Le ministre de l'Intérieur était interrogé par Olivier Bost (RTL), Pauline Buisson (M6), Perrine Tarneaud (Public Sénat) et Loris Boichot (Le Figaro).
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00:00Parce que je pense qu'on doit la vérité aux français. Et la vérité, elle est grave.
00:03Elle est tellement grave, elle est grave.
00:04Parce que c'est la cause racine de beaucoup de crimes.
00:08Et ensuite, désormais, c'est une menace à nos institutions et à la démocratie par la corruption.
00:13Mais avant vous, quels sont vos objectifs à court terme ?
00:16Mon objectif à court terme, c'est qu'on réarme la France.
00:19J'ai pris une comparaison avec le terrorisme.
00:21Il y a dix ans, la France a été surprise par le terrorisme.
00:24Cette année, on aura déjoué environ une petite dizaine d'attentats.
00:29On s'est réarmé.
00:30Et bien, ce qu'on a fait sur le terrorisme, avec un parquet national,
00:33avec des outils de renseignement, avec de nouvelles lois, un arsenal législatif,
00:37ce qu'on a fait sur le terrorisme, avec succès,
00:40et bien entendu, demain, il peut y avoir encore des attentats.
00:42Mais croyez-moi, on est réarmé.
00:43Moi, je veux être celui avec le Premier ministre qui m'appuie,
00:47avec Didier Migaud, ministre de la Justice, garde des Sceaux.
00:50Je veux qu'on réarme la France sur toute la chaîne, une chaîne pénale spécialisée,
00:54des techniques spéciales d'enquête pour les enquêteurs.
00:57Quand j'ai rencontré à Marseille, ce qui...
00:59— Mais avant vous, Bruno Rotaillot, oui.
01:01— J'ai rencontré les enquêteurs. Ils m'ont dit une chose.
01:03On ne joue pas à armes égales avec les narcotrafiquants.
01:06Eh bien moi, je veux leur donner des armes efficaces.
01:09— Vous dites que vous êtes un semeur.
01:10Avant vous, il y avait des graines qui avaient déjà été semées,
01:12celles de Gérald Darmanin, avec les opérations Plasnet.
01:15Vous les arrêtez complètement ? Vous dites que ça n'a pas marché, c'est un essai ?
01:18— Non. Les opérations Plasnet qui ont fonctionné sont les opérations Plasnet
01:22qui ont été préparées dans la durée, avec une judiciarisation,
01:26pour qu'on ne se contente pas, si vous voulez, de déplacer le point de deal,
01:30mais qu'on arrive à démanteler la filière.
01:32— Et donc vous allez les arrêter ou vous allez les poursuivre ?
01:35— Non. Elles seront différentes, justement, et avec des enquêtes 360 degrés,
01:39où nous allons mobiliser sur un quartier tous les services de l'État,
01:42c'est-à-dire les services policiers, bien sûr,
01:44gendarmerie quand ça sera en zone gendarmerie,
01:47mais aussi l'URSSAF, mais aussi le FISC, mais aussi les douanes,
01:50pour briser l'écosystème dans lequel évoluent les trafiquants de drogue.
01:55— À propos d'enquêtes, Bruno Retailleau, selon le JDD d'aujourd'hui,
01:57il y avait au début de l'année plus de 3 000 postes d'officiers de police judiciaire,
02:01vacants sur les 21 000 au sein de la police nationale.
02:04Ça fait 15 % de postes vacants. Comment l'expliquez-vous ?
02:09— Parce que je pense qu'on n'a pas suffisamment pris de précautions
02:13vis-à-vis de cette belle et grande filière.
02:15À chaque fois que je me déplace, je passe du temps avec ces officiers de police judiciaire,
02:20les enquêteurs, et je suis bluffé.
02:23Croyez-moi, c'est nuit et jour, c'est le week-end.
02:25Ils ont des techniques, mais impressionnantes.
02:27Ils font vraiment l'honneur de la gendarmerie ou de la police.
02:30Et notre filière, notamment pour la police, la filière de l'investigation, a été trop négligée.
02:34Je me suis donné comme priorité, précisément, de faire en sorte qu'on la revalorise.
02:39Et je vais m'y employer. Ça sera vraiment une de ces grandes priorités que j'ai définies.
02:43— Ça veut dire qu'ils seraient mieux payés, les policiers, enquêteurs ?
02:45— J'envisagerais... Bien sûr. Alors il y a bien entendu les questions des moyens,
02:49la question des primes, etc., mais il y a aussi la question du sens.
02:53Le souci aussi, je le vois bien pour les enquêteurs, pourquoi est-ce qu'ils sont découragés ?
02:58Pas parce que les faits sont de plus en plus violents,
03:00mais c'est simplement parce que la procédure ne cesse de se complexifier.
03:04Quand ils disent qu'ils ne jouent pas à armes égales,
03:06c'est que les trafiquants bénéficient d'avocats très très pointus,
03:10et ils ont de plus en plus de droits, et les policiers et les gendarmes ont de plus en plus de contraintes.
03:16Je voudrais simplement, c'est pour ça qu'il faut une nouvelle loi,
03:19qu'on leur donne accès à des techniques spéciales d'enquête.
03:22Je veux qu'on les protège, par exemple, lorsqu'ils utilisent ce qu'on appelle les tontons, les indicateurs.
03:27Je ne veux pas qu'ils se retrouvent, moi, au tribunal, comme un de mes commissaires,
03:30qui s'est retrouvé il y a quelques semaines, vous voyez ?
03:31— Didier Guimbeault, votre collègue à la justice vous suit sur une simplification, par exemple, des procédures ?
03:35— Ah, on est en ligne, absolument.
03:37— Et dernière question, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal va présenter dans 15 jours avec son...