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Mardi 17 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Guenzi (Directeur de la Stratégie d'Investissement, Cholet Dupont Oudart) , Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) et Alexandra Solnik (Directeur des relations investisseurs Private Assets, BNP Paribas Asset Management)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:16à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez par ailleurs en replay chaque
00:20jour sur notre site bsmart.fr ou encore en podcast à l'heure qu'il vous plaira sur
00:24l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:26Au sommaire de cette édition ce soir, la Fed et quelques autres banques centrales qui
00:31vont conclure cette année 2024 avec une série de décisions attendues, la réserve fédérale
00:37américaine rendra sa dernière décision de l'année demain soir avec une baisse de
00:4325 points de base supplémentaires qui sera délivrée par le comité de politique monétaire
00:47de la banque centrale américaine, nous attendons également des décisions du côté de la
00:51banque d'Angleterre ou encore de la banque du Japon pour conclure cette année 2024,
00:58cette semaine marque sans doute a priori la dernière semaine un peu active de marché
01:02pour les investisseurs, nous évoquerons à ce titre le bilan de cette année 2024 mais
01:09surtout les enjeux de marché pour 2025 et la question que l'on se posera est de savoir
01:15qu'est-ce qui pourrait faire mentir le consensus 2025 qui s'établit chez les stratégistes
01:21et les économistes de marché, consensus qui continue de promouvoir et de mettre en
01:25avant l'exceptionalisme américain qu'on a pu observer depuis au moins deux ans maintenant,
01:30tant sur la partie croissance économique que sur la partie performance des actifs financiers,
01:35est-ce que cet exceptionalisme américain peut être fragilisé au cours de l'année
01:412025 qui sera également la première année du nouveau mandat de Donald Trump, c'est
01:44la grande question que nous poserons à nos invités de Planète Marché dans quelques
01:47instants et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse le quart d'heure thématique
01:50nous ferons le point sur la sphère des actifs privés au terme de cette année 2024, quelles
01:55sont les grandes tendances qui ont pu se confirmer, est-ce que le marché du private equity est
02:00en passe de se rouvrir avec une activité de fusion acquisition qui semble redémarrer,
02:06ce sont les enjeux 2025 pour ces marchés d'actifs privés, nous en parlerons spécifiquement
02:10avec le directeur des relations investisseurs Private Assets de BNP Paribas Asset Management
02:16Alexandre Asselnick qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:29Mais d'abord comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:33les marchés avec Pauline Grattel, bonsoir Pauline, en Europe les indices actions évoluent
02:37sans tendance particulière aujourd'hui, oui l'heure est à la prudence aujourd'hui alors
02:41que la Fed a entamé sa réunion de politique monétaire, cette réunion devrait se conclure
02:46demain avec une baisse de taux de 25 points de base, côté américain Wall Street ouvre
02:50en recul avec un indice Dow Jones qui pourrait bien boucler sa neuvième séance de baisse
02:55consécutive du jamais vu depuis 1978, en France le CAC 40 évolue autour de l'équilibre
03:01au-delà de 7 350 points.
03:03Quelques statistiques étaient au programme en Europe, les investisseurs ont notamment
03:06pris connaissance de différentes enquêtes en Allemagne et notamment l'enquête ZOO.
03:10Oui alors qu'en Allemagne le chancelier Olaf Scholz a perdu son vote de confiance ouvrant
03:15la voie à de nouvelles élections législatives le 23 février prochain, les investisseurs
03:20ont donc pris connaissance de l'indice ZOO qui mesure le sentiment des investisseurs
03:24et qui contre toute attente rebondit en décembre, l'indice ressort à 15,7 contre un consensus
03:30de 6,8 et après 7,4 en novembre.
03:33Intéressant de voir que le moral des investisseurs en Allemagne s'améliore avec la perspective
03:38de ces élections tandis que le moral des chefs d'entreprise en Allemagne lui reste
03:43quand même passablement plombé par le contexte politique du moment qui inquiète.
03:47Oui on le voit grâce à l'indice IFO dont on a pris connaissance dans le même temps
03:51que l'indice ZOO, sauf que celui-ci s'est dégradé plus que prévu en décembre, il
03:55ressort à 84,7 après 85,6 le mois précédent.
03:59Deux angles de perspective entre les investisseurs et les chefs d'entreprise allemands, qu'en
04:04est-il du marché obligataire aujourd'hui Pauline ?
04:06En Europe le rendement de l'obligation française à 10 ans poursuit sa remontée autour de
04:103,05% aujourd'hui, le rendement allemand à 10 ans lui est stable à 2,25%, le spread
04:16est également stable autour de 80 points de base.
04:18Et puis aux Etats-Unis, toujours à l'agenda statistique, on a pris connaissance aujourd'hui
04:22des ventes au détail pour le mois de novembre.
04:24Les ventes au détail américaines pour le mois de novembre ressortent à plus 0,7% sur
04:29un mois après une hausse de 0,5% en octobre, la production industrielle américaine était
04:34également attendue et ressort en recul de 0,1% sur un mois en novembre après un repli
04:40de 0,4% en octobre et alors que les analystes attendaient une hausse de 0,3%.
04:46Comment est positionné aujourd'hui le marché obligataire américain Pauline ?
04:49Le rendement américain à 10 ans remonte entre 4,40 et 4,45%, le rendement à 2 ans
04:54tourne autour de 4,25%, le dollar se raffermit face à un panier de grande devise, l'eurodollar
05:01est toujours sous 1,05 à 1,0490 aujourd'hui.
05:04Le programme de demain ?
05:06Un mot pour décrire la journée de demain, c'est Fed, la Fed rendra donc sa décision
05:10monétaire demain mais la journée ne se résumera pas qu'à cela puisqu'on prendra également
05:14connaissance de la deuxième estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de novembre
05:18ainsi que la première estimation d'inflation au Royaume-Uni toujours pour novembre.
05:22Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse les infos clés du jour sur
05:26les marchés avec Pauline Grattel.
05:34Deux invités avec nous ce soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, on
05:43va refaire un peu le match de 2024 mais surtout se plonger dans l'année 2025 qui approche
05:48à grands pas.
05:49Vincent Guenzi est avec nous, le directeur de la stratégie de Cholet-Dupont-Houdard.
05:52Bonsoir Vincent.
05:53Bonsoir Nicolas.
05:54Merci d'être là et merci à Florian Hielbaud de nous accompagner également, bonsoir Florian.
05:57Vous êtes le responsable de la macro chez Lombard, Audier, IM, un mot peut-être de
06:03cette année 2024 et des tendances qu'on a pu observer tant sur le plan macroéconomique
06:10que sur le plan des marchés.
06:11On parle beaucoup de cet exceptionalisme américain qui se vérifie cette année, qui s'est vérifié
06:18également l'année précédente en 2023, Florian, et c'est un chiffre qui vous revient
06:24mais que je mets en avant et que j'aimerais bien que vous puissiez commenter, c'est-à-dire
06:27que quand on parle d'exceptionalisme américain, il faut bien comprendre de quoi on parle.
06:3280% des économies développées ont été en ralentissement économique sur 2023 et sur 2024,
06:40à l'exception des Etats-Unis, c'est ça l'exceptionalisme américain.
06:44Alors qu'on parle tellement de l'économie américaine au quotidien qu'on a l'impression
06:49que l'économie mondiale va de mieux en mieux depuis deux ans.
06:52On confond les deux.
06:53On confond les deux et pire que ça, on est en train de se dire qu'en fait que la politique
06:56monétaire est complètement inefficace.
06:58C'est-à-dire que ça fait deux ans qu'on nous monte les taux de façon à ralentir
07:01la demande, ralentir l'investissement et tenter de museler l'inflation.
07:06Surprenamment, ça marche sur l'inflation, mais on a l'impression que cette économie
07:10américaine qu'on sait qu'on utilise comme mesure de la situation globale, économiquement
07:14parlant, elle ne réagit pas du tout.
07:16Alors il y a un double exceptionnalisme, c'est-à-dire que la situation américaine en termes de
07:22croissance, elle est exceptionnelle, la situation en termes de marché, elle l'est également.
07:26D'abord, si vous voulez bien d'abord, en termes de croissance, l'élément important
07:31à avoir en tête, c'est évidemment la politique fiscale.
07:33Ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis en termes de politique fiscale est en fait
07:37un pare-feu allumé contre la Fed qui a justement empêché aux Etats-Unis de se produire exactement
07:43ce qui s'est produit en Europe, en Chine et comme vous le disiez, dans 80% des économies
07:48qui composent le monde.
07:49Ça, c'est un facteur où on devra s'interroger pour 2025.
07:53Est-ce qu'il va continuer à rendre les Etats-Unis exceptionnels ou pas ?
07:56Ça, c'est un premier point d'interrogation.
07:58Et puis la deuxième source d'exception, c'est évidemment ce qui se passe sur le marché
08:02actions américains.
08:03Et ce marché actions américains en fait, et c'est probablement lié justement à ce
08:07qui se passe du côté économique, ce marché américain, il a concentré une attention
08:12très forte d'investisseurs qui sont soit des investisseurs particuliers qui investissent
08:18leurs économies dans des noms qu'ils connaissent bien, soit des investisseurs qui sont convaincus
08:22par le passif.
08:23Et sortir du passif, faire de la diversification dans cet environnement-là ou simplement suivre
08:30les niveaux d'économie, c'est la boîte à baffe.
08:32C'est la soupe à la performance.
08:34C'est ça les benchmarks, tout simplement.
08:36Mais il y a un vrai fondamental.
08:39C'est-à-dire que les marchés et voir combien les marchés américains aspirent l'épargne
08:45du monde depuis deux ans, il y a une vraie réalité économique fondamentale derrière ça.
08:50Et les marchés ne sont pas déconnectés de ce qui se passe sur le plan économique
08:53aujourd'hui aux Etats-Unis.
08:55Évidemment, on pense à 2001 et on se demande si aujourd'hui la valorisation des earnings,
09:01la valorisation des dividendes n'est pas comparable à celle de 2001.
09:04Pas encore, les PE sont encore loin de ce qu'on voyait en 2001.
09:08Et ensuite, un chiffre, si on ne s'intéresse plus au S&P mais juste à la croissance des
09:13profits dans les entreprises américaines telles que la comptabilité nationale le rapporte,
09:18la moyenne croissance des profits sur 3 ans de 13%, c'est la plus forte croissance des
09:23profits qu'on ait observée sur 30 ans.
09:26Donc oui, les entreprises américaines ont l'air attractives, mais parce qu'elles le
09:31sont réellement, à la fois small, mid et large.
09:34Et c'est un peu ce que cette année a salué globalement, surtout post-élection américaine.
09:39Vincent, que vous inspire cette situation ?
09:41La question pour 2025 étant, est-ce que cet exceptionnalisme américain tant sur le
09:46plan macroéconomique que sur le plan de la performance des marchés peut encore durer ?
09:51Ou est-ce qu'il est temps de s'interroger quand même sur d'autres opportunités peut-être
09:55qui pourraient exister en dehors du marché américain ?
09:58Voir peut-être l'idée d'une fragilisation à un certain moment de ce marché américain
10:05qui reste une tentation très forte, bien sûr.
10:07Je voudrais ajouter déjà quelques éléments sur le descriptif assez complet qu'a fait
10:12Florian sur l'exceptionnalisme américain.
10:14Si on remonte à un cran plus haut dans l'analyse, il faut bien voir que depuis 30 ans, 40 ans,
10:21les États-Unis ont gardé leur taux de croissance potentiel globalement.
10:24Et la croissance est restée bonne ou amôlante, aux alentours de 2-3% par an en moyenne.
10:30Pourquoi ? Parce qu'il y a une démographie qui est plus favorable que chez nous, grâce
10:34à des migrations plus ou moins maîtrisées et assimilées.
10:36Et aussi parce qu'il y a des gains de productivité qui, cycle après cycle, sont toujours là.
10:42Donc ça, c'est ce qui nous fait le cœur de la croissance américaine.
10:45Et ça vous dit que c'est 30 ans ? C'est 30 ans d'investissement ?
10:48C'est même 50 ans.
10:49Ou même 50 ?
10:50Depuis les années 70.
10:51Ça ne tombe pas du ciel comme ça en 2020 ?
10:53La croissance des pays européens en absolu ou en relatif, c'est grosso modo les années 70.
10:57C'est la fin des Trente Laurieuses.
10:58Les États-Unis, eux, ont traversé cette période, ont même réaccéléré,
11:02parce qu'il y a eu des réaccélérations de la productivité.
11:04Pourquoi ? Parce que c'est un marché unique, parce que c'est un gouvernement unique,
11:09il y a des politiques fiscales qui sont plus expansionnistes,
11:11ou même budgétaires qui sont plus expansionnistes qu'il le faut.
11:14Ça n'empêche pas, de temps en temps, de remettre un petit peu de bon ordre,
11:18de rebaisser un peu la dette.
11:20Les États-Unis ont quand même réussi à le faire par le passé.
11:23C'est moins le cas aujourd'hui.
11:25Et puis, vous avez ce fameux écosystème de la tech qui s'est développé depuis,
11:29on va dire, les années 90,
11:31qui fait que, bien sûr, c'est un élément dans la productivité,
11:33mais c'est aussi un élément dans la croissance.
11:35Et tout ceci se traduit en des marges aux États-Unis,
11:37qui sont au plus haut historique pour les entreprises,
11:39qui, bien sûr, rencontrent des cycles,
11:41mais qui, chaque fois, arrivent à aller plus haut.
11:43Et ça se traduit dans la valorisation des marchés,
11:45plus la confiance des investisseurs,
11:47parce que les États-Unis ont été attaqués une fois sur leur sol,
11:51on s'en souvient,
11:52l'Europe confrontée aujourd'hui à plein de choses,
11:55les problèmes de gouvernance européenne,
11:57les problèmes à nos frontières avec l'Ukraine, etc.
11:59Dernier point sur les États-Unis,
12:01c'est un pays qui est devenu autosuffisant,
12:03quasiment, en termes de matières premières énergétiques.
12:07Alors, ça ne veut pas dire qu'ils importent quand même du pétrole,
12:09mais en contrepartie, ils exportent d'autres choses.
12:11Donc, ils sont autosuffisants,
12:13et ça, c'est plutôt le côté républicain
12:15qu'il a développé,
12:17bien qu'il ne soit pas absent, bien entendu,
12:21des énergies renouvelables, c'est évident.
12:23Donc, voilà, il y a tous ces éléments
12:25qui se traduisent par ce que vous avez dit,
12:27une croissance qui est plus forte,
12:29un appétit des investisseurs qui vient.
12:31Et les investisseurs,
12:33ils viennent d'autant plus que,
12:35comme vous le disiez, si on regarde,
12:37si on compare, le reste du monde
12:39ne fait pas la figure.
12:41Ça n'a pas toujours été le cas.
12:43Il y a eu quand même un grand challenger
12:45des États-Unis sur le plan économique
12:47et sur le plan boursier,
12:49c'était les pays émergents.
12:51Bon, il se trouve que les pays émergents,
12:53c'est de plus en plus concentré également,
12:55notamment autour de la Chine,
12:57qui croissent un peu moins vite.
12:59Ça se voit tout de suite dans la croissance mondiale.
13:01La croissance mondiale, aujourd'hui,
13:03elle tourne aux alentours de 3.
13:05Il y a quelques années,
13:07on était aux alentours de 5
13:09grâce aux pays émergents.
13:11Donc, là aussi, il y a ces éléments-là
13:13qui font que, même dans les pays émergents,
13:15il y a des flux qui partent vers les États-Unis.
13:17Et l'Europe a eu quelques vagues périodes
13:19de rémission en termes de performance
13:21par rapport aux États-Unis,
13:23voire même en termes de performance économique.
13:25Donc, on est quand même à se dire
13:27que l'Europe, aujourd'hui, est un strong buy.
13:29En plus, on n'oublie pas
13:31que les investisseurs anglo-saxons
13:33détiennent 40% du CAC
13:35et peut-être autant des Indy stocks.
13:37Donc, s'ils ne reviennent pas,
13:39tant qu'ils ne quittent pas leur pays...
13:41L'achat marginal, il n'est pas en Europe.
13:43C'est très compliqué.
13:45On arrive à un point où, effectivement,
13:47on a un marché américain qui est très cher.
13:49Est-ce qu'on est au top d'une bulle
13:51comme en l'an 2000 ?
13:53Je ne sais pas encore,
13:55mais on est bien en train de la gonfler, probablement.
13:57C'est un risque.
13:59Les récessions, elles n'arrivent pas forcément
14:01parce que les taux montent.
14:03Elles arrivent parce qu'il peut y avoir
14:05une bulle boursière qui explose
14:07ou une bulle de dette.
14:09Donc, ça, c'est quelque chose que j'ai à l'esprit.
14:11Évidemment, il est impossible de dire
14:13à quel moment ça va se produire,
14:15mais je pense que le vrai risque aux États-Unis,
14:17il est plus là qu'ailleurs.
14:19On reparlera de la politique de Trump après.
14:21Il y a des fondations qui sont très peu chères
14:23en absolu et en relatif.
14:25Bien sûr, c'est lié à la composition des indices,
14:27mais pas que ça.
14:29Mais on voit même que dans la tech en Europe,
14:31on a plus de mal à trouver des valeurs
14:33pour faire jeu égal
14:35avec les valeurs américaines.
14:37Donc, c'est très compliqué.
14:39Et on a en Europe des marchés
14:41qui sont driveés par quelques valeurs,
14:43comme aux États-Unis.
14:45Vous décrivez quelque chose qui est devenu structurel
14:47dans l'esprit d'un stratégiste comme vous,
14:49cette domination, cette dominance même
14:51du marché américain, des actions américaines,
14:53cette capacité à aspirer les flux
14:55d'épargne mondiaux, c'est quelque chose
14:57qui est inscrit dans le temps, qui est là pour durer.
14:59Au-delà du fait que tactiquement,
15:01il y aura des moments pour l'Europe
15:03et on pourra en discuter,
15:05mais là, c'est une vision structurelle que vous avez là.
15:07Sur des décennies, c'est la vision structurelle.
15:09Il n'y a pas photo.
15:11La dernière période où l'Europe a franchement
15:13surperformé les États-Unis, c'est entre 2003 et 2006.
15:15C'est ça.
15:17C'est rien sur 40 ans.
15:19Donc, oui, il y aura bien sûr des retours
15:21en grâce de l'Europe, mais il y a beaucoup
15:23de prérequis, de catalyseurs,
15:25et aujourd'hui, on ne les a pas.
15:27Stop ou encore, pour 2025,
15:29en tout cas,
15:31Florian, qu'est-ce que vous dites ?
15:33Vous dressez un constat parfait
15:35avec une perspective historique.
15:37La fonction du marché, c'est de mettre un prix sur tout ça.
15:39On peut imaginer que cet exceptionnalisme américain,
15:41vous le disiez, le marché américain
15:43peut paraître cher, etc.
15:45Beaucoup de choses et de bonnes nouvelles
15:47sont déjà intégrées dans les cours américains
15:49et, j'allais dire, en creux
15:51dans la faiblesse des valorisations
15:53qu'on peut observer dans le reste du monde.
15:55Est-ce qu'on imagine,
15:57dans le cadre des réflexions 2025,
15:59différents catalyseurs
16:01qui pourraient amener
16:03au moins une réallocation partielle ?
16:07Faisons juste la différence
16:09entre ce qui se passe de façon structurelle
16:11et ce qui se passe de façon tactique ou cyclique.
16:13Structurellement,
16:15l'exceptionnalisme américain est là
16:17parce que la structure de l'économie américaine
16:19et des entreprises américaines le permet
16:21et la structure européenne ne le permet pas.
16:23C'est un problème qu'on peut mettre de côté.
16:25C'est « own it, don't trade it »
16:27ou « trade it, don't own it ».
16:29C'est exactement ce mantra-là.
16:31On a un cœur de portefeuille
16:33qui va durablement être américain
16:35et, de temps en temps, on va avoir des satellites
16:37qui peuvent être européens.
16:39L'an passé,
16:41avec ce ralentissement,
16:43on a globalement eu une préférence
16:45pour les États-Unis.
16:47Au passage, une préférence
16:49pour les actifs de croissance,
16:51c'est plutôt un positionnement classique
16:53de portefeuille actions en période
16:55de ralentissement économique.
16:57Ce n'est pas complètement non plus déraisonnable,
16:59tactique.
17:01La croissance devient un refuge, là où elle existe.
17:03Elle porte très mal son nom d'ailleurs.
17:05Prête à confusion, on est d'accord.
17:07Ce qu'on voit aujourd'hui,
17:09c'est que globalement, dans nos signaux
17:11de suivi de la macro,
17:13une majorité de données est en train de s'améliorer.
17:15C'est une petite tendance qui a commencé
17:17en septembre-octobre, qui a continué à s'amplifier.
17:19Aujourd'hui, en décembre, elle est vraiment très nette.
17:21On a 58% des données économiques
17:23qui sortent, qui sont en amélioration.
17:25Sur le plan mondial ?
17:27Sur le plan mondial. Là où on voit
17:29le plus d'amélioration, c'est plutôt du côté
17:31chinois et européen.
17:33Et suédois,
17:35petite économie très ouverte.
17:37Il y a un phare dans la nuit
17:39assez intéressant.
17:41La Riksbank a baissé de 50 points de base, je crois,
17:43à son dernier mouvement.
17:45Un peu de perspective, n'est-ce pas ?
17:47Il y a un phénomène en ce moment
17:49de ce qu'on appelle une reprise
17:51nominale, c'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui
17:53des signaux d'amélioration cyclique
17:55de ces économies-là, à la fois du côté
17:57des prix et à la fois du côté de l'activité
17:59réelle. Ça, ça cadre
18:01assez bien avec les prévisions du FMI
18:03que je vous partageais avant la mission.
18:05Et le FMI aujourd'hui, qu'est-ce qu'il voit ?
18:07Il voit 60%
18:09des économies mondiales
18:11développées en accélération
18:13l'an prochain. Donc l'inverse de
18:1524 et 23, où on avait même jusqu'à
18:1770 ou 80% des économies
18:19développées en ralentissement,
18:21là, ça s'inverse. On va avoir 60% du monde
18:23développé qui va être en accélération
18:25et en dynamique de
18:27croissance sur 2025.
18:29Nominal, c'est-à-dire
18:31qui peut influencer les profits des entreprises
18:33locales. Ça, c'est plutôt quelque chose
18:35de rassurant. Donc si on accepte le narratif
18:37de « oui, il y a eu concentration de la
18:39performance économique et donc
18:41concentration de la performance de marché »,
18:43si on inverse la tendance, ça pourrait nous aider
18:45non pas à voir les
18:47actions américaines tomber, mais
18:49avoir un effet de rattrapage temporaire
18:51de valeurs qui, pour l'instant, ont été
18:53délaissées. Évidemment, on parle d'Europe.
18:55Évidemment, on parle des émergents
18:57au sens général, côté crédit,
18:59côté action. Et ça, pour nous,
19:01c'est un scénario qui nous va assez bien.
19:03C'est-à-dire qu'on arrête ce pari croissance
19:05parce qu'il n'y a plus de ralentissement
19:07et on passe sur un pari value
19:09parce qu'il y a accélération de la croissance.
19:11Reprise cyclique. Ce qu'on aurait
19:13typiquement fait en 2009. Et ça, c'est des signaux
19:15auxquels le marché peut réagir
19:17assez vite ?
19:19Alors...
19:21On peut regarder les performances de décembre.
19:23L'Europe, pour le moment... Ce qui m'a marqué
19:25juste la petite parenthèse, c'est le point que je faisais
19:27quand Pauline nous parlait
19:29de l'enquête ZOO et de l'enquête IFO en Allemagne.
19:31C'est-à-dire que c'est très intéressant de voir
19:33la vision de l'investisseur allemand mesurée
19:35par le ZOO qui remonte
19:37parce qu'on a une perspective ou un espoir
19:39de changement à horizon de quelques mois
19:41quand la vision du chef d'entreprise
19:43allemand, elle ne cesse de se dégrader
19:45parce que lui, il est quand même
19:47un peu dans le présent quand même
19:49et assez pragmatique sur
19:51même la question de long terme,
19:53de la soutenabilité, de son modèle
19:55économique, etc. Très intéressant
19:57de voir ces deux angles de perspectives
19:59très différents, pourtant
20:01sur une réalité identique qui est celle de l'Allemagne.
20:03Il est pessimiste, le chef d'entreprise,
20:05parce qu'il a entendu parler de l'élection américaine
20:07et parce qu'il n'a probablement pas spécialement en tête
20:09ce que des baisses de taux de la BCE peuvent produire
20:11en termes de reprise cyclique. Encore une fois,
20:13ces deux ans de ralentissement, on les doit à nos banques centrales
20:15qui ont fait leur travail pour purger
20:17nos économies d'une inflation excédentaire,
20:19excessive. Le moment où elles
20:21baissent leurs taux, alors pour autant que la baisse
20:23de taux des banques centrales se transmette à la fin de la courbe,
20:25c'est-à-dire que les taux dix ans baissent de concert
20:27avec les taux courts, on pourrait imaginer encore une fois
20:29un scénario inverse où les banques centrales
20:31viennent au secours de la conjoncture.
20:33Simplement, elles sont bien moins efficaces
20:35à lutter contre l'inflation
20:37ou à relancer l'économie que la politique
20:39fiscale. Et la politique fiscale, c'est un peu
20:41le dernier éléphant dans le
20:43magasin de porcelaine de 2025.
20:45On va avoir là, en termes
20:47de policy mix,
20:49quelque chose de toujours très fort
20:51aux Etats-Unis,
20:53un peu Goldilocks,
20:55une Fed qui va quand même continuer de baisser un peu
20:57ses taux et du déficit
20:59qui augmentera peut-être pas autant
21:01qu'il a augmenté ces dernières années, mais qui va se maintenir
21:03à un niveau important, tandis qu'en
21:05Europe, on aura presque un peu
21:07l'inverse. On va avoir de la consolidation
21:09budgétaire au niveau agrégé zone
21:11euro et une
21:13BCE qui pourrait
21:15être encore peut-être
21:17un peu prudente dans son rythme
21:19et la délivrance de
21:21la baisse de taux. Je serais plus pessimiste
21:23que vous sur la partie fiscale.
21:25C'est-à-dire que la consolidation
21:27fiscale, elle ne commence pas uniquement
21:29lorsqu'on tente de faire des économies,
21:31mais lorsque, disons,
21:33le déficit d'année en année
21:35est de moins en moins prononcé.
21:37On s'est habitués à des déficits abyssaux
21:39aux Etats-Unis. Il faut bien comprendre
21:41que l'année où
21:43les Etats-Unis font 13% de déficit public
21:45en miroir,
21:47il y a 49%, pour être précis,
21:49de croissance des profits des entreprises.
21:51Il y a un fort effet stimulant
21:53lié à ce déficit.
21:55Un effet multiplicateur qui fonctionne.
21:57Extrêmement fort, de moins en moins fort
21:59par rapport à ce qu'on avait dans les années Reagan,
22:01mais qui reste extrêmement fort. Et ça, on l'aura
22:03de moins en moins aux Etats-Unis.
22:05De toute façon, deuxième élément,
22:07ce déficit va être creusé aussi parce que
22:09on a les tax cuts sur la partie
22:11entreprise, donc l'impôt
22:13sur les profits,
22:15qui devraient être revus à la baisse.
22:17Mais ça, ça ne stimule pas la demande.
22:19Ça gonfle les profits
22:21temporairement, les entreprises,
22:23mais par contre, ça ne stimule pas la demande.
22:25Alors que jusqu'à présent, on avait quelque chose de très
22:27positif, très
22:29pro-cyclique
22:31dans la démarche. Donc on peut aussi avoir
22:33une nature de déficit qui est très
22:35différente de ce qu'on a eu.
22:37La composition du déficit qui change, et donc c'est plus la même histoire
22:39macro, forcément, pour
22:41le régime économique américain.
22:43Vincent, sur ce qui peut se passer
22:45aux Etats-Unis en 2025,
22:47en intégrant bien sûr le facteur politique
22:49Trump, en spéculant même,
22:51j'ai envie de dire, sur le facteur Trump,
22:53où est-ce que
22:55vous l'attendez ? Où est-ce qu'on l'attend peut-être
22:57moins ? Et est-ce que
22:59Trump va chercher à préserver,
23:01à magnifier encore un peu plus cet
23:03exceptionnalisme américain ? Ou est-ce que
23:05je ne sais pas, quelques maladresses
23:07ici et là, est-ce qu'il pourrait
23:09fragiliser cet exceptionnalisme américain
23:11aux yeux des investisseurs mondiaux ?
23:13Je crois
23:15qu'il est difficile de faire des prévisions.
23:17On connaît
23:19Donald Trump, on connaît
23:21son programme, et comme vous le savez,
23:23il ne va pas appliquer la totalité de son programme.
23:25Il va être beaucoup plus pragmatique.
23:27De même qu'il a nommé
23:29des gens pour ça.
23:31Des sociétaires au Trésor,
23:33des gens plutôt comptables
23:35des déniers publics.
23:37Il empêche que le
23:39le motif pour l'année prochaine, c'est des baisses d'impôts,
23:41on en a parlé,
23:43c'est relancer ou améliorer encore
23:45le bilan énergétique pour faire baisser
23:47les prix du pétrole pour répondre à la problématique
23:49des prix que les électeurs
23:51ont exprimé, c'est faire de la
23:53déréglementation,
23:55et puis effectivement, c'est
23:57comment dire,
24:01mettre en place
24:03un certain nombre de mesures protectionnistes
24:05et s'adresser, et adresser
24:07le problème de l'immigration.
24:09Il va tout faire, il va le faire progressivement
24:11et je pense qu'effectivement
24:13il est difficile aujourd'hui
24:15de mesurer les impacts réels.
24:17Il y a eu des études qui disaient que ça allait
24:19augmenter le déficit budgétaire,
24:21créer de l'inflation.
24:23Compliqué de boucler un tel programme,
24:25de faire le bouclage d'un tel programme économique,
24:27est-ce qu'on met tout dedans, est-ce qu'on en met un peu,
24:29personne ne sait.
24:31Le pragmatisme, c'est prendre des mesures
24:33progressivement, c'est
24:35commencer à négocier sur les droits de douane,
24:37c'est commencer
24:39à pointer du doigt l'immigration,
24:41mais il est évident que l'économie américaine a besoin
24:43d'immigration parce que sinon, ce serait plus inflationniste.
24:45Donc, les droits de douane
24:47qui seront mis en place feront un petit peu
24:49de surplus de recettes.
24:51La baisse des impôts des entreprises,
24:53est-ce qu'elle va se traduire par
24:55un effet volume qui compensera la baisse
24:57du taux, je ne suis pas sûr, mais même au niveau
24:59de la baisse des impôts, on n'est pas certain qu'il accorde
25:0115% à toutes les entreprises.
25:03Donc, wait and see.
25:05Le dosage sera clé.
25:07Le dosage et le timing sera clé.
25:09C'est pour ça que les investisseurs aujourd'hui se disent
25:11bon, le vent nous pousse dans le bon sens,
25:13on ne regarde pas trop.
25:15Mais du coup, on est probablement en train d'intégrer
25:17dans les cours un certain nombre de ces bonnes
25:19mesures pour les marchés
25:21et après, il y aura la réalisation.
25:23C'est là qu'on verra s'il y a un risque de faux pas.
25:25Je n'y crois pas trop
25:27au risque de faux pas.
25:29Sur la partie
25:31qui nous concerne, qui est l'Ukraine,
25:33il a appris depuis le dernier mandat.
25:35Oui, d'une part.
25:37D'autre part, il n'avait pas fait énormément
25:39d'erreurs sur le plan économique.
25:41Il a une Fed qui ne va pas s'opposer
25:43à lui et je ne suis pas sûr qu'il fasse...
25:45Je pense qu'il gardera Powell de toute manière.
25:47Donc, je pense
25:49que l'exceptionnalisme va durer
25:51mais les investisseurs
25:53comme l'année dernière, comme cette année,
25:55vont avoir à l'esprit, ça fait quand même
25:57X années de croissance aux Etats-Unis,
25:59on va continuer à être
26:01rivés sur quand est-ce que le ralentissement
26:03risque de se produire.
26:05C'est une question qui va revenir.
26:07La désinversion de la courbe des taux,
26:09elle s'était produite
26:11donc on pourrait quand même se dire
26:13soyons vigilants, dans les 6 mois à 1 an qui viennent,
26:15il y a quand même un risque.
26:17Elle vient de se réinverser un petit peu,
26:19on verra bien.
26:21C'est comme l'Europe. On était dans l'attente
26:23d'une reprise. Il y a eu des signaux,
26:25ils sont éteints. Il y a eu d'autres signaux,
26:27ils sont éteints. Il y a eu les Jeux Olympiques,
26:29ils sont éteints. Là, il y aura
26:31des élections en Allemagne,
26:33ils vont faire de la relance budgétaire.
26:35Peut-être. Mais je pense que les investisseurs
26:37européens, ils en ont un petit peu assez
26:39de prendre des paris
26:41tant qu'on ne voit pas quelque chose de concret.
26:43Et s'il y a bien quelque chose où on manque de visibilité
26:45de ce point de vue-là, c'est en Europe. Aux Etats-Unis,
26:47il y a quand même un certain leadership,
26:49il y a un seul gouvernement, les décisions se prennent
26:51plus rapidement et sont plus efficaces.
26:53Chez nous, c'est très compliqué.
26:55Donc moi, je pense que pour l'instant,
26:57les investisseurs ne vont pas tenter
26:59de faire
27:01la baisse du spread entre les deux.
27:03Est-ce que néanmoins,
27:05sur le marché américain, il y a
27:07des opportunités, d'autres histoires
27:09à raconter et à saisir
27:11que la seule histoire des sept magnifiques ?
27:13Ce qui est intéressant, c'est que depuis l'élection de Trump,
27:15on a eu,
27:17alors ça se joue, ça change un peu tous les 15 jours,
27:19mais il y a eu le phénomène
27:21Trump Trades, on a vu les Small Cap,
27:23le Dow Jones, les banques,
27:25etc.
27:27Et puis là, depuis le début du mois de décembre,
27:29c'est quand même plutôt le retour
27:31du Nasdaq en folie,
27:33le Russell qui repique
27:35un peu du nez, le Dow Jones
27:37qui a peut-être bouclé 9 séances de baisse consécutives,
27:39ce qu'on n'a plus vu depuis...
27:41Le Dow Jones, j'ai dit quoi ?
27:43C'est juste le Dow, mais c'était
27:45le symbole de la victoire de Trump
27:47il y a encore un mois.
27:49Comment vous regardez
27:51ces mouvements et est-ce qu'il y a des
27:53choix à faire sur le marché
27:55américain pour 2025
27:57qui pourraient être des choix différents de ceux
27:59qui ont payé en 23 et en 24, par exemple ?
28:01Revenons sur les mouvements.
28:03C'était clairement un phénomène d'anticipation.
28:05Le fait que ça revienne
28:07un petit peu en arrière, ça illustre le fait
28:09qu'on a déjà pas mal
28:11joué. Après,
28:13c'est pas forcément terminé. Effectivement, ça va
28:15dépendre du calendrier
28:17et de l'agenda des réformes que
28:19Trump va réellement mettre en place,
28:21des droits de douane qui seront négociés
28:23avec chaque pays. Et donc, je pense qu'il y a
28:25encore du potentiel. Mais effectivement,
28:27c'est là qu'il y a la petite marge d'erreur. D'autant que
28:29parallèlement à ça, ça ne veut pas dire
28:31que le trade sur les techs
28:33et sur les 7 magnifiques ou les 6
28:35magnifiques est terminé.
28:37Or, s'il y a une bulle qui doit éclater
28:39à un moment donné, ce sera là.
28:41La fin des bull markets, c'est quand
28:43les leaders du marché s'effondrent.
28:45Donc,
28:47je trouve que les marchés...
28:49Il est rare d'avoir des marchés qui restent
28:51en équilibre. Ils vont toujours dans un
28:53sens ou dans l'autre. Bon.
28:55La seule chose qui me rassure un petit peu
28:57de ce point de vue-là, c'est que depuis quelques mois,
28:59on a quand même vu des arbitrages se mettre
29:01en place. De temps en temps, la tech
29:03soufflait un petit peu et on n'avait pas
29:05pour autant un effondrement du marché
29:07parce qu'il y avait un peu de rotation qui se mettait en place.
29:09Mais quand tout sera revenu
29:11à son prix, ça sera quand même plus compliqué.
29:13Donc, pour l'année prochaine, je pense
29:15que les investisseurs vont être tentés
29:17aux Etats-Unis, effectivement, de diversifier
29:19davantage. Surtout que sur la tech,
29:21il y a toujours
29:23un petit nuage
29:25qui est le nuage
29:27de la réglementation
29:29de lois
29:31anti-monopole,
29:33anti-trust. Donc, on va tout déréglementer
29:35mais on va casser les monopoles de la tech américaine
29:37sous-trust ? J'ai du mal à y croire.
29:39Mais bon, à un moment donné,
29:41quand tout est très cher, c'est quand même
29:43des éléments qui viennent à l'esprit des investisseurs.
29:45Donc, à la limite
29:47que pendant les six premiers mois de l'année,
29:49on commence à avoir une rotation, un peu moins
29:51de performance du Nasdaq
29:53et de rattrapage du reste du marché
29:55en fonction des mesures qu'ils mettent en place,
29:57ça ne me choquerait pas du tout.
29:59Est-ce qu'on risque d'avoir la même chose
30:01en Europe ? C'est plus compliqué.
30:03Je crois qu'il nous faut
30:05des catalyseurs. Outre l'Allemagne,
30:07je pense qu'il y a un catalyseur essentiel
30:09vis-à-vis des investisseurs étrangers, c'est l'Ukraine.
30:11On en redira un mot.
30:13C'est un facteur de risque géopolitique.
30:15J'entends. La levée
30:17de ce facteur-là, j'aimerais bien,
30:19on a tous envie de voir
30:21ce que ça pourrait donner.
30:23Mais si on reste sur les US, Florian,
30:25j'entends le narratif.
30:27À la fin de la journée,
30:29quand je regarde aujourd'hui,
30:31les MAG7 pèsent plus de
30:3333% du S&P 500,
30:35ce qui est un nouveau record historique.
30:37Jamais l'emprise de cette valeur
30:39n'a été aussi importante sur un indice large
30:41comme celui du S&P 500.
30:43Il n'y a pas beaucoup d'incitation,
30:45comme vous le disiez au tout début,
30:47je trouve, à sortir de ce trade-là.
30:49Et puis la question, c'est
30:51qui est derrière ce trade-là ?
30:53Est-ce que ce sont des gens qui vont
30:55aller choisir ces noms-là en particulier,
30:57qui surfent encore
30:59sur la vague d'épargne qui était liée
31:01au Covid ? On a peu de mesure de ça.
31:03C'est une enquête.
31:05Qui achètent encore des MAG7
31:07aujourd'hui, c'est ça la question.
31:09Ces enquêtes de positionnement
31:11des investisseurs de détail
31:13particulier montrent clairement
31:15qu'ils sont sur pont des réactions,
31:17notamment les ménages américains,
31:19mais il y a aussi la montée de TF,
31:21la montée de ce phénomène
31:23de passivisation
31:25de l'investissement
31:27qui peut contribuer
31:29à accélérer ces phénomènes
31:31de tendance en alimentant
31:33cette surconcentration.
31:35Pour relativiser ça,
31:37on voit aujourd'hui
31:39le grand acteur qui manquait,
31:41ce sont
31:43les investisseurs professionnels,
31:45les investisseurs institutionnels.
31:47Quand on s'intéresse
31:49aux bêtas des hedge funds macro
31:51comme forme de proxy
31:53pour approcher ça,
31:55depuis deux ans, ils ont été relativement
31:57pessimistes vis-à-vis des marchés actions,
31:59même vis-à-vis du Nasdaq.
32:01Ils ont refusé de rentrer dans ces rallies-là.
32:03Ils ont rarement eu des bêtas
32:05ou des expositions actions
32:07aussi faibles dans leur portefeuille.
32:09Ça fait deux mois que ces tendances-là ont changé.
32:11Et quand on regarde
32:13la sensibilité de leur performance
32:15au marché actions,
32:17on voit clairement qu'aujourd'hui,
32:19elles ont rechargé leurs expositions actions.
32:21Et tenez-vous bien, elles ne l'ont pas fait
32:23de façon classique, c'est-à-dire
32:25qu'elles ne sont pas allées chercher les winners
32:27par momentum, mais elles sont allées chercher
32:29tous les indices actions.
32:31C'est-à-dire qu'on en a vu
32:33des surpondérations Japon,
32:35on en a vu des surpondérations émergentes,
32:37des surpondérations Nasdaq, des surpondérations européennes.
32:39Et ça, c'est quelque chose de nouveau
32:41dans l'échiquier, et je pense justement que c'est ce qui explique
32:43cette rotation qu'on commence un petit peu à avoir
32:45sous ces petits moments de recul du Nasdaq
32:47où on voit que dans l'ensemble, le marché continue à tenir
32:49et qu'on voit, ce mois-ci, l'Europe
32:51qui ne sort pas de son range.
32:53Il y a un panachage dans les choix qui sont faits par des investisseurs
32:55sophistiqués, professionnels et très réactifs.
32:57Exactement. Qui, eux, ont acheté la thèse
32:59du ralentissement des deux dernières années.
33:01Oui, ils ont ouvert leur livre.
33:03Oui.
33:05Ils ont ouvert leur livre d'investissement
33:07et il est écrit, ça ralentit,
33:09n'achetez pas d'actions. Ils l'ont fait,
33:11ça accélère, ce que je disais, rachetez des actions.
33:13Est-ce que ça suffira à réduire
33:15le gap US-Europe,
33:17US-Chine, US-émergent ?
33:19Énorme point d'interrogation.
33:21En tout cas, ça va aider, ça devrait
33:23continuer à aider dans ce début d'année
33:25les performances des autres.
33:27J'entends. Des autres en relatif.
33:29Effectivement. Il y a un point
33:31qu'on retrouve souvent dans le
33:33scénario, effectivement,
33:35du rattrapage, du reste du marché
33:37ou de la diffusion de la hausse,
33:39c'est, comme vous disiez, Vincent, l'idée de dire
33:41pas besoin de voir les Max Heaven
33:43ou la tech souffrir.
33:45Sauf que quand vous me décrivez
33:47une logique de marché tirée
33:49par des particuliers, des effets moutonniers,
33:51des effets de passivité,
33:53je me dis, là aussi, c'est quoi
33:55l'histoire qui permet à la tech
33:57de rester flat, quoi.
33:59C'est-à-dire de ne plus monter mais de ne pas baisser non plus.
34:03La réponse est peut-être dans la demande globale.
34:05Il suffirait que dans l'ensemble
34:07on ait une reprise conjuguée,
34:09globale, qui amène
34:11une forme de croissance supérieure
34:13à ce qu'on a vu précédemment. Parce que si le Nasdaq
34:15se met à perdre 20%, je ne sais pas
34:17ce qui se passe sur le reste du marché
34:19tout aussi valable que soient
34:21les opportunités qu'on trouve.
34:23Ça, c'est le grand point d'interrogation, je trouve,
34:25mais sur cet aspect-là, il y a un espèce
34:27d'effet esprit animaux.
34:29Si ce sont bien les retails qui sont derrière
34:31la performance qu'on a pu observer sur les actions
34:33américaines,
34:35il faut prier pour que
34:37lorsque l'on ait un recul des marchés
34:39actions de plus de 10%,
34:41cette baisse ne fasse pas la une des journaux.
34:43Parce que là, on pourrait avoir
34:45un effet moutonnier, ces gens-là sont probablement
34:47également exposés au marché des cryptocurrency
34:49et l'ampleur du mouvement et de l'effet
34:51richesse négatif pourraient être surprenants.
34:53La petite mise à jour, c'est que ça ne se fait plus
34:55dans les journaux, Florian.
34:57Ça se fait sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
34:59Il y a quand même une viralité, une vitesse de viralité
35:01qui est très différente. On n'attend plus la publication
35:03de l'hebdomadaire boursier
35:05pour faire ses choix aujourd'hui. Enfin, je crois.
35:07On ne l'a pas vu en août, ça.
35:09C'était le mois d'août.
35:11Vincent.
35:13Je voudrais rebondir sur le sujet des hedge funds
35:15parce que c'est vrai que
35:17si on regarde toutes les...
35:19par une grille d'analyse,
35:21si on est déjà dans un phénomène de bulles ou non
35:23aux Etats-Unis, il y a quand même quelques cases
35:25qui ne sont pas encore cochées.
35:27Il y a notamment celles des hedge funds
35:29qui, globalement, ne sont pas très investis
35:31et n'ont pas un gros effet de levier
35:33par rapport à des phases
35:35pré-explosion de bulles.
35:37Mine de rien, il y a quand même
35:39les particuliers qui détiennent beaucoup d'actions
35:41mais qui, bien sûr, en termes de volume, ne représentent
35:43rien puisqu'il y a beaucoup
35:45de trading algorithmique.
35:47Et il y a surtout encore un grand absent
35:49aux Etats-Unis
35:51mais encore plus en Europe, bien entendu,
35:53c'est les introductions en bourse.
35:55Et ce qui m'étonne,
35:57c'est que le driver du marché
35:59et qui fait quand même la croissance des valeurs de tech,
36:01ce n'est pas parce que les gens ont
36:03envie de payer des valeurs de tech plus chères,
36:05ils les payent plus chères parce qu'elles croissent beaucoup plus vite
36:07comme on l'a dit tout à l'heure.
36:09À un moment donné, quand on a un engouement
36:11qui se met en place, derrière, on a des jeunes pousses.
36:13Et
36:15dans toutes les phases de bulles,
36:17on va avoir une explosion des IPOs.
36:19Et là, on en est loin.
36:21Moi, j'attends de voir un certain nombre de boîtes
36:23qui ne gagnent rien et qui nous disent
36:25« moi, je vais vous faire le permis de conduire
36:27à l'intelligence artificielle ou
36:29la distribution de boissons à l'intelligence artificielle
36:31comme on l'a vu en l'an 2000.
36:33Et là, on aura tous les éléments
36:35constitutifs d'une bulle. Donc, on n'y est pas encore.
36:37Mais on commence
36:39à avoir des intros, quand même, sur le secteur.
36:41Évidemment, il y en a eu des très grosses
36:43par le passé, mais là, on commence à avoir
36:45des petites boîtes qui sont dans cette activité
36:47qui viennent sur le marché.
36:49Armholding a été une des
36:51grandes introductions en bourse de l'année
36:53dans le secteur tech. Mais c'est vrai qu'il y en a eu moins que d'habitude.
36:55Mais c'était une société déjà reconnue.
36:57Connue, reconnue, identifiée.
36:59Elle ne venait pas de nulle part.
37:01Je suis bien d'accord.
37:03Il y a des signaux à garder.
37:05Et quant à l'Europe...
37:07Je veux bien qu'on réfléchisse à l'idée
37:09puisqu'il nous a promis que, day one,
37:11le conflit allait s'arrêter.
37:13Mais il y a sans doute une pression
37:15très forte qui va s'exercer pour, au moins,
37:17quelque chose de temporaire
37:19ou une baisse d'intensité, voire un cessez-le-feu
37:21entre la Russie et l'Ukraine.
37:23Comment réfléchir à ça et aux conséquences ?
37:25Honnêtement,
37:27c'est impossible.
37:29C'est impossible à savoir.
37:31On peut imaginer qu'il va vouloir négocier
37:33dire à Poutine, on lèvera
37:35les sanctions, mais il faut que tu recules
37:37un petit peu, que tu rendes un petit peu à l'Ukraine.
37:39On verra.
37:41Mais ce que je crois, c'est que, déjà,
37:43un cessez-le-feu, ça peut quand même
37:45redonner un petit coup de projecteur sur l'Europe
37:47qui s'est quand même prise successivement
37:49le Covid, l'Ukraine,
37:51la hausse des prix de l'énergie
37:53nous a beaucoup plus touchés que les États-Unis.
37:55Il y a tous ces éléments-là
37:57qui peuvent, je pense, aider
37:59à un rattrapage de l'Europe.
38:01Parce que les capitaux
38:03n'ont pas envie
38:05de venir. Ils sont
38:07focalisés sur les États-Unis.
38:09Il y a un petit appel d'air
38:11et ça peut aller relativement vite. Je ne sais pas
38:13si ça va se produire, mais ça fait partie, moi, des
38:15catalyseurs que je mets en avant.
38:17Mais c'est un facteur qui est encore important.
38:19Est-ce que ce n'est pas devenu un peu le new normal
38:21des investisseurs depuis deux ans ?
38:23Malheureusement, si je puis dire.
38:25Il y a deux choses. Il y a l'Ukraine
38:27et pour l'Europe, il y a le deuxième élément
38:29qui est la Chine,
38:31qui est une relance réussie en Chine.
38:33Et pour l'instant, on l'attend toujours.
38:35Même s'il y a des petits signaux. Il y a déjà eu
38:37dans les derniers mois des signaux d'amélioration
38:39puis ça a retombé, ça a redémarré, etc.
38:41Il faut que ça s'enclenche. Là, ça ne va pas se faire
38:43non plus de jour au lendemain.
38:45Vous avez bien vu que lors de la dernière réunion
38:47des autorités chinoises qui ont dit
38:49on va commencer quand même à s'inquiéter un petit peu plus
38:51du soutien à l'économie.
38:53Ça a aidé le marché chinois puis trois jours après,
38:55le soufflet a retombé. Donc, il faut
38:57que tout ceci se mette en place.
38:59Si on arrive à avoir
39:01ces deux catalyseurs et qu'au niveau
39:03de la guerre commerciale entre
39:05les Etats-Unis et l'Europe, les choses sont à peu près
39:07corrigées.
39:09Je pense que ça peut être suffisant
39:11pour nous donner un potentiel de rattrapage
39:13et peut-être même pour le cas qui, lui, a
39:15particulièrement souffert de la situation française.
39:17Alors, la politique ne va certainement pas s'améliorer
39:19mais les valeurs de luxe peuvent quand même...
39:21Donc, il ne faut pas être
39:23négatif parce qu'il y a déjà beaucoup de mauvaises
39:25nouvelles qui sont dans les cours. Est-ce que
39:27l'élastique est très tendu ?
39:29Il faut qu'on lâche l'élastique
39:31pour que ça revienne dans l'autre sens.
39:33Les perspectives bénéficiaires
39:35sont là aussi comme facteur
39:37positif ?
39:39Elles viendront en anticipation.
39:41Aujourd'hui, on ne va pas s'amuser à
39:43augmenter le taux de croissance attendu
39:45de 30% parce qu'on est bas.
39:47Il faut qu'il y ait des éléments.
39:49Le marché s'appréciera d'abord par les PE
39:51et ensuite, c'est les earnings qui seront...
39:53Qui arriveront. Oui, le marché anticipe, effectivement.
39:57Sur la Chine, Florian,
39:59qu'est-ce que vous dites ?
40:01C'est un joker de marché pour l'investisseur
40:03en 2025. Moi, là, j'ai vu
40:05le grave qui me marque un peu sur cette fin
40:07d'année. C'est le plongeon du 10 ans
40:09chinois. C'est-à-dire qu'on était encore à 2%
40:11plus il y a quelques semaines
40:13et là, sur les dernières
40:15semaines, c'est un plongeon sous 2%,
40:171,75%, je crois, pour le 10 ans
40:19chinois
40:21aujourd'hui. Le 30 ans
40:23chinois et coude à coude
40:25avec le 30 ans japonais.
40:27Est-ce que c'est ça ?
40:29C'est la bonne comparaison.
40:31Et pourquoi le 10 ans chinois
40:33s'est effondré comme ça ?
40:35Ce n'est pas la bonne comparaison, mais c'est la bonne direction.
40:37C'est le chemin.
40:39C'est un peu le souci qu'on a aujourd'hui.
40:41Nous, sur la Chine, on dit une chose très simple. On dit que l'économie
40:43chinoise, ce n'est pas le marché chinois.
40:45C'est-à-dire que quand on achète des actifs chinois, on n'est pas
40:47en train d'acheter
40:49un ETF infrastructure.
40:51Le PIB chinois, c'est un ETF infrastructure
40:53alors que dans les valorisations
40:55chinoises, on a beaucoup de technologies,
40:57beaucoup de progrès, beaucoup d'investissements.
40:59On y voit, nous, une attraction.
41:01On voit une attraction supérieure dans les assets
41:03que dans l'économie elle-même.
41:05Avec un risk-reward qui s'est nettement amélioré,
41:07avec un sentiment qui peut également s'améliorer
41:09à l'aune des mesures, pour l'instant,
41:11qui restent relativement incertaines.
41:13Mais ils ont l'air de gérer ça
41:15avec prudence, en anticipation
41:17du vrai programme
41:19tel qu'il sera implémenté
41:21par Donald Trump.
41:23Pour ce qui est du 10 ans chinois, c'est naturel.
41:25Vous avez un pays qui est en debt deflation.
41:27En déflation par la dette.
41:29On connaît bien ce sujet-là. On le connaît depuis 1930.
41:31C'est quelque chose qu'on connaît vraiment très bien.
41:33Et on sait que c'est très difficile
41:35à arrêter.
41:37Souvenez-vous de la conclusion de la thèse
41:39de Bernanke qui disait
41:41le problème du Japon, c'est simple,
41:43c'est qu'ils n'en ont pas fait suffisamment
41:45ni suffisamment tôt.
41:47Alors le suffisamment tôt, maintenant,
41:49on me parle des réactions trop
41:51timorées, trop faibles
41:53par rapport à la situation.
41:55Le stop landing chinois. On a inventé ce terme
41:57de stop landing pour la Chine.
41:59Et on en parle depuis 2008.
42:01Ça fait quand même plusieurs décennies
42:03que l'on parle de cette situation-là.
42:05C'est un très long atterrissage.
42:07On touchera un jour là-haut, peut-être.
42:09Mais la Chine,
42:11aujourd'hui, elle est face au même problème
42:13que le Japon, comme vous le disiez, il y a une vingtaine d'années
42:15auparavant. Exactement la même structure.
42:17On défie le géant,
42:19l'hégémonie qu'est les Etats-Unis aujourd'hui.
42:21On a construit une croissance au travers
42:23de l'immobilier.
42:25On remonte la chaîne progressive de la technologie.
42:27On a vraiment plein de similitudes.
42:29La question c'est, est-ce qu'ils vont prendre suffisamment le taureau
42:31par les cornes l'an prochain ou pas ?
42:33Lorsque la guerre commerciale va commencer.
42:35Cette guerre commerciale, elle va commencer
42:37si on prend, si on imagine
42:39si on imagine qu'à théorie
42:41qu'ils font les 10% de hausses
42:43prévues globalement,
42:45c'est une mesure qui n'est pas inflationniste.
42:47C'est une mesure qui est récessionniste.
42:49C'est une mesure qui va détruire de la demande mondiale.
42:51Surtout, la guerre commerciale
42:53généralisée sans discrimination,
42:55c'est récessionniste.
42:5710% de hausses de tarifs, c'est à peu près
42:591,2% de contraction du commerce mondial.
43:01Ça fait à peu près 80 points de base
43:03de croissance mondiale en moins.
43:05C'est énorme. C'est un tiers des 3% quasiment
43:07dont on parlait précédemment.
43:09Pour nous, c'est vraiment
43:11le risque de queue. C'est vraiment le tel
43:13risque de 2025.
43:15J'ai pas l'impression qu'il ait reparlé
43:17beaucoup des 10% de tarifs
43:19pour tout le monde. Il a parlé
43:21Canada, Mexique, Chine. Ça a été annoncé
43:23assez vite et on verra ce qu'il en est le 20 janvier
43:25prochain, mais j'ai pas l'impression qu'il en ait remis beaucoup
43:27sur le reste du monde,
43:29l'Europe notamment.
43:31On a quand même vraiment l'impression
43:33qu'il est déjà,
43:35on dit beaucoup qu'il est transactionnel,
43:37mais qu'il est déjà, avant même
43:39son investiture,
43:41qu'il est déjà à la manœuvre,
43:43aux commandes, et qu'il est déjà
43:45en train de négocier,
43:47peut-être pour nous annoncer le 20 janvier que
43:49ça y est, avec le Mexique, c'est fait, c'est réglé,
43:51il n'y aura pas 25%, ils ont accepté
43:53mes demandes. Pareil avec le Canada,
43:55pareil avec la Chine.
43:57Ça peut aller très vite.
43:59Il n'avait pas parlé de 25% sur le Canada.
44:01C'était nulle part.
44:03Du jour au lendemain, il peut encore nous surprendre.
44:05Il faut espérer
44:07qu'on ait une approche transactionnelle à la situation.
44:09Parce qu'encore une fois, c'est vraiment
44:11pour moi, c'est le plus gros de tous les dangers.
44:13Le reste de ces mesures politiques, ce sont des mesures locales.
44:15C'est-à-dire que c'est un problème américano-américain.
44:17Ça, c'est la seule mesure de son programme
44:19qui nous touche tous, qui touche l'économie mondiale
44:21dans sa globalité. Et notre fonction de réaction
44:23à sa politique va être particulièrement aussi
44:25décisive.
44:27Un mot, il nous reste une minute quarante, on n'a pas parlé de la fête.
44:29Demain soir, c'est quoi le cœur du message qu'on attend
44:31de la part de Jérôme Poel ?
44:33Poursuite de la recalibration,
44:35révision des prévisions,
44:37plutôt à la hausse,
44:39à la fois sur l'inflation et sur la croissance potentiellement.
44:41Pour 2025, un peu plus de croissance,
44:43un peu plus d'inflation, un peu moins de chômage.
44:45Souvenez-vous, la grande révision, c'était
44:47un peu plus de chômage.
44:49C'était la première des grandes révisions.
44:51Aujourd'hui, elle est encore une fois
44:53dans une mine de crête, cette fête.
44:55Elle doit nous amener vers un taux neutre.
44:57Trouver à ta ton ce taux neutre, ce n'est pas facile.
44:59Ce qui m'intéresse, moi, c'est quel va être le ton
45:01du meeting, parce qu'on peut faire cette baisse d'auto
45:03avec un emballage
45:05plutôt haut ou plutôt neutre.
45:07J'ai bien peur que
45:09si c'est un peu trop haut pour le marché,
45:11on puisse voir quelques secousses.
45:13Vous disiez, il n'y aura pas forcément
45:15de conflit fort entre
45:17Powell et Trump ?
45:19Non, je ne crois pas.
45:21Je m'attends à un ton assez neutre.
45:23Exactement pour la même raison,
45:25c'est qu'aujourd'hui, il ne sait pas plus que vous
45:27et moi ce que va faire Trump dans deux mois.
45:29On ne spécule pas.
45:31On n'assume pas.
45:33On n'agit pas.
45:35Il va donner un discours en fonction des derniers chiffres
45:37sur le chômage, sur l'inflation.
45:39Ça n'a pas été catastrophique, donc il va rester
45:41sur la même tonalité de l'accompagnement.
45:43A suivre demain soir,
45:45décision de la Fed, on aura aussi la décision
45:47de la Banque du Japon, je crois que c'est cette nuit,
45:49et la Banque d'Angleterre, bien sûr,
45:51demain également. Merci beaucoup, messieurs.
45:53Merci d'avoir été l'héritier de Planète Marché ce soir.
45:55Vincent Genzi, directeur de la stratégie
45:57de marché chez Cholet, Dupont, Houdard
45:59et Florian Riel-Paul, responsable de la macro
46:01chez Lombard, Audier, IM.
46:13Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir,
46:15c'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir,
46:17c'est l'univers des actifs privés,
46:19avec l'idée de dresser
46:21un bilan 2024 et de regarder un petit peu
46:23les enjeux en 2025
46:25pour cet univers, cette sphère
46:27d'investissement qui prend de plus en plus de place,
46:29la sphère des actifs privés
46:31qui regroupe notamment le private equity,
46:33mais pas que. Nous en parlons avec Alexandre Hasselnik,
46:35directeur des relations investisseurs
46:37Private Assets chez BNP Paribas,
46:39Asset Management. Bonsoir Alexandra.
46:41Bonsoir. C'est peut-être toujours le petit préambule
46:43pédagogique. Je parle
46:45beaucoup d'actifs privés désormais, je parlais
46:47de private equity spécifiquement, maintenant
46:49j'élargis à l'univers des actifs privés parce que
46:51oui, c'est un univers qui va au-delà du private equity.
46:53On peut redonner un peu quelques
46:55ordres de grandeur de ce que ça représente
46:57et spécifiquement sur
46:59l'univers européen par exemple ?
47:01Tout à fait. Alors je vais être un peu scolaire,
47:03mais je vais rappeler ce que ne sont
47:05pas les actifs privés.
47:07On parle d'actifs qui ne sont pas échangés sur
47:09un marché coté, sur un marché régulé.
47:11Effectivement, tu mentionnais le private equity,
47:13l'investissement en capital risque
47:15dans des sociétés. On peut également
47:17financer ces sociétés en dette,
47:19de manière moins risquée, et également
47:21immobiliers, infrastructures,
47:23des biens essentiels, et le tout dernier
47:25né dans cette classe d'actifs, le capital
47:27naturel. Alors, poser la question
47:29dans les grandes masses, on est sur un
47:31marché qui est en croissance
47:33de 10% environ
47:35depuis une dizaine d'années, un marché
47:37qui représente environ 15 000
47:39milliards de dollars,
47:41globalement, et 3 000 sur le marché
47:43européen. Donc on est
47:45sur, ça reste un petit marché,
47:47complémentaire, 5 à
47:4910% par rapport au marché coté
47:51et qui a sa place
47:53dans un portefeuille institutionnel.
47:55Il faut savoir que ce sont des classes d'actifs qui sont plutôt
47:57longues en durée, avec peu
47:59d'activités, donc pas nécessairement
48:01accessibles pour tous. Donc dans les
48:03investisseurs classiquement, on va avoir des investisseurs
48:05institutionnels, assurances, fonds de
48:07pension, et tu parlais des tendances
48:09récentes, on voit
48:11naître des produits d'investissement
48:13qui seront un petit peu plus accessibles
48:15pour la clientèle privée, parce qu'on va être
48:17sur des montants plus petits, par exemple,
48:19d'investissement minimum. Donc oui,
48:21une croissance de ces actifs, un stock
48:23qui augmente, et on pourra reparler
48:25effectivement du panorama 2024
48:27Mais juste le point que tu fais
48:29sur la démocratisation
48:31de ces actifs privés, parce que j'avoue que
48:33dans cette émission, c'est un fil rouge
48:35continu depuis plusieurs années maintenant,
48:37quand on remet les choses
48:39à la mesure de ce que représentent ces marchés
48:41et de la composition des gens
48:43qui investissent dans ces actifs privés,
48:45c'est pas encore une
48:47déferlante délirante. Non mais j'entends
48:49au discours Alexandra,
48:51il y a quelques produits qui aujourd'hui
48:53s'adaptent aux spécificités
48:55des clients privés. C'est pas
48:57encore, encore une fois, le tsunami.
48:59Tout à fait, alors on est...
49:01J'aime bien le mot tsunami,
49:03donc c'est vraiment plus pour parler des tendances
49:05en termes de produits, mais si
49:07on regarde notre clientèle,
49:09et je pense que c'est assez représentatif
49:11du marché, on est sur quelques
49:13pourcentages, on va être sur 95%,
49:15voire plus, sur la clientèle
49:17institutionnelle et un petit peu
49:19sur la clientèle privée.
49:21Et peut-être pour revenir sur
49:23les valeurs un petit peu intrinsèques
49:25de cette classe d'actifs qui expliquent
49:27pourquoi on va venir en complémentarité
49:29investir dans les actifs privés.
49:31En 2024, on a
49:33vraiment vu trois grosses
49:35tendances, je dirais pas
49:37de nouvelles classes d'actifs, mais un peu des
49:39gagnants du panorama
49:41des actifs privés. Donc tu parlais
49:43effectivement historiquement, le private equity
49:45représentait et représente toujours
49:47la majorité des investissements,
49:49l'immobilier qui était une classe d'actifs historique,
49:51mais on voit d'autres classes d'actifs naître.
49:53Alors on parlait tout à l'heure de la dette privée,
49:55de l'investissement dans les financements entreprises.
49:57Avec un contexte,
49:59qui dira peut-être un peu moins
50:01de hausse des taux, en tout cas de taux
50:03élevés globalement, en Europe,
50:05cette classe d'actifs a été très plébiscitée par les investisseurs.
50:07C'est-à-dire, on avait un couple
50:09rendement-risque très attractif.
50:11Je reprécise,
50:13financement d'entreprise,
50:15on va être très haut sur la capitale structure,
50:17on sera moins risqué en termes de défaut,
50:19d'aller investir directement en capital risque.
50:21Et donc le couple rendement-risque, dans un contexte
50:23de hausse des taux, était très
50:25attractif. Si on regarde
50:27les levées sur les 18 derniers
50:29mois, on estime que
50:31le montant total, donc cible
50:33des fonds en dette privée
50:35a augmenté de 75%.
50:37Et on a une augmentation
50:39de 30% en nombre de fonds.
50:41Gros engouement alors !
50:43Gros développement !
50:45Même nous, sur notre stratégie
50:47de dette privée, le dernier vintage,
50:49on a également dépassé
50:51l'objectif qu'on avait initialement fixé.
50:53On verra, on voit des frémissements
50:55plutôt, de rebalancement
50:57vers le private equity.
50:59Je pense que 2025 nous dira aussi
51:01en fonction du mouvement des taux,
51:03si cette classe d'actifs a toujours le même intérêt
51:05relatif.
51:07La deuxième classe d'actifs qui sort vraiment
51:09gagnante, par rapport notamment dans les actifs
51:11réels, est la classe d'actifs
51:13infrastructure. Pareil, encore
51:15une fois, pour être très scolaire,
51:17le marché des infrastructures, on parle
51:19de biens et de services
51:21essentiels. On pense naturellement aux énergies,
51:23aux transports. L'infrastructure
51:25aujourd'hui est une classe d'actifs vraiment
51:27essentielle et au cœur de la
51:29transition écologique, transition
51:31énergétique. Donc on a des besoins
51:33énormes d'aller financer
51:35d'une part la décarbonisation
51:37de nos actifs, donc on pense par exemple
51:39aux transports propres,
51:41aux énergies vertes, mais également
51:43à tous les développements, les innovations
51:45technologiques qu'on peut avoir autour des batteries
51:47dont on va avoir besoin pour nos véhicules,
51:49autour de l'hydrogène et même du
51:51captage de carbone. Donc c'est vraiment une classe
51:53active qui est en développement, avec
51:55des profils de risques-rendements assez variés
51:57mais pour autant un vrai bénéfice
51:59de ce qu'on appelle une protection contre l'inflation
52:01puisque souvent les rendements vont être indexés
52:03à l'inflation. Et le tout
52:05dernier nez, j'en ai touché un mot tout à l'heure,
52:07va être le capital naturel.
52:09Donc une fois encore, très scolaire,
52:11capital naturel, on parle
52:13de ressources naturelles et de biodiversité
52:15qui peuvent être utilisées, exploitables
52:17par l'homme. Et la classe active
52:19qui a vu vraiment, dont on a vu une naissance
52:21en termes d'investissement dans les portefeuilles
52:23des clients institutionnels, va être le capital naturel
52:25plutôt vert. Alors bleu, ça va être
52:27l'océan, qui est moins développé.
52:29Vert, on va parler de l'agriculture.
52:31Exactement. Deux forêts,
52:33bravo !
52:35Bien donné, exactement.
52:37Et en fait, on comprend que ces classes actives
52:39si tant est qu'on a une gestion réellement
52:41durable de la forêt, avec une préservation
52:43de la biodiversité et donc de la résilience
52:45de ces forêts, on va pouvoir allier
52:47le couple rendement, puisqu'on va aller
52:49découper le bois, c'est simplement pour aller
52:51construire, par exemple, des maisons, mais également
52:53on va cibler une décarbonisation
52:55du portefeuille, puisqu'on va aller investir dans
52:57un poumon, en fait, dans un actif qui par
52:59construction a une empreinte négative en carbone.
53:01Parce que c'est déjà la deuxième fois
53:03qu'on en parle du capital naturel avec vous, Alexandre.
53:05La dernière fois que vous étiez venue, déjà,
53:07c'était un point d'attention.
53:09Et peut-être que j'ai même, peut-être pas encore
53:11bien pris la mesure de ce que cette
53:13classe d'actifs, ou cette sous-classe d'actifs
53:15dans l'univers des actifs privés peut devenir demain.
53:17Ça peut représenter quoi ?
53:19Ça peut intéresser quel type d'investisseurs ?
53:21Quels sont les investisseurs aujourd'hui
53:23qui sont déjà investis dans
53:25cet univers
53:27du capital naturel,
53:29Alexandra ?
53:31Aujourd'hui, sur les dix dernières années, on estime que
53:33la côte part, en fait,
53:35en investissement en capital naturel
53:37a doublé.
53:39Sur les dix dernières années, on est aujourd'hui
53:41au total capital naturel, pas que le capital naturel
53:43vert. On est sur entre
53:4510 et 15% en moyenne
53:47du stock d'actifs privés.
53:49Des actifs privés ? Des 15 000 milliards, c'est ça ?
53:51Exactement. Tout n'est pas complètement
53:53vert là-dedans.
53:55Et les investisseurs assez classiques
53:57vont être des gros institutionnels, des fonds
53:59de pension, qui vont chercher vraiment
54:01à décarboner leur portefeuille
54:03et à chercher des rendements récurrents
54:05long terme. C'est quoi ? C'est la pression réglementaire
54:07même qui les amène aujourd'hui
54:09à privilégier ou se tourner vers ce type
54:11d'investissement ?
54:13En partie, effectivement, une volonté
54:15d'aller vers des actifs
54:17neutres en termes de carbone,
54:19mais également une volonté, tout simplement,
54:21de se diversifier. C'est-à-dire qu'on va avoir
54:23une réelle décorrélation. Ce qui va
54:25impacter une forêt ou la croissance
54:27de la forêt ne va pas être la même chose que ce qui
54:29va impacter, par exemple, le secteur de l'immobilier.
54:31On va être sur des prismes très différents
54:33et, encore une fois, une volonté d'aller diversifier.
54:35Donc, on n'est pas sur... On ne va pas investir
54:37dans un jardin ou une petite forêt. On va aller
54:39vraiment sur des portefeuilles différents.
54:41Mais dans la construction de portefeuilles, il y a une vraie utilité
54:43effectivement de décorrélation.
54:45De complémentarité, tout à fait.
54:47Je reviens sur le
54:49Private Equity, parce qu'au final,
54:51c'est les défendants des pièces, mais on n'en a presque pas parlé.
54:53Est-ce que ça va mieux ?
54:55C'est-à-dire, depuis
54:572022, 2023,
54:592024, c'est quand même des années où tout le monde
55:01a tiré la langue dans cet
55:03univers-là du Private Equity.
55:05Problèmes de levée de fonds,
55:07questions de valorisation,
55:09les hausses de taux, problèmes de
55:11sorties.
55:13Est-ce que tous ces problèmes commencent
55:15à trouver une voie de résolution en vue
55:17de 2025 ? Est-ce qu'on peut appeler
55:19l'idée qu'il y a un redémarrage,
55:21j'ai envie de dire, de ce
55:23marché-là ? C'est effectivement le grand
55:25débat.
55:27On estime qu'il est encore un peu tôt pour se positionner.
55:29Ce qu'on voit, nous, alors qu'on en a
55:31investisseurs également sur la partie
55:33du Private Equity, on a
55:35des perspectives de sorties sur certains actifs.
55:37Donc on voit
55:39un frémissement, on va dire, un
55:41dégagement, une ouverture de cet univers.
55:43Donc ça se fait par du M&A, par la
55:45bourse, par...
55:47Vous allez avoir un cercle
55:49vertueux qui va s'installer.
55:51Pour faire très simplement,
55:53une baisse des taux potentiels va
55:55réouvrir le marché du M&A,
55:57qui lui-même va réouvrir les possibilités
55:59de sorties de ces actifs,
56:01et qui lui-même, du coup, va aussi
56:03libérer de la place dans les portefeuilles
56:05des investisseurs pour aller réinvestir.
56:07Donc vous allez avoir ce cercle vertueux
56:09qui est en train de s'installer. Nous, on est en train de se positionner
56:11sur des sorties. Donc on espère
56:13que, notamment avec, on verra le contexte,
56:15le taux, on va avoir vers une
56:17évolution et donc, du coup, un rebalancement,
56:19potentiellement, des actifs de dettes privées
56:21vers le Private Equity. Ah, c'est ce que vous disiez,
56:23avec la baisse des taux. Sur les tendances
56:25en matière d'investissement au Private Equity,
56:27est-ce qu'il y a des choses particulières qui se dégagent
56:29en prévision de 2025, en termes sectoriels,
56:31par exemple ? Alors, sur
56:332025, alors je dirais même plus
56:35au-là, 2026-2027,
56:37ce qu'on voit, plutôt,
56:39c'est le panorama
56:41des actifs et la diversité des actifs
56:43qui est en train de se modifier avec,
56:45pour citer un grand mot, les méga-tendances
56:47de nos sociétés.
56:49Pour en citer quelques-unes, on va parler
56:51de digitalisation,
56:53de démographie, évidemment,
56:55et de décarbonisation. Alors, pour citer
56:57le premier, pour un exemple,
56:59démographie, avec le vieillissement de nos sociétés,
57:01les boomers qui arrivent en âge,
57:03vont être évidemment plus qu'à la retraite,
57:05le patrimoine immobilier est en train
57:07de se modifier, se modifier pour aller
57:09vers plus de services, pour aller
57:11autour de la santé, et donc, voilà,
57:13on va avoir un patrimoine qui va changer.
57:15Donc, des nouveaux investissements et une
57:17transformation et une réorientation de
57:19certains bâtiments vers, potentiellement, par exemple,
57:21des maisons de santé. Inversement, vous pouvez penser
57:23aussi aux plus jeunes,
57:25les différentes générations XY, qui, eux,
57:27ont une relation au travail qui va être différente,
57:29avec le télétravail, et donc, pareil, on va repenser
57:31la façon dont on crée et dont on pense
57:33aussi les villes, les bureaux autour de ça.
57:35Donc, ça, forcément, c'est en train
57:37de donner lieu, c'est en cours, à des nouveaux
57:39investissements, alors, private equity, même private equity
57:41en immobilier, et même
57:43digitalisation, pour vous donner un autre
57:45exemple, donc là, on est sur un secteur qui,
57:47aujourd'hui, qui n'était pas essentiel et qui
57:49n'existait même pas il y a quelques années, je vous
57:51parlais des centres de données, je pense qu'on a tous
57:53aujourd'hui essayé de taper dans un
57:55chat GPT, on a tous fait des requêtes,
57:57c'est très consommateur d'énergie,
57:59très consommateur de données,
58:01je pense que vous ne savez sûrement pas, mais autour de vous,
58:03il y a des centres de données, donc on parle
58:05de lieux physiques qui vont aller
58:07stocker la donnée, la trier,
58:09et potentiellement la redistribuer avec
58:11des applications. Tout ça est très
58:13énergivore, source de chaleur,
58:15et donc nous, on estime que non seulement
58:17il y a des besoins de financement et d'investissement
58:19dans ces centres de données, donc nouvelle classe
58:21actif, mais également un besoin d'appliquer
58:23un filtre de durabilité, donc des
58:25datacenters verts.
58:27Très clair, je ne parle pas d'aller faire pousser
58:29du gazon sur le toit,
58:31on parle...
58:32Mais de les appréhender en énergie propre, quoi !
58:34Exactement, d'énergie verte, et
58:36d'optimiser l'utilisation de l'énergie
58:38dans ces centres de données.
58:39Merci beaucoup, Alexandra, d'être venue nous éclairer
58:41sur ces grandes tendances qui animent
58:43vers des investissements en actifs
58:45privés. Alexandra Solnik, directeure des relations
58:47investisseurs Private Assets chez BNP Paribas.
58:49Asset Management était l'invité
58:51de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.