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Mardi 21 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Olivier Raingeard (Directeur des investissements, Neuflize OBC) , Benoit Vesco (Président, Delubac Asset Management) et Alain Bokobza (Responsable de la stratégie d'allocation d'actifs mondiale, Société Générale CIB)

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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change chaque jour
00:00:12pour rester à l'écoute des marchés du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:00:16à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez parallèlement en replay chaque
00:00:21jour sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:25Au sommaire de cette édition ce soir, le jour 2 de Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche
00:00:31avec de premiers impacts de marchés.
00:00:32Pauline Grattel pourra vous décrire effectivement les mouvements qu'on a pu observer sur quelques
00:00:38devises qui sont toujours les suspects habituels quand il s'agit de politiques trumpiennes
00:00:44ou trumpistes.
00:00:45On parle bien sûr du peso mexicain, encore du dollar canadien qui ont réagi dans les
00:00:49deux sens au cours des 24-48 dernières heures, dans un sens à la hausse quand le marché
00:00:54a compris qu'il n'y aurait pas de décret immédiat instaurant de nouveaux droits de
00:00:58douane et puis à la baisse pour le dollar canadien et le Mexique une fois que Donald
00:01:02Trump s'est remis hier soir à évoquer la perspective de droits de douane potentiellement
00:01:07à partir du 1er février pour ses pays voisins.
00:01:10Volatilité sur les devises, donc volatilité également sur le segment des opérateurs
00:01:15d'éoliennes offshore puisque là, parmi les executive orders signés par Donald Trump
00:01:20hier, il y a l'interdiction d'accorder de nouveaux permis pour des parcs d'éoliennes
00:01:25offshore sur le territoire américain.
00:01:27On a vu quelques dommages boursiers pour Orsted ou encore Vestas sur le marché danois là
00:01:33aussi.
00:01:34Pauline vous apportera tous les détails dans un instant.
00:01:36Voilà donc pour la présidence Trump qui s'ouvre.
00:01:39Nous y reviendrons très largement avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
00:01:42Donald Trump qui devrait s'exprimer ce soir sur le sujet des infrastructures avec des
00:01:46annonces forcément massives, nous promet la porte-parole de la Maison Blanche aujourd'hui.
00:01:51Du côté de la microéconomie, ce sera la feuille de route des prochaines semaines avec
00:01:55la saison des publications de résultats annuels qui va monter en puissance et nous suivrons
00:01:59par exemple ce soir, après la clôture des marchés américains, un poids lourd comme
00:02:03Netflix avant des publications plus françaises au cours de la semaine et je vous rappelle
00:02:09notamment que LVMH publiera son chiffre d'affaires trimestriel et annuel ce jeudi matin dans
00:02:14le sillage des ventes explosives qui ont été publiées il y a quelques jours maintenant
00:02:18par le groupe Richemont Maison Mère de Quartier.
00:02:20Voilà pour les sujets du moment sur les marchés, nous évoquerons évidemment les
00:02:24solutions qui s'offrent à nous en matière d'investissement dans ce nouveau régime avec
00:02:30le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et puis spécifiquement plus encore dans le
00:02:34dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est Alain Bocopza, le directeur responsable de
00:02:38l'allocation d'actifs de Société Générale CIB qui sera en plateau avec nous pour évoquer
00:02:43sa stratégie 2025.
00:02:55Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte
00:02:58les infos clés du jour sur les marchés.
00:03:00Bonsoir Pauline.
00:03:01Bonsoir.
00:03:02Donald Trump donc jour 2 à la Maison Blanche, on ne comptera peut-être pas tous les jours
00:03:05de Donald Trump mais on va pour l'instant compter les premiers jours de Donald Trump
00:03:102.0.
00:03:11Voilà pour ce deuxième jour.
00:03:12L'ensemble des grands indices européens évoluent en ordre dispersé.
00:03:15Le CAC 40, lui, poursuit sa remontée autour de 7.760 points.
00:03:19Côté américain, c'est donc le jour 2 de Trump 2.0, les indices ouvrent en hausse
00:03:24entre 0,5 et 1%.
00:03:26Le nouveau président américain a donc signé une longue série de décrets avec comme sujet
00:03:30prioritaire les questions énergétiques et le contrôle des frontières.
00:03:33D'après Deutsche Bank, depuis Jimmy Carter, aucun président n'avait signé autant de
00:03:37décrets que Trump aussi rapidement.
00:03:39Commençons donc par les décisions annoncées et signées en matière de politique énergétique,
00:03:43Pauline.
00:03:44Il a mis fin à l'aide gouvernementale en faveur de l'énergie éolienne offshore
00:03:48aux Etats-Unis et a interdit la construction de nouveaux parcs éoliens dans les eaux américaines.
00:03:52Dans ce contexte, au Danemark, les titres Orsted et Vestas reculent aujourd'hui jusqu'à
00:03:57plus de 17% de baisse pour Orsted à Copenhague.
00:04:00Le titre est lanterne rouge du Stoxx 600.
00:04:02En France, Total Energy et Engie reculent légèrement.
00:04:05Bon, des mesures également destinées au contrôle des frontières.
00:04:09Plusieurs décrets ont été signés en ce sens.
00:04:11Qu'en est-il par ailleurs des droits de douane, Pauline ?
00:04:14Donald Trump n'a pas signé de décret sur de nouveaux droits de douane.
00:04:17En revanche, il envisage de créer des droits de douane de 25% pour les pays voisins, le
00:04:21Mexique et le Canada, et ce, dès le 1er février.
00:04:25Dans ce contexte, le peso mexicain a lourdement chuté pour effacer la hausse des 24 heures
00:04:29précédentes.
00:04:30Par rapport au dollar américain, un repli de 1,3% au plus bas depuis 5 ans.
00:04:35Le dollar canadien a lui aussi chuté.
00:04:38Du coup, le dollar américain reprend environ 0,6%, loin tout de même de sa forte chute
00:04:43hier de plus de 1%.
00:04:44Bon, sur les marchés obligataires, on notera que le mini rallye déclenché notamment par
00:04:48les rapports d'inflation britanniques et américains la semaine dernière se poursuit
00:04:52avec un disant américain qui se détend encore de quelques points de base et qui tourne autour
00:04:56de 4,55% désormais.
00:04:59On était à 4,80% encore il y a à peine quelques jours.
00:05:02Et puis, dans l'industrie de la gestion d'actifs, nouvelle importante, Pauline, puisque Generali
00:05:07et Natixis ont annoncé la signature d'un accord en vue de rapprocher leur filiale de
00:05:12gestion d'actifs.
00:05:13Oui, un accord préliminaire afin de créer un géant européen de la gestion d'actifs
00:05:17qui gérera ainsi presque 2 000 milliards d'euros.
00:05:20Les deux entités détiendront chacune 50% du capital, cela donnera donc naissance à
00:05:24la deuxième plus grande plateforme européenne en termes d'encours, juste derrière Amundi.
00:05:28Quel sera le programme de demain sur les marchés pour les investisseurs ?
00:05:31Les investisseurs prennent en connaissance demain des résultats de Netflix publiés
00:05:34ce soir après la clôture des marchés américains et arbitreront ceux de Alstom publiés ce
00:05:39soir en France.
00:05:40On attend également demain les résultats de Procter & Gamble et de Johnson & Johnson.
00:05:44Enfin, Christine Lagarde s'exprimera demain depuis Davos.
00:05:47Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte
00:05:51les infos clés du jour sur les marchés.
00:05:58Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:06:06Nathalie Benatia est à nos côtés, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management.
00:06:10Bonsoir Nathalie.
00:06:11Bonsoir.
00:06:12Benoît Vesco nous accompagne également, le président de Delubac Asset Management.
00:06:14Bonsoir Benoît.
00:06:15Bonsoir Gagouard.
00:06:16Et Olivier Ringard est avec nous, directeur des investissements de Neuflys OBC.
00:06:19Bonsoir Olivier.
00:06:20Bonsoir.
00:06:21Merci à vous trois d'être présents ce soir.
00:06:23Ravis de vous retrouver pour ce jour 2 de Donald Trump 2.0.
00:06:28Olivier, qu'est-ce qui vous intéresse dans la longue série de décrets d'Executive
00:06:35Orders qui a pu être signé par Donald Trump et notamment ceux qui concernent peut-être
00:06:39au plus près la sphère des marchés, de l'investissement et de l'économie ?
00:06:43Je note toujours la forte sensibilité du marché à la question des tarifs douaniers,
00:06:47ou dans un sens ou dans l'autre.
00:06:49On est soulagé quand Trump n'annonce rien et tout de suite on se ressaisit et on se
00:06:54remet en mode vigilance quand Trump évoque à nouveau, comme il l'a fait hier soir,
00:06:59la perspective de tarifs.
00:07:00Pour l'instant, Mexique et Canada semblent être toujours en première ligne.
00:07:04C'est vrai que sur cette problématique des tarifs, on a le sentiment, après ces signatures
00:07:10de multiples décrets, qu'on a évité pour l'instant le pire, puisque Trump a évidemment
00:07:17menacé le Canada et le Mexique, sans pour l'instant passer à l'acte, a indiqué que
00:07:26l'Europe devait acheter davantage de pétrole et de gaz sans particulièrement menacer l'Europe
00:07:35et enfin du côté de la Chine, il allait discuter avec son homologue chinois.
00:07:40Il offre même un sursis à TikTok.
00:07:42Et il offre, je disais, un sursis à TikTok.
00:07:46Donc on est assez loin de ce sur quoi on pouvait tabler durant la campagne de Trump, où nous
00:07:55devions avoir d'abord la mise en place d'un tarif universel, ensuite une augmentation
00:08:00des droits de douane à hauteur de 60% sur les produits en provenance de la Chine et
00:08:08sur l'Europe, une tension particulièrement importante qui pourrait être mise sur les
00:08:14différents pays européens.
00:08:16Donc c'est la raison pour laquelle les marchés réagissent sans doute assez bien en ce jour 1 de Trump.
00:08:24Mais nul doute que nous allons avoir d'autres épisodes qui seront générateurs de volatilité
00:08:31au cours de ces prochaines semaines.
00:08:32Nathalie, comment vous réfléchissez à cette question des tarifs, l'idée d'une deuxième
00:08:39guerre commerciale, la première ayant été menée pendant le premier mandat de Trump,
00:08:432018-2019 notamment, pour la question purement des droits de douane.
00:08:49Il y a toujours l'idée qu'il est transactionnel, qu'il veut faire des deals, que c'est un
00:08:52moyen de pression et de négociation.
00:08:55Il y a aussi l'idée quand même d'inscrire ces droits de douane comme étant de nouvelles
00:08:59ressources pour l'État américain.
00:09:02Il veut créer à côté de l'ARS, qui est le service des revenus internes, le service des
00:09:06revenus externes, qui seraient alimentés justement par les droits de douane ponctionnés.
00:09:12Alors, soit sur les entreprises, soit sur le consommateur américain, choisissons notre
00:09:17camp, mais il y a quand même l'idée, à travers ce service des revenus externes, de
00:09:23créer une ressource financière pour l'État américain.
00:09:27Ça inscrit quand même cette logique de tarifs dans la durée.
00:09:30En tout cas, dans mon esprit, c'est comme ça que je le conçois.
00:09:33Alors, dans votre esprit, peut-être, honnêtement, c'est assez perturbant pour le
00:09:38moment, à ce stade des explications, entre guillemets.
00:09:45Alors, il y a ce qui est au moins compris, c'est que les droits de douane, ce n'est pas
00:09:48quelque chose qui punit la Chine, ce n'est pas quelque chose que payent la Chine ou les
00:09:52exportateurs, c'est bien quelque chose que payent le consommateur, les entreprises
00:09:57américaines. Donc, déjà, je trouve qu'on a un progrès par rapport au premier
00:10:02mandat, où on avait l'impression que c'était une sorte de punition uniquement
00:10:08pour les exportateurs. Bien sûr, ça l'est dans les faits, mais ceux qui payent la
00:10:12note, au moins au début, ce sont bien les entreprises intermédiaires et le
00:10:17consommateur. Après, sur les droits de douane, effectivement, on n'a pas de
00:10:20détails dans les fameux décrets.
00:10:22Alors, j'ai compté, si je ne me suis pas trompé, il y en a eu 46 signés hier.
00:10:25C'est sur le site de la Maison-Blanche, et donc il y en a cinq pages à faire
00:10:29défiler. Je crois qu'il y en a 46.
00:10:31Et en fait, sur la politique commerciale à proprement parler, il y a un texte qui
00:10:36reprend des choses qui sont faites aux Etats-Unis depuis très longtemps, c'est-à-dire
00:10:39notamment le Trésor qui vérifie si personne ne manipule sa devise.
00:10:43Mais ça a été repris et c'est vrai que ça fait très longtemps que le Trésor n'a
00:10:47pas désigné un pays, plusieurs fois ça a été la Chine, comme manipulateur de
00:10:52devise. Donc là, on rentre un peu plus dans les clous.
00:10:55Après, pour les droits de douane, ce que les investisseurs ont probablement en
00:10:59tête aussi, c'est que finalement, ce ne sera pas si grave que ça.
00:11:02Honnêtement, on n'en sait rien.
00:11:04On lit que Bessent, le futur secrétaire au Trésor,
00:11:10essaierait en coulisses d'expliquer que ce n'est peut-être pas une bonne idée,
00:11:14les droits de douane généralisés, qu'il faudrait peut-être voir par secteur, qu'il
00:11:18faudrait peut-être faire ça progressivement, etc.
00:11:21Mais pour le moment, il n'y a rien de tangible et ça va être le cas
00:11:25pendant plusieurs semaines, plusieurs mois.
00:11:29Ce qui fait que finalement, cette politique de Trump est peu prise en compte dans les
00:11:33scénarios à l'heure actuelle.
00:11:36On voit d'ailleurs, chaque fois qu'il y a un sujet douanier qui revient dans
00:11:40l'actualité, soit sous forme de rumeurs, d'informations de presse ou de phrases
00:11:45du président ou rapportées de ses conseillers, on voit que c'est à chaque fois
00:11:49quelque chose qui fait énormément bouger.
00:11:51Alors, des marchés très spécifiques, Chitel, le Peso mexicain, le dollar canadien,
00:11:54mais c'est quand même une volatilité énorme qui est injectée dans ces marchés-là.
00:11:59Et ça, ça va...
00:12:00C'est jamais...
00:12:01Non, mais ça va durer. C'est un nouveau régime, une nouvelle normalité à laquelle
00:12:06il va falloir s'habituer ou se réhabituer.
00:12:08Oui, c'est plutôt se réhabituer, oui, puisque c'était autour de la Chine
00:12:13qu'on a connu ça pendant le premier mandat.
00:12:14Et vraisemblablement, oui, tant que les choses ne seront pas noires sur blancs.
00:12:18Oui, ce sera de la volatilité.
00:12:19Ce sera des rumeurs, des on-dit, des déclarations à l'emporte-pièce.
00:12:27Et honnêtement, je ne sais pas si quelqu'un est capable de dire si, oui ou non,
00:12:31il va y avoir 25% de taxes sur tous les produits en provenance du Canada et du Mexique.
00:12:37Au 1er février, donc.
00:12:38Oui, oui, oui.
00:12:39Non, d'après ce qu'on nous dit, on devrait être rapidement fixé, mais ça...
00:12:43On est chacun dans la progressivité.
00:12:45L'argumentaire de Trump pour la mise en place de tarifs sur le Canada et le Mexique,
00:12:49c'est les questions migratoires et la question de la drogue, du trafic de drogue et du fentanyl.
00:12:54C'est les deux sujets qui sont évoqués pour justifier la mise en place de tarifs sur le Mexique et les États-Unis.
00:13:00Le Canada, le marché n'aime pas l'incertitude.
00:13:02Là, j'ai l'impression qu'on a quand même un niveau d'incertitude sur l'application du programme de Trump
00:13:08qui est quand même particulièrement élevé, Benoît.
00:13:11C'est le principe de la politique de Trump.
00:13:13C'est-à-dire qu'elle est complètement basée face à la partie adverse sur la surprise, l'effet de surprise,
00:13:19des demandes exorbitantes, parfois pour obtenir peu, en fait.
00:13:23C'est tout le principe.
00:13:24Et effectivement, on va apprendre à revivre avec ce système d'effet de surprise et de retour en arrière ensuite
00:13:31parce que les décisions qu'on annonce ne sont pas vraiment appliquées.
00:13:34L'exemple des tarifs, il est assez frappant.
00:13:37La campagne électorale a été énormément basée sur cet argument.
00:13:41Pour le moment, il n'est pas appliqué.
00:13:43Alors pourquoi il n'est pas appliqué ?
00:13:45A mon avis, pour plein de raisons assez intéressantes.
00:13:48On n'a pas trop parlé pour le moment d'une pression un peu latente qui ne se déclarera jamais
00:13:52parce que par principe, elle ne se déclare pas.
00:13:54C'est la pression de la Fed.
00:13:56On voyait bien annoncée pendant la campagne une politique de hausse des tarifs,
00:14:01parfois même exorbitante.
00:14:02On parle parfois de hausse de 100%, donc on imagine.
00:14:05Mais qui avait des effets inflationnistes potentiels visibles, forts,
00:14:09qui dit effets inflationnistes, dit aussi potentiel affaiblissement de la croissance.
00:14:14La Fed qui avait été assez diligente pendant la campagne électorale avec des baisses de taux,
00:14:20elle s'est mise en pause.
00:14:22Ça, ça n'a pas échappé, je pense, aux proches de Trump et à Trump lui-même.
00:14:27Il veut des baisses de taux.
00:14:29Il trouve qu'il y a trop d'inflation, mais il veut des baisses de taux.
00:14:31Bien sûr.
00:14:32Il faut défendre le dollar, mais si le dollar était un peu plus faible,
00:14:35ce serait bon pour les exportateurs américains.
00:14:36Toujours plein de paradoxes, mais toujours pro-business.
00:14:40Et donc, ce sujet-là, je pense qu'il n'est pas anodin, la pause de la Fed.
00:14:45C'est un élément qui n'est pas du tout anodin.
00:14:48Et cet impact inflationniste des hausses de tarifs, je pense qu'ils en sont pleinement conscients.
00:14:54Donc, on manie bien ce bâton-là.
00:14:55On ne va peut-être pas forcément l'appliquer.
00:14:58Et pour le moment, ce qu'on a comme annonce, c'est plutôt des annonces en faveur de son électorat avant tout.
00:15:03Et on ne met pas tant à mal que ça.
00:15:05Ça ne coûte pas grand-chose.
00:15:06Exactement.
00:15:08On sert son électorat d'abord.
00:15:10Et on fait attention à ne pas mettre à mal l'économie,
00:15:13ce qui aurait pu être le cas dans un premier temps, vu les annonces qu'on avait.
00:15:17Donc, c'est toujours ce système-là.
00:15:18On surprend le marché.
00:15:20On revient en arrière, mais on est quand même aussi très pragmatique.
00:15:24Donc, oui à la croissance américaine.
00:15:27Et là, je pense que les perspectives de croissance américaine vont rester bonnes
00:15:30parce qu'on va tout faire à nouveau pour favoriser la croissance américaine.
00:15:35Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas tirer son épingle du jeu en Europe
00:15:40pour certains acteurs exportateurs vers les Etats-Unis, paradoxalement.
00:15:44Et c'est tous ces paradoxes qu'il va falloir apprendre à gérer.
00:15:47Ce qui n'est pas simple dans nos portefeuilles.
00:15:50Effectivement, il hérite quand même d'une situation économique.
00:15:54Alors, au crédit, qu'il faut-il mettre cette situation économique ?
00:15:58C'est un vaste débat.
00:16:00Mais objectivement, il doit bien avoir conscience qu'il a quand même une situation économique assez exceptionnelle.
00:16:05Avec une inflation qui est quand même passée de 9% à 3% en quelques trimestres aux Etats-Unis.
00:16:12On peut imaginer qu'il fera tout pour éviter de réveiller l'inflation
00:16:17ou la perception de l'inflation dans son électorat,
00:16:20qui a été un traumatisme et un sujet clé peut-être de cette élection,
00:16:25qui a d'ailleurs peut-être été mal appréhendée par la partie démocrate, d'une certaine manière.
00:16:29C'est un peu la difficulté que vous soulignez,
00:16:31c'est qu'il y a des conflits d'objectifs sur un certain nombre de mesures.
00:16:35Donc, on veut effectivement mettre en place des droits de douane,
00:16:38mais normalement, cette mise en place des droits de douane est inflationniste
00:16:41pour l'économie américaine et potentiellement mauvaise pour la croissance.
00:16:46Donc, ça ne va pas tout à fait dans le sens de ce que souhaite Trump,
00:16:50à savoir une croissance économique américaine au firmament,
00:16:53et ce que souhaitent les électeurs de Trump, à savoir avoir une inflation sous contrôle.
00:17:00Comme vous le disiez, ils souhaitent un dollar plutôt fort,
00:17:04mais en même temps, dès lors qu'on veut que les États-Unis dominent le monde,
00:17:08on a forcément un afflux de capitaux et un appétit pour le dollar
00:17:11de la part des investisseurs internationaux très fort.
00:17:16Donc, ces conflits d'objectifs, ils créent de l'incertitude
00:17:21et ils posent la question de savoir, in fine,
00:17:23quels seront les choix qui seront faits par cette administration Trump,
00:17:27quels seront les arbitrages.
00:17:29Et c'est là l'incertitude à laquelle nous sommes confrontés.
00:17:33Sur le sujet de l'inflation,
00:17:38je pense que, quoi qu'il arrive, si je puis dire,
00:17:42on risque de se retrouver avec un sujet d'inflation aux États-Unis
00:17:46de nouveau au cours de ces prochains trimestres, pour deux raisons.
00:17:52Soit Trump choisit d'aller dans une guerre commerciale,
00:17:59de s'engager dans une guerre commerciale qui sera inflationniste,
00:18:02soit il fait tout pour que la croissance économique américaine
00:18:05soit encore plus forte, et dans ce cas-là,
00:18:09il prend le risque de relancer les pressions inflationnistes à moyen terme.
00:18:15Et nous, lorsqu'on regarde nos projections
00:18:18qu'on a sur cette inflation américaine,
00:18:21nous considérons que cette année,
00:18:22l'inflation américaine va rester sous contrôle, autour de 2,4%,
00:18:27mais que l'année prochaine,
00:18:29cette inflation américaine est susceptible de nouveau de réaccélérer,
00:18:33et pourquoi pas retrouver un niveau de l'ordre de 3%.
00:18:35Alors 3%, ça n'a rien de spectaculaire,
00:18:39mais ça signifie tout de même que notre économie américaine
00:18:42est sans doute engagée dans un régime d'inflation
00:18:45qui est différent de celui que nous avions avant la Covid-19,
00:18:51ça pose évidemment ensuite la question du taux d'équilibre.
00:18:54Et ça c'est avec ou sans Trump ?
00:18:56Non, ça c'est avec Trump.
00:18:59D'accord.
00:19:00C'est avec Trump.
00:19:02Disons que oui, l'effet Trump, j'imagine,
00:19:04accroît encore le phénomène de résurgence potentielle de l'inflation.
00:19:08Oui, tout à fait,
00:19:09parce qu'il va vouloir sans doute pousser la machine américaine à son maximum,
00:19:15quitte à prendre le risque d'une surchauffe qui, in fine, s'avérait inflationniste.
00:19:19Et donc le marché a raison d'anticiper une quasi inaction de la réserve fédérale américaine
00:19:23après 100 premiers points de base de baisse de taux ?
00:19:28Aujourd'hui, oui.
00:19:29Il a plutôt tendance, il a plutôt effectivement raison d'anticiper ce scénario,
00:19:38même si pour notre part,
00:19:40on pense que cette banque centrale américaine,
00:19:42elle peut procéder encore à une ou deux baisses de taux,
00:19:46puisqu'on considère que le taux d'intérêt d'équilibre de la banque centrale américaine,
00:19:52il est plutôt autour de 3,5%.
00:19:54Donc notre hypothèse de travail est de dire qu'avec ces 3,5%,
00:19:59on restera autour de 4% dans une situation de politique monétaire qui reste restrictive.
00:20:06Comment vous évaluez les marges de manœuvre de la Fed à ce stade, Nathalie ?
00:20:12Et puis en relatif, qu'est-ce que ça impliquera ou qu'est-ce que ça peut impliquer pour la banque centrale européenne ?
00:20:17Alors, on va commencer par parler de la Fed, parce que c'est déjà suffisamment compliqué.
00:20:21Déjà le thème de l'inflation, effectivement,
00:20:24tout ce qu'on lit et ce qu'on peut imaginer de la politique de Trump est plutôt inflationniste.
00:20:28Et j'allais dire pour beaucoup, pas sur la bonne population,
00:20:31c'est-à-dire les gens qui ont voté pour Trump,
00:20:33c'est des gens qui ne supportent pas de voir leur ticket de supermarché
00:20:3820% plus élevé de ce qu'il était il y a quatre ans.
00:20:41Le glissement annuel, les gens, normaux, ne s'y intéressent pas et ils ont bien raison.
00:20:49Or, typiquement, des droits de douane sur des produits fabriqués au Mexique.
00:20:53Au Mexique, qu'est-ce qu'on fabrique ? On fabrique des petites voitures abordables,
00:20:57qui le seront donc moins. Donc déjà, c'est un vrai problème.
00:21:01Ensuite, la Fed, ben les...
00:21:03Beaucoup de fruits et légumes aussi, je crois, qui viennent du Mexique, bêtement.
00:21:07Oui, effectivement.
00:21:08Bon, l'automobile est un plus gros achat et donc on peut imaginer
00:21:12que des gens n'ont pas pu acheter des véhicules ces dernières années.
00:21:18Pour la Fed, nous aussi, on imagine qu'elle va probablement procéder à deux baisses,
00:21:25voire trois cette année.
00:21:27On va sans doute en faire sauter une de nos prévisions,
00:21:30mais disons que pour le moment, officiellement, on a trois baisses.
00:21:32Mais on imagine aussi qu'en 2026, ce sera le chemin inverse qui va être...
00:21:37Qui va être repris.
00:21:38Et ça, pour le moment, c'est vrai que les marchés ne s'intéressent pas trop
00:21:41à ce qui va se passer au-delà de 2025, mais c'est important.
00:21:44Et le scénario qui a été décrit correspond à peu près à ce qu'on imagine.
00:21:49La Fed, j'allais dire la Fed officielle, est consciente des effets inflationnistes.
00:21:57Jérôme Powell avait rappelé en décembre des travaux qui avaient été menés
00:22:00sur les précédentes hausses de droits de douane,
00:22:03pour conclure que c'était effectivement inflationniste.
00:22:08Et puis la Fed, peut-être la shadow Fed, même si ça n'existe pas officiellement,
00:22:12et notamment Kevin Warsh, qui est pressenti comme étant le prochain,
00:22:17a déclaré que non, non, pas du tout.
00:22:19Franchement, les droits de douane, ce n'est pas du tout inflationniste.
00:22:21Et ce n'était pas le job de la Fed de s'occuper de ça.
00:22:25Donc c'est déjà deux salles de conférence.
00:22:30Donc voilà, encore une fois, ces deux ou trois baisses de taux de la Fed,
00:22:38on les imagine d'abord parce que, certes, on a eu des mauvaises surprises sur l'inflation
00:22:43et puis des bonnes, entre guillemets, mais qui ont été prises comme bonnes tout récemment.
00:22:50Après, ce à quoi la Fed s'est intéressée, c'est le marché du travail.
00:22:53Donc cet été, elle nous disait, je suis préoccupée, je surveille.
00:22:57Et puis elle a oublié, mais ça pourrait revenir.
00:23:00Oui, le marché du travail est encore bon,
00:23:02mais on sent bien qu'on est sur des niveaux où les choses pourraient rapidement basculer
00:23:06puisque finalement, le gros changement des dernières années,
00:23:09c'est qu'avant, on nous racontait le marché du travail américain qui était très réactif, etc.
00:23:15Et maintenant, c'est plutôt embaucher moins, mais aussi licencier moins.
00:23:20Effectivement, on n'a pas assisté à des grandes vagues de licenciements,
00:23:23même quand on avait des doutes sur la croissance.
00:23:26Et ça, c'est très nouveau et c'est évidemment à prendre en compte dans la politique monétaire.
00:23:30C'est un comportement des entreprises qui a peut-être changé aujourd'hui.
00:23:33Effectivement, on constate.
00:23:34Alors, est-ce que c'est changé pour toujours ?
00:23:37Est-ce que c'est changé structurellement ou est-ce que c'est une adaptation ?
00:23:40Mais en tout cas, c'est ce qu'on constate.
00:23:42Encore quelques baisses de taux possibles pour la Fed sur la base de son mandat,
00:23:46vous dites, mais très vite, en 2026, c'est peut-être le chemin inverse
00:23:49qui serait repris par la réserve fédérale américaine.
00:23:52Au milieu de ça, comment est-ce que la BCE peut se débrouiller, si je puis me permettre ?
00:23:57Puisque tout le monde conçoit que la BCE a peut-être un peu plus de travail
00:24:01ou de potentielles marges de manœuvre pour abaisser ou neutraliser sa politique monétaire.
00:24:07C'est vrai, ça, Nathalie ?
00:24:09Oui, c'est vrai.
00:24:09Et est-ce que c'est envisageable que la BCE puisse aller facilement au bout de ce chemin-là ?
00:24:16L'arbitre des élégances, ce sera la parité euro-dollar, bien sûr.
00:24:20Pour le moment, la BCE n'en a pas parlé.
00:24:22Quand elle va en parler, si elle doit en parler,
00:24:24ce sera pour nous dire que la baisse de l'euro est allée trop rapidement
00:24:29et menace notre scénario sur l'inflation.
00:24:31Et donc, à ce moment-là, on pourra dire non, elle va moins baisser que prévu.
00:24:35Mais pour le moment, honnêtement, au niveau actuel,
00:24:38ce n'est pas forcément un niveau gênant pour la BCE.
00:24:41Il faudrait passer sans doute sensiblement sur la parité,
00:24:44ce qui n'est pas dans les scénarios, ni dans le nôtre, ni dans le scénario du consensus.
00:24:48Donc la BCE, mais c'est vraisemblablement des questions qui seront posées à Christine Lagarde,
00:24:54à la fin du mois.
00:24:56Après, compte tenu de la vitesse de l'évolution de la parité,
00:25:02on peut imaginer qu'il y a quand même beaucoup de baisses des taux de la BCE
00:25:06qui sont incorporées dans le niveau actuel de l'euro-dollar.
00:25:10Oui, il y a beaucoup de choses dans le dollar déjà.
00:25:12Pour dire les choses, effectivement, il y a beaucoup de Trump, déjà, dans le dollar.
00:25:16D'accord avec ça, Benoît, sur les politiques monétaires.
00:25:20Alors, comment on y réfléchit, là, pour 2025,
00:25:24et en quoi ça va être important, peut-être, pour la course des marchés ?
00:25:28Est-ce que ça peut permettre, d'ailleurs, de prolonger un peu le mouvement
00:25:31qu'on observe sur les trois premières semaines,
00:25:33qui est plutôt celui d'une reprise de l'euro depuis quelques jours,
00:25:38et puis, j'ose pas dire le mot, d'une surperformance des actions européennes,
00:25:44ou en tout cas d'un rattrapage, d'une tenue des actions européennes,
00:25:49face à un grand aspirateur américain ?
00:25:52Déjà, un rattrapage, ça sera une bonne nouvelle.
00:25:54Un soignant réaliste.
00:25:55Mais non, c'est vrai que la BCE, à mon avis,
00:25:57joue plutôt finement sa partie, là, pour le moment,
00:25:59puisqu'elle est en train de se décorréler un peu de la politique de la Fed,
00:26:03là où, pendant la grande hausse des taux directeurs,
00:26:05elle courait un peu après.
00:26:07Il fallait surtout pas avoir d'effet d'inflation à porter.
00:26:10C'est moins le sujet, maintenant.
00:26:12On est, je dirais, sur un niveau d'inflation, on va dire, maîtrisé,
00:26:16une croissance poussive.
00:26:18Donc, baisser les taux directeurs de manière régulière,
00:26:20et bien le dire au marché,
00:26:22ça va apporter un petit peu de souffle à cette croissance en zone euro.
00:26:26La baisse de l'euro, évidemment, on n'en parle pas pour le moment,
00:26:30parce que c'est, en fait, une conséquence probablement plutôt favorable pour la BCE,
00:26:34parce que ça va amener un peu de croissance à importer.
00:26:37Mais aller dire aux Américains qu'on récupère un peu d'effet croissance,
00:26:40évidemment, politiquement, ça n'est pas explicable.
00:26:44Mais tout ça est plutôt, pour le moment, voulu et orchestré par la BCE.
00:26:52Ce n'est pas si inconfortable que ça, pour l'instant.
00:26:54Non, je pense que c'est parfaitement dans ce qu'elle veut obtenir,
00:26:58puisqu'il faut un peu regonfler cette croissance poussive en zone euro.
00:27:02Avec un gouvernement américain pro-croissance,
00:27:05essayons de capter par la devise,
00:27:08avec des entreprises européennes qui exportent,
00:27:10un peu de croissance, un peu d'inflation potentiellement,
00:27:13ce n'est pas si grave que ça.
00:27:14Donc, je pense que ça va apporter un petit souffle à la zone euro
00:27:17et aux entreprises exportatrices.
00:27:20Et peut-être ce rattrapage qu'on imagine.
00:27:23Alors attention, on parle de rattrapage pour le moment,
00:27:25parce qu'on a tellement souffert en relatif par rapport aux Etats-Unis l'année dernière
00:27:31qu'il faut être réaliste.
00:27:32Mais ce rattrapage, il est tout à fait possible.
00:27:34Elle a sa partition, elle peut jouer.
00:27:37Et on a beaucoup d'entreprises européennes
00:27:40qui vont pouvoir capter cette opportunité-là.
00:27:43Juste pour l'anecdote, l'investiture de Trump,
00:27:45on avait la famille Arnault bien positionnée derrière.
00:27:49Ce n'est pas un hasard.
00:27:50Un grand entrepreneur français, européen,
00:27:54le jour de l'investiture, ça peut interpeller.
00:27:57Mais il y a vraiment une logique de business derrière,
00:28:00bien comprise du gouvernement américain.
00:28:03Et c'est là que c'est intéressant de voir ce pragmatisme.
00:28:05On est là pour faire du business
00:28:08et on poussera chacun les avantages là où il faut.
00:28:12Et donc ça ne casse pas forcément tous les moteurs de croissance
00:28:18de certaines compagnies européennes dans cette organisation-là.
00:28:22Il y a même, avec l'idée d'être malin, à les capter des opportunités peut-être.
00:28:26Alors je ne dis pas qu'elles passent sous le radar,
00:28:28mais c'est vrai que dans le bruit ambiant autour de Trump,
00:28:32on a l'impression que tout est plié pour l'Europe, etc.
00:28:34Vous dites qu'il y a quand même des entreprises qui sont agiles,
00:28:37qui s'adaptent et qui peuvent s'adapter aussi bien
00:28:40à une configuration Trump aux Etats-Unis.
00:28:43Il y a des entreprises européennes qui ont des usines aux Etats-Unis,
00:28:46bien évidemment, les grandes entreprises européennes
00:28:48et les grandes entreprises du CAC 40.
00:28:51On sait tous que leur chiffre d'affaires n'est pas en France.
00:28:53Alors on a subi les conséquences et les désagréments
00:28:57des incertitudes politiques françaises,
00:29:00mais probablement de manière exagérée.
00:29:02Et on va probablement, à mon avis, revenir à la réalité des choses.
00:29:06Ces grandes entreprises françaises, elles sont dans le monde,
00:29:09mais elles sont aussi établies aux Etats-Unis pour la plupart.
00:29:12Et donc, elles ne seront peut-être pas forcément si handicapées que ça,
00:29:15pour certaines.
00:29:16Donc ça, effectivement, c'est toujours la difficulté.
00:29:18Il va falloir essayer de les détecter.
00:29:21Typiquement, le luxe, par exemple, au hasard, pourrait être un des gagnants.
00:29:27Et avec toujours ces allers-retours, ces incertitudes
00:29:30qu'il va falloir gérer au gré des annonces,
00:29:34et donc une génération de volatilité qu'il va falloir vivre avec.
00:29:39Ça, c'est une difficulté, c'est clair.
00:29:41Maintenant, on aura d'autres opportunités.
00:29:44On en a parlé très rapidement tout à l'heure,
00:29:46mais les marchés obligataires restent dans les tensions qu'on a vécues là,
00:29:51des points d'opportunité pour constituer un portefeuille en début d'année
00:29:56qui vont s'y consolider face à cet environnement volatil
00:29:59qu'on va devoir subir.
00:30:01Il va falloir jouer sur les deux tableaux.
00:30:03Des opportunités de performance sur les marchés obligataires à capter maintenant,
00:30:07et là, je dirais que ce n'est pas très compliqué à construire,
00:30:11pour ensuite essayer de voguer au gré de ces annonces,
00:30:14mais les marchés actions européennes ne seront pas forcément mis de côté.
00:30:19Ça veut dire sur les marchés obligataires que c'est difficile d'imaginer
00:30:23que des taulons souverains américains, par exemple,
00:30:26puissent déborder complètement les sommets qu'on a connus dans ce cycle,
00:30:30à savoir le seuil des 5 %, Benoît ?
00:30:33Oui, on a eu effectivement, et tout à l'heure je parlais de la pression de la Fed,
00:30:37mais on a eu aussi la pression des marchés obligataires aux Etats-Unis.
00:30:40Et ça, je pense que le message aussi est passé.
00:30:42Et donc, clairement, le gouvernement de France
00:30:47ne peut pas se permettre d'avoir un dérapage des taux.
00:30:49Ils en sont parfaitement conscients, donc ils feront aussi attention à ce sujet-là.
00:30:54Et donc là, on a, à court terme, des moments d'accroche assez intéressants
00:30:58sur lesquels on peut constituer des positions.
00:31:00Et dans un environnement...
00:31:02Alors, deux baisses des taux Fed modérées, on l'a dit,
00:31:06deux baisses des taux BCE plus réguliers,
00:31:08revenir sur ces marchés en début d'année est clairement une bonne stratégie.
00:31:13Oui, un invité m'a dit...
00:31:15Alors c'est vrai qu'on parle beaucoup de Trump et des marchés...
00:31:18Le Doe Jones, Trump, veut faire des marchés actions, son indicateur de performance.
00:31:22Alors c'est le Doe Jones, le S&P, les indices que vous suivez.
00:31:27Ce sera peut-être le Nasdaq dans ce nouveau mandat Trump 2.0,
00:31:31puisque toute la tech est derrière lui.
00:31:33La sphère crypto embrasse le retour de Trump à la Maison Blanche,
00:31:37peut-être qu'il changera d'indicateur boursier.
00:31:38Mais ce même invité m'a dit,
00:31:40le vrai indicateur de crédibilité de Trump, ce sera le marché obligataire
00:31:43et ce seront les taulons américains.
00:31:46Vous êtes d'accord avec l'idée qu'il y aura une attention portée particulière
00:31:51à ces taulons américains,
00:31:54que Trump ne peut pas s'affranchir complètement de cette contrainte et de cette réalité ?
00:31:59Oui, je pense que je suis d'accord avec ce constat.
00:32:03Après, quand on revient sur ce qui vient de se passer,
00:32:05sur le fait que les taulons soient remontés de manière assez significative,
00:32:10il y a eu deux types de commentaires.
00:32:13Certains avançaient que c'était la vigilance des marchés obligataires
00:32:18par rapport à des politiques budgétaires trop agressives,
00:32:21ou des politiques économiques qui aboutiraient à davantage d'inflation.
00:32:26Et d'autres considéraient qu'on avait quand même une amélioration
00:32:30du momentum économique, en particulier aux Etats-Unis,
00:32:32où le marché de l'emploi montrait de nouveau des signes de dynamisme certain.
00:32:39Donc, quand il y a deux grandes idées, on doit être entre les deux,
00:32:44même si on a du mal à continuer exactement
00:32:46quelle est la part de l'amélioration conjoncturelle
00:32:48et la part des craintes de moyen terme.
00:32:54C'est la première idée.
00:32:55Deuxième idée, ce que l'on a constaté,
00:32:57c'est tout de même une corrélation entre l'étau européen et l'étau américain,
00:33:02ce qui nous incite à penser, pour notre part,
00:33:04que la Banque Centrale Européenne doit la jouer moins finement
00:33:08et probablement être un peu plus agressive qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:33:13Il faut casser cette corrélation.
00:33:14En renforçant sa forward gainement et en indiquant très clairement
00:33:19qu'elle va baisser les taux et qu'elle va continuer à baisser les taux.
00:33:21Et pour notre part, on a un objectif de taux de dépôt à 1%
00:33:25d'ici au premier trimestre 2026, ce qui n'est pas pricey.
00:33:29Ah oui, non, ça, oui.
00:33:32Et ensuite, pour revenir à votre question initiale, à savoir…
00:33:38Mais 1%, ça veut dire qu'on se remet à lutter contre la déflation ?
00:33:41Non, 1% c'est…
00:33:43Mais c'est la réalité de la croissance européenne ?
00:33:45C'est la réalité du régime économique européen.
00:33:48Si on prend une mesure simple de la mesure des conditions financières européennes,
00:33:55à savoir le taux de dépôt de la Banque Centrale Européenne et l'inflation,
00:34:00aujourd'hui, on est à un taux d'intérêt réel positif.
00:34:03Si on regarde ce qui s'est passé sur les deux dernières décennies,
00:34:06on a vécu, en zone euro, un taux d'intérêt réel négatif.
00:34:10Pour quelles raisons, aujourd'hui, aurions-nous besoin de vivre en taux d'intérêt réel positif,
00:34:15alors que la croissance économique européenne est faible,
00:34:18alors que les besoins de financement des États sur tout un tas de problématiques,
00:34:23la défense, la transition énergétique, l'investissement dans les technologies
00:34:28pour rattraper le retard que nous avons et qui est immense par rapport aux États-Unis,
00:34:32justifierait donc de vivre avec ce taux d'intérêt réel positif.
00:34:37On ne voit pas de raison, et on est plutôt partisan,
00:34:40du fait que notre zone euro a encore besoin de taux d'intérêt réel négatif.
00:34:45Et donc la Banque Centrale Européenne se doit, selon nous, d'accélérer assez fortement.
00:34:50Pas juste une politique monétaire neutre, mais une politique monétaire supportive,
00:34:55accommodante, volontariste, en soutien de la croissance potentielle.
00:35:00Et ça serait bien que ça s'accompagne,
00:35:02tel que l'a laissé imaginer notre présidente de la Commission Européenne,
00:35:08que l'on ait également une politique très volontariste sur la croissance,
00:35:16qui embrasse en grande partie ce que Draghi a défendu
00:35:21dans son rapport au mois de septembre de l'année dernière.
00:35:23En attendant que toutes les barrières politiques soient levées
00:35:27pour accomplir cet exploit au niveau européen,
00:35:32qu'est-ce qui va faire la croissance de la zone euro cette année ?
00:35:35Est-ce qu'on a quand même des raisons d'être optimistes,
00:35:38mais de ne pas être si défestistes que ça,
00:35:41au moins sur le plan de la conjoncture, des soutiens et des moteurs
00:35:44qu'on pourrait avoir dans cette zone euro ?
00:35:46Ce n'est pas très facile.
00:35:49Sur le papier et dans les modèles, ce qui peut aider la croissance économique,
00:35:53c'est la consommation des ménages via le revenu disponible réel,
00:35:59puisqu'il y a moins d'inflation.
00:36:00C'est ce que tout le monde met dans ces modèles,
00:36:02ce qui permet d'afficher une croissance légèrement au-dessus de 1%.
00:36:07Honnêtement, on a un scénario un tout petit peu plus prudent.
00:36:10On est légèrement sous 1%, donc vous voyez, on n'est pas non plus dans des...
00:36:16Parce que malgré tout, les incertitudes politiques
00:36:21semblent de nature pouvoir continuer à peser sur l'activité.
00:36:25Quand je dis incertitudes politiques, c'est la France et l'Allemagne,
00:36:28c'est la confiance des consommateurs de la zone euro,
00:36:31c'est l'indice ZEW qu'on a eu ce matin en Allemagne.
00:36:35Ce sont les PMI que si on les compare aux PMI américains,
00:36:40on n'est pas du tout, on a l'impression qu'on n'est pas dans la même galaxie.
00:36:43Donc on a l'impression que le risque, c'est qu'il y ait plutôt des vents contraires
00:36:47qui se lèvent que des éléments favorables,
00:36:50au bémol qui a été souligné pour certaines entreprises,
00:36:54de profiter de cette croissance américaine,
00:36:57au bémol des dernières déclarations d'Ursula von der Leyen,
00:37:01qui a dit qu'il ne faut pas collaborer avec Trump, mais qu'on travaille ensemble.
00:37:05Ça aussi, ça peut être différent, mais c'est vrai que...
00:37:09C'était le message porté par Christine Lagarde aussi.
00:37:11C'est la stratégie du carnet de chèques, il n'y a pas le choix.
00:37:14Les rétorsions commerciales, ça mène nulle part,
00:37:17et nous, l'Europe surtout, ça nous emmène dans le mur,
00:37:19donc il faut négocier.
00:37:22Mais négocier, ça ne veut pas dire se plier.
00:37:25Non, il faut effectivement dialoguer.
00:37:28Ça, c'est une grosse différence avec le premier mandat de Donald Trump,
00:37:32puisque personne ne l'avait vu élu et personne ne le connaissait vraiment.
00:37:35Là, les gens ont appris à fonctionner avec son mode de fonctionnement.
00:37:41Donc honnêtement, être très optimiste sur la zone euro, c'est compliqué en ce moment.
00:37:46Mais ne pas être plus négatif.
00:37:48Alors pourquoi être plus négatif ?
00:37:49Je ne sais pas, ce n'est pas la peine.
00:37:52Quelque chose qui vient d'être dit, c'est que c'est vrai que si la BCE
00:37:56entame un assouplissement agressif de sa politique monétaire,
00:38:00ça, ça peut jouer sur la confiance des agents économiques.
00:38:03On l'avait vu au printemps dernier.
00:38:04C'est un game changer.
00:38:05En tout cas, on avait l'impression que ça allait l'être au printemps dernier.
00:38:09Toutes les enquêtes étaient bien orientées,
00:38:10les entreprises disaient qu'on attend les baisses de taux de la BCE, etc.
00:38:14Là, c'est vrai que c'est toujours présent,
00:38:16mais peut-être moins dans le calendrier immédiat des entreprises,
00:38:21et ça peut revenir si c'est accompagné.
00:38:24On parlait de forward guidance, d'indication sur la politique monétaire future.
00:38:28Si cette indication est claire,
00:38:31et qu'on ne se perd pas entre combats entre Colombe et Faucon,
00:38:34ça peut améliorer les choses.
00:38:36On n'en est pas encore là.
00:38:37On est plutôt encore dans une logique meeting par meeting.
00:38:40Il faut que les données démontrent qu'on peut continuer, etc.
00:38:43Tout le monde n'a en tête que 2%.
00:38:45C'est un objectif qui est assez consensuel désormais,
00:38:49mais de 2% à 1%, si je suis la prévision de l'OECD.
00:38:53Il y a quelques marches encore derrière à franchir.
00:38:56En matière d'investissement, Benoît,
00:38:59vous évoquiez les opportunités qu'on pouvait regarder sur le marché européen.
00:39:03Avant peut-être d'y revenir, comment on traite le marché américain ?
00:39:09C'est un marché qui reste un marché de momentum,
00:39:11donc j'imagine que c'est compliqué de ne pas y être ou de se mettre contre.
00:39:15En même temps, tout le monde regarde la valo, la chèreté du marché américain, etc.
00:39:20Ça reste un marché directeur sur lequel il faut être présent, c'est clair.
00:39:24Il y a toujours ce problème de concentration.
00:39:26On dit tout à l'heure que la tech est très favorisée par Trump.
00:39:32Il faudra quand même voir, ce n'est pas si simple que ça.
00:39:35Entre ces géants de la tech, l'entente n'est pas si cordiale que ça.
00:39:38Donc ce n'est pas forcément si simple que ça, on va regarder.
00:39:44Le sort boursier de ces entreprises peut être à un moment distinct du sort politique de ces entreprises ?
00:39:50Complètement, je pense qu'il serait bienvenu d'avoir un peu plus de diversification dans ces grands performeurs américains.
00:39:59Peut-être que ça arrivera à un moment donné dans l'année.
00:40:02Il ne faut pas abandonner cette idée ?
00:40:04Il ne faut pas l'abandonner parce qu'il y a quand même un vrai risque sur ce marché américain d'être hyper concentré.
00:40:10On ne peut pas être absent, mais c'est toujours pareil dans ces marchés haussiers.
00:40:12C'est que de marchés haussières à un moment donné.
00:40:15Il faut toujours être présent en tant que gérant, mais en même temps commencer à diversifier parce que le coup suivant peut être assez douloureux.
00:40:22Donc voilà, ça, il faut le garder dans l'esprit.
00:40:26Sur le marché européen, on le disait tout à l'heure, on a des choses, des cartes à jouer à abattre.
00:40:32Et puis le moteur de la baisse des taux, on l'a dit, il est là.
00:40:36Je pense que l'ABC n'a peut-être pas intérêt à trop se déclarer tout de suite parce que si je déclare trop vite ce que je vais faire,
00:40:42l'euro baisse trop vite et j'aurai peut-être des tarifs douaniers qui vont monter plusieurs fois en compensation.
00:40:48Donc, il y a un chemin, mais il y a les marges de manœuvre.
00:40:51On est d'accord, il y a les vraies marges de manœuvre pour soutenir cette croissance, même si elle reste possible.
00:40:56Donc, on est plutôt favorable au marché actions globalement avec cette volatilité des annonces.
00:41:04Et donc, cette protection des marchés obligataires qui va être très intéressante, mais comme en 2024 en fait, elle va jouer son jeu.
00:41:13Le portage sur le crédit est encore suffisant parce que c'est vrai que les spreads sont tellement serrés
00:41:17qu'on se demande comment on pourrait encore aller plus loin après 2024-2023,
00:41:24qui ont été des années exceptionnelles pour le crédit à travers la compression des spreads.
00:41:29Là, le portage reste quand même largement suffisant pour que ce soit une classe d'actifs socle.
00:41:34On crée des portesfeuilles investment grade avec une dose de yield à des échéances moyennes à 3-4% sans aucun problème
00:41:43dans un contexte de baisse des taux directeurs.
00:41:45Je pense que c'est vraiment intéressant et ça fera un très beau support.
00:41:48Donc, ça, il faut le jouer, bien sûr.
00:41:50Et un livret A qui passe à 2,40 ou 2,50, autour ?
00:41:562,40, je crois.
00:41:57Oui, il me semble que c'est 2,40.
00:41:59Ça ne change pas grand-chose.
00:42:01Olivier, sur la logique d'investissement,
00:42:03quels sont les facteurs qui vont, pour vous, faire la dynamique des marchés ?
00:42:07Entre les facteurs de style, facteur de taille, grande capi versus capi intermédiaire ou petite,
00:42:15facteur momentum, facteur value.
00:42:18Est-ce que ça peut tourner un peu ou est-ce qu'on reste sur des choses très momentum et large ?
00:42:23Large cap, comme on l'a vu en 2024 ?
00:42:26Je pense que qu'est-ce qui peut remettre en cause la dynamique qu'on a eue en 2024 ?
00:42:33Il est difficile d'entrevoir aujourd'hui des facteurs qui balairaient ce qu'on a vécu en 2024
00:42:42au profit d'autre chose.
00:42:45Sur le marché américain, on a une domination technologique,
00:42:50une domination financière, une domination politique
00:42:53qui plaident pour que les actions américaines restent largement bien pondérées dans les portefeuilles
00:43:02malgré la problématique de la cherté de ces marchés américains.
00:43:07Mais cette problématique de la cherté, d'une part, on sait que la valorisation n'est pas un bon facteur
00:43:13pour décider de son allocation tactique.
00:43:16Et puis d'autre part, ce qui corrobore le premier argument,
00:43:18c'est que ça fait plusieurs trimestres que les actions américaines sont chères.
00:43:24Ensuite, quand on regarde les actions européennes, effectivement, ça surperforme au début de l'année.
00:43:31Sur trois semaines.
00:43:33Un peu plus de trois semaines.
00:43:35Un peu plus.
00:43:37Et donc ça suscite de nouveau un peu d'intérêt.
00:43:40Et sur ces actifs européens, ce qui nous semble nécessaire pour avoir une surperformance
00:43:48que je vais qualifier de durable,
00:43:50c'est d'avoir des signes de stabilisation de l'économie européenne de plus en plus tangible,
00:43:57une confirmation de la stabilisation de l'économie chinoise,
00:44:01une politique économique plus agressive du côté de la Banque Centrale Européenne
00:44:07et du côté de l'Allemagne.
00:44:09Et pour avoir quelque chose de plus structurant,
00:44:12il faudrait une diminution de ce que je vais qualifier abusivement
00:44:16de risques systémiques que l'on a sur la zone euro,
00:44:19avec d'une part le risque géopolitique et donc le conflit russo-ukrainien,
00:44:23et d'autre part cette lente agonie européenne qui pèse structurellement sur les actifs européens.
00:44:31Quand vous regardez cette liste, vous avez les conditions pour la surperformance durable en 2025
00:44:39et pour les cinq prochaines années.
00:44:41Bon, et puis pour plus de détails, renvoyons aux 400 pages du rapport Draghi quoi !
00:44:45Exactement !
00:44:47Bon, merci à vous trois, merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir,
00:44:51Olivier Ringard, Neuflis OBC, Benoît Vesco, Dolibac Asset Management
00:44:54et Nathalie Benatia, BNP Paribas Asset Management.
00:45:08Le dernier quart d'heure de Smart Bourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique,
00:45:10le thème ce soir, c'est celui de la stratégie 2025 pour naviguer dans les marchés globaux,
00:45:16et c'est Alain Bocopza qui est à mes côtés en plateau,
00:45:18le responsable monde de la stratégie d'allocation d'actifs de Société Générale, CIB.
00:45:22Alain, bonsoir, bienvenue.
00:45:24Merci beaucoup d'être avec nous, ravi de vous retrouver.
00:45:26Pour évoquer les enjeux 2025, comment on résonne en matière de construction de portefeuille,
00:45:31de construction d'allocations globales d'actifs pour cette année 2025,
00:45:36vous avez identifié, vous et vos équipes,
00:45:39quatre nouveaux chapitres dans cette histoire 2025
00:45:42qui sont autant de potentiels game changers,
00:45:46ou en tout cas des événements ou des logiques
00:45:49qui pourraient modifier profondément la course ou les dynamiques de marché
00:45:53qu'on observe et qu'on a pu observer à travers l'année 2024.
00:45:56Par exemple, Alain, j'imagine qu'un des chapitres au moins,
00:46:00et peut-être même le premier, est consacré à l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
00:46:04Est-ce que ça pourrait changer de la conduite de la politique aux Etats-Unis ?
00:46:12Bien évidemment, la réponse est oui.
00:46:14Maintenant, on ne va pas jouer l'arrivée de Donald Trump deux fois.
00:46:18Fin septembre, les marchés ont pris un pari sur les actions américaines,
00:46:23sur le dollar américain qui a bien monté depuis.
00:46:25On ne va pas le faire deux fois.
00:46:27Il est là, il a été investi hier.
00:46:29A partir de maintenant,
00:46:31on va essayer de sortir des suppositions qui étaient échangées via les réseaux sociaux.
00:46:37Tout son casting, son équipe est connue.
00:46:40Maintenant, ça arrive.
00:46:42C'est l'exécution du programme.
00:46:44Il va y avoir certaines mesures qui ont été débattues,
00:46:46qui seront implémentées ou pas.
00:46:48D'autres qui vont l'être.
00:46:50Avec un horizon temporel qui sera ce qu'il sera.
00:46:52Le travail qui doit être fait par les marchés aujourd'hui, par nous tous,
00:46:54c'est de connect the dots.
00:46:58C'est-à-dire d'imaginer le déroulé.
00:47:01Il y a eu un discours hier qui était très sociétal.
00:47:03Ce n'est pas nécessairement un discours
00:47:05qui a beaucoup d'impact sur les cours de bourse.
00:47:07Et maintenant,
00:47:09on va s'ouvrir une séquence
00:47:11qui va être sur la politique commerciale,
00:47:13dans les tarifs,
00:47:15qui va être sur le vote nécessaire
00:47:17au Congrès
00:47:19sur le maintien des niveaux très bas
00:47:21d'imposition des entreprises, à 21%.
00:47:23Ça coûte 4 300 milliards sur 10 ans.
00:47:25C'est un vote très très lourd au Congrès.
00:47:27Il n'est pas du tout évident qu'ils l'obtiennent
00:47:29sans lobbying intense.
00:47:31Paycent a déjà commencé.
00:47:33Il va y avoir d'autres mesures
00:47:35sur l'arrêt violent
00:47:37de la décarbonation de l'économie
00:47:39et drill, baby drill.
00:47:41Donc ça, c'est clairement pas très positif
00:47:43sur le prix du baril.
00:47:45Il y a différents chapitres.
00:47:47Et semble-t-il, sur le premier chapitre
00:47:49qui est de loin le plus important,
00:47:51à mon avis, pour le pricing de marché,
00:47:53global, pour les Etats-Unis, pour le reste du monde,
00:47:55qui est la politique commerciale
00:47:57et la politique de tarifs,
00:47:59les dernières indications qui restent à confirmer
00:48:01sont l'exécution progressive
00:48:03des tarifs utilisés comme
00:48:05argument de négociation.
00:48:07Je n'ai pas dit de marchand de tapis,
00:48:09mais je te mets des tarifs à X%.
00:48:11Éventuellement,
00:48:13si tu me donnes en échange ceux-ci, je ne te les mets pas.
00:48:15Et donc, il va y avoir
00:48:17des relations bilatérales.
00:48:19Toute l'organisation du commerce mondial est multilatérale
00:48:21depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:48:23Et il attaque en bilatéral.
00:48:25Donc là, on a écouté sur le Mexique,
00:48:27sur le Canada.
00:48:29On n'a pas écouté grand-chose contre la Chine
00:48:31à l'exception d'un chiffre de 60%.
00:48:33Il n'y a aucun détail sur l'exécution.
00:48:35C'est ça que vont vivre les marchés.
00:48:37Et s'il y avait une variable
00:48:39sur laquelle j'essaierais
00:48:41de faire la synthèse pour les progrès des marchés,
00:48:43c'est qu'il y a
00:48:45beaucoup d'anticipation très consensuelle
00:48:47comme quoi les politiques de M. Trump
00:48:49seraient inflationnistes pour les Etats-Unis.
00:48:51Je mets le joker
00:48:53en disant qu'il a fait toute sa campagne électorale
00:48:55à agresser
00:48:57le camp adverse des démocrates
00:48:59en disant
00:49:01vous avez raté un cycle d'inflation,
00:49:03le peuple américain a souffert d'un cycle d'inflation.
00:49:05Je trouverais ça pour le moins
00:49:07irraisonné,
00:49:09irrationnel
00:49:11que de mener une politique qui soit inflationniste
00:49:13compte tenu de la campagne qu'il a faite
00:49:15et quel brio dans cette campagne.
00:49:17Ça ne correspondrait pas à l'animal politique
00:49:19extraordinaire qu'est Trump.
00:49:21Donc s'il devait y avoir
00:49:23certaines mesures inflationnistes, il se peut
00:49:25qu'il y en ait d'autres dont le drill, baby drill,
00:49:27c'est-à-dire de provoquer
00:49:29à partir des 80 dollars qu'on a aujourd'hui
00:49:31une baisse du prix du baril de façon à
00:49:33générer au total
00:49:35des régimes d'inflation qui resteraient raisonnables.
00:49:37Mais pour comprendre la manière dont les marchés
00:49:39pourraient fonctionner au regard de ce qui
00:49:41a déjà été intégré de Trump
00:49:43comme vous le disiez depuis septembre
00:49:45avant même la victoire officielle
00:49:47de Trump à l'élection présidentielle
00:49:49à travers le dollar par exemple
00:49:51ou les marchés obligataires, Trump va plutôt
00:49:53délivrer ou est-ce qu'il va
00:49:55décevoir à un moment ce qui a été intégré ?
00:49:57Je pense
00:49:59qu'à ce stade
00:50:01sur quelques-unes des très grandes
00:50:03mesures, on a évoqué
00:50:05une entrée progressive
00:50:07d'une nouvelle
00:50:09politique commerciale
00:50:11on a évoqué la
00:50:13reconduction des niveaux d'imposition
00:50:15très faibles sur dix ans
00:50:17ça, ça peut être voté
00:50:19pour autant que
00:50:21il y ait, donc ça coûte très cher
00:50:23la pérennisation des niveaux d'imposition
00:50:25très bas des entreprises
00:50:27on a évoqué un chiffre supérieur à 4000 milliards
00:50:29de dollars sur les dix prochaines années
00:50:31ça peut être en matière de
00:50:33déficit budgétaire
00:50:35partiellement compensé
00:50:37par le
00:50:39DOJ, c'est-à-dire le cost-cutting
00:50:41qu'ils veulent faire
00:50:43les coupes dans les administrations
00:50:45dans les hautes autorités
00:50:47sectorielles par-ci par-là qui coûtent cher
00:50:49en matière des réglementations
00:50:51la réglementation, il faut des troupes pour l'animer
00:50:53donc on n'a aucune idée
00:50:55à ce stade
00:50:57on connaît le casting avec monsieur Musk
00:50:59on ne connaît pas du tout
00:51:01le contenant, il n'y a pas une demi-mesure
00:51:03qu'on connaît pour l'instant
00:51:05donc il va y avoir dans les
00:51:07semaines qui viennent
00:51:09le fait qu'ils prennent son temps est plutôt de bonne augure
00:51:11sur la qualité de l'ensemble
00:51:13de la politique économique avec cette fois-ci
00:51:15une administration américaine
00:51:17qui est dans son camp, qui est préparée
00:51:19pour un certain nombre de mesures
00:51:21qui seront annoncées
00:51:23à ce jour, la progressivité
00:51:25ou le brutal, c'est un peu
00:51:27un des enjeux
00:51:29semble-t-il sur les mesures économiques phares
00:51:31qui
00:51:33impactent sur les actifs
00:51:35que ce soit la monnaie, le dollar
00:51:37les taux d'intérêt obligataire et le taux
00:51:39de financement d'un état très endetté
00:51:41et ou les marchés d'action
00:51:43semble-t-il vouloir avancer progressivement
00:51:45c'est plutôt de bonne augure
00:51:47à ce stade, c'est très tôt
00:51:49c'est très tôt
00:51:51on découvre sa gouvernance au fur et à mesure
00:51:53qu'elle se déroule
00:51:55et les premières décisions
00:51:57sur ce qui va bouger, donc les régimes
00:51:59de volatilité
00:52:01semble-t-il, il avance
00:52:03pour l'instant avec précaution
00:52:05concernant l'Europe, est-ce qu'il est
00:52:07possible de bâtir un scénario
00:52:09et une stratégie d'investissement
00:52:11autre qu'un
00:52:13scénario prudent voire négatif
00:52:17qui est-ce
00:52:19qui l'impression a un peu le consensus
00:52:21toujours autour de l'Europe
00:52:23c'est médiocre
00:52:25ça ne va pas aller mieux
00:52:27il y a déjà
00:52:29un premier
00:52:31constat qu'on peut faire
00:52:33qui consiste à dire que si
00:52:35je vous avais dit, deuxième année
00:52:37consécutive de récession
00:52:39en Allemagne
00:52:41fragilisation politique
00:52:43de certains très grands pays d'Europe
00:52:45qui peut comprendre aussi le Royaume-Uni
00:52:47mais pas que
00:52:51avec un taux de croissance
00:52:53largement en dessous de 1
00:52:55quand les Etats-Unis sont proches de 3
00:52:57et que je vous avais dit
00:52:59en début 2024, les actions européennes
00:53:01feront ce qu'elles ont fait
00:53:03c'est-à-dire un nombre supérieur à 2 chiffres
00:53:05vous m'auriez rigolé au nez
00:53:07donc on se plaint
00:53:09en comparaison de ce qu'ont fait les Etats-Unis
00:53:11c'est pour les épargnants
00:53:13que ce soit des particuliers
00:53:15que ce soit pour des institutionnels
00:53:17des taux de rendement plus dividendes
00:53:19qui sont très significatifs
00:53:21si vous faisiez ça tous les ans dans les 10 prochaines années
00:53:23ça fait des taux de rendement annualisés
00:53:25qui sont exceptionnellement élevés
00:53:27donc arrêtons de nous tirer une balle dans la tête
00:53:29c'est surtout la sous-performance des actions européennes
00:53:31par rapport à l'exceptionalisme des actions américaines
00:53:33plus la variation du dollar
00:53:35c'est ça qui nous frustre
00:53:37c'est pas en tant que tel, compte tenu des conditions
00:53:39économico-politiques
00:53:41quelque chose, heureusement évidemment
00:53:43qu'on a eu la Banque Centrale avec nous
00:53:45la Banque Centrale Européenne et aussi la Réserve Fédérale
00:53:47qui ont enclenché un rythme d'assouplissement
00:53:49qui n'est pas terminé, ça ça a aidé
00:53:51mais au total
00:53:53c'est pas comme si on assistait
00:53:55à un désastre de la performance
00:53:57des marchés d'action, c'est mon premier point
00:53:59deuxièmement, il est évident
00:54:01tout le monde le dit, tout le monde le calcule
00:54:03les actifs européens
00:54:05que ce soit l'euro lui-même
00:54:07ou que ce soit
00:54:09les actions européennes
00:54:11sont vraiment pas chères
00:54:13j'ai pas dit brader mais je le pense
00:54:15et quand on fait
00:54:17de la finance comportementale
00:54:19et quand on observe
00:54:21par le biais d'évaluation
00:54:23un actif, la sous-évaluation
00:54:25d'un actif n'est jamais suffisante
00:54:27pour allouer
00:54:29il faut un déclencheur
00:54:31un trigger on dirait en anglais
00:54:33l'un sans l'autre
00:54:35ne suffit pas
00:54:37ça fait plusieurs années que les actions européennes
00:54:39sont pas très chères, elles montent
00:54:41moins vite que les actions américaines
00:54:43pour que l'écart change
00:54:45il faut un trigger
00:54:47et idem pour l'exceptionnalisme
00:54:49de la performance des actifs américains
00:54:51entre le dollar et les actions américaines
00:54:53il faut un trigger, ça peut être la déception
00:54:55des profits des Magnificent Seven
00:54:57il y a un discours du Président Trump
00:54:59qui dit pour la compétitivité
00:55:01il me faut un dollar baissier
00:55:03on verra pas le dollar monter
00:55:05il faut des triggers
00:55:07c'est ce qu'on va fouiller
00:55:09on est value, c'est pas cher
00:55:11dans les triggers
00:55:13il y a le soutien
00:55:15de la Banque Centrale Européenne
00:55:17il est bien installé, elle va continuer
00:55:19sans être nécessairement
00:55:21aussi agressive que certaines anticipations
00:55:23de marché veulent bien le dire
00:55:25mais elle est là pour donner un soutien
00:55:27ça va aider au marché obligataire
00:55:29pour maintenir des taux de financement
00:55:31courts et longs qui soient raisonnablement
00:55:33bas, ça va aider le marché immobilier
00:55:35ça va aider la confiance, il y a tout un écosystème
00:55:37au niveau du régime de taux
00:55:39de vertueux
00:55:41qui est progressif mais qui a des vertus
00:55:43sur la remise en place
00:55:45du crédit bancaire vis-à-vis du marché
00:55:47immobilier qui est en train de se produire
00:55:49il y a un effet vertueux sur l'effet confiance
00:55:51qui est là
00:55:53ça c'est un premier point
00:55:55Deuxièmement, on a une élection
00:55:57en Allemagne le 23 février prochain
00:55:59qui est
00:56:01sujette à beaucoup de débats
00:56:03sur les conséquences de cette élection
00:56:05et au-delà de la quasi-certitude
00:56:07de la fragmentation
00:56:09du Bundestag, donc du Parlement allemand
00:56:11en même titre qu'on a une fragmentation en France
00:56:13il y a un autre débat qui est extrêmement important
00:56:15qui est la tenue de la politique
00:56:17économique de l'Allemagne
00:56:19qui connaît une accumulation
00:56:21de défaites
00:56:23et de problèmes
00:56:25qui ne sont pas que conjoncturelles
00:56:27avec une nécessaire remise en cause
00:56:29de ce qu'on appelle la règle d'or
00:56:31c'est-à-dire dans la constitution allemande
00:56:33l'interdiction de faire des déficits
00:56:35donc là c'est ce qui est en jeu dans cette élection
00:56:37parmi les grands facteurs
00:56:39une Allemagne qui pourrait utiliser
00:56:41ces excédents qui sont gigantesques
00:56:43entre 5 et 6% du PIB
00:56:45à des fins non pas de remboursement de la dette
00:56:47comme ils l'ont fait depuis 15 ans
00:56:49mais à des fins d'investissement
00:56:51de croire en eux pour le futur
00:56:53et d'entraîner l'Europe et le reste de l'Europe
00:56:55dans un cercle vertueux
00:56:57d'investissement, d'innovation
00:56:59et de compétitivité
00:57:01Et ça c'est possible d'ores et déjà
00:57:03à l'issue de ces élections fédérales
00:57:05avancées
00:57:07je passe le temps qu'il pourrait
00:57:09se dérouler pour la formation
00:57:11d'une coalition mais vous dites
00:57:13ce que vous décrivez là
00:57:15changement de modèle allemand
00:57:17c'est possible à l'issue de ces élections
00:57:19C'est l'enjeu de l'élection allemande
00:57:21pour nous sur les marchés
00:57:23sincèrement s'il va y avoir une coalition
00:57:25le système politique allemand est fondé
00:57:27sur les coalitions, aucun parti
00:57:29ne peut gouverner tout seul
00:57:31comme on dit à l'IFO des coalitions
00:57:33Mais est-ce qu'on aménage ou est-ce qu'on va
00:57:35plus loin que ça ? Est-ce qu'on donne un peu
00:57:37de flexibilité ou est-ce qu'on...
00:57:39La constitution ne permet pas
00:57:41de souplesse et c'est là l'enjeu
00:57:43de la règle d'or qui a été votée en 2009
00:57:45qui a été mise en exécution
00:57:47pour la première fois en 2011, ça fait donc
00:57:49presque 15 ans maintenant
00:57:51que la direction de l'Allemagne n'est que
00:57:53l'utilisation des excédents externes
00:57:55à des fins de remboursement de la dette
00:57:57à un moment où ils ont les centaines
00:57:59de milliards d'euros nécessaires
00:58:01d'investissement dans la défense
00:58:03l'énergie, le digital
00:58:05l'innovation et la restructuration
00:58:07de leur industrie notamment automobile
00:58:09Il y a du boulot et ça va coûter cher
00:58:11et pour ça il y a besoin d'aide publique
00:58:13Donc là il y a un gros consensus
00:58:15qui est en train de se dessiner en Allemagne
00:58:17à la vitesse avec laquelle
00:58:19ils vont y aller, c'est le fameux trigger
00:58:21l'effet signal qui peut venir
00:58:23autour de l'élection, ce n'est pas nécessairement
00:58:25le jour de l'élection mais sur l'inflexion
00:58:27de politiques économiques à terme
00:58:29et d'entraîner ainsi le reste
00:58:31de l'Europe dans un modèle
00:58:33économique qui soit différent
00:58:35Deuxièmement, dans les triggers
00:58:37et là on a une impulsion
00:58:39de part de la nouvelle administration
00:58:41américaine qui ressemble
00:58:43étrangement à l'impulsion
00:58:45qu'on a connue au début des années 80
00:58:47avec Ronald Reagan, qui est une
00:58:49impulsion de déréglementation
00:58:51c'est pas du cost-cutting, c'est de la déréglementation
00:58:53qui dit son nom
00:58:55et qui peut donner un boost
00:58:57en matière de compétitivité et de rentabilité
00:58:59très important et c'est un des enjeux
00:59:01de la politique européenne, il n'y a pas qu'en Allemagne
00:59:03Est-ce qu'on va décider d'arrêter
00:59:05de continuer à tout réglementer
00:59:07ce qui est bien en matière de précaution
00:59:09et mauvais en matière de croissance ?
00:59:11Il faut réallouer sur l'Europe, on est au bout Alain
00:59:13je le précise, mais tout ce que vous dites là
00:59:15ça veut dire qu'on a déjà quand même
00:59:17un niveau de confiance suffisant pour
00:59:19se dire qu'il est temps peut-être de réallouer
00:59:21sur l'Europe ? En tout cas
00:59:23dans l'exercice 2025
00:59:25ce qu'on peut constater c'est que personne
00:59:27ne paye pour voir en Europe. Autant aux
00:59:29Etats-Unis le marché il a monté avant
00:59:31l'élection. On fait crédit aux Etats-Unis
00:59:33en disant le dollar
00:59:35et les actions américaines ont monté avant
00:59:37l'élection de Trump, le marché a joué cette élection
00:59:39et cette victoire qui est
00:59:41étonnante à bien des égards
00:59:43en Europe on ne paye pas pour voir
00:59:45donc il faut des faits
00:59:47il faut des faits sur éventuellement la fin
00:59:49de la guerre en Ukraine, il faut des faits sur
00:59:51la fin de la règle d'or, il faut des faits sur un
00:59:53engagement sur moins de réglementation
00:59:55ces trois facteurs peuvent
00:59:57enclencher un cycle plus vertueux
00:59:59sur les actifs européens. Bon bah prochain rendez-vous
01:00:01dans un mois, le 23 février, ça va
01:00:03vite venir, c'est donc l'élection
01:00:05la nouvelle élection la plus importante du monde
01:00:07les élections fédérales en Allemagne. Merci beaucoup Alain
01:00:09Alain Bokobzar, responsable de la stratégie d'allocation
01:00:11d'actifs de Société Générale CIB

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