Ali Serhani, Consultant RH & Directeur associé chez Gesper Services et Meryem Lahlou, Business Coach et Consultante en Communication chez Compétence Plus
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00:00:00Les experts sur Atlantique Radio
00:00:03Avec Badr Saoudi
00:00:07Les experts sont sur Atlantique jusqu'à midi
00:00:10Eh bien chers auditeurs, le leadership, est-ce un don naturel, un talent inné ou un ensemble de compétences à forger et à cultiver ?
00:00:17Nous allons nous poser la question ce matin dans Vos Experts. Les leaders naissent-ils avec un don ? Se forgent-ils au fil du temps ?
00:00:23Faut-il en soit des traits distincts où tout s'apprend avec les bons encadrements ?
00:00:27Ça va être la question du jour. Et ceux qui souhaitent participer à ces débats, cette question, vous pourrez nous contacter traditionnellement dans cette émission.
00:00:36Et c'est jusqu'à midi, c'est au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:00:41Et nous retrouvons nos deux invités ce matin. Alice Elhani et Emilie Melhillo qui nous accompagnent.
00:00:48Alors c'est notre duo qu'on forme des fois les lundis et qu'on a plaisir à retrouver.
00:00:53Alice Elhani qui se fait entendre en dehors du studio. Bonjour.
00:00:57Bonjour mon cher Mandel, bonjour ma chère Myriam et bonjour à toute l'équipe technique.
00:01:02Je disais, nous avons quatre heures. C'est une question des fois qu'on peut poser en terminale.
00:01:07Mais effectivement, dans le monde du travail, on se dit, est-ce qu'on est fait pour ce pour quoi on est rémunéré ?
00:01:14Est-ce qu'on est à la bonne place ? Est-ce que nos aspirations correspondent à notre nature profonde ?
00:01:19Est-ce qu'on est fait pour diriger ? Même si effectivement on est formé,
00:01:24on a suivi un cursus, on peut se retrouver à une place sans pour autant sentir qu'on est à l'aise,
00:01:29qu'on est confortable à faire ce que l'on est en train d'exercer comme profession.
00:01:34Et la question est de savoir si effectivement c'est un défaut de compétence ou un défaut de talent naturel
00:01:40pour en effet diriger et orienter des équipes.
00:01:45Alors, qu'est-ce que c'est que diriger ? Est-ce qu'il y a une seule façon de diriger ?
00:01:50Je vous propose d'abord de proposer des définitions parce que j'imagine qu'être à l'origine d'une impulsion
00:01:58et pour encourager des initiatives dans un cadre privé, familial, dans un cadre sportif ou dans un cadre professionnel,
00:02:06peut-être y a-t-il des différences. Alors Ali Salhani.
00:02:09Diriger en matière d'entrepreneuriat, c'est simple comme bonjour, c'est faire arriver une équipe à bon port.
00:02:16C'est quoi bon port ? Faire du bon chiffre, que l'entreprise soit une entreprise très rentable,
00:02:23pour dire les choses de manière assez crue. Mais il y a diriger et diriger.
00:02:27Soit on va diriger à la manière de M. Elon Musk ou de M. Steve Jobs,
00:02:31ou à la manière de quelqu'un d'autre beaucoup plus humain si j'ose dire.
00:02:37Est-ce que la question de l'humanisme, ça peut exister au niveau de l'entreprise ?
00:02:42Là, la question reste posée. Parce que boulot, boulot, c'est une question de...
00:02:48C'est comme en politique, les décisions sont froides et on est là pour diriger une entreprise,
00:02:53pas pour faire de la philanthropie. Voilà ce que je pourrais dire de bon matin.
00:03:00Je n'ai pas eu l'occasion de te dire bonjour. Bonjour Madeleine, bonjour Ali.
00:03:05On s'est dit bonjour. On s'est dit bonjour Alexey.
00:03:10J'avais envie de dire la parole à la défense.
00:03:16Mais non, pas du tout. On n'est pas toujours dans des accords loin de là.
00:03:21C'est vraiment une thématique que je considère être très importante.
00:03:26Celle du leadership ou de l'art de diriger, on peut l'appeler comme on veut, ou de l'art d'influencer.
00:03:31Parce que justement, je pense que les leaders ne dirigent pas toujours.
00:03:36Si je peux te prendre à contre-pied légèrement, Madele, ce matin, si tu permets.
00:03:41Les leaders, il y a plein de leaders justement.
00:03:45Et il y a plein de leaders qui sont des fois autorisés par leur position hiérarchique à diriger.
00:03:50Tu as parfaitement raison. Et on les identifie facilement parce qu'ils ont un statut social
00:03:54et une position hiérarchique qui est un poste qui automatiquement leur confère le statut de leader dirigeant.
00:04:00Mais il y a des leaders qui sont jeunes, qui n'ont pas encore le statut, la position ou le poste.
00:04:05Mais qui, par leur cohérence, par leur charisme, par leur courage, imposent une attitude de leader.
00:04:11Bien que des fois, ils se trouvent à l'entrée d'une organisation, au niveau de la base d'une organisation.
00:04:17Donc les leaders, ce n'est pas toujours ceux qu'on trouve au sommet.
00:04:20On va pouvoir développer ce point.
00:04:22Et ça permet à chacun et chacune qui nous écoute aujourd'hui d'identifier son potentiel de leadership.
00:04:27Puisqu'il ne faut pas attendre d'être au sommet, justement, pour être leader.
00:04:31Les attributs du leader, Moulime Hello.
00:04:34Bon, peut-être qu'on peut s'attarder un peu sur ce qu'on entend par là.
00:04:37Parce que je ne suis pas certain qu'il n'y ait qu'une seule façon d'entraîner des équipes, ni même de les encourager.
00:04:45Ali Salhani a parlé de deux extrémités.
00:04:47Soit effectivement, on est tranchant, soit on essaye d'emmener avec soi, de convaincre,
00:04:54de compter sur une forme de lien de confiance qui va se créer au fur et à mesure pour mener les équipes à bon port.
00:05:01Alors, les attributs du leader, peut-être ?
00:05:04Alors, justement, pour reprendre la métaphore du bateau, le leader est vu comme un capitaine, comme un capitaine.
00:05:10D'accord ?
00:05:11Il tient le gouvernail.
00:05:12Il tient le gouvernail, il guide.
00:05:14Tu vois, c'est exactement ça.
00:05:16C'est parmi les attributs du leader, c'est de guider des troupes.
00:05:19C'est pour ça qu'on parle aussi de langage militaire, de généraux, de choses qui guident.
00:05:23Alors, qui ne sont pas forcément des fois sur le terrain, qui sont des fois sur le plan stratégique.
00:05:28Mais très souvent, on a des leaders opérationnels et on a des leaders stratégiques.
00:05:33Parmi les attributs, le premier, je dirais, le premier absolu, c'est la confiance.
00:05:37C'est quelqu'un qui inspire confiance, parce que justement, un leader, des fois, et même souvent,
00:05:42et dans le monde d'aujourd'hui, ne doit pas imposer les choses par la force, mais par le pouvoir de l'influence.
00:05:47Et pour influencer des gens, sur lesquels on n'a pas forcément une autorité directe ou indirecte,
00:05:52il faut quoi comme premier ingrédient absolu ?
00:05:55C'est la confiance.
00:05:56Il faut que les gens vous fassent confiance.
00:05:58Et pour qu'ils vous fassent confiance, deuxième attribut, qui est presque très lié, c'est la compétence.
00:06:02Si vous n'êtes pas compétent, les gens ne vous feront pas confiance.
00:06:05Et troisième, je te dirais pour faire court, mais court, mais ce qui me semble, pour laisser la parole aussi à Ali,
00:06:10c'est une forme de cohérence.
00:06:12Ce que je dis, je le fais.
00:06:14Et ce que je fais, je le dis.
00:06:15C'est-à-dire, ce n'est pas aujourd'hui lundi, je me comporte de telle manière, mardi d'une autre manière,
00:06:20mercredi d'une troisième, jeudi d'une quatrième et vendredi d'une cinquième.
00:06:24Non, les gens attendent de nous une forme de cohérence.
00:06:27Et c'est ce qui va les rassurer et les sécuriser pour justement pouvoir suivre ce qu'on a à leur assigner comme objectif.
00:06:34Ali Salhani, beaucoup de choses ont été dites sur le même aspect.
00:06:38Les attributs du leader, s'il fallait donner plus de précision, donner un peu plus de chair à cette locution-là, qu'est-ce que tu dirais ?
00:06:47Deux mots importants ont été dits.
00:06:49La compétence et la confiance.
00:06:51La confiance, c'est l'émulation.
00:06:53On croit en ce leader.
00:06:55Vraiment, c'est quelqu'un qui met la main à la patte et c'est quelqu'un qui sait ce qu'il fait.
00:07:00Je dirais beaucoup plus également, dans un contexte marocain, de la personnalité et du charisme.
00:07:05Ne pas se la jouer côté charisme.
00:07:08Je suis Aïda, il faut que je me donne l'hibakif kirkol lalala.
00:07:12C'est du n'importe quoi.
00:07:14Mais de la personnalité, généralement, alors peut-être qu'on ne sera pas d'accord, Myriam et moi.
00:07:19Dans un contexte marocain, s'appeler par les prénoms, ça peut marcher une fois, mais pas neuf autres fois.
00:07:27Ça ne marche pas.
00:07:30Le respect, le respect, ça, c'est très important.
00:07:33Et quand je dis le respect, le respect, c'est important.
00:07:36Le respect, c'est-à-dire nous sommes dans une entreprise.
00:07:41Le leader est très respectué parce que c'est une cascade.
00:07:44Quand le leader est respectueux de ses troupes, entre guillemets, tout le monde respecte.
00:07:48Il impose, entre guillemets, une certaine manière d'être au niveau de l'entreprise.
00:07:54Et quand je dis le respect, c'est-à-dire on est là, on travaille bien, on travaille en équipe.
00:07:58Chacun a sa place pour reprendre son introduction, on travaille pour le salaire, tout ce que vous voulez.
00:08:04Quand quelqu'un n'a pas sa place, ce n'est pas question de respect ou quoi que ce soit.
00:08:07Il n'a plus sa place dans cette entreprise.
00:08:09Il vaut mieux se séparer de lui de manière respectueuse.
00:08:12Et c'est là où, dans l'entreprise, on retrouve vraiment...
00:08:15Parce que ce qui se passe parfois, tu as dans des entreprises, des personnes qui ne sont pas désirées, si j'ose dire.
00:08:21Personne n'en gratte.
00:08:23On fait tout pour...
00:08:26Je vais être un peu vulgaire et les foutre à la porte.
00:08:28Or, c'est mauvais parce que toutes les équipes voient un petit peu comment on se comporte avec chacun d'entre eux.
00:08:35Et non, quand il y a le respect, il y a la compétence.
00:08:38Aujourd'hui, surtout en 2024, c'est fini le directeur général ou bien le leader opérationnel, comme disait Myriam,
00:08:45ou la stratégie qui est là pour superviser.
00:08:47Non, non, il est là pour mettre la main à la patte.
00:08:49Mais également, cette compétence...
00:08:51Et pourquoi je te dis ça ?
00:08:52Parce que remarquez que chaque fois qu'on pose ces questions-là,
00:08:56que ce soit dans des multinationales ou dans des entreprises institutionnelles,
00:08:59et même chez des entreprises appartenant à des familles, pour ne pas utiliser le terme que j'aborde.
00:09:04Donc, ils vous disent...
00:09:06Comment il est votre boss ?
00:09:08Parfois, on peut te dire qu'il est complètement à côté de ses pompes, côté manière, côté comportement.
00:09:14Mais ils te disent cette citation marocaine que j'apprécie beaucoup,
00:09:19C'est des omoulés.
00:09:22Et attention, quand je parle de leader, bon maintenant on va rentrer un petit peu dans les détails,
00:09:26ou de manager d'une entreprise menée à bon port,
00:09:29c'est une entreprise vraiment qui est là, face à une concurrence très très rude, très très dure.
00:09:34Et non pas quelqu'un qui va diriger une entreprise,
00:09:37qui va vendre par exemple une boisson mondialement connue,
00:09:40qui se vend toute seule, on n'a même pas besoin.
00:09:42Il y a tout simplement une question de supervision.
00:09:44Donc là vraiment, il faudrait que ça soit un leader,
00:09:47the right man in the...
00:09:49Comment on dit Myriam ?
00:09:51The right man ?
00:09:52The right man in the right place.
00:09:54Et je m'arrête là.
00:09:55Bon, on a dit...
00:09:57L'essence elle met sur les attributs du leader,
00:10:00mais ça ne répond toujours pas à la question de savoir si ce sont des qualités qui se cultivent,
00:10:06qui sont présentes chez tous les individus,
00:10:10ou si effectivement il y a des personnes aussi,
00:10:13dès l'enfance, on peut voir qu'ils ont des capacités à entraîner derrière eux des équipes.
00:10:19On le voit dans le sport, en l'occurrence, lorsqu'il y a une équipe,
00:10:22lorsqu'il y a effectivement des compétitions,
00:10:25certains vont plus facilement prendre les devants,
00:10:28vont plus facilement entraîner derrière eux,
00:10:30vont plus facilement imposer leur volonté,
00:10:34sans que cela n'apparaisse comme étant une forme d'autoritarisme.
00:10:40C'est quelque chose qui parfois est qualifié de naturel.
00:10:44On dit parfois effectivement que certaines personnes ont cet attribut de façon naturelle,
00:10:49c'est-à-dire la capacité d'entraîner derrière eux des gens,
00:10:53que ce soit en tant que manager, que ce soit en tant que chef d'entreprise,
00:10:57qu'importe, lorsqu'il s'agit de mener d'autres personnes derrière soi,
00:11:04d'un point A à un point B,
00:11:07certains, dès le plus jeune âge, y parviennent.
00:11:11La question est de savoir si on peut cultiver en soi des qualités
00:11:15qui nous permettraient, en l'occurrence, de faire cet apprentissage.
00:11:19Marimihlo, quel est ton avis là-dessus ?
00:11:22J'aime beaucoup le terme que tu as employé, Badal, celui de cultiver.
00:11:25Et pour moi, le vrai leader est un jardinier.
00:11:28Un jardinier qui cultive justement selon les conditions météo,
00:11:32selon la qualité de la terre, la qualité du sol,
00:11:34selon la qualité aussi des ressources,
00:11:36des éléments qu'il va faire pour arroser le sol,
00:11:39il va cultiver son jardin.
00:11:41Et les jardins ne se cultivent pas de la même manière.
00:11:43Quand tu parlais, j'écoutais, je pensais automatiquement
00:11:46à des styles de leadership dans le foot, dans le coaching sportif,
00:11:49qui ont été différents.
00:11:50Tu vois, on parle de Mourinho, on parle du style Guardiola,
00:11:53du style Angelo T, etc.
00:11:55Mais regarde, trois styles différents de guidance et d'entraînement
00:11:59et d'autonomisation et de responsabilisation des joueurs de foot sur le terrain.
00:12:03Et les trois sont des réussites à différents styles,
00:12:06différentes manières, avec différents palmarès, etc.
00:12:08Tout ça pour te dire que moi, je ne crois pas beaucoup à l'inné.
00:12:13Je pense qu'il y a effectivement des héritages génétiques,
00:12:17des prédispositions.
00:12:18On peut en débattre.
00:12:19Les gens ne sont pas d'accord aujourd'hui.
00:12:21Et c'est vrai que même la science, les recherches, les écrits là-dessus
00:12:25ne convergent pas dans le même sens.
00:12:27Mais sur ce quoi beaucoup de gens convergent,
00:12:30c'est l'importance du travail, de la discipline, de la curiosité,
00:12:34de l'ouverture pour toujours se mettre à niveau, se mettre à jour
00:12:38et toujours augmenter ses capacités et ses compétences.
00:12:41Moi, les articles que je lis de plus en plus depuis l'ère post-Covid,
00:12:45depuis les questions de la génération Z,
00:12:47de leur désengagement par rapport au travail,
00:12:49de leur rapport au travail qui est différent,
00:12:51c'est la nécessité pour les leaders d'entreprise et les dirigeants d'entreprise
00:12:55et les managers de se réinventer, de se réinventer.
00:12:58Des équipes qu'on peut entraîner plus difficilement que d'autres.
00:13:01Oui, mais tu vois, la question qui se pose aujourd'hui vraiment
00:13:04et qui se pose sur le terrain quotidiennement pour les managers qu'on rencontre,
00:13:08c'est leur nécessité à prendre en considération les changements,
00:13:12les mutations qui arrivent à la fois par rapport au rapport au travail
00:13:15et aussi à la psychologie de ces jeunes générations
00:13:17qui arrivent et qui demandent plus de sens, plus d'autonomisation,
00:13:20plus de responsabilité, plus d'ouverture, plus de flexibilité.
00:13:23C'est un vrai leader est un leader de situation,
00:13:26est un leader d'enjeu, est un leader qui est tellement modeste
00:13:30qu'il arrive à se remettre en question, je dirais pas quasi quotidiennement,
00:13:35mais par rapport à chaque interlocuteur qu'il rencontre
00:13:38pour pouvoir l'influencer au mieux et le guider au mieux.
00:13:41Mais ça nécessite qu'on déconstruise tous les schémas auxquels on s'est habitué.
00:13:47La musique influence l'humeur et on va se retrouver dans quelques instants.
00:13:51Pour la suite de notre émission, nous avons entamé les échanges
00:13:54et bien sûr ceux qui souhaitent y participer, donner leur avis,
00:13:57donner leurs appréciations ou leurs témoignages,
00:13:59nous allons rester à l'antenne jusqu'à midi
00:14:01et vous pourrez nous joindre au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:14:06D'après les appréciations qu'on peut avoir de la part des auditeurs,
00:14:11mais également certains des invités qui ont naturellement tendance à froudonner
00:14:16les titres qu'on diffuse au fur et à mesure
00:14:18et on reprend, quant à nous, notre émission des experts.
00:14:22Tous les jours, jusqu'à midi.
00:14:27Avec Badre Saoudi.
00:14:30Avec nos deux invités que je présente très rapidement.
00:14:34Alors nous sommes avec à notre droite Alice Elhanic,
00:14:39qui est directeur général de la société de recrutement J'espère Service
00:14:43et également c'est un cabinet qui s'intéresse aux questions de ressources humaines.
00:14:49Alors, vous pouvez effectivement, dans cette émission, nous contacter.
00:14:53Nous sommes à gauche avec Marjim Elhelou, que vous connaissez,
00:14:56qui travaille chez Compétences Plus, qui est business coach
00:14:59et qui nous fait le plaisir d'intervenir sur des sujets,
00:15:02somme toute, assez variés.
00:15:03Alors, on a entendu ton avis.
00:15:06Inversement, je vais donner la parole à Alice Elhanic.
00:15:10Peut-être pour nous donner son appréciation.
00:15:13C'est vrai que la question est difficile,
00:15:15est délicate et tranchée de façon nette.
00:15:19Cet aspect-là, effectivement, nécessite des explications supplémentaires.
00:15:23De ton point de vue, Alice Elhanic, pour annoncer la couleur,
00:15:26en quelque sorte, à ceux qui nous écoutent.
00:15:30Ça s'apprend que de diriger ?
00:15:32Oui, ça s'apprend, mais en bas âge, si j'ose dire.
00:15:37Dès le bas âge.
00:15:39Je discutais dernièrement avec le fils d'une personne
00:15:43qui est très, très remarquée au Maroc,
00:15:46aussi bien par sa richesse que par ce qu'elle entreprend.
00:15:50Et je lui disais, je suis comme ton père.
00:15:54Il me dit, non, Ali, moi, j'ai ouvert les yeux.
00:15:58Je n'ai jamais eu de souci dans ma vie.
00:16:00Il y a eu un capital confiance que j'ai gagné depuis que je suis gosse.
00:16:04Il a dit autrement.
00:16:06J'essaie d'un peu vulgariser la manière d'être.
00:16:09Et là, j'ai pensé à ce qu'il me disait, effectivement,
00:16:12qu'il y a ce capital confiance qui fait en sorte
00:16:14que vous ne vous posez pas trop trop de questions,
00:16:17parfois pour investir, pour entreprendre,
00:16:20pour faire quoi que ce soit d'autre.
00:16:22Pas trop de questions.
00:16:23Et ça, c'est très important.
00:16:24Ça se cultive.
00:16:25Il faudrait tout d'abord que vous soyez prédisposé à cela,
00:16:28que votre milieu puisse vous permettre d'être prédisposé
00:16:31à apprendre, à vouloir apprendre.
00:16:33Il y a des gens qui ne veulent pas apprendre,
00:16:34ils sont très intelligents.
00:16:35Très intelligents.
00:16:37Vous ne pouvez pas le mettre quelque part.
00:16:39Ça me rappelle plutôt les campagnes d'assurance
00:16:42avant qu'elles soient gobées, entre guillemets,
00:16:44ou fusionnées avec une autre entreprise.
00:16:46Ils avaient un excellent directeur général adjoint.
00:16:48Excellent, je dis bien.
00:16:49Mais lorsque je discutais avec le directeur juridique,
00:16:51il me disait, si tu veux faire foirer une opération,
00:16:55consulte-le.
00:16:57Parce qu'il était directeur des risques.
00:16:59Il était excellent.
00:17:00Bardé de diplôme, excellent.
00:17:04Mais il n'avait pas l'art et la manière.
00:17:06Ça vaut réécouter, être humble, mais attention,
00:17:09être humble et que ceux qui nous écoutent
00:17:11prennent en considération le fameux proverbe chinois
00:17:13qui dit que ne sois pas dur, on te brisera.
00:17:16Ne sois pas tendre, on te pressera.
00:17:18Le juste milieu.
00:17:20Je ne vais pas vous dire dans un contexte marocain
00:17:23pour que demain les Marocains viennent me dire
00:17:25...
00:17:27J'essaie de...
00:17:29C'est pas la peine de démier, laisse le son aux autres.
00:17:34Tu as compris ?
00:17:35Donc, pour te dire, voilà,
00:17:38on est leader, bon, d'accord,
00:17:40mais il ne faut pas se dire dans sa tête,
00:17:42je veux être le boss, je veux devenir.
00:17:44Parce que là, dans un pays,
00:17:46nous sommes dans un pays dans lequel...
00:17:48Parfois, là, tu sais que tu ne l'es pas.
00:17:50Si tu sais que tu n'es pas un leader...
00:17:54Tu peux t'occuper d'autre chose.
00:17:56Tu peux être un bon artiste,
00:17:57laisse tranquille le leadership, etc.
00:17:59Surtout, je parle toujours au niveau de l'entreprise.
00:18:01Tu as compris ce que je veux dire ?
00:18:03Alors, on va me dire leader,
00:18:05un maestro d'un orchestre,
00:18:07oui, oui, oui, mais bon...
00:18:11On va laisser la place à Karim Drôné
00:18:13qui va nous présenter les actualités.
00:18:15On va reprendre notre discussion, bien entendu,
00:18:17puisque nous sommes ensemble jusqu'à midi.
00:18:19Mais c'est l'heure des actualités.
00:18:21Un autre proverbe chinois dit que le poisson pourrit par la tête,
00:18:23mon cher Ali Salhani.
00:18:25Et...
00:18:29Cette tête-là n'a pas une certaine forme d'émulation.
00:18:31Tout est foutu.
00:18:33L'entreprise, au revoir.
00:18:35C'est ce que nous dit la régie,
00:18:37à juste titre,
00:18:39puisqu'on va se retrouver dans quelques instants
00:18:41après le flash qui nous est présenté par Karim Drôné.
00:18:43Alors, on parlait de discipline,
00:18:45Ali Salhani,
00:18:47et effectivement,
00:18:49la thématique qui nous interpelle,
00:18:51consiste à essayer de savoir
00:18:53en quelle mesure
00:18:55on peut parfaire ses qualités de leader.
00:18:57Et effectivement,
00:18:59on peut,
00:19:01en l'occurrence, développer et cultiver
00:19:03en soi certaines des qualités qui peuvent nous permettre
00:19:05d'exceller en la matière.
00:19:07Mais la question est de savoir s'il y a des prédispositions.
00:19:09Ce que j'entends dans ta réponse, c'est que
00:19:11des fois, effectivement, les prédispositions
00:19:13et même l'appétence pour diriger les gens
00:19:15n'est pas là. Mais on s'en rend compte
00:19:17que des fois, lorsqu'on rejoint le monde professionnel.
00:19:19Nous sommes à l'écoute des questions
00:19:21des auditeurs et de ceux qui souhaitent
00:19:23prendre la parole. Nous restons à l'écoute, bien entendu.
00:19:25Et on m'indique à la régie que
00:19:27Mme Hajar est avec nous
00:19:29et qu'elle nous contacte de Casablanca.
00:19:31On est à votre écoute, chère auditrice. Bonjour à vous.
00:19:33– Bonjour, bonjour.
00:19:35– Bonjour. – Bonjour, je vous remercie
00:19:37pour cette thématique et pour l'émission
00:19:39et les experts
00:19:41et tout, et tout, tout.
00:19:43Et en fait,
00:19:45j'aimerais avoir un avis
00:19:47des experts. En fait, moi,
00:19:49je suis de Casablanca, donc je télétravaille
00:19:51et mon pote, normalement,
00:19:53enfin, le siège est de l'entreprise
00:19:55où je travaille, donc
00:19:57il est sur tes toits, d'accord ?
00:19:59Donc, je télétravaille depuis
00:20:01aujourd'hui trois ans et quelques mois
00:20:03et du jour au lendemain,
00:20:05mon employeur souhaite mettre un terme
00:20:07à mon contrat de travail
00:20:09sous prétexte que le télétravail,
00:20:11il n'arrange plus. Maintenant,
00:20:13ce qu'il m'a proposé, en fait,
00:20:15voilà, il m'a dit, voilà,
00:20:17j'aimerais qu'on arrête et tout, et tout.
00:20:19Et, voilà,
00:20:21vous avez, moi, je vais vous verser votre
00:20:23salaire pendant ces deux mois.
00:20:25Vous avez jusqu'à la fin de l'année pour trouver
00:20:27un nouveau travail. Et donc,
00:20:29pendant ces deux mois, je vais vous verser votre salaire.
00:20:31Donc,
00:20:33voilà, ça a été, et à partir,
00:20:35c'est-à-dire que d'ici la fin de l'année, je dois
00:20:37normalement déposer ma démission.
00:20:39Oui, bon, la situation
00:20:41est très claire et, bon,
00:20:43quand on peut rendre service,
00:20:45il n'est pas interdit d'essayer de le faire.
00:20:47Ali Salhani, je sais que tu
00:20:49es connaisseur de ce type de situation.
00:20:51Oui, tout simplement. Merci beaucoup,
00:20:53Madame Hazard. Tout est clair. Bon, au moins,
00:20:55je pourrais dire que votre employeur est quelqu'un de
00:20:57entre guillemets honnête.
00:20:59Il a été droit au but en vous disant
00:21:01bon, on arrête les frais.
00:21:03Ça fait trois ans que vous travaillez dans l'entreprise.
00:21:05Donc, on sait ce que
00:21:07la loi prévoit. Un mois et demi
00:21:09de dommages et intérêts, plus les 96
00:21:11heures que vous multipliez chaque année.
00:21:13Ça, c'est connu, c'est-à-dire
00:21:15n'importe quel inspecteur du travail pourra vous faire
00:21:17le calcul. Tout simplement, vous lui donnez
00:21:19les derniers bulletins de paie.
00:21:21Mais par contre, ce que je souhaiterais,
00:21:23bon, il va vous payer les deux
00:21:25mois. Il aurait pu arrêter
00:21:27aujourd'hui même, d'accord ?
00:21:29Vous payez votre préavis.
00:21:31Vous payez les dommages
00:21:33et intérêts. Je ne pense pas qu'il puisse
00:21:35le faire ou qu'il voudrait le faire.
00:21:37Je vous recommanderais tout simplement,
00:21:39bon, un, de voir avec l'inspecteur
00:21:41du travail, combien normalement cette entreprise
00:21:43devrait vous payer.
00:21:45Jusqu'aux derniers centimes, vous allez
00:21:47emmener avec vous les
00:21:49douze derniers bulletins de paie, d'accord ?
00:21:51Pour qu'on puisse faire
00:21:53le calcul exact. Donc, vous aurez déjà
00:21:55une idée sur ce que la loi prévoit
00:21:57en cas de licenciement abusif.
00:21:59Parce que bon, c'est un licenciement abusif, on ne vient pas
00:22:01dire aux gens, vous démissionnez, vous partez.
00:22:03Bon. Mais par contre, moi, la solution
00:22:05que je proposerais, c'est de voir avec votre
00:22:07patron en disant...
00:22:08Oui, comparer, c'est-à-dire avoir
00:22:10un point de repère.
00:22:12Sachant qu'il vous dira, non, moi, je ne pourrais
00:22:14pas vous payer cela, et je vous déconseille
00:22:16d'aller devant les tribunaux. Pourquoi je vous déconseille
00:22:18d'aller devant les tribunaux ? Parce que même
00:22:20messieurs les juges et mesdames les juges
00:22:22vous disent souvent, parfois, il y a des contentieux
00:22:24qu'on pourrait éviter.
00:22:26Vous allez discuter avec votre boss
00:22:28en voyant avec lui un
00:22:30bon arrangement qui puisse l'arranger. C'est-à-dire que
00:22:32cette négociation doit être win-win.
00:22:34Moi, je vous déconseille d'aller devant le tribunal. Pourquoi ?
00:22:36Parce que les tribunaux vont vous écouter, vont écouter
00:22:38notre partie, ça prendra trois ans,
00:22:40quatre ans. Est-ce que vous avez le temps pour cela ?
00:22:42Par contre, vous avez deux mois devant vous,
00:22:44vous direz à votre boss, bon, écoutez,
00:22:46je préfère que
00:22:48les choses soient claires.
00:22:50Je comprends parfaitement qu'on puisse arrêter
00:22:52pour des considérations qui vous sont propres,
00:22:54parce que, moi, ça ne tient pas le coup,
00:22:56le télétravail, ça n'arrange pas. Il aurait pu vous dire,
00:22:58vous devez remonter sur tes toits. D'accord ?
00:23:00Par contre, voyez avec lui
00:23:02s'il peut y avoir un arrangement.
00:23:04Un arrangement qui puisse
00:23:06vous arranger.
00:23:08À partir de la base dont je vous ai parlé.
00:23:10Si cette personne
00:23:12vous dit, niet, alors vous lui direz,
00:23:14bon, écoutez, on va faire les choses
00:23:16de manière légale, vous n'avez plus
00:23:18besoin de moi, vous m'envoyez une lettre
00:23:20en me disant, bon, au revoir ou bien
00:23:22plutôt adieu. Moi, je n'aime pas
00:23:24ce genre de séparation, ça n'arrange personne.
00:23:26D'accord ? Et autant,
00:23:28vous avez une idée, vous vous dites, bon, voilà,
00:23:30je n'ai plus le choix, j'ai essayé de trouver une solution
00:23:32tout en sachant que ce qui vous proposera
00:23:34peut-être, ça sera du 70% par rapport
00:23:36au point de départ.
00:23:38D'accord ?
00:23:40Et avoir une lettre de recommandation
00:23:42entre guillemets, avoir votre certificat de travail
00:23:44et vous éviter
00:23:46quand vous allez chercher du boulot
00:23:48cette question, le pourquoi
00:23:50et le comment, et je vais
00:23:52appeler X, il m'a dit que, et tu lui as dit,
00:23:54je préfère que vous vous quittiez
00:23:56en bon terme.
00:23:58C'est la meilleure solution,
00:24:00je crois que
00:24:02tu viens de résumer, effectivement,
00:24:04l'ensemble des éléments qu'il s'agit de prendre en considération
00:24:06dans une situation similaire.
00:24:08Bon, on a fait un petit pas de côté, ce n'est pas interdit.
00:24:10Tu souhaites...
00:24:12Oui, Madame Raja, donc, attention.
00:24:14Alors, si... Elle est toujours avec nous ?
00:24:16Elle écoute toujours ? Elle est toujours en ligne
00:24:18avec nous ? Alors,
00:24:20parfois, vous allez peut-être me dire
00:24:22non, non, vous savez, M. Sarhani, je n'ai pas envie
00:24:24de discuter avec lui, peut-être parce qu'il y a des choses.
00:24:26Essayez de trouver quelqu'un
00:24:28qui a l'écoute du boss
00:24:30et qui peut être médiateur.
00:24:32Généralement, ce sont les délégués du personnel,
00:24:34si c'est une entreprise dans laquelle il y a des délégués du personnel
00:24:36ou des délégués syndicaux.
00:24:38Généralement, c'est le DRH quand il a une certaine
00:24:40marge d'autonomie.
00:24:42Vous essayez de faire comprendre, parce que
00:24:44si vous me dites non en face
00:24:46et moi, si je suis quelqu'un de tordu,
00:24:48je vais dire, non, arrêtez, non, là, qu'est-ce qu'il raconte ?
00:24:50Je préfère que
00:24:52ça soit
00:24:54une autre personne qui a l'écoute du
00:24:56patron, par exemple,
00:24:58qui expose votre cas
00:25:00et qui puisse être un bon intermédiaire.
00:25:02Et je préfère, je préfère, je préfère
00:25:04une séparation à l'amiable
00:25:06qui soit extraordinaire.
00:25:08Voilà.
00:25:10Oui, parce qu'effectivement, des fois, les consultations
00:25:12poursuivent ceux qui souhaitent par la suite
00:25:14retrouver du travail.
00:25:16Nous avons fait un petit pas de côté.
00:25:18Je le disais, ce n'est pas interdit.
00:25:20Nous parlons également du monde du travail.
00:25:22La question du leadership, c'est ce qui nous intéresse
00:25:24ce matin. Alors,
00:25:26je te voyais, Meryem El Helou,
00:25:28et c'est difficile de faire des transitions,
00:25:30rebondir sur ce que disait avant, effectivement,
00:25:32l'intervention de l'auditrice, Alice El Hani,
00:25:34sur la nécessité,
00:25:36en l'occurrence, de cultiver certaines
00:25:38des qualités pour bien
00:25:40exercer, en l'occurrence, ces fonctions
00:25:42de leader.
00:25:44Et elles peuvent être diverses dans l'entreprise
00:25:46à différentes échelles. Meryem El Helou.
00:25:48Oui, alors,
00:25:50moi, je disais, je parlais des attributs du leader.
00:25:52On pouvait parler des qualités du leader
00:25:54un peu plus tôt. Et il y a
00:25:56des choses qui s'apprennent, il y a des choses qui ne s'apprennent pas.
00:25:58Alors, récemment,
00:26:00j'ai eu affaire
00:26:02à des histoires de trahison
00:26:04dans l'entreprise, des trahisons de la parole
00:26:06donnée, des trahisons de l'engagement donné.
00:26:08Et ça, typiquement,
00:26:10un leader, si on parle
00:26:12de confiance, si on parle d'intégrité,
00:26:14doit faire
00:26:16de moins en moins de choses qui
00:26:18peuvent rester dans son sillage, si tu veux.
00:26:20Aujourd'hui, quand on entend
00:26:22parler de leadership positif ou
00:26:24de leadership inspirant, en général,
00:26:26ce sont des personnes who walk the talk.
00:26:28Typiquement, ce sont des personnes
00:26:30qui font ce qu'ils disent, qui respectent
00:26:32leurs engagements, qui respectent une forme
00:26:34de déontologie et inspirent les autres à faire
00:26:36d'eux-mêmes.
00:26:38Il y a aussi une qualité essentielle,
00:26:40je pense, dans le leadership
00:26:42aujourd'hui, c'est de pouvoir maîtriser ses nerfs et rester
00:26:44zen. Moi, je pense que les gens
00:26:46respectent
00:26:48beaucoup les personnes qui savent
00:26:50rester zen dans des situations
00:26:52difficiles ou dans des situations compliquées.
00:26:54Rester zen, c'est
00:26:56véritablement faire preuve d'une forme d'écoute
00:26:58active. Vous savez, dans le monde
00:27:00d'entreprise dans lequel je vis
00:27:02quotidiennement, il y a des contradicteurs,
00:27:04il y a des opposants, il y a de la gestion de
00:27:06conflits, il y a des malentendus, etc.
00:27:08Ce n'est pas toujours des environnements
00:27:10où tout roule, où tout coule de source,
00:27:12si vous voulez. On doit arracher des
00:27:14négociations, on doit discuter
00:27:16avec de la pression de temps, de la pression
00:27:18d'objectifs, etc. Et j'observe
00:27:20que les gens qui s'en sortent le mieux
00:27:22sont des gens qui ont une forme de
00:27:24zenitude. De maîtrise
00:27:26de soi. De maîtrise de soi. C'est ce que disaient les
00:27:28anciens. D'autorégulation
00:27:30et c'est essentiel parce que
00:27:32ça permet, si vous voulez,
00:27:34de dégager
00:27:36cette force et cette humilité nécessaire
00:27:38à ce que les autres vous fassent confiance.
00:27:40Alors ça n'exclut pas de donner
00:27:42des coups de poing si nécessaire.
00:27:44Zenitude. Peut-être zenitude
00:27:46à 70-80% du temps.
00:27:48Pourquoi ? Pour prendre des décisions.
00:27:50Parce que ce qu'on n'a pas encore dit dans ce débat,
00:27:52c'est qu'un leader doit prendre aussi
00:27:54beaucoup de décisions. Énormément de
00:27:56décisions et doit encourager les autres à faire
00:27:58d'eux-mêmes. Mais un leader, pour se faire
00:28:00respecter de temps à autre,
00:28:02il doit avoir un bon coup droit.
00:28:04Il doit avoir un bon
00:28:06revers et il doit aussi savoir donner
00:28:08des coups de poing pour quelles raisons ?
00:28:10Parce qu'il y a différents types d'individus en face.
00:28:12Il y en a qui vous respectent pour votre intégrité,
00:28:14votre déontologie et votre sens de la
00:28:16maturité et de la zenitude
00:28:18parce que vous ne vous en portez pas facilement.
00:28:20C'est quelqu'un qui crie
00:28:22à tout va. On va dire qu'il est psychopathe,
00:28:24il est psychotique, il est
00:28:26nerveux. Et nerveux, en général, quand on
00:28:28dit de quelqu'un qui est nerveux, ça veut dire que
00:28:30rapidement, il s'emporte.
00:28:32Mais on va respecter aussi des gens
00:28:34qui savent aussi donner des coups de poing.
00:28:36C'est-à-dire qu'ils ne se laissent pas faire,
00:28:38ne se laissent pas empiéter sur leur territoire
00:28:40et ne laissent pas les autres aussi
00:28:42leur manquer de respect. Donc un bon leader,
00:28:44c'est aussi cet équilibre entre les deux.
00:28:46Il y a une fameuse expression
00:28:48humaine de faire
00:28:50dans un gant de velours.
00:28:52Complètement, on n'oublie pas aussi une chose
00:28:54à Badr, c'est qu'un leader,
00:28:56même s'il ne met pas la main
00:28:58dans l'opérationnel,
00:29:00souvent, il doit pousser
00:29:02les autres, non seulement à mettre la main
00:29:04sur l'opérationnel, mais à réussir leur objectif.
00:29:06Un directeur général ou un directeur
00:29:08de pôle ou un manager d'équipe,
00:29:10quand le manager est un bon leader,
00:29:12ce n'est pas toujours lui qui fait les tâches.
00:29:14Mais il doit s'assurer que les tâches soient bien faites,
00:29:16au moment voulu et à 100% d'atteinte
00:29:18de l'objectif, sinon à 120%.
00:29:20Donc il y a quand même ce côté-là.
00:29:22Je fais confiance, j'autonomise,
00:29:24je responsabilise, mais aussi je développe
00:29:26le courage des autres. Et cette dimension
00:29:28de courage, on doit en parler, parce que
00:29:30tout ne coule pas de source. Le courage des autres
00:29:32à s'assumer, à franchir
00:29:34des capes difficiles et à réaliser des objectifs.
00:29:36Bon,
00:29:38je crois qu'on essaie d'avoir un peu
00:29:40d'unité dans la thématique du jour
00:29:42et c'est vrai que des fois, on peut
00:29:44se permettre quelques écarts et j'avis
00:29:46toujours les auditeurs à faire part de
00:29:48leur témoignage, de leur expérience.
00:29:50On va reprogrammer les thématiques
00:29:52sur, en l'occurrence, les licenciements
00:29:54dans de prochaines émissions.
00:29:56On aura l'occasion davantage
00:29:58d'aborder ces questions-là.
00:30:00Quant à nous, nous sommes tenus
00:30:02non seulement par la programmation,
00:30:04mais également par le respect des horaires.
00:30:06On va profiter de l'instant
00:30:08musique sur notre antenne,
00:30:10avec nos invités, avec les auditeurs,
00:30:12probablement, et on va continuer notre émission
00:30:14dans quelques instants. Et ceux qui souhaitent participer
00:30:16au débat, vous faire entendre des avis
00:30:18ou poser des questions, vous pourrez nous joindre
00:30:20jusqu'à midi, et c'est au 05 22 95
00:30:2236 70 ou 80.
00:30:24Et avec nos deux invités,
00:30:26à droite, nous sommes avec
00:30:28Ali Salhani, qui est directeur général de la
00:30:30Société de Recrutement, J'espère Service.
00:30:32Et à gauche, nous sommes avec
00:30:34Mbadi Mhlou, qui est business coach
00:30:36et qui est en charge de la
00:30:38communication, chez Compétences Plus
00:30:40ce matin. Nous parlions
00:30:42des attributs du leader
00:30:44et reste à savoir,
00:30:46pour nos invités, mais aussi pour ceux qui
00:30:48nous écoutent, quelles sont
00:30:50les qualités. On peut avoir des qualités naturelles
00:30:52pour exercer son leadership
00:30:54au sein des équipes, à différents
00:30:56stades, mais il n'est pas impossible
00:30:58de commettre l'erreur. Et j'ai entendu le mot de
00:31:00disons, le mot possible d'incohérence
00:31:02qui peut effectivement
00:31:04mettre en
00:31:06difficulté ceux qui
00:31:08en l'occurrence sont en charge
00:31:10d'entraîner les équipes d'un point
00:31:12A à un point B, qui est la fonction
00:31:14principale du leader
00:31:16et pour reprendre ton expression Ali Salhani,
00:31:18les mener à bon port. Et de
00:31:20ce point de vue, nous parlions
00:31:22des qualités, positivement, mais quelles sont
00:31:24en effet les erreurs qu'on peut commettre
00:31:26et qui peuvent mettre en difficulté
00:31:28effectivement, quelqu'un qui
00:31:30est en fonction d'exercer
00:31:32une autorité sur ses équipes et qui peut
00:31:34en l'occurrence faire des pas
00:31:36de côté, voire des erreurs, Ali Salhani.
00:31:38Je risque de vous étonner, mais bon,
00:31:40à tous les leaders ou ceux qui pensent
00:31:42être des leaders qui nous écoutent, je dirais
00:31:44il y a une erreur fondamentale
00:31:46que vous faites.
00:31:48On va se dire que vous êtes de bons leaders.
00:31:50C'est que vous ne savez pas récompenser.
00:31:52Vous ne savez pas
00:31:54récompenser. Récompenser, oui, d'accord,
00:31:56c'est vrai, tu es bon, il y a le respect,
00:31:58tout ce que tu veux, mais également,
00:32:00fécundièrement
00:32:02parlant, ça on le dit rarement,
00:32:04parce que dès qu'on parle d'argent, les gens vous disent
00:32:06non, non, oui, l'entreprise
00:32:08va très bien, il faut bien
00:32:10rémunérer les gens et
00:32:12bien sûr bien récompenser
00:32:14tout en étant vraiment pragmatique
00:32:16dans sa manière de faire, parce que c'est
00:32:18très important. Vous pouvez avoir toutes les qualités
00:32:20que vous voulez, toutes les qualités, c'est très très
00:32:22bien. Mais quand on se
00:32:24dit que l'entreprise a fait du très très bon chiffre
00:32:26et que, pour reprendre ce que disait
00:32:28Meriem, c'est-à-dire que les gens d'opération
00:32:30font du bon travail, parce que c'est vrai, c'est
00:32:32les équipes qui travaillent. D'accord, le
00:32:34bonhomme est là, c'est un bon leader,
00:32:36il les mène à bon port, mais c'est eux qui font
00:32:38le travail. Et là, vous dites
00:32:40les amis, venez
00:32:42voilà,
00:32:44de bonnes récompenses, c'est pas comme ça
00:32:46que ça se fait, je caricature entre guillemets,
00:32:48et pourquoi ? Parce que les gens n'oublient
00:32:50jamais cela. Et quand je dis n'oublie jamais cela,
00:32:52nous avons un opérateur télécom,
00:32:54il y avait un Marocain, qui était membre
00:32:56du Comex, quand ce...
00:32:58cet opérateur
00:33:00télécom est venu au Maroc, entre guillemets,
00:33:02donc vous avez compris à qui il s'agit,
00:33:04et toutes les personnes que j'avais rencontrées
00:33:06et qui
00:33:08ont travaillé sous la coupe de ce
00:33:10bonhomme-là, je
00:33:12te promets, je n'oublierai jamais
00:33:14le terme, c'est un
00:33:16véritable leader. Comment ? C'est
00:33:18mener les équipes, mais également
00:33:20il ne sait pas uniquement
00:33:22mettre la main à la pâte, il prend,
00:33:24il sait faire fonctionner
00:33:26son chéquier, entre guillemets, le chéquier de l'entreprise,
00:33:28c'est-à-dire qu'il récompense les gens, et les gens
00:33:30ont fait beaucoup d'argent, entre guillemets, et cela
00:33:32les gens ne l'oublient pas. Parce que restons
00:33:34pragmatiques, que les gens qui nous
00:33:36écoutent, parce que parfois quand vous discutez avec quelqu'un,
00:33:38il vous dit
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00:37:32Le côté zen ne signifie pas qu'on se laisse faire ou que tout passe mais des fois, subtilement,
00:37:39nous pouvons dire un mot, une phrase, qui signifie aux autres membres d'un comité
00:37:44de direction, aux autres membres d'un comité ou ceux qui s'amusent un petit peu à jouer
00:37:48de notre autorité, que ce soit nos équipes ou nos pairs, qu'il ne faut pas jouer sur
00:37:53ce terrain-là parce que ce terrain-là est dangereux.
00:37:55Et on ne bouge pas un stylo, on ne crie pas, on ne va pas au combat.
00:37:59Alors bien sûr, aujourd'hui, j'emprunte la métaphore du gorille du monde animal,
00:38:04mais ça montre quoi ? Ça montre aussi que les rapports de force ou de leadership se
00:38:09jouent souvent dans la dissuasion, c'est-à-dire qu'on peut accumuler une sorte de force
00:38:14paisible et stable.
00:38:15Oui, la force tranquille, c'était un slogan de campagne politique, exactement, mais ça
00:38:22signifie qu'on a des munitions, ça signifie qu'on a des compétences, ça signifie peut-être
00:38:27qu'on a des réseaux, des soutiens, etc.
00:38:29Et ça nous empêche de gâcher notre énergie pour rien, parce que, n'oubliez pas quelque
00:38:34chose de fondamental, un très bon leader doit consacrer du temps au développement
00:38:38d'autres leaders dans l'organisation.
00:38:40C'est pour ça que je parlais de tempérance, de patience, de compassion, etc., c'est très
00:38:45important.
00:38:46Bon, ce sera effectivement peut-être notre mot de conclusion pour cette première heure.
00:38:51Et fort heureusement, la conversation va se poursuivre dans cette émission, nous allons
00:38:55rester à l'antenne jusqu'à midi, mais ce sera après le flash d'informations qui
00:38:58nous est présenté traditionnellement à 11h par Mourad Babar.
00:39:01Et nous sommes ensemble encore pour une heure d'émission à consacrer à notre thématique
00:39:06avec nos deux invités, Ali Salhani et Mbremi Hilo.
00:39:08Alors il s'agit pour nous non pas de trancher une question à laquelle il est difficile
00:39:13effectivement d'apporter une réponse définitive, mais on apporte des éclairages autant que
00:39:17faire se peut ce matin.
00:39:19La question du leadership, est-ce un aspect naturel ? Est-ce un aspect à parfaire ? Est-ce
00:39:25un aspect effectivement qui, en l'occurrence, mérite à être développé, à être appris ?
00:39:33Est-ce que ça fait l'objet d'un apprentissage pour le coup ? Et il y avait effectivement
00:39:38des éléments de réponse dans le monde du sport, peut-être dans le monde animal comme
00:39:42on a pu l'entendre avec Mbremi Hilo, les faux pas qui font qu'on peut, y compris lorsqu'on
00:39:48a des qualités ou des compétences pour entraîner derrière soi des personnes, qui peuvent parfois
00:39:54effectivement nous mettre en difficulté.
00:39:56Mbremi Hilo ne peut pas récompenser ses équipes, ça on a entendu, mais peut-être symboliquement
00:40:02ou en termes de rémunération, y a-t-il d'autres éléments qui peuvent faire défaut aux leaders ?
00:40:08Oui, effectivement, on l'entend et on le voit dans les entreprises qu'on accompagne
00:40:11tous les jours.
00:40:12On a pu reprocher à certains dirigeants de manquer de courage pour défendre leurs équipes.
00:40:17On le disait pendant la période des négociations salariales, des revalorisations salariales,
00:40:21la distribution des primes, notamment lorsque les années étaient bonnes, etc.
00:40:25Ou dans la promotion de certaines personnes pour des carrières encore plus intéressantes.
00:40:30On disait que ces leaders-là, ces personnes-là manquaient de courage.
00:40:33Un leader qui manque de courage, pour moi, c'est antinomique.
00:40:36Un leader doit être courageux.
00:40:37Et des fois, justement, défendre des personnes fait preuve d'une forme de courage émotionnel
00:40:42forte, notamment quand quelqu'un attaque vos équipes, vous ne pouvez pas rester silencieux.
00:40:47Notamment si ce n'est pas mérité, vous voyez ?
00:40:49Donc, oui, un très grand faux pas, c'est de rester silencieux quand on est en entreprise
00:40:54face à des situations d'injustice ou d'inéquité, que ce soit salariale ou autre.
00:40:59Après, bon, moi, j'ai parlé d'incohérence.
00:41:01Effectivement, un leader qui dit aujourd'hui quelque chose et demain autre chose et après
00:41:05demain autre chose, on va dire qu'il est incohérent, donc personne n'a envie de suivre
00:41:09des gens incohérents.
00:41:10Il y a aussi le manque d'empathie aujourd'hui, qui est considéré comme quelque chose de
00:41:15très négatif.
00:41:16Je ne sais pas si tu avais lu un livre sur comment les dauphins dirigent pour parler
00:41:22d'intelligence émotionnelle, mais typiquement, on n'a plus envie, en tout cas la génération
00:41:28des aides et des millenials n'ont plus envie d'avoir affaire à des requins en entreprise.
00:41:32Les requins dirigent par la force et le résultat, oui, et ça se passe très bien en général
00:41:37pour eux jusqu'au jour où ça se passe mal.
00:41:38Je m'explique.
00:41:39Pourquoi ? Je m'explique.
00:41:40Ils posent des dilemmes absolus aux directeurs de ressources humaines, aux directions de
00:41:44ressources humaines, parce que quelqu'un qui est bon en résultat, mais qui est un
00:41:49enfer à vivre pour ses collègues, ses équipes, qui est haï par les gens et on ne sait pas
00:41:54comment le gérer.
00:41:55En fait, littéralement, des fois, on nous appelle pour nous dire s'il vous plaît,
00:41:58on a un sujet.
00:41:59En général, c'est quelqu'un de très bon, mais de très difficile en même temps.
00:42:02Et ça arrive plus souvent qu'on le pense.
00:42:04Ces gens-là, en général, se font coacher dans les organisations, bien ou mal, avec
00:42:09des résultats ou sans résultats, ça dépendra de leur niveau de conscience de soi pour se
00:42:15dire on a besoin d'être coaché sur ça.
00:42:17On est bon, certes, mais on n'est pas bon partout et notamment on fait de la casse.
00:42:20En fait, on essaie de les coacher.
00:42:21Pourquoi faire ? Pour les rendre plus aimables, plus appréciés de leur équipe ? Pour les
00:42:24rendre plus gentils, plus aimables, plus empathiques.
00:42:27Est-ce qu'on est parveilleurs ? Pas toujours.
00:42:29Pas toujours.
00:42:30Et je le dis honnêtement.
00:42:31Pour quelles raisons ? Pour quelles raisons on n'y arrive pas toujours ? Pour la simple
00:42:34et bonne raison qu'on a besoin de gens qui soient ouverts au changement, qui soient
00:42:39ouverts à la remise en question, qui n'aient pas un égo démesuré.
00:42:42Et je le dis que ça pose un dilemme nos directions de capital humain.
00:42:45Pourquoi ? Parce qu'on a envie de les garder.
00:42:47Vous savez, ils sont bons, ils apportent de la valeur à l'entreprise, de la valeur
00:42:51financière, de la valeur économique.
00:42:53Mais ils créent tellement de démissions, de turnover, de démotivation, de burn-out,
00:42:57de tout ce qu'on veut.
00:42:58Ce n'est pas tout en même temps, bien évidemment, qu'il y a des sujets.
00:43:01Certains sont cumulables.
00:43:02Qu'on se dit comment faire ? Comment faire pour le garder, mais qu'en même temps, il
00:43:07ne soit pas un parfait dictateur ou une parfaite dictatrice avec ses équipes ? Donc ça, c'est
00:43:11des erreurs courantes dans lesquelles on tombe, pas seulement au Maroc, on le voit, on le
00:43:15voit partout.
00:43:16Et comme on a besoin de résoudre des problèmes en organisation, vous savez, on paie les gens
00:43:21pour résoudre des problèmes, pas pour en rajouter.
00:43:23C'est pour ça qu'il y a ce sujet-là dans le leadership qui se pose.
00:43:27Comment on fait avec des leaders bons techniquement, mais pas bons humainement ?
00:43:31Oui, ça, c'est effectivement peut-être même une thématique à part entière, Marie
00:43:36D'ailleurs, je voyais Alice Elhani qui souhaitait réagir.
00:43:41Je peux simplement rajouter peut-être d'un mot.
00:43:43Il y a ceux qui ont des capacités naturelles pour entraîner et qui savent effectivement
00:43:47produire ou avoir des résultats.
00:43:50Mais il y a toujours, il y a parfois pour chaque archétype, une face sombre, une face
00:43:55lumineuse et une face sombre.
00:43:57Et effectivement, quand on exerce de l'autorité, il y a une façon qui la rend naturelle et
00:44:02parfois il y a des excès pour celui qui est en charge, effectivement, la responsabilité
00:44:07de prendre des décisions, qui peut le pousser à des extrémités qui le rendent parfois
00:44:12détesté par ses propres équipes.
00:44:14Alice Elhani ?
00:44:15Ecoute, l'équation, elle est simple.
00:44:17Leader ou bien meneur d'hommes ou bien directeur général ou je ne sais quoi d'autre.
00:44:21Vous avez de très bonnes équipes.
00:44:22Vous ne pouvez faire que du bon travail.
00:44:25Vous avez des équipes qui ne correspondent pas à ce que vous souhaitez.
00:44:29Il y a l'air et la manière, comme je le disais tout à l'heure à Hajar, on se sépare et
00:44:34on recrute ceux, on ne recrute pas des clones, on recrute des gens qui vont accompagner les
00:44:40objectifs de l'entreprise.
00:44:42Mais par contre, il y a un message que je voudrais délivrer à tous nos cadres supérieurs
00:44:46ou dirigeants. Vous savez, cette histoire de c'est un tueur que l'on entend un peu en
00:44:51Europe ou aux Etats-Unis, ça, ça ne se pratique pas au Maroc.
00:44:54Ça, il faut oublier.
00:44:56Pourquoi ? Tout simplement, en Europe ou aux Etats-Unis, vous pouvez avoir un tueur dans
00:45:00l'entreprise. Les gens, pour eux, ils savent faire la part entre ce qui est subjectif et
00:45:05objectif, ce qui est personnel et professionnel.
00:45:08Là, nous, on mélange tout.
00:45:09Ce n'est pas un défaut, mais bon, on est comme ça, on est câblé comme ça.
00:45:13Un incident italien, je ne sais pas ce que ça veut dire professionnel, personnel.
00:45:16Il a atteint, il a atteint de ma dignité.
00:45:19Ça, on l'entend souvent. Par contre, mon message à ces gens là, faites très attention.
00:45:24Maintenant, c'est le recruteur qui parle.
00:45:26Effectivement, rappelez-vous, je vous avais donné cet exemple d'entreprise chinoise,
00:45:31japonaise qui refusait de recruter une excellente directrice machin, tout ce que
00:45:37vous voulez, qui était numéro un.
00:45:39Nous avons reçu les félicitations qu'il fallait et tout simplement parce qu'elle avait
00:45:43un management directif.
00:45:44On nous a dit non, elle est excellente, mais on ne peut pas.
00:45:47On n'a pas besoin de manager directif.
00:45:48On n'a pas besoin de cela. Ça, c'est les Japonais.
00:45:51Là, au Maroc, par exemple, il faudrait éviter cela.
00:45:53Pourquoi ? Parce que, un, déjà, nous, en tant que recruteur ou chasseur de tête,
00:45:57quand on propose des gens, ça nous est maintes et maintes fois arrivé.
00:46:01Le soudeil, c'est qu'il faut qu'il soit devant toi quelqu'un qui est exécrable.
00:46:05Et même si c'est quelqu'un qui fait du chiffre de l'hamac, ils vous disent non,
00:46:10non, on n'a pas besoin de ça.
00:46:11Il a créé beaucoup plus de problèmes qu'il en a résolus.
00:46:15Et là, il faut faire très attention.
00:46:16C'est mon message que je donne souvent à ces dirigeants, entre guillemets, cas de
00:46:20supérieurs, entre guillemets.
00:46:23Vous avez des qualités techniques qui sont top du top.
00:46:27Les qualités comportementales, c'est ça le malheur, c'est le naturel.
00:46:30Il revient au galop.
00:46:33Passer un certain âge, vous savez, quand vous avez été éduqué de manière à être
00:46:38quelqu'un qui va être là pour diriger, pour faire ceci, pour faire cela.
00:46:41On ne sait pas ce qu'on fait, on ne sait pas ce qu'on fait.
00:46:44C'est très, très, très, très délicat à faire changer.
00:46:46C'est ce qu'elle m'a dit, qu'elle allait, sauf ce qui c'est tout ce que vous voulez.
00:46:50Parfois, il y a des gens.
00:46:51Est ce qu'il y a cette volonté de vouloir changer ?
00:46:53Et même s'ils veulent changer, et même s'ils veulent changer, est ce qu'ils sont
00:46:57prédisposés à accepter que de dire bon, j'ai tort ?
00:47:01Ce que j'entends également, c'est dans le cas qui vient d'être cité, la personne
00:47:06qui a de bons résultats, peut être ne sait-elle obtenir de bons résultats que dans
00:47:12les conditions qu'on a énoncées, c'est à dire en étant un peu tyrannique, en
00:47:16étant un peu préexigeante, mais des fois en dépassant les limites, en haussant la
00:47:21voie et ainsi de suite.
00:47:23Et donc, le dilemme qui va se poser à la personne, c'est effectivement, c'est
00:47:30des fois de se dire qu'en abandonnant un aspect de sa personnalité, est ce
00:47:37qu'effectivement, on ne va pas y perdre des deux côtés au niveau des résultats et
00:47:42au niveau, en l'occurrence, de l'estime qu'on a de soi-même.
00:47:48Mais justement, c'est pour ça qu'on parle de résistance au changement.
00:47:51La première résistance au changement, c'est quand quelqu'un nous dit qu'on doit
00:47:55renoncer à certaines mauvaises habitudes.
00:47:57On l'observe avec différentes consommations personnelles et professionnelles,
00:48:00différentes habitudes personnelles ou professionnelles.
00:48:03Les gens ont du mal à renoncer à leurs habitudes et les habitudes forgent le
00:48:07caractère et la personnalité.
00:48:08Donc, si quelqu'un avait eu l'habitude, je suis d'accord avec toi, de crier pour
00:48:12obtenir des résultats ou de faire peur à ses équipes ou de mettre la pression,
00:48:15etc. Il va se dire inconsciemment ou consciemment ou intuitivement.
00:48:19Si je renonce à ça, je renonce à mon pouvoir et personne n'a envie de renoncer
00:48:23à son pouvoir. Maintenant, quand est ce que les gens changent?
00:48:25C'est quand ils n'ont plus le choix.
00:48:27Quand est ce que les gens arrêtent de manger le sucre?
00:48:29C'est peut être une fois qu'ils ont rencontré leur médecin et qu'on leur dit
00:48:32leur taux de glycémie dans le sang est trop élevé.
00:48:35Malheureusement, beaucoup de gens se comportent comme ça.
00:48:37C'est véritablement quand ils sont au pied du mur, quand ils sont menacés par
00:48:41un avertissement, quand ils ont eu un entretien musclé avec une direction des
00:48:44ressources humaines qui leur impose de se ressaisir parce que les chiffres de
00:48:48démission chez eux ne cessent d'augmenter les cas, les certificats maladie, etc.
00:48:53Malheureusement, c'est à ce moment là qu'ils se disent OK, ça ne marche plus.
00:48:57Il va falloir se réinventer et changer de cap.
00:48:59Il y a un proverbe qui dit que j'aime beaucoup.
00:49:02Il faut tendre la voile selon le vent.
00:49:05Il faut tendre la voile pour les voiliers, pour ceux qui font du bateau selon le
00:49:08vent. On ne tend pas les voiles et la voile de la même manière selon que le
00:49:12vent est fort ou faible ou qu'il n'y ait pas de vent.
00:49:15Alors évidemment, ça, ça nous invite à quoi ?
00:49:17À se dire que la façon dont on pilote des bateaux ou des voiliers ou notre vie
00:49:22dépend aussi des conditions météo, de qui on a face à nous, de quels sont nos
00:49:26objectifs et les enjeux concours.
00:49:28Moi, je crois que les gens ne sont pas stupides.
00:49:30Évidemment que ceux qui ont exercé un leadership mal alpha qui est démodé
00:49:34aujourd'hui et à mes yeux, un leadership mal alpha, c'est ces gens là qui sont
00:49:38ces hommes là, en général, plus que des femmes qui sont, même si on trouve des
00:49:41femelles alpha aujourd'hui, qui sont dans des rôles exécutifs, qui ont des postes
00:49:46de direction, qui ont une habitude de conduire des projets avec des mains de
00:49:49fer, qui débordent tellement de confiance en eux qu'on dit qu'ils sont arrogants.
00:49:53Et là, je pense que tout le monde pense à au moins une personne de son entourage
00:49:56qui a ces caractéristiques là.
00:50:00Ceux là, vous savez quoi ?
00:50:01Ils respectent justement les gens qui ne s'écrasent pas devant eux.
00:50:04Ils respectent des gens qui s'affirment devant eux.
00:50:06Mais tous les salariés ne sont pas comme ça.
00:50:08On a tous eu un mal alpha comme boss.
00:50:10Moi, je m'en rappelle.
00:50:10Ce n'est pas la peine de citer les entreprises.
00:50:12Quand j'étais salarié, j'avais des boss mal alpha qui, véritablement, tordaient la
00:50:17main. On avait l'impression de faire un bras de fer à chaque fois avec eux, à
00:50:20chaque conversation et il fallait s'exécuter.
00:50:23Mais ces gens là ne respectaient ou ne considéraient des propositions que ceux
00:50:28des gens qui leur tenaient la tête des fois à leur risque.
00:50:32Effectivement, il y a une résistance au moins égale qui va s'exercer en retour.
00:50:39Et effectivement, ça crée un environnement de travail qui n'est pas fait pour tout
00:50:43le monde. C'est-à-dire que tout le monde n'est pas outillé, n'a pas été élevé
00:50:49dans un univers où la conflictualité était considérée comme étant la norme.
00:50:55Et donc, il y a peut-être cette question générationnelle à laquelle tu faisais
00:50:59référence tout à l'heure, Malim Lillo.
00:51:01Nous allons nous retrouver pour la suite de cette conversation, tout un chacun, même
00:51:06en nous écoutant, a pu visualiser des profils durant son expérience ou professionnelle
00:51:12ou personnelle. Et nous invitons, bien entendu, dans cette émission, toujours les
00:51:16auditeurs à l'échange. Vous pouvez nous contacter, émettre des avis, témoigner,
00:51:20poser des questions. Vous pouvez nous contacter jusqu'à midi et c'est au 05 22
00:51:2495 36 70 ou 80 sur le plateau.
00:51:29T'es fleur, t'es fleur.
00:51:30Mais oui, c'est effectivement une spécificité de nos invités.
00:51:34Alice Rhani, directeure générale de la Société de service et de recrutement.
00:51:40Et nous sommes avec Malim Lillo, qui est business coach et consultante en
00:51:42communication chez Compétences Plus.
00:51:45Nous parlons des qualités du leader.
00:51:48Ce sont des qualités innées ou des choses qui s'apprennent.
00:51:51Alors, nous parions effectivement de certaines façons qu'on a d'exercer son
00:51:56leadership qui, aujourd'hui, ont du mal à être acceptés.
00:52:01Et donc, il s'agit pour ceux qui ont ces qualités ou ce tempérament
00:52:05naturellement, peut être de les faire évoluer.
00:52:08Et la question de savoir si on obtient des résultats en désirant être sur la
00:52:13voie du changement, bon, est ce que c'est quelque chose qu'on peut réussir?
00:52:18Est ce que c'est une transition facile?
00:52:19Est ce que c'est un accompagnement possible?
00:52:22Alice Rhani me semblait dubitatif.
00:52:24C'est rare, c'est très rare.
00:52:26Très rare, surtout arrivé à un certain âge, c'est très rare de pouvoir faire
00:52:31changer une personne qui ne connaît que ce mode de management ou ce mode de
00:52:36management. Mais bon, laissez moi vous dire une chose.
00:52:40Je me rappelle dans une institution financière, quelqu'un était tyrannique
00:52:43financière, donc ce n'est pas comme on dit.
00:52:47Et il me dit un truc qui m'avait un peu offusqué.
00:52:50Il me disait Écoute, je sais que personne ne pourrait démissionner sans tout
00:52:54inscrire les deux dettes. Ils ont tous des traites et il commençait à me dire
00:52:59celui là, il a des traites, la maison, il a ses enfants qui sont à l'école
00:53:03américaine comme ça.
00:53:05Donc, je fais de ce que je veux.
00:53:06Donc, très mauvais leader.
00:53:07Ce n'est pas un leader. Pour moi, raisonné de cette manière, on n'est pas là pour
00:53:11faire la guerre. On est là pour faire du chiffre, parce que les gens ont tendance
00:53:13à s'oublier. L'entreprise, elle est là pour faire du chiffre, du chiffre de
00:53:17manière éthique. Appelez le comme vous voulez.
00:53:20Mais le résultat final, qu'est ce que vous faites comme chiffre?
00:53:23Un leader également doit être rentable entre guillemets pour son entreprise.
00:53:27Vous êtes le meilleur leader du monde, mais vous êtes nul au niveau des
00:53:29résultats. C'est n'importe qui vous attend.
00:53:32Donc là, il ne faut pas l'oublier.
00:53:33Alors que nos auditrices et nos auditeurs puissent mettre le lien avec ce que l'on
00:53:37dit lors de toutes les émissions.
00:53:38On avait parlé il y a trois ou quatre semaines du networking pour le leader.
00:53:42Bon, on va sauter à autre chose.
00:53:44Parfois, vous avez quatre personnes qui sont excellentes et ils choisissent l'une
00:53:48de ces quatre personnes.
00:53:50C'est peut être que c'est quelqu'un qui a un bon networking, qui sait se vendre.
00:53:53Ils sont tous égaux et qui jouent sur sa marque personnelle, etc, etc.
00:53:57Donc là, ne l'oublions pas.
00:53:59Par les qualités dont on avait parlé, il y a également cette histoire de.
00:54:03Il y a la couleur de la cravate.
00:54:04Oui, mon ami, oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:54:10C'était une boutade à l'origine.
00:54:12Il y a beaucoup de gens qui ont eu des postes.
00:54:13Honnêtement, on a eu des cas.
00:54:16Je ne suis pas au niveau du cabinet, à travers les discussions que nous avons avec
00:54:19des gens, parce qu'on ne va pas rester cloîtrés au niveau tout simplement avec ce
00:54:22qu'on fait avec nos clients. Mais bon, il y a des gens qui vous disent bon, voilà un
00:54:26tel ou un tel, un très, très bon, très, très bon réseau.
00:54:29Mais il y a la compétence à côté.
00:54:31Il y a tout ce que tu veux, toutes les qualités pour faire de lui un bon leader et
00:54:34d'autres non. C'est bon, c'est bon.
00:54:37Oui, bon, je parlais des croquis.
00:54:41Ce sont parfois des notes.
00:54:42Oui, oui, il faut bien prendre des notes et ça aussi.
00:54:47Je pense que même si l'habit ne fait pas le moine, c'est vrai qu'un leader doit
00:54:52être dans le souci de cohérence, concentré sur ce qu'il fait.
00:54:57C'est très important, d'où certainement la prise de notes.
00:55:01Tu sais, on n'est pas là pour dire aujourd'hui aux gens, aux auditeurs et
00:55:04auditrices ce qu'ils doivent faire, ce qu'ils doivent penser, comment ils doivent
00:55:07agir. Bien loin de là, peut être qu'on est juste là pour partager notre
00:55:11vécu, partager nos histoires, nos anecdotes et puis laisser la main.
00:55:16Vous savez, c'est ce que font les leaders aujourd'hui.
00:55:18Ils ne jouent pas à la place des joueurs sur le terrain.
00:55:20Quand Mourinho ou Guardiola coachent ces équipes, ils ne marquent pas à leur
00:55:23place. Ils leur laissent la main, l'autonomie, la responsabilité.
00:55:26À un moment donné, il peut leur parler de stratégie gagnante en fonction des
00:55:30équipes qu'ils ont en face, en fonction de l'enjeu, de la température, du stade
00:55:34dans lequel ils jouent, parce qu'on sait que l'environnement joue un rôle très
00:55:37important, qu'on soit, qu'on joue à domicile ou qu'on ne joue pas à domicile.
00:55:40Le mental n'est pas le même.
00:55:42Et là aussi, j'invite juste les personnes qui nous écoutent à réfléchir sur leur
00:55:46flexibilité en tant que leader actuel reconnu ou leader en devenir.
00:55:51Il y a beaucoup de gens qui me posent la question, même dans les étudiants que
00:55:54j'ai accompagnés. Ils me disent mais Madame, on n'est pas, on ne va jamais être
00:55:59leader, on est trop timide, on est trop introverti, on ne sait pas très bien
00:56:03parler, etc. C'est pour ça que j'invite vraiment tout un chacun à se dire que
00:56:07Barack Obama, à ses débuts en tant qu'ancien président américain, ne savait
00:56:11pas parler à ses débuts et a pris des cours de communication en même temps que
00:56:15ses études en droit à l'université l'ont entraîné pour devenir un grand
00:56:20communicant. Parce qu'on sait que les avocats parlent bien en général, mais
00:56:23pourquoi ? Parce qu'ils font aussi beaucoup de plaidoiries, ils s'entraînent.
00:56:26Mais peut-être.
00:56:27Il y a des choses sur le travail, la discipline et croire en soi.
00:56:31Voilà, c'est véritablement fondamental.
00:56:33Je reviens à cette notion de confiance en soi, parce qu'effectivement, on ne peut
00:56:36pas inspirer confiance.
00:56:38On ne peut pas tirer les gens vers le haut.
00:56:40On ne peut pas fédérer les gens, on ne peut pas les guider, on ne peut pas les
00:56:42influencer. Si nous-mêmes, on ne se dit pas, moi, j'ai
00:56:46finalement des choses à apporter à ce groupe-là d'individus ou de groupes de
00:56:49personnes. Donc, c'est véritablement ça, pour moi, un leadership qui se partage.
00:56:54On devient plus facilement tyrannique qu'on a tendance à imaginer
00:56:58qu'on ne pourrait pas, effectivement, fédérer naturellement.
00:57:02Si on a le désir de diriger et que spontanément, on imagine
00:57:07des résistances ou qu'on s'imagine une incapacité à y parvenir naturellement,
00:57:11on a tendance à tordre la main aux personnes avec lesquelles
00:57:16on travaille. C'est ça, la difficulté.
00:57:19Mais je tiens juste à dire que, pour conclure sur cette partie-là,
00:57:23je salue une organisation qui fait cette semaine ce qu'on appelle une semaine de
00:57:26bien-être et de bonheur au travail.
00:57:28C'est une organisation parmi les plus performantes dans notre pays, mais
00:57:32qui pousse évidemment ses salariés et ses employés à donner le meilleur d'eux-mêmes
00:57:37au quotidien, mais qui tenait à les sensibiliser, qu'il fait depuis des années,
00:57:40une fois par an, pour partager des bonnes pratiques pour être performant,
00:57:44tout en étant bien dans ses pompes au travail.
00:57:46En tout cas, elle n'a pas peur du défi, parce que l'origine du mot travail,
00:57:50c'est « tripalium », un instrument de torture dans l'origine latine.
00:57:55On va céder la parole à quelqu'un qui est au travail, mais qui aura bientôt
00:57:58terminé sa tâche en nous déliant à les actualités du jour.
00:58:01C'est Karim Droneh qu'on va écouter quand on va se retrouver pour la dernière
00:58:05demi-heure de notre émission, durant laquelle tout un chacun qui voudrait
00:58:08participer, faire entendre une voix, un avis, une question, vous pouvez nous
00:58:11contacter au 05 22 95 36 70 ou 80.
00:58:15Nous sommes avec deux invités sur le plateau
00:58:20pour converser d'une thématique
00:58:24qui nous intéresse spécifiquement.
00:58:26Le leadership est-il une qualité innée ou un savoir à acquérir ?
00:58:31Alors, c'est sur ce deuxième aspect que, effectivement,
00:58:34nous nous intéressions avant les informations.
00:58:37Nous étions et nous sommes toujours avec Ali Salhani, qui est consultant,
00:58:40qui est directeur général au niveau d'une société de recrutement,
00:58:44j'espère service, mais qui est business coach et consultante en communication.
00:58:48J'ai compétences plus.
00:58:49Et il s'agissait pour nous d'essayer de savoir, effectivement,
00:58:54quelles étaient des fois les qualités qu'il s'agissait de cultiver en tant que leader.
00:58:58Je sais que, Ali Salhani, tu souhaitais réagir par rapport à ce qui était dit avant.
00:59:03Non, non, par rapport à un mot qu'on a utilisé au départ, émulation.
00:59:06D'ailleurs, ça n'a échappé à personne.
00:59:09Bon, on va parler un peu de la fonction publique.
00:59:11D'accord, ça n'a échappé à personne.
00:59:13Il y a deux ou trois semaines, quand M.
00:59:16Aytalb, le ministre de la Santé, quittait son poste.
00:59:20Tout le personnel sort pour lui faire la cola.
00:59:26J'ai posé une question à quelqu'un, il m'a dit oui, c'était un véritable leader.
00:59:29Je le connais ni d'Avni d'Adam,
00:59:32et ça, j'avais aimé parce qu'il n'a rien à donner à la fonction publique.
00:59:36Les augmentations, tu sais comment ça se passe.
00:59:38Ce n'est pas lui de faire ces augmentations ou quoi que ce soit.
00:59:41Et je pense que là, je me suis dit tiens, il y a de l'émulation.
00:59:46Les gens le respectent beaucoup.
00:59:47Il a fait du bon travail.
00:59:49Peut-être que dans le subconscient des Marocains, il fait penser à Covid,
00:59:53mais bon, au sens positif, pas négatif du terme.
00:59:56Mais j'ai vu ce personnel-là qui sort, qui l'embrasse,
00:59:59les acolades, oubslamalik, ouesfralik, même les youyou des personnes.
01:00:05Honnêtement, et là, j'ai posé des questions.
01:00:07Il m'a dit non, non, c'était sincère.
01:00:09Et je me suis dit, c'est fantastique, il n'a rien leur à donner.
01:00:11C'est le ministre, il est là, il va partir un jour.
01:00:13Et le seul fait d'avoir fait ça, bien sûr, il y en a d'autres,
01:00:15mais je garde cette image.
01:00:17Et je me suis dit, bon, à part ce qu'on a dit tout à l'heure,
01:00:20ça va récompenser tout ce que vous voulez, etc., etc., etc.
01:00:24Il y a un petit plus.
01:00:25Mais il y a une chose, pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure,
01:00:30le tyrannique, le Hada.
01:00:32Je crois qu'aujourd'hui, le seul objectif, c'est de faire du chiffre,
01:00:35de le faire de manière éthique et tout en respectant les personnes qu'il faut.
01:00:41Ce que j'entends, c'est que sans les dégâts collatéraux,
01:00:43puisqu'un jour, on en sera comptable.
01:00:46Et crois-moi, et là, ce n'est pas uniquement pour le Maroc.
01:00:49C'est quelque chose, effectivement, qu'on peut constater un peu partout.
01:00:55Il y a un auditeur qui souhaite prendre la parole avec nous.
01:00:57On m'indique qu'il nous contacte de Rabat.
01:01:01Amine, qui est avec nous à l'instant même.
01:01:04On est à votre écoute, si Amine.
01:01:06– Oui, bonjour Ossidi, c'est de Casablanca.
01:01:08– De Casablanca, on rectifie.
01:01:10– Merci pour votre émission et votre sujet, il m'interpelle directement.
01:01:17Je me suis beaucoup penché sur la question du leadership.
01:01:22Et j'ai essayé un peu de ramener un peu le modèle
01:01:25qu'on a pris dans les livres,
01:01:27le modèle américain principalement et anglophone,
01:01:30et de le calquer sur le modèle marocain.
01:01:32Mais ça ne marche pas du tout.
01:01:35Quand je me suis penché sur la sociologie des organisations marocaines,
01:01:38j'ai le mot leadership.
01:01:40La kichna n'existe pas dans la sociologie des organisations,
01:01:42mais c'est une création des compagnies mondiales.
01:01:47Concernant les creusiers, ils parlent des zones de l'insertie sud-augrienne,
01:01:51principalement les zones qui réussissent dans le management
01:01:55d'une manière générale ceux qui maîtrisent la zone d'incertitude.
01:01:59Wittmarth, est-ce que vraiment les cabinets de recrutement
01:02:03cherchent des personnes qui maîtrisent les rouages
01:02:07ou là qui adoptent des profils calqués du modèle américain,
01:02:12du modèle c'est quelqu'un, qui communiquent, etc.
01:02:15Mais on voit que ça ne marche pas dans les grandes organisations.
01:02:18Mais on a besoin des personnes qui ont un capital social très soudé,
01:02:22très fort, qui ont la connaissance.
01:02:24– D'après votre expérience, qu'est-ce qui fait que la greffe ne marche pas
01:02:30ou que ce terme ne vous semble pas très adéquat
01:02:35ou conforme à la réalité que nous vivons au Maroc, si Amine ?
01:02:39– Oui, effectivement, parce qu'il y a une certaine contradiction,
01:02:44ou bien une orthodoxie, par exemple, les livres de les écoles
01:02:50qui confirment le modèle du leadership,
01:02:54alors que quand on parle de la sociologie d'organisation,
01:02:56on trouve beaucoup plus de stratégie des acteurs.
01:02:59Donc, au niveau de la sociologie d'organisation,
01:03:04on s'en fiche vraiment des qualités des personnes,
01:03:07comme on le décrit par exemple, quelqu'un qui fait accolade,
01:03:11qui est souriant, qui délaie les tâches,
01:03:13mais beaucoup plus que ce sont des gens qui maîtrisent
01:03:17la partie informelle de l'organisation,
01:03:19qui maîtrisent les ondes d'exercice, comme l'a appelé un certain auteur.
01:03:25Et moi, je me dis, en fin de compte,
01:03:27ce n'est pas vraiment ce qu'on donne aux gens en termes d'apprentissage,
01:03:31mais c'est le capital social et culturel
01:03:33qui gére le système de l'organisation
01:03:35et comment il le manipule, il l'exploite dans l'organisation.
01:03:39Et ça, j'en ai plusieurs expériences que j'ai vécues,
01:03:43soit dans le monde des affaires ou dans le monde de Jean-Christophe,
01:03:49voilà à l'extérieur, qui aboutit à ces trucs-là.
01:03:52Maintenant, les organisations, elles plaquent contre le mur,
01:03:56les théories de management,
01:03:58elles recourent beaucoup plus à la sociologie du travail
01:04:01et à la sociologie des organisations.
01:04:02– En tout cas, ce que vous dites, ça trouve écho.
01:04:04Je vois que Mélime Lihilo est l'opinion du chef,
01:04:07alors je te cède la parole.
01:04:10Je ne sais pas si effectivement tout un chacun a pu visualiser.
01:04:13Mais si Amine, restez avec nous,
01:04:14si vous souhaitez encore donner des exemples plus concrets.
01:04:17Mélime Lihilo.
01:04:18– Je ne peux être que d'accord avec Amine,
01:04:20notamment sur la partie où il dit la gestion des incertitudes,
01:04:24la gestion des inconnus.
01:04:26Parce que si je prends par exemple des pilotes d'avion,
01:04:28des pilotes de bateau,
01:04:31effectivement, ils doivent avoir trois qualités de base,
01:04:33parce qu'on n'oublie pas les qualités,
01:04:34ils doivent avoir confiance en eux,
01:04:36confiance dans leur équipage et confiance dans l'outil navigant,
01:04:39que ce soit un bateau ou un avion.
01:04:41Mais c'est vrai qu'il a raison,
01:04:43on juge la capacité d'une personne ou les qualités du personne
01:04:45à la gestion des crises, des turbulences, des inconnus,
01:04:49des variables, des tsunamis, des ouragans, etc.
01:04:52Et il a parfaitement raison quand il dit que cette gestion-là,
01:04:56on ne l'enseigne pas assez à l'école.
01:04:58On aimerait beaucoup que notre école se transforme
01:05:01pour devenir l'école de la vie,
01:05:02quelque part au plus proche de la vie.
01:05:04Et c'est vrai que les livres n'enseignent pas tout.
01:05:06– Oui, parce que je pensais qu'il y a des qualités humaines
01:05:08qu'on apprend sur le terrain qui sont effectives
01:05:10et qui fonctionnent lorsqu'il s'agit d'exercer
01:05:13une forme d'autorité dans l'entreprise.
01:05:15– Il y a le Médecin de la vie, c'est ce qu'on appelle le Médecin de la vie.
01:05:18Il y a le Zinqa pour certains, le milieu associatif pour d'autres,
01:05:22les échecs pour les troisièmes.
01:05:25Ça n'annule pas que les leaders ne doivent pas avoir
01:05:28des qualités humaines, relationnelles, etc.
01:05:30C'est ce qu'il dit.
01:05:31Mais on doit rajouter ça, effectivement,
01:05:34la gestion des inconnus et des incertitudes d'aujourd'hui.
01:05:36C'est la gestion du changement aussi,
01:05:38quelque part dont on parlait un peu plus tôt.
01:05:40Il y a aussi Cheikh Haja Tedji qui va bousculer des choses,
01:05:45une crise, une flambée de matières premières,
01:05:48une maladie qu'on n'attendait pas, une pandémie mondiale,
01:05:53des bouleversements des tours, etc.
01:05:56Tout un tas de variables économiques, sociales,
01:05:58peut-être politiques, peut-être géologiques
01:06:00qui font que nous devons réagir à une situation.
01:06:03Et c'est pour ça que je reviens au concept d'elle
01:06:06rester zen et se maîtriser est fondamental
01:06:09parce que comment prendre des décisions
01:06:13si on n'est pas calme, si on n'est pas agile
01:06:15et si on ne se dit pas, justement,
01:06:16dans des situations de crise comme ça,
01:06:18pour rassurer tout le monde, pour bien réfléchir
01:06:20et bien agir ensuite.
01:06:22Bon, je reviens, je ne sais pas, Ali Salhanizi, si vous voulez te réagir.
01:06:26Je veux remercier Sihamine,
01:06:27donc il a parlé des cabinets de recrutement.
01:06:29Bon, j'ai les droits au but.
01:06:30Sihamine, tout ce que vous avez lu,
01:06:32quand il s'agit d'entreprise qui appartient à une personne,
01:06:35une entreprise familiale, à 90% des cas,
01:06:38ce que vous avez lu, vous l'oubliez.
01:06:40Donc, il faut que je sois honnête.
01:06:41C'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui détestent que je dis ça,
01:06:44mais le ras le bol, c'est-à-dire vous l'oubliez.
01:06:47Alors, je ne sais pas si vous avez écouté l'émission depuis le départ.
01:06:50J'avais parlé de cet exemple d'entreprise japonaise
01:06:53qui n'a pas voulu recruter personne qui avait un certain directif.
01:06:58Non, on prend en considération le fait que ce qui a changé
01:07:01par rapport il y a quelques années,
01:07:02quand on recrute, par exemple, un dirigeant ou un directeur,
01:07:05il y a toujours cette donne de business.
01:07:09Un directeur général aujourd'hui, par exemple,
01:07:10est un super directeur commercial.
01:07:11C'est oublié, vous oubliez que vous recrutez quelqu'un
01:07:13pour superviser ou quelque chose comme ça.
01:07:15Bien avant de recruter, il y a plusieurs questions qui sont posées,
01:07:20qui sont posées et qui ne sont que la réponse
01:07:22de ce que nous disaient les clients.
01:07:25Voilà, on n'a pas besoin d'une personne tyrannique.
01:07:29Je ne sais pas qui a dit tout à l'heure, vous n'êtes pas là pour créer.
01:07:31Je ne sais pas si c'est Méliem,
01:07:32on est là pour résoudre des problèmes, pas pour en créer, etc.
01:07:35Il y a des rediffusions et des podcasts qu'on pourrait...
01:07:37Voilà, c'est une annonce qui a été faite, bravo.
01:07:41Donc, tu vois ce que je veux dire ?
01:07:42Donc là, c'est très important.
01:07:45Et aujourd'hui, il y a cette donne de business.
01:07:46Il y a longtemps, on pouvait recruter un, par exemple,
01:07:48on va prendre un directeur général,
01:07:49on n'a pas que des directeurs généraux.
01:07:50En plus des qualités humaines, pour diriger.
01:07:53Il est là pour faire du chiffre, mais pas à n'importe quel prix.
01:07:57Pas à n'importe quel prix parce que,
01:07:58et surtout au niveau des institutionnels marocains,
01:08:00qui n'appartiennent pas à une personne ou à une famille,
01:08:03et les multinationales.
01:08:04Et attention, quand on parle de multinationales,
01:08:07beaucoup de gens se trompent parce que c'est l'exemple donné,
01:08:09tout ce que vous voulez.
01:08:09Oui, c'est un exemple parce qu'ils ont des codes, des emplois, etc.
01:08:12On va dire que les entreprises ne veulent pas, effectivement,
01:08:14d'un dragon qui les bouscule.
01:08:17Non, non, c'est fini.
01:08:18Et il y a une entreprise qui...
01:08:19Non, non, c'est fini.
01:08:20Je redonne la parole à Siamin.
01:08:21Je ne sais pas s'il souhaitait encore plus illustrer son idée.
01:08:25Siamin, oui ?
01:08:26Là, en fait, on est toujours en prenant la pyramide du haut vers le bas
01:08:30et on néglige l'aspect technique.
01:08:32Et ça, c'est ce qui est dérangeant, en quelque sorte.
01:08:36C'est que l'aspect humain...
01:08:38Par exemple, en voyant des exemples des multinationales comme Gillette ou bien...
01:08:43Aïe.
01:08:44Oui, c'est...
01:08:45Bon, on parle des...
01:08:45C'était l'objet, oui.
01:08:47Il y a un élément très important, c'est l'humidité.
01:08:51Et l'humidité, c'est une chose qu'on n'évalue pas à 5 ans ou bien 10 ans,
01:08:56on évalue sur 20 ans.
01:08:57Et c'est avéré, en lisant par exemple Phil Collins,
01:09:00que les dirigeants qui ont réussi,
01:09:03ce sont des gens qu'on n'a pas récolté le profit instantanément.
01:09:07Ce sont des gens qui ont mis les bases.
01:09:08Oui.
01:09:09Et donc, le leadership, à mon avis, selon ma modeste expérience,
01:09:16ce sont des gens qui, souvent pour l'expression,
01:09:19qui ne cherchent pas à être valorisés, à être applaudis immédiatement.
01:09:24Mais ce sont des gens qui jettent les grains pour l'avenir.
01:09:28Et c'est ça ce qui nous manque maintenant.
01:09:30Soit au niveau politique, soit au niveau gouvernemental,
01:09:34soit au niveau du conseil d'administration.
01:09:36Il y en a des gens qui sont capables d'avoir une certaine humiliation
01:09:43pour jeter les grains pour l'avenir.
01:09:46Oui, ce que vous dites, c'est au fond quelque chose que vous regrettez.
01:09:51C'est-à-dire que vous regrettez que ce ne soit pas nécessairement le cas
01:09:54que des gens prennent en considération le long terme.
01:09:58Oui, au niveau même du recrutement.
01:10:00Mais ça, c'est difficile effectivement à cerner
01:10:02lorsque l'on est en charge de recruter quelqu'un.
01:10:05C'est vrai que le chef d'entreprise souhaite avoir des résultats
01:10:08et avoir des choses concrètes à se mettre sous la dent.
01:10:10On va poursuivre la conversation fort heureusement
01:10:13et on va essayer de se détendre à nouveau.
01:10:16Il y a l'instant musique dont on va profiter avec les auditeurs, avec nos invités.
01:10:20Et on va se retrouver pour la suite et fin de cette émission.
01:10:23Ceux qui souhaitent à nouveau prendre la parole, n'hésitez pas à nous contacter.
01:10:25C'est toujours au 05 22 95 36 70 ou 80.
01:10:30Et avec nous deux invités, il en faut de l'énergie pour démarrer la semaine.
01:10:34Ce n'est pas Malou qui nous contredira.
01:10:37Moi, je crois en ça et dans le café.
01:10:40Tu sais, il y a une citation de Michael Jordan que les amateurs de basket,
01:10:45les grands joueurs de NBA.
01:10:47Forcément, mais j'apprécie le monde du sport.
01:10:49On va faire les loges de la course à pied à nouveau dans cette émission.
01:10:51Quand on était petit et pas que petit, on rêvait tous, tous, tous des Jordan Air Max.
01:10:57Enfin bon, bref, non, Jordan disait Michael Jordan disait que il faut gagner son leadership jour après jour.
01:11:03Et tu vois, moi, moi, ce que j'aime dans le monde du sport, justement,
01:11:07c'est la très grande humilité, persévérance et patience.
01:11:11Ils ne considèrent jamais rien comme acquis.
01:11:13Et je pense que les leaders qui ne sont pas du monde sportif,
01:11:17qui peuvent être d'autres milieux, ont tout intérêt à s'inspirer de ça.
01:11:21Parce qu'aucun match n'est joué à l'avance et aucun effort n'est aménagé.
01:11:25Et donc, les sportifs le savent.
01:11:27Dès qu'ils rentrent dans une spirale de fainéantise, de laissé aller, etc.
01:11:30de mauvaise hygiène alimentaire, de mauvaise hygiène de vie,
01:11:33c'est la compétition qui met l'essence en éveil.
01:11:37Mais pour le coup, dans le monde sportif, on peut parler d'inné parce qu'on a un groupe
01:11:43où il y a des compétences très diverses.
01:11:45Effectivement, le leader, c'est celui qu'on ne prend pas la peine de désigner.
01:11:50C'est celui qui s'impose de lui-même.
01:11:51Clairement, quand tu vois le nombre de paniers qu'il mettait,
01:11:55tu comprends que c'est un leader par rapport à l'équipe,
01:11:57mais il tire tout le monde vers le haut, justement.
01:11:59Tout le monde a envie de lui ressembler.
01:12:01C'est en effet le cas, mais dans le monde professionnel,
01:12:04effectivement, on peut constater des vécus qui soient parfois extrêmement différents.
01:12:10Ali Salhani ?
01:12:12Je crois qu'on a tout dit.
01:12:14Non, tout simplement, il ne faut pas oublier une chose importante
01:12:18quand on parle de leadership et tout ce que vous voulez,
01:12:21c'est que la fin, en soi, c'est faire du business pour une entreprise.
01:12:25Je ne cesserai de le dire. Les gens n'aiment pas entendre cela.
01:12:28Vous avez des objectifs bien déterminés.
01:12:30C'est la dernière ligne du bilan qui compte pour les actionnaires, etc.
01:12:35Il y a comment le faire.
01:12:37Il y a l'art et la manière de le faire.
01:12:39L'art et la manière de le faire dans un contexte concurrentiel.
01:12:42Alors, on n'est plus quand il y avait du protectionnisme.
01:12:45Tout à l'heure, quand je parlais, répondait Amine,
01:12:47pourquoi je parle beaucoup des entreprises familiales,
01:12:49c'est que je n'ai rien contre les familles ou les individus.
01:12:52Mais tu as parlé d'Ine ou d'Aki,
01:12:55quelqu'un qui vient, qui vous dit bon, moi, j'ai mon entreprise, j'ai mon usine,
01:13:00mon fils...
01:13:02Ça, c'était...
01:13:03On était d'accord dans les années 80 quand il y avait du protectionnisme.
01:13:06C'est comme le Gosplan, en ex-Union soviétique.
01:13:09Tu as 36.000 chaussettes, il y a 36.000 pieds qui vont mettre ces 36.000 chaussettes.
01:13:13Point final, tu n'as pas de concurrent, etc.
01:13:15Aujourd'hui, la donne a changé.
01:13:17Ine, peut-être pour le...
01:13:19Tu as cité un exemple qui est top du top, c'est le sport.
01:13:23Ine, tu as combien de joueurs ?
01:13:24Tu as 22 joueurs, ils ont quelque chose d'Ine sur des milliards d'êtres humains.
01:13:28Tu vois ce que je veux dire ?
01:13:29Et ça, c'est une chose importante, que les gens ne l'oublient surtout pas.
01:13:32Une entreprise, elle est là pour faire de l'argent, pour faire du chiffre.
01:13:35Sinon, elle ferme boutique.
01:13:36Il y a l'art et la manière de le faire.
01:13:38Choisir des gens qui vont savoir le faire.
01:13:39Ce que tu dis, pour désigner les leaders, il faut les désigner
01:13:44parmi, effectivement, des gens compétents qui doivent faire face à la concurrence.
01:13:49Et pour reprendre le terme de Amine, bien que nous l'avons répété,
01:13:52nous l'avons ressassi, si j'ose dire,
01:13:54les valeurs, tout ce que tu veux, l'humilité, etc.
01:13:56Tout ce que tu veux.
01:13:57Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, ce qui se passe, ne l'oublions pas,
01:14:00on n'est plus dans un co-camp qui s'appelle le Maroc.
01:14:02Aujourd'hui, tu as des entreprises qui sont exportatrices.
01:14:05Or, tu as en face de toi des importateurs, entre guillemets.
01:14:07Tu as des clients qui sont à l'international,
01:14:10qui font en sorte que la responsabilité sociale, sociétale, tout ce que tu veux.
01:14:14Et tout cela comporte qu'il y ait un véritable leadership
01:14:17de la base de ce pays-là, du Maroc.
01:14:20Ça nous est déjà arrivé dans lequel des entreprises...
01:14:23Parce que quand nous citons les multinationales, c'est vrai,
01:14:26les multinationales ont une bonne presse.
01:14:28Les gens, aujourd'hui, quand ils veulent être recrutés, te disent
01:14:30« Allah yikhalli kassi sarhani », merci, j'espère service.
01:14:34Multinationales, pas d'entreprises ceci,
01:14:37etc. Les multinationales, elles ont ce rôle extraordinaire
01:14:41de faire émerger des leaders.
01:14:44Des leaders, mais même au niveau international.
01:14:46Oublions un petit peu le Maroc.
01:14:47Nous avons d'excellents personnes qui ont été de véritables leaders
01:14:50dans certaines sociétés qui sont très différentes de la nôtre.
01:14:53Et ça, je trouve qu'on a parlé d'« il l'a vécu »,
01:14:56d'« il l'a acquis », tout ce qui est acquis.
01:14:58C'est ces gens-là qui ont acquis beaucoup d'expériences,
01:15:01qui ont eu la tête un peu froide,
01:15:03qui feras le derde, ou qui brillent tellement.
01:15:06Aujourd'hui, vous savez, il y a des gens qui vous disent
01:15:08« Zana, je suis le bon Dieu sur terre ».
01:15:11Et il y en a beaucoup.
01:15:12Et malheureusement, avec des gens pareils,
01:15:16même s'ils font beaucoup de chiffres, ils font beaucoup d'ada,
01:15:18un jour, ils se cassent les dents et ça, c'est mauvais à voir.
01:15:22C'est vrai que quand on est recruteur, on peut effectivement
01:15:25voir l'évolution sur la durée des uns et des autres.
01:15:29Effectivement, il y a du gâchis de façon générale.
01:15:33Quand on fait de la formation continue aussi, du coaching,
01:15:35qu'on voit le avant-après, c'est dommage que beaucoup
01:15:39d'organisations ne font pas le suivi de leurs actions
01:15:43de formation continue ou de coaching.
01:15:45Là, il y a bien sûr des bons de la classe ou les premiers
01:15:49de la classe qu'on cite, évidemment, sans citer le nom
01:15:52de certaines banques, de compagnies d'assurance, etc.,
01:15:54qui font des actions post-satisfaction des salariés
01:15:58après la formation continue pour voir si, effectivement,
01:16:01il y a eu du changement dû à l'acquisition de compétences.
01:16:04Ça aussi, c'est du leadership.
01:16:05Tu sais, quand tu fais du suivi, de la supervision,
01:16:08quand tu vois tes indicateurs, quand tu vois l'impact
01:16:10de tes actions, c'est aussi une forme de leadership.
01:16:12Tu ne laisses pas le hasard piloter ta vie.
01:16:15Moi, je ne crois pas au hasard.
01:16:16Je ne crois pas aux coïncidences.
01:16:17Véritablement, je crois au travail.
01:16:19Et même Michael Jordan, même si tu disais qu'ils ont du talent,
01:16:22ces gens-là, forcément, ils ont eu des talents.
01:16:24Une spécificité génétique, un pouce beaucoup plus...
01:16:27Écoute, les basketteurs, tu vois aujourd'hui, même les très grands
01:16:32parce que tu les vois très grands, justement, par la taille.
01:16:34Ils ont cette prédisposition, peut-être, qui leur donne un avantage.
01:16:37Mais crois-moi que s'ils ne se maintiennent pas
01:16:39et s'ils ne travaillent pas durement,
01:16:41ils ne vont pas obtenir ce qu'ils veulent.
01:16:43Donc, moi, je pense qu'à la qualité de la persévérance,
01:16:45tu sais, on n'en a pas beaucoup parlé.
01:16:47La qualité de la persévérance, elle est clé,
01:16:49je pense, pour réussir aujourd'hui,
01:16:51quel que soit le milieu et la capacité d'accepter,
01:16:54d'encaisser les critiques.
01:16:55Je ne sais plus si c'était Bill Gates ou Mark Zuckerberg,
01:16:58pour citer, pour revenir au monde de l'entreprise.
01:17:00Bien évidemment, leurs entreprises ne sont plus à présenter.
01:17:04Mais je pense, quand on est dans le domaine de la tech ou de l'innovation,
01:17:07on a besoin d'écouter tout le monde.
01:17:09Et notamment, tu sais, les jeunes dans ces entreprises-là,
01:17:12tu vois, si certaines entreprises ont du mal à écouter les plus jeunes
01:17:15ou à leur laisser la parole ou à leur donner la parole,
01:17:17dans des entreprises comme Google, Facebook, Meta, peu importe, IBM,
01:17:22on écoute beaucoup les jeunes, tu sais pourquoi ?
01:17:24Parce qu'ils sont justement extrêmement éveillés,
01:17:27ils voient la technologie et c'est eux qui portent toute l'organisation.
01:17:30Donc, si on pouvait juste s'inspirer de ça dans le domaine de l'innovation
01:17:35et se dire qu'est-ce qu'il faut à notre entreprise
01:17:37pour qu'elle devienne leader aujourd'hui,
01:17:39c'est peut-être aussi écouter plus de gens qui sont dans l'opérationnel,
01:17:42sur le terrain, parce que c'est comme ça qu'on va gagner des points
01:17:45et c'est comme ça que peut-être on va anticiper les tendances de l'avenir.
01:17:47Ce n'est pas parce qu'on est bon aujourd'hui qu'on va le rester demain.
01:17:51Et donc, c'est pour ça qu'il faut toujours anticiper les tendances
01:17:53et c'est peut-être une qualité de leadership aussi,
01:17:56c'est de créer la tendance, on l'anticipe.
01:17:57Sur les qualités du leadership, quand on a à l'exercer,
01:18:01on essaie de puiser dans sa nature pour essayer de savoir
01:18:03quelles sont en soi les qualités qui peuvent nous permettre
01:18:06de l'exercer, cette autorité, naturellement.
01:18:09Certains sont protecteurs, d'autres, ils ont la qualité d'entraîner,
01:18:13de décider effectivement sans pour autant heurter la sensibilité
01:18:16de ceux qui sont derrière eux.
01:18:18Il y a ceux effectivement qui sont dans le soin,
01:18:20qui vont être à l'écoute, qui vont être extrêmement compréhensifs
01:18:24et qui vont nourrir ce sentiment de gratitude
01:18:26qui va croître au sein des équipes, qui va permettre à leurs équipes
01:18:31de vouloir effectivement s'engager davantage pour avoir des résultats.
01:18:34Parce qu'in fine, ce qui compte, c'est d'avoir des résultats.
01:18:36Mais quand on suit des études, quand on est prédestiné à diriger,
01:18:41peut-être qu'on n'a aucune des qualités pour, en l'occurrence,
01:18:44exercer cette mission-là et peut-être qu'on n'en a pas nécessairement
01:18:48l'envie ni le désir.
01:18:50Et Ali Salhani, c'est souvent le hic en l'occurrence.
01:18:54Bon, peut-être un dernier mot de conclusion ?
01:18:56Mais c'est ce qui a fait que nous avions eu des fleurons de l'industrie,
01:19:00de l'économie au Maroc qui ont fait « Fayid, le papa qui met le fils ou la fille,
01:19:05qui n'est pas prédestiné à… »
01:19:07Je ne suis pas là pour dire que…
01:19:09« Ouldak ma'tach l'lantar, bi'tak l'akal… »
01:19:11« Très brillant, tout ce que… »
01:19:13En guillemets, hein.
01:19:15Mais prédestiné, non, je ne pense pas.
01:19:17Quelqu'un est prédestiné peut-être, parce qu'on le dit surtout sur ceux
01:19:20qui ont réussi, etc.
01:19:22Mais bon, il faut faire très attention avec cela.
01:19:25Donc, la personne qui est là…
01:19:27Honnêtement, pour tout résumer, aujourd'hui, un bon dirigeant, c'est que,
01:19:32je le dirais peut-être en marocain, est considéré au Moulaï
01:19:35respectueux des gens et point final.
01:19:38Et qui n'oublie pas une chose importante, il est dans une entreprise
01:19:42dans laquelle on le juge à travers le chiffre qu'il va faire à la fin de l'année.
01:19:45Point final.
01:19:46On essaie d'être respectueux des horaires, à tout le moins.
01:19:49On va céder la parole à Kamel Hssal, qui nous présente un journal d'information
01:19:53en anglophobe.
01:19:53Il est déjà sur…
01:19:54Merci à vous, c'est la régie.
01:19:56J'en suis content pour remercier également les auditeurs qui participent
01:20:00et bien sûr, nos invités qui démarrent la semaine avec nous
01:20:03en ce lundi matin.
01:20:04Myriam Hulot et Ali Salhani.