Les Vraies Voix avec Jérôme Bayle, éleveur bovin et leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garone
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03Alors pour la huitième fois consécutive, le Président de la République prendra la parole ce 31 décembre lors de son allocution à 20h.
00:11Il y a un an, il évoquait une année de fierté, un millésime français pour 2024, marqué par le succès des JO et la reconstruction de Notre-Dame.
00:20Cependant, cette année a aussi été marquée par des revers, on le sait, telles que la défaite aux élections européennes,
00:26une dissolution gouvernementale, une côte de popularité en chute et une instabilité politique.
00:32Alors qu'est-ce qui nous réserve le Président pour 2025 ? On vous pose la question et on vous demande surtout qu'est-ce que vous en attendez de ces voeux 2025 d'Emmanuel Macron ?
00:41Alors un nouveau souffle, du réconfort ou rien du tout ? On l'a dit, vous dites rien du tout à 98%, c'est assez clair, puisque vous êtes assez fâché en général.
00:51Il y en a qui disent, alors je vous cite quelques commentaires, il y a le règne nous suffit, il y a qu'il s'en aille, il y a qu'il démissionne, il n'y a rien du tout mais vraiment pas du tout, etc.
01:03Vous êtes quand même tous assez remontés, vous les auditeurs de Sud Radio, et bien maintenant on va demander à nos vrais voix ce qu'ils en pensent, Philippe Bilger.
01:09Alors on annonce, paraît-il, un nouveau ton de la part d'Emmanuel Macron. C'est une promesse qu'il a assez souvent faite depuis 2017 et plus particulièrement depuis 2022.
01:26En fait, réconfort, je crois qu'il sera mal placé pour en proposer. Et puis nouveau souffle, c'est encore plus délicat parce que je pense qu'en 2025, même si j'espère que l'année sera meilleure que 2024,
01:46on continuera à payer sur le plan politique les effets de la calamiteuse dissolution. Mais si j'étais Emmanuel Macron, paradoxalement, je lui conseillerais pour la première fois de sa vie politique
02:02une forme de contrition, de modestie, en disant tout simplement « j'ai commis de graves erreurs et je suis persuadé qu'à partir de là, il ne regagnerait pas une majorité de Français dans l'estime mais il pourrait reconstruire quelque chose pour l'emmener, non pas tranquillement, mais sûrement jusqu'en 2027 ».
02:28– Vous y croyez à la modestie du Président Macron ? – Non, pas du tout, mais vous savez comment les politiques font pour reconnaître à demi-mot leurs erreurs.
02:35Ils disent évidemment que tout n'a pas été parfait, donc ils gardent le mot « parfait » dans la chose, mais ils ne disent jamais « j'ai mal fait ».
02:41C'est même assez facile de deviner ce qu'il va dire. Il va se vanter de l'organisation des JO et de la reconstruction de Notre-Dame, mais il va rappeler que la guerre frappe toujours aux portes de l'Europe.
02:51Un petit mot sur l'Ukraine, et puis un petit mot sur le fait que les Français doivent être forts parce que 2025 a son lot de défis avec la casse sociale qu'il va y avoir, et il va expliquer qu'il a eu raison de faire la dissolution.
03:03Moi ce que j'attends de lui c'est qu'il soit concis et que ce qu'il peut dire en 5 minutes, il ne prenne pas 20 minutes pour le dire.
03:08– Alors être concis, Philippe Bourgiakis, ça serait dire « j'ai raison ».
03:11– Ou « je vous prie de bien vouloir m'excuser », comme je l'ai fait moi dans mes vœux.
03:17Je me suis excusé auprès de mes amis des Eurlyséens parce que j'avais promis de reverser la moitié de mes indemnités après dédiction des frais.
03:24Et en constatant et en regardant, donc je présente mes excuses aux auditeurs de Sud Radio parce que je l'avais promis aussi, je reverse la totalité de mes indemnités.
03:31Donc des fois s'excuser, c'est pas mauvais.
03:34– Bon, allez, vous pouvez nous appeler, vous le savez, au 0826 300 300 pour réagir.
03:39On est avec notre invité, Jérôme Bayle, qui est éleveur bovin et leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garonne.
03:47Bonsoir Jérôme.
03:49– Bonsoir.
03:50– Alors Jérôme, je vais vous la poser la question à vous, qu'est-ce que vous en attendez des vœux de 2025 d'Emmanuel Macron ?
03:57– J'espère qu'ils seront meilleurs que les autres années parce que je pense que pour notre profession et pour l'ensemble des citoyens français,
04:07ça a été 2024, une année très très compliquée.
04:11– Vous concrètement, qu'est-ce que vous attendez comme engagement de sa part pour les agriculteurs ?
04:17– On n'entend pas des engagements, vous savez, maintenant, on y croit un peu moins sur tous ces engagements depuis quelques temps,
04:24au moins que le monde politique et l'avancée de la France y arrive totalement.
04:30– Vous avez l'air d'avoir baissé les bras, Jérôme.
04:34– Ah non, du tout, du tout, du tout, je ne baisse pas les bras, ne vous inquiétez pas.
04:37Mais vous me demandez ce que j'attends, moi, je peux vous dire…
04:40– Vous n'attendez rien des vœux, quoi ?
04:42– Des vœux, vous savez, on souhaite un bon année à tout le monde, même si des fois on ne le pense pas, donc on reparaît lui aussi.
04:49– Donc pour vous, en fait, ça ne sert à rien, ces vœux, c'est-à-dire que si vous deviez choisir entre un nouveau souffle,
04:55du réconfort ou rien du tout, vous ne diriez rien du tout ?
04:59– Non, mais ce n'est pas ça qu'il faut dire, les vœux, c'est une tradition et c'est son rôle de Président de la République
05:05de souhaiter les vœux aux français, mais après, est-ce que les français sont obligés de le croire ? Je ne suis pas sûr.
05:10– Est-ce que c'est une question de confiance tout ça, Philippe Bilger ?
05:14– Oui, il faut dire que c'est un peu le paradoxe d'Emmanuel Macron,
05:19on ne peut pas lui dénier une certaine intelligence, un total narcissisme,
05:25et en même temps, je crois que ce Président, de manière parfois injuste,
05:31fait l'objet d'une hostilité qui n'est même plus politique, il y a quelque chose de...
05:37– C'est épidermique ?
05:39– Oui, quelque chose aussi bien lors des Gilets jaunes,
05:43on avait l'impression que c'était le couple royal qui a été mis en cause,
05:48de la même manière que parfois, aujourd'hui,
05:51on a le sentiment que quoi qu'il fasse, Emmanuel Macron,
05:55même s'il faisait quelque chose de bien pour retenir une blague qu'avait faite à l'époque Philippe Seguin,
06:02il ne remonterait pas dans les sondages, c'est ça le problème,
06:06il y a quelque chose qui ne plaît pas au peuple français dans son être,
06:11comment changer à partir de là ?
06:14– Oui, parce que d'aucuns disent que c'est un peu le Roi Soleil, Abel Boïs,
06:18c'est-à-dire qu'il est bloqué dans sa tour d'ivoire et que...
06:20– Oui, c'est Jupiter, c'est le maître des horloges,
06:21mais la désillusion du peuple est à la hauteur de l'espoir qui a été mis en 2017,
06:26il devait incarner le Nouveau Monde,
06:28il devait incarner la nouvelle manière de faire de la politique,
06:32il était l'homme aussi qui devait faire baisser le vote pour le Rassemblement National,
06:36donc on voit qu'il a été le président des riches au final,
06:39des super riches, c'est l'impression qui est donnée,
06:41et vous avez la majorité de la population française qui souffre au quotidien
06:45et qui se sent surtout incompris dans sa souffrance,
06:48parce que le politique peut ne pas avoir de solution,
06:51au vu de la conjoncture internationale,
06:53mais le sentiment de rejet est d'autant plus fort
06:55lorsque vous avez l'impression que le politique ne vous considère pas,
06:59ne vous aime pas et ne prête pas attention à vos souffrances,
07:01et ça c'est le plus dangereux.
07:03– Philippe Bouriaki s'est dit,
07:05il devrait s'en tenir Emmanuel Macron aux grands enjeux pour ses voeux,
07:09s'en dicter de solutions comme il a pu le faire par le passé,
07:11il ne se mouille pas trop quand même, au cas où.
07:14– Je le redis, le virage et la chute d'Emmanuel Macron,
07:18ça a été les gilets jaunes.
07:19L'arrogance dont il a fait preuve et la non-compassion
07:23a fait que l'ancrage pendant des semaines et des semaines,
07:26je crois 80 ou 90 semaines,
07:29qu'est-ce que je raconte pendant 4 ans et c'est dans la rue,
07:30donc excusez-moi encore une fois.
07:32Donc je présente mes excuses parce que tout à l'heure
07:33j'ai dit 5 religions monothéistes, et vous avez raison,
07:35c'est 5 grosses religions, je voulais dire,
07:38enfin j'ai fait une contraction des deux.
07:39– Ce n'est pas grave, tout va bien.
07:40– Non mais être capable de s'excuser…
07:42– Restons dans le sujet.
07:43– Et c'est pour ça, Macron, il devrait faire ce que je viens de faire,
07:45être capable de s'excuser.
07:47Et je crois qu'aujourd'hui, beaucoup de Français attendent,
07:50et j'espère qu'il ne le fera pas en plus du coup,
07:52c'est une démission en disant, je me suis planté, j'ai merdé,
07:56donc je suis le responsable, comme il a fait pour Bénal.
07:59– Je ne suis pas sûre qu'il va nous chercher,
08:00je ne suis pas sûre que ce serait une très bonne chose pour le pays.
08:02– Ah non, non, non, ce serait catastrophique,
08:03là actuellement ce serait catastrophique,
08:04donc il vaut mieux avoir ça qu'un scénario catastrophe,
08:08mais qui est déjà prononcé et annoncé.
08:11Et ce virage des gilets jaunes lui a fait perdre la notion,
08:17comme tu l'as assez bien dit tout à l'heure,
08:19cet espoir de 2017, du nouveau monde, de faire de la politique autrement,
08:23d'être capable de dépasser l'équilibrage,
08:24ni droite, ni gauche, mais bien au-dessus de tout cela,
08:27a été complètement réduit en cendres.
08:29Et c'est vrai que pour beaucoup de mes copains,
08:32qui étaient plutôt au centre-gauche ou d'autres au centre-droite,
08:35m'ont dit, en fin de compte, nous, la classe moyenne,
08:38on a pris cher, mais de chez cher,
08:40et ça a été vraiment le présent des riches
08:42qui a permis à Bettencourt de ne plus payer l'ISF,
08:44alors qu'au même moment, tu augmentes de 5 euros,
08:47enfin tu baisses de 5 euros l'APL,
08:49enfin ça a été incompréhensible ce qu'il a fait.
08:52Il n'a pas entendu le peuple, et je crois parce qu'en plus,
08:55et ça c'est entièrement de sa responsabilité,
08:58il est très mal entouré par des gens qui sont déconnectés,
09:01et c'est lui qui choisit son entourage,
09:03vous n'allez pas me dire que l'entourage de Macron
09:04est imposé par d'autres personnes.
09:07Mais il est dans la continuité d'Hollande
09:09qui avait promis de mettre la finance à genoux,
09:11et qui lui, c'est bien à jouer de la finance.
09:13– En même temps, je vous rejoins Philippe,
09:16il n'a pas compris les gilets jaunes
09:18quand il y avait évidemment ces semaines,
09:21mais quelques mois plus tard, il a fait,
09:24dans un autre cadre, l'analyse sans doute la plus profonde
09:29sur les raisons de l'apparition des gilets jaunes
09:33dans notre France.
09:35Et c'est toujours le problème,
09:37chez lui, c'est toujours trop tard.
09:40Il fait de remarquables analyses,
09:43mais dans l'action elle-même,
09:45il n'accomplit pas ce qu'on attend de lui.
09:47– Il avait même dit que le mouvement l'avait changé,
09:49et ce qui est drôle entre guillemets,
09:51c'est que quand même 15 jours avant le départ du mouvement,
09:54il disait à ses conseillers
09:55qu'il ne sentait pas la colère des Français monter,
09:57et les gilets jaunes commençaient juste à péter.
09:59– Et aller à la montagne au moment où ça pète partout en France,
10:02c'est quand même…
10:03– Oh, lui on veulait la santé, la colère !
10:05– On va quand même redemander à Jérôme Bell,
10:07je rappelle que vous êtes éleveur bovin,
10:09que vous êtes leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garonne,
10:12qu'est-ce que vous souhaitez, vous, pour 2025 concrètement ?
10:15Quels sont vos besoins, vos souhaits pour la nouvelle année qui vient ?
10:19– Qu'est-ce qu'on veut pour notre métier,
10:21ou pour tout simplement le pays ?
10:23Pour le pays, il faut de l'instabilité,
10:25il faut de l'instabilité, comme l'ont dit tous les intervenants.
10:28Au bout d'un moment, on ne peut pas être un pays de construction
10:32quand tous les deux mois, il doit échanger le gouvernement,
10:35et qu'on va rechercher des briques qui ont déjà servi il y a quelques années.
10:40Je pense qu'il faut repartir sur des bases solides,
10:43autant pour le pays, il faut savoir donner la chance aux gens,
10:48et écouter le peuple, parce que le peuple aujourd'hui, il en a marre.
10:52Il en a tout simplement marre, vous savez,
10:54que ce soit les voeux d'Emmanuel Macron ou de n'importe qui,
10:57je pense qu'il n'y a pas beaucoup de Français qui vont les écouter,
10:59parce que ce n'est pas qu'ils ne croient plus à Emmanuel Macron les Français,
11:03ils croient tout simplement plus aux politiques en général.
11:06– Et vous, vous y croyez ?
11:09– J'y crois, il faut qu'on y croit, il faut toujours y croire,
11:12mais de moins en moins, on va dire.
11:14On l'a vu avec la crise agricole…
11:17– Justement, pour les agriculteurs, qu'est-ce que vous souhaitez ?
11:21– Tout simplement qu'ils nous écoutent un peu plus.
11:25Je discute avec Jean-Noël, mais ça bloque tout le temps plus loin,
11:28et on lui dit toujours oui, oui, oui, mais au final, il n'y a rien qu'à voir avec ça.
11:32On a eu des avancées avec Avril Natal qui ont été faites dès le début,
11:36c'est pour ça qu'on a enlevé le blocage des hormones,
11:38mais après, il y a eu quoi ?
11:41C'est tout dans un projet de loi qui a eu la dissolution de l'Assemblée,
11:45après il y a eu la censure, et il va y avoir quoi dans quelques mois ?
11:49Mais du temps qu'EBI s'amuse là-haut, tout le monde crève en bas,
11:53et ça, on ne va pas le supporter longtemps.
11:55– On entend votre mécontentement, effectivement.
11:59Philippe Bilger, est-ce qu'il est en mesure, ce Président,
12:02d'assumer une nouvelle stratégie politique, malgré tous ses revers électoraux
12:06et cet échec sur la politique sociale ?
12:09– Moi, je ne crois pas, alors j'ai l'impression que lui-même,
12:12malgré les apparences, s'assigne des ambitions plus modestes.
12:17Je dirais que profondément, son ambition aujourd'hui,
12:21c'est de demeurer jusqu'en 2027, et ça n'est pas gagné,
12:26parce que, imaginons ce que je ne souhaite pas,
12:29que François Bayrou, lui-même, fasse aussi l'objet d'une motion de censure,
12:34je vois mal qu'elle pourrait être sa solution de rechange.
12:38Donc, le Président veut rester jusqu'en 2027,
12:41il nous annonce qu'il fera des choses,
12:44mais je crois qu'il va être condamné à une forme d'impuissance noble,
12:48voilà, s'il reste jusqu'en 2027.
12:51– Et Abel Boyy, il faut quand même qu'il reste,
12:53parce que s'il s'en va, qu'est-ce qui se passe ?
12:55– Moi, je ne crois pas à la démission,
12:57parce qu'Emmanuel Macron, c'est un joueur de poker qui est très têtu,
13:01donc il restera là jusqu'à la dernière seconde,
13:03par contre, pour moi, son quinquennat, il est mort.
13:052025, ça va être une pseudo-année de transition,
13:072026, il y a les municipales,
13:09il va y avoir une guerre terrible pour les villes,
13:12notamment les cinq grandes villes de France,
13:15et puis juste derrière, la préparation pour l'élection présidentielle,
13:18donc le quinquennat, il est déjà fini,
13:19et c'est trop tard pour Emmanuel Macron.
13:22– Philippe Auréliachi, qu'est-ce qu'il faudrait ?
13:23Il faudrait des mesures fiscales ou des réformes impopulaires
13:27pour relancer l'économie,
13:28ou par exemple des initiatives pour apaiser les gens, tout simplement ?
13:30Qu'est-ce qu'il y a entre les deux ?
13:31Parce qu'on connaît la dette, on sait dans quelle situation on est.
13:35– Moins de bureaucratie, moins de technocrate,
13:39de la simplification, de l'accompagnement,
13:42et puis surtout de la cohérence,
13:43parce que moi, je pense à nos éleveurs, nos agriculteurs, nos paysans,
13:46vous leur mettez des normes incroyables,
13:47ils sont obligés de faire des investissements de fous,
13:50et en face, vous leur dites, non mais attendez, vous savez quoi ?
13:52On va prendre un petit peu de marchandises des pays voisins.
13:55– Oui, mais ça, c'est pas la France qui décide, a priori.
13:57– Mais attendez, donc…
13:59– C'est bien le problème.
14:00– On va se tomber le pavillon français,
14:02qu'on oublie notre drapeau et qu'on met un drapeau européen.
14:04– Non, mais le problème, c'est qu'il y a une loi européenne
14:06qui passe dans tous les pays.
14:08– Et à un moment donné, vous trouvez les forces nécessaires dans les autres pays,
14:12et les autres pays sont impactés aussi sur d'autres mesures qui les concernent,
14:16et je ne sais pas, soit on est capable d'avoir une politique souveraine et nationale
14:21et de dire à un moment donné « fuck Bruxelles »,
14:23soit on n'est pas capable, mais il faut le dire clairement.
14:26– Philippe Bilger, est-ce que finalement, il y a une vraie gouvernance française
14:30quand on sait qu'effectivement il y a des lois qui sont imposées
14:33par l'Union Européenne auxquelles on ne peut pas résister ?
14:36– Alors, on est dans un système évidemment auquel on est obligé d'adhérer,
14:42puisque le président, certains le disent, sa seule sincérité, ça a été l'Europe.
14:48Même si la France est tellement, pour l'instant, désarmée politiquement
14:53qu'elle n'a plus une grande influence non plus sur le plan européen.
14:57Mais on peut faire des choses dans le cadre national, c'est très clair.
15:03Et souvent l'Europe sert de prétexte ou d'alibi pour justifier
15:08toutes nos impuissances politiques.
15:11– Bon, il y a un truc qui pointe à l'horizon aussi, on peut en parler,
15:13c'est que le monde va bientôt changer.
15:15À partir du 20 janvier, Donald Trump sera président des États-Unis.
15:19Est-ce que vous pensez que ça, ça va influer sur notre politique interne aussi,
15:23pas que internationale à belle bruit ?
15:25– Très honnêtement, pour le quotidien des Français,
15:27est-ce que ça va changer quelque chose ?
15:29Je ne pense pas.
15:29Donald Trump a déjà été président des États-Unis.
15:32Je n'ai pas vu que ceux qui étaient en galère étaient toujours dans la galère.
15:35Ceux qui étaient bien étaient toujours dans des positions confortables.
15:38Ça n'a rien changé.
15:39– Oui, mais là on va pouvoir moins importer nos produits,
15:41il va y avoir des grosses taxes, enfin…
15:43– Oui, mais je pense qu'il y a des discussions qui vont se faire
15:47pour qu'il n'y ait pas trop d'impact.
15:48Mais la situation du pays est dans un tel déliqué sens
15:54que qu'est-ce que ça changerait en réalité ?
15:56Parce qu'il y a ce que va dire le milieu politique,
15:58mais ce que monsieur et madame, tout le monde ressent au quotidien,
16:01ça ne changera rien du tout malheureusement.
16:03Mais en parlant de Donald Trump et d'un de ses acolytes,
16:06Elon Musk, tout à l'heure on parlait de Mayotte,
16:09pardon, Elon Musk, les antennes qui sont à Mayotte
16:12pour permettre d'avoir de la télécommunication, c'est du Starlink.
16:16Donc voilà, il faudrait réfléchir un petit peu
16:17sur la souveraineté française aussi dans ce domaine-là.
16:20– Bien sûr, et finalement, Philippe Bourgiaki,
16:23ce qu'on entend c'est qu'il y a une vraie dichotomie
16:25entre ce qu'on applique comme loi ou ce qu'on n'applique pas d'ailleurs
16:29et ce qui se passe dans le quotidien des Français.
16:31– Parce qu'on est faible, parce qu'on est isolé,
16:35parce qu'on est séparé, parce que vous avez la Pologne
16:38qui achète des F-16 au lieu d'acheter des Rafales,
16:41on est 550 millions d'Européens face à 350 millions d'Américains,
16:46on devrait être plus fort, sauf que les États-Unis,
16:50ce sont certes des fédérations,
16:51mais quand ils parlent, ils parlent d'une seule voix.
16:54Nous, on est des nations, on n'est pas un État fédéral,
16:59mais quand on parle, on parle de 27, 28, 30,
17:02même ceux qui sont d'extérieur peuvent parler à notre place,
17:04ce qui fait de nous des proies et des gens faibles.
17:07– Oui, mais c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
17:09c'est-à-dire que soit on applique les lois européennes,
17:10à ce moment-là on fait tomber le pavillon français, c'est ça ?
17:12– Oui, clairement.
17:13– Vous seriez pour faire tomber le pavillon français, vous ?
17:15– C'est soit on est un seul bloc,
17:18mais le seul bloc doit défendre les intérêts de tout l'Europe.
17:21– C'est une Europe fédérée que vous pensez qu'il faudrait ?
17:23– On a un système qui ne fonctionne pas, on peut essayer autre chose.
17:30– Je suis dubitative, pour ma part, Jérôme Belle,
17:34vous êtes toujours avec moi.
17:37– Quand je vous écoute parler de surtransposition de règles,
17:42nous dans l'agriculture, on en a de plein fouet,
17:44parce que nous en France, on en met plus que l'Europe,
17:48ce n'est pas de la faute à l'Europe, c'est de la faute à la France,
17:50c'est pour ça qu'on gueule, et quand on parle de concurrence déloyale,
17:55c'est à cause de ça, c'est qu'en France,
17:57on nous interdit de produire, mais par contre on nous autorise de manger,
18:01ce qu'on nous interdit de produire, ça ce n'est pas normal,
18:03et même en Europe, je vous le dis carrément,
18:05donc l'Europe, pour nous, peut être bénéfique,
18:10mais pas à l'heure actuelle, c'est un handicap,
18:13parce qu'en France, on doit faire toujours plus blanc que blanc,
18:18et on voit où s'est canné le pays.
18:20– Et vous, ça vous impacte directement sur vos cheptels en tant qu'éleveur ?
18:25– Sur le cheptel, sur la production et sur tout,
18:29dans les autres pays, ils n'ont pas les mêmes normes de production,
18:33au niveau des céréales, on est le pays où c'est qu'on a
18:38le plus de produits phyto-sanitaires interdits,
18:41alors attention, je ne dis pas qu'il faut tous les autoriser,
18:44mais par contre, nous, on nous interdit de les utiliser,
18:47mais on interdit aux Français de manger.
18:49– Il faut manger français et acheter français en fait,
18:52c'est ça la solution, il faut faire des...
18:54– Oui, mais on ne pourra jamais lutter,
18:57aujourd'hui, le blé est vendu, ou la céréale est vendue,
19:03sur l'indexation du cours mondial,
19:05on est le pays le plus imposé au monde,
19:09on sait qu'on a le plus de chances de production,
19:11qu'est-ce que vous voulez qu'on dute ?
19:13Parce qu'en France, on doit faire toujours plus que les autres,
19:17mais c'est un détriment de notre profession et de notre économie.
19:21– Bien sûr, pour terminer sur une petite note positive,
19:24il y a eu des choses sympas qui se sont passées cette année,
19:27notamment les Jeux Olympiques, la réouverture de Notre-Dame de Paris,
19:31quoi d'autre ?
19:32– Deux grands moments, alors j'allais dire,
19:36et puis quelque chose d'important, c'est le succès du cinéma français,
19:43en 2024, c'est colossal, et avec deux grands films,
19:47enfin, il y en a eu d'autres, mais une remontée formidable.
19:51– Voilà, alors quelques petites choses positives
19:53pour terminer cette émission.
19:54Abel Boy, qu'est-ce que vous avez de sympa de nous dire sur 2024 ?
19:58– Les Jeux Olympiques, effectivement,
19:59je vais répéter un peu ce que Philippe vient de dire, le cinéma,
20:02le fait que les personnes qui arrivent au bout de l'année
20:05soient toujours en bonne santé aussi,
20:06c'est des choses dont on oublie un peu dans tout ce marasme
20:09politico-économique, le fait d'avoir la santé,
20:11et c'est quelque chose qu'il faut souhaiter à toutes et à tous
20:13pour 2025, tout simplement.
20:15– On vous souhaite à tous la santé, et vous, Philippe Bourgiaki, alors ?
20:17– Que les nappes phréatiques soient au plus haut,
20:20ça c'est bien quand même,
20:21puis la deuxième, c'est de vous avoir rencontré, Judith.
20:23– Ah, je vais avoir des vapeurs !
20:26Allez, et vous, Jérôme, on vous souhaite une excellente année,
20:29on vous souhaite plein de bonheur et un très bon réveillon en famille,
20:32peut-être, ou avec vos amis, comme vous allez le passer.
20:35– Je suis de mariage, vous voyez, j'ai pris la parole,
20:38je suis marié à cela,
20:41– Ah, vous êtes un homme !
20:44– Je vous souhaite tous mes voeux à vous aussi,
20:49et surtout, continuez à soutenir les agriculteurs français,
20:54parce qu'on en a besoin, et vive l'Orange Campo de Lorto !
20:58– Allez, on vous embrasse, merci,
21:01on vous embrasse tous, chers auditrices, chers auditeurs,
21:04on vous souhaite un merveilleux réveillon 2024,
21:09en famille ou avec vos amis, comme vous avez souhaité le passer,
21:12et puis on vous embrasse, on vous retrouve demain, évidemment.