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Avec Christophe Béchu, maire d'Angers, secrétaire général d'Horizons et ancien Ministre

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-21##

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News
Transcription
00:00SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin, Christophe Béchu, qui est maire d'Angers, secrétaire général d'Horizon,
00:12le parti qui veut propulser Édouard Philippe à la présidence de la République.
00:17Bonjour Christophe Béchu, vous avez vu, qui veut propulser Édouard Philippe à la présidence de la République, c'est bien ça.
00:23Je vous confirme que nous préparons la prochaine élection présidentielle,
00:26même si notre obsession aujourd'hui, c'est plutôt que les Français aient un budget,
00:30qu'on soit en capacité d'éviter d'ajouter de la crise à la crise dans un contexte géopolitique déjà compliqué,
00:36et où on voit bien à quel point les débats budgétaires.
00:40On va y revenir parce qu'il y a tellement de confusion que les Français ne comprennent plus ce qui se passe.
00:45Moi j'ai une première question qui est claire, est-ce que le gouvernement Barnier va passer l'hiver ?
00:50Je le souhaite, parce que la France a besoin d'un gouvernement,
00:53parce qu'on a besoin de gens qui prennent des décisions,
00:56et parce que l'échec du gouvernement, ce serait la porte ouverte aux extrêmes.
00:59Mais vous le souhaitez, mais vous n'en êtes pas certain.
01:02Je...
01:05Dites-nous ce que vous avez au fond !
01:09Je vais vous dire, tout le monde voit bien à quel point on est dans une situation hyper compliquée.
01:14On a un gouvernement qui est minoritaire, parce qu'à l'issue de cette dissolution ratée,
01:18on a un socle commun qui n'est pas suffisant pour pouvoir passer toutes les crises,
01:22et on a la tentation de la coalition des extrêmes, avec LFI et l'ERN,
01:27qui tiennent le sort du gouvernement entre leurs mains.
01:30Et quand on voit cette espèce d'alliance baroque pour aller revenir sur la réforme des retraites,
01:35alors que dans tous les pays au monde, on sait que si on travaille plus longtemps, il faut travailler plus longtemps,
01:40on voit bien que le risque que cette alliance des contraires puisse déboucher sur une censure et une instabilité politique,
01:46ce n'est pas de la théorie, ça existe.
01:48Ça existe. Vous pensez que l'ERN votera la censure ?
01:52Est-ce que Marine Le Pen a intérêt à enclencher la crise politique ?
02:00Parce que c'est une manière d'enclencher une crise politique.
02:03Fondamentalement, ce serait un changement de pied.
02:07Depuis deux ans, le pari du RN, c'est de miser sur sa respectabilité.
02:12C'est de dire qu'il y a d'un côté les irresponsables de la France insoumise, qui sont le bruit, la fureur, le chaos,
02:18et nous qui sommes les gens respectables, qui allons tenir l'ordre.
02:22Si demain, elle vote une motion de censure, elle participe à une hystérisation, à un chaos dans la vie politique.
02:28Mais dans le même temps...
02:30Chaos dans la vie politique ? S'il y a chaos dans la vie politique, ça veut dire quoi ?
02:34Ça veut dire que Michel Barnier tombe, que le président de la République doit nommer un nouveau Premier ministre,
02:39ce sera très difficile, il peut renommer Michel Barnier.
02:43La Constitution le permet.
02:45– Je vous confirme, il peut décider de renommer Michel Barnier,
02:48il peut décider de nommer le Premier ministre à un membre de son gouvernement.
02:51– Est-ce que ça peut conduire à une démission d'Emmanuel Macron selon vous ?
02:54Une crise politique grave ?
02:56– Jean-Jacques Bourdin, on est entré dans une situation politique où tout est à peu près inédit.
03:00Et donc je me garderais bien d'aller faire des pronostics en disant qu'il y a des choses qui sont impossibles.
03:04– Vous n'excluez pas.
03:05– Ce que je peux vous dire de manière très claire,
03:08c'est que je ne le souhaite absolument pas.
03:11Si demain, il devait y avoir une démission du président de la République,
03:15ce ne serait pas juste une crise politique.
03:17Les conséquences institutionnelles du fait qu'un mandat présidentiel ne se termine pas,
03:22on franchirait une étape.
03:23Vous savez, on a déjà vécu avec François Hollande le président qui ne peut pas se représenter.
03:27Si demain on doit vivre le président qui ne peut pas terminer son mandat,
03:30ce que ça dit sur la fragilité de nos institutions, ce serait un problème.
03:35Je ne souhaite donc à aucun prix qu'on se retrouve avec une présidentielle anticipée
03:39ou qu'on se retrouve avec un président qui ne peut pas terminer son mandat.
03:42Ce serait, pour notre démocratie, un signe d'affaiblissement supplémentaire.
03:47– Est-ce qu'Édouard Philippe est prêt à une présidentielle anticipée ?
03:50– Édouard Philippe a annoncé sa candidature il y a plusieurs semaines pour être prêt,
03:53en toute hypothèse, il sera prêt le moment venu.
03:55– Il sera prêt le moment venu si le moment arrive plus tôt que prévu.
03:58– Il sera prêt le moment venu.
04:00– Bien, Christophe, je suis parlant du budget.
04:03Ce fameux budget.
04:05Tout ce qui a été voté à l'Assemblée nationale est tombé à l'eau.
04:08C'est caduque.
04:09Que les choses soient claires.
04:11Aujourd'hui, la discussion budgétaire est au Sénat.
04:14On est en pleine discussion sur le budget de la Sécurité sociale cette semaine
04:18et la semaine prochaine, on sera en discussion sur le budget de l'État.
04:22Le budget 2025.
04:23Regardons ce qui a été voté hier soir au Sénat.
04:27Travailler gratuitement 7 heures par an,
04:30je dis bien pour tous les actifs 7 heures par an,
04:33travail gratuit, ça rapporterait 2 milliards et demi
04:37et ça va servir à financer l'autonomie des plus anciens.
04:41Vous y êtes favorable ou pas à horizon ?
04:43– Oui.
04:44– Oui ?
04:45– Oui.
04:46– Vous défendez cette mesure ?
04:47– Je défends l'idée que nous devons travailler davantage.
04:50Travailler davantage pendant l'année, travailler davantage tout au long de la vie.
04:53Il n'y a pas de secret.
04:54Ou vous augmentez les impôts, ou vous augmentez la durée de travail,
04:58ou vous baissez les prestations.
05:00Est-ce qu'en matière de grand âge, on peut baisser les prestations
05:03alors qu'on voit aujourd'hui les difficultés des maisons de retraite
05:06et le fait que nous ne sommes pas au rendez-vous
05:08en termes de solidarité sur la dépendance et le grand âge ?
05:10– Mais dites-moi, vous êtes responsable politique,
05:12les politiques nous ont fait le coup.
05:14C'est pour les personnes âgées et en fait on ne sait pas trop où va l'argent.
05:19– Je veux dire…
05:20– Pardon Christophe Béchut.
05:21– Deux milliards et demi, il va falloir flécher cet argent
05:24et que nous puissions vérifier où va cet argent.
05:27– Jean-Jacques Bourdin.
05:28– Oui.
05:29– Depuis des années, vous avez des hommes politiques
05:31qui se sont spécialisés dans le créneau du
05:33« vous inquiétez pas, ça ne va rien coûter à personne ».
05:35– Oui, ça j'ai entendu.
05:36– « On va faire les 35 heures, ça n'aura pas de conséquences.
05:39On va créer des nouvelles prestations, personne ne va être amené à les payer.
05:42On n'est pas obligé d'augmenter les impôts, on n'est pas obligé de travailler plus. »
05:45À un moment, la vérité c'est que si on veut dépenser de l'argent,
05:48il faut d'abord l'avoir gagné.
05:50Il faut créer de la richesse.
05:51Aujourd'hui, on a des domaines, en particulier celui de la dépendance
05:55et du grand âge, où nous avons des besoins.
05:57Je préfère qu'on demande à chacun de travailler un peu plus
06:00et un peu plus longtemps, plutôt que d'augmenter les impôts
06:02dans un pays où nous avons déjà quasiment le record mondial
06:05du taux de prélèvement obligatoire.
06:07Heureusement, comme vous l'avez dit, que le budget voté à l'Assemblée nationale,
06:10on repart de zéro, on a eu droit à un concours fiscal
06:13où la gauche s'est déchaînée à inventer chaque demi-journée
06:17un nouvel impôt, tout ça sous la houlette des insoumis,
06:20nous expliquant que, bien que le communisme ait échoué partout,
06:23ils allaient inventer le stade d'après, au-delà du Venezuela,
06:26au-delà de la Corée du Nord, un truc dans lequel,
06:29en mettant des impôts partout plus élevés que dans tous nos pays voisins,
06:32ça n'aurait pas de conséquences.
06:34Il faut arrêter de prendre les Français pour des idiots.
06:36Ils savent qu'on est dans une situation compliquée
06:38et ils savent que si on ne veut pas charger la barque fiscale,
06:40il faudra bien qu'on travaille davantage.
06:42« Faut-il imposer trois jours de carence aux fonctionnaires ? »
06:45Il y a deux sujets.
06:47Est-ce qu'il est légitime que les règles dans le public et dans le privé soient les mêmes ?
06:50Ma réponse est oui.
06:52Et ensuite, comment est-ce que ça se met en œuvre ?
06:54« Si votre réponse est oui, c'est trois jours de carence imposées aux fonctionnaires. »
06:58Avec quelques subtilités.
07:00Vous savez très bien qu'il arrive dans certaines entreprises privées
07:03qu'il y ait des aménagements, qu'il y ait des prises en charge
07:05dans le cadre de mutuelles ou de cotisations.
07:07Ce que je sais, ce que je vois, ce que je constate,
07:10c'est que nous avons des taux d'absentéisme
07:12qui représentent aujourd'hui pour nos collectivités des charges.
07:15Parfois, il y a des choses que nous n'avons pas à remettre en cause.
07:18Quand vous avez des gens qui sont absents pour longues maladies
07:21ou des choses de ce type, personne ne le conteste.
07:23Et là, on a un besoin de solidarité.
07:25Quand vous avez des multiplications d'arrêts courts
07:27qui pèsent sur les collaborateurs qui continuent eux de travailler
07:30en n'étant pas absents,
07:31qu'on regarde comment moraliser les choses ne me choque pas.
07:34« Hausse des taxes sur l'électricité ? »
07:37D'abord, il faut expliquer qu'on a baissé les taxes au moment de la guerre en Ukraine.
07:41Et qu'aujourd'hui, le prix de l'électricité baisse
07:44et donc les taxes reviennent à des niveaux que nous avons connus.
07:48Je ne suis pas hostile à ce qu'on aille retrouver des impôts
07:55là où il y en avait ailleurs.
07:56Ce que je dis...
07:57— C'est-à-dire que vous n'êtes pas hostile à une hausse des taxes sur l'électricité ?
08:01On est bien d'accord.
08:02— Dans un contexte où la facture d'électricité baisse pour tout le monde.
08:05— Oui, d'accord.
08:06Mais enfin, profitons de la baisse.
08:08Parce qu'elle a augmenté, la facture d'électricité, un temps.
08:11— Quand les prix de l'électricité...
08:12— Donc quand ça baisse, on devrait être heureux que ça baisse.
08:16Vous comprenez ? Je me mets à la place du consommateur.
08:18— Vous le faites très bien.
08:20Mais vous allez me permettre de mettre moi aussi une seconde à la place du consommateur
08:23ou du citoyen ou du contribuable.
08:25— Non, vous êtes à la place du responsable politique.
08:27— Mais figurez-vous que j'ai beau être un responsable politique,
08:29je suis aussi un contribuable et un citoyen.
08:31Et donc je vous dis juste la chose suivante.
08:33Il n'y a pas une personne qui nous écoute,
08:35qui ne peut ignorer qu'on a un déficit budgétaire qui a dérapé,
08:40qu'on est face à une situation où nous devons restaurer les comptes.
08:43Pour le faire, il faut d'abord baisser les dépenses.
08:46Ça doit être la priorité absolue.
08:48Ensuite, si on doit relever les impôts, je préfère qu'on le fasse dans des domaines
08:51où on les a baissés plutôt que de créer de nouvelles taxes, de nouveaux impôts
08:56dans un contexte où on est déjà un pays particulièrement fiscalisé.
09:00— Alors vous parlez des dépenses.
09:01Il y a quand même une incongruité dans cette histoire de budget,
09:05dans ce débat budgétaire, c'est qu'on a beaucoup parlé de recettes.
09:08Comme on n'a pas eu le temps d'examiner la partie dépenses du budget,
09:12on n'a jamais parlé de dépenses jusqu'à maintenant.
09:15Et des économies à faire sur les dépenses budgétaires.
09:19Et il y en a des économies à faire.
09:21— Je vous le confirme.
09:22— Je vais y revenir.
09:23Vous êtes maire.
09:24Le gouvernement veut que vous fassiez des économies, vous, les maires,
09:28et les élus, les élus régionaux, les élus locaux, les élus départementaux.
09:32Avant de parler de ça, je voudrais juste vous poser une question.
09:35Est-ce qu'il faut revenir sur une partie des exonérations de charges
09:39dont bénéficient les entreprises ?
09:42— Je pense qu'à partir du moment où on demande des efforts à tout le monde,
09:45on peut en demander aux entreprises,
09:47mais qu'il faut qu'on fasse attention à la part qu'on leur demande.
09:49Parce qu'on voit qu'on a aujourd'hui une situation
09:52qui est en train de se tendre sur le plan de l'emploi.
09:53Je vais aller même plus loin.
09:55Vous savez, l'instabilité politique,
09:57le fait que personne ne mesure où on va,
09:59le concours fiscal, le délire auquel on a assisté il y a quelques semaines,
10:02ça provoque une chose concrète aujourd'hui.
10:04C'est que les patrons arrêtent d'investir.
10:06Et c'est que tout le monde met le pied sur le frein en se disant
10:08« puisqu'on ne sait pas où on va, on va être prudent,
10:10on va arrêter d'embaucher, on va arrêter de construire des nouvelles usines,
10:13on va arrêter... »
10:14Et ça, si on ne redonne pas vite...
10:16— Et les plans sociaux se multiplient.
10:17— Exactement.
10:18Et donc si on ne redonne pas vite de la stabilité et un cap,
10:22l'incertitude, elle va provoquer le chômage
10:25et des conséquences qui vont être dramatiques.
10:27Et là, c'est jouer avec le feu que de multiplier les signaux
10:31sur tout ce qu'on pourrait imaginer d'un point de vue fiscal.
10:33Ce que nous souhaitons, à Horizon, avec Édouard Philippe,
10:35c'est qu'on soit précisément capables, c'est le nom de notre parti,
10:38de fixer un cap, d'avoir une stratégie qui soit faite de constance,
10:41qui soit faite de cohérence.
10:42— Oui, mais l'Horizon est bouché.
10:43Les nuages s'amoncèlent.
10:45Encore une fois, les failles d'entreprise se multiplient,
10:48notamment les PME, les TPE.
10:50Vous le voyez.
10:51— C'est bien la raison pour laquelle il faut un cap.
10:53Je suis sûr que vous le voyez dans votre ville.
10:55— Vous savez, malheureusement, à quelques kilomètres de chez nous, à Cholet,
10:58il y a ce site Michelin qui est décongerné par cette annonce de fermeture.
11:03Donc je peux vous dire qu'évidemment, on vit ça de près.
11:05Et c'est une des raisons pour lesquelles
11:07je pense qu'il faut faire extrêmement attention
11:10en mesurant bien que, à un moment,
11:12ce concours d'idées sur le plan fiscal,
11:15il a des conséquences dans la vie économique et réelle de nos concitoyens.
11:18— Attention à l'impôt de trop, dit Antoine Armand.
11:20— Je partage.
11:21— Oui.
11:22— C'est un avertissement lancé à Michel Barnier.
11:25— Bah si !
11:26— C'est en tout cas une corde de rappel utile
11:29dans le moment que nous sommes en train de traverser.
11:31— Bien.
11:32Les dépenses.
11:33Il faut réduire les dépenses.
11:35Vous êtes le premier à le dire.
11:37— Je vous confirme.
11:38— Réduire les dépenses.
11:39Donc vous réduisiez vos dépenses, vous, maire.
11:42— Mais je...
11:43— Vous, je ne sais pas, président de département.
11:45Vous, président de région.
11:47Vous, élu local.
11:50Vous pouvez réduire vos dépenses ?
11:52— Bien sûr qu'on le peut.
11:54Et surtout, on le doit.
11:56La politique, c'est faire ce qui est nécessaire.
11:58— Donc vous n'êtes pas comme l'Association des maires de France
12:00qui ne cesse de hurler en disant
12:02« Il nous pousse à faire des économies,
12:04on ne peut pas faire d'économies ».
12:06— Deux choses.
12:08Un,
12:10beaucoup de maires, beaucoup d'élus locaux ont mal vécu.
12:12Le fait qu'on leur dise qu'il y avait un déficit à l'échelle de l'État,
12:15donc ils seraient responsables parce que c'est juste faux.
12:17Et que le fait est qu'il y a un dérapage budgétaire de l'État.
12:20Il n'y a pas, au niveau des collectivités territoriales,
12:23puisque vous êtes tenu de voter des budgets en équilibre,
12:25une explosion de la dette.
12:27Pour autant, qui peut croire
12:29que dans un pays où on est à 3 000 milliards de dettes,
12:32on va se retrouver dans une situation
12:34où les collectivités pourraient être exonérées de l'effort.
12:36Donc on dirait, il faut que les contribuables fassent des efforts,
12:38il faut que les entreprises fassent des efforts,
12:40il faut que l'État fasse des efforts,
12:41mais les collectivités, c'est des vaches sacrées, on n'y touche pas.
12:43Ça ne tient pas la route.
12:44Les collectivités doivent prendre leur part.
12:46Il faut juste que la part et l'effort qu'on leur demande
12:49soient soutenables en valeur et surtout dans le temps.
12:52Moi, ma critique, elle porte sur le calendrier.
12:542025, c'est la dernière année du mandat municipal.
12:56Donc si on nous dit, baissez vos dépenses l'année prochaine,
12:58je regarde chez moi.
12:59Dans beaucoup de cas, je finis des chantiers
13:02qui ont été démarrés il y a deux ou trois ans.
13:03Je ne peux pas arrêter le chantier
13:05juste au moment où on est sur le point de le finir,
13:07y compris parce qu'on a des entreprises
13:08qui sont en train d'intervenir.
13:09Et donc il faut construire avec les collectivités
13:12un scénario dans lequel on dit,
13:13en revanche, à un horizon de deux, de trois, de quatre ans,
13:16voilà ce qu'on vous annonce.
13:17Organisez-vous pour faire en sorte de dépenser moins
13:19et que l'État nous permette de dépenser moins.
13:21Parce que le paradoxe, c'est que dans un certain nombre de cas,
13:24on fixe des normes qui augmentent nos dépenses
13:26et ensuite on est en train d'augmenter ses dépenses.
13:28– L'État vous a fixé 5 milliards d'euros d'économies.
13:30– Oui, et ce que je dis…
13:31– C'est beaucoup trop ?
13:32– C'est deux fois et demi moins que ce que François Hollande
13:36et ses amis écologistes ont fait subir aux collectivités locales
13:40que tout le monde manifestement a oublié entre 2012 et 2017.
13:43Et toute une partie de la gauche aujourd'hui qui hurle
13:45en disant c'est du jamais vu,
13:46ils oublient qu'on nous a imposé deux fois et demi cet effort
13:50entre 2012 et 2017.
13:52Et vous savez, certains dans cette histoire se discréditent.
13:54Quand vous avez un vice-président de l'Association des maires de France
13:57qui s'appelle M. Léniel, qui est élu depuis presque 50 ans
14:02et qui tous les ans depuis 20 ans dit
14:04on est à l'os, on n'a plus rien, les collectivités vont disparaître.
14:07Le problème, c'est qu'à force de crier au loup,
14:09c'est comme dans l'histoire, plus personne n'y croit quand ça arrive.
14:11Donc là, oui, la hauteur de la marche qui nous est demandée par l'État
14:14est très élevée, trop élevée pour une seule année,
14:18mais dans le même temps, à dire on va tous mourir,
14:21on n'a déjà plus rien, on finit par se discréditer.
14:24Je souhaite que l'Association des maires,
14:25elle tienne un discours qui ne soit pas un discours de syndicalisme de base,
14:29mais que l'Association des maires tienne un discours
14:32qui soit un discours responsable en disant on tend la main,
14:35on ne va pas s'exonérer de l'effort parce qu'on en a besoin.
14:38– Et Macron, c'est un discours au service du président
14:41de l'Association des maires de France,
14:43qui a des objectifs présidentiels, David Lyssenaar ?
14:46– Vous savez, l'obsession d'un maire,
14:48ce n'est pas de savoir si ça fait plaisir au président de la MF,
14:51au président de la République,
14:52c'est de savoir ce qui est bon pour ses concitoyens.
14:55Et je souhaite que le même état d'esprit
14:57qui nous anime quand on est maire dans nos communes,
14:59il nous anime quand on est maire ensemble au sein de l'AF.
15:01– Vous serez candidat l'année prochaine à Angers.
15:04– Vous savez, j'ai repris ma mairie il y a un mois,
15:06mon obsession aujourd'hui, c'est de tenir les engagements
15:09que j'ai pris devant les Angevins il y a 5 ans.
15:12Pour une raison, c'est que je pense que la politique,
15:15elle meurt des écarts entre les promesses et les actes.
15:18– Vous serez candidat ?
15:20– Je reviendrai avec joie si vous m'invitez,
15:22mais ça n'est pas mon sujet pour le moment.
15:24– Non, je ne me dis pas que vous n'y réfléchissiez pas.
15:27– C'est probable, mais il y a plein de facteurs qui rentrent en compte
15:30et parmi ceux-là, il y en a qui sont aussi de nature personnelle.
15:33Bon, oui, communes, communautés de communes, métropoles, départements, régions,
15:39ça fait beaucoup, non ? Ça fait beaucoup trop, non ?
15:43– Le sujet, c'est, au risque de vous décevoir,
15:47ce n'est pas les strates, c'est les politiques qui sont conduites.
15:50Je vous donne un exemple, dans mon département,
15:53la moitié des communes ont fusionné pour faire des économies,
15:58pour se regrouper, pour travailler à plusieurs.
16:00Donc en apparence, il y a toujours des communes, des intercommunicains, des départements,
16:04mais il y a eu des quantités d'endroits dans lesquels on s'est rapprochés.
16:08Et dans le même temps, je le dis, il y a la part que les élus doivent faire
16:12et il y a le rôle de l'État.
16:13Je vais vous donner un exemple, un exemple qui me révolte depuis 15 ans.
16:17On a, dans ce pays, un débat qui revient souvent,
16:20sur une situation dramatique qui est vécue par les enfants
16:23qui sont placés auprès de l'aide sociale de l'enfance
16:25parce que leurs parents les maltraitent, manquent d'amour,
16:29parfois abusent de eux physiquement, voire sexuellement.
16:33Dans 90% des cas, Jean-Jacques Bourdin,
16:36les familles biologiques maltraitantes continuent de toucher les allocations familiales
16:41alors que l'intégralité des dépenses sont assurées par les départements.
16:45Voilà un domaine dans lequel il serait simple d'exiger, d'assumer
16:51que les allocations familiales sont automatiquement versées aux départements.
16:55Ce n'est pas de la dépense en plus, c'est de l'argent qui irait de manière morale
16:59dans la poche de ceux qui s'en occupent
17:01et pas créer une espèce de hausse du pouvoir d'achat de familles maltraitantes
17:05de manière totalement amorale au motif de pseudo maintien du lien
17:11qui, dans beaucoup de cas, franchement, n'existe pas.
17:14– J'ai une dernière question à vous poser, Christophe Béchu,
17:17sur un sujet qui vous concerne en tant que maire,
17:19la zone artificialisation nette des sols.
17:23Faut-il assouplir ?
17:27– Depuis 50 ans, on a plus bétonné dans ce pays
17:32que pendant les 500 années précédentes.
17:34Ma conviction, c'est que demain, moins bétonné à l'intérieur de nos terres,
17:38c'est la même logique que la loi littorale.
17:40Au moment où la loi littorale a été votée, les élus disaient
17:43c'est scandaleux, vous nous privez du pouvoir de construire,
17:45aujourd'hui tout le monde se réjouit.
17:47– Sur ces zones artificialisation nette des sols.
17:50– Le ZAN, le zéro artificialisation nette, tel qu'il a été décidé,
17:54et sur lequel nous avons déjà voté un certain nombre d'assouplissements.
17:57– Ça stoppe l'étalement urbain, je le rappelle.
17:59– Ça le limite et ça évite qu'on aille construire des nouvelles zones commerciales,
18:04sans empêcher l'installation d'usines, puisqu'on a déjà fait
18:07des assouplissements il y a un an.
18:09Je dis qu'il faut faire attention dans ce domaine
18:11et qu'on a déjà retrouvé des points d'équilibre.
18:13– Vous avez été ministre de l'écologie, c'est pour ça que je vous pose la question.
18:15– Je considère que les équilibres sont atteints,
18:17et que malheureusement, une forme de démagogie là aussi,
18:19qui consiste à dire, on va redonner au maire le pouvoir de construire,
18:23ne correspond pas à la réalité.
18:24On a 10 000 communes qui n'ont pas artificialisé un hectare depuis 10 ans,
18:29et on a malheureusement quelques sénateurs qui font comme si
18:32la France allait être mise sous cloche à cause de ça.
18:34Ce n'est pas le sens de l'intérêt général.
18:36Le sens de l'intérêt général, ce n'est pas de dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre,
18:38c'est parfois d'avoir le courage d'expliquer, même si c'est impopulaire,
18:41qu'il faut tenir, et là-dessus, il faut tenir,
18:43nous ne devons pas relancer la bétonisation et l'artificialisation,
18:47il faut continuer à aménager notre pays,
18:49mais diminuer le rythme auquel nous bétonnons.
18:52– Alors j'ai encore une dernière question, Christophe Béchut,
18:54à propos de l'A69, vous avez été ministre de l'écologie,
18:57et vous avez vu, est-ce que le chantier est remis en cause par les dernières décisions ?
19:03– J'ai lu une dépêche disant que le rapporteur du tribunal administratif
19:08pensait qu'il y avait des irrégularités.
19:10– Le tribunal administratif veut stopper le chantier ?
19:12– Ça n'est pas le tribunal, c'est la proposition du rapporteur,
19:15le tribunal va devoir se prononcer, et je le dis,
19:18on a aujourd'hui un chantier qui est lancé, qui est parti,
19:22l'écologie est une nécessité absolue,
19:25comment on fait en sorte de préserver la nature, la biodiversité ?
19:28Mais l'écologie, ça n'est pas non plus le fait de tout stopper,
19:31de ne pas se préoccuper des conséquences sociales
19:33que peuvent avoir des habitants pour être capables de se développer,
19:36et c'est aussi tenir compte de la démocratie,
19:38il y a eu des dizaines de jugements qui jusqu'à maintenant
19:40ont tous été favorables à ce projet, attendons la conclusion et l'épilogue.
19:44– Du tribunal administratif, merci beaucoup,
19:46merci à Christophe Béchut d'être venu nous voir ce matin
19:49sur l'antenne de Sud Radio, Patrick Roger,
19:51en direct du Salon des maires, juste après les informations de 9h.

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