Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur l'échec du gouvernement Barnier, qui pourrait faire l'objet d'une motion de censure, et d'une possible nouvelle dissolution, envisageable à partir du 9 juin 2025.
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00:00Je crois que nous avons retrouvé, Fabrice Laffitte, le son de M. Chenu,
00:08la machine l'avait égaré, disiez-vous tout à l'heure.
00:11Le Président de la République devrait tirer les conséquences.
00:14Donc il doit partir ?
00:15C'est-à-dire qu'à un moment, si la situation est bloquée,
00:17et qu'il n'y a que la possibilité en démissionnant de débloquer cette situation,
00:21il faut que le Président en tire les conséquences.
00:23Moi je crois que c'est ça aussi être un homme d'État,
00:25c'est considérer un moment que son pays ne peut pas avancer,
00:27du fait d'ailleurs de sa propre responsabilité à Emmanuel Macron,
00:30et d'en tirer les conséquences.
00:32On verra ce qu'il fera.
00:33Bon, je crois qu'on essaiera de joindre Jean-François Copé.
00:36Je ne sais pas s'il est déjà là d'ailleurs, M. Copé, M. Tessier.
00:39Il est déjà là, M. Copé ?
00:40Il est en ligne !
00:41Ah ben il est en ligne ! M. Copé, bonjour !
00:43Bonjour !
00:44Le maire de Meaux, avec beaucoup de succès, il faut le dire,
00:47parce que Meaux est une ville particulièrement réussie depuis que vous êtes le maire.
00:52Et j'attends que vous veniez faire un reportage sur la tranchée
00:55du musée de la Grande Guerre que Michel Barnier a inauguré
00:58et qui passionne le public.
01:00Bon, alors j'ai dit des choses gentilles,
01:01et je vais peut-être dire des choses qui le sont moins.
01:03J'ai été surpris qu'un homme comme vous,
01:05de haute stature quand même politique,
01:08qui a été au gouvernement plusieurs fois,
01:10demandiez la démission d'Emmanuel Macron.
01:14J'ai dit tout à l'heure, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose,
01:16même pour la démocratie,
01:18de pousser celui qui a été élu, qui a la légitimité du peuple,
01:22qui peut d'ailleurs finalement continuer de rester à l'Elysée.
01:27Le problème c'est plus l'Assemblée Nationale,
01:29où il n'y a pas de majorité qu'Emmanuel Macron.
01:31Donc s'il dissout dans six mois, les choses peuvent changer.
01:34Et ça m'a étonné que vous, précisément, demandiez cela.
01:39Et donc on s'est dit, on va vous appeler.
01:42Mais d'abord je suis très content que vous ayez ce réflexe de m'appeler,
01:45parce qu'il y a plein de fois où vous dites des trucs
01:47où on ne peut pas préciser les choses.
01:50Et deuxièmement, je vous retrouve tel que vous êtes, cher Pascal,
01:53et c'est comme ça que les Français vous aiment,
01:55à la fois enthousiastes et imprécis.
01:58Puisque j'ai quelques instants, je vais bien préciser les choses.
02:02Et à l'occasion, si vous avez la possibilité de revoir l'interview que j'ai faite sur BFM,
02:06bien que ce soit une chaîne concurrente, vous aurez tous les éléments.
02:09Il est évidemment hors de question de parler d'une démission d'Emmanuel Macron maintenant.
02:13Ça n'a aucun sens.
02:15Parce qu'en réalité, on ne peut pas dissoudre avant le 9 juin.
02:17En revanche, je pense qu'on ne pourra pas tenir comme ça jusqu'en 2027.
02:22C'est impossible.
02:23Et je pense deuxièmement que si Emmanuel Macron reste au pouvoir
02:27et dissout à nouveau à partir du 9 juin prochain,
02:30il y a un risque que comme le rejet est sur lui,
02:33les Français renvoient la même Assemblée ingouvernable.
02:36Et dans ce cas, là, il est obligé de partir,
02:38parce que ce serait un désaveu une deuxième fois.
02:40Et sauf que comme derrière, c'est une présidentielle anticipée,
02:43sans pouvoir dissoudre à nouveau pendant un an,
02:45là, la France est totalement paralysée.
02:47Donc la seule solution dans ce contexte,
02:49la seule, est que sa démission soit finalement la solution
02:54au problème qu'il a posé avec cette dissolution.
02:56Non pas maintenant, évidemment,
02:57mais grosso modo à partir du mois de février-mars.
03:01Pourquoi ?
03:02Parce que comme le délai quand il y a une présidentielle anticipée,
03:04c'est 50 jours.
03:05On l'a connu avec la mort de M. Pompidou.
03:0750 jours à partir du mois de février-mars,
03:09ça nous amène peu ou prou vers la fin mai début juin.
03:12Donc un nouveau président est élu.
03:14Et à ce moment-là, il est élu en connaissance de cause par les Français.
03:17C'est une vraie clarification.
03:19En clair, s'ils veulent Mme Le Pen, ils auront Mme Le Pen.
03:21S'ils veulent M. Mélenchon, ils auront M. Mélenchon.
03:23S'ils veulent un responsable de la droite de gouvernement,
03:25ils auront un responsable de la droite du gouvernement.
03:27Et à ce moment-là, une nouvelle dissolution est possible.
03:29On remet les choses dans le bon ordre,
03:31et on repart à ce moment-là de l'avant,
03:33plutôt que de traîner dans cette situation épouvantable jusqu'en 2027,
03:37ce qui, en fait, va générer forcément une crise financière,
03:41une crise sociale très violente.
03:43C'est ça le raisonnement.
03:44Et honnêtement, Pascal, si vous acceptez de rentrer dans ce raisonnement,
03:47vous voyez que c'est bien au niveau de la présidence de la République
03:50que le problème va se poser.
03:51Bon, écoutez, il y a beaucoup d'équations que je trouve à beaucoup d'inconnus,
03:54parce que vous préjugez que l'élection législative renverrait la même chambre.
04:00Mais je dis qu'on ne peut pas prendre le risque.
04:02Je dis juste qu'on ne peut pas prendre le risque.
04:04C'est ça mon point.
04:05Parce que la situation, en réalité, de tension à l'égard du président de la République
04:08est tellement forte que ce serait une folie de prendre à nouveau le risque
04:13d'une dissolution qui pourrait conduire les Français
04:15à amener une assemblée aussi morcelée qu'aujourd'hui.
04:18Ce qui est certain, c'est que l'esprit des institutions,
04:21et de Gaulle avait appliqué à chaque fois l'esprit des institutions,
04:24c'était sans doute de démissionner quand t'es désavoué.
04:27Nous sommes d'accord là-dessus.
04:28Vous voyez que vous êtes en train de vous copayser.
04:30Non, je ne me copayse pas parce que c'est paradoxal,
04:32mais en même temps, je n'aime pas l'idée qu'un homme politique de haut niveau
04:36vienne demander la démission de celui qui a été élu au suffrage universel direct.
04:41Je ne pense pas que ce soit une bonne chose.
04:43Non, je n'ai pas dit le contraire.
04:45Il y a eu une minute en parlant du général de Gaulle.
04:47Mais oui, non.
04:48Mais c'est à lui de décider.
04:50Personne ne demandait à de Gaulle de décider.
04:53C'était lui qui décidait.
04:54Donc il me semble que si tout le monde commence à demander
04:58à celui qui a été élu qu'il n'aille pas au bout de son mandat,
05:02il me semble, et je prends une précaution oratoire,
05:04que ce n'est pas forcément une bonne chose pour la démocratie.
05:07Maintenant, vous n'avez plus le répondre.
05:09Non, mais vous avez...
05:10Non, Pascal, excusez-moi.
05:11Je vous en prie.
05:12Là, vous avez fait une petite contradiction.
05:14Je ne suis pas très imprécis.
05:15Vous êtes vous-même en train de dire...
05:17Ce n'est pas la même chose.
05:18Vous êtes assez subtil pour voir la différence.
05:20Mais non.
05:21Mais vous aussi.
05:22Non, mais écoutez-moi.
05:23Vous êtes en train de dire à l'instant que le raisonnement gaullien
05:27est de tirer les enseignements du change et de partir.
05:29Donc vous-même êtes en train d'émettre l'idée qu'il aurait dû le faire.
05:32Donc on n'est pas très éloigné.
05:33Enfin, vous n'avez jamais demandé la démission de Jacques Chirac
05:36quand il a été battu aux législatives.
05:39Personne ne l'a demandé.
05:41Soyons aussi clairs là-dessus.
05:43Quand il y a eu la dissolution de M. de Villepin...
05:46Bon, vous n'avez pas demandé à Jacques Chirac de partir.
05:49Non, mais là encore, soyons précis.
05:51C'était une cohabitation.
05:52Il y avait une majorité à l'attente.
05:54Oui, mais il y en aura peut-être en jeu.
05:55Là, il n'y en a pas.
05:56Mais alors, en ce moment, oui.
05:57Mais pour tout vous dire, moi, je ne pense pas.
05:59D'abord, votre scénario, je n'y crois pas.
06:01Parce que si demain, il y a des législatives,
06:02croyez-moi, il y aura une majorité claire.
06:05Vous n'en savez rien du tout.
06:06On ne peut pas prendre ce risque.
06:07Mais vous non plus.
06:08Mon point, c'est qu'on ne peut pas prendre ce risque.
06:10Il faut une clé.
06:11La clé de voûte des institutions,
06:13c'est la présidence de la République,
06:15ce n'est pas l'Assemblée.
06:16On ne peut pas prendre ce risque.
06:18Mais je vous assure, réfléchissez au calme
06:20à ce qu'on vient de se dire
06:21et on s'en reparle dans 24 heures.
06:23Je vous assure.
06:24Je ne suis pas quelqu'un connu pour mes excès.
06:27Justement, ça m'a étonné.
06:28Bien sûr.
06:29Ça m'a beaucoup étonné.
06:30Si je prends la responsabilité de le dire,
06:33c'est parce qu'en conscience,
06:35il n'y a pas d'autre solution.
06:37En fait, on ne peut pas tenir comme ça.
06:39C'est impossible.
06:41Je vous assure.
06:42Jusqu'en 2027, c'est impossible.
06:44Est-ce qu'à Meaux,
06:46pendant les vacances de Noël,
06:47il y a des guirlandes de Noël ?
06:49Est-ce qu'il y a un grand sapin de Noël ?
06:50Est-ce que le mot Noël est dans la ville ?
06:52Ou est-ce que, comme dans certaines villes de France,
06:54on rechigne à simplement utiliser le mot Noël ?
06:58Vous blaguez ou quoi ?
06:59Je suis un fan total de Noël.
07:01Nous, on fait des descentes en rappel du Père Noël
07:03sur le mur de la mairie.
07:05On illumine la ville.
07:07C'est la fête absolue,
07:08parce que les Français,
07:09avec tous les malheurs qui doivent se taper,
07:11heureusement qu'il y a des maires
07:13qui veillent à s'occuper de la vie des familles
07:17au meilleur sens du terme
07:18et de leur proposer un moment de fête
07:20après toutes ces épreuves.
07:21Heureusement qu'il nous reste ça.
07:23J'invite d'ailleurs les gens
07:25à choisir plutôt des mairies
07:27qui font les fêtes de Noël
07:29que des mairies qui ne veulent même pas
07:30mettre de guirlandes sur les arbres
07:31au motif que ce serait anti-écologique.
07:33On a déjà des combats magnifiques
07:34à mener contre l'écologie.
07:36Ne restons pas sur les trucs stupides.
07:38Là, je suis en terrain conquis avec vous, Pascal.
07:40Je suis d'accord avec vous.
07:41Il y a toujours la très belle patinoire ?
07:43Non, non, non.
07:44Cette année, nous ne faisons pas de patinoire.
07:46D'abord parce que c'est anti-écologique,
07:48et deuxièmement parce que
07:49les finances publiques ne nous le permettent pas
07:51et je pense qu'il faut gérer
07:52en bon père de famille.
07:53Vous avez tous les prélèvements budgétaires
07:55auxquels on a droit en ce moment
07:57en tant que collectivité locale
07:59nous obligent à être malheureusement
08:00un peu prudents là-dessus.
08:01Donc, il n'y a cette année pas de patinoire
08:03mais beaucoup d'autres choses.
08:04Non, mais moi, j'aime bien Jean-François Copé
08:05parce qu'il n'y a pas la langue de bois
08:07et je vous écoute régulièrement
08:08sur les chaînes en faune.
08:09Non, mais c'est vrai que c'est intéressant
08:11d'échanger ensemble sur ces sujets.
08:13Pour le même prix, Pascal,
08:15si je peux me permettre,
08:16il faut absolument passer le message
08:18à Madame Le Pen
08:20que renverser le gouvernement
08:22en votant une motion de censure
08:23dans les jours qui viennent,
08:24ça veut dire, un, qu'elle doit le faire
08:25avec Monsieur Mélenchon,
08:26qu'elle le honte.
08:27Deuxièmement, que cela va provoquer
08:29un chaos financier immédiat.
08:31Et troisièmement, avant Noël,
08:32les Français vont la détester.
08:34Je ne suis pas ton conseiller,
08:36mais comme je sais qu'il vous arrive
08:39parfois de fréquenter des gens
08:41qui la fréquentent,
08:42passez-lui le message
08:43parce que vraiment,
08:44ça n'est pas responsable
08:45de la part de quelqu'un
08:46qui recherche de la crédibilité
08:47toute la journée
08:48à l'extrême droite.
08:49Il est subtil ce Monsieur Copé.
08:51Sachez que je suis plutôt sur votre ligne.
08:53Si vous m'écoutez depuis 3-4 jours,
08:55c'est exactement ce que je dis.
08:56C'est-à-dire que personne n'a intérêt
08:58à cette dissolution,
08:59et surtout pas la France.
09:00Et quant à elle,
09:02elle va se griller définitivement.
09:04Elle va se griller définitivement.
09:06Je rejoins votre analyse.
09:09On ne peut pas dire qu'on veut
09:11être devenus honorables,
09:12comme elle le fait depuis des mois,
09:14mettre des cravates
09:15quand on est député RN,
09:16dire qu'on aime les animaux
09:18et les enfants,
09:19et dans le même temps,
09:20mettre le pays par terre.
09:21Il y a une incohérence.
09:22En même temps,
09:23elle pourrait vous répondre
09:24que ce n'est pas elle
09:25qui a décidé de la dissolution.
09:26Mais j'entends ce que vous dites.
09:27Ah ben ça, moi non plus.
09:28Je vous le confirme.
09:29Bon, merci.
09:30Ça, c'est sûr.
09:32Bon, ça serait bien
09:33que Monsieur Copé vienne un jour.
09:34Pourquoi pas dans le studio ?
09:35Il était venu déjà
09:36et puis a toujours échangé
09:38avec évidemment les auditeurs
09:40sur l'avenir politique.
09:42On vous invite.
09:43Tiens, il est 11h45.
09:45Merci Jean-François Copé.
09:46Au revoir.
09:47Merci beaucoup.
09:48Et nous serons avec d'autres auditeurs
09:49sur cette démission possible
09:51du président Macron
09:52qui est demandé
09:53par certaines voies politiques.
09:54À tout de suite.