Le Rassemblement national considère que le gouvernement "a mis fin à la discussion" sur d'éventuelles modifications au budget la sécurité sociale : clap de fin pour Michel Barnier ? Regardez Jordan Bardella, président du RN.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 02 décembre 2024.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 02 décembre 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:007h40 sur RTL, l'heure de l'invité de RTL Matin et Thomas, vous recevez donc aujourd'hui le Président du Rassemblement National, Jordan Bardella.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Jordan Bardella.
00:12Bonjour Monsieur Soto, merci pour votre invitation.
00:14Bonjour et bienvenue aussi à Michel Barnier qui doit avoir l'oreille collée au poste ce matin à l'écoute d'RTL pour savoir s'il sera encore Premier Ministre dans trois jours.
00:20Marine Le Pen avait dit que Michel Barnier avait jusqu'à lundi, aujourd'hui donc, pour entendre vos revendications sur le budget, notamment le budget de la Sécu.
00:28Hier, cette même Marine Le Pen disait que le RN considérait que le gouvernement avait mis fin à la discussion.
00:34Tout est donc sur la table ce matin, ma question est très simple, allez-vous, oui ou non, voter la censure contre le gouvernement cette semaine ?
00:42Le budget qui a été présenté par le gouvernement est un budget de punition qui va, je crois, ralentir très drastiquement l'activité économique de notre pays,
00:53fragiliser le pouvoir d'achat de nos compatriotes, et notamment de nos compatriotes les plus précaires, les plus modestes, en accélérant les déremboursements de médicaments.
01:02Nous avons tenté jusqu'à la dernière minute de proposer ce qui apparaissait comme des mesures et des économies de bon sens dans le budget de l'Etat.
01:09Le ministre Saint-Martin, le ministre du budget, s'est exprimé hier en indiquant que le gouvernement n'entendait plus bouger.
01:14Le gouvernement ne fera pas de nouvelles concessions, a-t-il dit ?
01:16Par conséquent, à partir du moment où Michel Barnier poursuit la politique d'Emmanuel Macron, le Rassemblement National censura évidemment ce gouvernement.
01:25Donc la réponse est oui, vous allez censurer et faire tomber le gouvernement ?
01:28La réponse est oui, le Rassemblement National actionnera le mécanisme du vote de la censure, sauf évidemment, miracle de dernière minute,
01:37si Michel Barnier venait à revoir sa copie d'ici 15h, mais j'ai peu d'espoir qu'il soit touché par la grâce,
01:42étant entendu que nous avons été sciemment ignorés et méprisés depuis plusieurs mois,
01:47que l'intégralité des propositions que nous avions faites, pas par caprice, mais parce que nous avons réalisé 11 millions de voix lors des dernières élections législatives,
01:55que je suis à la tête d'une famille politique pour laquelle les Français ont le plus voté lors des dernières élections,
02:00et quand je vois que tout ce que nous avons proposé dans l'intérêt des Français, tous les amendements que nous avons déposés ces dernières semaines,
02:06c'est vrai sur le budget, mais c'est aussi vrai lorsque nous proposons le rétablissement des peines planchers, l'expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers,
02:16tout a été sciemment méprisé, ignoré.
02:20Michel Barnier a oublié qu'il était à la tête d'un gouvernement qui n'avait pas de majorité à l'Assemblée Nationale,
02:26qui n'avait pas de légitimité démocratique dans le pays, et qui comptait 45 députés à l'Assemblée Nationale.
02:31Donc il s'est présenté comme étant l'homme de la négociation, comme étant un négociateur en chef qui allait discuter avec tous les partis d'opposition.
02:40Ils ont attendu très tard pour le faire avec le Rassemblement National, et par respect pour mes électeurs,
02:45et dans l'intérêt du pays, et dans l'intérêt de la vie économique de mon pays, je ne peux pas laisser passer un budget qui va alourdir la fiscalité de 40 milliards d'euros supplémentaires,
02:53dans le contexte que vivent nos entreprises et que vivent nos compatriotes.
02:57Vous dites, sauf miracle d'ici 15h, qu'est-ce qui serait constitutif de ce miracle ?
03:01C'est quoi ? C'est l'annulation des déremboursements de médicaments, des 5% de déremboursement, c'est ça ?
03:05C'est l'annulation des baisses de charges d'entreprise ? C'est l'indexation complète des pensions de retraite ? C'est tout ça à la fois ?
03:11Quel est votre seuil d'acceptation ?
03:13Nous avons proposé, il y a quelques jours, il a été réalisé par Marine Le Pen à l'Assemblée Nationale, sous la coordination de Jean-Philippe Tanguy, un contre-budget.
03:21Ce contre-budget, il contenait près de 70 mesures, presque, il était en excédent de 13 milliards d'euros.
03:28Sur ces 70 mesures que nous avons proposées, nous en avons proposé 10.
03:33Nous avons été responsables, nous avons voulu la jouer constructive dans l'intérêt du pays.
03:37Quand je vois qu'on maintient et que le gouvernement a proposé d'augmenter l'aide médicale d'État,
03:42c'est-à-dire la gratuité des soins aux étrangers en situation irrégulière,
03:46qui peuvent venir en France jusqu'à se faire recoller les oreilles,
03:49et que de l'autre, on dérembourse des médicaments dans un pays où 1 retraité sur 3 renonce à se soigner parce que le reste à charge est trop important,
03:56je me dis qu'ils n'ont pas conscience des souffrances de nos compatriotes et qu'ils n'ont pas conscience de l'urgence de la situation.
04:02Pour qu'on comprenne bien, vous avez dit qu'il y a 10 mesures.
04:05Soit Michel Barnier prend ces 10 mesures avant 15h, soit c'est la censure, ou est-ce que quand même, vous êtes ouvert à une forme de compromis ?
04:12Mais la question que vous posez a déjà été tranchée.
04:16Ça, c'était le débat de la semaine dernière.
04:18Quand le ministre du budget dit dans les colonnes du JDD, il dit « je ne bougerai plus »,
04:24c'est précisément qu'il considère et il acte la fin du cycle de négociations.
04:29Sur le fond du budget...
04:31Donc c'est plié ? On est d'accord que ce matin, à 7h45, c'est plié pour vous ?
04:34De la responsabilité du gouvernement, oui c'est plié.
04:36Il n'y a rien dans ce budget sur le grand ménage, des gaspillages d'argent public.
04:41Rien sur des économies, sur l'immigration de guichets sociaux.
04:44Rien sur la fraude, rien sur le train de vie de l'État.
04:48Rien sur la contribution de la France au budget de l'Union Européenne,
04:51quand on voit que nos partenaires économiques, notamment l'Allemagne,
04:53a précisément obtenu un rabais de sa contribution au budget d'une Union Européenne,
04:57qui dans le même temps, continue à négocier un accord de libre-échange avec le Mercosur,
05:01qui va fragiliser notre agriculture et menacer notre souveraineté alimentaire.
05:05Si il n'y a plus de gouvernement à Paris, ça ne va pas nous arranger
05:10pour être en position de force pour négocier le Mercosur, ça vous le savez.
05:13Le patron de la FNR ce matin dit dans Le Parisien
05:16« Il nous faut un budget, le monde agricole ne peut plus attendre. »
05:20La classe politique n'est pas au rendez-vous.
05:22Monsieur Soto, qui est responsable de cette situation ?
05:25Il est à l'Élysée, il s'appelle Emmanuel Macron.
05:27C'est Emmanuel Macron qui, au second tour des élections législatives,
05:31alors que le RN avait obtenu 34% des voix au premier tour,
05:35il pouvait obtenir une majorité à l'Assemblée nationale,
05:37qui a choisi de faire une alliance contre-nature avec M. Attal
05:40et avec la France insoumise et l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon
05:43pour m'empêcher de devenir Premier ministre et pour paralyser le pays.
05:46Je l'avais dit à l'époque, si le RN n'obtenait pas de majorité,
05:52alors nous nous retrouverions pendant un an,
05:55jusqu'à ce qu'il puisse y avoir de nouvelles élections législatives
05:58dans une situation de blocage institutionnel.
06:01J'ai pris mes responsabilités.
06:03Au début du mois de septembre, nous avons dit qu'il fallait un Premier ministre au pays.
06:06Et nous avions dit que Michel Barnier ne serait pas censuré,
06:09a priori, parce qu'il serait jugé sur pièce.
06:12Mais j'ai toujours été très clair, à partir du moment où Michel Barnier
06:15renoue avec le fil de la politique d'Emmanuel Macron,
06:18qui est mené depuis 7 ans et qui nous laisse aujourd'hui un pays
06:20avec un record de déficit public, un record de dette et un record de déficit commercial,
06:24on ne peut pas continuer dans cette direction.
06:26On va reparler d'Emmanuel Macron, mais avant, je veux qu'on comprenne ce qui va se passer dans la journée.
06:30Vous déposerez votre motion de censure, ou vous voterez la motion de censure du nouveau Front Populaire ?
06:35D'abord, une motion de censure, il n'y a pas d'accord sur le fond.
06:38Peu importe qui vote la motion de censure, c'est une censure et un rejet de la politique du gouvernement
06:43qui, pour que tout le monde comprenne, entraîne la démission du Premier ministre
06:46et accessoirement de son gouvernement.
06:48Vous n'êtes pas sans savoir que la gauche a toujours refusé,
06:53par sectarisme, par idéologie, par bêtise, par défense de son propre mouvement politique,
06:59de voter la censure du Rassemblement National.
07:01Donc, si évidemment une motion de censure est déposée qu'elle ne vient pas du Rassemblement National,
07:05en l'occurrence qu'elle ne vient pas de la droite mais de la gauche,
07:07alors évidemment que nous sommes parfaitement disposés à la voter.
07:10Ce qui ne veut pas dire qu'on est en accord avec la politique du gouvernement qui va la présenter.
07:14Vous voterez la motion de censure du nouveau Front Populaire ?
07:16Je ne suis pas sectaire, et je considère aujourd'hui qu'un gouvernement qui fait du mal au pays,
07:20qui va ralentir l'activité économique, qui va décourager le travail,
07:23qui ne fait pas les économies nécessaires et qui va pénaliser le pouvoir d'achat
07:26de nos compatriotes les plus précaires, est à mon sens une ligne rouge
07:29qui fait que nous devons faire fi de toute logique de sectarisme.
07:33Mais quel intérêt pour vous de voter une censure avec l'extrême gauche,
07:36qui est votre ennemi politique, qui va provoquer une crise financière, une crise sociale,
07:40et donc pénaliser ceux que vous voulez le plus protéger, les classes populaires ?
07:43Monsieur Soto, ça c'est les arguments de Michel Barnier.
07:46Ça c'est la stratégie de la peur, qui consiste à dire
07:51il faut se mettre derrière Emmanuel Macron et Michel Barnier,
07:54sinon c'est le chaos, le désordre, la guerre civile et la crise financière.
07:57Personne n'y croit.
07:59La situation dans laquelle on est aujourd'hui depuis 7 ans,
08:02elle n'est pas de ma responsabilité, nous ne sommes pas avec Marine Le Pen au pouvoir depuis 2017,
08:06et ce n'est pas nous qui avons légué un pays qui a aujourd'hui
08:09des taux d'emprunt et des taux d'intérêt qui sont très largement...
08:14Le problème du jour c'est Emmanuel Macron ou pas ?
08:17Est-ce que le problème c'est Emmanuel Macron aujourd'hui ?
08:20Non seulement le problème c'est Emmanuel Macron,
08:22le point de blocage c'est Emmanuel Macron,
08:24mais l'homme qui a mis le pays dans la situation dans laquelle nous sommes...
08:28Est-ce que vous en appelez à la démission au départ d'Emmanuel Macron ?
08:30Non, je n'en appelle pas la démission du Président de la République,
08:32mais je dis que la censure d'un gouvernement,
08:34elle s'inscrit parfaitement dans un cadre constitutionnel,
08:37elle est prévue par les textes, elle est prévue par nos institutions,
08:40elle est prévue par les lois qui régissent la République française.
08:43Vous voyez bien, on voit le blocage arriver parce que,
08:46admettons le gouvernement saute mercredi,
08:48Emmanuel Macron soit il renomme à LR, peut-être même Barnier 2,
08:52soit il nomme un Premier ministre de gauche.
08:54Et donc il nomme Barnier 2...
08:56Comment on en sort ?
08:59On en sort... Pardon, je ne suis pas encore une fois responsable
09:03de cette situation de blocage.
09:05Moi j'ai dit et j'ai indiqué,
09:07parce que c'était aussi la volonté de beaucoup de Français
09:09lors des élections législatives qui aspiraient au changement,
09:12que nous tolérerions un gouvernement
09:14et que nous étions prêts à voter ce qui allait dans le sens
09:16de l'intérêt des Français à partir de l'instant
09:18où le gouvernement qui assurait la conduite de la politique du pays
09:22exprimait une rupture.
09:24Michel Barnier n'est pas l'homme de rupture,
09:26il est le continuateur de la politique d'Emmanuel Macron.
09:28Donc si demain on a un gouvernement qui se met en place,
09:31qui accepte de discuter avec nous,
09:33parce que nous avons le Premier groupe à l'Assemblée Nationale,
09:36qui dit nous allons protéger le pouvoir d'achat,
09:39qui dit nous allons mettre en place la proportionnelle,
09:41qui dit nous allons faire un tournant sur la question
09:43de la sécurité, de la politique pénale et de l'immigration,
09:46alors ce gouvernement aurait une chance de survivre
09:49d'ici à de prochaines élections législatives.
09:51On ne va pas jouer au jeu des principes,
09:52mais est-ce qu'un Bruno Retailleau c'est un profil
09:55qui pourrait vous satisfaire ?
09:57La question ce n'est pas qui,
09:59la question c'est pourquoi faire ?
10:01La question c'est qu'est-ce qu'on fait jusqu'en juin ?
10:03Et qu'est-ce qu'on fait jusqu'en 2027 ?
10:05Mais allez poser la question
10:07aux responsables de la situation.
10:09Allez poser la question.
10:11Mais moi j'ai été responsable depuis le mois de septembre.
10:15Mais quand on refuse de voter tout amendement
10:17au motif qu'il vient du Rassemblement National,
10:19quand Gabriel Attal et ses amis font du chantage
10:22sur Monsieur Barnier, au motif qu'il ne doit pas
10:25prendre en considération les amendements
10:27et les propositions du Rassemblement National,
10:29qui par sectarisme est responsable du blocage de la situation.
10:31Donc si le budget n'est pas adopté,
10:33c'est très certainement le budget de l'année dernière
10:35qui va être reconduit avec 40 milliards d'euros
10:37de prélèvements obligatoires en moins.
10:39Mais je dis juste qu'il n'est pas
10:41et il ne serait pas responsable dans la situation
10:43dans laquelle je suis aujourd'hui,
10:45de laisser passer un budget qui va alourdir l'impôt,
10:47qui va pénaliser les entreprises françaises
10:49et donc pénaliser la croissance
10:51et qui ne s'attaque pas au gaspillage
10:53d'argent public qui fait que les Français
10:55payent toujours plus d'impôts chaque année
10:57et ont de moins en moins de rétributions dans les services publics.
10:59Comment ça va se finir tout ça ?
11:01Comment ça va se finir ?
11:03Je pense que cette situation ne tiendra pas
11:05jusqu'en 2027 et qu'à un moment donné
11:07il faudra revenir aux urnes
11:09et qu'il faudra de nouvelles élections
11:11avec un nouveau mode de scrutin
11:13qui serait la proportionnelle pour faire en sorte
11:15qu'on puisse sortir de cette crise démocratique
11:17qui fait que le pays
11:19est privé aujourd'hui
11:21d'un cap clair. Moi j'en suis désolé,
11:23nous serons toujours là pour protéger les Français,
11:25pour protéger leur pouvoir d'achat et c'est précisément la raison
11:27pour laquelle je suis contraint aujourd'hui
11:29d'annoncer la censure du gouvernement.
11:31Merci beaucoup Jordan Bardella d'être venu nous voir.
11:33On devait en parler, on n'a pas eu le temps.
11:35Ceux que je cherche, votre livre, c'est faillible.
11:37Philippe Lallu, Cavre-Rivière, il va venir vous en parler dans un instant.