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Samedi 30 novembre 2024, SCÈNE EN LUMIÈRE reçoit Xavier Lemaire (Metteur en scène et co-auteur) , Anne Richard (Comédienne) , Xavier Thilbault (Auteur, compositeur, chanteur) et Lou Volt (Chanteuse)

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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Scène en lumière, votre émission consacrée
00:12aux arts de la scène. Pour cette troisième émission, je vais vous faire découvrir deux
00:16spectacles très différents. Le premier est une pièce de théâtre qui s'appelle Rentrée
00:2142 et qui met en scène quatre institutrices et un gardien dans une école parisienne du
00:27XIe arrondissement, qui se retrouve pour préparer la rentrée scolaire de 1942. Pour en parler,
00:34Anne Richard qui joue le rôle de la directrice et qui nous racontera son travail sur scène,
00:39puis Xavier Lemaire qui est metteur en scène et aussi co-écrivain de cette pièce. Le
00:44deuxième spectacle est celui du Grand orchestre du Splendide qui nous régale de chansons
00:49françaises atypiques et iconoclastes depuis cinquante ans. Pour en parler, nous recevrons
00:54Xavier Thibault et Lou Volt qui nous raconteront les secrets de cette grande réussite. A tout de suite dans Scène en lumière.
01:05Rentrée 42 est une pièce qui se joue à la Comédie Bastille et qui nous raconte comment
01:10s'est passé la rentrée scolaire en 1942 à Paris. Et pour cela, nous recevons Anne Richard. Bienvenue
01:17et merci d'être là. Avec plaisir. Bonjour. Bonjour. Vous vous incarnez le rôle de la directrice de
01:23cette école, une période pas particulièrement difficile. Comment avez-vous abordé ce rôle,
01:28sachant la rafle qui s'est passée, la rafle du Veldiv, des 4000 enfants qui ont disparu
01:36juifs pendant cette période-là ? En fait, quand j'ai découvert le texte que m'a proposé le
01:42metteur en scène Xavier Lemaire et Pierre-Olivier Scoto, co-auteurs, ça a été un véritable choc parce que j'ai
01:49découvert cette histoire de cette petite école du 11e arrondissement de Paris où je fais
01:53la directrice et on prépare notre rentrée en octobre 42 et au lieu d'avoir 120 élèves, on n'en
01:59a que 14. Et je ne m'étais jamais posé cette question-là. Je ne m'étais jamais demandé mais
02:04qu'est-ce qui s'est passé dans les quartiers de Paris, dans les quartiers juifs, et qu'est-ce
02:10qui s'était passé dans les écoles, tous ces appartements vides, toutes ces rues vides, toutes
02:15ces écoles vides. Et c'est vrai que j'ai beaucoup aimé ce sujet. Je me suis dit tiens, c'est un très
02:19beau personnage et le sujet est très beau parce qu'on ne l'a jamais abordé de ce point de vue-là
02:26de l'absence, de ceux qui ne sont plus là mais il y a ceux qui restent. Et comment on va gérer cette
02:32situation, comment on va refuser cette réalité parce qu'à l'époque il n'y avait pas les réseaux
02:36sociaux donc on ne pouvait pas tellement savoir si c'était la réalité vraie, si c'était des
02:42bruits, s'il y avait un déni, on ne voulait pas arriver à y croire. Et mon personnage représente
02:47un peu cette vérité-là qui est, mais je ne peux pas y croire, ce n'est pas possible. Et chacun des
02:53personnages représente une couleur de la France de l'époque. Oui, complètement. Et dans cette
02:58tragédie historique, notamment la disparition de ses enfants, comment cela affecte-t-il les
03:04personnages de la pièce finalement ? Chacun se retrouve confronté à cette vérité, avec cette
03:10réalité, mais chacune, je dirais essentiellement, chacune des institutrices avec leur couleur
03:16politique, bien sûr. Il y a la résistante, il y a la pétainiste, il y a celle qui est un peu
03:20marchée noire mais qui veut essayer de continuer à vivre comme si de rien n'était. Et puis mon
03:24personnage qui, elle, est plus dans un besoin de neutralité, un besoin de continuer à mener son
03:29école. Et on découvrira au fur et à mesure qu'elle a un grand secret et qu'elle fait aussi partie
03:34de ceux qui déjustent en fait. Déjustent, exactement. Et le point émotionnel de votre
03:41rôle, comment arrivez-vous à l'interpréter au fur et à mesure de la pièce ? Parce que voilà, tout
03:47évolue pendant cette pièce. Comment vous arrivez à... On arrive, c'est notre métier, d'essayer de croire
03:54à la situation, de faire ce qu'on appelle en tant qu'acteur ceci magique, faire comme si j'y étais.
03:58Et puis après, il y a des choses qui nous touchent évidemment plus. Cette réalité-là de l'absence,
04:04cette réalité de ses enfants raflés, cette réalité de ces drames-là, il y a bien sûr 1942, mais ça
04:11fait malheureusement écho aujourd'hui avec notre société d'aujourd'hui aussi. Donc chacun utilise
04:15sa sensibilité pour prendre en pleine figure, je dirais, et nous en tant qu'acteurs, prendre en
04:22pleine figure ces réalités-là qui nous touchent et pouvoir les transmettre au public et se laisser
04:26soi-même toucher par ça. C'est vrai que ce n'est pas facile, il me rend compte, on allait à 102e je
04:31crois, 103, et que émotionnellement, tous les soirs, il faut amener cette émotion. La porter,
04:37la transmettre pour que le spectateur en prenne conscience et pour passer un message aussi,
04:44pour que ça recommence. Bien sûr, et je trouve que pour le thème de l'absence, il y a des points
04:52très forts dans la pièce à un moment donné quand vous citez toutes les filles qui ont disparu.
04:57Exactement, on cite, et ce sont des vrais noms, de toutes nos élèves qui ont disparu et nous avons
05:04sur nos petits carnets les noms de tous ceux, certaines, pas toutes, puisqu'ils étaient plus de
05:094000, certaines de nos élèves qui ne sont pas là. Et c'est vrai que c'est un grand moment très très
05:16fort pour le public. Un qui porte très très fort, parce que chacune crie sa souffrance à chaque
05:23prénom, parce qu'elle se souvient de chaque élève. Oui, de l'humanité qu'on a, du contact, et puis
05:29c'est aussi une pièce sur l'enseignement, sur comment la fraternité qu'il y a entre les
05:37instituteurs. Ça parle aussi beaucoup de l'enseignement, ça parle de cette époque historique,
05:41mais ça parle aussi de l'enseignement des supérieurs, qu'on doit obéir à l'inspecteur de
05:48l'éducation nationale, qu'on a des obligations en tant qu'instit, et comment on va se révolter face à
05:52ça. C'est aussi une pièce sur l'enseignement. Oui, tout à fait, et vous, vous avez un double rôle
05:58en fait, dans cette pièce qu'on découvre au fur et à mesure, et on vous voit entre les
06:04institutrices, le gardien, et puis l'académie que vous appelez, que vous cherchez à joindre,
06:08qui est injoignable. Il y a un déni aussi de situation. C'est plus qu'un déni de situation,
06:15puisque visiblement, en tout cas dans ce qu'on dit dans l'histoire, dans cette pièce, c'est que
06:19l'éducation nationale a collaboré, a accepté, a nié, n'a même pas fait des relevés des absences,
06:27et quand notre inspecteur de l'éducation nationale, je n'ai pas tout révélé, arrive,
06:31là c'est un véritable choc, c'est un effroi, je dirais même. Oui, c'est la sidération. La
06:36sidération de voir qu'en fait, comment l'État français, sous l'ordre de Pétain, a pris la
06:42décision d'effectuer cette rafle. Oui, et puis de taire toutes les informations, parce qu'il était
06:50compliqué de savoir ce qui s'était vraiment passé, ça s'est su des mois. Il n'y a aucun relevé dans
06:55les archives de l'éducation nationale, il n'y a aucun relevé où rien n'est indiqué comme quoi
07:00tous ces enfants ont disparu. C'est quand même incroyable. Oui, ça fait mal, et ça fait peur en
07:05même temps. Oui, c'est effrayant. Oui, et on voit les institutrices qui, dans leur rôle très
07:12différent, expriment peu à peu leur sidération. Il y en a une qui est très bien informée,
07:17qui vous annonce un peu les choses, et les autres, il y en a une qui pète un plomb.
07:22Qui ne peut pas l'accepter, qui a plutôt une tendance pétainiste, qui admire Pétain,
07:26et qui n'arrive pas à accepter cette vérité-là, et qui émotionnellement refuse cette parole-là.
07:35C'est ça qui est beau aussi pour nous, les actrices, c'est de pouvoir traverser toutes
07:41ces émotions-là. C'est très très fort en tant qu'acteur de pouvoir être porteur de ça,
07:46et d'essayer de faire comme si on regardait dans le petit coin de la porte un moment de
07:53l'histoire français, pour voir comment ça s'était passé. C'est ça qu'on essaie d'offrir.
07:56Alors, une autre chose, c'est aussi que, bien sûr, on parle de ce moment d'histoire,
08:00mais les auteurs ont réussi à mettre beaucoup d'humour, et on rit aussi beaucoup, parce qu'il
08:06y a des personnages haut en couleur, comme notre concierge, comme une des institutrices,
08:09Madame Tatiar, et donc ça amène aussi beaucoup d'humour. On arrive quand même à rire,
08:14même dans une situation aussi pathétique. Et il y a beaucoup de tendresse aussi. En tout cas,
08:19c'est une très très belle pièce, et vraiment merci à vous Anne Richard, et à toute la troupe
08:23pour cette pièce. On a envie de voir encore jouer, jouer, jouer, pour venir vous voir.
08:28Alors on est à la Comédie Bastille jusqu'au 5 janvier.
08:31Jusqu'au 5 janvier, voilà. Il ne faut pas trop tarder.
08:33Oui, exactement. Dirigée par Christophe Ségura.
08:35Christophe Ségura, oui exactement. Merci beaucoup, à très bientôt, merci.
08:40Nous allons continuer dans Scènes en Lumière. A tout de suite.
08:48Pour Rentrée 42, nous recevons maintenant le metteur en scène, Xavier Lemaire.
08:53Bonjour Xavier Lemaire.
08:54Bonjour.
08:55Merci d'être là parmi nous.
08:57Quelle a été l'inspiration première ? Comment avez-vous eu l'idée de créer Rentrée 42 ?
09:02Eh bien, en fait, en baladant dans Paris, on voit des plaques sur chaque école avec l'inscription
09:11« Tant d'enfants ont été déportés ». Et puis j'ai lu un livre d'Alain Wagner qui s'appelle
09:19« Des milliers de classes vides ». Et c'est l'enquête d'un instituteur qui, à notre époque,
09:26on essaie de lui expliquer comment parler de la Shoah, tout ça. Et lui va mener une enquête
09:31pour savoir qu'est-ce qui s'est passé en 42 et pourquoi, justement, il n'y a pas de rapport.
09:36Et de là, nous est venue cette idée de se dire quel sujet théâtral de raconter cette rentrée
09:45où il n'y a plus d'élèves. Car dans une des écoles, Saint-Gervais de l'Hospitalier,
09:51ils étaient huit élèves à la rentrée. Et donc, voilà, ça nous est venu et avec Pierre-Olivier
09:58Scoton, on s'est dit que c'était un beau sujet de théâtre puisqu'on pouvait parler d'éducation,
10:04on pouvait parler aussi de la Shoah par l'absence et puis parler d'une espèce de forme de résistance
10:12qui peut naître de différents courants qui ne sont pas forcément ensemble au départ,
10:19qui sont plutôt opposés. Voilà. Bien sûr. Et pour la mise en scène,
10:24quels ont été les défis pour raconter ce contexte historique particulier, douloureux ?
10:30L'idée, c'était de créer l'immersion. Pour que rentrée 42 fonctionne,
10:38il faut que les spectateurs soient un peu les élèves du fond de la classe.
10:42Et donc, c'était un peu le choix de cette mise en scène de mettre juste le premier rang,
10:51le bureau de la maîtresse, la directrice et que nous, on assiste à cette école comme si on était
10:58les petites souris du fond de la classe. Excellent. Oui, c'est ce qui se passe. C'est
11:03ce qui se passe. Oui, c'est vrai. Et pour représenter l'absence, parce que c'est
11:08très, très compliqué. Alors, effectivement, l'absence, évidemment, c'est raconté dans le
11:14contexte. Mais il y a un fil conducteur qui n'est pas une vérité historique. C'est qu'elles
11:22attendent la liste, la liste des élèves. En fait, les listes étaient déjà données et il n'y a pas
11:30dû y avoir d'attente de liste. Mais là, c'était notre fil conducteur. Il n'y a pas la liste. C'est
11:37bizarre. Pourquoi? Comment? Cette liste, cette liste. Et puis, quand on les reçoit, on a entre
11:43guillemets le nom de tous les élèves. Et donc, après, ça nous permet aussi de montrer par ces
11:50listes, puisqu'on y revient plusieurs fois dans la pièce avec toutes ces listes d'élèves. Et bien,
11:57vous voyez, tous les noms de petites filles juives n'existent plus. Voilà. Donc ça, ça a été un
12:05petit peu notre fil d'argan. Oui, voilà, c'est ça. Exactement. Exactement. Et jusqu'à l'intervention
12:13de l'inspecteur. Voilà un coup de théâtre aussi dans la pièce et pour montrer une autre réalité.
12:21Alors, parce que la réalité qui était très importante. Donc, la pièce se passe en trois
12:26actes. Premier acte, les maîtresses se retrouvent pour préparer la rentrée. Deuxième acte, il n'y a
12:32pas d'élèves. Qu'est-ce qu'on fait d'une école sans élèves? L'administration n'est pas là. Et
12:37troisième acte, l'administration consent de venir pour discuter du problème. Mais en fait,
12:44il ne discute pas du problème, puisqu'il arrive, il dit tout se passe bien chez vous. Il manque
12:49quand même 106 élèves. Donc, si, il y a un problème. Et là, il va devoir s'expliquer. Et
12:55effectivement, ça, c'est une vérité historique. Il n'y a aucun rapport. Aucun rapport alors qu'il y
13:05a eu quand même 4 115 enfants qui ont été raflés. Donc, 4 115 enfants, on imagine, c'est plus de 200
13:13classes vides. C'est pas rien du tout. Et donc, effectivement, il fallait faire intervenir cette
13:23voie de cette époque où il y avait un antisémitisme débridé de la part des dirigeants de l'État.
13:31Voilà. Et l'inspecteur est le reflet de tous ces discours antisémites que pouvait avoir Marcel
13:38Déat, Xavier Ivala, etc., etc., qui étaient des personnages assez ignobles. Et si on écoute les
13:46discours, on n'est pas très, très loin. Et l'importance de la mémoire à travers le théâtre?
13:52Parce que vous avez voulu porter ça au théâtre.
13:55Pour moi, elle est capitale parce que le théâtre, c'est un moment de catharsis. Quand on va voir
14:01cette pièce, finalement, c'est un petit peu comme si on avait vécu ce moment. C'est pour ça que j'ai
14:07joué sur un certain réalisme, cette école, la façon dont on vit ça. Et du coup, les plaques qu'on
14:14va voir ne sont plus juste des mots, mais c'est quelque chose qu'on a vécu émotionnellement. Et
14:21le théâtre, c'est la grande force du théâtre. Et c'est aussi pourquoi le théâtre a toujours été
14:26embrigadé par les politiques. C'est que le théâtre crée cette force émotionnelle, cette force
14:33émotionnelle qui, du coup, font que les spectateurs ont quand même l'impression d'avoir vraiment vécu
14:39cela. Alors, ça peut arriver au cinéma, mais le théâtre, c'est encore plus vrai parce que c'est
14:45en face. C'est en face. Parce qu'il y a quelqu'un qui pleure. Il y a quelqu'un qui est là et que
14:49quand on est pris dans cette machine à laver émotionnelle, c'est très fort le théâtre pour
14:57ça. C'est très fort et on n'ira plus les plaques commémoratives indifférentes. C'est ça, il y a
15:03beaucoup de gens qui sont qui sont chamboulés avec cette pièce. D'autant plus qu'on va du rire
15:08aux larmes, du profane au sacré. Oui, et puis il y a beaucoup de tendresse aussi. Exactement. Donc ça,
15:13c'est le talent de l'écriture, le talent de la mise en scène et des comédiennes. Merci. Oui,
15:19vraiment. Et puis du gardien qui est formidable aussi. On n'oublie pas cette pièce. On n'oublie
15:26pas cette pièce. Écoutez, merci infiniment, Xavier Lemaire. C'est moi qui vous remercie de faire un
15:33écho sur ce moment théâtral qui, je crois, est fort et important de voir en ce moment. Et c'est
15:43vrai que pour les spectateurs, on ne va pas seulement voir un événement, on va passer un
15:48vrai moment de théâtre où il y aura beaucoup de rire, il y aura beaucoup d'émotions, où il y aura
15:54beaucoup de surprises. Oui, exactement. C'est rentrée 42 à la Comédie Bastille à aller voir
16:00très vite. Merci encore. Merci beaucoup. À très vite, Xavier Lemaire. Merci. Et à tout de suite, scène en lumière.
16:05Et scène en lumière continue avec Xavier Thibault et Lou Volt du Grand Orchestre du Splendide.
16:16Bonjour à vous deux et merci d'être là. Alors, la première question qui brûle les lèvres, c'est
16:22comment s'est passée la création ? Pourquoi ? Comment s'est créé le Splendide ? Racontez-nous, Xavier.
16:28Alors, oui, je vais commencer parce que je suis le seul dans cette pièce qui était née.
16:32Voilà, on a commencé, disons, en 77. À l'époque, je travaillais avec Coluche,
16:44j'étais son pianiste, en fait, et j'ai arrêté pour faire l'Orchestre du Splendide. En fait,
16:51l'idée, c'était plutôt des musiciens de jazz qui jouaient, reprendre le répertoire de Réventura,
16:59qui était à la fois de la comédie et de la musique. Comédie et de la musique. Voilà. Et puis ça vous a
17:06entraîné sur la renommée absolue qu'on vous connaît maintenant. Et puis, vous avez beaucoup
17:12accompagné des grands noms aussi. Ça, on n'aimait pas tellement, en fait. C'est vrai, à la télévision,
17:19ils nous disaient toujours, vous venez, on vous prend une chanson, puis vous allez accompagner
17:24machin, machin, machin. Moi, je ne dis pas les noms. Oui. Et on disait, ben oui, d'accord. Mais
17:30enfin, nous, on voulait jouer nos chansons, bien sûr. En radio, peut-être que vous avez un peu
17:35accompagné des gens. Vous avez accompagné qui ? C'est-à-dire, on avait une radio qui s'appelait
17:41Salterbank. Voilà. Comment il s'appelait le présentateur ? Jean-Louis Foulquet. Voilà, Jean-Louis
17:50Foulquet. Et on était un peu là pour accompagner tout le monde, en fait. C'était nos tous débuts.
17:56Et en fait, on accompagnait ou alors on faisait une parodie avec leurs chansons et on changeait
18:03les paroles. Et voilà. Ah, c'est ça. Exactement. C'était assez rigolo. Un grand, un grand, grand
18:08succès. Et Lou Volt, vous avez rejoint le Splendide ? Moi, je les ai rejoints une première
18:16fois en 91 et après définitivement en 99. En 91, c'était pour remplacer Alice Prévost,
18:24qui était enceinte. Et pour moi, c'était merveilleux parce que j'étais fan. J'étais
18:32fan au lycée. J'écoutais la salsa du démon. Et quand on me demandait qu'est-ce que tu veux
18:37faire plus tard ? Je dis, je veux faire la salsa du démon. Enfin, je veux chanter. Je veux faire
18:41Vampirella. Voilà. Donc, c'était vraiment un rêve qui se réalisait. Donc, c'était chouette.
18:47Oui, oui. C'est des vrais tubes que vous avez créés. Salsa du démon, Macao, Radio Pirate,
18:52Vampirella. Comment vous avez vécu ces succès comme ça ? Je pense qu'on les a vécus comme
19:01tout le monde. On ne fait pas trop attention. Si, c'est le producteur, surtout, qui fait
19:06l'attention quant aux nombres de disques qu'on a vendus. Mais nous, toutes les chansons sont les
19:11mêmes. Pour nous, on les aime autant les unes que les autres. Bien sûr. Et vous êtes très
19:16nombreux. Alors, comment, en termes de logistique, comment vous vous organisez pour les décors,
19:20les costumes, tout ? Comment vous êtes organisés, en fait ? Parce que c'est une énorme machinerie.
19:24Déjà, on est très mal payé, bien sûr. Un peu tout le monde pareil, ça aussi. C'est un point
19:32de départ, un peu, post-68A. Non, je n'en sais rien. Mais oui, effectivement, il y a une vraie
19:40organisation. Tout part de Ivry, où il y a les hangars et où Françoise stocke les costumes,
19:48parce qu'il y a énormément de costumes au Grand Orchestre du Splendide. Donc, ça tout part de là.
19:53Et puis, voilà, après, il y a des régisseurs. Et puis, on va chercher. Il y a des camions,
19:59il y a des camions, il y a des bateaux. C'est énorme. C'est une production énorme.
20:03Une production énorme. Enfin, énorme, importante quand même. Oui, il faut dire ce qui est.
20:08Et en termes de financement, comment vous faites ? Parce qu'on entendait un tout petit peu la
20:14difficulté tout à l'heure. Comment ça se passe ?
20:16Oui, en fait, c'est compliqué. Et en même temps, c'est pas compliqué. On fait tout, nous. On est
20:27monté en société. Et donc, ça, c'est formidable parce qu'on est libre. Puisqu'en fait, on fait ce
20:34qu'on veut au moment où on veut. Mais par contre, évidemment, du coup, c'est compliqué aussi,
20:40parce que c'est quand même une grosse structure qui a besoin de pas mal d'argent. Alors souvent,
20:45on est aidé. Enfin, on a été coproduit, produit et coproduit par des partenaires. C'est ça,
20:51voilà, qui aident à des moments sur des Olympias, sur des choses comme ça.
20:56Maintenant, les Olympias, on paye tout. Ah bon, on n'a jamais eu de mounier, tout ça.
21:00Ah, une époque, mais c'était une belle époque. Ça y est, c'est fini. En fait, on produit à Paris
21:08et on vend en province. Oui, on vend le spectacle.
21:12On dit ça pour les clients. C'est bien, c'est important.
21:15Qui regardent la émission. Bien sûr, oui, exactement.
21:19Mais c'est vrai qu'on est quand même un plateau. On est 13 maintenant, c'est ça, sur le...
21:2414 sur scène. Sur scène, plus la régie. Donc, il y a les costumes. Enfin, tout ça,
21:31au bout du compte, fait que c'est un... A l'heure actuelle, où les pièces de théâtre débassent
21:37guère plus de 3, 4 personnes, on peut dire qu'on est assez exceptionnel.
21:41Oui, on est exceptionnel. J'ai le droit de dire ça, voilà, on est tout à fait exceptionnel.
21:46Je pense aussi. Et vous êtes toujours la même équipe depuis le début. Comment ça a évolué,
21:54en fait ? Non, on n'est pas la même équipe parce qu'on est...
21:57Du début, on est quelques-uns. Oui, c'est ça.
22:004 ou 5. Il y a mon frère Frédéric, il y a Paul Moukou, Paulot, il y a Dominique Verne,
22:06qui je vous l'accorde, qui étaient là les premiers jours. Après, il y a des gens comme
22:09Michel Vinogradave qui sont arrivés très vite et qui sont là depuis longtemps. Et puis après,
22:15bon, ben voilà, Lou est arrivé. Et là, maintenant, on a même...
22:19Deux petites. Deux petites et même une qui a 18 ans.
22:23Ah, formidable ! Et alors, à la basse, il y a...
22:29Oui, c'est assez familial. Et donc, du coup, notre bassiste Fredo Lannat,
22:37il a un enfant et l'enfant, c'est notre batteur. Et pour la dernière, il y a le petit-fils qui va
22:45venir jouer, chanter. Formidable.
22:47Voilà, ça se transmet de génération en génération. Le virus se transmet.
22:52C'est familial. Vous êtes une grande, grande famille.
22:56Et là, donc, vous jouez au Café de la Gare. Et après, est-ce que vous allez avoir d'autres dates ?
23:01Comment... Est-ce que vous avez déjà une idée de comment recevoir votre spectacle après ?
23:06Ce dont on parle, parce qu'au Café de la Gare, on va s'arrêter. On a prévu des dates.
23:10Et après, on va peut-être revenir.
23:12Ah, très bien.
23:13Revenir au Café de la Gare, au même endroit. Mais enfin, pour l'instant, ce n'est pas encore défini.
23:17Ce n'est pas encore défini. D'accord.
23:18Et puis après, on aimerait bien faire une belle salle à Paris.
23:22Le Café de la Gare est une belle salle. C'est même la plus belle.
23:24Oui, c'est chifou, c'est mort.
23:26Parce qu'on y est, en plus.
23:26Non, mais non, mais c'est la plus belle.
23:29Mais après, on fera peut-être une salle plus importante.
23:34Enfin, en nombre.
23:35Oui, pour fêter les 50 ans.
23:37Les 50 ans, oui, dans deux ans.
23:39L'Hiperger, l'Olympia, le Zénith, le Stade de France. On verra.
23:44Il y a des salles. Vous êtes déjà allé à l'Olympia, au Zénith de Damien.
23:48Jadis.
23:50Oui, ça, c'est la dernière fois.
23:52Mais oui, à Paris, on a fait presque tous les théâtres.
23:54Tous les théâtres, oui.
23:56Et donc là, vous cherchez aussi à vendre le spectacle en province.
23:59Voilà.
24:00Est-ce qu'il y a des lieux, des endroits que vous visez particulièrement ?
24:06Non, absolument tout.
24:09Multi-cartes, multi-salles ?
24:11On joue dans les boîtes de nuit, dans les stades,
24:15tout ce qu'on nous demande sur les bateaux.
24:19On a tout fait.
24:20Pour vos 14 juillets, vos 31.
24:23Enfin, non, mais tout ce qui est festif, populaire, finalement.
24:27Et puis, intergénérationnel, on peut être là.
24:30Et je crois que les gens sont contents.
24:33Les gens sont contents.
24:34Tout le monde vous connaît et on vous aime.
24:37Vous nous donnez une énergie fantastique.
24:39Ça peut toucher différentes générations.
24:41Oui, complètement.
24:42C'est l'intérêt de la musique.
24:44Et puis, Lou Volt, on vous a vu aussi dans des One Woman Show.
24:47Enfin, chacun aussi mène sa carrière aussi en parallèle.
24:51Oui, tout le monde dans le splendide, aussi, a ses propres petites affaires.
24:57Bah oui, ils sont tellement mal payés qu'il faut bien qu'ils travaillent ailleurs.
25:00Mais on s'entraide quand même aussi.
25:03Enfin, moi, par exemple, Xavier, il a réalisé mes deux albums.
25:08Donc, je sais ce que je lui dois.
25:10Et il m'a toujours poussé, justement, aussi à aller sur scène toute seule.
25:14Donc, on est ensemble et puis on s'aide aussi pour les autres projets.
25:18C'est ça, une vraie solidarité entre vous.
25:23Ah oui, vraiment.
25:25Écoutez, merci infiniment à vous deux.
25:27Et voilà.
25:28Et donc, le Grand Orchètre du Splendide au Café de la Gare.
25:31En ce moment, allez-y.
25:33C'est très important.
25:34Merci, Marie-Laure.
25:35Merci à tous nos invités.
25:37Merci à vous de nous avoir suivis.
25:39Et à très vite pour la prochaine émission de Scènes en Lumière.

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