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Le ministre de l'Intérieur était interrogé par Olivier Bost (RTL), Pauline Buisson (M6), Perrine Tarneaud (Public Sénat) et Loris Boichot (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 17 novembre 2024.

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Transcription
00:00AM6, présenté par Olivier Bost.
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury,
00:15en direct comme toutes les semaines sur RTL,
00:17en direct également à regarder sur Public Sénat,
00:20Canal 13 de la TNT.
00:22Bonjour Bruno Retailleau.
00:23Bonjour Olivier Bost.
00:24Vous êtes le ministre de l'Intérieur,
00:26aujourd'hui ministre le plus connu du gouvernement,
00:29notamment grâce à vos formules chocs,
00:32narco-racailles, mexicanisation de la France.
00:36Mais derrière les mots, que voulez-vous faire
00:38et qu'est-ce que vous pouvez vraiment faire ?
00:41Une nouvelle loi contre le trafic de drogue annoncée, ce fléau.
00:44Une nouvelle loi contre l'immigration,
00:46qui n'est, dites-vous, pas une chance pour la France.
00:49Avec votre socle politique, Bruno Retailleau,
00:51fait de macronistes et de républicains,
00:53jusqu'où pourrez-vous aller ?
00:55Bienvenue dans ce Grand Jury.
00:57A mes côtés, pour vous interroger,
00:59Perrine Tarnot de Public Sénat et Pauline Buisson de M6.
01:03Nous serons rejoints par Loris Boixot du Figaro.
01:06Dans ce Grand Jury, Bruno Retailleau,
01:08nous parlerons aussi du budget compliqué dans notre séquence
01:11« Ça se passe au Parlement ».
01:13Nous parlerons de l'avenir politique de votre famille,
01:16la droite, dans 2027, c'est déjà demain.
01:18Et puis vous reprendrez aussi à nos questions express.
01:22Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:26Et dans l'actualité, les paysans, les agriculteurs,
01:29qui manifestent de nouveau,
01:31les mouvements vont se multiplier,
01:33peut-être jusqu'aux élections des syndicats en janvier.
01:36Avez-vous des craintes sur ces manifestations, Bruno Retailleau ?
01:39On a toujours des craintes avec des manifestations.
01:42C'est la raison pour laquelle j'ai reçu cette semaine
01:44des responsables syndicaux agricoles
01:46pour avoir un dialogue,
01:48mais pour leur dire aussi les limites,
01:50puisque le droit de manifester, c'est un droit constitutionnel, évidemment.
01:53Mais il y a des limites, et je leur ai indiqué qu'il y a trois limites.
01:55Pas d'atteinte aux biens,
01:57pas d'atteinte à plus forte raison aux personnes,
01:59et pas d'enquistement.
02:01Pas de blocage durable.
02:03Parce que sinon, ce sera tolérance zéro.
02:05Ça veut dire que vous déblairez les routes
02:07si jamais les agriculteurs les bloquent ?
02:09S'il y a un blocage durable, un enquistement,
02:11nous n'hésiterons pas à mobiliser les forces mobiles
02:13pour qu'on puisse assumer la liberté de circulation.
02:16Ce qu'on a vu il y a un an,
02:18lors des premières manifestations d'agriculteurs,
02:21c'était que lorsqu'ils prévenaient de ce qu'ils allaient faire,
02:23par exemple, déposer du lisier devant les préfectures,
02:27ou asperger même de fumier les préfectures,
02:30tout cela était un peu toléré.
02:32Pareil sur les blocages de routes.
02:34Cette fois-ci, c'est non ? Vous êtes beaucoup plus ferme ?
02:36Je n'ai pas parlé de fumier.
02:38Je n'ai pas parlé d'action symbolique,
02:40dès lors qu'il n'y a pas de dégradation de biens,
02:42dès lors qu'il n'y a pas d'atteinte à la personne,
02:44ou de blocage, évidemment.
02:46Et c'est la raison pour laquelle j'ai engagé ce dialogue
02:48avec des organisations syndicales,
02:50pour pouvoir éviter justement les dérapages.
02:53Je me mets aussi à la place de nos agriculteurs.
02:56La France est toujours une grande puissance agricole,
02:58mais qui d'année en année s'affaiblit.
03:00Pourquoi ? Parce qu'on a tout faux en matière d'approche économique.
03:03On est en train de bureaucratiser à l'intérieur,
03:07c'est-à-dire qu'on fait peser sur nos agriculteurs
03:10des contraintes que n'ont pas les agriculteurs européens,
03:12ou mondiaux.
03:14Donc, bureaucratisation à l'intérieur,
03:16et libération à tout vent à l'extérieur,
03:19avec le CETA, avec le Mercosur,
03:21où si la France le signait, et nous ne le signerons pas,
03:25ça reviendrait à importer une agriculture
03:28qu'on interdit en France.
03:30C'est ça quand ils disent qu'on marche sur la tête.
03:33Mais est-ce que la France peut ne pas signer cet accord Mercosur ?
03:36Bien sûr, moi je pense...
03:38On est isolé en Europe.
03:40Pas tant que ça, parce que les intérêts agricoles,
03:42la souveraineté alimentaire,
03:44devient de plus en plus partagée.
03:46Alors, il y a des États, qui sont des États très mercantilistes,
03:48qui s'appuient beaucoup sur le libre-échange.
03:50Mais il y a des grands États membres,
03:52qui sont des grandes puissances européennes agricoles.
03:56Je pense par exemple à Napoléon et à d'autres.
03:58Et je pense que nous arriverons à trouver
04:004 États membres,
04:02représentant 35% de la population,
04:04pour avoir une minorité de blocage.
04:06C'est dans ce sens que, cette semaine,
04:08Michel Barnier, le Premier ministre, a rencontré Mme van der Leyen.
04:11Mais est-ce que Bruno Retailleau, il n'y a pas en France
04:13une politisation un peu outrancière
04:15autour de ces accords de libre-échange ?
04:17On se rappelle qu'il y avait eu la même levée de boucliers
04:19contre le CETA, l'accord de libre-échange avec le Canada,
04:21qui aujourd'hui est plutôt bénéficiaire
04:23pour nos agriculteurs français.
04:25Est-ce qu'on se trompe pas de comparaison ?
04:27Ça dépend des filières.
04:29Aujourd'hui, il y a des crises agricoles
04:31qui sont en train de s'emboîter.
04:33Dans l'élevage, avec les crises sanitaires,
04:35la crise climatique cet été,
04:37notamment avec la mauvaise récolte des céréales,
04:41et puis les vins spiritueux,
04:43qui sont justement aujourd'hui aussi
04:45touchés par un certain nombre de droits de douane à l'extérieur.
04:47Je vais vous prendre un exemple
04:49que les spectateurs, les auditeurs, vont comprendre parfaitement.
04:51Regardez le riz.
04:53On est un grand pays qui nous permet,
04:55parce qu'on a les trois grands climats,
04:57continentaux, méridionaux, océaniques,
04:59et du coup, on produit à la fois du blé
05:01et on produit du riz.
05:03On a, nous, deux fois plus
05:05de molécules
05:07qui sont interdites en France
05:09qu'elles ne le sont, par exemple, en Italie
05:11ou, par exemple, en Espagne.
05:13Comment voulez-vous comprendre ?
05:15On a huit molécules pour la France,
05:17en Espagne-Italie, c'est 18 à 20,
05:19et le riz asiatique, c'est plus de 30.
05:21Donc, oui au libre-échange,
05:23mais à condition qu'il y ait une juste réciprocité.
05:25Et on voit bien que tous les peuples,
05:27et pour préserver des grands économistes,
05:29ont fait la démonstration
05:31qu'un libre-échange qui est justement déloyal,
05:33qui est déséquilibré, affaiblit
05:35notre souveraineté, mais surtout,
05:37affaiblit, non pas les plus riches,
05:39mais affaiblit les classes moyennes.
05:41Ce sont les classes moyennes occidentales
05:43qui ont le plus payé,
05:45en matière de tribus
05:47et en matière de pouvoir d'achat, un libre-échange
05:49mal compris, déloyal.
05:51Ce que je veux, moi, c'est une concurrence,
05:53mais une concurrence loyale, équilibrée.
05:55Et aujourd'hui, le Mercosur
05:57ne l'est pas, et ça reviendrait
05:59à affaiblir drastiquement l'élevage.
06:01Je veux simplement rappeler que nous étions
06:03deuxième puissance agricole mondiale
06:05il y a quelques années, et on est désormais
06:07au 5-6ème rang.
06:09Votre soutien aux agriculteurs, il y a d'autres mouvements
06:11aussi qui s'annoncent, notamment
06:13pour les cheminots, avec des grèves,
06:15les fonctionnaires également
06:17vont se lancer des grèves.
06:19Est-ce que vous attendez, à la fin d'année,
06:21chargés pour les forces de l'ordre ?
06:23Est-ce que vous craignez une convergence,
06:25ce qu'on appelle une convergence des luttes ?
06:27Non, je ne crois pas qu'il y aura une convergence
06:29entre les cheminots et les agriculteurs.
06:31Parce que
06:33les cheminots, c'est habituel, c'est routinier,
06:35c'est ce que j'appelle la gréviculture.
06:37J'ai déposé, lorsque j'étais président
06:39du groupe LR au Sénat,
06:41un texte qui a été voté,
06:43malheureusement pas à l'Assemblée Nationale, mais au Sénat,
06:45pour faire en sorte qu'on articule mieux
06:47la continuité des services publics,
06:49et puis, justement, le droit constitutionnel
06:51pour manifester.
06:53Qui interdisait aux heures de pointe,
06:57le matin et le soir,
06:59justement,
07:01des grèves qui seraient intempestives.
07:03Vous dites qu'il faut le voter aujourd'hui ?
07:07Pardon ?
07:09Vous me connaissez, non ?
07:11Est-ce que j'ai l'habitude de changer d'avis ?
07:13Ce que j'ai voté, ce que j'ai fait,
07:15quand j'étais président du groupe au Sénat,
07:17bien sûr, je pense qu'on mériterait
07:19ce que ça se fasse.
07:21Vous ne prenez rien du contexte social,
07:23vous ne sentez pas un contexte social...
07:25Il y a une prise d'otages, que les choses soient claires.
07:27Les cheminots prennent en otage,
07:29une partie, pas tous,
07:31un certain nombre,
07:33prennent régulièrement en otage des Français qui travaillent.
07:35Assurer la liberté d'aller travailler
07:37pour des Français qui bossent,
07:39qui doivent faire une heure,
07:41deux heures par jour pour aller au travail,
07:43c'est la moindre des choses.
07:45On ne peut pas se draper en disant
07:47nous sommes les représentants et nous assumons
07:49une mission de service public dans les transports
07:51publics, transports en commun, c'est important
07:53pour l'environnement, et en même temps,
07:55entraver les Françaises et les Français qui veulent se rendre
07:57au travail. Il faut être ferme.
07:59C'est un moment pour lequel, entre
08:01des agriculteurs qui n'arrivent plus
08:03à vivre des fruits de leur travail,
08:05et des syndicats de cheminots qui veulent prendre
08:07en otage les Français, il y a
08:09deux points de mesure.
08:11D'ici cette fin d'année, on s'attend à des mouvements
08:13de blocage un peu réguliers
08:15dans différents secteurs.
08:17Comment vous imaginez les choses pour les Français ?
08:19Vous dites, les cheminots qui vont bloquer les Français,
08:21les empêcher de se déplacer, peut-être que
08:23les agriculteurs vont le faire aussi. Est-ce que vous craignez
08:25un peu cette fin d'année ?
08:27C'est vrai qu'aujourd'hui,
08:29le climat est explosif.
08:31On l'a vu après une dissolution
08:33inexplicable.
08:35Nous n'avons pas de majorité, par exemple, au Parlement.
08:37Donc, il y a
08:39cette crise politique.
08:41Cette crise politique, elle est révélatrice
08:43d'un malaise démocratique, qui est lui-même révélateur
08:45d'une crise sociale,
08:47avec beaucoup d'interrogations.
08:49Parce que je pense qu'il y a un certain nombre de réformes
08:51qu'il faut faire qui n'ont pas été faites,
08:53et on le voit bien, un certain nombre de Français
08:55eux-mêmes s'appauvrissent. Quand on a
08:57plus de 3 000 milliards
08:59d'endettements, c'est un appauvrissement
09:01collectif. Les Français
09:03le ressentent. J'ai souvent donné ce chiffre
09:05il y a plus de 20 ans. La différence
09:07de pouvoir d'achat entre un Allemand
09:09et un Français, c'était la même chose.
09:1125 ans après,
09:13il y a environ 5 000 euros par an
09:15de différence de niveau de vie par habitant.
09:17Et si je me comparais avec les
09:19États-Unis, ce serait pire.
09:21Donc, il faut qu'on se pose un certain
09:23nombre de questions en matière
09:25d'avenir. Et aujourd'hui,
09:27plusieurs plans sociaux sont annoncés.
09:29On a entendu Michelin, on a entendu Auchan.
09:31Est-ce que vous êtes globalement inquiet
09:33pour l'économie française ?
09:35Patrick Martin, le président du Medef, dit ce matin
09:37dans le Parisien que la France est en train de décrocher.
09:39Est-ce que vous êtes d'accord avec ce mot
09:41décrochage ?
09:43L'Europe et la France
09:45décrochent. L'Europe
09:47depuis récemment, mais la France
09:49depuis longtemps.
09:51Sur la trentaine d'années passées,
09:53les Américains, grâce à un dynamisme
09:55à l'innovation,
09:57ont produit une richesse
09:59par habitant
10:01plus de deux fois supérieure aux Européens
10:03et aux Français.
10:05Donc, il y a une capacité, justement, aux États-Unis
10:07d'innovation,
10:09de création de richesse que nous n'avons pas.
10:11Nous avons une politique, nous,
10:13et notamment à partir des 35 heures, si je citais
10:15par exemple l'équivalence de
10:17la richesse par rapport au nombre d'habitants
10:19entre la France et l'Allemagne,
10:21pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, il y a un décrochage
10:23français, même si l'Allemagne se porte mal,
10:25mais je parle en termes de richesse
10:27par habitant. Qu'est-ce qui s'est produit entre
10:29les années 2000 et aujourd'hui ?
10:31C'est les 35 heures.
10:33Bien sûr que si. On a un problème en France,
10:35c'est que, de tous les pays
10:37européens, dans une année, c'est nous
10:39qui injectons le moins
10:41de travail dans la machine économique.
10:43C'est très clair. Quand vous n'avez
10:45que très peu de travail à injecter dans une année,
10:47vous créez moins de richesses. Et donc,
10:49il y a moins de richesses à répartir.
10:51Alors, on a essayé de le masquer.
10:53On a essayé de compenser par de la
10:55richesse qu'on n'avait pas d'ailleurs,
10:57par de la dépense publique. Et c'est
10:59simplement l'explication de l'envolée
11:01des déficits, de l'endettement.
11:03On a essayé de faire des chèques
11:05pour compenser justement un
11:07pouvoir d'achat qui était en berne. Mais
11:09ça ne dure qu'un temps. Et maintenant,
11:11si j'ose dire, pardon, la fête est
11:13finie. Dans l'actualité
11:15de la semaine, pour y revenir, il y a aussi
11:17le procès des assistants parlementaires
11:19européens du Rassemblement National.
11:21Le parquet a requis une peine d'inéligibilité
11:23de 5 ans avec
11:25application immédiate pour Marine Le Pen.
11:27Dites-vous, comme Gérald Darmanin,
11:29que la justice ne peut pas empêcher
11:31une candidature à l'élection présidentielle ?
11:33Non. La justice,
11:35c'est un tout. La justice,
11:37c'est une procédure contradictoire.
11:39Il y a le temps des réquisitions.
11:41Et là, vous avez cité justement
11:43les conclusions du procureur,
11:45la réquisition. Et désormais,
11:47pendant les deux prochaines semaines,
11:49il y aura la parole qui sera laissée
11:51à la Défense. Attendons.
11:53Attendons la fin du procès.
11:55Moi, je fais partie de l'exécutif. Il y a une séparation
11:57entre le judiciaire
11:59et l'exécutif. Donc, je ne
12:01ferai pas plus de commentaires
12:03sur ce qui n'est pas de l'ordre
12:05d'une décision de justice. C'est simplement
12:07un réquisitoire. Sans être dans le commentaire,
12:09il y a quand même un débat sur la question
12:11de l'inéligibilité prononcée
12:13par un juge. Est-ce que c'est aux électeurs
12:15de juger, disent certains,
12:17ou alors aux juges de décider qui peut
12:19se présenter ? Non. La question,
12:21il faut être précis. Parce qu'on est sur
12:23des règles juridiques. Il y a eu un texte qui a été
12:25voté. Ce texte,
12:27il le reconnaît exactement.
12:29Il le reconnaît. Lorsqu'un
12:31élu est convaincu,
12:33est condamné, donc il est coupable,
12:35il doit y avoir une peine automatique
12:37digne de juridique.
12:39Là, c'est différent. Attendez, attendez.
12:41Là, on est sur une autre application.
12:43Là, il s'agirait
12:45d'une exécution provisoire.
12:47C'est très différent. C'est la raison pour laquelle
12:49je ne veux pas faire de commentaire.
12:51Je pense qu'en démocratie, bien sûr,
12:53le peuple
12:55doit avoir le dernier mot, mais il y a
12:57des règles de droit.
12:59Est-ce que vous comprenez que Marine Le Pen
13:01ne puisse pas se présenter en 2019 ? Je me souviens aussi,
13:03pour avoir vécu de près, en
13:052017, la campagne présidentielle
13:07avec François Fillon. Je me rappelle, j'ai un
13:09lointain souvenir de celles et de ceux
13:11qui criaient à une condamnation
13:13rapide. Mais juste, quand Marine Le Pen
13:15dit que l'on veut sa mort politique,
13:17que l'objectif des magistrats, c'est
13:19de s'attaquer à une opposante politique,
13:21est-ce que vous estimez qu'elle met la pression sur les juges ?
13:23Je n'estime rien du tout.
13:25Il y a un jeu de rôle, bien évidemment.
13:27Il y a une communication qui est politique,
13:29mais simplement, il y a des règles juridiques.
13:31Et il y a un procès. Le procès, il est en deux temps.
13:33L'erquisition d'abord, ensuite
13:35la défense, et enfin, il y aura la décision.
13:37Et je, simplement, veux vous dire que
13:39il y aura après, appel. Il y aura
13:41appel. Mais la question c'est, les juges
13:43habitent la loi, nous sommes d'accord, la loi, vous venez de la
13:45rappeler. Est-ce qu'il faut revoir
13:47cette loi ou pas ? Non, attendez.
13:49Arrêtons. En France,
13:51dès qu'il y a un problème, on essaie
13:53de changer les textes. On est sans doute le pays
13:55qui a le plus de normes, le plus
13:57de lois. C'est ce que vous proposez sur d'autres sujets, si je peux vous permettre de repasser. Non mais bien sûr,
13:59bien sûr. Mais sur cette question-là,
14:01je pense qu'il faut y faire très attention.
14:03On parlait de la justice
14:05et de la démocratie.
14:07En essayant de les opposer. Mais,
14:09ça ne s'oppose pas toujours. Simplement,
14:11on l'a bien vu, nos concitoyens
14:13souvent ont demandé pour
14:15des élus un certain nombre de peines,
14:17parce qu'il y a une question d'exemplarité.
14:19C'est autre chose. Donc, ne soyons pas
14:21trop rapides. Laissons Marine Le Pen
14:23se défendre. Elle en a parfaitement le droit.
14:25Tant que le procès n'est pas
14:27abouti à sa fin, y compris en face
14:29d'appel, elle est réputée pour être,
14:31pour avoir la présomption d'innocence.
14:33Elle comme d'autres. Elle n'est ni
14:35en dessous des lois, ni au-dessus. Point final.
14:37Marine Le Pen se défendra et j'en profite
14:39pour donner un rendez-vous aux éditeurs d'RTL.
14:41La présidente du Rassemblement National
14:43sera l'invitée de Thomas Soto,
14:45mercredi matin à 7h35
14:47sur RTL.
14:51Avec un principe très simple, des réponses
14:53par oui ou par non, pour ou contre.
14:55Donc, faut-il supprimer
14:57un jour férié ? Le Sénat a déposé
14:59un amendement en ce sens.
15:01Ça ne sera pas, je pense, un jour férié, mais
15:03avoir plus de travail, je pense que ce sera
15:056 ou 7 heures, pour pouvoir
15:07justement financer, par exemple
15:09le vieillissement. On a des EHPAD
15:11qui sont en bord de rupture
15:13où on n'arrive plus à bien s'occuper des personnes
15:15âgées. La question se pose.
15:17Le maire Hélaire de Compiègne
15:19a demandé, est-ce que sa police
15:21municipale puisse utiliser des drones
15:23et des paintballs
15:25contre les rodéos urbains ? Vous lui avez répondu.
15:27Est-ce que vous y êtes favorable ?
15:29J'y suis favorable, mais nous allons, avec
15:31mon ministre délégué, Nicolas Daragon,
15:33ouvrir un champ de négociation, de
15:35concertation, le 21 novembre
15:37prochain, c'est dans quelques jours,
15:39sur les polices municipales. Simplement,
15:41ce que je veux dire, c'est que
15:43il y a une sorte de grande difficulté
15:45en matière de sécurité. La sécurité,
15:47c'est l'affaire de tous, et je souhaite qu'on
15:49confie plus de responsabilité
15:51aux polices municipales. Et par exemple, cette
15:53histoire de paintball, c'est très intéressant. Ça permet
15:55de faire du marquage, en fait, avec de la peinture
15:57et des produits, pour retrouver ensuite les gens
15:59qui sont des auteurs de rodéos urbains
16:01et qu'on n'arrive pas à arrêter sur le moment.
16:03Vous êtes même pour ce principe, pour la
16:05police nationale et la police municipale.
16:07C'est une nouvelle technique. Le principe,
16:09quand même, c'est que les policiers
16:11municipaux ont moins
16:13de responsabilité, de pouvoir
16:15que la police nationale.
16:17On est un État national,
16:19unitaire, ça lui tient beaucoup.
16:21Je souhaite pousser
16:23les responsabilités de la police municipale
16:25beaucoup plus loin. Et on le voit bien.
16:27J'en suis très heureux. Quand j'écoutais
16:29le maire de Bordeaux, puisqu'on sait très bien
16:31qu'un certain nombre de maires de gauche
16:33ou écologistes se sont
16:35longtemps installés dans un État
16:37d'esprit anti-sécuritaire,
16:39ils commencent à bouger sur l'armement.
16:41Ça bouge, ça bouge.
16:43Pauline Buissant. Faut-il créer un délit
16:45d'homicide routier, c'est-à-dire
16:47renvoyer devant les assises les chauffards dont les
16:49comportements dangereux coûtent la vie à des personnes ?
16:51C'est favorable ?
16:53Oui, bien sûr. Au Sénat, nous avions poussé un texte.
16:55Toujours à propos de sécurité routière,
16:57êtes-vous pour ou contre le déploiement
16:59des radars dits intelligents
17:01qui sont capables de repérer
17:03le téléphone au volant, les distances de sécurité,
17:05le port de la ceinture ?
17:07Oui, c'est trop tôt parce que
17:09ce n'est pas encore au point.
17:11Mais que ces radars ne s'ajoutent pas,
17:13mais qu'ils se substituent à des radars, pourquoi pas.
17:15En revanche, on n'est pas capable aujourd'hui
17:17de les déployer.
17:19Est-ce que vous êtes pour le retour du cumul des mandats ?
17:21Oui, j'ai toujours pensé
17:23qu'il fallait mieux articuler
17:25la démocratie nationale et la démocratie locale
17:27parce que sinon, on a
17:29des élus hors sol. Moi, j'aime l'enracinement.
17:31Faut-il reprendre l'examen
17:33du texte sur la fin de vie ?
17:35Faut-il reprendre l'examen du texte ?
17:37Pour ce qui me concerne, je ne le crois pas.
17:39C'est une position que j'ai
17:41adoptée, là encore,
17:43hier comme aujourd'hui. Je n'en dévie pas
17:45tout simplement parce que
17:47je crains que ça ne soit pas
17:49un texte pour la fraternité.
17:51Je crains qu'en réalité,
17:53ça puisse faire peser sur chacun d'entre nous
17:55une sorte d'épée de Damoclès.
17:57Et ce que je crains, c'est qu'on suive l'exemple
17:59malheureusement des Pays-Bas,
18:01du Canada, de la Belgique, où
18:03on entrebaille une porte et la porte,
18:05quelques années après, finit
18:07grande, ouverte, où on n'est plus de garde-fous.
18:09C'est ça que je crains. Je crains
18:11et je pense par ailleurs que le gouvernement
18:13gagnerait à pousser, à faire en sorte
18:15parce que c'est là la vraie question.
18:17C'est soulager au moment
18:19de la mort, pour ne pas souffrir.
18:21Donc, oui, pour les soins palliatifs.
18:23Oui, à grande échelle, massivement.
18:25Au moment où je vous parle, une vingtaine de départements
18:27n'en bénéficient pas. C'est cela
18:29qu'on peut améliorer, rapidement.
18:31Il est 12h18.
18:35Deux jeunes ont été tués jeudi soir dans un bar
18:37dans les quartiers nord de Marseille. Dans
18:39votre guerre contre le
18:41narcotrafic, vous voulez aussi viser
18:43un consommateur de drogue, Bruno Rotailleau.
18:45Faut-il repénaliser la
18:47consommation ?
18:49Écoutez, moi je pense qu'on atteint
18:51un point de bascule. J'étais à Marseille, il y a quelques jours.
18:53J'ai discuté très longuement avec les enquêteurs
18:55de la police judiciaire et de
18:57l'office antistupéfiants.
18:59Ils m'ont décrit une situation que vous n'imaginez
19:01même pas. Même pas.
19:03En quelques années, les
19:05mafias, le narcotrafic,
19:07s'est déployé sur tout le territoire.
19:09Le jeune Nicolas, vous savez,
19:11malheureusement, est désormais mort.
19:13C'était en sortant d'une
19:15discothèque. Eh bien, c'est un
19:17coup de la DZ mafia de
19:19Marseille. Donc,
19:21cet enfant de 5 ans, deux balles dans
19:23la tête, même chose.
19:25Voilà, exactement.
19:27Ce n'est pas la DZ mafia, mais c'est
19:29aussi sur fond de trafic
19:31narcotrafic, normalement.
19:33Bien sûr, il y a deux choses.
19:35Il faut, puisque s'il y a une
19:37offre, c'est qu'il y a une demande.
19:39Je le dis, fumer un joint,
19:41un rail de côte,
19:43c'est se rendre complice de ces assassinats.
19:45Ce joint, ce rail
19:47de côte, ils ont le goût des larmes,
19:49ils ont le goût du sang. Je le redis. Et donc,
19:51il faut être intransigeant
19:53avec des amendes forfaitaires
19:55délictuelles, parce que sinon,
19:57les tribunaux ne parviendront pas à
19:59traiter la masse, évidemment.
20:01C'est des amendes aujourd'hui. Bien sûr.
20:03Et ces amendes, je le rappelle,
20:05parce que personne ne le sait, elles sont inscrites
20:07aux casiers judiciaires.
20:09Mais est-ce que vous avez, d'une part,
20:11suffisamment de moyens humains,
20:13de ressources humaines, pour faire appliquer
20:15ce qui existe déjà pour pénaliser
20:17effectivement la consommation de drogue ?
20:19Et d'autre part, est-ce que vous souhaitez inclure
20:21dans le texte qui va être examiné par le Parlement
20:23et d'abord au Sénat, un volet
20:25autour des consommateurs de drogue ?
20:27Le texte qui a été déposé pour l'instant ne contient pas
20:29de volet concernant la consommation.
20:31Je parlais de la demande et de l'offre. Je termine
20:33sur la demande, parce qu'il faut s'attaquer
20:35au narco-banditisme.
20:37On va faire aussi une campagne
20:39de prévention, pour montrer que
20:41fumer un joint peut vous faire basculer.
20:43Parce qu'on sait désormais,
20:45la science médicale, on sait
20:47grâce à la science médicale qu'il peut y avoir
20:49des dommages irréversibles au cerveau.
20:51Et parfois, ça révèle
20:53par exemple une schizophrénie, etc.
20:55Donc c'est très grave. On va faire une campagne,
20:57y compris une campagne beaucoup plus fraîche.
20:59Pardon, oui, ça sera sur le volet santé.
21:01Ça sera santé, mais ça sera une campagne
21:03avec des images choc, exactement comme on le fait
21:05sur la prévention routière,
21:07où on reliera, justement,
21:09le sang versé par ces
21:11narco-trafiquants et celui
21:13qui fume du joint ou un rail de coffre.
21:15Vous parlez de la campagne de communication.
21:17Est-ce que sur le plan pénal,
21:19ce qui vise les consommateurs,
21:21vous voulez ou pas le renforcer ? Vous n'avez pas répondu à cette question.
21:23Je pense qu'on peut renforcer les amendes forfaitaires.
21:25C'est peut-être augmenter.
21:27Je disais, il faut qu'on puisse déployer,
21:29notamment sur la voie publique. Ça fait partie
21:31aussi des grandes orientations
21:33que j'ai données à mes gendarmes et aux policiers
21:35pour qu'on puisse être
21:37beaucoup plus présents sur la voie publique.
21:39Moi, ce que je veux, je vais vous dire, je veux que
21:41un dealer ne puisse pas
21:43rester dans le secteur là
21:45où il dealait. Ce que je veux, c'est qu'un
21:47voyou qui roule en gros cylindrée
21:49soit obligé de dire comment il a financé
21:51sa gros cylindrée. Je veux qu'un commerçant
21:53qui fasse du blanchiment voit son commerce fermé.
21:55C'est la plus grande fermeté, pas seulement pour les consommateurs.
21:57Est-ce que la mesure choc, ce serait pas ce que demande
21:59l'Assemblée nationale, c'est-à-dire des courtes peines de prison
22:01pour les consommateurs ?
22:03Vous avez vu l'état
22:05de nos prisons ? Est-ce que vous avez
22:07vu l'état de nos prisons ? Il y a des types
22:09qui sont dangereux, malheureusement, et qui sont
22:11dans la nature, et on mettrait des
22:13consommateurs de joints dans les prisons.
22:15Non, c'est une proposition qui n'est pas
22:17responsable. Ça n'est pas responsable.
22:19En revanche, il faut taper, bien entendu,
22:21la criminalité organisée.
22:23On va s'appuyer sur un texte
22:25important en début
22:27de l'année prochaine, qui est un texte transversal,
22:29d'ailleurs, consigné par un sénateur
22:31PS et
22:33LR aussi, qui était rapporteur de la commission
22:35d'enquête que j'avais moi-même initiée
22:37il y a 18 mois. Mais ça, c'est fondamental.
22:39Mais à ce propos, vous avez dit,
22:41à propos de cette guerre contre
22:43le narcotrafic, c'est un combat qui prendra
22:45des années, 10, 15 ans.
22:47Est-ce que ça veut dire que ce n'est pas vous
22:49qui en ferez le bilan ?
22:51Moi, je suis un sommeur.
22:53Je ne suis pas dans le coup d'après.
22:55Je suis un rural.
22:57Et je sais qu'avant de moissonner, il faut semer.
22:59J'ai pris une image...
23:01Est-ce que vous fixez quand même un objectif pour l'année prochaine ?
23:03Oui, bien sûr. Mais j'agis tout de suite, et je parle clair.
23:05On peut être d'accord avec ce que je dis ou pas d'accord.
23:07Personne ne peut me reprocher
23:09une langue de bois.
23:11Parce que je pense qu'on doit la vérité aux Français.
23:13Et la vérité, elle est grave. Elle est tellement grave,
23:15elle est grave. Parce que
23:17c'est la cause racine de beaucoup de crimes.
23:19Et ensuite, désormais, c'est une
23:21menace à nos institutions et
23:23à la démocratie.
23:25Quels sont vos objectifs à court terme ?
23:27Mon objectif à court terme, c'est qu'on
23:29réarme la France. J'ai pris une
23:31comparaison avec le terrorisme. Il y a
23:33dix ans, la France a été surprise par le
23:35terrorisme. Cette année, on aura
23:37déjoué environ une petite dizaine
23:39d'attentats. On s'est réarmé.
23:41Ce qu'on a fait sur le terrorisme, avec un
23:43parquet national, avec des outils
23:45de renseignement, avec de nouvelles lois,
23:47un arsenal législatif. Ce qu'on a fait
23:49sur le terrorisme, avec succès,
23:51et bien entendu, demain, il peut y avoir encore des attentats.
23:53Mais croyez-moi, on est réarmé.
23:55Moi, je veux être celui avec le
23:57Premier ministre qui m'appuie, avec Didier Migaud,
23:59ministre de la Justice, garde des Sceaux.
24:01Je veux qu'on réarme la France sur
24:03toute la chaîne, une chaîne pénale spécialisée,
24:05des techniques spéciales d'enquête
24:07pour les enquêteurs. Quand j'ai rencontré à Marseille
24:09ceux qui ont...
24:11J'ai rencontré les enquêteurs.
24:13Ils m'ont dit une chose. On ne joue
24:15pas à armes égales avec les
24:17narcotrafiquants. Moi, je veux leur donner
24:19des armes efficaces.
24:21Vous dites que vous êtes un semeur. Avant vous, il y avait des graines qui avaient déjà été semées,
24:23celles de Gérald Darmanin, avec les opérations
24:25Plasnet. Vous les arrêtez
24:27complètement ? Vous dites, ça n'a pas marché ?
24:29Non. Les opérations Plasnet qui ont fonctionné
24:31sont les opérations Plasnet
24:33qui ont été préparées dans la
24:35durée, avec une judiciarisation
24:37pour que... On ne se contente pas,
24:39si vous voulez, de déplacer le point de deal,
24:41mais qu'on arrive à démanteler
24:43la filière. Donc il y a une très grande...
24:45Vous allez les arrêter ou vous allez les poursuivre ?
24:47Non. Elles seront différentes, justement,
24:49et avec les enquêtes 360 degrés, où nous allons
24:51mobiliser sur un quartier tous les services
24:53de l'État, c'est-à-dire les services
24:55policiers, bien sûr, gendarmerie quand ça sera
24:57en zone gendarmerie, mais aussi l'URSSAF,
24:59mais aussi le FISC, mais aussi les douanes,
25:01pour briser l'écosystème
25:03dans lequel évoluent
25:05les trafiquants de drogue. A propos d'enquête, Bruno
25:07Retailleau, selon le JDD d'aujourd'hui, il y avait au début
25:09de l'année plus de 3 000 postes
25:11d'officiers de police judiciaire,
25:13vacant sur les 21 000 au sein de la
25:15police nationale, ça fait 15%
25:17de postes vacants. Comment l'expliquez-vous ?
25:19Parce que je pense
25:21qu'on n'a pas suffisamment pris
25:23de précautions vis-à-vis de cette
25:25belle et grande filière. A chaque fois
25:27que je me déplace, je passe
25:29du temps avec ces officiers
25:31de police judiciaire, les enquêteurs, et
25:33je suis bluffé. Croyez-moi, c'est nuit et
25:35jour, c'est le week-end, ils ont des techniques
25:37mais impressionnantes, ils font vraiment
25:39l'honneur de la gendarmerie ou de la police.
25:41Et notre filière, notamment pour la police,
25:43la filière de l'investigation, a été
25:45trop négligée. Je me suis donné comme
25:47priorité, précisément, de faire en sorte
25:49qu'on la revalorise, et
25:51je vais m'y employer, ça sera vraiment
25:53une de ces grandes priorités que j'ai définie.
25:55Ça veut dire qu'ils seraient mieux payés, les policiers enquêteurs ?
25:57J'envisagerais, bien sûr. Alors, il y a bien
25:59entendu les questions des moyens, la question
26:01des primes, etc., mais il y a aussi
26:03la question du sens. Le souci
26:05aussi, je le vois bien pour les enquêteurs,
26:07pourquoi est-ce qu'ils sont découragés ?
26:09Pas parce que les faits sont de plus en plus violents,
26:11mais c'est simplement parce que la procédure
26:13ne cesse de se complexifier.
26:15Quand ils disent qu'ils ne jouent pas à armes égales,
26:17c'est que les trafiquants bénéficient
26:19d'avocats très très
26:21pointus, et ils ont de plus en plus
26:23de droits, et les
26:25policiers et les gendarmes ont de plus en plus de contraintes.
26:27Je voudrais simplement, c'est pour ça qu'il faut
26:29une nouvelle loi, qu'on leur donne accès
26:31à des techniques spéciales
26:33d'enquête. Je veux qu'on les protège, par exemple.
26:35Lorsqu'ils utilisent, on les appelle des tontons,
26:37des indicateurs. Je ne veux pas qu'ils se retrouvent,
26:39moi, au tribunal, comme un de mes commissaires
26:41qui s'est retrouvé il y a quelques semaines.
26:43Votre collègue à la justice vous suit sur une simplification
26:45par exemple des procédures ?
26:47On est en ligne, absolument.
26:49Dernière question, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal
26:51va présenter dans 15 jours, avec son groupe
26:53de députés, une proposition de loi sur la justice
26:55des mineurs pour, dit-il,
26:57restaurer l'autorité, c'était
26:59après les émeutes de l'été 2023.
27:01Alors il y a notamment
27:03de nouvelles sanctions contre du travail d'intérêt général,
27:05une comparution immédiate pour les mineurs,
27:07ou de rendre exceptionnelle
27:09l'excuse de minorité. Vous êtes favorable
27:11à l'ensemble de cette proposition de loi ?
27:13Je ne l'ai pas vue dans le détail, mais très franchement,
27:15comparution immédiate, je l'avais proposée.
27:17Inverser la logique pour l'excuse de minorité,
27:19je le pense. Je crois qu'il faudrait y ajouter
27:21des courtes peines. J'ai travaillé beaucoup
27:23avec un grand pédopsychiatre qui est
27:25Maurice Berger, qui est un des
27:27seuls à avoir été au contact, pendant
27:29des années et des années, des adolescents
27:31les plus dangereux. Il me décrit d'ailleurs
27:33des adolescents qui sont totalement
27:35sauvagés, à tel point qu'ils peuvent tuer
27:37et la minute d'après
27:39prendre un verre
27:41dans un bar. Il m'a toujours indiqué
27:43que des courtes peines de prison, dans des prisons
27:45très spécialisées, on ne les met pas en contact
27:47avec des dangereux individus,
27:49les courtes peines, ça les fait réfléchir,
27:51ça les coupe de la meute,
27:53de la horde, et je crois que
27:55si on doit s'attaquer, et il le faut,
27:57il le faut parce que, je l'ai souvent dit,
27:59il y a un rajeunissement effroyable.
28:01Un rajeunissement des tueurs
28:03qu'utilisent les mafias
28:05et un rajeunissement de ceux qui sont tués.
28:07Donc la justice des mineurs doit être réformée.
28:09Je pense que les peines courtes de prison,
28:11c'est fondamental.
28:13En soutien aux propositions de Gabriel Attal, Bruno Rotaillot,
28:15on va marquer une pause dans ce Grand Jury
28:17et juste après, nous parlerons notamment
28:19de l'un de vos autres objectifs,
28:21une nouvelle loi immigration l'année prochaine.
28:23A tout de suite.
28:33Suite du Grand Jury,
28:35présenté par Olivier Bost.
28:37Bruno Rotaillot, le ministre de l'Intérieur,
28:39est notre invité ce dimanche dans le Grand Jury.
28:41Perrine Tarnot, de Public Sénat,
28:43et Loris Boîchaud du Figaro sont à mes côtés.
28:45Le Grand Jury,
28:47l'actualité de la semaine.
28:49Bruno Rotaillot, parmi vos priorités,
28:51vous voulez traquer les condamnés
28:53qui n'exécutent pas leur peine.
28:55110 000 personnes sont concernées.
28:57110 000,
28:59où est la faille ?
29:01La faille est dans le système.
29:03Je pense que nous avons eu trop de laxisme
29:05et les français ne comprennent pas
29:07aujourd'hui qu'ils soient
29:09devant cette ambiance d'insécurité
29:11qui n'est pas seulement une ambiance,
29:13elle est réelle. C'est pas seulement,
29:15comme on a pu le dire jadis, un sentiment.
29:17J'ai les statistiques.
29:19Chaque jour, vous avez
29:211000 agressions déclarées.
29:23Chaque heure, une attaque avec armes.
29:25Mais 610 000 personnes n'exécutent pas leur peine.
29:27C'est parce que les policiers ne vont pas les chercher.
29:29C'est parce que les prisons sont pleines.
29:31C'est parce qu'il y a
29:33l'ensemble de la chaîne qui doit bien entendu
29:35être tendue à nouveau.
29:37Il faut encore plus de places de prison,
29:39évidemment, plus de fermeté.
29:41J'ai donné cette instruction
29:43à nos policiers. Est-ce que vous savez
29:45qu'il y a un chiffre qui est important
29:47à savoir ? Entre 5 et 10%
29:49d'individus qui sont ce qu'on appelle
29:51des délinquants d'habitude,
29:53parce qu'ils récidivent, sont à l'origine
29:55d'au moins 50% des actes
29:57de délinquance. Bien moi, je pense
29:59qu'on doit les cribler, on doit cibler
30:01parce que si on arrive à mettre ces individus
30:03justement dans les prisons
30:05hors d'état de nuire, on aura
30:07tout de suite un effet sur la délinquance.
30:09Qu'est-ce que vous ciblez ? Est-ce que c'est le laxisme
30:11de la justice que vous ciblez ?
30:13Moi, je cible
30:15un système où très longtemps,
30:17en France d'ailleurs,
30:19très longtemps, on a tout fait pour éviter
30:21la prison. Ça, c'est un héritage
30:23des années 68, puisque
30:25on considérait que la prison
30:27était une sorte d'instrument
30:29torsionnaire.
30:31Voilà, c'était grosso modo l'inversion
30:33des valeurs entre
30:35la victime et la culpabilité.
30:37Moi, je pense vraiment que la prison
30:39elle est là pour sanctionner
30:41et il y a trop d'écarts entre
30:43les peines qui sont prononcées et les
30:45peines qui sont exécutées.
30:47Pour ce qui me concerne, parce qu'il y a
30:49évidemment le garde des Sceaux qui a la responsabilité
30:51de tout ce qui est chaîne pénale,
30:53en tout cas, moi, je veux concentrer
30:55l'effort des gendarmes et des policiers
30:57sur ces délinquants d'habitude
30:59qui pourrissent la vie de nos compatriotes,
31:01qui eux sont tranquilles,
31:03qui eux sont de bons citoyens.
31:05Bruno Retailleau, cela fait six mois que Mohamed Amara
31:07est en cavale. Mohamed Amara, c'est l'auteur
31:09présumé de l'attaque du fourgon
31:11dans lequel deux agents de la pénitentiaire
31:13ont été tués, trois autres blessés.
31:15Pourquoi les enquêteurs ne retrouvent
31:17pas celui qui a pu être présenté comme
31:19l'ennemi numéro un ?
31:21C'est l'ennemi numéro un.
31:23L'enquête se déroule. Vous comprendrez
31:25que ce n'est pas ici et en public que je
31:27peux donner des indications, des informations.
31:29Mais ce que je peux vous dire, c'est
31:31que ça prendra le temps que cela prendra,
31:33mais Amara, on l'aura.
31:35Combien d'enquêteurs travaillent sur cette
31:37traque aujourd'hui ?
31:39Je ne répondrai pas à cette question.
31:41Est-ce qu'il est mort ? Est-ce qu'il est à l'étranger ?
31:43Je ne répondrai pas à cette question.
31:45Et est-ce que les trafics dans les cellules de prison
31:47comme le faisait Mohamed Amara, continuent ?
31:49Bien sûr.
31:51Et c'est ça qui est révoltant. Et je sais que
31:53le garde-sauve est aussi
31:55choqué par cette porosité.
31:57Puisque, encore une fois,
31:59à Marseille, on nous a décrit des individus,
32:01un des patrons de la DZ
32:03de mafia, en prison.
32:05On lui reproche depuis la prison
32:07au moins 50 faits
32:09délictueux, criminels, y compris
32:11d'avoir commandité des crimes
32:13depuis la prison. Comment est-ce que c'est possible ?
32:15Il faut qu'on s'interroge, non ?
32:17Il faut qu'on s'interroge aussi. Pourquoi des moyens simples,
32:19comme les brouilleurs de téléphone, ne sont pas plus répandus dans les prisons françaises ?
32:21C'est toutes ces questions
32:23qu'on doit mettre sur la table.
32:25Et quand je parlais tout à l'heure
32:27d'un arsenal législatif
32:29pour lutter contre le narcotrafic,
32:31il faudra aussi,
32:33je sais que Didier Migaud y réfléchit,
32:35des sortes de quartiers de haute sécurité
32:37où on place des gens comme on place
32:39les dangereux terroristes, dans une situation
32:41où ils sont totalement isolés,
32:43sans aucune communication possible.
32:45Vous ne le faites pas dès maintenant ?
32:47Écoutez, moi, il fut un temps où la pénitentiaire
32:49était rattachée au ministère de l'Intérieur,
32:51ce n'est pas le cas.
32:53Moi, j'ai beaucoup de travail à faire,
32:55je m'occupe des responsabilités dont j'ai la charge,
32:57mais c'est clair que
32:59en matière d'emprisonnement
33:01et de politique pénitentiaire, il y a un lien
33:03évidemment entre l'intérieur
33:05et la justice, pour qu'on mette vraiment
33:07hors d'état de nuire des individus qui ont été
33:09condamnés à des peines qui sont lourdes, qui sont graves,
33:11et qui continuent leur activité
33:13délictuelle, criminelle, depuis la prison.
33:15Ça, c'est un vrai scandale.
33:17Bruno Retailleau, d'ici au 15 janvier,
33:19les responsables de l'ordre de
33:21chaque département devront vous remettre des propositions,
33:23un plan d'action, de restauration
33:25de ce que vous appelez la sécurité du quotidien.
33:27Pourquoi est-ce que ce n'est pas vous-même
33:29qui leur fixez directement cette feuille de route ?
33:31Parce que je crois que Paris ne sait pas tout.
33:33Et qu'on ne protège bien que ce que l'on
33:35connaît bien. Et je vais
33:37inverser complètement les choses. Je suis dans
33:39un ministère qui est très pyramidal,
33:41où il y a une hiérarchie.
33:43Ça tombe bien, la hiérarchie, ça me parle,
33:45je suis officier de réserve,
33:47et j'y crois. En revanche, ce que
33:49je sais, c'est que pour agir
33:51contre des délinquants, des organisations
33:53qui sont très mobiles, il faut en même temps
33:55que le terrain puisse s'y adapter.
33:57Parce que ce qui est bon pour la Vendée
33:59ne sera peut-être pas bon pour la Moselle.
34:01Donc j'ai demandé aux policiers,
34:03j'ai demandé aussi aux gendarmes
34:05de produire, par département,
34:07un plan d'action qui sera
34:09adapté à la délinquance telle qu'ils la
34:11connaissent. C'est pas Bruno Rotaillot
34:13à Paris qui connaît la situation
34:15des cent et quelques départements de France et d'Outre-mer.
34:17Une fois qu'ils vous auront fourni cette cartographie,
34:19vous leur demandez quoi ?
34:21De mettre du bleu partout dans la rue ?
34:23Comme le disait Gérald Darmanin ?
34:25C'est pas seulement une cartographie. Je leur ai demandé
34:27effectivement d'analyser les points chauds.
34:29Je leur ai demandé d'avoir plus
34:31de présence sur la voie publique. Je veux
34:33la bonne patrouille, au bon endroit, au bon
34:35moment. A quoi sert un véhicule
34:37de gendarmerie qui traverse un village ?
34:39A rien. Je veux qu'à un moment donné,
34:41par exemple sur un marché, là où il y a du monde,
34:43les gendarmes puissent
34:45aller au contact de la population.
34:47Je veux, par exemple, dans les cités.
34:49Est-ce qu'il faut concentrer le matin
34:51où parfois les délinguants
34:53dorment très tard ? Est-ce que ça
34:55signifie quelque chose de mettre des policiers
34:57dans la cité tôt le matin ?
34:59Non, on va peut-être mieux le faire
35:01en épousant le rythme de vie.
35:03Vous voyez ce que je veux dire ? On va changer
35:05de ce point de vue-là de pied.
35:07Beaucoup de liberté au
35:09terrain, mais la contrepartie de la
35:11liberté, c'est le résultat.
35:13Évidemment, j'exigerais des résultats aussi.
35:15À propos du travail des policiers, vous êtes
35:17favorable, pour les policiers, à une présomption
35:19de légitime défense.
35:21Qu'est-ce que ça changerait très concrètement ? Par exemple,
35:23ce matin, dans le Val-de-Marne, des policiers
35:25ont tiré contre un homme
35:27qui était armé et qui disait
35:29à la Ouagbar. Qu'est-ce que
35:31ça changerait, cette présomption
35:33de légitime défense ? C'est l'inversion
35:35de la charge de la preuve. C'est compliqué
35:37à mettre en oeuvre. Mais je vais vous dire
35:39pourquoi
35:41je suis un peu fracassé
35:43par ces questions-là.
35:45Vous vous souvenez, à Lorient, vous avez dû voir des images
35:47d'un policier qui a failli
35:49se faire découper à coups de sabre. Heureusement,
35:51heureusement, le sabre était émoussé.
35:53On le voit très bien. Ils vont
35:55à trois, une patrouille,
35:57secourir cet état de huissier. Le type
35:59fou furieux sort avec un sabre.
36:01Il déclenche le taser, mais le taser
36:03et un de ses compatriotes,
36:05des copatrouilleurs, fait la même chose
36:07et il ne réagit pas. Et il lui assène
36:09plusieurs coups de sabre. Les deux qui l'accompagnaient
36:11auraient pu. Vraiment,
36:13c'était une des conditions,
36:15en tout cas, des situations où ils auraient pu tirer
36:17avec balles réelles. Ils ne l'ont pas fait
36:19parce qu'il y a toujours cette crainte d'être
36:21confronté à une enquête, de se dire
36:23est-ce que je suis dans la bonne situation ?
36:25Est-ce que le règlement
36:27m'autorise ? Or, on n'a pas beaucoup de
36:29temps pour penser à ce genre de choses.
36:31Là, vous avez une situation qui aurait
36:33pu être dramatique. Encore une fois, si le
36:35sabre avait été
36:37aiguisé, je pense que le policier
36:39perdait la vie. La présomption de légitime défense,
36:41ça veut dire que les policiers pourraient
36:43tirer plus facilement ou en tout cas
36:45avec beaucoup moins de retenue. Mais il faut
36:47faire très attention. Dès lors qu'il s'agit
36:49de vies humaines, on ne peut pas se lancer
36:51de façon trop active
36:53dans des législations qui
36:55pourraient avoir des conséquences. Simplement, moi je pose
36:57le problème. Je pose le problème parce que
36:59de plus en plus, des gendarmes, des policiers
37:01là c'est plutôt pour les policiers
37:03réagissent
37:05et réagissent parfois trop tard.
37:07Thérène Tarnot. Demain s'ouvre à Paris
37:09le congrès des maires de France
37:11toute la semaine. Est-ce que vous irez
37:13d'une part à la rencontre de ces maires de France ?
37:15Et comment souhaitez-vous
37:17les rassurer ? Ils sont inquiets d'une part
37:19sur les coupes budgétaires
37:21qui leur sont demandées. Et puis par ailleurs
37:23on parle chaque année de plus en plus
37:25d'une crise de vocation chez les maires de France.
37:27Je recevrai même à Beauvau
37:29des maires qui sont les maires de mon département
37:31la Vendée. Mais il n'y a jamais eu autant
37:33d'émissions de maires en France. C'est grave.
37:35C'est grave parce que les maires
37:37sont celles et ceux qui se préoccupent de nos
37:39compatriotes. Quand il n'y a plus de solutions
37:41au niveau national, ils sont la solution
37:43de l'ultime recours. Et s'ils sont
37:45découragés, c'est pour deux raisons. La première
37:47raison, c'est qu'ils sont asphyxiés par les
37:49contraintes. Ils n'en peuvent plus. Exactement comme les
37:51agriculteurs. Et je pense, et ça ça
37:53ne coûterait rien du tout, je pense qu'il faut
37:55qu'on produise un effort de déburocratisation.
37:57Ça vaut pour moi, je parlais tout à l'heure
37:59des procédures, mais parfois des procédures que nos
38:01propres ministères génèrent. Donc
38:03ils sont découragés par ces contraintes-là
38:05et ils sont découragés aussi parce que
38:07nos compatriotes sont exigeants
38:09mais parfois ils sont violents. Ils ont
38:11affaire à des violences. Nous avions initié
38:13là encore une proposition de loi qui est désormais
38:15votée depuis le mars
38:17dernier, qui est plus protectrice
38:19pour les maires de France. Mais
38:21ils veulent pouvoir agir. Et je pense que
38:23leur première demande, c'est pas des
38:25subventions. C'est pas non plus
38:27de les surprotéger face
38:29à l'hyper-violence actuelle. Bien sûr qu'il faut
38:31les protéger. Parce qu'attaquer un maire de la République
38:33c'est, pour moi, attaquer la République.
38:35En revanche, il faut vraiment
38:37leur permettre d'agir, ne pas les
38:39empêcher d'agir. Et trop souvent
38:41l'État se comporte comme un contrôleur,
38:43un empêcheur d'agir. Et ça c'est pas
38:45positif. Vous êtes un peu notre Elon Musk
38:47français. Vous voulez couper dans la
38:49vie française. J'ai un parcours,
38:51j'appartiens à l'ancien monde, vous voyez. Je suis
38:53un rural. Donc j'ai été
38:55président de département, de région,
38:57président d'intercommunalité. Et je vois
38:59les maires, vous savez, ce sont eux
39:01souvent qui ont la charge quand il y a un accident.
39:03On a trop vécu ça, d'annoncer les morts aux familles.
39:05Ils ont aussi la charge de réparer les vivants
39:07qui vont pas bien. On se tourne vers eux.
39:09Donc encore une fois, il faut que la République française, parce que
39:11ils sont les sentinelles de la démocratie,
39:13de la République, il faut vraiment qu'on
39:15en prenne soin.
39:17Le grand jury, ça se passe
39:19au Parlement. Bruno Retailleau,
39:21le budget arrive la semaine prochaine au Sénat.
39:23La désindexation
39:25partielle des retraites,
39:27la réduction moins importante du budget des
39:29collectivités locales. Avec tout
39:31ça, il reste plusieurs milliards d'euros
39:33d'économies à trouver.
39:35Quelle piste reste-t-il pour faire ces
39:37économies ? Donc le
39:39budget n'a pas pu être
39:41voté par l'Assemblée nationale,
39:43qui s'est prononcée uniquement
39:45sur la fiscalité.
39:47Je fais un constat quand même,
39:49c'était 50 milliards
39:51d'euros de dépenses supplémentaires,
39:5325 ou 30 milliards de fiscalité,
39:55c'est-à-dire qu'on fiscalisait un délire
39:57fiscal. Désormais, il est parti au Sénat.
39:59C'est le Sénat qui va devoir
40:01remodeler ce budget et qui va
40:03devoir le voter. Et trouver des milliards
40:05d'économies. Je pense qu'au
40:07Sénat, j'ai lu l'interview de Gérard Larcher,
40:09l'excellente interview dans JDD
40:11ce matin. Il y a un certain nombre de
40:13pistes. Et je me félicite qu'il y a une
40:15piste que les sénateurs vont
40:17étudier. On a des
40:19centaines et des centaines, 1 200 agences.
40:21La masse salariale,
40:23c'est des dizaines de milliards.
40:25Certains parlent de 60 milliards, d'autres de 80,
40:27plus de 400 000 emplois. Mais ça, ça ne va pas produire des économies immédiates ?
40:29Si, absolument. Si, si.
40:31On peut supprimer. Il y a des
40:33organismes qu'il faut supprimer.
40:35Les agences représentent 60 à 80
40:37milliards d'euros de dépenses ?
40:39Bien sûr. Les agences, les opérateurs
40:41de l'État. Certains sont importants.
40:43Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi. Mais là encore,
40:45il y a eu une profusion et une augmentation
40:47notamment du personnel de ces agences
40:49dont certaines échappent totalement
40:51aux préfets dans les départements
40:53ou même aux ministres et à l'État.
40:55Donc je suis très heureux. Je pense qu'ils
40:57veulent annoncer là encore des suppressions de postes,
40:59des suppressions d'organismes. Ils veulent annoncer
41:01le meilleur lieu contre la fraude. Il y a d'autres pistes d'économies
41:03plus immédiates qui sont sur la table.
41:05Une qui était notamment portée par le groupe centriste au Sénat,
41:07mais qui est reprise aussi par Patrick Martin,
41:09le patron du Medef ce matin
41:11dans les colonnes du Parisien, c'est celle de la TVA
41:13dite sociale. Est-ce que vous y êtes
41:15favorable ?
41:17Je connais bien le sujet de la TVA sociale.
41:19On ne peut y être favorable
41:21qu'à des conditions qui
41:23aujourd'hui ne sont pas pleinement remplies. Parce qu'il
41:25faudrait, pour éviter que ça pèse
41:27sur le pouvoir d'achat, avec une inflation,
41:29il faudrait que la TVA,
41:31un, ce que la TVA
41:33serait augmentée, on le répercute
41:35pour qu'il y ait moins de charges
41:37et qu'il y ait plus de salaires. Première condition.
41:39Et évidemment, deuxième
41:41condition, il faut que les entreprises
41:43n'en profitent pas pour regonfler
41:45leurs marges. Parce que sinon, la TVA sociale
41:47c'est moins de pouvoir d'achat.
41:49Donc vous dites mauvaise piste. Non, c'est pas une mauvaise piste.
41:51Mais aujourd'hui, dans un
41:53conflexe juste post-inflationniste,
41:55il y a des dangers et
41:57il faudrait des conditions qui soient très très
41:59strictes pour que ça ne conduise pas
42:01là encore à une perte de pouvoir d'achat,
42:03toujours les mêmes, classe moyenne.
42:05M. Motaillot, vous avez annoncé une nouvelle loi
42:07immigration, un an à peine après
42:09la dernière. Vous voulez notamment
42:11durcir les règles du regroupement familial,
42:13rétablir le délit de séjour
42:15irrégulier ou encore revoir le droit
42:17du sol, des dispositions qui avaient été en partie
42:19d'ailleurs censurées par le Conseil constitutionnel.
42:21Vous parlez d'urgence à ce
42:23sujet. Quand la loi
42:25sera-t-elle discutée ?
42:27Ce que je veux d'abord dire, avant d'aller dans le détail
42:29de la loi, c'est que
42:31désormais, quelque chose s'est produit.
42:33J'ai assisté en Europe
42:35à un conseil européen où il y avait tous les ministres
42:37de l'intérieur. Et
42:39qu'on soit de droite ou de gauche, qu'on appartienne
42:41à un gouvernement social-démocrate de gauche
42:43ou conservateur de droite, on a tous
42:45quasiment le même langage. Ca veut dire qu'il y a un consensus.
42:47Comme il y a un consensus parmi les Français
42:49désormais, y compris ceux qui votent
42:51à gauche, bien désormais
42:53les Français veulent plus de fermeté.
42:55Toutes les mesures que j'ai proposées ont été dans
42:57des enquêtes d'opinion soutenues à plus.
42:59Et s'agissant du calendrier alors, quand est-ce que ce projet de loi
43:01sera soumis au Parlement ?
43:03Eh bien, j'espère en début
43:05d'année prochaine. Il le faut.
43:07Ce que moi je veux, c'est maîtriser
43:09une immigration qui a totalement
43:11échappé à tout contrôle.
43:13On a en 2023,
43:15dernière statistique, environ
43:17550 000 immigrés
43:19qui sont entrés à titre régulier ou
43:21irrégulier. C'est l'équivalent de la ville
43:23de Lyon. C'est hors contrôle.
43:25A un moment où on n'a plus les moyens de loger.
43:27A un moment où la machine à intégrer
43:29est totalement en panne. Ce que je veux
43:31moi, notamment sur le texte de loi,
43:33c'est qu'on examine
43:35tous les dispositifs de soins,
43:37de regroupement familial, et qu'on se situe
43:39non pas comme, mieux disant,
43:41comme le pays le plus avantageux, ce que nous sommes.
43:43Et du coup, il y a des processus d'aspiration,
43:45d'appel vert, mais à la moyenne des pays européens.
43:47Pour être précis, Bruno Retailleau,
43:49est-ce qu'il y a un texte de loi,
43:51deux textes de loi ? Est-ce qu'il y a d'abord
43:53le pacte asile-immigration voté
43:55au niveau européen qui sera transposé
43:57en France dans un premier texte de loi ?
43:59Est-ce que vous souhaitez un deuxième texte de loi
44:01qui reprendra grosso modo la proposition de loi
44:03que vous aviez déposée au Sénat ?
44:05Cet arbitrage n'est pas encore rendu, mais je pense
44:07moi, pour reprendre vos propos,
44:09qu'il faut sans doute deux vecteurs législatifs.
44:11Il en faut un parce qu'il sera
44:13extrêmement lourd pour transposer
44:15le paquet
44:17migration-asile de l'Europe. On a besoin
44:19notamment pour mieux surveiller
44:21les frontières extérieures de l'Europe.
44:23Et il nous faudra, là encore,
44:25pour être au niveau et pour ne pas
44:27créer trop d'appels,
44:29aujourd'hui, on est le pays sans doute
44:31un des plus attractifs, je pense
44:33qu'il faudra un texte de loi tel qu'il a pu être déposé
44:35à l'époque. Et ça, vous savez que ça fait peur
44:37à votre majorité gouvernementale
44:39élargie au socle commun.
44:41Ça crispe ce sujet de
44:43l'immigration. Vous pensez vraiment qu'un texte
44:45pourrait être examiné au Parlement dans les trois
44:47premiers mois, disons, de 2025 ?
44:49Moi, je le souhaite, écoutez.
44:51Mais l'arbitrage n'est pas rendu, c'est ce que vous dites.
44:53Mais franchement, sur le texte que
44:55je veux présenter,
44:57franchement, il y a une majorité de Français
44:59qui sont derrière, y compris pour des
45:01hommes et des femmes qui votaient traditionnellement
45:03à gauche. Si la France,
45:05qu'est-ce qui se passe partout en Europe ?
45:07Quand les peuples ne sont pas
45:09écoutés des gouvernements, ils les chassent.
45:11Et ils les remplacent
45:13par des démagogues et des populistes.
45:15Cette loi-là, c'est une loi européenne,
45:17c'est une loi de la démocratie.
45:19Ou bien on prend le taureau par les cornes,
45:21ou bien on maîtrise une immigration
45:23qui ne l'est pas, et alors,
45:25à ce moment-là, je pense que pour les Français,
45:27ils verront très très bien qu'on fait cet effort,
45:29ou si on ne le fait pas,
45:31à ce moment-là, ils se vengeront dans les urnes,
45:33très clairement. Et j'expliquerai,
45:35mesure par mesure. Je veux, par exemple,
45:37le rétablissement du délit
45:39de séjour irrégulier. Pourquoi je le veux ?
45:41Parce que ça nous donnera des pouvoirs d'enquête
45:43qui nous permettront de reconduire
45:45à la frontière et d'éloigner
45:47des gens qui n'ont rien à faire
45:49sur le sol français. Et donc, on expliquera
45:51à chaque fois, pareil pour les étudiants.
45:53Il y a beaucoup d'étudiants.
45:55Les étudiants ont pratiquement 100 000 titres de séjour.
45:57Est-ce que c'est un crime
45:59que de vérifier que les étudiants
46:01qui viennent chez nous, on leur donne l'hospitalité,
46:03mais le caractère réel et sérieux
46:05des études, quand ils ne passent pas leur
46:07contrôle continu, quand ils sont
46:09absents, par exemple, pour les examens.
46:11Vous trouvez ça normal ?
46:13Ou on vient étudier en France, et alors on passe
46:15les examens, on fournit des efforts
46:17pédagogiques, etc.
46:19Ou alors, on n'a rien à faire ici.
46:21Le Grand Jury
46:232027, c'est demain.
46:25Président Retailleau, vous avez longtemps
46:27blâmé la politique et la méthode
46:29d'Emmanuel Macron, mais le mois dernier,
46:31au Figaro,
46:33vous avez dit, ma loyauté au chef de l'État
46:35est acquise. Vous allez changer d'avis ?
46:37Ah non, non, je...
46:39Je vais vous faire une confidence, ce matin.
46:41Je ne suis pas macroniste.
46:43Je suis gaulliste.
46:45Ce qui signifie que je suis respectueux
46:47Je suis respectueux
46:49de la fonction présidentielle.
46:51Et j'ai en charge un sujet
46:53qui est un sujet important,
46:55qui est le régalien. Le régalien qui est
46:57un des sujets, son nom l'indique,
46:59qui intéresse nécessairement le
47:01chef de l'État. Et, ponctuellement,
47:03sur un certain nombre de
47:05politiques, eh bien, il doit y avoir une coopération.
47:07Est-ce que ça veut dire qu'en 2027,
47:09un gaulliste comme vous pourrait se ranger
47:11derrière un candidat macroniste,
47:13héritier d'Emmanuel Macron ?
47:15Michel Barnier, cette semaine, a appelé, devant les députés,
47:17a émis le souhait d'une candidature
47:19commune, entre eux, issus du camp
47:21Macron et Les Républicains. Est-ce que c'est une bonne
47:23piste ? Je parle souvent avec
47:25Michel Barnier, il ne m'en a jamais parlé.
47:27Jamais. A chaque fois que j'ai une conversation
47:29avec le Premier Ministre, c'est une
47:31conversation qui intéresse... Peut-être pas à vous, mais visiblement
47:33devant d'autres personnes. Qui intéresse les Français
47:35et le quotidien des Français. Alors, est-ce que vous, vous pourriez vous ranger derrière
47:37ce candidat unique, du socle commun ?
47:39Vous vous rendez compte qu'on est à deux doigts
47:41d'une crise financière. On est à deux doigts d'une crise financière.
47:43On est dans une
47:45crise en matière de sécurité. Le narcotrafic,
47:47on en a parlé, une immigration totalement
47:49incontrôlée, immatrisée.
47:51Et alors, on se projetterait en 2027.
47:53Il y a quelque chose d'indécent et je me
47:55refuse totalement à envisager
47:57cette échéance. Mais vous savez que ça paralyse un peu le
47:59tempo politique, la vie politique
48:01en ce moment. Mais c'est parce qu'en France, on a
48:03les yeux... Cette date d'histoire de 2027, il faut bien faire avec.
48:05Non, non, je ne me résine pas. Moi, je pense
48:07que les Français nous ont
48:09donné une direction,
48:11en tout cas, parce qu'on voit bien ce qu'ils souhaitent quand ils
48:13ont voté au premier tour, aux élections
48:15législatives. Ils veulent de l'autorité, de la fermeté.
48:17Ils ne nous ont pas demandé de penser
48:19à demain. Et moi, je vais vous dire, ma liberté...
48:21Est-ce qu'il faudra une primaire, alors, pour départager
48:23les candidats de la droite, du centre droit ?
48:25Il n'y a plus grand monde qui veut
48:27une primaire. Mais là encore...
48:29Mais s'il y a trop de monde sur la ligne de départ ?
48:31Écoutez, pour l'instant...
48:33Parce que sinon, vous prenez le risque d'avoir un
48:35second tour. Jean-Luc Mélenchon,
48:37Marine Le Pen... Tout ce que vous souhaitez,
48:39je me refuse vraiment à envisager
48:41l'élection présidentielle. Il y a quelque chose
48:43de choquant.
48:45A chaque fois, et Dieu sait si, chaque semaine,
48:47je vais à la rencontre de nos compatriotes, il n'y en a pas
48:49un qui me parle de l'élection présidentielle.
48:51Sans parler de 2027,
48:53ça pose la question de l'attelage
48:55que vous avez formé avec, effectivement,
48:57des macronistes, et l'avenir
48:59de cette nouvelle forme de politique
49:01qu'on n'avait jusque-là pas vue.
49:03C'est pas un attelage.
49:05Je suis rentré au gouvernement.
49:07Pas pour faire la politique d'Emmanuel Macron.
49:09Je suis rentré au gouvernement pour faire la politique de Michel Barnier.
49:11Avec des macronistes.
49:13Je suis rentré au gouvernement, oui, parce que...
49:15Oui. Je vais vous dire pourquoi.
49:17Tout simplement parce qu'il a fallu faire barrage
49:19à l'extrême-gauche.
49:21Qui serait mis à l'intérieur à ma place ?
49:23Si Mme Castex, ou un autre
49:25de cet acabit, était première ministre ?
49:27Je vous laisse simplement
49:29y réfléchir.
49:31Quand quelqu'un comme M. Eric Coquerel
49:33dit qu'un type qui a été un individu
49:35qui a fait l'objet d'une
49:37fiche S, qui est poursuivie aujourd'hui
49:39pour provocation publique
49:41à la haine et à la violence,
49:43que cet individu serait plus respectable
49:45que le ministre de l'Intérieur.
49:47C'est ça, aujourd'hui. C'est ça, les Insoumis.
49:49L'extrême-gauche. C'est un vrai danger
49:51pour la République. C'est un vrai danger
49:53pour la République. Avec le communautarisme.
49:55Avec l'antisionisme qui n'est que
49:57le masque de l'antisémitisme.
49:59Je me souviens du propos, au mois de juin dernier,
50:01de M. Mélenchon, disant que l'antisémitisme
50:03était résiduel en France. Pardonnez-moi.
50:05Les actes antisémites
50:07ont été multipliés par trois
50:09depuis le 7 octobre. Donc, non.
50:11Je pense que là, je suis très clair.
50:13Il y a un gouvernement de bonne volonté.
50:15C'est ce que les Français nous ont demandé.
50:17Ils ne nous ont pas confié
50:19un Parlement où il y a une majorité.
50:21Donc, il faut travailler ensemble,
50:23d'abord, pour éviter une crise.
50:25J'ai relu ce qui s'était passé en Grèce
50:27avec la crise financière.
50:29C'est entre moins 15 et moins 30%
50:31de pertes de pouvoir d'achat.
50:33Et c'est entre moins 20 et moins 50%
50:35de pertes, notamment, pour
50:37les retraites. Retraite
50:39des fonctionnaires ou retraite du privé.
50:41Je ne pense pas que les Français
50:43souhaitent envisager cette hypothèse-là.
50:45Un tout dernier moment, Bruno Retailleau.
50:51Et si vous me voyez sourire,
50:53c'est parce que c'est une question légère pour terminer.
50:55L'émission mythique
50:57Intervilles revient.
50:59Et la question, vous la voyez venir.
51:01Est-ce que vous avez triché à Intervilles ?
51:03C'était en 1997.
51:05Si il y a Intervilles à nouveau,
51:07je serais prêt à y participer.
51:09Ou Puy-du-Fou. Vous n'avez pas triché
51:11pour faire gagner Puy-du-Fou ?
51:13Non, on n'a pas triché.
51:15On a gagné.
51:17Merci Bruno Retailleau pour ce
51:19grand jury. Bon dimanche à tous.
51:21A la semaine prochaine.

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