis en désaccord avec votre édit.
17:04Je ne sais pas en quoi vous êtes en désaccord.
17:07Tout simplement parce que vous n'évoquez absolument pas
17:12la nature des faits reprochés.
17:14Mais c'est quoi la nature ?
17:16Mais vous plaisantez ou quoi ?
17:18Le Parlement européen, c'est la vache allée du RN en termes de financement.
17:21Mais vous vous rendez compte ?
17:23Dans la durée, l'ampleur, les sommes évoquées ?
17:25Mais non, c'est la vérité.
17:27Mais non, ça c'est l'argument.
17:30Je dis n'importe quoi, je dis les faits.
17:33Contredisez-moi sur les faits.
17:35Comment vous allez...
17:36Le chauffeur, par exemple, de Marine Le Pen,
17:38qui a été entendu...
17:39Une directrice de cabinet de Marine Le Pen.
17:41Elle est assistante parlementaire ?
17:43Le directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen,
17:45il est assistant parlementaire ?
17:47Je connais la métorique des gens de gauche.
17:49Quand on leur apporte un argument,
17:51vous ne me laissez même pas terminer.
17:53Le chauffeur de Marine Le Pen,
17:55qui se retrouve à Bruxelles.
17:57Quand il travaille à Bruxelles, quand il est à Paris, il travaille pour qui ?
17:59Il est assistant parlementaire.
18:01Alors pour le coup, votre argument...
18:03Evidemment qu'il n'est pas assistant parlementaire.
18:05Vous creusez le trou.
18:07Mais pourquoi ?
18:08Ce n'est pas un travail ?
18:09Vous savez ce que c'est un assistant parlementaire ?
18:11C'est assez large, justement, la définition.
18:13Pardonnez-moi de le dire comme ça.
18:14Mais Pascal...
18:15Mais vous n'êtes pas d'accord.
18:16Absolument pas.
18:17Mais non, un assistant parlementaire...
18:19Mais Pascal, on peut tout à fait admettre
18:21ce que dit Olivier Allard-Golfe.
18:23Non, mais sur la gravité des infractions...
18:25Allez-y, une affaire de...
18:26C'est le corps de cul, vous allez dire.
18:28C'est une affaire de corps de cul.
18:30Je ne peux pas vous dire autre chose.
18:31Je vous connais bien, Pascal.
18:32C'est une affaire de cul.
18:33Il y a des choses beaucoup plus importantes en France.
18:35Quand je vois...
18:36Et après, vous demandez l'exemple parité.
18:38L'exemple parité du personnel politique.
18:40Arrêtez de parler comme ça.
18:42Quand je vois que celui qui a tué le fils de M. Calleno
18:46comparaît libre devant un tribunal...
18:50Mais nous ne parlons pas...
18:51Mais c'est un peu la même chose.
18:52Pardonnez-moi.
18:53Mais non, Pascal.
18:54C'est un peu la même chose.
18:55Parce que je pense qu'il y a une hiérarchie, en fait.
18:58Mais...
18:59Il y a une hiérarchie, me semble-t-il.
19:01Mais Pascal, on peut considérer que les infractions sont graves.
19:05Vous trouvez que c'est grave ?
19:06Je trouve que c'est un système...
19:09Apparemment, c'est grave.
19:13En effet.
19:14Mais il a commencé en 2004.
19:17Ce qui me scandalise, c'est l'exécution provisoire.
19:20Parce qu'une réquisition aurait pu mettre ensemble
19:25la gravité judiciaire et le bon sens politique.
19:29Est-ce qu'on peut s'entendre sur le fait que...
19:31Il n'y a pas d'enrichissement personnel.
19:33D'interdire, d'empêcher la principale prétendante à l'Élysée de sa part,
19:37c'est quand même un déni incroyable.
19:39Ce matin, le plus probable, c'est que Marine Le Pen,
19:43favorite pour l'Élysée en 2027,
19:45ne soit pas candidate dans un peu plus de deux ans.
19:48C'est ça, le plus probable.
19:49C'est donc l'exécutoire.
19:51C'est l'objet de l'opération.
19:52Et c'est totalement inédit.
19:53Parce qu'on fait le parallèle avec François Fillon.
19:55Il y avait un bulletin, François Fillon.
19:56Les Français ont pu mettre le bulletin Fillon dans l'urne.
19:58Ils ne pourraient pas mettre celui de Le Pen dans l'urne.
20:01Le syndicat de la magistrature, il a dit un mot.
20:03Parce que moi, je vous assure, je veux bien que la justice soit indépendante.
20:06Je n'ai pas de soucis avec ça.
20:08Je veux bien le rappeler.
20:09Avant les élections législatives,
20:13le syndicat de la magistrature appelle à ne pas voter pour l'Assemblée nationale.
20:19Mais en revanche, le syndicat de la magistrature
20:23n'appelle pas à ne pas voter pour la France insoumise.
20:25Ils sont à l'unité sur la France insoumise.
20:27Donc, il ne faut pas non plus prendre des gens pour des imbéciles.
20:30Et on sait à coup sûr que ces juges-là sont au syndicat de la magistrature.
20:33Donc, systématiquement, qu'ils auront une décision qui ne va pas dans le sens que vous souhaitez,
20:36c'est le syndicat de la magistrature.
20:38Vous avez dit d'ailleurs que Marine Le Pen allait aller en prison.
20:40Elle ne va pas en prison.
20:41Non.
20:42Parce qu'il y a aménagement de peine.
20:43Oui.
20:44Aménagement de peine, vous n'en savez rien.
20:46Aménagement de peine, vous savez si elle est un peu...
20:48C'est la réquisition.
20:49Elle n'ira pas, je ne crois pas.
20:52Elle est condamnée à cinq ans de prison.
20:56Donc, trois sur six et deux ans avec aménagement de peine.
20:59Mais aménagement de peine, ça peut être rentrer en prison le matin et sortir le soir.
21:02Je suis désolé.
21:03C'est une prison démocratique.
21:04Je suis désolé de vous le dire.
21:05L'inéligibilité, c'est la prison démocratique.
21:07C'est ça qui devrait nous interdire.
21:09Et surtout, si c'est exécuté tout de suite,
21:12elle peut perdre à la fois son poste de député et donc de présidente de groupe.
21:16Il y a une jurisprudence de 2021 sur le sénateur Guérini
21:21qui avait saisi le Conseil constitutionnel.
21:23Le Conseil constitutionnel avait dit que vous pouvez siéger tant que l'appel n'a pas eu lieu
21:27qu'il y avait exécution provisoire.
21:29Mais c'est une jurisprudence.
21:30Donc, c'est toujours pareil, ce n'est pas toujours appliqué.
21:32Donc, Marine Le Pen, en février prochain,
21:34elle peut ne plus être candidate à la présidentielle,
21:37elle peut ne plus être députée et elle peut ne plus être présidente de groupe.
21:40Donc, la fin de sa carrière politique, c'est ça qui se joue.
21:43Et au même moment hier, parce que tout fait sens, comme vous le dites, Pascal,
21:46Jordan Bardella était en train de lui casser des livres à Bruxelles.
21:49Voilà.
21:50Au même moment hier.
21:51Mais le calendrier a été calé comme ça.
21:53Vous aviez commencé une phrase...
21:56Qu'est-ce qu'il a dit comme propos mesuré ?
21:59Attendez, est-ce qu'on peut préciser qu'on aurait dit la même chose ?
22:02Vraiment, la même chose pour Jean-Luc Mélenchon ?
22:04Oui, bien sûr.
22:05Il faut que les Français, par les urnes, décident de leur destin.
22:09Mais bien sûr.
22:11Mais surtout qu'on avait la possibilité là de tenir compte
22:15à la fois de la gravité judiciaire et du bon sens.
22:19Le tribunal peut encore le faire.
22:21J'ai le syndicat de la magistrature à appeler ses adhérents à participer
22:25au mouvement contre l'extrême droite à la suite des élections européennes
22:27où le Rassemblement National est arrivé en tête.
22:29Je ne l'invente pas.
22:3135% des magistrats.
22:33Je ne l'invite pas.
22:35Il a appelé le 11 juin l'ensemble des magistrats et magistres ainsi que
22:38toutes celles et tous ceux qui participent à l'activité judiciaire à se mobiliser
22:41contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
22:43C'est entendu le Rassemblement National.
22:45Je ne l'invente pas.
22:47Donc effectivement, quand tu es un leader d'extrême droite
22:50et que tu es sous les fourches codines de la justice
22:52que tu passes sous les fourches codines de la justice
22:54tu peux te dire je ne sais pas comment je serais jugé.
22:56Ça me paraît effectivement possible.
22:58Elle aurait pu décider en accédant au pouvoir du Rassemblement National
23:01de dire on arrête ça.
23:03Elle aurait pu décider.
23:04On est ce que l'on fait.
23:05Mais en fait, je vais vous dire.
23:06Moi j'en ai beaucoup Olivier.
23:08Mais dans la société dans laquelle vous êtes
23:10je termine à Vladivostok.
23:12Non, je ne terminerai pour vous.
23:14Non, je vous assure.
23:16Parce que être à ce point là
23:19et on voit bien que finalement
23:21vous avez cette culture
23:23d'interdire aux gens de parler.
23:25C'est ce que vous nous dites.
23:27Pardonnez-moi, c'est ce que vous nous dites.
23:29D'interdire les gens de parler.
23:30Oui, d'interdire les gens de parler.
23:31Vous voulez interdire Mme Le Pen de parler.
23:33Je ne peux pas vous dire autre chose.
23:34On est avec Thomas Hill.
23:37C'est un peu chaud.
23:38C'est notre discussion du matin.
23:40J'arrive au cœur d'une très belle ambiance.
23:42Alors je vous félicite.
23:44C'est gentil.
23:45Moi aussi je vous félicite.
23:46Je vous applaudis.
23:47C'est un travail très en forme.
23:48Vous aussi.
23:49Votre émission qu'on peut voir et écouter.
23:52Plus exactement, régulièrement.
23:54Donc bravo à vous.
23:55Et vous êtes là jusqu'à 11h.
23:56À tout à l'heure.