Grands invités : Michèle Cotta, journaliste, autrice de « Les derniers grands » (Plon) et Patrice Duhamel, éditorialiste politique, qui sont les co-auteurs du documentaire « Dissolution, histoire d'un séisme politique »
GRAND DÉBAT / Motion de censure : des concessions au RN... jusqu'où ?
« Le récap » par Bruno Donnet
L'étau se resserre pour Michel Barnier et pour tenter de s'accorder un peu d'air, le Premier ministre a fait des concessions à Marine Le Pen. Dans une interview au « Figaro » datant du 28 novembre 2024, il renonce à la hausse des taxes sur l'électricité et souhaite diminuer l'Aide Médicale d'État. Cependant, pour éviter une motion de censure, le Rassemblement National réclame davantage de mesures : l'indexation complète des pensions de retraite sur l'inflation, l'abandon du déremboursement des médicaments, la baisse de la contribution de la France au budget de l'Europe et une politique migratoire beaucoup plus stricte. Le Premier ministre cèdera-t-il à nouveau pour sauver son poste ? Le porte-parole des socialistes, Arthur Delaporte, a jugé que Michel Barnier « danse sur un volcan ». Selon un sondage « Elabe » du 20 novembre 2024, 51% des Français plébiscitent une motion de censure : les députés du RN suivront-ils le mouvement ?
Invités :
- Jacques Paugam, journaliste politique au journal « Les Echos »,
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP,
- Stewart Chau, directeur d'études chez Verian.
GRAND ENTRETIEN / Michèle Cotta et Patrice Duhamel : retour sur le séisme de la dissolution et le parcours des « derniers grands » de la République
De l'intronisation de François Mitterrand à l'accession au second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen (21 avril 2002), Michèle Cotta retrace, dans son dernier ouvrage, l'épopée de François Mitterrand et de Jacques Chirac au pouvoir. Les anecdotes et les secrets de la Vème République rythment le récit, l'autrice évoque les crises et les moments forts de la cohabitation. De « L'Express » à la direction de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, Michèle Cotta s'inscrit dans la lignée des pionniers du journalisme politique. Elle a aussi contribué à la réalisation du documentaire de France 2 « Dissolution, histoire d'un séisme politique » aux côtés de Patrice Duhamel et de Jean Garrigues. Ils reviennent sur la soirée inédite du 9 juin 2024, à travers les témoignages d'acteurs politiques cruciaux, tels que François Hollande, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon. La décision de dissoudre l'Assemblée nationale était-elle une façon pour Emmanuel Macron de marquer l'Histoire de France, comme son prédécesseur Jacques Chirac ?
Grands invités : Michèle Cotta, journaliste, autrice de « Les derniers grands » (Plon) et Patrice Duhamel, éditorialiste politique qui sont les co-auteurs du documentaire « Dissolution, histoire d'un séisme politique »
LA QUESTION QUI FÂCHE / Restauration de Notre-Dame : Emmanuel Macron en fait-il trop ?
- Bertrand Périer, avocat, spécialist
GRAND DÉBAT / Motion de censure : des concessions au RN... jusqu'où ?
« Le récap » par Bruno Donnet
L'étau se resserre pour Michel Barnier et pour tenter de s'accorder un peu d'air, le Premier ministre a fait des concessions à Marine Le Pen. Dans une interview au « Figaro » datant du 28 novembre 2024, il renonce à la hausse des taxes sur l'électricité et souhaite diminuer l'Aide Médicale d'État. Cependant, pour éviter une motion de censure, le Rassemblement National réclame davantage de mesures : l'indexation complète des pensions de retraite sur l'inflation, l'abandon du déremboursement des médicaments, la baisse de la contribution de la France au budget de l'Europe et une politique migratoire beaucoup plus stricte. Le Premier ministre cèdera-t-il à nouveau pour sauver son poste ? Le porte-parole des socialistes, Arthur Delaporte, a jugé que Michel Barnier « danse sur un volcan ». Selon un sondage « Elabe » du 20 novembre 2024, 51% des Français plébiscitent une motion de censure : les députés du RN suivront-ils le mouvement ?
Invités :
- Jacques Paugam, journaliste politique au journal « Les Echos »,
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP,
- Stewart Chau, directeur d'études chez Verian.
GRAND ENTRETIEN / Michèle Cotta et Patrice Duhamel : retour sur le séisme de la dissolution et le parcours des « derniers grands » de la République
De l'intronisation de François Mitterrand à l'accession au second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen (21 avril 2002), Michèle Cotta retrace, dans son dernier ouvrage, l'épopée de François Mitterrand et de Jacques Chirac au pouvoir. Les anecdotes et les secrets de la Vème République rythment le récit, l'autrice évoque les crises et les moments forts de la cohabitation. De « L'Express » à la direction de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, Michèle Cotta s'inscrit dans la lignée des pionniers du journalisme politique. Elle a aussi contribué à la réalisation du documentaire de France 2 « Dissolution, histoire d'un séisme politique » aux côtés de Patrice Duhamel et de Jean Garrigues. Ils reviennent sur la soirée inédite du 9 juin 2024, à travers les témoignages d'acteurs politiques cruciaux, tels que François Hollande, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon. La décision de dissoudre l'Assemblée nationale était-elle une façon pour Emmanuel Macron de marquer l'Histoire de France, comme son prédécesseur Jacques Chirac ?
Grands invités : Michèle Cotta, journaliste, autrice de « Les derniers grands » (Plon) et Patrice Duhamel, éditorialiste politique qui sont les co-auteurs du documentaire « Dissolution, histoire d'un séisme politique »
LA QUESTION QUI FÂCHE / Restauration de Notre-Dame : Emmanuel Macron en fait-il trop ?
- Bertrand Périer, avocat, spécialist
Category
🗞
NewsTranscription
00:00...
00:05Bonsoir et bienvenue dans
00:07Votre rendez-vous d'actualité politique et parlementaire.
00:11Avec, à mes côtés, ce soir, Michel Cotat.
00:13Bonsoir. Merci d'être notre grand témoin.
00:16Ce soir, vous publiez...
00:18C'est avec plaisir.
00:19Les Derniers Grands, chez Plon,
00:21Les présidences de François Mitterrand
00:24et de Jacques Chirac.
00:25C'est le 2e tome de Vos mémoires de la Vème République.
00:28C'est un livre pour l'histoire,
00:30truffé d'anecdotes, comme toujours,
00:33et de scènes inédites.
00:34D'une époque à l'autre,
00:36on va parler d'un documentaire
00:38que vous co-signez avec Patrice Duhamel et Jean Garrigue
00:41sur la dissolution d'Emmanuel Macron,
00:43avec un casting absolument exceptionnel.
00:46On en parlera tout à l'heure.
00:48Dans la 2e partie, mais d'abord,
00:50que va faire Marine Le Pen ?
00:52Depuis les concessions de Michel Barnier hier sur le budget,
00:56le RN fait monter les enchères.
00:58Le scénario de la censure, dès mercredi prochain,
01:01est dans toutes les têtes.
01:02Plus d'un Français sur deux la réclame.
01:05Pourquoi ? Grand décryptage,
01:06dans un instant, avec mes invités.
01:08La question qui fâche ce soir,
01:10Emmanuel Macron en fait-il trop sur Notre-Dame ?
01:13Cinq ans après l'incendie,
01:15le président s'est offert ce matin
01:17une dernière visite du chantier en Mondovision,
01:20avant la réouverture.
01:22Ce week-end, nous en parlerons avec nos chroniqueurs
01:25à la fin de cette émission.
01:26Voilà pour le sommaire.
01:28On y va, Michel Cotta ?
01:29Ça vous regarde générique.
01:31Musique rythmée
01:33...
01:42Jusqu'où va-t-il lâcher du lest, hier ?
01:45Michel Barnier a fait des annonces importantes
01:48sur le budget, sur l'immigration,
01:50pour tenter d'échapper à la censure de Marine Le Pen.
01:53Sa survie politique ne tient qu'à un fil.
01:55La patronne du Rassemblement national
01:57prendra sa décision à la toute dernière minute.
02:00Les trois jours qui viennent sont déterminants
02:03pour les Français et pour le pays.
02:05Que peut-il se passer et comment les Français regardent
02:08cette séquence à très haut risque ?
02:10Bonsoir, Jacques Pogam.
02:11Vous êtes journaliste politique aux Echos,
02:14en charge du suivi du Rassemblement national.
02:17Bonsoir, Stéphanie Despierre, ma consoeur d'LCP,
02:20journaliste à la rédaction de la chaîne parlementaire.
02:23Bonsoir, Stuart Shaw.
02:24Directeur d'études à l'Institut de sondage Vérian.
02:27Bonsoir, Patrice Duhamel.
02:28Merci d'être là, éditorialiste politique
02:31des années à la tête du groupe France Télévisions
02:33et Radio France.
02:35Vous pouvez intervenir dans ce débat très politique
02:38quand vous le souhaitez.
02:39Mais avant de vous entendre, le récap de Bruno Donnet.
02:42Générique
02:43...
02:51Bonsoir, Bruno.
02:53Bonsoir, Myriam.
02:54Dans votre récap, un climat politique électrique
02:57et un calendrier qui s'accélère.
02:58Oui, Michel Barnier est sous très haute tension.
03:02Marine Le Pen le lui répète tous les jours.
03:04Il n'est qu'un très précaire fusible.
03:06Voilà pourquoi il a fait, hier après-midi,
03:09une petite concession.
03:11J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité,
03:14ce qui permettra, concrètement,
03:18une baisse des prix de l'électricité
03:20le 1er février de 14 %.
03:22Ce mot-là, Michel Barnier l'a dit au Figaro
03:25et répété en conférence de presse.
03:27S'il a pris cette décision, ça n'est en aucun cas
03:30pour faire faire des étincelles au RN.
03:33J'ai écouté tout le monde sur ce sujet,
03:37de Marine Le Pen, le lundi matin,
03:39jusqu'à M. Chasseigne et Mme Kuckermann,
03:42les dirigeants du Parti communiste,
03:44tout à l'heure, avant de venir vous rejoindre.
03:47Mes journées sont stimulantes.
03:50Allons bon. Marine Le Pen en a immédiatement
03:53pété les plombs, car en dépit des promesses
03:55faites rien que pour elle sur la suppression
03:58de l'aide médicale d'Etat et l'introduction
04:01de la proportionnelle, elle a dit à nos confrères du monde
04:04l'attachement à dire que cela n'est pas une concession au RN
04:07me pose un problème démocratique.
04:10La patronne du RN se sent méprisée.
04:12Ni une ni deux. Elle a donc demandé à ses lieutenants
04:15d'allonger la liste de courses et de réexpliquer
04:18à Michel Barnier qu'un fusible, ça peut sauter.
04:21Le maintien de Michel Barnier dépend de notre volonté
04:24de le censurer et donc de la prise en compte
04:27du minimum, j'insiste sur cela, du minimum de nos exigences.
04:31Quelles sont précisément ces exigences du RN ?
04:35Précisément, Myriam, il y en a quatre.
04:37Les voici. L'indexation complète
04:40de toutes les pensions de retraite sur l'inflation,
04:43l'abandon du déremboursement des médicaments,
04:46la baisse de la contribution de la France au budget de l'Europe
04:49et un nouveau tour de vis sur l'immigration.
04:52Toutes ces tractations se déroulent sous les yeux
04:55des autres formations d'opposition qui tirent à boulet rouge
04:58contre un Michel Barnier accusé de court-circuiter la démocratie
05:02en composant avec le RN.
05:04Il le fait parce qu'il cherche à courber les Chines
05:07devant Marine Le Pen. Il danse sur un volcan,
05:10le Premier ministre. Ce volcan, c'est celui de l'extrême droite
05:13qui virevolte.
05:15Bref, Michel Barnier se retrouve politiquement menacé de coupure,
05:19mais il est également bousculé par l'opinion.
05:22Dans un sondage publié ce matin,
05:24le Figaro, 52 % des Français estiment
05:27que ce serait plutôt une bonne chose
05:30de renverser le gouvernement.
05:31La semaine dernière, vous m'avez demandé sur ce même plateau
05:35si le Premier ministre pourrait passer l'hiver ce soir.
05:38On se demande s'il pourra passer la semaine.
05:41Marine Le Pen lui a accordé un petit sursis jusqu'à lundi,
05:44mais elle n'a jamais eu le doigt aussi près du disjoncteur.
05:47Merci. Merci beaucoup, Bruno Donnet.
05:49Alors, Jacques Pogam, je vais commencer avec vous,
05:52parce que vous suivez Marine Le Pen, ses cadres, ses députés,
05:56ses électeurs. Quelles sont vos toutes dernières informations ?
05:59Les annonces de Michel Barnier sont-elles de nature
06:02à calmer les envies de censure de la patronne du RN ?
06:05Non. C'est ce qui ressort des discussions
06:07qu'on a avec des députés RN, sans le nommer,
06:10Jean-Philippe Tanguy, qui s'occupe de faire le service
06:13sur les annonces de Barnier.
06:14L'électricité, ça a été contesté,
06:16car ça serait appuyé sur le gaz, ce qui ne conviendrait pas au RN,
06:20c'est ce qui avait été voté au Sénat.
06:22Sur les allègements de charges, ça ne convient pas non plus.
06:25C'est pas compensé suffisamment.
06:27Sur l'indexation de la retraite, c'est le point majeur.
06:30Barnier n'a fait aucune concession sur ce sujet-là.
06:33Il en a fait à Laurent Wauquiez,
06:35mais Marine Le Pen ne demande qu'aucune des pensions,
06:38petites ou grandes, soient indexées au 1er janvier.
06:40Si Marine Le Pen veut s'attribuer un succès total sur les retraites,
06:44c'est aussi pour envoyer un coup de pied à Wauquiez.
06:47Mais sur la forme,
06:48parce qu'elle se sent toujours méprisée.
06:50Depuis lundi dernier, elle a été reçue.
06:52On comprend qu'elle aurait voulu davantage
06:55qu'expressément, ce geste lui soit accordé à elle
06:59et pas aux autres formations politiques.
07:01Il fait une erreur tactique sur la forme, le Premier ministre ?
07:04Vous l'avez cité, l'article du Monde,
07:07ce qui transparaît, c'est qu'elles se sont maltraitées,
07:10pas suffisamment considérées.
07:11Il y a eu quand même des bougées,
07:13c'est ce qu'on utilise dans ces moments-là.
07:15Jean-Philippe Tanguay a vu Laurent Saint-Martin
07:18à la mise du budget hier soir.
07:20La discussion a été fructueuse, d'après un des participants,
07:23mais ça n'a pas abouti non plus.
07:25Mais l'échange est là, il y a des contacts réguliers.
07:28Ca, c'est important, ils ne se parlaient pas.
07:30Les canaux avec Matignon sont ouverts.
07:33Oui, après, il n'y a pas de rendez-vous d'entretien,
07:35même téléphonique, prévue dans le week-end.
07:38C'est ce qu'on explique en permanence.
07:40Mais ce qu'on dit moins et ce qui a transparu
07:42dans certains articles de presse,
07:44c'est qu'il y avait des contacts, même informels,
07:47entre les directeurs de cabinet.
07:49Le téléphone rouge n'a jamais été...
07:51Il n'a jamais été complètement coupé.
07:53Juste sur le calendrier, on comprend,
07:55parce que c'est vrai que les Français s'attendaient
07:58à une potentielle censure à Noël.
08:00Ca pourrait arriver plus vite que prévu.
08:02Elle a intérêt, si elle veut censurer,
08:05je reste dans cette hypothèse,
08:06à le faire dès mercredi plutôt que sous le sapin,
08:09autour du 20 décembre ?
08:10Ca interviendrait au moment du PLFSS.
08:12Dans le PLFSS, il y a certaines mesures très importantes
08:15qui touchent au pouvoir d'achat des Français
08:18et qui sont un marqueur de Marine Le Pen
08:20dans sa défense des classes populaires.
08:22Il y a le déremboursement des médicaments,
08:25les allègements de charges,
08:26puisque ça est adossé aux cotisations sociales.
08:29Il y a, je l'ai dit et je le répète, les retraites.
08:32Si elle devait chercher une justification politique
08:34des électeurs, vous parliez de cadeau sous le sapin,
08:37mais ça y ressemblerait,
08:39ce serait plutôt sur ce genre de mesures.
08:41Sur le PLF, en lui-même...
08:43Il y a d'autres choses sur lesquelles elle pourrait appuyer,
08:46mais si elle est décidée à le faire,
08:48dès lundi prochain, l'occasion paraît idéale.
08:51Stéphanie Despierre, elles sont fixes,
08:53ces conditions posées par le RN, ces lignes rouges,
08:56ou elles ne cessent d'évoluer ?
08:58Est-ce qu'on peut parler d'enchères qui montent
09:01à mesure que la date de la censure approche ?
09:03Cette liste a été rallongée depuis une quinzaine de jours,
09:06même si le RN conteste en disant qu'on a toujours dit ça.
09:09On l'a bien vu hier.
09:11J'étais dans la salle des 4 colonnes,
09:13hier, quand l'information est tombée.
09:15J'ai essayé d'avoir des réactions sur les annonces.
09:18J'ai essayé d'avoir des députés du RN.
09:20Les premiers étaient en retrait,
09:22parce qu'ils ne savaient pas ce qu'il fallait qu'ils disent.
09:25Ils venaient d'envoyer un communiqué avec une liste,
09:28mais on avait l'impression que le communiqué avait été réécrit
09:31et qu'il y avait une réticence.
09:33Ils disaient que c'était bien, mais qu'il n'y allait pas plus loin.
09:37Au fur et à mesure de l'après-midi,
09:39on a vu à nouveau la liste des demandes qui s'allongeaient,
09:42on a vu le côté...
09:44On est vexé parce que Michel Barnier ne va pas au bout
09:47et ne dit pas que c'est une réponse au RN.
09:49J'avais une députée du RN à votre place, hier, en direct,
09:53sur ce plateau, qui disait
09:55qu'on veut aussi savoir où le gouvernement va compenser.
09:58C'est fort de café.
10:00Ca, c'était la troisième étape.
10:02Hier, on allonge la liste des courses,
10:04on dit qu'il ne le fait pas très bien,
10:06qu'il n'en donne pas raison,
10:08qu'il aurait dû aller jusqu'au bout,
10:10et le troisième, c'était qu'il nous dise
10:12où sont les recettes, comment on les compense.
10:15C'est culotté de dire qu'on veut des mesures
10:17et qu'au gouvernement, ce que vous nous proposez,
10:20ce n'est pas bien.
10:21Votre analyse sur le calendrier a plus intérêt
10:24d'épargner les Français, entre guillemets, à Noël,
10:27d'une censure qui pourrait créer du désordre et inquiéter
10:30les Français. Le faire un peu plus tôt,
10:32c'est plutôt gagnant pour elle ?
10:34Ca peut être gagnant pour elle,
10:36notamment parce qu'elle cherche toujours à parler
10:38à l'électorat, aux milieux économiques.
10:41A priori, son électorat contestataire habituel,
10:43peu importe que ce soit trois jours avant Noël ou 15 jours avant,
10:47il y a de la mécanique parlementaire
10:49que les gens ne comprennent pas.
10:51En revanche, les milieux économiques,
10:53les petits patrons qui avaient été impactés
10:55par la dissolution, par le flottement politique,
10:58ça peut jouer, se dire qu'on le fait maintenant,
11:00et il y a le procès, on l'a vu.
11:02On va en parler. Ca laisserait peut-être,
11:04et on est dans des scénarios hypothétiques,
11:07plus de temps pour une loi spéciale
11:09qui viendrait en procédure d'urgence
11:11trouver un budget à la France.
11:13Patrice Duhamel, comment vous l'analysez,
11:15cette position de Marine Le Pen ?
11:17Quel regard vous portez sur cette séquence ?
11:19Est-ce qu'elle a intérêt, selon vous, à la censure ?
11:22C'est très compliqué.
11:24Je pense que son groupe, vous le connaissez mieux que moi,
11:28puisque vous suivez ses activités au quotidien,
11:31lui réclame quasi à l'unanimité, je crois, la censure.
11:35Ce qui remonte du terrain,
11:36c'est en tout cas ce que disent
11:38les députés du RN,
11:40c'est que les militants disent la même chose,
11:43mais le militant, c'est le coeur d'un électorat,
11:46ce n'est pas les 11 millions de personnes
11:48qui ont voté pour elle et pour eux lors des législatives.
11:51Je pense que c'est un risque.
11:54J'étais sur un autre plateau
11:57avant-hier avec Jacques Attali,
11:59qui disait que ceux qui voteraient la censure
12:02seront disqualifiés pour 2027.
12:03On verra s'il a raison ou pas,
12:05il a une grande expérience politique,
12:07notamment de l'exercice du pouvoir.
12:09Je pense qu'elle prend un risque,
12:11mais en même temps, je crois qu'on est arrivé
12:14à un moment où je vois mal,
12:16peut-être que j'anticipe une question
12:18qui reviendra plus tard,
12:20comment elle pourrait reculer.
12:21Elle est allée tellement loin
12:23que le fait de renoncer au dernier moment
12:27paraîtrait comme une forme de faiblesse,
12:30même si elle a obtenu des satisfactions nombreuses.
12:34Il y a une chose qui va arriver ce soir après votre émission,
12:37vers 22h ou 23h, qui peut peser aussi,
12:40c'est l'éventuelle dégradation de la note française
12:43par Standard & Poor's.
12:47S'il y a une note dégradée,
12:49et avec les explications qu'on va voir
12:52et dont on pourra mesurer l'ampleur,
12:55ça va ajouter à la dramatisation,
12:59et on va avoir ça jusqu'à lundi,
13:02mais il y a une forme de supplice chinois,
13:05c'est quand même...
13:06On est dans l'inédit depuis le 9 juin à 21h05,
13:09mais ça continue.
13:10Michel Cotta, votre regard.
13:12On est dans quelque chose de totalement nouveau.
13:15Trois blocs que tout oppose,
13:17un gouvernement qui tient un fil
13:19quasiment dans les mains de la patronne
13:21du Rassemblement National,
13:23l'ancien Front National.
13:25Il veut, en gros, si j'ai bien compris,
13:27et si on a bien compris,
13:28qu'il veut, en gros, que Barnier fasse son programme.
13:32Je trouve qu'il y a quand même
13:33une sorte de chantage qui ne dit pas son nom
13:37entre vous acceptez ça, mais alors je vous en demande plus,
13:41et puis si vous acceptez ce que je viens de vous dire,
13:44je vous en demanderai plus demain,
13:46qui est insupportable, et je vois pas jusqu'où...
13:49Vous dites qu'on ne voit pas Marine Le Pen reculer,
13:51on ne voit pas le Premier ministre maintenant pouvoir reculer.
13:55Là, pour le coup...
13:56C'est-à-dire céder davantage ?
13:58Oui, céder davantage.
13:59Là, pour le coup, on dira...
14:01Prenons directement Marine Le Pen, elle fera l'affaire.
14:04C'est pas la peine.
14:05Donc, il y a quand même...
14:07Effectivement, pour lui, il faut pas qu'il aille trop loin,
14:10parce qu'on dirait que c'est un déshonneur,
14:13et il faut pas qu'il reste...
14:15Il faut pas qu'il soit trop rigide.
14:17On verra si le négociateur de Brexit sera le négociateur
14:21de choses impossibles.
14:22La question qui va être très importante tout le week-end,
14:25c'est comment les Français regardent ce qui risque de se passer.
14:29On va parler des électeurs du RN dans un instant,
14:31mais les Français...
14:33Tous les sondages montrent qu'à peu près un Français sur deux,
14:3652 %, 54 %,
14:39attendent la censure.
14:41Est-ce que vous estimez que c'est beaucoup ou pas ?
14:43Je crois pas.
14:45Je pense pas qu'il y ait une aspiration majoritaire
14:48et populaire à la censure.
14:49Je pense que les Français, depuis le mois de juin,
14:53expriment une colère non pas forcément
14:56envers le gouvernement ou le Premier ministre,
14:58mais surtout envers le président de la République.
15:01C'est ça, en fait, qui bloque chez les Français.
15:04Je ne considère pas qu'à 52 ou 54 %, selon les confrères,
15:08l'aspiration soit largement partagée.
15:10Avec les trois blocs, on pourrait se dire
15:12que si la gauche et le RN veulent la censure,
15:15ça devrait faire plus de 60 %.
15:17Bien sûr, et puis si vous posez la question aux Français,
15:20dans ce moment, on l'a dit, assez inédit,
15:22il y a aussi une question qui se pose,
15:24c'est quelles sont les conséquences.
15:27L'opinion publique n'a pas toutes les conséquences.
15:30C'est inédit, de singulier, dans notre histoire politique.
15:33D'une certaine manière, l'opinion publique réagit à l'instant T
15:36sans savoir ce qui pourrait se passer,
15:38et dans ces conditions-là, en dépit d'une défiance
15:41très importante envers ce gouvernement,
15:44auxquelles l'opinion n'est pas trop attachée,
15:46en ayant en tête déjà que ça allait plus ou moins
15:49assez vite se finir, mais avec une défiance très forte
15:52envers le plan de la République, en dépit de cela,
15:55on n'a pas des scores de 3,4 % des Français
15:57qui souhaitent la chute du gouvernement.
15:59Il y a un chiffre de mes confrères
16:01intéressant, qui demande à la fois
16:03si vous êtes pour ou contre la censure.
16:06Vous avez une majorité assez faible, 52-53 %,
16:08qui vous disent oui.
16:09Lorsqu'on rentre dans le détail
16:11de ce qui pourraient être les conséquences de cette censure,
16:14le chiffre se renverse avec une majorité de Français
16:17qui considèrent qu'il y a un risque d'instabilité.
16:20Si vous leur dites que la censure, ce sera moins de pouvoir d'achat,
16:23ils ne veulent plus la censure.
16:25Si vous dites que la censure peut entraîner
16:28un risque d'instabilité, à la fois politique, financière, etc.,
16:31même sur l'électorat, on pourra en reparler,
16:34et encore une fois, il n'y a pas une aspiration
16:37extrêmement majoritaire, à mon sens,
16:39sur cette idée de motion de censure.
16:41C'est là où elle joue, je parlais de risque tout à l'heure,
16:45là où elle joue grosse, son plafond de verre,
16:47c'est son électoral et 11 millions, 11,5 millions.
16:50Si elle veut être élue présidente de la République,
16:53il faut que ça aille au-delà, et notamment sur la droite,
16:56ce qu'on appelait la droite modérée.
16:58Et là, la droite modérée, elle peut avoir peur
17:02des lendemains du 4 décembre.
17:06Les patrons d'entreprises, notamment,
17:08ou les retraités.
17:09Alors, une chose est sûre, et vous l'avez dit,
17:12les électeurs du RN, eux, attendent
17:14et de pied ferme cette censure.
17:16On est allés à leur rencontre, à Lannes, dans l'Aisne,
17:19où plus d'un électeur sur deux a voté Marine Le Pen.
17:22Reportage Marion Becker, Juliette Prenier.
17:24Musique douce
17:27...
17:30A Lannes, dans l'Aisne, ce jour-là, sur le marché,
17:33les électeurs du Rassemblement national
17:35ne sont pas inquiets d'une possible chute du gouvernement.
17:38A l'image de ce jeune coup.
17:40...
17:41Pour ce qu'ils font actuellement, il vaut mieux qu'ils s'en aillent.
17:45Qu'est-ce que vous espérez comme mesure ?
17:47Un gouvernement qui écoute le peuple,
17:50pas un gouvernement qui en fait casse-la tête
17:52en passant les lois quand il veut et comme il veut.
17:55Tout simplement.
17:56Ca veut dire qui, par exemple ?
17:58Sincèrement, Marine Le Pen.
18:00Il y a ma photo et Jordan Bardet.
18:01Ils font plus attention à ce que les Français veulent
18:04que le gouvernement actuel.
18:06Ca ne leur fait pas peur ?
18:08Oui, moi, je vois ce que c'est, mais non, ça m'inquiète pas.
18:12Ca m'inquiète pas plus que ça, ouais.
18:15Mais la mise en garde de Michel Barnier...
18:18Qu'est-ce qui se passe ? Il y a plus de budget,
18:20il y aura une tempête probablement assez grave
18:23et des turbulences graves sur les marchés financiers.
18:26Je crois pas à ce qu'il dit.
18:28Faut pas attendre qu'il y ait une censure.
18:31Ca a bougé, c'est pas à nous, vraiment, à bouger.
18:33Les inculteurs bougent et y a rien qui bouge.
18:36Pour ce couple de retraités, faire tomber le gouvernement,
18:39ce serait l'occasion pour le Rassemblement national
18:42d'arriver au pouvoir.
18:43Ouais, pourquoi pas ? Essayer.
18:45Ils ont tous essayé, les autres, pourquoi pas Marine ?
18:48Le Pen, c'est Le Pen, c'est tout.
18:51Et ils ne sont pas les seuls.
18:52Moi, pour l'instant, moi, ce serait Bardet, là.
18:55J'aime bien. J'aime bien.
18:57Il est assez franc, direct,
19:00et puis, voilà, c'est... Ca reste carré.
19:04Leur point commun à tous, ce matin-là,
19:06avoir le sentiment d'être oublié
19:08et de ne pas être écouté par les politiques.
19:13Stuart Shaw, vous le retrouvez exactement,
19:16ce reportage, dans vos enquêtes de l'électorat RN ?
19:20Oui, alors c'est toujours mieux d'aller prendre le pouls
19:22directement auprès de ces électeurs-là.
19:25Quand on regarde les chiffres, les ratios objectifs,
19:27on est à peu près entre 60 et 70 % de ceux qui ont voté
19:30aux dernières législatives pour une liste du Ration national
19:35qui serait favorable à une motion de censure.
19:37Donc, on est, encore une fois, sur un socle qui est majoritaire,
19:40mais quand je parlais d'aspiration qui ne me semble pas débordante,
19:44je pense qu'on le voit dans votre reportage, d'ailleurs,
19:47sur les conséquences et les raisons
19:49qui poussent les gens à vouloir la censure.
19:52L'alternative, derrière,
19:53n'est pas beaucoup plus porteuse d'espoir.
19:56Ce que demandent les électeurs, c'est Marine Le Pen au pouvoir,
19:59il me semble quand même assez compliqué
20:01pour le président de la République,
20:03s'il y a motion de censure,
20:04de nommer un Premier ministre issu du Ration national.
20:07D'ailleurs, et je rejoins ce que vous disiez
20:10juste précédemment, quand vous regardez
20:12la séquence entre cet été et aujourd'hui
20:14sur la perception de l'opposition par les Français,
20:17ce qui est assez intéressant.
20:19On y vient. Je peux vous interrompre un instant,
20:22une petite infographie.
20:23Qui est la principale force d'opposition à Michel Barnier ?
20:26C'est le NFP et Jean-Luc Mélenchon.
20:28Pour 39 % des Français.
20:30Et le RN, qui vient après, 34 % des Français.
20:33Oui, parce qu'il faut avoir en tête
20:35que le Ration national joue dans une séquence
20:37qui est un peu différente, dans un contexte un peu différent.
20:40C'est après les législatives.
20:42D'une certaine manière, les législatives
20:45ont aussi porté une sorte de coup d'arrêt
20:47à la dynamique RN.
20:48Là, il y a une question aussi de coût politique
20:51que pourrait avoir, effectivement,
20:53ce vote de la motion sur un électorat
20:55qu'ils essaient, en tout cas, de conquérir,
20:58parce qu'il reste un électorat de droite.
21:00Sur l'électorat de droite, 74 % sont défavorables
21:03à une motion de censure.
21:04Je rejoins ce que vous disiez.
21:06Le plafond de verre et la stratégie politique
21:08d'Emmanuel Macron, de Marine Le Pen,
21:10peut se jouer dans les prochains jours.
21:13Qui est la première force d'opposition ?
21:15C'est très important.
21:16Ces électeurs commencent à la percevoir
21:19comme une sorte de partenaire très exigeant.
21:21C'est Mélenchon, le premier opposant.
21:24Elle peut pas perdre cette position-là, Marine Le Pen ?
21:27Il y a une forme de prime à la radicalité.
21:29C'est le parti qui s'oppose le plus,
21:31qui est le plus tonitruant dans l'Assemblée.
21:34Le RN a joué une autre stratégie, c'est la normalisation.
21:37Ce qu'il fait sur le budget, même dans cette veine-là,
21:40il fait monter les enchères, mais il veut aussi peser
21:43de manière constructive auprès de son électorat.
21:46C'est dans les trois jours qui viennent
21:48qu'elle obtient autre chose ?
21:49Elle a un véritable trophée adressé.
21:52Les électeurs le comprendront
21:53si elle décide de ne pas censurer ?
21:55C'est le débat. La principale mesure,
21:57ça reste les retraites, tout dépend
21:59si le gouvernement décide de bouger là-dessus.
22:02Après, c'est trivial comme terme,
22:04mais la liste des cours est tellement conséquente
22:06que ça laisse à penser que Marine Le Pen aura toujours,
22:10d'une certaine manière, une nouvelle mesure
22:12dans son sac à mettre en avant et qu'elle sera difficile
22:15à satisfaire.
22:16Quel est le poids du procès dans sa décision ?
22:19On a l'impression d'un déplacement de la scène judiciaire
22:22vers la scène politique.
22:23Il s'en défend. Il sépare les deux.
22:25Ce qu'il expliquait au cabinet de Marine Le Pen,
22:28c'est de dire que les affaires politiques
22:31et judiciaires ont toujours été séparées.
22:33On a un peu de mal à croire.
22:35Elle a plutôt bien réussi son coup,
22:37si c'était son intention que de faire oublier
22:39ses déboires judiciaires.
22:41On ne parle plus que de la motion de censure.
22:43Le RN est revenu d'une manière centrale.
22:45Je suis d'accord avec vous, c'est piégeux pour eux.
22:48S'ils ne vont pas jusqu'au bout, ça peut être déceptif.
22:51Je pense que, en profondeur, c'est l'éternel débat
22:54entre la tentation de normalisation et l'aspiration populiste.
22:58De faire donner à manger, entre guillemets,
23:00Michel Barnier à son propre électorat,
23:02et de l'autre, se comporter en partie
23:05de gouvernement responsable qui obtient des choses
23:07à l'Assemblée avec le premier groupe d'opposition.
23:10Michel Cotta voulait y intervenir.
23:12Un deuxième plafond de verre recouvre celui-là,
23:15celui dont a parlé Patrice Duhamel
23:18pour Marine Le Pen.
23:21Même les gens qui sont pour elle,
23:23on trouve des sondages, je parle sous votre contrôle,
23:26qui disent qu'elle n'est pas apte à gouverner.
23:28C'est-à-dire qu'elle risque...
23:30Ca veut dire que si elle force trop sur le côté
23:33on peut tout, on peut tout accepter,
23:35on peut tout augmenter,
23:37alors ça renforcera cette impression
23:39qu'elle ne peut pas gouverner
23:41parce qu'elle est piégée par le populisme, en quelque sorte.
23:44Elle a une équation politique très complexe.
23:47Comment garder son socle tout en l'élargissant ?
23:50Stéphanie Despierre, il y a une petite voie de passage,
23:53je ne sais pas du tout ce qui va se passer,
23:55qui consisterait à ce que le RN
23:58s'abstienne lundi
24:00sur le budget de la Sécurité sociale.
24:03Qu'est-ce qui peut se passer ?
24:06Alors, si le RN décide de s'abstenir,
24:09ça veut dire que le budget de la Sécurité sociale
24:13peut passer.
24:14Il sera soumis au vote.
24:15Il sera soumis au vote 149-3.
24:17Donc, le pays aurait un budget de la Sécurité sociale
24:21et on peut imaginer qu'il n'y ait pas de motion de censure
24:24ou pas de motion de censure votée
24:26et que Michel Barnier reste en poste.
24:28En revanche, et c'est là que, notamment au centre
24:31du camp macroniste et du Bloc central,
24:33on a des interrogations.
24:34Est-ce que, même si Michel Barnier obtenait l'engagement,
24:38même s'il va pas aussi loin,
24:39il se dit, je tente le coup,
24:41j'ai toujours dit que je donnais la voix au Parlement,
24:44je n'utilise pas cette arme fatale du 149-3,
24:46beaucoup dans le bloc central se disent,
24:49mais comment on est sûrs que Marine Le Pen
24:52s'abstient in fine ?
24:53Elle va pas changer d'avis au dernier moment ?
24:56Si on prend...
24:57C'est un coup de poker que d'aller au vote.
24:59C'est un énorme coup de poker, un énorme pari de Michel Barnier
25:03s'il décide de ne pas recourir au 149-3 lundi.
25:05Les macronistes sont dans quel état d'esprit,
25:08quand ils voient les annonces s'accumuler
25:10en direction de Marine Le Pen ?
25:12Ils répètent certains que le discours de Michel Barnier,
25:15en disant que tout le monde le demandait.
25:18Sur l'aide médicale d'Etat, ça doit pas passer.
25:20Non, ça passe pas dans une très grande partie du groupe,
25:23parce que même dans la branche
25:25qui n'est pas l'aile gauche des macronistes,
25:28toucher à l'aide médicale d'Etat, c'est assez compliqué
25:31de leur point de vue, et beaucoup s'interrogent.
25:33Ils voient la liste des courses s'allonger et se disent,
25:37même si à un moment, elle dit qu'elle censure pas,
25:39est-ce qu'elle le fera vraiment ?
25:41Pour être complets, pour ceux qui nous regardent,
25:44c'est un scénario, une hypothèse encore.
25:46Elle décidait de s'abstenir,
25:48donc le budget de la Sécu ou la commission mixte paritaire
25:51conclusive se passerait,
25:53mais il lui reste une arme sur le budget.
25:55Si elle veut jouer au supplice chinois
25:57pour reprendre l'expression de Patrice Duhamed,
26:00la censure peut intervenir après, à Noël.
26:02Oui, elle peut intervenir après,
26:04on parle du budget de la Sécurité sociale,
26:07mais ensuite, il y a le budget de l'Etat.
26:09La taxe sur l'électricité, c'est dans le budget de l'Etat,
26:12c'est une partie qui est dans le budget de l'Etat.
26:15Ca peut être reculé pour mieux sauter,
26:17et Michel Barnier peut avoir un sursis,
26:19mais un sursis de quelques jours, quelques semaines.
26:22On va faire un petit pronostic.
26:24Il y en a une qui est dans le budget de l'Etat aussi,
26:27qui est son souhait à elle,
26:28qui est une baisse même symbolique de la contribution,
26:31et ça, à mon avis, pour le gouvernement,
26:33c'est impossible.
26:35Sur un point idéologique, en plus.
26:37C'est impossible à accepter.
26:38La part de contribution de la France à l'UE.
26:41Pour Michel Barnier, oui, absolument.
26:43D'ailleurs, de façon un peu perverse,
26:45ils ont baissé la demande.
26:46C'était 5 milliards d'économies au départ,
26:49et c'est passé de 1 milliard.
26:50Ils essaient de montrer qu'ils sont de bons joueurs,
26:53mais c'est impossible pour le Premier ministre
26:56que d'abdiquer sur une mesure aussi symbolique.
26:58On est sur des mesures, par exemple,
27:00sur les retraites, sur les allègements de charges,
27:03sur la taxe sur l'électricité,
27:05où toute une partie du socle aux commandes
27:07en voulait pas non plus.
27:08Quand on part sur des mesures Union européenne,
27:11AME, c'est très compliqué,
27:13parce qu'idéologiquement, elle est la seule à demander ça.
27:16Suerte chaud. Avant de vous faire un tour
27:18de table de pronostics, pour conclure ce débat,
27:21prenons un peu notre risque.
27:22Les sondages vont être très importants
27:24sur les week-ends, les remontées des marchés,
27:27les remontées de terrain, mais aussi les instituts de sondeurs.
27:30On leur commande aussi, dans les familles politiques,
27:33un certain nombre d'enquêtes.
27:35Ils regardent ça de très près.
27:37C'est un outil de mesure qui est regardé,
27:39évidemment, avec beaucoup d'attention.
27:41Après, vous savez...
27:42-"Le RN", qu'est-ce qu'ils demandent ?
27:45Ca nous intéresse de savoir.
27:46-...rien du tout, mais je pense qu'il y a une réelle crainte
27:50quant à l'érosion, je pense, du socle de français,
27:53qui voit dans Marine Le Pen une capacité ou pas à gouverner.
27:56On a réalisé ce baromètre,
27:57dont vous avez partagé un certain nombre de chiffres
28:00avec vos confrères du Monde, que l'on réalise depuis 1980
28:03sur l'image du Rassemblement national.
28:05Il y a des scores inédits.
28:07Pour la première fois, le RN n'est plus perçu
28:09comme un danger pour la démocratie.
28:12Pour la première fois, on a un nombre de Français
28:14extrêmement élevés qui adhèrent au constat et aux solutions
28:18proposées par le RN.
28:19Par contre, il y a un chiffre qui a retenu notre attention,
28:22c'est sur la capacité du RN à participer à un gouvernement.
28:26Ca baisse pour la première fois depuis quelques années.
28:29Ca montre que là, il y a un doute
28:31quant à la logique et la stratégie
28:33adoptée par Marine Le Pen,
28:35si la prochaine étape, c'est la présidentielle.
28:38Je rejoins ce que vous disiez.
28:40Là, pour l'électorat autre que l'électorat socle
28:42du RN, ils regardent ça aussi avec beaucoup d'attention
28:46sur la posture de respectabilité,
28:49normalité aussi, politique,
28:50que va adopter la chef du RN.
28:52Il y a tout un ensemble de paramètres.
28:55C'est l'heure des pronos. On y va.
28:57Censure ou pas, Jacques Pogam ?
28:58C'est vous qui suivez.
29:00Vous devez être le plus informé.
29:02Il y aura des images.
29:03Je ne veux pas prendre d'engagement là-dessus.
29:06La décision n'est pas prise.
29:07Elle dépend plus de Michel Barnier que de Marine Le Pen.
29:10Ah oui ? C'est à lui de lâcher ?
29:13Je ne dirais pas ça,
29:15mais je pense que de sa capacité
29:17à donner une place, la première place,
29:21réclamée par Marine Le Pen, sur le budget,
29:23le premier parti d'opposition
29:25qui aura fait plier le genou au gouvernement,
29:27de cette condition-là dépend sa survie politique.
29:30C'est presque plus formel que sur le fond.
29:32S'il se mettait vraiment à la désigner
29:36comme victorieuse de ce bras de fer, ça peut passer.
29:39On est tous des petits égaux, quelque part.
29:42Stéphane, il censure ou pas ?
29:43Difficile à dire, mais je ne vois pas très bien,
29:46alors que ça fait 10 jours qu'elle répète
29:48qu'il faut censurer, qu'elle essaie de dédramatiser
29:51s'il y a une censure, en disant que le gouvernement dit n'importe quoi,
29:55en disant que le pays va s'écrouler.
29:57Je ne vois pas trop comment elle y renonce.
30:00Elle choisit toujours au dernier moment.
30:02Michel ?
30:03Je suis de cet avis, je ne vois pas comment,
30:05dans l'état où on est, on s'en sort.
30:08Il me semble que Michel Barnier ne peut pas aller plus loin
30:11et qu'elle ne peut pas reculer, elle ne peut qu'avancer.
30:14C'est la motion de censure.
30:16Patrice Duhamel ?
30:17Connaissant Michel Barnier depuis très longtemps,
30:20je le connais depuis 50 ans,
30:21je ne dis pas qu'il fera un geste financier,
30:24mais je pense qu'il dira quelque chose
30:26dans les trois jours qui viennent,
30:29d'apaisant, parce que sur TF1, il y a quelques jours,
30:32il était quand même très dramatisant.
30:34Je pense qu'il fera quelque chose d'apaisant
30:36sur la négociation, la concertation,
30:39mais je suis d'accord avec lui, je ne le vois pas aller plus loin
30:42sur les chiffres eux-mêmes.
30:44Donc, ce soir, je pense plutôt que la logique
30:46de ce qui se passe depuis 10 jours, c'est la censure.
30:49Après, il y a un gigantesque sujet, qui est à l'Elysée,
30:52qui est de savoir, non pas qui, mais où,
30:56dans quel camp, et peut-être dans aucun camp
30:59avec un Premier ministre technique,
31:01le président peut nommer.
31:03C'est un sujet, alors là,
31:05l'équation, l'ENA, l'inspection des finances
31:07et Polytechnique.
31:08Alors que déjà, beaucoup d'hommes de circulent.
31:11Sébastien Lecornu, François Bayrou, Bruno Retailleau
31:14se préparerait, mais on n'en est pas là.
31:16Vous aurez le mot de la fin.
31:18Mouillez-vous.
31:19Ce soir, je ne vois pas comment il pourrait reculer,
31:22mais je plaide aussi pour cette hypothèse
31:24que Michel Barnier aura tout intérêt,
31:26dans une logique au moins de posture,
31:28à essayer de désactiver, je dirais,
31:32cette carte motion de censure.
31:34Rendez-vous la semaine prochaine.
31:36Merci. Vous restez avec moi,
31:38Michel Cotta, ainsi que Patrice Duhamel.
31:40On va à présent évoquer votre actualité,
31:42vos actualités au pluriel,
31:44parce qu'elles sont très riches.
31:46Il y a ce documentaire que vous co-signez
31:48avec l'historien Jean Garrigue
31:50et la réalisatrice Pauline Pallier,
31:52diffusé le 12 décembre sur France 2.
31:54Il y a ce livre, Michel Cotta,
31:56Les Derniers Grands,
31:57ce sont les années au pouvoir de François Mitterrand
32:00et de Jacques Chirac,
32:01dont, je crois savoir, Patrice Duhamel,
32:04vous avez été l'un des premiers relecteurs de Michel,
32:06vous nous direz, tout cela,
32:08après l'invitation de Maïté Frémont.
32:10Si on vous invite, Michel Cotta et Patrice Duhamel,
32:14c'est pour nous éclairer sur le séisme politique actuel.
32:19J'ai décidé de vous redonner
32:21le choix de notre avenir parlementaire,
32:24par le vote.
32:26Je dissous donc, ce soir, l'Assemblée nationale.
32:299 juin 2024, la date est désormais gravée
32:33dans l'histoire de la Ve République.
32:35Point de départ, Michel Cotta et Patrice Duhamel
32:39de votre documentaire diffusé le 12 décembre prochain.
32:43Qu'est-ce qui a pu lui donner cette idée-là,
32:46à votre avis ?
32:47Vous, qu'il connaissez bien.
32:49Non, je ne connais pas bien ou pas suffisamment bien
32:52Emmanuel Macron, sinon, peut-être ne serait-il pas président.
32:56Des anciens présidents de la République,
32:58des anciens premiers ministres
33:00ou encore les présidents de l'Assemblée et du Sénat,
33:03tous réunis pour analyser ce moment historique
33:07qui ont tiré un premier bilan.
33:09C'est une décision que je n'ai jamais approuvée.
33:11Vous lui avez dit au président ?
33:13Directement.
33:14Michel Cotta et Patrice Duhamel,
33:16vous êtes journaliste et vous poursuivez votre mission
33:19de témoin de l'histoire de la Ve République.
33:22Patrice Duhamel, vous avez été le premier lecteur
33:25du dernier ouvrage de Michel Cotta.
33:27Vous racontez, Michel Cotta,
33:29les 20 ans qui ont changé la vie politique
33:32avec ce que vous appelez les derniers grands,
33:35François Mitterrand et Jacques Chirac.
33:37...
33:39Président de tous les Français,
33:41je veux les rassembler pour les grandes causes.
33:43Ce livre souvenir débute le 21 mai 1981
33:47avec l'intronisation de François Mitterrand.
33:50Enorme surprise, Jean-Marie Le Pen
33:52semble devoir être le second avec 17 % des voix.
33:56Pour se terminer, le 21 avril 2002,
33:59avec l'accession au second tour de la présidentielle
34:02de Jean-Marie Le Pen.
34:04Michel Cotta et Patrice Duhamel vous donnaient des clés
34:07pour comprendre la politique d'avant
34:09et celle d'aujourd'hui,
34:11qui affrontent une nouvelle fois toutes les tempêtes.
34:15On va commencer avec le film,
34:17la dissolution, histoire d'un séisme
34:19ou les coulisses d'un séisme politique.
34:21D'abord, le casting. Il est dingue.
34:23On en a eu un aperçu avec les extraits,
34:26mais pour ceux qui nous regardent, on va vous montrer qui témoigne.
34:29Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon,
34:31Yael Brune-Pivet, Gérard Larcher, Edouard Philippe,
34:34François Hollande, Nicolas Sarkozy, Elisabeth Borne,
34:37mais il y a aussi Alain Juppé, Manuel Valls,
34:40Fabius, François Bayrou, Laurent Wauquiez,
34:42Olivier Faure, Laurent Berger et Lucie Castex.
34:45Comment vous avez fait pour les convaincre tous de témoigner ?
34:48Ca s'est fait assez facilement, finalement.
34:51On n'a pas essuyé de refus, si j'ose dire, de ce côté-là.
34:55Les refus sont plutôt du côté de l'Elysée,
34:57je crois qu'on peut le dire.
34:59Il n'y a pas Macron.
35:01Ni Gabriel Attal.
35:03Pourquoi, d'ailleurs ? Pourquoi il n'est pas là ?
35:05C'est trop tôt ?
35:06On a passé ça au deuxième plan,
35:08parce qu'on en avait tellement qui acceptaient,
35:11quand même, d'une importance politique formidable.
35:15Je crois qu'on n'a pas eu tellement de mal.
35:17Ils se sont expliqués avec énormément de vigueur
35:23et de sincérité, parce qu'eux-mêmes n'avaient pas compris
35:26ce qu'ils avaient vécu.
35:28Je dis pas ça parce qu'on a fait ce film
35:30tous les trois, avec Jean Garrigue, Michel et moi,
35:33mais je crois qu'ils ont compris que c'était un film
35:35d'une certaine manière historique
35:38et que donc, il fallait en être.
35:40Je pense que Gabriel Attal a eu tort de refuser.
35:43Vous avez posé la question.
35:45De ce que j'ai cru comprendre, il y a eu la phase
35:48où tout le monde a vu qu'il était totalement hostile
35:51à cette dissolution, et depuis, je crois que stratégiquement,
35:56pour sa trajectoire personnelle, il n'avait pas envie
35:59de redire des choses désagréables sur le président.
36:02J'imagine que c'est ça.
36:04Ce qui est saisissant dans ce documentaire,
36:06c'est qu'aucun de tout cela qu'on a nommé à l'instant
36:09n'a compris le sens politique de la décision d'Emmanuel Macron.
36:13Bien au-delà du choc, de la surprise,
36:15c'est le sens politique de cette décision
36:18et de son calendrier qui les laisse absolument estomaqués.
36:23Ca veut dire qu'il a perdu la vista,
36:26le président, complet.
36:28La rapidité aussi, avec laquelle il a annoncé,
36:32c'est ça qui a le plus surpris les gens.
36:34Le soir des élections du 9 juin européenne.
36:36Et avant les Jeux olympiques.
36:38C'est aussi le calendrier, effectivement,
36:41qui a fait problème.
36:42Surtout qu'il décide, et il aurait pu le faire
36:45un peu plus tard, d'utiliser le délai minimal
36:48que lui permet la Constitution
36:50pour convoquer les élections législatives.
36:52Il y a aussi, et c'est le mot de Marine Le Pen dans le film,
36:56un coup politique, au-delà de l'acte politique.
36:59Il a pensé sincèrement, je crois,
37:02mais en se trompant totalement,
37:04ce qui prouve qu'il a un problème
37:06avec l'histoire politique de la Ve République,
37:09parce que là, c'est un problème historique,
37:11et un certain nombre d'interlocuteurs
37:14avec lesquels on a pu parler,
37:15qui l'ont eu au téléphone dans les deux heures
37:18qui ont précédé l'annonce, le 9 juin,
37:20il leur a dit, je suis sûr du velours,
37:23il y aura deux candidats de gauche partout
37:25parce que le nouveau front populaire
37:28et donc nos candidats seront au deuxième tour
37:30le plus souvent.
37:31-"Gauche, le réflexe d'unité face à l'extrême droite".
37:35Il y en a un, celui-là, qui l'a eu au téléphone ce soir-là,
37:38qui m'a dit, mais tu te trompes totalement.
37:41Tu vas voir, ils vont se mettre...
37:43Ils vont mettre 24 heures, 48 heures à se mettre d'accord.
37:47Quand je lui en ai parlé, il m'a dit, en riant,
37:50je me suis trompé, d'ailleurs, parce qu'ils ont mis 24 heures.
37:53C'est l'histoire de la gauche, depuis 58.
37:55A chaque fois qu'une situation comme celle-là se pose,
37:58ils se mettent d'accord, sauf exception.
38:01C'est une erreur d'analyse, en effet,
38:04qui est justifiée par le fait
38:06qu'entre l'extrême gauche, au fond,
38:09et la gauche socialiste,
38:11il y a effectivement des divergences,
38:13mais dans une élection, généralement,
38:16le fonds républicain...
38:18-"Le réflexe d'unité revient".
38:19-"Le réflexe d'unité revient",
38:21même si c'est une extrême gauche
38:23qui ne fait pas particulièrement plaisir
38:25à certains leaders comme Cazeneuve ou Hollande.
38:28-"Une dissolution ne marche",
38:30et le film le montre bien,
38:32parce qu'en fait, vous revenez sur les précédents
38:35de dissolutions dans l'histoire,
38:36Nicolas Sarkozy et Alain Juppé reviennent sur 1997,
38:40et l'échec retentissant de la dissolution de Jacques Chirac,
38:44ça ne marche que si c'est compris.
38:46Donc, il faut une crise, et ça, c'est François Hollande
38:49qui l'explique. Et là, il n'y a pas de crise,
38:52en tout cas pas perçue comme telle par les Français.
38:55Ca ne pouvait pas être compris.
38:56Les deux dissolutions de De Gaulle,
38:5862 et 68, il y avait une crise.
39:00En 62, le gouvernement avait été censuré,
39:04et en 68, c'était les événements de 68.
39:08C'est les deux dissolutions
39:09qui ont permis de résoudre la crise.
39:11Là, il n'y a pas eu la perception...
39:14Le 9 juin, au soir, ce que se sont dit les Français,
39:17c'est que le président avait perdu une élection,
39:19que la liste n'avait pas fait une campagne tolitruante,
39:24c'est le moins qu'on puisse dire,
39:26que Raphaël Glucksmann avait fait un très bon score,
39:29que le RN était le premier parti de France,
39:32mais je ne pense pas qu'ils aient eu le sentiment
39:34qu'on était dans une crise ouverte
39:36qui justifiait qu'on renverse la table.
39:39C'est passionnant.
39:40Justement, parce que, lui, le président de la République,
39:43pensait qu'il était soumis ou qu'il serait soumis
39:46à une motion de censure, justement, en septembre,
39:49et que, donc, il fallait avancer à l'échéance.
39:53Mais les gens ne le savaient pas,
39:55cette histoire de motion de censure.
39:57Les Français normaux ne savent pas.
39:59On ne leur a pas expliqué.
40:00Par conséquent, la décision a paru incompréhensible.
40:03François Hollande a raison sur cette analyse-là.
40:06C'est très important.
40:07Le film, ce n'est pas uniquement la dissolution,
40:10le choix, les coulisses,
40:12l'analyse de tous ces acteurs politiques,
40:14ça va jusqu'à la nomination de Michel Barnier.
40:16Il y a une séquence, totalement inédite,
40:19c'est Lucie Castex qui vous raconte
40:21comment ça s'est passé avec Emmanuel Macron.
40:23Elle arrive à l'Elysée, racontez-nous,
40:26avec tous les représentants de ce nouveau front populaire,
40:29et elle essaie de défendre sa candidature pour Matignon.
40:32Oui, et puis le président lui pose des questions.
40:35Qu'allez-vous faire là-dessus ?
40:37Qu'allez-vous faire sur ce dossier-là ?
40:39Elle-même raconte qu'elle pose des questions au président.
40:42Ca se passe de manière assez courtoise,
40:45mais clairement, on voit bien
40:47que dès la sortie et les déclarations qui sont faites,
40:51ça ne sera pas de ce côté-là que ça se passera
40:54et le président le confirmera publiquement très vite,
40:57mais effectivement, c'est une...
40:59Il s'est passé, franchement, on parle de télévision,
41:02c'est un documentaire, vraiment, il n'y a pas de fiction du tout,
41:06mais tout ce qui se passe depuis le 9 juin,
41:08si on réfléchit...
41:10-"Défile réel".
41:11-...pour les gens qui, de temps en temps,
41:13regardent des séries sur des plateformes,
41:15Netflix, Amazon ou autres,
41:17ce sont des scènes de séries, de fiction.
41:21-"Les scénaristes n'arrivent même pas à être à la hauteur".
41:24-"Vauquier raconte que quand il est allé voir le président,
41:28dans le film, le président lui dit...
41:30Ah non, c'est Bernard Cazeneuve, je crois qu'il dit...
41:33Le président m'a dit que ça peut être quelqu'un de droite,
41:36ça peut être quelqu'un de gauche, c'est une scène stupéfiante.
41:39J'aimerais la scène où Lucie Casté,
41:41qui est sur son vélo à Paris,
41:44apprend du chef du Parti Socialiste
41:48qu'elle peut être candidate.
41:50L'idée qu'elle soit en train de pédaler
41:54et de se dire, après tout, pourquoi pas, Premier ministre...
41:57C'est une scène, je trouve, qui m'arrive.
42:00Pour faire la transition avec les derniers grands,
42:03votre livre, Michel Cotta,
42:04je vais vous passer un extrait d'une vidéo de François Mitterrand.
42:08J'avais prévu de le faire plus tard,
42:11mais c'est intéressant puisqu'on commence à imaginer
42:14que, potentiellement, l'élection présidentielle
42:16pourrait être anticipée.
42:18Regardez, interrogé par Jean-Pierre Elkabache,
42:21ce qu'il répondait quand, justement,
42:23lui aussi était confronté à cette question de la démission.
42:26Vous pensez qu'il pourrait arriver, à ce moment-là,
42:29à obtenir votre départ ?
42:31Il y avait des rumeurs de manifestations
42:33sur les Champs-Élysées.
42:34Mais bon, il aurait pu y avoir 36 autres manifestations.
42:40C'était de l'agitation de fin de campagne.
42:42Oui, et j'ai quelques moyens qu'ils emploient.
42:45On ne peut rien contre la volonté d'un homme.
42:47Michel Cotta, c'est intéressant, cette réponse,
42:50à la lumière d'aujourd'hui.
42:52En plus, selon le tempérament de Mitterrand,
42:55elle était crédible.
42:56Le seul problème, c'est de savoir si...
43:00Je vous rappelle que le président de la République actuelle
43:03avait dit que les résultats de l'élection européenne
43:06n'affecteraient en aucun cas sa politique.
43:09Et puis, là-dessus, il dissout.
43:12Donc, bien malin
43:15que si le président de la République actuelle
43:18pouvait répondre avec cette solidité-là.
43:22Alors, justement, on voit bien la volonté d'un homme.
43:25Au fond, jamais personne n'a cru que François Mitterrand
43:28allait partir, alors que c'est très différent,
43:30même si ça n'est absolument pas certain
43:32dans le cas d'Emmanuel Macron.
43:34Les Derniers Grands, ça veut dire quoi ?
43:36Qu'est-ce qu'ils ont, eux, François Mitterrand et Jacques Chirac,
43:40que les autres, après eux, n'ont pas ?
43:42Ca veut dire, d'abord, une certaine époque.
43:45Ca veut dire une époque où la Ve République était stable,
43:49n'était pas...
43:51Elle s'était très bien faite, au fond,
43:54elle s'est très bien faite,
43:55en cohabitation avec un parti majoritaire
43:58qui était différent de celui du président.
44:00Ca, c'est le premier point, c'est important.
44:03Le deuxième, c'était une période,
44:05et on la regrette peut-être, j'en sais rien, aujourd'hui,
44:08mais c'est une période où la parole politique
44:11avait encore de l'importance.
44:13Et eux deux, lorsqu'ils disaient quelque chose,
44:15lorsque Jacques Chirac disait
44:17non, je ne voterai pas pour la seconde guerre d'Irak,
44:20ou lorsque François Mitterrand...
44:22On les écoutait, on les prenait au sérieux.
44:25Ca m'a beaucoup frappée, justement,
44:27par comparaison avec ça.
44:28Lorsque le président de la République actuelle dit
44:31qu'il ne voterait pas le Mercosur,
44:33ça n'empêche pas les paysans qui ne croient pas ces paroles
44:37à défiler dans la rue.
44:38Il y a une défiance.
44:39Il y a une défiance.
44:41Et enfin, j'aurais pas dit, j'ai lu dans un article,
44:43peut-être que j'aurais dû dire les deux derniers fauves,
44:47mais c'est des gens qui sont des combattants politiques.
44:50Mitterrand est resté dans l'opposition pendant 23 ans,
44:53il a été 30 ans dans l'aïe politique.
44:55Jacques Chirac, lui, pendant 20 ans,
44:57a résisté aussi.
44:58C'est-à-dire que c'est des gens qui ont un long sillage,
45:02un long parcours, et donc un vrai rapport avec la France.
45:05Je voudrais vous montrer cet archive,
45:08puisque votre introduction s'ouvre sur cette scène,
45:101981, au Panthéon.
45:13Après les deux discours et un entretien
45:15avec le maire de Paris, François Mitterrand ressort
45:18de l'hôtel de ville et remonte le boulevard Saint-Michel.
45:21C'est à pied qu'il va gravir la rue Soufflot,
45:23qui le conduit au Panthéon.
45:25C'est le premier bain de foule du président de la République.
45:28Regardez.
45:29Seul, de rose à la main,
45:32il pénètre maintenant à l'intérieur du Panthéon.
45:34Il va se recueillir sur les tombeaux de Jean Moulin
45:38et Jean Jaurès.
45:43Voilà la voix de la journaliste Dominique Poncet,
45:45de France 3, à l'époque.
45:47Vous décrivez très bien, vous frayez un chemin,
45:50Michel Cotta.
45:51Place des grands hommes pour tenter d'approcher
45:56et il y a une phrase, ça vous traverse,
45:58il faut expliquer, c'est avant l'investiture à l'Elysée,
46:01c'est la mise en scène d'une prise de fonction.
46:04Vous vous dites, est-ce qu'il n'en fait pas trop ?
46:06Est-ce que c'est pas un peu trop spectaculaire ?
46:09J'ai trouvé ce...
46:11C'est très difficile de dire ce qu'on pense,
46:14mais j'ai trouvé ça relativement émouvant
46:17et assez rapidement,
46:19j'ai trouvé que ça se terminait en spectacle
46:23et j'étais d'autant plus tourneboulé
46:28que Pierre Monroi, que je venais de voir juste avant,
46:31m'avait dit, on est dans un déficit,
46:33on sait pas comment on va s'en sortir,
46:36et qu'il m'avait dit qu'il avait dit ça à François Mitterrand
46:39et qu'il lui avait dit, pas maintenant,
46:41comme s'il voulait profiter de sa victoire.
46:44Elle marque tellement cette scène que c'est difficile,
46:47pour les successeurs, de repartir au Panthéon.
46:49C'est la scène qui symbolise l'alternance.
46:52Il y a énormément de scènes.
46:53Je le conseille vraiment,
46:55parce que c'est vraiment pour l'histoire,
46:57vous vous souvenez de tout, c'est édifiant de voir
47:00que vous n'avez rien oublié des acteurs,
47:03des dates, des anecdotes, etc.
47:05Mitterrand, ça, je renvoie au lecteur,
47:07vous confie sa maladie, quelques mois après son élection,
47:10c'est vraiment édifiant, il dit, il a fallu que j'attende,
47:13c'est malin. Je passe là-dessus,
47:15je voudrais qu'on dise un mot de Jacques Chirac
47:18comme premier ou quasi-premier lecteur
47:20de votre épouse, bien sûr, Michel.
47:22Qu'est-ce qui vous a marqué, concernant Jacques Chirac,
47:25dans le livre ?
47:26Ce qui m'a marqué, c'est cette espèce
47:30de contradiction ou de paradoxe
47:33entre la fermeté, il y a eu plusieurs Jacques Chirac,
47:37et Michel, dans le livre, parle des Jacques Chirac successifs,
47:40Premier ministre, Président, c'est pas les mêmes,
47:43où il symbolise d'abord la droite pure et dure,
47:46la première cohabitation est extraordinairement brutale,
47:50polémique, etc.,
47:52et puis, il se transforme peu à peu en père de la nation
47:55et il termine, en 2007, comme le père de la nation.
47:59C'est ça, le plus impressionnant.
48:02Merci. On s'arrête là,
48:03mais on va continuer à débattre.
48:05Je recommande le deuxième tome,
48:07après ce livre, d'ailleurs, qui avait eu le prix des députés,
48:11en 2024, l'année dernière,
48:12les Derniers Grands, c'est-à-dire Chez Plon.
48:15Vous restez avec nous, on va accueillir nos chroniqueurs.
48:18La question qui fâche.
48:20Générique
48:22...
48:29Tu es recroisé ce soir avec l'ami Bertrand Perrier,
48:31maître Bertrand Perrier.
48:33Bonsoir, avocat après la cour de Cassation et Grand,
48:36spécialiste, là, en oratoire, et puis, Richard Verly,
48:39quel plaisir de vous retrouver de retour des Etats-Unis,
48:42correspondant France-Europe du quotidien en ligne Blic.
48:45Bienvenue à vous, voici donc la question qui fâche, ce soir.
48:49Dans la question qui fâche, la vedette du jour,
48:52c'est Notre-Dame, enfin, plutôt, Emmanuel Macron,
48:56au centre des célébrations de la réouverture de la cathédrale,
49:00le président, au milieu de ses fidèles,
49:03pardon, au milieu des compagnons
49:05qui ont oeuvré à la reconstruction,
49:07fier d'avoir tenu sa promesse.
49:09En avril 2019, nous avions décidé que cela prendrait 5 ans.
49:13Vous l'avez fait, vous avez réussi ce que l'on pense être impossible.
49:17Paris remporté, un miracle que n'est ni, selon ses proches,
49:21qui salue plutôt la force de volonté du président.
49:24Après tout, c'est lui qui a choisi le bon casting.
49:27Le général Georges Lain, puis Philippe Jost,
49:30pour diriger les travaux.
49:31Lui encore, qui a fait voter une loi d'exception
49:34pour accélérer les procédures administratives,
49:37s'improvisant même chef de chantier,
49:39cette visite en 5 ans.
49:41Pour un résultat à couper le souffle,
49:43feu d'artifice de couleur vue saisissante et merveillement
49:47l'Elysée ne lésigne pas sur les superlatifs,
49:50avec, au passage, un peu de communication sur les réseaux.
49:53Voilà pour toi, Paris s'enroule
49:57S'enroule comme un escargot
50:00L'Elysée, qui prévoit une inauguration XXL le week-end prochain,
50:05des dirigeants du monde entier,
50:07une messe à laquelle assistera le président
50:09et une nouvelle prise de parole sur le parvis de la cathédrale,
50:13espère-t-il en tirer profit ?
50:15C'est notre question qui fâche.
50:17Emmanuel Macron en fait-il trop ?
50:21On commence avec Bertrand Périer.
50:23Il y a deux dimensions, je crois.
50:25Il y a une dimension patrimoniale et une dimension religieuse.
50:28Dans la dimension religieuse, on a souvent dit
50:31qu'Emmanuel Macron en faisait trop.
50:33Souvenez-vous, au tout début de son quinquennat premier,
50:36en 2018, il avait fait ce fameux discours au Bernardin
50:39devant la conférence des évêques où il avait dit
50:41qu'il fallait réparer le lien entre l'Etat et l'Eglise
50:44qui était abîmé.
50:45On avait considéré que c'était très fort
50:48et qu'il y avait une sorte d'atteinte à la laïcité
50:50de la part de quelqu'un qui a un rapport au religieux
50:53qui est tout à fait particulier.
50:55Emmanuel Macron a demandé le baptême à l'âge de 12 ans.
50:58Il dit qu'il est agnostique, mais c'est quelque chose
51:01avec lequel il a un lien très fort, la religion.
51:04Ce n'est pas anodin qu'il vienne à l'intérieur de la cathédrale,
51:07ce qui n'est pas absolument prévu.
51:09Donc, il y a effectivement religieusement quelque chose.
51:12Il parle de messeigneurs, de notre cathédrale
51:15dans son discours de cet après-midi.
51:17Il y a une dimension religieuse très forte
51:19et une dimension patrimoniale.
51:21On se souvient qu'à l'origine, au moment de l'incendie,
51:24c'est quand même lui qui prend la décision,
51:27on l'a même documenté, d'envoyer les pompiers
51:29au péril de leur vie pour sauver les deux beffrois
51:32et prendre le risque aussi que les pompiers décèdent
51:35dans cette intervention.
51:37Il y a une sorte de dividende, presque,
51:39de cet acte de courage premier,
51:41avec, au-dessus encore de ces deux dimensions patrimoniales
51:44et religieuses, en surplant une dimension politique,
51:47une façon de faire une pause dans un climat extrêmement houleux
51:51et de prendre une forme de hauteur spirituelle
51:53par rapport aux jeux politiques.
51:55Vous avez vu la Une de Libération ?
51:57Seul en Seine, CENE,
52:00qui accuse un peu le président
52:02de s'approprier la réouverture de Notre-Dame.
52:05Il faut dire que cinq ans, c'est fait.
52:07C'était le délai et il est tenu.
52:09Cinq ans, c'est fait, c'est un chantier réussi,
52:11dans lequel il a une part, il a eu la responsabilité
52:14de fixer ce délai.
52:15A l'époque, c'était controversé de dire cinq ans.
52:18Je crois qu'il aurait voulu que ça coïncide
52:20avec les Jeux olympiques.
52:22A quelques mois, ça n'a pas été possible.
52:24Je craignais qu'il en fasse trop dans ses propos,
52:27parce que, assez souvent, c'est la spécialité
52:29d'Emmanuel Macron, ne serait-ce qu'en longueur.
52:32Ca n'a pas été le cas.
52:33Il s'en est tenu à un discours de remerciement...
52:36...pour ceux de Notre-Dame, des artisans, des maîtres d'oeuvre.
52:39Il n'en a pas fait trop dans le discours,
52:42mais ça a mis quatre heures à la télévision.
52:44Dix étapes du parvis au coeur en passant par la nef,
52:47la charpente, ça a duré longtemps.
52:49La mise en scène, et la une de libération,
52:51c'est de dire la mise en scène avec C-E-N-E
52:54et en enlevant le S, là, je crois qu'il y en avait
52:56quand même un peu trop.
52:58Je ne dirais pas que c'est choquant,
53:00le mot ne convient pas, mais avoir le président,
53:03son épouse et la ministre de la Culture
53:05guidées tous les trois pendant quatre heures
53:08dans cet édifice, on se demande quand même
53:10si le groupe aurait pu être un peu plus grand,
53:13jouer un peu plus collectif.
53:15Par exemple, j'aurais trouvé normal
53:17que le Premier ministre, Michel Barnier,
53:19soit associé. Ca m'aurait semblé normal.
53:21Il a pas mal de choses à faire.
53:23Il y a le week-end prochain pour l'inauguration.
53:26Le décor, la visite, la mise en scène m'a semblé un peu beaucoup
53:29et la place que lui ont accordé certains médias,
53:32certaines télévisions également,
53:34mais il faut reconnaître que c'était l'occasion
53:36de revoir la cathédrale et l'acteur principal,
53:39c'était Notre-Dame.
53:40Il y a cette idée, bien sûr,
53:42d'excellence française et on sent qu'il y a une volonté,
53:45au fond, de retrouver la magie des Jeux olympiques
53:48et de montrer qu'à travers la fierté du bâtiment,
53:51absolument magnifique, les images sont somptueuses,
53:54eh bien, il y a aussi une manière de revenir
53:57avec un peu plus de gain politique pour un président
53:59qui est quand même très, très affaibli.
54:02Oui, c'était un défi un peu fou et le pari a été gagné.
54:05Et ça n'est pas tous les jours, ça a été un peu le cas,
54:08avec les Jeux olympiques, on avait l'impression
54:10de quelque chose qui était chimérique,
54:13qui était au-dessus de nos forces et on l'a fait.
54:15Et on l'a fait comme cela, ce délai de cinq ans
54:18qui avait été assigné par le président de la République
54:21et en effet, il a beau jeu aujourd'hui
54:23et le réel lui donne en quelque sorte raison de dire
54:26que ça n'était pas aussi fou que ça et j'ai bien fait
54:29parce qu'on voit bien que cette déambulation
54:32l'a emmené aussi en hauteur, il a vu la charpente,
54:34il a rendu hommage aussi à un ouvrier
54:37qui est décédé au cours des travaux,
54:39donc on voit bien qu'il y a une mise à l'honneur
54:41de, en quelque sorte, ceux de Notre-Dame,
54:44comme vous le disiez, avant la semaine prochaine,
54:47d'avoir quelque chose de plus institutionnel
54:49sur le parvis, comme c'est le rituel républicain,
54:52on a l'impression d'une visite privée très large.
54:55C'est à travers les yeux du président de la République,
54:57offerte aux Français, joli cadeau, Patrice Duhamel.
55:00C'est vrai qu'il a fait un pari, parce qu'il y a cinq ans,
55:03effectivement, il y a peu de gens,
55:05j'y connais rien à l'architecture en général
55:08et à celle de Notre-Dame en particulier,
55:10mais la majorité des gens disaient
55:12qu'il n'y arriverait jamais, pourquoi il a dit ça, etc.
55:15Donc, de ce point de vue-là, il a réussi.
55:17J'ai trouvé ça un peu long, ce matin,
55:19ça aurait peut-être été mieux s'il avait eu
55:22quelques compagnons du devoir autour de lui,
55:24voilà, s'il n'y avait pas, voilà.
55:26Mais pour reprendre ce que disait...
55:28-"Vous étiez autour de lui."
55:30-"Dans la visite, en permanence, je veux dire."
55:33Pour reprendre ce que disait Bertrand,
55:35il y a un côté religieux, oui,
55:37il y a un côté politique et patrimonial, effectivement.
55:40Je pense qu'il y a un côté mystique, chez lui.
55:43Petite anecdote, sa première campagne présidentielle,
55:46en 2017, les journalistes qui...
55:48Je n'en faisais pas partie, mais il y avait
55:50une quarantaine de journalistes qui suivaient
55:53toute la campagne, jour après jour, tous les métis, etc.,
55:56et il lui avait donné un surnom, c'était The Young Pop.
55:59C'était une série italienne extraordinaire,
56:01parce qu'il trouvait qu'il ressemblait...
56:04-"Paolo Sorrentino", excellente série.
56:06Et il allait tout le temps et régulièrement,
56:08d'ailleurs, à la Basilique Saint-Denis,
56:11entre Dieu et le roi, le mystique était là.
56:13-"Le jour où il a annoncé sa candidature, en 2017,
56:17il est allé tout seul, incognito,
56:19dans la crypte de la Basilique de Saint-Denis."
56:22L'événement dépasse les catholiques
56:25et dépasse la religion.
56:27-"Notre-Dame", c'est Victor Hugo.
56:29C'est Victor Hugo et la France.
56:32Merci, merci beaucoup, Michel Cotta,
56:34de m'avoir accompagné pour cette émission.
56:37Merci à vous.
56:39Plongez dans ce livre,
56:40le deuxième tome des mémoires de la cinquième de Michel Cotta.
56:44Prosomite Terran, Jacques Chirac,
56:46les derniers grands, c'est-à-dire Cheplon.
56:49Profitez bien. A la semaine prochaine.
56:52SOUS-TITRAGE ST' 501