Mercredi 18 décembre 2024, SMART TECH reçoit David Lacombled (Président, La villa Numeris)
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00:00Rendez-vous avec l'économie numérique, c'est le point de vue de David Lacombled, le président de la Villa Numéris. Bonjour David.
00:11Bonjour Delphine.
00:12Alors, en 2024, je vais commencer par des chiffres. En 2024, aux Etats-Unis, 44 startups ont levé chacune plus de 100 millions de dollars.
00:20XAI, le projet d'Elon Musk, vient de lever 6 milliards. Au printemps, OpenAI avait également levé une somme de 6 milliards pour atteindre une valorisation de 150 milliards.
00:29Ça fait beaucoup de milliards tout ça, donc c'est la course aux investissements, là, notre sujet du jour.
00:34Effectivement, faire des IA, ça coûte cher. Les solutions sont gourmandes en cash. Voyez, plutôt pour faire une bonne solution, il vous faut du matériel, des infrastructures pour développer et entraîner des modèles.
00:50Et quelques cerveaux, rares, tout le monde se les arrache, donc ils sont chers pour la recherche et le développement.
00:56Vous voulez la liste des courses ?
00:57Un petit peu.
00:58Il va vous falloir des data centers pour héberger et offrir une continuité de services. Alors, vous allez me dire, c'est aussi vieux que le web, certes, mais là, les infrastructures sont conséquentes.
01:08Ensuite, il vous faut des cartes graphiques pour assumer la puissance de calcul. Et là, il y a un petit X et qu'il n'y a qu'un seul acteur qui est très dominant, Nvidia, et donc qui fait monter les prix.
01:20Ensuite, une fois que vous avez ça, vous êtes un peu comme une poule devant une cuillère parce que sans data, il n'y a pas d'IA. Faut-il encore aller les chercher, les extraire, les raffiner, les nettoyer, les organiser, les gérer ?
01:35Et vous voyez au fur et à mesure que l'addition augmente. Et enfin, vous allez pouvoir commencer à former vos modèles. Ça va demander plusieurs mois. Et en attendant, il faudra bien maintenir les infrastructures, les mettre à jour, les stabiliser, et avec autant de personnes pour cela.
01:53Et à chaque fois que vous sortez une nouvelle version, c'est comme si vous repartiez à l'origine et que vous créez une nouvelle société, d'où cette addition salée.
02:02Pour autant, OpenAI, par exemple, table sur un chiffre d'affaires de 3,7 milliards cette année, milliards d'euros ou de dollars d'ailleurs ?
02:103,7 milliards d'euros de gains, 5 milliards de dettes. Et donc, on voit bien qu'OpenAI, qui a été le premier, il y a deux ans de cela, à sortir, à dégainer une IA générative, n'a pas rafflé pour autant le marché.
02:27La concurrence s'organise. Les désormais anciens Google avec Gemini ou Meta avec Yamaha s'organisent et ne s'en laissent pas compter. Et il y a beaucoup de solutions spécialisées.
02:39Vous parliez de 44 startups. C'est autant de solutions tout à fait intéressantes. Et effectivement, nous sommes des consommateurs zappeurs. Alors, on passe de l'une à l'autre.
02:49Et en plus, on est très habitués à l'illusion de la gratuité. Donc, on se garde peut-être d'aller payer trop vite ces solutions.
02:57Absolument. Puis alors, si on regarde en Europe et en France, les investissements n'est pas du tout, du tout, du tout dans les mêmes échelles. Est-ce qu'il vous semble que la course est perdue ?
03:06Alors, ce n'est pas honteux non plus. La guerre n'est pas perdue parce qu'elle ne fait que commencer. Alors, il va falloir choisir ses batailles.
03:14Mistral AI a fait la plus grosse levée en intelligence artificielle au printemps. C'était sa troisième levée à près de 500 millions de dollars pour d'ailleurs partir à la conquête des États-Unis.
03:26Poolside, il y a quelques semaines, a levé également une somme approchant les 500 millions de dollars. Poolside, c'est une IA générative destinée aux développeurs.
03:35Mais quand je dis qu'il faut choisir ses combats, s'il y a un an, on s'était retrouvé ici, on aurait parlé d'Alep Alpha qui était un peu l'équivalent de Mistral AI en Allemagne.
03:44Faute de cache, ils ont dû revoir drastiquement leurs ambitions et pivoter. Quand je dis qu'il faut choisir ses combats, certainement, il faudra trouver des solutions à l'image de l'Europe,
03:58un peu plus agile, avec une capacité finalement d'assumer le bazar, mais au-delà, plus robuste, plus respectueuse de l'environnement.
04:08Et après tout, on n'a pas besoin d'un couteau suisse en permanence pour faire des tâches très précises.
04:13Et c'est certainement la voie que l'Europe devra suivre pour faire avec un peu moins de moyens, certes, que ses rivaux.
04:20C'est autant de chances à faire fructifier, me semble-t-il.
04:23Merci beaucoup, David Lacombele, président de la Villa Numeris. Merci encore.
04:27Et merci à vous de nous suivre. C'était Smartech, que vous regardez sur la chaîne Bismarck4Change.
04:31Vous nous écoutez aussi en podcast. Je vous dis à très bientôt pour de nouvelles histoires et aventures sur la tech.
04:37Sous-titrage Société Radio-Canada