Avec Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits et Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’État aux Affaires européennes, auteur de "Engrenages : La guerre d’Ukraine et le basculement du monde"
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NewsTranscription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:05Ce matin, Donald Trump en dit un peu plus sur le fond de sa pensée concernant l'Ukraine.
00:10Il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations doivent commencer.
00:14Je connais bien Vladimir, il est temps pour lui d'agir.
00:17C'est la fin d'une dictature familiale qui aura duré plus de 50 ans.
00:21Le régime de Bachar Al-Assad est tombé en Syrie après la prise de Damas par les groupes islamistes.
00:27Où va le monde ? C'est ce que je disais tout à l'heure.
00:32Parce qu'on a vécu deux temps forts ce week-end.
00:34Jean-Baptiste Noé est avec nous.
00:36Bonjour, géopolitologue, merci d'être avec nous.
00:38Vous êtes rédacteur en chef de la revue Conflit, vous avez aussi plusieurs livres.
00:42Le dernier ?
00:43« Que vivent les humanités ? »
00:44Voilà, c'est ça.
00:46Deux temps forts ce week-end.
00:49Il y a eu, en marge de l'inauguration de Notre-Dame, la rencontre Trump-Zelensky
00:53avec Emmanuel Macron et Donald Trump qui a réclamé un cessez-le-feu immédiat.
00:58Alors, il n'est pas encore à la tête des États-Unis,
01:00mais tout de même, ça va peut-être faire un peu bouger les choses, on verra.
01:04Et puis, en Syrie, il y a la chute aussi de Bachar Al-Assad.
01:07On en a beaucoup parlé, évidemment.
01:10Bachar Al-Assad qui serait en fuite d'ailleurs, qui serait réfugié à Moscou.
01:14Parce que Moscou était, on le rappelle, derrière quand même Bachar Al-Assad en Syrie.
01:18Et là, le pays qui bascule, avec beaucoup d'interrogations tout de même,
01:22parce que c'est un ancien d'Al-Qaïda qui a renversé Bachar Al-Assad.
01:26Et c'est un djihadiste affirmé, Jean-Baptiste Noé.
01:30Oui, tout à fait. La chute de Bachar Al-Assad réjouit, évidemment,
01:34parce que c'est un dictateur et qu'on se réjouit toujours quand un dictateur tombe.
01:37Mais on ne va pas vers une époque de démocratie et de paix pour la Syrie.
01:41Le scénario le plus probable, c'est un scénario à la Libyenne.
01:43C'est-à-dire un pays qui est éclaté en quatre ou cinq.
01:45Il y a une partie dirigée par la Turquie et les forces pro-turcs,
01:49une partie par les Kurdes, une partie Daesh, et puis HTS.
01:54Alors, qui dit être modéré maintenant, mais c'est un ancien d'Al-Qaïda,
01:58le logiciel est toujours là.
02:00Donc, simplement, ce ne sont pas les mêmes populations qui risquent de souffrir.
02:04Mais enfin, on a quand même beaucoup d'incertitudes et d'inquiétudes.
02:06Oui, c'est une forme de poudrière. Pourquoi ça se produit maintenant ?
02:10Est-ce qu'il y a vraiment un lien, ce que disent certains,
02:14et j'aimerais vous entendre là-dessus,
02:16avec ce qui se passe aussi, la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
02:19Oui, complètement. En fait, il y a trois causes.
02:21La première, c'est que les États-Unis ont mis en place un blocus très dur sur la Syrie,
02:25ce qui fait que l'armée syrienne a eu du mal à acheter des armes et des munitions.
02:28Donc, on le voit, en fait, l'armée syrienne n'a pas pu contrer cette attaque de HTS.
02:32Et donc, en dix jours, elle a été balayée.
02:34Le deuxième élément, ce sont les Turcs qui veulent profiter de cesser le feu à Gaza
02:41pour avancer leur pion et pour régler le problème syrien.
02:45Et notamment, qui sont des réfugiés qui étaient en Turquie,
02:47près de 6 millions de réfugiés syriens en Turquie.
02:49Et le troisième, on le voit là, ça a une conséquence directe de l'Ukraine,
02:52c'est que la Syrie ne tient que par la Russie.
02:54Samedi dernier, Bachar al-Assad s'est rendu à Moscou pour demander le soutien de la Russie.
02:59La Russie n'est pas intervenue,
03:01et donc, Bachar al-Assad n'avait plus de soutien, ni la Russie, ni l'Iran, et donc, il est tombé.
03:06– Oui, voilà, et il est resté visiblement à Moscou.
03:10– Oui, a priori, il serait à Moscou, c'était confirmé par les agences russes,
03:12et donc, il est réfugié à Moscou.
03:13– Oui, voilà, est-ce qu'Israël aussi a joué un rôle ?
03:16– Alors, oui, indirect, mais rôle important.
03:20D'abord, le cessez-le-feu avec le Hamas et l'Hezbollah
03:24a fait en sorte que ça a coupé ce qu'on appelle l'arc de la résistance,
03:27donc, c'est les réseaux iraniens.
03:29Et à partir de là, l'Iran n'avait plus de relais avec l'Hezbollah et le Hamas,
03:34or, c'était des soutiens également de la Syrie.
03:37Et puis, Israël a fourni du renseignement, et Israël a aidé également en ce moment.
03:41– Parce que, évidemment, pour Israël, dans un premier temps,
03:44à court terme en tout cas, c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:47– Oui, parce que la Syrie était alliée avec l'Iran
03:49et est également le repère du Hezbollah et du Hamas,
03:52donc, c'est pour eux un adversaire qui tombe,
03:55même si la Syrie n'a jamais attaqué directement Israël.
03:57Mais enfin, c'était un repère de ces réseaux,
04:00donc, c'est dire, Netanyahou s'en est félicité.
04:03– Oui, absolument.
04:05Alors maintenant, il y a toutes les interrogations
04:07autour de ce qui peut se passer, effectivement, en Syrie.
04:10– C'est le gros problème.
04:12La Syrie, aujourd'hui, est divisée en 4 ou 5 morceaux,
04:14des communautés qui sont extrêmement opposées.
04:16La Syrie n'est pas un État-nation, la Syrie, c'est différentes communautés.
04:20Et si on ne comprend pas la logique communautaire,
04:22on ne comprend pas la Syrie.
04:24En fait, Assad, ce sont des Alaouites,
04:25donc, c'est un peuple qui vit le long de la Méditerranée,
04:29qui est un peuple qui n'a rien à voir avec les autres communautés.
04:32Ils sont considérés comme non-musulmans,
04:34alors que même, ils se considèrent comme musulmans.
04:36Et en fait, le père Hafez al-Assad avait pris le pouvoir
04:39et c'était la revanche des Alaouites sur les Sunnites.
04:41Et aujourd'hui, ce qui est à craindre,
04:43c'est que les Sunnites veuillent prendre leur revanche
04:44et organisent des massacres contre les Alaouites.
04:46– Et il y a une question autour des chrétiens d'Orient,
04:50parce que, toujours en Syrie et dans la région,
04:54est-ce qu'il risque d'y avoir des conséquences ?
04:56– Alors là, c'est un des graves problèmes aussi.
04:58Ils étaient très nombreux avant la guerre de 2011,
05:01ils sont de moins en moins nombreux.
05:02Beaucoup ont fui, notamment en France,
05:04tout simplement pour échapper à la mort.
05:06Évidemment, ce que craignent les dernières communautés,
05:08notamment à Alep, c'est que les djihadistes arrivent au pouvoir,
05:12ils soient massacrés et donc…
05:13– Même s'il y a eu une promesse du leader…
05:16– Il y a eu une promesse, mais enfin,
05:17les promesses n'engagent que ceux qui les croient,
05:19on verra dans les semaines ou les mois qui viennent.
05:21– Oui, complètement avec cette promesse, en disant
05:24non, non, il n'y aura pas de chasse, bien sûr,
05:28discours un peu policé.
05:31– Trump, est-ce que le fait que Trump ait gagné
05:35cette présidentielle américaine,
05:37alors il n'est pas encore au pouvoir,
05:38mais on sent déjà qu'il tire un peu les ficelles,
05:42est-ce qu'il y a un lien aussi avec ça ?
05:44– Oui, bien sûr, mais regardez,
05:46samedi soir, c'est quand même une chose d'extraordinaire,
05:47il n'est pas président des États-Unis,
05:49il sera président des États-Unis le 20 janvier,
05:51et pourtant il est reçu comme le président,
05:53il est reçu par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky,
05:56et il est au premier rang à Notre-Dame,
05:58et Jill Biden, qui représente officiellement les États-Unis,
06:00on l'a à peine aperçu.
06:01– Elle était à côté quand même.
06:02– Elle était à côté, mais enfin,
06:03donc on voit bien que c'est lui qui tire les manettes,
06:05forcément il sera président d'ici un mois,
06:07donc c'est normal qu'ils mettent ça en place,
06:09et en tout cas il a été très offensif,
06:11le fait qu'il ait accueilli Zelensky à l'Élysée
06:14montre aussi qu'il veut directement s'engager dans ce jeu-là.
06:17– C'est Macron qui lui a peut-être forcé la main, non ?
06:20– Il lui a un peu forcé la main,
06:21enfin Trump a aussi à donner son accord,
06:23sinon il l'aurait passé.
06:24– Il ne lui serait pas allé.
06:25– Voilà, il ne se serait pas allé.
06:26Bon, après on saurait bien comment ça va finir,
06:30malheureusement la France a essayé d'être au centre du jeu,
06:34mais en fait ça va se régler entre les États-Unis et la Russie.
06:36– Oui, avec Poutine.
06:38– Et avec Poutine, exactement,
06:39et on voit bien là aussi, l'Ukraine est quand même très affaiblie,
06:42l'armée russe avance tous les jours,
06:44elle avance peu, mais elle avance tous les jours,
06:46elle fait un travail de sape,
06:47et donc ce que l'on craint c'est l'effondrement de l'armée ukrainienne,
06:50l'armée ukrainienne a besoin d'armements et de financements américains,
06:54et donc si les États-Unis coupent ça, c'en est terminé,
06:56et d'ailleurs on voit bien que le discours de Zelensky a changé,
06:59il a maintenant dit qu'il était ouvert des négociations,
07:01il a aussi acté le fait que la Crimée et le Donbass étaient définitivement perdus,
07:05du moins pour eux.
07:06– Il a dit quand même…
07:07– Il fera récupérer dans 10 ans, mais…
07:09– Oui, voilà c'est ça, il faut un calendrier, dit-il.
07:12– Oui, c'est une manière polie de dire,
07:14bon c'est acté, c'est terminé, on ne les aura pas.
07:17– Donc il y a un espoir de paix, sérieux pour vous, en tout cas de trêve.
07:21– Le problème pour moi, c'est pas tellement qu'on arrive à une trêve en 2025,
07:25c'est comment est-ce qu'on fait pour éteindre une guerre dans 10 ans,
07:27c'est-à-dire que la Russie a pris la Crimée en 2014, elle l'a attaquée en 2022,
07:33est-ce qu'en 2032 ou 2034, elle n'a pas lancé une nouvelle offensive
07:37pour récupérer le reste de la partie Est de l'Ukraine ?
07:41C'est ça le véritable enjeu.
07:42Et donc c'est comment on arrive à consolider la paix pour les 10 ans qui viennent,
07:45au moins pour les 10 ans qui viennent,
07:47et comment on établit aussi une sécurité collective pour l'Ukraine.
07:50Et c'est ça la question, c'est pas tellement un cessez-le-fou en 2025,
07:53c'est quasiment acquis, c'est pas le plus dur à faire,
07:56le plus dur c'est la paix pour les 10 ans qui viennent.
07:58Merci Jean-Baptiste Noé, nous continuons avec vous dans un instant autour de ça,
08:02on va voir cet espoir de paix quand même, de trêve en tout cas,
08:06en Ukraine avec Pierre Lelouch aussi.
08:09Là on a décrit un véritable engrenage de tout ce qui se passe actuellement.
08:13C'est le titre de son livre aussi,
08:15Pierre Lelouch, l'ancien secrétaire d'Etat aux affaires européennes,
08:17qui sera avec nous, avec vous Jean-Baptiste Noé,
08:20et vous les auditeurs de Sud Radio,
08:22pour tout vous expliquer de façon très très claire,
08:250826-300-300, si vous voulez également réagir.
08:28Et puis tiens, je pense qu'on prendra notre gagnant ou notre gagnante au sapin de Noël, tout à l'heure.
08:38La vérité en face où va le monde, et c'est engrenage,
08:41c'est ce que l'on a décrit avec Jean-Baptiste Noé,
08:45tout à l'heure, entre la Syrie, ce qui se passe actuellement en Syrie,
08:49la chute de Bachar el-Assad, prise par des djihadistes,
08:54et ce qui se passe aussi, évidemment, en Russie et en Ukraine,
08:58bien sûr, engrenage, c'est aussi le titre, je le disais tout à l'heure,
09:02de Pierre Lelouch, qui est avec nous, bonjour.
09:04Bonjour Patrick Roger.
09:06Bon, effectivement, engrenage, c'est votre titre,
09:09la guerre d'Ukraine et le basculement du monde,
09:11c'est ce que l'on vit aujourd'hui, on l'a analysé un petit peu
09:14avec Jean-Baptiste Noé, qui était très clair tout à l'heure,
09:17mais est-ce que vous aussi vous faites le lien avec une faiblesse de la Russie
09:21qui explique un peu cette chute aussi de Bachar el-Assad en Syrie du pouvoir ?
09:26Ah oui, mais on est clairement dans le raisonnement que j'ai développé dans mon livre,
09:30à savoir que la guerre non déclarée entre l'OTAN et la Russie
09:34depuis avril 2022 a métastasé dans d'autres régions,
09:38au Moyen-Orient, mais aussi en Asie, on le verra sans doute à l'avenir.
09:44Avec un deuxième engrenage qui s'est mis en route au Moyen-Orient même,
09:49puisque le patron du Hamas, Yahya Sinwar,
09:53qui a lancé le pogrom en Israël le 7 octobre 2023,
09:58a déclenché, a fait tomber toute une série de dominos
10:01en essayant d'enflammer toute la région.
10:04Il a amené avec lui le Hezbollah, il a amené l'Iran, il a amené le Yémen.
10:09Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est l'efficacité de la riposte israélienne,
10:12qui d'abord l'a tué lui-même, Sinwar,
10:15mais surtout a affaibli fondamentalement le Hezbollah,
10:20a décapité complètement le Hezbollah,
10:23a également amené à l'affaiblissement de l'Iran,
10:28qui a été attaqué lui-même et qui a riposté sur Israël.
10:32Et au final, il s'est trouvé que le domino suivant s'appelle la Syrie,
10:36où les protecteurs du régime, à savoir les Russes et les Iraniens,
10:42et le Hezbollah se sont trouvés affaiblis.
10:45La Russie, parce qu'elle est engagée en Ukraine,
10:47et qu'elle a ramené en Ukraine l'essentiel de son aviation,
10:50qui protégeait Bashar al-Assad,
10:53tandis qu'en Syrie même, le Hezbollah est retourné au Liban.
10:57Donc le régime s'est trouvé dépourvu, corrompu,
11:02et ça, ça a donné une ouverture pour un autre acteur de la région,
11:05qui en a profité, c'est la Turquie.
11:07La Turquie qui a donné le signal de l'offensive des milices islamiques vers Damas.
11:12Et tout ça est tombé comme un château de cartes en dix jours,
11:15en créant une situation radicalement nouvelle.
11:18Là-dedans, il y a deux perdants à court terme,
11:23qui sont à court terme, parce que l'histoire évolue,
11:25à court terme, c'est bien sûr l'Iran et la Russie,
11:29un gagnant, la Turquie,
11:31et du côté des Américains et des Européens,
11:33une grande inquiétude.
11:35Au Pentagone, on appelle ça,
11:37instruit par ce qui s'est passé en Irak,
11:40après la mort de Saddam Hussein,
11:43et en Libye, après Kadhafi,
11:45il y a des Américains qui appellent ça
11:47le succès catastrophique,
11:49puisque la Syrie maintenant,
11:51ça va être le chanclot d'un règlement de comptes gigantesque.
11:53Rendez-vous compte, il y a eu 500 000 personnes
11:56qui ont été tuées en Syrie, par une minorité halawite,
11:59qui est alliée aux chrétiens du coin.
12:01Donc, on va avoir, très probablement,
12:04une revanche épouvantable,
12:06de ministres plus ou moins contrôlés,
12:08avec un chef, Giuliani,
12:10qui lui-même a passé 5 ans en prison,
12:13dans une prison américaine,
12:15qui était recherché dans la liste des terroristes,
12:17et qui, aujourd'hui, fait semblant d'être
12:19entre guillemets modéré,
12:21mais enfin, qui est à la tête d'une constellation...
12:23– Il fait semblant, pour vous, il fait semblant,
12:25c'est un changement de pied,
12:27uniquement de façade, si je puis dire.
12:30Je ne connais pas de...
12:32Quelqu'un qui a été élevé en Arabie Saoudite,
12:34qui est salafiste depuis son enfance,
12:36qui a été un des bras droits du patron de l'État islamique,
12:40qui s'est ensuite rallié à Al-Qaïda,
12:42ne va pas devenir un leader modéré pro-occidental demain.
12:46Donc, ce que je crains, c'est que, malheureusement,
12:49on assiste à une phase de violence très forte
12:51à l'intérieur de ce pays,
12:53en attendant que ça se stabilise,
12:55mais ça se stabilise vers quoi, on n'en sait rien,
12:57puisque Bachar el-Assad avait détruit toute opposition démocratique.
13:01Donc, il va falloir attendre que ça se stabilise,
13:05en espérant qu'il n'y ait pas trop de victimes,
13:07notamment parmi les chrétiens, qui sont la minorité.
13:10Les Kurdes, eux, sont protégés dans le nord-est du pays,
13:13figurez-vous, par l'armée américaine.
13:15Il y a des soldats américains et des avions américains
13:17qui continuent à taper sur l'État islamique
13:20et qui protègent les Kurdes.
13:22Mais les Kurdes sont les ennemis des Turcs.
13:24Donc, on est vraiment dans une espèce de panier de craves
13:27extraordinairement compliqué,
13:29où plusieurs acteurs jouent pour la domination de la région.
13:34C'est les Turcs, les Iraniens, bien sûr,
13:36et ce qui est sûr, c'est que nous, les Européens,
13:40quoiqu'en dise M. Barreau, que j'entendais tout à l'heure,
13:43le ministre des Missionnaires et des Affaires étrangères,
13:46les Européens qui avaient créé tout ça,
13:48parce qu'il faudrait y revenir à 1916,
13:50c'est la France qui avait fait le mandat
13:52sur le Liban et sur la Syrie,
13:54on n'est plus là.
13:56Les Européens ont été exclus depuis longtemps de la région
13:59et ça se joue entre des puissances régionales
14:02qui veulent obtenir le contrôle de la région
14:05et l'une d'entre elles au moins, c'est-à-dire l'Iran,
14:07accélère son programme nucléaire
14:09avant que le régime soit menacé.
14:12Et l'autre volet que l'on décrivait aussi tout à l'heure
14:15avec Jean-Baptiste Noé, qui est toujours à nos côtés,
14:17c'est ce qui s'est passé à Paris
14:19avec la rencontre avec Zelensky de Donald Trump
14:23et Trump qui réclame un cessez-le-feu immédiat.
14:26Il prépare l'après-20 janvier
14:29pour annoncer dans les 24 heures,
14:31comme il l'avait dit, une trêve en Ukraine ?
14:35Dans les 24 heures, probablement pas,
14:38mais là encore, j'ai mis dans mon livre
14:40l'essentiel des positions qui seront dans l'accord.
14:44Vous aurez ce que les Russes insistent
14:48à avoir depuis 30 ans,
14:50depuis l'indépendance de l'Ukraine,
14:52un statut de neutralité pour l'Ukraine.
14:54Ça tombe bien parce que les Américains
14:56ne veulent pas de l'Ukraine dans l'OTAN.
14:58C'est l'une des ironies les plus sinistres de cette affaire.
15:01C'est-à-dire que toute cette affaire
15:03a tourné autour de l'adhésion de l'Ukraine dans l'OTAN.
15:07Et aujourd'hui, ce sont les Américains
15:09qui refusent que l'Ukraine rentre dans l'OTAN.
15:11Premier point, il y aura la neutralité.
15:13Deuxième point, on sera comme en Corée ou à Chypre,
15:16où vous aurez une ligne de partage
15:18qui sera la ligne militaire,
15:20une reconnaissance militaire de la ligne de partage
15:22avec une zone démilitarisée.
15:24Naturellement, nous, les Occidentaux,
15:26on ne reconnaîtra pas ni l'annexion
15:28ni l'occupation russe de ce territoire
15:30et on laissera la diplomatie et le temps,
15:32espérons-le, régler cette affaire.
15:34Et puis, les Américains vont se tourner vers nous
15:36en disant maintenant c'est votre affaire.
15:38Nous, on a d'autres sujets.
15:40On a la Chine d'abord, accessoirement Israël.
15:42Donc, mesdames et messieurs les Européens,
15:44vous allez vous occuper
15:46de la reconstruction de l'Ukraine,
15:48700 milliards d'euros.
15:50Vous allez vous occuper des garanties de sécurité
15:52pour l'Ukraine.
15:54Donc, il va falloir augmenter massivement
15:56les budgets de défense en Europe.
15:58Et puis, accessoirement, vous allez vous occuper
16:00de l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne
16:02parce que ça, ce sera probablement acté aussi
16:04dans l'accord.
16:06En 2022, lors des négociations russo-ukrainiennes,
16:08les Russes avaient accepté
16:10l'entrée de l'Ukraine dans l'UE.
16:12— Oui, merci Pierre Lelouch, Jean-Baptiste Neu.
16:14Un mot de conclusion.
16:16Ce que vous aviez commencé
16:18à décrire aussi tout à l'heure,
16:20qui se retrouve avec Pierre Lelouch,
16:22qui est avec nous,
16:24c'est-à-dire qu'une fois qu'il sera
16:26au pouvoir de façon officielle,
16:28Donald Trump, il voudra quand même accélérer
16:30sur la Russie-Ukraine.
16:32— Oui, probablement, parce que ce que les Européens
16:34ont du mal à comprendre, c'est qu'en fait,
16:36l'Ukraine, pour les États-Unis, c'est un terrain secondaire.
16:38Le vrai sujet, c'est la Chine et c'est l'Asie.
16:40Ça avait commencé avec Barack Obama.
16:42Donc ils veulent absolument quitter
16:44le bourbier ukrainien pour se concentrer
16:46sur leur adversaire principal,
16:48et ça c'est Pékin.
16:50— Merci en tout cas à tous les deux.
16:52Je rappelle votre livre, Pierre Lelouch,
16:54L'engrenage, engrenage plutôt,
16:56la guerre d'Ukraine et le basculement du monde.
16:58Et vous, Jean-Baptiste Neu,
17:00rédacteur en chef de la revue Conflit,
17:02et vos livres, parce qu'il y en a eu
17:04plusieurs, et le dernier...
17:06— Que vivent les humanités.
17:08— Merci. Dans un instant, c'est Valérie Expert.
17:10Valérie Expert et Gilles Gansman,
17:12dans la partie médias et débats,
17:14il y aura Karine Lemarchand qui sera l'invité
17:16pour son documentaire ce soir,
17:18Les Français, l'amour et le sexe.
17:20Avant cela, eh bien,
17:22notre gagnante, parce que c'est une gagnante,
17:24au grand sapin de Noël,
17:26j'accueille Martine.
17:28Bonjour Martine. — Bonjour Sud Radio.
17:30— Martine, bonjour.
17:32Donc c'est vous qui avez gagné.
17:34— Oui, je suis très contente.
17:36— On va ouvrir le cadeau ensemble,
17:38sous le grand sapin de Noël.
17:42Alors vous avez gagné, Martine,
17:44deux places pour le spectacle
17:46Cœur de lumière. C'est un grand spectacle,
17:48son et lumière, immersif,
17:50une grande expérience visuelle.
17:52C'est à la Basilique Saint-Cernain, à Toulouse.
17:54À partir de début janvier. Eh bien, vous en avez
17:56entendu parler. — Oui, oui, oui.
17:58Et donc là, je suis ravie, parce que j'aime beaucoup ce...
18:00Oui, oui, ça me plaît beaucoup, d'avoir gagné ça.
18:02— Ah ben voilà.
18:04Vous êtes où ? Vous êtes dans le coin de Toulouse, quand même.
18:06— Oui, aux alentours de Balma.
18:08— Eh ben, aux alentours de Balma.
18:10Ça tombe bien. Si vous aviez été
18:12de Lille, ça aurait été un petit peu plus compliqué,
18:14plus que plus loin. Mais,
18:16on fait bien les choses, en fait, au standard de Sud Radio,
18:18quand il y a des dizaines d'appels
18:20et c'est tombé sur vous.
18:22— Eh oui, je remercie le père Noël de Sud Radio.
18:24— Eh ben, voilà.
18:26J'avais pas ma grande barbe, aujourd'hui. Vous savez que
18:28parfois, je prends la tenue
18:30de Noël.
18:32Ici, à Sud Radio, avec toutes les
18:34animatrices et tous les animateurs, évidemment,
18:36pour vous faire plaisir, il y aura d'autres cadeaux.
18:38Passez de bonnes fêtes, ma chère Martine.
18:40— Merci à vous aussi. Au revoir.
18:42— Au revoir. Et continuez d'écouter Sud Radio,
18:44évidemment. Allez, Valérie Expert,
18:46Gilles Gansman, dans un instant, et Karine Lemarchand.