Le Grand Jury d'Olivier Véran

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Le porte-parole du Gouvernement et ministre du Renouveau démocratique est l'invité du Grand Jury RTL - Le Figaro - M6
Regardez Le Grand Jury du 17 septembre 2023 avec Olivier Bost.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL et sur Paris 1ère, en clair sur le canal
00:23 41 de la TNT. Bonjour Olivier Véran. Bonjour, bonjour à tous les trois. Vous êtes le porte-parole
00:29 du gouvernement et ministre du renouveau démocratique.
00:32 Une nouvelle crise migratoire touche l'Italie et pendant ce temps-là en France, gouvernement et majorité semblent encore
00:39 tâtonner sur la prochaine loi immigration.
00:42 La mobilisation contre le harcèlement à l'école est-elle suffisante ? Au-delà de la honte exprimée par le ministre de l'éducation après le suicide de
00:50 Nicolas, que faire ? Et puis avant un automne probablement agité sur le plan politique,
00:56 un référendum, des référendums, que sortira-t-il de l'initiative politique
01:01 d'ampleur d'Emmanuel Macron ?
01:04 Olivier Véran, vous allez nous expliquer pourquoi dans ce Grand Jury tant de dossiers semblent avancer si lentement.
01:10 A mes côtés pour vous interroger,
01:13 Claire Conruyt du Figaro et Pauline Buisson de la rédaction de M6.
01:18 Et pour commencer, nous allons aborder la première préoccupation des Français, le pouvoir d'achat. Pauline Buisson.
01:24 Oui, et la question du carburant, Olivier Véran.
01:27 Face à la hausse des prix, Elisabeth Born annonce la possibilité pour les distributeurs de vendre à perte à la pompe, ce qui est normalement interdit.
01:34 C'est une première depuis 1963.
01:36 Pourquoi les distributeurs feraient-ils un geste en vendant à perte ?
01:40 J'entends comme vous,
01:43 souvent, dans les matinales, dans les émissions,
01:45 des responsables de la grande distribution expliquer que parfois il existe des normes qui les empêchent d'être encore plus efficaces au service de leurs clients.
01:54 J'ai envie de dire chiche. Il y a une mesure effectivement qui existe dans la loi qui est qu'on ne peut pas vendre à perte.
01:59 Et donc il y a un prix finalement minimal qui s'impose à tous ceux qui vendent des choses.
02:04 Ce que propose la première ministre, c'est pragmatique. C'est de dire ceux qui le souhaitent, ceux qui le peuvent, lors d'opérations spéciales par exemple,
02:10 pourront vendre de l'essence à prix cassé, mais vraiment cassé. On parle quasiment d'un demi euro
02:15 potentiellement de moins par litre. Et donc c'est aussi une demande que nous entendons de la part
02:21 de la grande distribution qui veut être un acteur aux côtés de l'État, aux côtés aussi des raffineurs, des fournisseurs d'essence,
02:26 pour le pouvoir d'achat des français.
02:28 Il n'y a pas un risque que les distributeurs se rattrapent sur d'autres produits par exemple ?
02:31 On pense qu'il n'y aura pas de risque qu'il y ait un effet de rattrapage.
02:35 Pourquoi est-ce qu'à la base, est-ce qu'on empêche de vendre à perte ? Pour qu'il n'y ait pas de distorsion de concurrence ?
02:39 Pour que les uns et les autres, quand ils vendent les mêmes produits, soient logés à même enseigne. C'est-à-dire qu'il n'y a pas un moment où
02:44 vous avez une espèce d'appel à la clientèle
02:47 massive sur un produit donné. Dans le cas de l'essence, on considère que ça justifie de faire une exception,
02:52 considérant le poids de l'essence dans le budget des ménages, la difficulté qu'ont les français à y faire face, et surtout la bonne volonté
02:57 affichée par ceux qui vendent de l'essence de faire des efforts supplémentaires.
03:01 C'est quand même difficile d'imaginer une vente à perte sans par ailleurs
03:04 augmenter des bénéfices sur quelques produits.
03:06 Vous pouvez aussi peut-être rogner sur vos propres bénéfices.
03:09 Il y a plein de stratégies commerciales qui existent. Encore une fois, on ne dit pas que l'essence va tomber à 1,40€
03:15 dans toutes les stations de France pendant six mois. On dit que pendant six mois, il peut y avoir des opérations commerciales qui peuvent être conduites
03:21 pour que les français qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler se déplacer
03:24 et qui n'ont pas la possibilité de faire le plein dans la période. J'en ai vu le week-end dernier à Grenoble, j'ai fait
03:29 mon plein d'essence, je voyais des gens qui allaient donner
03:32 20€ ou 30€ et qui ne font plus systématiquement le plein.
03:35 Il y aura des périodes comme ça qui permettront aux français d'aller dans certaines stations
03:38 de faire le plein et de se mettre à l'abri pendant quelques jours ou quelques semaines. Ceci vient
03:43 s'ajouter aux mesures gouvernementales. Je les rappelle quand même parce que nous sommes encore en 2023 et qu'en 2023, les français sont des millions
03:50 à bénéficier d'un chèque carburant, d'un chèque aussi pour les français qui utilisent leur voiture pour rouler
03:56 et qui ont eu des chèques de 100€ qui ont été donnés il y a quelques mois pour couvrir la période 2023.
04:01 Mais ça, c'est terminé.
04:02 Cette période 2023 couvre encore. Le chèque carburant rouleur
04:06 permet de faire une ristourne sur l'équivalent de 12 000 km. Alors oui, j'ai conscience qu'il y a des français
04:13 qui font plus de 12 000 km en l'espace de quelques mois, mais pour d'autres, il y a encore cet effet.
04:17 On peut encore demander le chèque carburant ?
04:19 Non, le chèque carburant a été demandé au printemps dernier, mais il courait sur une période de 12 000 km, ce qui permet quand même
04:24 de tenir compte de la pratique.
04:26 Quand vous dites qu'il s'applique encore, c'est pour ceux qui en ont bénéficié.
04:28 Ils ont effectivement eu ce bonus-là et il n'existera plus en 2024.
04:32 Il n'existera plus en 2024. Par contre, vous avez d'autres mesures qui continueront d'exister en 2024,
04:37 notamment la mesure qui a été annoncée par Total, qui plafonne à 1,99 le litre.
04:41 Et puis, il y a tout ce travail que nous conduisons, que Bercy conduit auprès de l'ensemble de la filière.
04:46 Il faut savoir que la filière, entre le moment où l'essence, le baril de pétrole, est vendue à l'autre bout du monde
04:52 et le moment où vous achetez votre essence à la pompe, il y a beaucoup d'étapes.
04:55 Et notamment, il y a l'étape du raffinage.
04:57 Et cette étape du raffinage, elle coûte plus cher en ce moment, elle coûte même sans doute trop cher.
05:01 Et donc, nous travaillons avec les acteurs du raffinage, avec l'ensemble des acteurs sur la filière du pétrole,
05:06 de manière à ce que chacun puisse faire un effort pour les français.
05:08 - Mais il y a l'idée de taxer les raffineurs, mais ça, ça ne va pas faire baisser les prix à la pompe.
05:11 - Mais c'est lorsque nous avons récolté parfois de l'argent au niveau État,
05:16 nous avons toujours investi beaucoup d'argent pour les français, pour leur pouvoir d'achat.
05:19 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que, par exemple, une taxation des raffineurs pourrait se transformer en un nouveau chèque ?
05:24 - Ce qu'on dit, en tout cas, c'est que tout ce qui est dispositif de ristourne,
05:27 qui avait été mis en place au début de l'inflation, et qui était sans doute nécessaire à l'époque,
05:31 qui a coûté énormément d'argent public, c'est-à-dire qu'une partie importante des impôts des français
05:36 est allée financer une ristourne à la pompe.
05:38 Cette mesure-là, elle n'est pas juste, parce que les gens qui gagnent 1500 euros par mois,
05:43 comme les gens qui gagnent 6000 euros par mois, avaient la même ristourne.
05:46 Ça, c'est quelque chose qui n'est pas très égalitaire et qui, en plus, coûtait beaucoup d'argent.
05:49 Là, on a expliqué que la politique des chèques, ce "quoi qu'il en coûte" de l'inflation,
05:54 qu'on a mis en place au début, aujourd'hui, on ne le met pas, on ne le met plus en place.
05:58 - Des chèques ciblés, ça ne pourrait pas être possible.
06:00 - Il y a eu des chèques ciblés dans le passé, je n'ai pas d'annonce à vous faire sur des chèques à venir.
06:02 Je vous dis juste qu'on travaille avec l'ensemble de la filière et que l'État a toujours été au rendez-vous.
06:07 - Clairement, 8, pardon.
06:09 - Dans les annonces à faire, concrètement, pour autoriser la vente à perte, qu'est-ce qu'il faut ?
06:13 C'est une loi, c'est un simple arrêté et surtout, c'est pour quand, très concrètement ?
06:16 - En fait, il y a une loi qui va arriver très vite au Parlement.
06:18 C'est une loi qui prévoit déjà une mesure importante.
06:21 Et là aussi, c'est du bon sens, quand on y réfléchit.
06:23 C'est une loi qui vise déjà à rouvrir des négociations commerciales
06:27 entre les producteurs et les distributeurs.
06:30 Il faut savoir que dans notre pays, c'est une fois par an, vous avez un grand rendez-vous
06:33 entre les grands industriels de l'agroalimentaire, par exemple,
06:36 et les industriels des supermarchés,
06:38 et qui décident finalement des prix auxquels les supermarchés vont acheter les produits
06:41 et donc les prix auxquels ils pourront les vendre.
06:43 Nous, on dit que dans une période avec une inflation, avec de la volatilité des prix des matières premières,
06:49 des matières premières qui ont augmenté de 30%, qui ont baissé depuis de 25, voire 40%,
06:53 eh bien, ça justifie de permettre à la grande distribution de se remettre autour de la table
06:58 avec les industriels pour dire, en fait, vous nous avez vendu ces produits-là
07:03 parce que la matière première coûtait tant, aujourd'hui elle a baissé,
07:05 on veut renégocier les prix avec vous.
07:07 Ce projet de loi, c'est ce qu'il permettra de faire, et on y ajoute à ce projet de loi
07:11 cette mesure qui va permettre aux grandes surfaces, aux stations de services qui le souhaitent et qui le peuvent
07:15 de vendre à perte de l'essence pour les Français.
07:17 - Vous dites très vite que ça veut dire que c'est la première loi à la rentrée parlementaire ?
07:20 - Je n'ai pas le calendrier en tête, je ne suis pas sûr qu'il ait été complètement arrêté, mais c'est imminent, oui.
07:24 - Est-ce qu'on peut envisager que cette vente à perte soit élargie à d'autres produits que l'essence ?
07:28 Est-ce que vous pourriez demander ça aux distributeurs ?
07:30 - Pour l'instant, encore une fois, là où il est important de faire ce geste, c'est sur le carburant.
07:37 C'est un produit qui est assez monolithique, on trouve le même partout où vous allez,
07:40 donc ça se justifie, si vous voulez, dans la période qu'on connaît.
07:43 Ensuite, il y a des possibilités d'offres commerciales qui sont déjà présentes
07:47 dans le droit des grandes surfaces, qui peuvent adapter les prix de certains produits,
07:50 et vous avez beaucoup de grandes surfaces qui font des prix cassés.
07:52 L'autre chose, d'ailleurs, c'est qu'on a, grâce à l'action de Bruno Le Maire et d'Olivia Grégoire à Bercy,
07:58 ils ont pu, et puis des députés que je salue, notamment Frédéric De Crozaille ou Guillaume Casbarian,
08:02 députés de la majorité qui ont beaucoup travaillé là-dessus,
08:04 ils ont la possibilité de négocier les baisses de prix sur plus de 5 000 produits aujourd'hui
08:09 dans le domaine de l'agroalimentaire, par exemple.
08:12 - Mais pas de vente à perte ?
08:14 - L'autre chose, parce qu'on parle beaucoup de l'action de l'État et de la grande distribution,
08:16 il y a cet appel que je renouvelle à certains grands groupes industriels,
08:20 notamment des grands groupes américains,
08:22 alors ce sont des marques que les Français aiment bien,
08:24 c'est des produits premium, je ne les citerai pas ici,
08:28 mais, ce n'est pas l'envie qui manque des fois,
08:30 mais certains de ces grands groupes industriels étrangers
08:32 ont des pratiques commerciales qui ne me semblent absolument pas acceptables dans la période.
08:36 C'est-à-dire que vous avez des groupes, notamment des groupes français,
08:38 - Bon, nous on peut les citer, c'est notamment le partenaire de Gumbel, par exemple.
08:40 - Ils font vachement gaffe, ils ont baissé leur taux de marge,
08:42 c'est-à-dire qu'ils disent, comme il y a de l'inflation,
08:44 nous on va faire un peu moins de profit pour permettre aux gens de pouvoir continuer à vivre correctement.
08:48 Et puis vous avez des grands groupes qui, eux, disent
08:50 "Les prix augmentent, nos taux de marge aussi."
08:52 Certains augmentent leurs taux de marge,
08:54 c'est-à-dire que plus les prix augmentent, plus ils augmentent la part du produit qui revient dans leur poche.
08:58 Ça c'est scandaleux, donc là-dessus, on continue de travailler,
09:01 et on donne les moyens à la grande distribution,
09:03 qui est aussi scandalisée que moi, de pouvoir renégocier ses prix.
09:06 - Pierre Corroyt.
09:07 - Olivier Véran, dans ce contexte, les premières réactions politiques fleurissent,
09:11 et notamment chez Fabien Roussel, donc le secrétaire national du parti communiste,
09:15 qui lui appelle à envahir les stations essence, les préfectures, les hypermarchés,
09:20 afin de réclamer la baisse des prix des carburants.
09:23 Comment réagissez-vous à cela, à cette première, à cette intervention de Fabien Roussel ?
09:29 - Ça ne ressemble pas au Fabien Roussel qu'on connaît,
09:31 qui mène plutôt un communisme de combat sur le plan des idées que sur le plan des actes.
09:36 Ça ne lui ressemble pas, je pense que c'est ni raisonnable, ni responsable,
09:40 et je vais vous donner ma conviction profonde, ni utile.
09:43 Ça ne fera pas baisser un prix d'aller envahir les stations de service.
09:47 Ce serait du désarroi et de la contrainte supplémentaire pour les Français.
09:50 Donc voilà, chacun, encore une fois, c'est les rentrées des groupes politiques,
09:53 donc chacun veut y aller, on va vous donner sa phrase, qui va faire une dépêche.
09:58 Vous savez, la NUPES, ils sont nombreux, finalement,
10:01 ils ont un espace médiatique et un espace électoral qui est assez étroit.
10:04 Donc ils essayent d'être un peu dans la surenchère dans la période.
10:06 Je le redis ici, ce qui nous intéresse, et je crois au fond que c'est ce qui compte aussi pour Fabien Roussel,
10:12 même si je ne partage pas ses idées, je lui reconnais de s'impliquer pour le pouvoir d'achat des Français,
10:16 en sincérité, dans ce cas-là, qu'il travaille comme nous le faisons avec la grande distribution, avec les industriels.
10:21 Edouard Philippe va échanger, va débattre, cet après-midi avec Fabien Roussel, à la fête de l'Humanité.
10:27 Il aurait dû s'abstenir, maintenant que Fabien Roussel appelle à une forme d'insurrection ?
10:31 Je n'ai pas de conseils de bonne conduite à donner aux uns et aux autres.
10:35 La fête de l'Humain est un endroit populaire, certes très politisé,
10:39 mais c'est aussi un endroit où parfois il est possible d'avoir un débat d'idées.
10:43 C'est toujours intéressant, je suis ministre en charge de la démocratie.
10:45 Donc partout où on peut débattre, dans le respect, partout où on peut discuter,
10:49 partout où on peut confronter les idées, partout où on peut éclairer le débat public,
10:53 qui est parfois très compliqué à suivre, c'est tant mieux.
10:57 Mais il faut qu'il y ait de la contradiction, encore une fois.
10:59 Pour continuer de parler d'inflation et de prix de l'énergie,
11:01 le prix de l'électricité va augmenter de 10%, en tout cas pas plus de 10% au début de l'année prochaine.
11:08 C'est ce qu'a dit Bruno Le Maire.
11:11 Cela veut-il dire que le bouclier tarifaire va continuer ?
11:16 Cela veut dire que la France restera, en début d'année prochaine,
11:20 l'un des seuls pays à continuer de prendre en charge
11:24 près de 40% de la facture d'électricité des consommateurs.
11:27 Ce qui n'est le cas chez aucun de nos voisins.
11:29 C'est-à-dire qu'on fait ce choix, c'est ça le pays aussi de la solidarité,
11:33 c'est ça aussi l'histoire de notre pays, l'histoire de la sécurité sociale.
11:37 On vient en aide à ceux qui ne peuvent pas faire face.
11:39 Et donc on continue d'accompagner financièrement les Français.
11:42 C'est une dépense qui est colossale.
11:44 C'est l'argent d'ailleurs des Français.
11:46 C'est leur argent, c'est l'argent des impôts.
11:48 Mais c'est un coût que nous assumons, puisque c'est un coût qui nous permet,
11:51 encore une fois, d'éviter que les gens aient à renoncer à trop de choses dans leur quotidien.
11:55 Il y a aujourd'hui un certain nombre de nos concitoyens
11:58 qui sont dans une vraie souffrance sociale.
12:00 Qui ne font plus le plein d'essence, mais qui vont mettre dans la voiture
12:04 de quoi tenir une semaine de travail pour attendre de voir venir.
12:06 Vous avez les Français qui, malgré le fait qu'ils travaillent
12:09 et qu'ils ont un salaire à la fin du mois, ont pu payer leur facture,
12:12 mais ne sont pas capables de voir au-delà du mois à venir.
12:16 Donc face à cela, nous sommes dans notre rôle en intervenant,
12:18 et on assume ça, de prendre une part conséquente de la facture des Français.
12:21 Mais on avait compris quand même dans les propos de Bruno Le Maire
12:23 que l'idée de bouclier tarifaire, c'était terminé.
12:26 Nous sommes encore dans une forme de boue.
12:28 On est encore dans un bouclier dès lors qu'on prend en charge 37% de la facture d'électricité.
12:31 Ce que Bruno Le Maire dit, c'est que la politique des chèques,
12:34 le quoi qu'il en coûte de l'inflation, les dizaines de milliards d'euros
12:37 qui sont dépensés pour pouvoir intervenir là ou ici,
12:41 de manière générale, on ne peut plus se le permettre budgétairement.
12:44 Ce ne serait pas responsable, puisque ce seraient des milliers d'écoles
12:47 que nous ne pourrions pas construire, des milliers d'hôpitaux
12:50 que nous ne pourrions pas moderniser, et nous en avons besoin pour les Français.
12:53 Donc nous faisons des choix, et nous assumons de continuer
12:55 de prendre en charge, encore une fois, une partie importante de la facture d'électricité.
12:58 Elisabeth Borne avait promis il y a un an, je crois quasiment jour pour jour,
13:03 de ne pas laisser les prix de l'énergie exploser.
13:06 Quand vous avez +10%, +15%, puis de nouveau +10%
13:10 annoncés sur les prix de l'électricité, si on fait l'addition,
13:13 ça fait +40% d'augmentation pour le prix de l'électricité sur un an.
13:16 Est-ce que ça, ce n'est pas un prix qui explose ?
13:19 L'explosion des prix d'électricité, si l'État n'était pas intervenu depuis le début,
13:22 la facture de très nombreux de nos concitoyens
13:25 aurait fait du fois 8, du fois 6, du fois 10, ce qui n'a jamais été le cas.
13:29 Donc +40% ce n'est pas une explosion ?
13:31 C'est une augmentation qui est sensible, mais au regard de l'augmentation du prix de l'électricité
13:34 chez la plupart de nos voisins, où il n'y a pas eu cet amortisseur social par l'État,
13:38 ça reste quelque chose qui est plus soutenable qu'ailleurs.
13:41 Un Français sur trois déclare ne plus faire 3 repas par jour
13:46 dans le dernier baromètre annuel du Secours Populaire.
13:49 Les restos du cœur, on en a largement parlé, ne peuvent plus servir tout le monde.
13:53 La majorité et le gouvernement ont-ils,
13:58 a-t-il suffisamment cette réalité dans ces radars ?
14:02 D'abord, la première des solidarités, et j'assume de le dire, c'est l'emploi.
14:07 On tombe dans la pauvreté quand on n'a pas d'emploi.
14:10 On peut sortir de la pauvreté quand on a un emploi.
14:13 Mais justement, le chômage de 7% et on voit la pauvreté qui augmente.
14:17 La politique depuis 2017 que nous menons a permis à 1 million de Français
14:21 qui n'avaient pas d'emploi d'en avoir un.
14:23 A permis à des centaines de milliers de jeunes qui étaient sans formation et sans emploi
14:27 d'être en apprentissage et d'avoir un revenu.
14:30 Je vous dis quelle est notre logique.
14:32 Ensuite, pour celles et ceux qui ne peuvent pas rentrer dans cette logique d'emploi,
14:35 on continue d'aller les chercher.
14:37 Ça va être la réforme de France Travail, la réforme du RSA,
14:39 où tout le monde devra travailler ou suivre une formation.
14:41 Et ça c'est nécessaire, encore une fois, parce qu'il y a encore des emplois
14:44 à pourvoir dans notre pays et que c'est ainsi qu'on s'en sortira par le haut.
14:47 Et puis vous avez ceux qui relèvent de la solidarité nationale.
14:50 Nous avons augmenté les minimas sociaux depuis 6 ans dans notre pays
14:52 comme nul autre auparavant.
14:54 Que ce soit pour les personnes en situation de handicap,
14:56 que ce soit pour les personnes âgées qui avaient de toutes petites retraites.
14:58 Et nous accompagnons les associations.
15:00 Je voudrais dire et saluer l'action des associations.
15:03 C'est aussi l'occasion de le faire.
15:05 Elles sont présentes sur tout le territoire.
15:07 On dit parfois que les Français sont repliés sur eux-mêmes, etc.
15:09 Les statistiques de l'INSEE démontrent le contraire.
15:11 L'engagement associatif, le bénévolat, la participation des citoyens
15:15 à cette action sociale n'a jamais été aussi forte.
15:17 Et la valeur solidarité est une des valeurs cardinales
15:20 dans toutes les enquêtes d'opinion, loin devant les autres.
15:22 C'est solidarité et respect qui comptent.
15:24 Donc cela, nous l'accompagnons au niveau de l'État.
15:26 Et vous avez vu que lorsque les Restos du Coeur ont eu une difficulté financière,
15:30 nous avons identifié des moyens publics et privés pour leur venir en aide.
15:33 Et on continuera d'être à côté des associations.
15:35 Ce sera le cas notamment cette semaine,
15:37 puisque la Première Ministre, en présence avec la ministre des Solidarités,
15:40 Aurant Berger, va présenter un pacte des solidarités,
15:44 justement pour venir en aide aux nécessiteux et aux associations.
15:47 Vous parliez du chômage.
15:49 On est actuellement à 7% de taux de chômage.
15:52 Vous l'avez dit, l'objectif c'est les 5%.
15:55 Le plein emploi, on n'y est pas encore.
15:57 Est-ce que vraiment c'est atteignable ?
15:59 Oui, c'est atteignable. Bien sûr.
16:01 Déjà, sur un certain nombre de territoires dans notre pays, c'est atteint.
16:05 Moi, je suis élu d'une circonscription en Isère, à côté du Renoble.
16:09 On est au plein emploi déjà, depuis un moment.
16:11 Il y a des départements entiers qui frôlent les 5%.
16:14 Qu'est-ce qui fait que ça bloque encore ?
16:16 Par exemple, j'étais dans le Gard à l'entière.
16:18 Là, le taux de chômage est de 10%.
16:20 Il y a un modèle agricole.
16:22 Beaucoup de gens vivent de l'agriculture.
16:24 Une agriculture qui se renouvelle parce qu'elle est parfois en souffrance.
16:26 Et parce qu'il y a un certain nombre d'usines qui ont disparu,
16:29 qui n'ont pas été remplacées.
16:31 Ce que nous faisons à la demande du président de la République,
16:33 c'est que nous menons une politique déterminée
16:35 pour réimplanter des usines là où elles n'existent plus.
16:37 On le fait dans le nord de la France, dans le sud, dans l'est, dans l'ouest.
16:41 Pour la première fois dans notre pays, depuis deux ans,
16:43 nous ouvrons plus d'usines qu'on enferme.
16:46 Et quand vous avez une usine qui s'implante,
16:48 c'est tout un secteur économique qui se crée autour.
16:50 Pour un emploi direct créé, il y a souvent plusieurs emplois indirects.
16:54 Et ça, ça anime l'économie d'un territoire.
16:56 Et c'est aussi possible. Pourquoi ?
16:58 Parce que nous sommes redevenus un pays attractif
17:01 vis-à-vis des entreprises étrangères.
17:04 Nous sommes le pays le plus attractif d'Europe depuis plusieurs années consécutives.
17:07 Ce qui veut dire que les gens se disent, c'est en France qu'on veut aller s'implanter.
17:10 Et je termine là-dessus.
17:11 Pourquoi est-ce que les entreprises se réimplantent dans notre pays ?
17:13 Parce que nous avons mené aussi une politique fiscale
17:16 de stabilité en matière du droit du travail
17:18 qui fait que les gens n'ont plus peur de venir en France.
17:20 Avant, vous parliez à des chefs d'entreprise américains ou chinois
17:23 et vous disiez, moi je ne veux pas aller en France.
17:24 Il y a des grèves, les règles du travail, on n'y comprend rien,
17:27 ça bouge tout le temps, les impôts pour les entreprises bougent tout le temps.
17:30 Depuis six ans, nous avons montré que nous réduisions les impôts sur les sociétés,
17:33 nous réduisions les coûts de production
17:35 et que nous avons une stabilité des règles et des normes
17:37 qui font qu'on est à nouveau un pays, pardon pour le mot,
17:40 mais en l'occurrence, je vais le sortir, "bankable" pour les entreprises étrangères.
17:43 On va maintenant parler d'un sujet extrêmement douloureux.
17:45 Et puis, pardon, il y a la montée de qualifications et de compétences
17:48 pour les gens qui sont sans qualif et sans compétences aujourd'hui.
17:50 Ce que le Président fait en réformant le lycée professionnel,
17:53 quand vous sortez d'un lycée professionnel et que vous avez quasiment 9 risques sur 10
17:57 que la formation que vous avez suivie ne conduit pas à un métier,
17:59 vous arrêtez cette formation et vous permettez de former des jeunes
18:02 là où on a besoin d'eux demain.
18:03 Et on a besoin d'eux dans plein de métiers,
18:05 la chaudronnerie, l'entretien thermique,
18:08 la fabrication de matériaux français en matière de rénovation, etc.
18:12 On a toute cette recette, toute cette ressource qui nous permet d'avancer.
18:15 On aura l'occasion de reparler de la réforme du lycée pro,
18:18 mais auparavant un sujet très douloureux.
18:21 Un jeune collégien, Nicolas, s'est donné la mort début septembre dans les Yvelines.
18:24 Ses parents avaient prévenu l'académie que leur fils était harcelé.
18:28 La réponse du rectorat de Versailles a été dévoilée et elle choque,
18:32 puisqu'il menaçait les parents de poursuites judiciaires.
18:35 Parlez-vous d'un courrier décalé, comme le fait Elisabeth Borne,
18:39 ou est-ce que vous partagez la honte, comme Gabriel Attal ?
18:43 Pas de polémique là-dessus, nous avons tous honte du courrier qui a été envoyé.
18:47 Nous avons tous honte et personne ne peut considérer,
18:50 personne ne peut rester de marbre face à une lettre pareille.
18:53 Et on est tous, qu'on ait des enfants ou non,
18:55 capables de se mettre à la place des parents, de la maman,
18:58 de ce petit Nicolas qui s'est donné la mort,
19:01 et se dire que dans sa situation,
19:04 moi je vous le dis, j'ai deux enfants scolarisés,
19:06 je ne mélange certainement pas les deux,
19:09 mais je le dis aussi en tant que parent,
19:11 quand on reçoit ce type de lettres,
19:13 le niveau de colère, de détresse qu'on doit ressentir est énorme.
19:16 Gabriel Attal a dit les choses hier,
19:19 il va agir très efficacement, il déclenche un audit,
19:22 en plus de l'enquête qui était déjà en cours sur l'académie en question,
19:25 il réunit l'ensemble des recteurs demain.
19:28 Je crois que ce qui s'est passé est aussi une page que nous tournons
19:32 dans l'histoire administrative de notre pays,
19:34 et qu'il faut répondre avec humanité,
19:36 et prendre en charge avec le plus grand sérieux
19:38 et la plus grande urgence des situations de détresse des gens.
19:40 Il y aura des sanctions pour les gens concernés ?
19:43 Ils sont tous encore dans l'éducation nationale ?
19:45 Il y a des enquêtes, la rectrice en question de l'académie
19:48 avait quitté son poste, elle n'est plus aujourd'hui rectrice,
19:51 si c'est une question que vous me posiez,
19:53 et ensuite l'audit qui a été lancé, l'enquête est en cours,
19:55 donc permettra de déterminer là où l'est responsabilité.
19:58 Pour quelqu'un qui a quitté le service public,
20:00 il peut y avoir des sanctions ?
20:02 Je ne peux vous répondre aujourd'hui,
20:05 puisqu'il n'y a pas de saisine de la justice qui est faite,
20:08 on est aujourd'hui dans une gestion,
20:10 d'abord dans une enquête administrative,
20:12 donc on verra quelles seront les suites qui seront données,
20:14 mais croyons en la détermination de chacun,
20:16 à faire en sorte que ce type de lettre ne soit plus jamais envoyé
20:18 à la moindre famille, et que ce type de situation
20:20 ne soit pas traité avec humanité et urgence.
20:22 Il a parlé, le ministre Gabriel Attal,
20:24 de 100% prévention, 100% détection, 100% réaction,
20:27 c'est ce qu'il nous faut suivre comme route.
20:30 Plus globalement, sur le harcèlement,
20:32 il y a un plan qui est annoncé par le gouvernement
20:35 pour la fin du mois de septembre, quelle est la priorité ?
20:37 Est-ce qu'il faut former les professeurs
20:39 pour qu'ils soient plus en capacité d'écouter les enfants ?
20:41 Est-ce qu'il faut s'attaquer au cyberharcèlement ?
20:43 Qu'est-ce qui est la priorité ?
20:44 Je ne vais pas vous dévoiler ici les contenus
20:46 de ce plan national, qui est une priorité absolue,
20:50 on en a tous conscience.
20:51 On peut regarder ce qui se passe à l'étranger,
20:53 les pays du nord de l'Europe, je les prends souvent en exemple
20:55 pour ça, parce que les pays comme le Danemark par exemple,
20:58 la Suède, la Norvège, qui sont en général en top,
21:01 d'ailleurs, quand il s'agit de savoir qui est heureux
21:03 dans un pays, ils sont aussi au top en ce qui consiste
21:06 quand on demande aux enfants s'ils sont heureux.
21:08 D'abord, c'est des enfants qui travaillent en commun
21:10 davantage que nous en France, on a encore trop de cours magistraux,
21:12 il n'y a pas assez de moments d'échange, de partage,
21:15 de travail en équipe, et puis parfois,
21:17 ils font des jeux de rôle.
21:18 Moi, je trouvais ça très intéressant,
21:19 je ne sais pas si c'est ce qui sera retenu ou non,
21:21 mais je me souviens de cette expérience
21:22 à laquelle j'avais assisté, où vous avez un harceleur,
21:24 un harceler et un témoin, et chacun se met dans la position
21:26 de tel ou tel, et on donne aux enfants aussi
21:28 les outils, les codes pour pouvoir réagir
21:30 lorsqu'ils sont dans une de ces trois situations.
21:32 Il faut qu'on fasse davantage confiance aux petits,
21:34 c'est valable pour le harcèlement, c'est valable
21:36 pour plein de choses. J'ai fait venir dans mon ministère
21:39 du Renouveau Démocratique des classes de collège,
21:41 je les ai chargées de débattre de questions,
21:45 quelle que soit leur opinion là-dessus,
21:47 et j'aurai demandé de s'organiser en pour et contre
21:50 et d'exposer les arguments.
21:51 C'est génial à voir !
21:52 Les petits, en fait, ils savent faire plein de choses
21:54 quand on commence à leur demander.
21:55 Ils se mettent en situation d'eux, et derrière,
21:57 ils ont beaucoup plus confiance en eux-mêmes.
21:59 Pourquoi l'action gouvernementale, pardonnez-moi,
22:01 Olivier Véran, est aussi lente ?
22:03 Parce que je me souviens, en 2019,
22:05 lors du Grand Débat, Emmanuel Macron avait fait
22:07 un Grand Débat avec des jeunes, et plusieurs jeunes
22:10 s'étaient exprimés en expliquant qu'ils avaient été
22:12 harcelés à l'école. On était en 2019,
22:15 on est aujourd'hui en 2023, donc quatre ans plus tard,
22:18 on en est encore à attendre un plan anti-harcèlement.
22:21 Pourquoi c'est toujours aussi long ?
22:23 Moi, j'entends un ministre de l'Éducation nationale,
22:25 Gabriel Attal, qui est arrivé il y a quelques semaines à peine,
22:27 j'entends une première ministre, Elisabeth Borne,
22:29 qui avant, l'été, avait dit qu'elle en faisait un combat aussi,
22:33 et j'en fais confiance pour porter vraiment ce combat
22:35 et arriver à avoir des mesures encore plus fortes.
22:37 Mais il y a déjà des choses qui ont été annoncées.
22:39 Le ministre de l'Éducation l'a dit, jusqu'à présent,
22:41 c'était souvent l'enfant harcelé qui devait quitter
22:43 son établissement. Désormais, c'est l'enfant qui harcèle,
22:45 ou les enfants qui harcèlent, qui peuvent être amenés
22:47 à partir. Donc il y a des choses qui changent,
22:49 il y a des choses qui se transforment.
22:51 Mais je vous le dis, cette situation de...
22:53 Quand un gamin va, et quand vous êtes parent,
22:55 votre gamin va partir au collège le matin,
22:57 vous avez juste envie de vous dire qu'il va pouvoir
22:59 travailler, non pas avec la boule au ventre,
23:01 mais qu'il va apprendre. C'est ça le but de l'école,
23:03 c'est de vous rendre plus fort, c'est de vous éduquer,
23:05 c'est de vous armer pour rentrer dans la vie active.
23:07 C'est pas que votre gamin soit mis en danger
23:09 dans l'établissement dans lequel il est.
23:11 Heureusement, la plupart du temps, c'est pas le cas.
23:13 Et la plupart du temps, vous avez des profs qui sont géniaux,
23:15 vous avez des conseillers d'orientation, des CPE,
23:17 des directeurs, des proviseurs, qui sont
23:19 hyper attentifs à ça. On constate
23:21 que c'est pas le cas partout, tout le temps, et donc
23:23 il faut que ce soit le cas partout, tout le temps.
23:25 - Justement, vous parliez des enseignants, des professeurs.
23:27 On est quelques jours après la rentrée scolaire,
23:29 on se rend compte qu'il manque encore
23:31 des professeurs, pourtant c'était une promesse
23:33 d'Emmanuel Macron, du ministre de l'Éducation nationale.
23:35 Également, plus aucune heure de cours perdue.
23:37 C'est intenable, finalement, cette promesse ?
23:39 - Non, je vais vous dire, c'est aussi un des gros combats
23:41 de la rentrée, c'est qu'il y a 15 millions d'heures
23:43 qui sont perdues. Elles sont même pas perdues
23:45 parce qu'on manque de profs.
23:47 Elles sont perdues parce qu'on manque
23:49 de profs présents. Et donc ça, il faut pouvoir
23:51 lutter contre. Il y a ce fameux pacte enseignant
23:53 qui est proposé... - Est-ce que ça marche ?
23:55 Vous avez des chiffres ? Vous avez des résultats ? - Ça va marcher.
23:57 Ça va marcher. Moi, j'ai connu un peu
23:59 la même chose, pardon, dans un domaine que je
24:01 maîtrise mieux, qui est le domaine de la santé.
24:03 On a commencé à appliquer les soignants avec des
24:05 critères de bonne santé, etc.
24:07 Et ça a mis un an avant de
24:09 démarrer, puis quand ça a démarré, tout le monde a trouvé
24:11 ça génial. Donc les profs, on est en train de les associer
24:13 à ça, pour qu'ils fassent
24:15 plus de remplacement de courte durée.
24:17 - Pardonnez-moi, pour vous, le pacte enseignant,
24:19 c'est un retard au démarrage. C'est pas le principe
24:21 qui travaillait plus pour gagner plus,
24:23 mais c'était ce principe-là. Pour les enseignants, c'est pas
24:25 le principe qui fonctionne. - C'est une mesure sur la base du
24:27 volontariat. Donc c'est pas un retard au démarrage,
24:29 c'est un démarrage. Il y a des gens qui ont besoin d'être
24:31 convaincus. - Ça démarre très très lentement. Dans 3 collèges
24:33 et lycées sur 10, il n'y a aucun pacte
24:35 qui a été signé. - Ça veut dire que dans 7 collèges
24:37 et lycées sur 10, alors que ça a commencé
24:39 il y a quelques semaines, vous avez déjà
24:41 des enseignants qui se sont impliqués.
24:43 Moi, je vous propose, je veux bien qu'on en reparle,
24:45 vous en reparlerez avec le ministre en l'invitant
24:47 dans un an, et vous verrez que ce truc-là
24:49 aura fonctionné, parce que c'est du bon sens.
24:51 Parce que vous avez des profs qui vous disent "moi j'ai besoin,
24:53 j'ai envie, je suis capable, je me sens de faire
24:55 différemment ou de faire plus, j'ai besoin
24:57 aussi de gagner un peu mieux ma vie et d'être
24:59 mieux valorisé pour ce que je fais. Jusqu'ici,
25:01 j'avais pas d'outil, c'était linéaire. Je rentrais dans la carrière,
25:03 j'avais une note à la fin de l'année, etc.
25:05 Là, aujourd'hui, j'ai un panel d'outils
25:07 qui me permet de reconnaître des missions que parfois
25:09 je fais déjà, c'est-à-dire que j'ai déjà
25:11 cette capacité à remplacer mon collègue
25:13 qui est un coussiseur quand il n'est pas là pour que les enfants
25:15 ne prennent pas de retard dans leur année scolaire,
25:17 ou parfois, il y a des profs qui disent "ben c'est le petit déclic
25:19 qui manquait pour que j'ai envie de le faire".
25:21 Donc ça, on va vraiment permettre de renforcer
25:23 la présence des enseignants dans les établissements à travers ce pacte.
25:25 - Et on va revenir maintenant sur des propos qu'on fait réagir,
25:27 toujours à propos de vous. - Et les enseignants ont été aussi, je le rappelle,
25:29 tous augmentés à la rentrée.
25:31 Il n'y a plus un prof en dessous de 2000 euros,
25:33 même 2100 euros, c'est un engagement qui avait été pris,
25:35 il a été tenu. Je le dis, je suis porte-parole,
25:37 donc, quand des choses fonctionnent
25:39 et qu'elles existent vraiment,
25:41 c'est la mode de vie.
25:43 - Oui, Olivier Véran, votre collègue Olivier Grégoire
25:45 a beaucoup fait réagir pour avoir proposé,
25:47 afin de faire face à l'inflation
25:49 des prix alimentaires, des cours de cuisine à l'école.
25:51 Alors l'idée, c'est de réapprendre à cuisiner
25:53 des produits bruts, moins chers que des plats
25:55 tout cuisinés.
25:57 Est-ce que vous défendez cette idée, qui a été
25:59 notamment très décriée par une partie de la gauche ?
26:02 - Là, on est vraiment dans le
26:04 "gloobie boulega"
26:06 médiatico-politique tel qu'on peut le vivre
26:08 parfois quand on est de mon côté des choses.
26:10 C'est-à-dire que vous exprimez une idée,
26:12 elle va être interprétée,
26:14 raccourcie, il faut qu'elle rentre sur un bandeau, sur une chaîne,
26:16 et derrière, ça fait un tweet, qui est liké
26:18 ou retweeté par des millions de personnes,
26:20 sans que personne n'ait lu l'interview initiale.
26:22 - Alors, quelle est l'idée ?
26:24 - Olivier Grégoire, ça fait un an qu'elle est en poste,
26:26 un an qu'elle bosse d'arrache-pied pour baisser les prix
26:28 des produits alimentaires. Donc, elle est parfaitement au courant
26:30 qu'en fait, l'action qu'on attend d'elle comme ministre, c'est ça.
26:32 Mais elle rappelle, dans un
26:34 échange qu'elle a avec un Français,
26:36 c'était face au lecteur dans la presse quotidienne régionale,
26:38 face à un lecteur qui l'interroge,
26:40 elle rappelle par ailleurs, il y a des choses aussi
26:42 qui coûtent plus, il y a des aliments qui coûtent plus cher que d'autres.
26:44 C'est notamment les aliments ultra-transformés,
26:46 qui sont les plus gras, les plus salés,
26:48 avec le plus d'excipients,
26:50 d'édulcorants, les trucs qu'on n'a pas envie de donner à nos aliments.
26:52 Et il se trouve que les aliments,
26:54 plus ils sont transformés, plus ils coûtent cher. Alors que quand
26:56 ils sont moins transformés, voire quand ils sont bruts,
26:58 ils coûtent moins cher. - Il faut des cours de cuisine à l'école, Olivier Véran ?
27:00 - J'en sais rien, mais elle ne dit pas...
27:02 Vous avez compris, elle n'a aucun moment,
27:04 elle n'estime qu'il faut apprendre à cuisiner
27:06 à l'école pour faire baisser les prix. C'est pas ce qu'elle dit.
27:08 Mais elle a raison de rappeler,
27:10 que lorsqu'on peut, lorsqu'on a la possibilité
27:12 de cuisiner des choses
27:14 qui sont plus saines pour la santé, c'est mieux.
27:16 C'est l'ancien ministre de la Santé qui vous le dit. - Olivier Véran,
27:18 le porte-parole du gouvernement et ministre
27:20 du Renouveau Démocratique
27:22 et l'invité de ce Grand Jury. Dans quelques minutes,
27:24 nous allons parler d'un dossier qui aussi a beaucoup de mal
27:26 à avancer, c'est celui de l'immigration
27:28 et d'une future loi immigration.
27:30 A tout de suite.
27:32 [Musique]
27:34 [Musique]
27:36 [Musique]
27:38 [Musique]
27:40 [Musique]
27:42 - Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:44 - Olivier Véran, le porte-parole
27:46 du gouvernement et ministre
27:48 du Renouveau Démocratique et notre invité.
27:50 Nous allons à présent parler
27:52 de la nouvelle crise migratoire
27:54 qui touche l'Europe. Claire Corovit.
27:56 - Oui, entre lundi et mercredi,
27:58 Olivier Véran, 8500 migrants sont arrivés
28:00 sur l'île italienne de Lampedusa.
28:02 C'est plus que la population
28:04 qui vit sur cette île.
28:06 Marion Maréchal, tête de liste reconquête
28:08 aux européennes, s'est rendue sur place
28:10 et dénonce avec plusieurs membres de reconquête
28:12 une invasion migratoire,
28:14 un déferlement du tiers-monde qui sera
28:16 demain en France. Que lui répondez-vous ?
28:18 - Je lui réponds que
28:22 nous faisons face
28:24 en français et en européen
28:26 à l'arrivée de migrants
28:28 dans des conditions que chacun
28:30 connaît, chacun a en tête, chacun
28:32 a en image et que nous voulons y faire
28:34 face avec cohésion, avec
28:36 solidarité, mais aussi avec réalisme.
28:38 Toutes les personnes qui arrivent n'ont pas forcément vocation
28:40 à rester dans l'Union européenne.
28:42 Et ce n'est pas en travaillant tout seul, chacun chez soi
28:44 et en incriminant les autres qu'on y arrivera.
28:46 C'est en étant forts ensemble.
28:48 - Mais concrètement, qu'est-ce qu'on fait des migrants
28:50 qui arrivent sur cette île italienne ?
28:52 Le centre d'accueil sur place est construit pour héberger
28:54 400 personnes. Et les autres ?
28:56 - Cela veut dire que Ursula von der Leyen
28:58 pour l'Union européenne
29:00 sera aujourd'hui à Lampedusa.
29:02 Le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanin,
29:04 a annoncé qu'il s'y rendra dans les prochains jours.
29:06 Les Allemands ont annoncé qu'ils prendraient
29:08 également leur part et qu'ils voulaient
29:10 être à la table de discussion.
29:12 La République s'est entretenue avec Giorgia Meloni
29:14 hier pour que nous puissions faire bloc
29:16 encore une fois face à ce phénomène.
29:18 On parle là de personnes
29:20 qui ont traversé la Méditerranée sur des
29:22 embarcations de fortune. On parlait
29:24 il y a quelques semaines des gens qui n'avaient pas pu
29:26 franchir et qui étaient morts en mer. Ils étaient des centaines,
29:28 des milliers, ils le sont encore chaque jour.
29:30 - Cela veut dire que la France va accueillir certains de ces migrants ?
29:32 - Cela veut dire que certains de ces migrants ont vocation à rester
29:34 dans l'Union européenne parce qu'ils sont en danger dans le pays
29:36 d'où ils viennent. - Ils viendront en France ?
29:38 - Il y a des gens qui ont fui des milices islamistes dans leur village.
29:40 Il y a des gens qui ont
29:42 une sexualité qui n'est pas
29:44 compatible avec les lois et qui
29:46 risquent la peine de mort. Il y a des gens
29:48 qui ont fui une détresse totale.
29:50 Donc il y a l'examen de chaque
29:52 situation individuelle et nous
29:54 souhaitons que ce soit fait en Italie, comme les règles
29:56 l'indiquent aujourd'hui,
29:58 pour savoir qui relève du droit
30:00 d'asile et qui n'en relève pas.
30:02 - Et quand Emmanuel Macron parle de solidarité européenne,
30:04 très concrètement, pour la France, ça veut dire quoi ?
30:06 - Cela veut dire que nous sommes
30:08 une vingtaine de pays
30:10 au sein de l'Union européenne et que
30:12 dès lors que nous faisons tous partie d'un bloc
30:14 européen et nous sommes
30:16 plus forts quand nous sommes nombreux
30:18 pour prendre et accueillir,
30:20 prendre en charge et accueillir dans de bonnes conditions
30:22 ceux qui relèvent de l'asile. - Et combien comprend le message d'Emmanuel Macron ?
30:24 Ça veut dire aux autres pays "nous, nous allons accueillir des migrants,
30:26 vous aussi vous en accueillez". - Mais les Allemands ont
30:28 déjà annoncé qu'ils prendraient leur part et nous voulons
30:30 aussi que les choses soient faites... - Ils étaient assez
30:32 critiques avec l'Italie quand même. - Nous voulons aussi que les
30:34 traités européens soient respectés, que les choses soient
30:36 bien réalisées. A savoir qu'il faut
30:38 que lorsque vous arrivez dans un pays,
30:40 vous êtes migrant, vous arrivez dans un pays européen,
30:42 même si c'est sur une petite île au large de l'Italie
30:44 comme c'est le cas avec Lampedusa, il doit y avoir
30:46 l'examen minutieux de votre situation
30:48 pour savoir si vous avez vocation
30:50 à être accueilli en Europe parce que vous êtes en danger de mort
30:52 ou non. - Vous l'avez dit, Gérald Darmanin
30:54 va rencontrer son homologue en Italie
30:56 dans les prochains jours. Il
30:58 avait vertement critiqué
31:00 Giorgia Meloni sur le sujet de l'immigration
31:02 en disant qu'elle était incapable
31:04 de régler ses problèmes migratoires.
31:06 Est-ce que c'est du passé ou est-ce que vous le pensez
31:08 encore ? - Je vous dis que nous faisons face
31:10 et nous devons faire bloc. Nous devons
31:12 faire bloc pour protéger les frontières européennes.
31:14 Il y a aussi des voies de passage qui sont
31:16 absolument inacceptables parce qu'elles
31:18 passent plutôt, j'en parlais avec la députée
31:20 Anne Jeuneté qui travaille beaucoup sur ces questions
31:22 internationales, députée de la majorité.
31:24 Il y a aussi des voies de passage par le biais de la Biélorussie
31:26 etc. Donc il y a des choses pour lesquelles nous devons
31:28 renforcer nos capacités de défense européenne
31:30 et de contrôle aux frontières. Et il y a cette
31:32 capacité en européen encore une fois
31:34 à faire face à un afflux de personnes qui
31:36 relèvent du droit de l'Asier. - La France pourrait par exemple aider ces pays
31:38 et notamment l'Italie à renforcer
31:40 la surveillance
31:42 de leur littoral ?
31:44 - Ça veut dire qu'à rebours de la logique
31:46 de madame Marion Maréchal-Le Pen
31:48 ou à rebours de l'idéologie
31:50 du RN qui insulte en permanence
31:52 l'Europe et qui considère que tout seul on serait beaucoup plus
31:54 fort, en réalité c'est en européen que nous
31:56 ferons face avec le plus d'efficacité et d'humanité.
31:58 - Et l'OMD dit qu'il faut les empêcher d'arriver
32:00 directement et qu'on conquête la même chose ?
32:02 - Mais madame Marion Maréchal-Le Pen est à
32:04 Lampedusa aujourd'hui ou hier
32:06 elle y serait arrivée un autre jour, elle aurait vu
32:08 des... pardon pour
32:10 l'image, mais elle aurait vu parfois des
32:12 cadavres dans des sacs, arrivés sur l'île de Lampedusa
32:14 avec des gens qui se sont noyés et avec parfois
32:16 des enfants. Et peut-être qu'elle aurait versé là des larmes
32:18 de croconiles. Moi je vous dis que nous devons
32:20 avoir une position à la fois réaliste et humaniste. On ne peut pas
32:22 accueillir tout le monde, mais il y a des gens qui
32:24 justifient que la France et l'Europe
32:26 respectent sa tradition d'accueil pour les gens
32:28 qui sont en danger. Il faut le faire encore une fois dans de bonnes
32:30 conditions sans jamais se laisser déborder. Et c'est ce
32:32 travail que nous menons en Europe 1. - Mais si on
32:34 reprend les chiffres, 8500 migrants
32:36 arrivaient donc sur cette île
32:38 italienne,
32:40 pour la France,
32:42 par rapport aux vagues migratoires
32:44 précédentes où il y avait eu des
32:46 arrivées comme ça à gérer,
32:48 qu'est-ce que ça peut représenter comme
32:50 nombre de migrants qui pourraient arriver ? - Je ne vous donnerai
32:52 pas de nombres parce que je ne connais pas le nombre,
32:54 mais nous sommes 27 pays au sein de
32:56 l'Union Européenne. - Oui, mais les 27 ne prennent pas
32:58 tous des accueils. - Beaucoup de pays
33:00 prennent leur part. Nous l'avons vu aussi
33:02 avec la situation très différente de la situation
33:04 ukrainienne, où certains pays
33:06 qui n'ont pas forcément la même tradition d'accueil
33:08 que nous ont été capables d'accueillir des centaines de
33:10 milliers d'Ukrainiens. - Alors c'est dans ce contexte
33:12 tendu que se prépare toujours en France
33:14 une loi sur l'immigration,
33:16 une nouvelle loi. Des députés macronistes
33:18 de l'aile gauche, associés à des socialistes et des
33:20 écologistes, ont lancé une offensive cette
33:22 semaine pour demander des régularisations
33:24 de travailleurs dans les métiers en tension.
33:26 Peut-on dire que vous continuez
33:28 de tâtonner sur ce projet de loi
33:30 immigration ? - Le projet de loi, d'abord,
33:32 qu'est-ce qu'il dit ? Il a deux jambes.
33:34 Une jambe qui vise à être
33:36 plus efficace pour expulser ceux qui n'ont pas vocation à rester,
33:38 et une jambe qui dit que le taux
33:40 de chômage des étrangers dans notre pays est très
33:42 élevé par rapport à la moyenne européenne,
33:44 alors qu'il y a beaucoup d'étrangers qui sont en situation de travailler. - Vous êtes sûr qu'il arrivera à l'assemblée avec ces deux jambes ?
33:47 - Je souhaite qu'il arrive avec ces deux jambes.
33:49 - Dans un seul projet de loi ? - Parce que c'est pragmatique, parce que c'est efficace.
33:51 C'est l'ancien député de Terrain que je suis,
33:53 quelle que soit la couleur politique,
33:55 d'ailleurs, vous dirait que lorsque vous allez voir
33:57 un chef d'entreprise, il vous dira "Lui, il travaille
33:59 super bien, j'ai besoin de le garder". L'ancien ministre
34:01 de la Santé que je suis peut vous dire qu'on est
34:03 très content de pouvoir compter sur des renforts d'aide
34:05 soignante qui viennent parfois de l'étranger, et qu'on
34:07 est content de pouvoir régulariser pour les garder un certain
34:09 nombre d'années. C'est une vision pragmatique
34:11 des choses. Donc cet équilibre-là, nous souhaitons
34:13 le conserver. - Vous voyez bien que cet équilibre sur le plan politique,
34:15 soit il fait fuir
34:17 la gauche, soit il fait fuir la droite,
34:19 selon les hypothèses retenues. - Mais parce qu'ils ont
34:21 envie de fuir, Olivier Bosse, parce qu'ils ont envie de
34:23 fuir la droite, évidemment, envie
34:25 de dire "Jamais nous ne nous associerons
34:27 à un texte qui vient du centre,
34:29 puisque s'il vient du centre, c'est forcément qu'il est laxiste".
34:31 Et la gauche vous dit "Jamais nous ne nous
34:33 associerons à un texte qui vient du centre,
34:35 parce que s'il vient du centre, c'est forcément qu'il est trop dur".
34:37 - Est-ce que par conséquent, il faut deux projets de loi ?
34:39 - Non mais, pardon, on n'est personne... Je ne crois pas
34:41 du tout, une seconde, que les Français soient dupes.
34:43 Donc le procès qui est instruit par la gauche et par la droite,
34:45 il est systématique. Sur l'immigration,
34:47 ça catalyse un certain nombre d'énergie,
34:49 parce que c'est un sujet très polémique.
34:51 Moi je vous dis juste, que ceux qui
34:53 s'interrogent, lisent le contenu du projet de loi,
34:55 demandent à leur préfet, demandent
34:57 au restaurateur du coin, demandent à une association.
34:59 - Non mais très bien, mais ma question c'est...
35:01 - Ils verront, les Français, que ce texte, en fait, il résout des situations
35:03 compliquées sur le terrain. - Est-ce qu'il y a un chemin politique
35:05 pour arriver à faire adopter cette pénigration ? - C'est la mission
35:07 confiée la première ministre au ministre de l'Intérieur, Gérald Le Darmanin,
35:09 qui a pour mission
35:11 de chercher une voie de passage,
35:13 un accord, dans des conditions que je reconnais
35:15 bien difficiles d'un point de vue politique. - C'est pas une mission
35:17 imprécise. - Mais pour des questions de posture, pour des questions de posture
35:19 des oppositions. - Il y a plusieurs hypothèses
35:21 sur ce dossier, abandonner le volet
35:23 régularisation, scinder la loi en deux,
35:25 régularisation d'un côté, répression de l'autre,
35:27 ou alors traiter les régularisations sans passer
35:29 par la loi. Quelle hypothèse,
35:31 selon vous, est la plus crédible aujourd'hui ? Est-ce qu'on voit
35:33 quand même se dessiner quelque chose ? - A l'heure à laquelle
35:35 je vous parle comme porte-parole du gouvernement, il y a un projet
35:37 de loi qui est sur la table. Il a le mérite d'exister, il est
35:39 transparent. - Il ira jusqu'au bout ? - Il est intelligible,
35:41 il est compréhensible, il est pragmatique, et il répond
35:43 à des situations qui posent
35:45 problème d'un côté et de l'autre. Il est
35:47 équilibré. Donc moi ce texte, il me va bien.
35:49 Ce texte me va bien. Est-ce qu'il faut
35:51 qu'il soit modifié à la marge, etc ? Pourquoi pas ?
35:53 C'est d'ailleurs le débat parlementaire qui permettra
35:55 d'éclairer cela.
35:57 On expulse mieux
35:59 quand il y a vocation à expulser, on accueille mieux quand il y a vocation
36:01 à accueillir. Une fois qu'on a dit ça,
36:03 quand les gens vous disent qu'ils ne sont pas d'accord,
36:05 c'est davantage, encore une fois, le jeu politique.
36:07 Un député LR sur le terrain, il est ravi
36:09 quand, encore une fois,
36:11 une aide-soignante vient d'arriver
36:13 dans les pattes de sa circonscription, qui vient de l'étranger,
36:15 il est ravi de se dire qu'elle va pouvoir rester
36:17 3 ans ou 4 ans. Elle parle français, elle est intégrée,
36:19 elle bosse, elle nourrit sa famille. C'est très bien.
36:21 C'est très bien. Il le faut.
36:23 - En attendant, le chef de file
36:25 des députés LR,
36:27 Olivier Marlex, et le patron du parti
36:29 de droite, Éric Ciotti,
36:31 continuent de marteler que la ligne rouge,
36:33 c'est l'article 3 du projet gouvernemental,
36:35 qui porte sur la régularisation
36:37 des métiers en tension.
36:39 Est-ce que, dans ce contexte, vous prenez au sérieux
36:41 la menace de motion de censure qui est
36:43 brandie par les Républicains,
36:45 si le projet de loi, finalement, ne vient pas
36:47 à les satisfaire ?
36:49 - Vous m'emmenez sur un terrain
36:51 où il y aurait une motion
36:53 de censure déposée par l'opposition,
36:55 suite à un 49.3 déposé par le gouvernement,
36:57 à propos d'un texte qui commence
36:59 son chemin démocratique. Je pense qu'on est
37:01 vraiment... Vous êtes très en avance de phase, pardon.
37:03 - Non, c'est... - Je ne veux pas que ce soit
37:05 le chemin que nous prenions. - C'est pas moi qui suis en avance.
37:07 C'est une menace des Républicains. - Je souhaite que le débat
37:09 parlementaire puisse permettre de trouver une solution
37:11 équilibrée, et qu'encore une fois, les gens
37:13 qui s'opposent nous expliquent concrètement
37:15 et aillent voir sur le terrain
37:17 ceux à qui ils disent autre chose, pour leur dire
37:19 "oui, mais tu comprends politiquement, c'est compliqué pour moi de voter."
37:21 - Donc vous ne la prenez pas particulièrement au sérieux. On est dans la politique fiction.
37:23 - Je vous dis que le ministre de
37:25 l'Intérieur travaille à cette question-là aujourd'hui avec les forces politiques.
37:27 - Emmanuel Macron n'a pas
37:29 été très aimable avec votre
37:31 idée de "préférendum" lors des
37:33 rencontres de Saint-Denis. Il a dit à tous
37:35 les chefs de parti "un préférendum, moi je ne
37:37 sais pas ce que c'est." Est-ce que vous avez
37:39 eu l'occasion de lui expliquer votre concept ?
37:41 - Non, mais pardon. Vous faites
37:43 allusion à un "off" fait par
37:45 un président de groupe d'opposition suite à une réunion
37:47 en huit clous avec le président. Je ne vous recommande pas ça. - Oui, mais il y avait plusieurs témoins.
37:49 - Plutôt que de parler de ça,
37:51 comme ce sont les journées du patrimoine en ce moment,
37:53 j'ai passé toute la journée à l'hôtel de Castres,
37:55 hier, rue de Varennes. J'invite les Français à venir encore
37:57 nombreux aujourd'hui. Et on s'est livrés
37:59 à un exercice puisqu'on a organisé un "préférendum".
38:01 C'est-à-dire qu'on a mis trois urnes
38:03 dans trois pièces, avec trois questions
38:05 posées aux Français. Pour ou contre le vote à 16 ans ?
38:07 Pour ou contre le vote obligatoire ?
38:09 Et pour ou contre le vote en ligne ? - Et le préférendum,
38:11 ça peut être, j'aime un peu beaucoup...
38:13 - D'abord, les gens sont très contents de pouvoir
38:15 voter. Alors ça n'a aucune valeur
38:17 juridique. Je vous le dis, il y a une urne, il y a des bulletins,
38:19 il n'y a pas d'isoloir. Mais c'est ce petit exercice
38:21 auquel on s'est livré.
38:23 Et je constate en pratique
38:25 ce que les enquêtes d'opinion nous disent.
38:27 À savoir que les Français, ils ont envie d'être pleinement utiles.
38:29 Et que même les Français qui boutent parfois les élections
38:31 lorsque c'est pour voter pour un élu, quand on leur pose
38:33 des questions concrètes, ils votent. - Pour vous, un préférendum,
38:35 ça veut dire un vote avec plusieurs questions.
38:37 - Ça veut dire plusieurs questions, plusieurs votes.
38:39 - Et plusieurs réponses sur une même question. - Non !
38:41 La définition, c'est plusieurs
38:43 questions posées le même jour.
38:45 Donc vous avez différentes modalités.
38:47 Et la Constitution aujourd'hui nous autorise
38:49 à faire voter sur plusieurs questions le même jour.
38:51 - Et vous pensez qu'il y aura un référendum ou un référendum ?
38:53 - Ah ça, c'est pas ma décision. Moi, je vous dis juste
38:55 que pour la première fois dans l'histoire de notre pays,
38:57 - Puisqu'on parle de contexte. - la démocratie directe
38:59 est privilégiée à la démocratie représentative.
39:01 C'est-à-dire qu'il y a une majorité de Français
39:03 qui préfèrent aujourd'hui voter sur des thématiques,
39:05 sur des questions qu'on leur pose en particulier,
39:07 que voter pour leurs élus. Moi, je n'oppose pas les deux.
39:09 Je suis élu de la République et la démocratie
39:11 représentative, elle est fondamentale.
39:13 Mais je note que parmi ceux qui veulent le plus
39:15 voter par référendum, se trouvent
39:17 ceux qui sont le moins affiliés à des partis et qui
39:19 participent le moins à des élections générales.
39:21 - Sur l'immigration, par exemple ? - Le renouveau démocratique, c'est aussi expérimenté.
39:23 C'est innové. Et le Président de la République
39:25 l'a parfaitement fait avec le Grand Débat,
39:27 avec le Conseil National de la Refondation,
39:29 ou encore avec sa initiative à Saint-Denis.
39:31 - Sur la question de l'immigration, est-ce qu'il faudrait un référendum
39:33 selon vous ? Est-ce que ça pourrait être une idée ?
39:35 - Avant de savoir s'il faudrait ou non,
39:37 est-ce qu'on le pourrait, aujourd'hui la Constitution l'empêche.
39:39 Il y a un article de notre Constitution
39:41 qui s'appelle l'article 11, qui restreint
39:43 le champ des questions qu'on peut poser aux Français
39:45 par voie de référendum. - Est-ce qu'il vous plaît qu'on réforme cet article ?
39:47 - Ça veut dire qu'il faudrait un référendum sur le référendum.
39:49 Il faudrait d'abord interroger les Français pour leur dire
39:51 "Est-ce que vous souhaitez qu'on vous interroge sur d'autres
39:53 questions que les questions sur lesquelles on a le droit de vous interroger aujourd'hui ?"
39:55 - Dans l'histoire politique, le référendum sur le référendum... - C'est pas demain la veille ?
39:57 - Ouais. - D'accord ? Dans tous les cas de figure. Donc ça nous empêche pas
39:59 de se poser la question, ne nous empêche pas d'avancer
40:01 sur notre texte de loi, qui est équilibré et qui est nécessaire. Mais ensuite, moi je vous dis, je prends plutôt comme un cadeau le fait que les Français aient envie de voter sur des débats qui sont compliqués et qui veulent s'impliquer par référendum. - J'ai bien saisi Olivier Véran que vous venez d'enterrer l'idée d'élargir les sujets sur lesquels peuvent porter un référendum.
40:17 - Non, c'est pas ce que je vous dis. Je vous dis que ça prendra du temps, si le Président de la République le décide. Je connais pas du tout sa décision et je vous dis que si nous devions réformer la Constitution...
40:25 - Vous semblez pas y croire beaucoup, là.
40:27 - Non, pas du tout. Vous vous trompez. Moi, j'ai demandé à être ministre du Renouveau démocratique parce que je crois encore une fois que notre démocratie elle va pas bien, que les gens sont en colère, qu'ils vont pas voter. Et que quand les gens vont pas voter, souvent ça amène pas à des bonnes choses.
40:39 D'abord, ça délégitime ceux qui sont élus pour prendre des décisions et ensuite ça amène plutôt les extérieurs.
40:43 - Ces six dernières années, Olivier Véran, on a eu plus de promesses de référendum que de référendum.
40:47 - Pas depuis six ans, depuis vingt ans en réalité. Mais encore une fois, nous avons un Président de la République qui est le Président du "Avec vous", qui est le Président qui tend la main aux Français, qui leur dit "je vous fais confiance, je vous écoute". La Convention citoyenne est quand même un très bel exemple.
41:00 Il y a eu combien de conventions citoyennes avant le Président de la République Emmanuel Macron ? Aucune. On en a déjà fait deux et il a déjà annoncé qu'il y en aurait d'autres. Donc le Renouveau démocratique, c'est penser ces mécanismes qui permettent aux Français d'être utiles.
41:12 Les rencontres de Saint-Denis, c'était une forme de Renouveau démocratique, c'était inédit. Edouard Philippe a dit vendredi qu'il continuerait de participer à ces rencontres, même si personne ne sait aujourd'hui ce qui en sortira. C'est ce qu'il a dit. Vous savez où ce qui en sortira ?
41:25 - Il va en sortir d'abord, le Président a envoyé, comme il s'était engagé, une longue lettre à tous les Présidents de partis. Il a respecté le huis clos, c'est-à-dire qu'il ne l'a pas rendu lui-même public.
41:34 Il a recueilli la quasi-totalité des réponses des chefs de partis qui étaient présents. Il y aura une synthèse qui va être proposée. Il va proposer, comme il le dit dans sa lettre, de réunir à nouveau sous le même format l'ensemble des forces politiques du pays.
41:46 Il y a déjà des décisions concrètes. Demain matin, la Première ministre Elisabeth Borne va recevoir l'ensemble des forces politiques du pays pour leur présenter les mesures de planification écologique.
41:56 C'était une demande des groupes politiques, des partis politiques, faite au Président de la République. Donc je trouve que c'est, encore une fois, ça s'inscrit parfaitement dans le contexte dans lequel les Français nous ont mis.
42:07 Et ce n'est pas une critique que je porte. Je dis juste qu'en nous donnant une majorité relative, les Français nous ont dit "on ne veut plus que vous décidiez tout seul".
42:13 On veut que vous alliez travailler avec ceux qui ne sont pas d'accord avec vous et que l'intérêt général, ce soit le sens de la coalition. Je note que le Président de la République multiplie les gestes à destination des oppositions.
42:23 Ce qui nous permet d'ailleurs d'avancer au Parlement de manière concrète. Sans majorité, on fait adopter plus de 90% des lois avec une majorité qu'on arrive à créer. Et donc on continue d'innover.
42:32 À l'issue de ces rencontres de Saint-Denis, il y a aussi eu l'annonce d'une grande conférence sociale qui devrait se tenir dans la première quinzaine d'octobre.
42:39 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? Qui sera aux commandes ? Est-ce que la Première ministre sera associée par exemple à ce rendez-vous des syndicats ?
42:45 Le format, je ne l'ai pas. Je suis désolé. Par contre, les objectifs, je les ai. C'est faire en sorte que là où les gens qui travaillent gagnent moins que le SMIC, on puisse en parler au passé.
42:55 C'est un bel objectif en soi. Je pense qu'on peut tous être d'accord là-dessus. Ce qu'on veut, c'est que les Français, quand ils travaillent, ils aient des revenus qui soient supérieurs à s'ils ne travaillaient pas et vivaient désalogues.
43:04 Donc c'est notre état d'esprit. Faire en sorte que le travail paye mieux. Il y a des métiers dans lesquels le travail ne paye pas assez. Donc on travaille sur cette question-là.
43:10 Et ensuite, il y a les conditions de travail aussi. C'est une question qui est souvent abordée par les syndicats dans la suite du débat sur les retraites. Et on va pouvoir avancer.
43:17 Est-ce que vous craignez que certains syndicats boycottent ce rendez-vous ?
43:19 Ce serait dommage. Quand vous êtes syndicaliste, quelles que soient vos idées politiques par ailleurs, vous vous battez pour que les gens que vous défendez gagnent plus d'argent et des meilleures conditions de travail.
43:29 Donc quand on vous propose de vous mettre autour de la table pour avancer, vous n'allez pas dire finalement "je n'y viens pas".
43:34 Avez-vous été invité à la rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing ? Vous aviez été invité ou pas ?
43:40 C'est vieux ça. On a tourné la page. On est passé dans la rentrée parlementaire qui commence avec les parlementaires qui se réunissent à l'Assemblée nationale et au Sénat.
43:48 Vous aviez été invité ou pas ?
43:49 Mais dites-moi surtout sur quelle piste vous voulez m'envoyer.
43:51 Vous pouvez me dire oui ou non déjà.
43:52 Peu importe. Je vous ai déjà dit, ce n'est pas une boum de troisième où on reçoit un carton d'invitation. C'est un événement politique fait par un homme politique qui est un collègue ministre et que je respecte.
44:00 Vous ne répondez pas à la question.
44:02 Dites-moi le sens de votre question. J'ai le droit ?
44:06 Déjà c'est pour savoir si vous avez répondu oui ou non à une invitation et ensuite pour voir quel était votre regard sur cet événement.
44:13 Mais je vous dis, c'est un événement qui a eu le mérite de réunir un certain nombre de parlementaires, d'élus locaux pour débattre de problématiques comme on en aura à Bordeaux avec le parti Renaissance.
44:22 Je regarde Anne Genetet, la députée, pour qu'elle me dise "c'est dans deux semaines, dans trois semaines, on va se réunir avec tous les militants pour pouvoir discuter de la feuille de route du président de la République et de la réussite du mandat".
44:31 Dites-vous comme Gérald Darmanin qu'une victoire de Marine Le Pen en 2027 est assez probable ?
44:37 Non. Non parce que la démocratie c'est 50 + 1. 50% + 1. C'est ça qui fait une victoire. Et moi je crois que l'extrême droite n'aura pas 50 + 1 dans notre pays.
44:47 Je crois qu'il y a des Français qui souffrent, des Français qui sont en désarroi, qui doutent.
44:52 Mais je vois aussi que la situation de notre pays s'améliore. A nous de faire en sorte que chacun le voit et que chacun le perçoive et le ressente comme tel.
44:59 Et il y a encore des progrès, des améliorations que nous devons apporter.
45:03 Et je crois que l'extrême droite est capable de vendre une espèce de photo un peu désuète, un instantané où les choses iraient mieux dans la stabilité.
45:11 Mais en réalité elle ne prépare pas l'avenir de notre pays. Elle ne prépare pas l'avenir des communes dans lesquelles elle a gagné.
45:17 J'ai pu le constater à Bocquer dans le Gard il y a deux jours.
45:20 Vous avez prévu plusieurs déplacements dans plusieurs villes tenues par le RN. Vous venez de les dire à Bocquer vendredi.
45:26 Quel est l'objectif de ces rencontres ? Comment vous vous êtes accueillis ? Est-ce que vous arrivez à échanger avec des électeurs qui ont voté pour le RN ?
45:33 Il y avait deux salles, deux ambiances. Il y avait l'accueil par les élus locaux qui était glacial initialement.
45:38 Il y a eu des communiqués de presse. J'avais l'impression, je dis "vous êtes maire de la commune, vous n'êtes pas propriétaire".
45:43 Je suis ministre de la République, je vais partout et je viens ici pour rencontrer les habitants.
45:48 En plus invité par le président de la communauté d'agglomération du territoire.
45:52 On a fait une visite qui était respectueuse. Je les ai emmenés voir une association qui envoie des jeunes en Erasmus.
45:58 C'est important l'Europe et c'est important de découvrir l'Europe pour l'aimer.
46:01 Les jeunes qui rentraient d'Erasmus ont trouvé un boulot, une formation et ils étaient très contents de ça.
46:05 Après on est allés voir une association de quartiers dans un quartier prioritaire de la ville qui fait de l'intégration des étrangers par l'apprentissage de la langue et l'éducation parentale.
46:13 Face aux exemples que nous avions devant nous d'intégration réussie avec des gens qui ont fait 6 heures, 8 heures d'apprentissage du français chaque semaine pour vite s'intégrer.
46:22 Je n'ai entendu personne faire la moindre remarque.
46:25 Ensuite un débat démocratique avec des gens qui votent extrême droite, avec des gens qui votent à droite ou à gauche ou qui ne votent pas.
46:31 Et qui avaient la possibilité de m'interpeller librement comme je le fais partout ailleurs.
46:34 Je le fais dans des villes aussi tenues par le Rassemblement National.
46:38 D'abord parce que les habitants me disent on n'a jamais vu de ministre depuis 10 ans et l'accueil était très bon par la population.
46:43 C'est ça le problème, c'est le contact avec le gouvernement, les résidents.
46:47 Non mais le contact avec les gens était bon.
46:49 Mais les gens me disent que ça ne va pas.
46:50 Ils me disent qu'ils sont en colère.
46:51 Le taux de chômage est de 10% dans le Gard.
46:53 Les gens me disent la cantine est trop chère, je ne peux pas y envoyer mes enfants.
46:56 Je suis en colère contre vous.
46:57 Mais moi je suis aussi là pour entendre les colères.
46:59 Je ne suis pas en parole.
47:00 Je suis là pour montrer l'action de l'État au dernier kilomètre.
47:02 C'est intéressant d'aller expliquer à des habitants de Bocquer que la base nautique qui va être célébrée par la municipalité,
47:09 elle est financée en bonne partie par l'État.
47:11 Qu'on est là aussi pour réparer le toit de l'école quand il est cassé.
47:13 Parce que si nous on ne le dit pas, ce n'est pas eux qui vont le dire à notre place.
47:16 Or montrer que l'État agit au quotidien pour les Français, c'est aussi combattre à la fois l'abstention, le désarroi et donc les discours populistes.
47:24 Claire con 8.
47:25 Oui Olivier Véran, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti va comparaître devant la cour de justice de la République du 6 au 17 novembre prochain.
47:32 Il est poursuivi pour prise illégale d'intérêt.
47:34 Très concrètement, est-ce que ça veut dire que pendant deux semaines, il n'y aura pas de ministre de la Justice aux commandes dans ce pays ?
47:42 Nous avons un ministre de la Justice aux commandes dans notre pays, c'est Eric Dupond-Moretti.
47:45 Vous connaissez son engagement, sa capacité de travail, sa force, son talent.
47:50 Il n'est condamné à rien.
47:52 Il va être interrogé par la justice.
47:55 Ça ne l'empêchera pas de travailler.
47:56 C'est-à-dire qu'il y aura un intérim assuré pendant cette période-là ou pas ?
48:00 Les règles sont très bien faites.
48:02 Vous savez en la matière où un ministre doit se déporter d'un dossier parce qu'il n'a pas la capacité de le juger librement,
48:09 qu'il soit mis à justice ou de toute autre action, où il est en état de le faire, en capacité de le faire juridiquement et auquel cas il le fait.
48:16 Oui, mais être ministre de la Justice et devant un tribunal, c'est assez cocasse.
48:20 C'est une situation qu'on n'a pas connue, je crois.
48:22 C'est pour ça que la question peut se poser.
48:25 À l'inverse, je vous le débats.
48:28 Si je vous disais qu'un ministre est empêché d'être ministre et donc, avec la feuille de route qui est celle d'Eric Dupond-Moretti,
48:36 un post-émode pour continuer de faire en sorte qu'il y ait des comparutions, etc.
48:39 Si vous disiez qu'en fait le système était bloqué dès lors que quelqu'un est convoqué devant la justice,
48:44 ça me semblerait aussi un peu compliqué. La séparation des pouvoirs est bien faite en la matière.
48:47 Est-ce que ça ne fragilise pas quand même un petit peu le ministère et éventuellement même le gouvernement ?
48:50 Il a la confiance du président de la République et de la Première ministre.
48:53 Il a entendu d'autres discours que celui-ci.
48:55 Est-ce qu'il aurait fallu dans ce contexte que le ministre de la Justice démissionne ?
48:58 Je vous dis, c'est trop facile. Je suis moi-même convoqué devant la Cour de justice de la République.
49:03 Mais vous n'êtes pas ministre de la Justice, Olivier Véran.
49:05 Je suis convoqué devant des magistrats et je réponds à leurs questions.
49:09 Ça arrive régulièrement. Ça peut me prendre une demi-journée de mon temps.
49:12 Je le fais bien volontiers parce que je pense que c'est important d'éclairer les décisions de politique publique qui ont été prises.
49:17 Je ne suis pas mis en examen, je suis témoin.
49:19 Mais je vais quand même devant des magistrats, ça ne m'empêche pas d'être porte-parole du gouvernement
49:22 et de défendre la politique d'Héréry Dupont de Moretti en matière de justice.
49:25 Parce qu'il crée des moyens en plus, parce qu'il crée des postes de magistrats, de greffiers de justice,
49:29 parce qu'on ouvre des tribunaux, parce qu'on modernise, qu'on pourra faire déposer plainte par Internet.
49:33 Vous voyez ce que je veux dire ? Il ne faut pas tout confondre.
49:35 Vous évoquiez le fait que parfois vous répondez à la justice, c'était pour la période du Covid.
49:40 Juste un mot sur le Covid, la campagne de vaccination est accélérée.
49:47 Que dites-vous à ceux qui doivent se faire vacciner pour les convaincre d'aller se faire vacciner ?
49:51 Quelle est la situation qui justifie qu'on accélère les choses ?
49:54 Là, vous me remettez dans un rôle ancien, ce n'est pas sympa.
49:57 Non, évidemment, quand vous êtes fragile, non mais je suis porte-parole,
50:01 donc j'ai aussi vocation à parler sur la santé, je vous rassure.
50:04 Quand vous êtes fragile au regard de votre santé, de votre âge, vous avez déjà été vacciné,
50:08 vous avez déjà reçu un rappel, vous savez, et en tout cas je le redis bien volontiers ici avec Aurélien Rousseau,
50:13 le ministre de la Santé, il faut vous protéger à nouveau parce qu'il y a des variants qui circulent.
50:17 On a vu même des cas en plein été, des petites baguettes en plein été,
50:20 donc il est possible que l'hiver soit rude.
50:22 La situation est inquiétante ou pas ?
50:24 Elle n'est pas inquiétante de l'heure qu'on sait se protéger collectivement,
50:28 et en France on a ce savoir-faire.
50:30 Figurez-vous qu'on est peut-être le pays qui polémique le plus,
50:33 mais aussi l'un des pays qui se protège le plus et qui est le plus solidaire.
50:36 C'est ça le message que je retiens.
50:38 Merci beaucoup Olivier Véran pour ce Grand Jury.
50:40 Bon dimanche à tous, à la semaine prochaine.
50:42 prochaine.

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