Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent de la colère agricole et du traité avec le Mercosur.
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00:0018h23, merci de nous accueillir et sur Europe 1 et sur CNews, c'est votre punchline week-end jusqu'à 19h.
00:18À mes côtés, l'équipe du vendredi soir en pleine forme, Véronique Jaquet, Nathan Devers, Miguel Joaquin, Melki, Louis de Ragnel et Jean-Sébastien Ferjou.
00:26Les amis, je crois qu'on se parle des agriculteurs. Aujourd'hui, c'est important de ne pas les oublier.
00:31On avait évoqué des manifestations qui, normalement, auraient dû débuter lundi.
00:35Elles ont déjà débuté ce vendredi. Les motifs de la colère des agriculteurs sont nombreux.
00:39On ne va pas tous les rappeler, mais il y a également le Mercosur, évidemment, le Mercosur.
00:44Emmanuel Macron est en Amérique latine à partir de demain.
00:47Il y a peut-être un lien de cause à effet, je vous poserai la question.
00:50Je pense que je connais déjà votre réponse, mais on va faire un petit tour d'horizon de ces manifestations.
00:55Avec Maxime Leguay, ensuite, on ouvre le débat.
00:59Du fumier déversé devant le centre des impôts.
01:02Une affiche plaquée sur la devanture dénonçant le traité Mercosur.
01:06Dans les bouches du Rhône, les agriculteurs se mobilisent pour montrer leur opposition au projet d'accord de libre-échange.
01:13C'est le cas de Laurent, membre de la FNSEA.
01:16On est un petit peu dans la merde et donc, du coup, voilà, on déverse du fumier devant le centre des impôts pour montrer notre mécontentement.
01:25Chez nous, on est très limité en produits phytosanitaires, notamment parce qu'on fait une des agricultures les plus saines au monde et les plus durables.
01:32Et malheureusement, tout ce qui rentre d'Amérique latine, ce n'est pas du tout la même norme que nous.
01:37Et donc, cette concurrence déloyale, on n'en veut pas.
01:40Même son cloche à Castro dans le Tarn, où une cinquantaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne se sont réunis pour contester cet accord commercial.
01:49Pour Audrey, éleveuse d'Auvin, ce traité instaure une concurrence déloyale.
01:53Ces accords internationaux, ils bradent notre agriculture, alors que nous, ici, on travaille au quotidien pour faire une agriculture de qualité et pour nourrir la population locale.
02:04Déjà que nous, on a du mal à vivre de nos métiers correctement.
02:07Si on se met une concurrence internationale sur le dos, on ne peut pas s'en sortir.
02:12Un mouvement de mobilisation nationale a été lancé par la FNSEA et les jeunes agriculteurs et débutera ce lundi au moment où les membres du G20 se réuniront à Rio de Janeiro.
02:24Et nous sommes ce soir et sur CNews et sur Europe 1 avec Véronique Lefloch, présidente nationale de la Coordination rurale.
02:30Bonsoir Véronique Lefloch.
02:32C'est donc reparti.
02:36Écoutez, ça n'a jamais arrêté, donc nous sommes sur le terrain et en colère plus que jamais.
02:43Alors dites-moi, vous avez rencontré votre ministre.
02:46Qu'est-ce qui s'est passé ? Dites-nous l'objet de cette rencontre.
02:49Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
02:52Écoutez, il ne s'agissait pas d'une rencontre mais d'un échange téléphonique.
02:57La ministre tenait à m'informer des nouvelles dispositions mises en place ou qui vont être mises en place pour les agriculteurs.
03:06Bien entendu, à l'issue de cet échange, je lui ai demandé si elle pensait que c'était de nature à calmer la colère des agriculteurs.
03:14Elle est consciente que non, puisqu'il s'agit de nouveau de mesures que nous allons financer nous-mêmes.
03:21Il s'agit de prêts à court terme sur 2 à 3 ans.
03:24Et comment peut-on financer de telles pertes que nous avons subies sur l'année sur 2 ou 3 ans ?
03:31Et d'autres mesures avec des prêts allant jusqu'à 12 ans, mais des prêts qui ne seront mis en place que sur 2025,
03:38parce qu'il y a là encore la garantie de l'Europe qui interviendra, des prêts jusqu'à 200 000 euros sur 12 ans.
03:45Donc vous savez bien que ça ne sera destiné à ceux seulement qui seront suivis par leurs banques.
03:51Donc quand j'ai informé le terrain, la colère est de nouveau repartie.
03:57Les trésoreries sont à sec et on nous dit de nous sauver par nous-mêmes, un peu comme si des salariés n'avaient plus de boulot
04:06et on leur disait « écoutez, vous allez faire un prêt pour compenser les salaires que vous n'aurez plus ».
04:12Donc le compte n'y est pas. Les mesures vont pouvoir être mises en place à condition que ça soit vraiment opérationnel cette fois-ci,
04:21parce qu'elle m'a bien parlé de décembre pour les prêts court terme et 2025 pour les prêts plus long terme.
04:28Donc nous ce qu'on veut c'est...
04:30Concrètement, qu'est-ce que vous demandez dans l'immédiat ? Les principales mesures ? On parlera du Mercosur juste après.
04:36Très concrètement pour que les auditeurs d'Europe 1 et nos téléspectateurs de CNews comprennent bien.
04:42Eh bien écoutez, je prendrais le communiqué de presse que nous avions rédigé le 30 juillet de cette année,
04:49à travers lequel nous appelions le ministère et la MSA et tous ces organismes à ne pas prélever nos cotisations sociales,
04:57à ne pas prélever nos taxes foncières, à mettre en place des pauses au niveau de nos prêts, le temps que nous discutions.
05:06Et tout ça n'a pas été fait. Nous avons même vu des augmentations de nos taxes foncières.
05:11Il nous fallait des mesures vraiment rapides parce que nous, nos charges sociales, nous les payons sur des revenus que nous n'avons pas.
05:20Donc là, la MSA va être encore appelée dans les jours à venir pour la dernière part de l'année et personne n'a de trésorerie.
05:30Donc on fait comment ?
05:32J'ai deux questions à vous poser. Emmanuel Macron est en Amérique latine.
05:36Est-ce que vous attendez concrètement quelque chose ?
05:38Et je parle bien évidemment du Mercosur.
05:40Ou est-ce que c'est déjà peine perdue selon vous ?
05:43Ça, c'est ma première question.
05:45Première question, première réponse.
05:47On n'en attend pas grand chose puisque même si son intention verbale ou ce qu'il annonce, c'est de ne pas signer ce Mercosur.
05:57Dans les faits, et depuis février 2024, à la date à laquelle il nous en parlait,
06:03nous n'avons rien vu de concret pour dire son opposition totale.
06:08Accepter le Mercosur, c'est accepter la poursuite de l'agricide, c'est accepter un plan social pour tout le paragricole,
06:15pour toute l'agroalimentaire et puis un budget supplémentaire à débloquer dans les années très proches
06:24pour tout ce qui est santé et conséquences de ces accords et de ces importations.
06:29Deuxième et dernière question, Véronique Le Floch.
06:30À quoi peut-on s'attendre lundi comme action, comme type d'action ?
06:33Est-ce que les choses se sont passées relativement calmement en ce vendredi ?
06:38Est-ce que ça peut monter en gamme à partir de lundi ?
06:42Alors chez nous, ça, ça va plutôt à partir de mardi.
06:45Nous allons échanger d'abord au niveau des préfectures puisque ce sont aux préfectures que reviendra l'objet du suivi des nouvelles mesures.
06:54Donc c'est prêt.
06:56Concrètement, nous n'attendons pas grand-chose et donc nous allons tout de suite passer à la deuxième étape de cette semaine,
07:03c'est-à-dire le blocage des frettes alimentaires et puis montrer aux gens ce que contiennent vraiment ou ce que contiennent vraiment tous ces camions.
07:10Et qu'aujourd'hui, quand nous voyons que nous sommes capables, dans plusieurs productions, d'alimenter la France
07:17et que nous préférons exporter de la matière première pour importer de la matière transformée, je pense qu'il y a un vrai souci.
07:25Et quand on dit qu'on marche sur la tête, je pense que là, tout le monde est d'accord.
07:29Et franchement, il faut que tout le monde nous apporte une nouvelle fois ce soutien pour dire qu'on veut manger français
07:36et que nous ne voulons pas de ce mercosur, nous ne voulons pas de cette malbouffe.
07:40Et nous voulons conserver les emplois sur le territoire et conserver nos agriculteurs.
07:45Merci Véronique Leflocq.
07:47Je rappelle que vous êtes présidente nationale de la coordination rurale.
07:49Merci d'avoir accepté notre invitation.
07:52Et sur Europe 1 et sur CNews, il y a beaucoup de Simon Guillain.
07:55Toujours à mes côtés, ce soir, Véronique Jacquier, Nathan Devers, Mireille Wacky de Melqui, Louis de Ragnel et Jean-Sébastien Ferjou.
08:03Je me suis engagé à vous donner la parole parce que vous souhaitiez réagir.
08:06Et je ne veux pas qu'il y ait le moindre différent entre vous et moi, mon cher Jean-Sébastien Ferjou.
08:09Un différent commercial ?
08:11Non, mais c'était simplement, je comprends l'argumentaire et la démonstration que faisait évidemment la représentante.
08:17Véronique Leflocq ?
08:18Exactement, Véronique Leflocq.
08:19Juste, ne nous trompons pas d'ennemis, ne nous trompons pas d'ennemis.
08:22La fiche qu'il y a derrière vous, Stop, a toujours plus de contraintes.
08:25Elle a beaucoup plus de sens que de s'en prendre au merc au sourd.
08:28Moi, ce que je constate, c'est que depuis que nous avons commencé à signer des traités de libre-échange,
08:32les excédents commerciaux de l'Union européenne ont explosé.
08:35On est passé de 50 milliards d'excédents annuels à 200 milliards d'excédents annuels.
08:39Sur l'agroalimentaire, nous sommes passés de 10 milliards à 70 milliards.
08:42Pas de déficit d'excédents.
08:44La France a un excédent de 8 milliards sur l'agroalimentaire.
08:48Donc, je veux bien qu'on se tire des balles dans le pied, là encore,
08:50en renonçant à ce qui, de facto, sauve les filières françaises.
08:54Mais ça n'a pas fondamentalement de sens, parce que le problème que nous avons,
08:57c'est qu'avant que nous signions ce genre de traité-là,
09:01nous avions cet excédent qui était à peu près 50 % sur l'Union européenne, 50 % sur le reste du monde.
09:05Maintenant, nous avons 10 milliards avec le reste du monde et un déficit avec le reste de l'Union européenne.
09:13Donc, notre problème, il est avec l'Union européenne.
09:15Et pour finir sur le Mercosur, c'est un traité qui a été bien négocié.
09:19Faisons l'effort, vraiment, indépendamment des grilles idéologiques que chacun plaque.
09:23La viande bovine, par exemple, c'est-à-dire que l'argumentaire sur
09:26on n'importe pas de viande qui est grandie aux antibiotiques,
09:29c'est pour ça qu'on n'en importe pas du Canada.
09:31C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on fait des excédents commerciaux aussi avec le Canada.
09:34Ce qu'on importe doit respecter les normes européennes.
09:36Donc, par pitié, ne racontons pas n'importe quoi sur les accords de libre-échange.
09:39Le Mercosur, il limite à 1 % l'accès au marché européen sur la viande bovine.
09:43Ce n'est pas là-dessus que ça se joue.
09:45Et la France a un excédent commercial de 4,5 milliards d'euros avec le Mercosur.
09:50Est-ce que dans la situation dans laquelle nous sommes,
09:52quand nous avons par ailleurs 100 milliards de déficit,
09:54on peut se permettre, là encore, de se tirer dès le bal dans le pied
09:57sur le peu de domaines qui nous rapportent encore un peu d'argent ?
10:00– Allez, je voudrais tous vous entendre, justement,
10:02sur les propos de Véronique Leflocq, tour de table.
10:04Essayez d'être concis et efficace comme d'habitude.
10:06Louis de Raguenel.
10:07– C'est par rapport à ce que dit Jean-Sébastien Ferjou.
10:08Donc, tout va bien, on est vraiment géniaux.
10:10Et c'est incompréhensible.
10:13– C'est un petit pif avec l'Union Européenne, on a un problème avec les 35 heures, Louis.
10:16– Mais alors, pourquoi donc les agriculteurs n'ont que le mot Mercosur à la bouche ?
10:19– Parce qu'on leur raconte des conneries sur les plateaux de télévision.
10:21– Mais pas du tout, parce que vous avez des experts, parce qu'ils travaillent sur le sujet.
10:24– Mais non, mais Louis, le problème de Véronique Leflocq,
10:27c'est qu'elle doit employer des salariés, je ne sais pas quelle est son activité.
10:31Admettons qu'elle fasse des primeurs, elle ne peut pas tenir la concurrence
10:33avec des Espagnols ou des Italiens en payant aide des salariés
10:37aux 35 heures avec la réglementation.
10:39– Il n'y a pas un éleveur, il n'y a pas un agriculteur français
10:41qui vous explique que le Mercosur sera profitable pour eux, pour leurs exploitations.
10:45– Mais ce n'est pas parce qu'on a 4,5 milliards d'excédents Louis Paz,
10:50on va leur aviser les chiffres fiscaux, c'est le mec de Jean-Sébastien.
10:52– Pas tous en même temps, on ne va pas vous comprendre.
10:54– Mais du coup, tout va bien, et le sujet n'est pas là.
10:57– Le sujet, c'est le coût de l'énergie, les accords de libre-échange
11:02ont fait beaucoup de mal à l'agriculture française,
11:03et ce n'est pas le premier accord de libre-échange.
11:05– Vous ne serez pas d'accord.
11:06– Les excédents commerciaux sur les pays avec lesquels…
11:09Mais Louis, nous avons des excédents commerciaux, c'est un fait,
11:11ça ne relève pas de la croyance, c'est un fait.
11:14Des excédents commerciaux avec les pays avec lesquels
11:16nous avons des traités de croissance.
11:17On a un déficit avec une loi.
11:18– Mireille Wakin, qui a levé le doigt en premier,
11:20Nathan Dauvert, je donne la parole à Mireille Wakin-Melki,
11:23ensuite je donne la parole à Nathan Dauvert et Véronique Jacquet qui veut…
11:27Dites-moi, vous êtes en forme ce soir, je vois que les sujets sont…
11:31Mireille Wakin-Melki.
11:33– Moi, j'ai entendu une femme pleine de bon sens,
11:36qui sait de quoi elle parle, c'est son quotidien,
11:38elle est entourée des gens avec qui elle travaille au quotidien,
11:41difficilement, durement.
11:43– Elle parle d'autre chose ?
11:44– Non, non, elle ne parle pas d'autre chose,
11:45elle sait très bien de quoi elle parle, c'est son métier, c'est sa vie,
11:48c'est la vie sans doute de ses parents, de ses grands-parents,
11:50de ses arrière-grands-parents, et ce sera sans doute la vie aussi
11:53de ses petits-enfants, alors j'entends…
11:54– Mais pardon, un médecin n'est pas un professeur de médecine.
11:56– Je n'ai pas fini.
11:57– Un chef d'entreprise n'est pas un économiste.
11:58– Je poursuis juste mon propos.
11:59– Ce n'est pas la même logique.
12:00– Non, non, non, ce n'est pas la même logique,
12:01elle a une logique très concrète, elle vient vous expliquer,
12:04elle demande deux, trois choses.
12:05– Mais oui, mais elle a raison, je pense qu'elle décrit sa situation.
12:06– Elle demande deux, trois choses qui sont très simples à lui donner,
12:09elle demande qu'on arrête de l'étrangler avec des côtés faciles.
12:11– Mais elle a raison pour ça.
12:12– Qu'elle n'a plus le moyen de supporter,
12:14elle explique qu'elle ne veut pas se faire cossure,
12:16donc il faut aussi l'entendre, je pense qu'elle est bien placée pour savoir.
12:19– Donc, nous renonçons à 4 milliards et demi d'excédents commerciaux.
12:21Donc, nous écoutons, et nous allons prendre les conseils des gens avisés,
12:28des gens qui sont sur le terrain, des gens dont c'est le métier,
12:31c'est à eux qu'il faut écouter.
12:32– Mais le métier, pardon madame, le métier c'est ceux qui sont allés négocier le traité,
12:35aller parler avec les gens.
12:36– Les agriculteurs ne sont pas des abrutis qui écoutent des radons.
12:40– Mais ce n'est pas ce que je vous dis, Véronique Lefluc, elle a raison.
12:43– Je suis sûrement d'accord avec vous, mais là je ne suis pas d'accord.
12:45– Elle a raison sur tout le reste, elle a raison sur tout le reste de ce qu'elle dit.
12:48– Je voudrais qu'on écoute Nathan Devers, parce que tout le monde souhaite s'exprimer,
12:51je voulais que tout le monde puisse avoir l'opportunité de dire deux mots.
12:54Nathan Devers.
12:55– Oui, d'abord, vous avez parlé de Mercosur, et ce n'est pas que la viande bovine.
12:57– Non, non, il n'y a pas que ça.
12:58– Il concerne aussi le riz, le sucre, les volailles, etc.
13:01La liste est plus longue.
13:02Il faut remarquer qu'il y a un pays qui est…
13:03– Produit sur les canaux, nous avons un excédent commercial avec le Mercosur.
13:06– D'accord, mais j'aimerais faire une remarque…
13:07– Réduisons encore plus les revenus des agriculteurs.
13:10– Nathan Devers.
13:12– C'est un fait, mais non.
13:13C'est l'esthétique du commerce extérieur.
13:15– Il y a une difficulté qui est celle du XXIe siècle.
13:18La grande question du XXIe siècle, qui est la question climatique,
13:21est une question qui ne peut se régler qu'à l'échelle cosmopolite, mondiale, internationale.
13:26Si les standards ne sont pas les mêmes dans les pays, évidemment que c'est insupportable.
13:30Alors l'Allemagne n'est pas d'ailleurs sur la position du gouvernement français.
13:33L'Allemagne, elle dit, c'est d'accord, il est très bien en l'État,
13:35sans se préoccuper des mesures miroirs.
13:38Il est évident que c'est insupportable pour les agriculteurs français
13:41d'être eux-mêmes exposés à des contraintes climatiques qui me paraissent légitimes,
13:45parce qu'évidemment qu'il faut faire une transition écologique,
13:47c'est normal, enfin des contraintes environnementales.
13:49Mais par contre c'est insupportable que l'économie de marché continue d'accepter
13:53que les standards ne soient pas les mêmes dans tous les pays,
13:55comme si, si vous voulez, on continuait d'être dans une logique de bloc national.
13:58Donc c'est normal, Emmanuel Macron et le gouvernement ont raison de dire
14:01que cet accord n'a de sens que s'ils respectent les accords de Paris
14:05et les accords sur le climat et l'universalisation des normes climatiques.
14:09Et on sera obligé demain d'en arriver à cette perspective.
14:13Et une dernière phrase, c'est qu'en fait, si on réfléchit avec un peu plus de recul,
14:16sur les grandes questions de gouvernance, on a dépassé le paradigme national.
14:21Il faut qu'il y ait des lois qui s'appliquent à l'échelle mondiale
14:23de manière unilatérale, de manière homogène,
14:26et évidemment quand on est pas dans ce contexte, ça va être extrêmement difficile.
14:29Et depuis les accords de Lisbonne, pardon de rappeler des choses
14:32que peut-être Mme Le Floch connaîtrait mieux que moi,
14:35mais depuis les accords de Lisbonne, les traités de libre-chance sont obligés de respecter.
14:39Les accords de Paris, par exemple, sont obligés de respecter.
14:42C'est-à-dire que les produits que nous importons sont obligés de respecter ces normes-là.
14:45Encore une fois, Mme Le Floch a parfaitement raison sur le temps de travail,
14:48sur la complexité administrative, sur les réglementations environnementales européennes.
14:52Elle a raison sur 95% de son raisonnement.
14:55Mais ne racontons pas par pitié n'importe quoi.
14:57Encore une fois, nous avons 4,5 milliards d'exemples.
15:01Il y a eu plein de contrôles. On s'est rendu compte qu'à la faveur de Lisbonne...
15:04Pendant 15 ans, on nous a expliqué qu'on se porterait mieux sans usine en France.
15:07Mais après 15 ans, on voit le résultat.
15:09Véronique Jacquet, le mot de la fin sur le sujet, parce que doute à son nom.
15:11Vous ne serez pas d'accord, j'ai bien compris.
15:13Le mot de la fin, je vais essayer d'être synthétique, bien entendu.
15:16En même temps.
15:17Surtout pas de « en même temps ».
15:19On sait de quoi elle parle, Véronique Le Floch,
15:21et elle est très énervée, comme tous les agriculteurs,
15:23parce que la loi d'orientation agricole...
15:26Elle a raison là-dessus.
15:29Et qu'elle ne va être examinée au Sénat qu'en 2025.
15:32Donc on a l'impression quand même que les agriculteurs
15:34sont les grands laissés pour compte de la politique actuelle,
15:37même si le Premier ministre a été ministre de l'Agriculture,
15:40donc il connaît quand même toutes ces problématiques.
15:42Je suis d'accord avec Jean-Sébastien Ferjou sur ses arguments sur le mercosur.
15:47Il y a évidemment des choses défendables.
15:49Maintenant, je crois que c'est toujours la même chose
15:51avec les agriculteurs dans leur mobilisation.
15:53Finalement, ce ne sont pas qu'eux qui le défendent,
15:55ce sont tous les Français à travers un mode de vie
15:58qu'ils veulent garder, qu'ils veulent pérenniser.
16:01Et moi je vais parler comme la femme que je suis qui fait la cuisine.
16:04Le mercosur, moi ce que j'ai retenu, c'est que le kilo de bœuf français
16:09est deux fois plus cher que le kilo de bœuf argentin.
16:12Et Véronique, qu'y a-t-il dans le traité du mercosur ?
16:15Nous limitons à 1% de la production...
16:18Non mais est-ce que les Français veulent acheter le français ?
16:21Vous prenez l'exemple du bœuf, il y a plein de contre-exemples.
16:24Mais non, il n'y a pas de contre-exemples.
16:26Lisez les traités, pardon, vous les avez lus.
16:29Vous ne serez pas d'accord.
16:31Prenez l'exemple qui fonctionne et il y a plein de contre-exemples.
16:33Vous ne serez pas d'accord, Jean-Sébastien.
16:35Mais on a 4 milliards d'excédents avec l'agroalimentaire, avec les pays du Mercosur.
16:38Il y a un modèle à défendre et il faut que les Français soutiennent les agriculteurs,
16:42mais ça passe aussi fort.
16:43Mais vous verrez que dans 10 ans, c'était comme quand on répétait
16:45« On n'a pas besoin d'usines en France ».
16:47Après on parle de pauvreté 15 ans après.