Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur la censure du gouvernement Barnier.
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00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:03M. Woerth est avec nous et je rappelle qu'il est député ensemble pour la République de l'Oise.
00:08On va parler évidemment politique dans quelques instants.
00:11Qui selon vous est la meilleure personnalité pour entrer à Matignon ?
00:15Mais vous êtes un grand spécialiste des finances publiques.
00:18Vous avez été ministre du budget des comptes publics de la fonction publique de 2007 à 2010.
00:23Et je me souviens, tout le monde se souvient de la phrase de François Fillon,
00:26« Je suis à la tête d'un état en faillite ». C'était il y a 17 ans, il y a 17 ans.
00:30Et là, le procès qu'on peut vous faire à vous et à l'ensemble du monde politique,
00:34c'est de ne pas avoir résolu ce problème des dépenses publiques.
00:40Pourquoi vous n'arrivez pas, lorsque vous êtes au pouvoir, à réduire le train de vie de l'État ?
00:47Parce que tout le monde s'en moque.
00:51Parce que tout le monde s'en moque, parce que c'est jamais une priorité,
00:53ou ça l'est pendant très peu de temps.
00:56Curieusement et presque contre-intuitivement,
00:59c'est difficile de baisser la dépense publique parce qu'il y en a trop.
01:02On pourrait penser que si il y en a beaucoup, c'est facile, on peut couper facilement.
01:06C'est le contraire, parce qu'elle est partout.
01:08Si vous voulez refaire vos fenêtres, vous essayez de savoir s'il y a une aide.
01:13Si vous achetez une voiture un peu électrique, vous vous demandez s'il y a un bonus, etc.
01:18La dépense publique, elle est partout.
01:20Et la France s'est construite comme ça depuis très très longtemps.
01:24Donc il faut mettre un terme à cela.
01:27Et il faut aussi avoir ce qu'on apporte en général en politique,
01:31il faut du temps et il faut du courage, les deux choses.
01:35Car baisser la dépense publique, c'est par principe retirer à certains,
01:38ou à certaines catégories de la population, un peu de soutien,
01:43et considérer qu'au fond la liberté vaut bien l'absence de soutien.
01:48Et aujourd'hui c'est compliqué.
01:49Le budget qu'a présenté Michel Barnier, ce qui était compliqué pour lui,
01:53c'était de tomber sur un premier texte qui soit le budget.
01:56Ça aurait pu être d'autres textes, mais non, manque de chance.
01:58Le calendrier c'était le budget.
02:00En plus un budget avec un déficit plus important que prévu,
02:03il y a une commission d'enquête, elle s'est réunie encore ce matin
02:07pour expliquer ce décalage.
02:09Donc bref, il fallait faire plus vite, plus fort,
02:12pour réduire cette augmentation imprévue supplémentaire du déficit public.
02:20Il a donné des chiffres, il a essayé de dire combien en forme d'impôts,
02:24combien en forme de réduction de la dépense,
02:27et puis il a présenté quelque chose qui certes n'était pas parfait,
02:30il le disait lui-même, c'est le moins qu'on puisse dire,
02:32mais qui avait le mérite au moins de répondre à cette question.
02:35La première des choses que fait l'ensemble de la classe politique,
02:38et majorité comprise d'ailleurs, mais l'ensemble de la classe politique,
02:42le RN en premier, LFI n'en parlons pas,
02:45c'est de remettre en cause toutes les dispositions de réduction de la dépense.
02:48Toutes, toutes, absolument toutes.
02:51Laurent Wauquiez qui vient expliquer devant un journal télé
02:56que c'est une grande victoire,
02:58parce que les retraités ne verront plus d'indexation qu'ils ne devaient en avoir,
03:03c'était en fait pas une victoire, c'était une défaite.
03:05C'est une défaite pour les finances publiques,
03:07c'est une défaite pour le budget tel qu'il est présenté.
03:09Donc on n'y arrivera jamais ?
03:10Si, si, moi je crois qu'on peut y arriver, mais il faut une méthode.
03:13Pardon, mais il faut une méthode, ça ne peut pas se faire comme ça au petit bonheur à la chance.
03:16Notre modèle social doit être revisité.
03:18Oui, ça fait 30 ans que j'entends ça, François Fillon, vous étiez, mais François Fillon de 2007 !
03:25François Fillon il a fait une déclaration, et d'ailleurs l'État n'est pas en faillite.
03:28Ah, mais c'est ce qu'il avait dit.
03:29Ah mais l'État n'est pas en faillite, nous avons...
03:30Pas encore.
03:31Oui, oui, mais on peut tout noircir, je sais bien que c'est l'État d'esprit et celui-là.
03:36Moi je pense que la situation n'est pas si noire que cela.
03:39Si jamais, moi je pense que la France elle peut vivre avec 100% d'endettement.
03:43Elle peut vivre avec 100% d'endettement, mais pas avec cet endettement-là.
03:46Il faut que ce soit un endettement qui soit plus axé sur l'investissement.
03:50Donc il faut réduire, il faut repenser le modèle social.
03:53Alors, entre nous, là on n'a pas la majorité pour le faire.
03:56Il faut repenser un modèle social, mais il y a plein d'autres choses qui peuvent être faites,
03:59dans le cadre du manque de majorité d'aujourd'hui,
04:02qui peuvent être faites si on le fait habilement.
04:05Et puis il faut une méthode, Sarkozy avait essayé une méthode,
04:08il l'a tenue 2 ans ou 3 ans, mais il n'est pas allé plus loin.
04:11Il faut que ce soit une méthode qui accepte les changements de gouvernement,
04:14qu'on passe à droite ou à gauche, on y met plus de droite ou plus de gauche,
04:17mais on regarde juste pour savoir si la dépense qui est financée par les Français ou par les marchés financiers,
04:22elle est...
04:24Francis va être au téléphone, mais France voulait peut-être dire un mot avant cela, et après ce sera Francis.
04:31Nous sommes en Europe, si on regarde bien autour de nous, le seul pays qui n'a pas fait les réformes nécessaires.
04:37Parce qu'il y a besoin de réformes.
04:39Le problème, ce n'est pas tellement un problème de méthode,
04:42je ne pense pas ça, parce que je pense qu'au niveau de la classe politique, il y a à la fois de courage et de volonté,
04:49et puis surtout, quand il y a des réformes à faire, il faut les faire tout de suite.
04:52Il faut les faire tout de suite, après son élection.
04:55Il n'y a que comme ça que ça marche, la théorie des 100 jours, c'est une théorie qui marche,
05:00parce que si vous regardez Roosevelt, Mitterrand, Thatcher, Reagan, de Gaulle,
05:05c'est des gens qui ont fait tout de suite leurs réformes.
05:07Et surtout, je pense qu'aujourd'hui, les Français n'entendent pas, parce que la classe politique ne leur parle pas,
05:13elle leur dit, tout va bien, tout va bien, vous entendez les discours de Macron,
05:16mais c'est formidable, la réindustrialisation, etc.
05:19Et ça, il faut que les Français se rendent compte.
05:22Vous avez vu, à l'occasion des crises qu'il y a eu en Italie, en Grèce, etc.,
05:27des peuples qui ne voulaient rien entendre, et finalement, ils ont accepté les mesures.
05:30On va être avec Francis. Moi, je voulais simplement prendre un exemple tout simple,
05:33et un exemple qui est une anecdote personnelle.
05:36J'arrive un jour à la Bôle, et il y a 15 chauffeurs de taxi à la Bôle.
05:40Et je vois un chauffeur de taxi, à la sortie du train, qui me dit,
05:43« Ah ben, je peux vous prendre aujourd'hui, je n'ai pas mon client. »
05:45J'ai dit, « Comment ça, vous n'avez qu'un client ? » Il dit, « Oui, j'ai qu'un client. »
05:48« Vous n'avez qu'un client ? » « Un seul client. »
05:50Et il m'explique que, chaque matin, il prend, en l'occurrence, une personne qui habite la Bôle,
05:56l'emmène à Nantes, parce que cette personne, visiblement, était en dialyse, etc.,
06:01l'attend à l'hôpital, et revient ensuite à la Bôle.
06:04Donc, il passe toute sa journée avec un client.
06:06J'ai dit, « Non, il est riche, votre client. »
06:08Il dit, « Non, non, c'est la Sécurité Sociale qui paye. »
06:10Alors, j'ai appris que, dans les nouvelles dispositions,
06:14on imaginait supprimer ce voyage payé par la Sécurité Sociale,
06:19ce que je trouve plutôt logique, parce qu'il y a un train entre Nantes et la Bôle,
06:22pour reprendre cet exemple, et puis peut-être que cette personne peut se faire aider,
06:26un ami, un frère, il peut avoir une organisation.
06:28Il ne me semble pas que ce soit à l'état de payer ça.
06:30Mais j'ai dit ça autour de moi, ce matin.
06:32Les gens me disent, « Mais, Pascal, c'est odieux.
06:34Il y a des gens qui sont en chimiothérapie,
06:36il y a des gens qui sont extrêmement malades.
06:38Ça coûte 5 milliards, paraît-il. 5 milliards à l'État.
06:41Ce n'est pas à l'État de payer, me semble-t-il, M. Veur. »
06:44En partie, quand même.
06:45Mais vous voyez, en fait, on n'y arrivera jamais.
06:48Mais il faut faire du pas par cas, quand même.
06:50Mais parce que cet exemple, il est excellent.
06:52C'est pour ça que je parle de méthode.
06:54On doit essayer de bien regarder les choses à chaque fois.
06:57Tout le monde doit y contribuer.
06:59Le gouvernement, évidemment, en premier lieu, mais il lui faut un peu de temps, quoi.
07:02Oui, mais l'exemple, les taxis sont dans la rue.
07:04Les taxis, ils ont bloqué une partie de Paris.
07:06Pas tout Paris, mais une partie de Paris, il y a deux jours.
07:08Pour ça, c'est 5 à 6 milliards d'euros.
07:10Moi, je pense qu'il faut faire...
07:12Il faut, évidemment...
07:14Ils ont bloqué, non pas pour...
07:16Personne n'a jamais voulu supprimer ce sujet.
07:18On a juste voulu faire en sorte que ce soit des taxis qui puissent être collectifs.
07:22Dans lesquels on puisse faire entrer...
07:24Plusieurs malades, bien sûr, ça va de soi.
07:26Les taxis le disent tous, d'ailleurs.
07:28Il ne faut pas que les gens soient contagieux.
07:30Ça pose sans doute beaucoup de questions.
07:32Il faut l'accepter, ça.
07:33Il faut, évidemment, l'accepter.
07:35Mais c'est aussi aux médecins de jouer leur rôle.
07:37C'est eux qui prescrivent les transports sanitaires.
07:39Donc, c'est toute une chaîne.
07:41Qui dit que c'est rien ?
07:43C'est pour ça que le gouvernement a voulu s'y attaquer.
07:45Mais il y a un train entre Nantes et La Boule.
07:47Pardonnez-moi de le dire comme ça.
07:49Il y a des gens qui ne peuvent pas, quand vous allez en dialyse.
07:51Je ne sais pas. On reste en France.
07:53Restons sur la base d'une société,
07:55non pas socialiste, mais socialisée,
07:57qui, à un moment donné,
07:59essaie de rendre service à l'autre.
08:01Tout ça coûte toujours un peu d'argent.
08:03C'est pour ça qu'on a plus d'argent public.
08:05Mais l'argent public, il est mal dépensé.
08:07Une fois qu'on a dit ça, tout le monde le dit, mais personne ne fait jamais rien.
08:09On a besoin d'aller plus loin.
08:11Le Parlement doit jouer son rôle.
08:13Plutôt que de se chamailler sans arrêt avec des groupes politiques
08:15qui appellent à la dépense tous les jours
08:17et qui après disent, au contraire, on trouvera les solutions.
08:19Ce n'est pas vrai, on ne les trouve pas.
08:21Il faut, à ce moment-là, que le Parlement évalue la dépense publique.
08:23Évaluer, ça veut juste dire
08:25tu as mis de l'argent, tu mets 100 euros.
08:27Est-ce que tu atteins les objectifs que tu veux atteindre ?
08:29Et pas pour faire un colloque.
08:31Pas pour faire un livre. Pas pour faire une émission de radio.
08:33Pour changer la politique.
08:35Ça, ça n'existe pas. Ce n'est pas très compliqué à faire.
08:37On dispose de tous les éléments pour le faire.
08:39En tout cas, tout ce que je sais,
08:41c'est que le nouveau gouvernement qui va arriver
08:43avec un nouveau Premier ministre,
08:45il va garder l'objectif numéro 1
08:47de la réduction des déficits publics.
08:49Francis est avec nous. Je le salue. Francis, il attend depuis un moment.
08:51Bonjour Francis. On marque une pause
08:53et on revient dans un instant.
08:55Merci en tout cas d'être avec nous.
08:57Et je rappelle que M. Woerth est député
08:59de l'Oise et pour
09:01Ensemble. Ensemble
09:03pour la République. Avant, il était UMP.
09:05Et peut-être avant encore RPR,
09:07je ne sais pas. Oui, et LR.
09:09Et LR, bien sûr.
09:11Et François-Olivier Gisbert. Vous votez
09:13François-Olivier ? Ah oui.
09:15C'est bien.
09:1711h42. Je ne vous envoie pas pour qui.
09:19A tout de suite. Restez bien avec nous. La suite de Pascal Fauré
09:21et vous, c'est dans un instant. Vous pouvez réagir au 0
09:2380 20 39 21.
09:25A tout de suite sur Eurobain.
09:2711h à 13h sur Eurobain et Francis, c'est avec nous en ligne.
09:29Exactement. Et nous sommes
09:31toujours avec Eric Woerth, député
09:33Ensemble pour la République de l'Oise
09:35avec François-Olivier Gisbert. Alors
09:37j'appelle Francis. Bonjour Francis.
09:39Bonjour Pascal.
09:41Bonjour à tous. Est-ce que vous pouvez vous définir
09:43politiquement Francis ?
09:45A politique transpartisan
09:47ne votant plus ou votant
09:49coluche depuis 25 ans.
09:51Parce que j'ai... Et tout ce que
09:53je viens d'entendre, ça fait 20 minutes que j'attends
09:55et que je vous écoute dans la froideur
09:57et heureusement les propos
09:59de M. Woerth et de M.
10:01Gisbert étaient suffisamment énervant pour me
10:03réchauffer un peu.
10:05Il y a 17 ans
10:07M. Woerth était ministre
10:09d'un premier ministre, vous l'avez rappelé
10:11Pascal, qui nous disait je suis à la tête
10:13d'un état en faillite. Alors on était à 1200
10:15milliards de dettes. 2000 milliards
10:17plus loin, on a M. Woerth le même
10:19qui nous dit je pense
10:21que la France n'est pas en faillite.
10:23Donc c'est ce qui fait
10:25que Barnier hier a sauté.
10:27C'est ce qui fait que demain celui qui sera
10:29mis le cornu un autre sautera.
10:31C'est toute cette politique
10:33dès qu'on s'intéresse un peu aux choses
10:35économiques, industrielles,
10:37universitaires, etc.
10:39qui énerve
10:41le peuple.
10:43Et le peuple se défoule dans les élections.
10:45Il n'y a plus
10:47la réflexion qui devrait y avoir.
10:49Il n'y a plus personne qui lit les programmes électoraux.
10:51On ne fait que de la politique politicienne.
10:53Et on en est là. Et Barnier a fait
10:55un discours hier
10:57catastrophique.
10:59Et avant-hier
11:01un invité à la télévision
11:03c'était encore pire. Léon Blum
11:05s'est assis dans son fauteuil. J'ai la photo
11:07de Jean-Claude Killy devant moi.
11:09Et la photo du général de Gaulle qui m'a
11:11fait rentrer en politique, etc.
11:13Mais on est dans quel monde ?
11:15On fait de la politique politicienne.
11:17Des gens qui défendent des postes.
11:19Des gens qui défendent
11:21des prévisions de postes.
11:23On a bien vu que Marine Le Pen...
11:25J'entends ce que vous dites. Alors pourquoi votre témoignage est intéressant ?
11:27C'est parce que je pense qu'il est représentatif.
11:29Peu importe que vous ayez raison ou pas,
11:31j'ai envie de dire, c'est ce que vous pensez.
11:33Beaucoup de gens pensent comme vous. Et c'est vrai
11:35que le politique est confronté à une réalité.
11:37Eric Woerth, c'est le résultat.
11:39Et c'est quand même très compliqué.
11:41Les résultats sont catastrophiques
11:43en tout. L'école s'effondre.
11:45La justice, vous n'avez pas
11:47de moyens. Le régalien,
11:49les gens ont le sentiment
11:51qu'effectivement, ça se passe mal.
11:53La drogue est partout. Vous parlez
11:55à n'importe quelle maire de France,
11:57il vous dit mon premier problème, c'est la drogue.
11:59Avec mes gosses qui sont
12:01aujourd'hui sous cocaïne
12:03ou sous extasie
12:05ou sous fumette, etc.
12:07Il n'y a pas un domaine
12:09en France où on peut se dire
12:11ça marche plutôt bien. Sauf dans la collecte des impôts.
12:13Donc
12:15évidemment, ça crée une sorte...
12:17Je ne veux pas être...
12:19Je sais qu'on adore décrire la France comme ça.
12:21Mais la drogue est un problème numéro un.
12:23La sécurité...
12:25La drogue est un problème en France, évidemment.
12:27Moi, je ne suis pas un bisounours.
12:29La sécurité est un problème numéro un.
12:31L'immigration est un problème numéro un.
12:33On a besoin de réguler l'immigration. On a besoin de beaucoup
12:35de choses. Mais c'est de pire en pire
12:37chaque année.
12:39La France reste un pays résistant et un pays
12:41puissant. Et si on veut qu'on continue
12:43comme ça, il faudrait...
12:45Résistant à quoi ? La France ?
12:47Elle résiste à beaucoup de choses. Elle a résisté aux crises.
12:49Elle a résisté à beaucoup de choses.
12:51Elle résiste avec un modèle démocratique qui va qu'à
12:53un CAAM. Elle résiste quand même.
12:55Les services publics
12:57ne sont pas non plus totalement
12:59très pilotades. Pardon, quand vous allez
13:01chez votre pharmacien demain acheter votre
13:03médicament, vous aurez une sécurité sociale
13:05derrière. Quand vous allez à l'hôpital,
13:07vous restez bien soigné, même si c'est difficile.
13:09C'est des déserts médicaux
13:11que vous habitez. Ce discours
13:13noir tout le temps... Mais c'est une réalité.
13:15Il faut regarder les choses en face.
13:17Vous allez à Angoulême aujourd'hui, il n'y a pas
13:19un dermatologue. Je sais
13:21tout ça. Je sais tout ça.
13:23Donc le politique est en accusation.
13:25Bien sûr que le politique est par principe
13:27responsable de tout. Ça me semble
13:29assez naturel. Enfin, l'électeur
13:31qui ne vote pas, on peut se poser la question de savoir
13:33s'il n'est pas aussi un peu responsable des choses.
13:35Il y a un moment donné, il faut se prendre aussi un peu par la main.
13:37Et moi, je pense que
13:39la situation est évidemment difficile.
13:41Ce n'est pas que dans notre pays, mais il y a des
13:43raisons françaises qui l'accomplissent encore plus.
13:45Le haut niveau de dépense publique l'accomplit encore
13:47plus. Mais je ferais remarquer
13:49qu'à chaque auditeur qui nous dit sans arrêt, etc.,
13:51je l'entends, je le dis permanent.
13:53Tout ce qu'a dit
13:55cet auditeur, on l'entend comme ça.
13:57Bien sûr. Mais enfin, quand on commence
13:59à rentrer dans le détail des dépenses
14:01qu'il faut commencer à diviser, ils ne sont plus
14:03d'accord du tout. Ils ne sont plus d'accord du tout.
14:05Je prends l'exemple des retraites, parce que
14:07je sais bien qu'on n'a rien fait. Nicolas Sarkozy
14:09a changé l'âge de la retraite. Il a baissé
14:11de 150 000 le nombre de fonctionnaires.
14:13Ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire. On a réduit le nombre
14:15de lits d'hôpitaux parce qu'il y a plus d'ambulatoire.
14:17Et ça, on doit l'assumer d'une
14:19certaine manière. Alors ça, ce n'est jamais bien.
14:21Ce n'est jamais comme ça qu'il faut faire. Il faut faire
14:23autrement. Moi, je note que sur la
14:25retraite, c'est toujours des millions de gens dans la rue.
14:27Alors si le système par répartition, on doit être d'accord
14:29pour considérer, pour une fois, il y a une bonne nouvelle.
14:31On vit plus longtemps. Et pas en si mauvaise santé
14:33que cela. Pour une fois, il y a une bonne nouvelle.
14:35Eh bien, allons-y.
14:37Je souviendrai tout à l'heure.
14:39Mais qui est prêt à faire ça ?
14:41Il faut des gouvernants suffisamment
14:43courageux pour mettre les sujets sur la place.
14:45À la fois le symbolique,
14:47sans doute, mais aussi plus que le symbolique,
14:49la réalité des choses.
14:51La moitié de nos dépenses publiques, c'est notre modèle social.
14:53OK, allons-y, cash, parlons-en.
14:55Parlons de l'assurance maladie.
14:57Parlons des allocations familiales.
14:59Parlons des retraites.
15:01Changeons les choses. Faisons en sorte que
15:03on est un bon service public avec
15:0515 ou 20% de dépenses en moins.
15:07Ça doit être possible. Ça nécessite beaucoup d'efforts
15:09des uns et des autres.
15:11Dans le sous-texte de M. Vert...
15:13Attendez ! Dans le sous-texte de M. Vert,
15:15il y a ce que je vous disais tout à l'heure,
15:17les Français sont responsables.
15:19C'est ce qu'il dit, M. Vert. Il dit...
15:21Lorsqu'on entre dans le débat...
15:23Les élus le sont, bien sûr.
15:25Les élus locaux aussi.
15:27Ce qui se passe aujourd'hui,
15:29c'est que, dans cette espèce d'affaissement général,
15:31vous avez aussi l'affaissement de la classe politique.
15:33C'est-à-dire, la classe politique,
15:35elle suit le peuple, et elle l'écoute,
15:37elle le suit, et elle n'ose pas dire les choses.
15:39C'est-à-dire que, peut-être qu'elle...
15:41Au moment où il y aura la crise,
15:43parce qu'on va quand même vers des moments difficiles,
15:45parce que vous payez un peu tout en rose,
15:47mais vous savez très bien qu'on va vers des moments difficiles.
15:49Quand il y aura la crise, peut-être que...
15:51Mais moi non plus. Moi, je crois que
15:53ce pays, il n'est pas fini.
15:55Ce pays, il a encore beaucoup de ressources.
15:57Mais oui, bien sûr, il est en train de tomber, là.
15:59On ne va pas se raconter d'histoires.
16:01C'est ça qu'il faut oser dire. Il faut dire que ce pays
16:03tombe, et qu'à un moment donné, vous aurez
16:05la crise, et les gens vont voir les choses.
16:07Sauf qu'à ce moment-là, il faut qu'il y ait
16:09une classe politique. C'est pas une question
16:11de méthode, mais je dirais que c'est une question de courage
16:13et de volonté. C'est un mot que vous employez, d'ailleurs,
16:15le mot courage, pour dire les choses.
16:17Et les Français, ils sont prêts
16:19à entendre. Moi, ce qui me frappe, par exemple, sur
16:21l'endettement, aujourd'hui, ça commence à être
16:23un souci chez les gens. Les gens commencent
16:25à en parler. Et l'endettement, par exemple, vous savez pourquoi ?
16:27On ne parle pas... L'une des causes
16:29principales de l'endettement, c'est les retraites,
16:31les déficits de retraite, notamment les déficits
16:33de retraite des fonctionnaires.
16:35Francis, vous avez quel âge ?
16:37J'ai 66 ans, Pascal.
16:39Je viens d'entendre
16:41quatre fois le mot dépense.
16:43Dépense publique, dépense sociale, dépense...
16:45Et on ne parle jamais de recettes.
16:47On a une étude du CNRS
16:49qui montre que
16:51si on n'avait pas touché à la fiscalité
16:53depuis 40 ans,
16:55si on n'avait pas touché à la fiscalité,
16:57on ne serait même pas endetté et on serait en excédent.
16:59Pourquoi ? Parce qu'il y a 40 ans,
17:01on avait une tranche d'impôt supérieur
17:03qui était à 65%, on avait un impôt
17:05sur les sociétés qui était à 50%,
17:07et on avait une TVA
17:09sur les produits de luxe qui était à 33%.
17:11Aujourd'hui, on a tout tiré vers le bas
17:13et on se plaint que ça ne marche pas.
17:15Mais évidemment, si vous allez au restaurant,
17:17si vous voulez manger...
17:19Pardon,
17:21c'est pas vrai.
17:23Les prélèvements obligatoires, c'est-à-dire
17:25les impôts et les charges sociales, sont bien plus
17:27importants en pourcentage de notre richesse nationale
17:29que l'époque que vous visez.
17:31Bien plus importants. Et bien plus
17:33importants que dans d'autres pays.
17:35Mais non, mais ça, c'est encore une fois
17:37la manipulation. C'est comme quand vous parliez
17:39de la dette tout à l'heure.
17:41Laissez-moi aller au bout.
17:43Laissez-moi aller au bout.
17:45Quand vous nous avez dit
17:47tout à l'heure, on peut vivre
17:49avec 100% de dette. Vous comparez
17:51une dette à un PIB. Sauf que hier soir,
17:53à 20h,
17:55la dette de la France négociable,
17:57qui était de 2600 et quelques milliards,
17:59avait une durée de vie moyenne
18:01de 8 ans et 169 jours.
18:03Donc il faudrait comparer ce PIB
18:05sur 8 ans et 169 jours
18:07par rapport à une dette.
18:09C'est déjà magnifique.
18:11C'est un peu complexe.
18:13De toute façon, je veux remercier François-Olivier Gisbert.
18:15Il est avec nous quand même, Francis, pourquoi pas,
18:17pour prolonger la discussion. Moi, je remercie
18:19François-Olivier Gisbert, comme toujours, d'être venu
18:21à ce micro. Est-ce que M. Woerth peut rester encore
18:23quelques instants avec nous ? M. Woerth,
18:25à chaque fois que je le vois, il ne doit pas être
18:27très content de nous croiser parce que
18:29je lui dis que tout est noir, tout est sombre
18:31et lui essaye d'avoir un petit peu
18:33d'optimisme. Mais c'est vrai
18:35que ce pays... Moi, je vais vous dire,
18:37j'ai 60 ans et ça me fait de la peine.
18:39Parce que la France dans laquelle
18:41j'ai grandi, je ne la reconnais pas beaucoup
18:43aujourd'hui. Mais on en parlera après la pause.
18:45A tout de suite.