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Mercredi 18 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Julien Tisserand (Gérant Multi Asset & Overlay, Edmond de Rothschild AM) , Alain Pitous (Senior Advisor ESG) et Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Julien Tisserand est avec nous, gérant multi-assets et overlays chez Edmond Drotschild Asset Management.
00:17Bonsoir Julien.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Merci d'être là.
00:20Merci à Jean-François Robin d'être avec nous également.
00:21Bonsoir Jean-François.
00:22Bonsoir à tous.
00:23Vous êtes directeur de la recherche de Natixis et Alain Pitous nous accompagne également.
00:26Bonsoir Alain.
00:27Bonsoir.
00:28Merci d'être là.
00:29On va parler de l'automobiliser ESG, mettons l'automobile et les grandes manœuvres dans
00:32l'automobile japonaise à la une, ça change un petit peu.
00:36Qu'est-ce que l'idée d'un rapprochement entre Honda et Nissan, voire Honda, Nissan
00:40et Mitsubishi nous dit de la situation du secteur et des réponses que le secteur automobile
00:47dit traditionnel pourrait apporter face à un groupe comme Tesla bien sûr, mais face
00:53à une nouvelle concurrence venue de Chine par exemple ?
00:55Alors en fait c'est un jeu à multiband qui a provoqué cette fusion.
01:00Alors il y a des histoires qui datent un petit peu, puis il y a des histoires récentes
01:05et puis il y a des conséquences qui vont être également multiband, c'est-à-dire
01:07qu'en fait on va avoir des conséquences dans pas mal d'entreprises de l'automobile.
01:12Donc si on fait un peu d'histoire, bon il y a eu l'histoire Nissan-Renault qui cherchait
01:17un dénouement, donc là peut-être on a un beau dénouement pour tout le monde.
01:21Il y a, donc ça c'est un peu on va dire l'histoire, il y a ce qui s'est passé
01:24récemment à l'élection de Trump qui met de la pression sur tous les constructeurs
01:27automobiles, les tarifs, on ne sait pas trop ce qui va se passer mais enfin on se doute
01:30bien qu'il faut faire quelque chose pour ne pas rester comme ça et puis surtout l'éléphant
01:33dans la pièce, c'est ce que font les Chinois depuis quelques années qui prennent des parts
01:38de marché monstrueuses à travers la planète, qui ont repris également des parts de marché
01:42sur leur propre marché domestique, donc avec un effet d'éviction pour des entreprises
01:46comme Nissan qui se sont quasiment fait sortir, qui ont obligé d'arrêter de la production
01:50dans certaines usines chinoises, donc il fallait faire quelque chose.
01:55Je trouve que, on va oublier la complexité de ce genre de fusion, mais si on se projette
02:00un petit peu, il va y avoir une plateforme qui va être plus efficace, qui va limiter
02:04des coûts avec des conséquences sur le marché de l'emploi japonais, donc ça c'est quand
02:08même pas très bon et ça peut générer des retards pour la mise en œuvre parce que bon
02:14politiquement ça risque d'être un peu difficile, enfin bon on va voir, et puis l'autre point
02:18c'est qu'il peut y avoir un accord sur deux plateformes avec Renault, puisque Renault
02:24qui va être un des acteurs principaux de cette fusion malgré tout, quoi qu'il décide.
02:29Renault détient encore 34% de Nissan aujourd'hui.
02:31Voilà, donc ils vont être un acteur important du deal, je pense que de toute façon ils
02:34sont d'accord avec ça, et puis il peut y avoir Honda qui peut avoir des intérêts
02:38à travailler sur certains axes avec Mitsubishi, sur certains axes avec Renault, donc on voit
02:43comme ça une combinaison qui se met en place, alors ça revient peut-être à l'idée de
02:48ce que voulait faire Carlos Ghosn à l'époque, on verra, en tout cas c'est des partenariats
02:53sur quelque chose de plutôt positif, c'est comment on va faire pour contrer la menace
02:58chinoise.
02:59Sur le plan industriel, il n'y a pas d'autre choix aujourd'hui que ce type de combinaisons
03:03potentielles, on est encore au stade des...
03:05Bah vous savez, moi là-dessus, sur la résilience des entreprises, c'est une manière de se...
03:12en roupant des forces, on diminue les coûts, et ça c'est quelque chose de certain, donc
03:17on peut le faire, ça devrait résonner d'ailleurs, dans l'état français d'ailleurs, cette réduction
03:21des coûts et des dépenses, on va parler d'une solution...
03:23Réspondre dans le monde des entreprises.
03:24Voilà c'est ça, donc en tout cas ça c'est relativement tangible, c'est une solution,
03:29et on le voit...
03:30Ça c'est la solution Stellantis, c'était la solution Carlos Tavares-Stellantis.
03:32Oui c'est ça, et puis on le voit dans plein d'autres secteurs.
03:34Il faut continuer à grossir.
03:35Voilà, et puis ça permet au moins dans un premier temps de résister en attendant que
03:39la vague soit passée, on le voit dans certains segments, on le voit dans la gestion d'actifs,
03:42on le voit dans le pétrole, il y a pas mal de fusions, il y a des discussions en cours
03:46en ce moment sur pas mal d'acteurs, donc c'est une manière de résister, donc c'était
03:51très bon aujourd'hui pour le cours de Nissan qui a profité directement, Renault a profité
03:55également, ça remet une lumière sur le secteur automobile, donc voilà, c'est plutôt pas
04:01mal, et moi c'est quelque chose que je regarde tout le temps, le secteur automobile, parce
04:04que l'être humain se déplace, et il aime se déplacer, il continuera à se déplacer,
04:07alors quelle forme ça va prendre dans les 10 ans, on sait pas, mais en tout cas c'est
04:11un segment qui est toujours intéressant à regarder, il va se passer plein de choses
04:13dans ce segment-là.
04:14Ça vous donne envie de plus que simplement le regarder ?
04:17N'exagérez pas.
04:18Parce que sur décembre, le stop 600 auto fait plutôt pas trop mal quoi.
04:24Je vais pas accaparer la parole.
04:26Ah bah non, mais c'était bien, réflexion sur ces grandes manœuvres dans le secteur
04:32automobile.
04:33C'est pas facile de donner d'autres informations.
04:35Jean-François, non mais, est-ce que c'est le coup d'envoi d'une grande vague de consolidation,
04:42est-ce que c'est la réponse industrielle qui est pareille évidente, ou est-ce qu'il
04:46y a d'autres voies, d'autres options pour des constructeurs européens ou ailleurs dans
04:49le monde ?
04:50Oui, j'aimerais avoir mon analyste auto avec moi à l'avantage, mais effectivement, sur
04:55ce qui moi ça m'inspire, c'est quand même cette alliance, c'est quand même plutôt
05:00une alliance des faibles, si on peut dire, c'est des gens qui avaient un peu loupé,
05:03pour moi, le marché de l'électrification, et on se rend compte qu'il y a un mur d'investissement
05:08d'eux, de compétitions chinoises, etc., et ça, pour moi, c'est quand même assez
05:13intéressant à suivre, c'est-à-dire qu'on voit bien que, mais là aussi, la consolidation
05:18n'est pas non plus l'unique voie, puisqu'on voit qu'en Chine, je crois qu'il reste 650
05:21constructeurs automobiles, donc on peut faire de l'électrique et évincer du marché, comme
05:26le disait Alain, tous les compétiteurs, moi je donne bonne chance à Tesla, encore une
05:30fois, j'ai un pari que dans les trois ans, Tesla sera sortie de Chine, parce que maintenant,
05:34on va passer à plus de 90% des voitures chinoises vendues qui sont faites par des Chinois, parce
05:38qu'ils ont une offre très compétitive aujourd'hui, parce qu'ils ne font que ça, alors nous,
05:43les Européens comme les Japonais, on a loupé le coche, quelque part, en se disant, en poussant,
05:47en essayant, et on voit encore aujourd'hui les lobbying dire qu'il faut repousser l'objectif
05:50de 2035, il faut surtout essayer de faire survivre le marché thermique, moi je reviens,
05:54je suis allé à Pékin il n'y a pas longtemps, le monde est électrique là-bas, donc on
05:58se gourde guerre, la guerre elle est passée, aujourd'hui c'est l'électrique qui est en
06:02train de l'emporter partout, il y a une voiture sur cinq, même sur quatre, au début d'année
06:06qui est vendue dans le monde qui est électrique, tous ces constructeurs qui ont essayé de
06:10repousser l'échéance, on voit bien que ce n'est pas possible, donc il faut rattraper
06:13le temps perdu, et je crois que cette alliance, là, un peu de se mettre ensemble, c'est pour
06:17essayer de rattraper, de refaire des investissements, de peut-être sauter une génération, je pense
06:21aux batteries typiquement, on voit bien que le monde de la batterie, on passe de choses,
06:25on se passe de plus en plus de lithium, on passe des batteries solides, etc., on voit
06:29bien qu'il y a des avancées qui se passent, et on peut peut-être essayer de rattraper
06:32le retard en se mettant sur des nouvelles technologies, bon, ça, il y a plein de choses
06:36encore à faire, c'est un monde en devenir, encore une fois aujourd'hui, quand vous regardez
06:39le stock de voitures électriques dans le monde, on voit bien qu'on n'est qu'au début
06:42du parcours, donc rien n'est perdu.
06:44J'ai un mot à dire, parce que je pense à ça également, je pense à ça avec l'innovation,
06:50on voit aussi que Foxconn est en train de tourner autour de ce...
06:53Alors ça, c'était la petite info supplémentaire de Bloomberg notamment, qui expliquait que
06:57Foxconn s'intéressait ou s'était intéressé à une prise de participation dans Nissan,
07:01et que peut-être, l'intérêt de Foxconn pour Nissan a aussi accéléré peut-être
07:05les discussions entre les constructeurs automobiles japonais.
07:08C'est ça, parce qu'en fait, dans ce que disait Jean-François, le point, c'est qu'effectivement
07:13il y a 650 constructeurs, parce qu'en fait, eux, les Chinois, ont également changé de
07:18modèle, c'est-à-dire qu'on n'est plus dans le modèle industriel classique où quelque
07:21part le constructeur fait un peu tout, là, c'est, j'exagère, je vais me faire hurler
07:25dessus avec ça, mais c'est un téléphone avec des roues, quoi, en fait.
07:28Ah bah non, je crois que c'est ce que disait Carlos Ghosn, un smartphone sur roues, c'est
07:34ce qu'il voulait avec la technologie embarquée dans les modèles Renault.
07:38Là, il y a quand même un champ de possibilités énormes qui va s'ouvrir avec ce deal, si
07:43Foxconn venait dedans, il y a peut-être quelque chose à faire là-dedans, la voiture autonome,
07:48toutes les innovations possibles, voilà, excusez-moi, j'ai dit ça.
07:50Mais vous dites, non, non, mais juste pour conclure là-dessus avec vous, Jean-François,
07:54vouloir repousser les échéances fin du thermique en Europe, vous dites, c'est vraiment
08:00la fausse bonne idée.
08:01Je crois qu'on s'approuve bien tout ce qui se passe avec le constructeur.
08:04Mais vous dites, y compris en tant que macroéconomiste.
08:06Ah bah macroéconomiste, je ne suis pas, je ne suis pas un spécialiste de la voiture.
08:08Bah non, mais vous êtes économiste.
08:09Non, mais excusez-moi, en termes de voie de constructeur, mais ce qui me semble très
08:12très clair, c'est que la dynamique aujourd'hui, il y a l'erreur de la voiture électrique
08:15qui est en train de l'emporter partout, encore une fois, c'est plus propre, plus rapide et
08:19ça va devenir moins cher, donc il n'y a aucune raison aujourd'hui de ne pas passer à l'électrique,
08:25donc je crois qu'on y va, et cette espèce de repoussoir, et puis si vous voulez, vous
08:30comprenez dans le terme un petit peu, pourquoi tous les constructeurs nous disent qu'il
08:33n'y a plus la demande pour l'électricité, pourquoi est-ce qu'il, enfin, c'est là toute
08:37la difficulté, c'est qu'aujourd'hui, c'est typiquement ce que veut faire Trump, ce qui
08:40n'est pas si idiot que ça, finalement, c'est d'arrêter les subventions, mais plutôt
08:44de mettre en place des infrastructures, aujourd'hui, on devrait mettre des infrastructures beaucoup
08:48plus rapidement de recharge, ce qui n'est pas le cas, encore une fois, ce n'est pas
08:51une bonne excuse en France, en France, on a plus de chargeurs automobiles électriques
08:54que dans l'ensemble des Etats-Unis réunis, donc merci Autolib, merci, etc., mais vous
08:58avez plus de 150 000 charges de recharge, vous en avez dans toutes les autoroutes, dans
09:03toutes les aires d'arrêt, bon, on ne peut plus dire qu'on ne peut pas charger sa voiture,
09:05et faire, sachant que toutes les voitures qui sortent, elles font toutes 500 km d'autonomie,
09:09bon, ma prostate m'arrête avant ça, donc il faut arrêter de se dire, je ne m'achète
09:13pas une voiture électrique parce que je n'arrive pas à descendre à Bordeaux, non, ça ne
09:16marche plus, c'est plus valable, donc je crois que ça, c'est vraiment une erreur, mais
09:20juste, je termine là-dessus, puisque vous me parliez en macroéconomie, moi, ce qui
09:23me frappe là-dedans, je remets ça aux chiffres récents qu'on nous a sortis, RTE et EDF, aujourd'hui,
09:30sur 100 qu'on produit en électricité, on en exporte 20, on a 20% d'électricité
09:34produite en France de trop, on est le leader de l'électricité décarbonée en France,
09:39et on est ceux qui repoussons l'électrification des usages, mais il faut être fou, on devrait
09:43être les premiers à dire, on devrait être les leaders, c'est bien sûr, mais complètement,
09:50on se gourde au combat.
09:51On va raccorder Flamanville au réseau, c'est parti, on a franchi l'étape supplémentaire
09:59pour raccorder...
10:00Vous savez qu'on l'arrête l'année prochaine, pour 18 mois, il ne faut pas oublier ça non
10:04plus, on le raccorde pour l'arrêt de la première maintenance, 18 mois pour changer
10:07le socle.
10:08Bon, venons-en à la fête, avec vous, Julien, peut-être, ce sujet-là, je pense qu'on aura
10:15l'occasion d'y revenir, si c'est vraiment le début des grandes manœuvres, effectivement,
10:20on aura l'occasion d'y revenir.
10:21Qu'est-ce qu'on va attendre de la fête de Jérôme Poel, à partir de cette nouvelle
10:26baisse de taux délivrée ce soir ? Qu'est-ce qu'on comprend de la fonction de réaction
10:31de la réserve fédérale américaine à ce stade, et comment est-ce que la politique
10:36de Trump, alors on en est tous à spéculer, faire des hypothèses, etc., donc ça rend
10:40l'exercice encore plus intéressant, ou compliqué, mais comment on peut imaginer une évolution
10:46de la fonction de réaction de la réserve fédérale américaine au gré des décisions
10:50de policy, de politique, prises par l'administration Trump l'an prochain ?
10:54Je vais faire d'abord un retour sur les attentes pour ce soir, ce qu'on peut espérer avoir,
10:59donc 25 points de base de baisse, probablement un discours autour d'une pause, d'un ralentissement
11:06des baisses de taux qu'on a eues, finalement, en séquentielle à toutes les réunions monétaires,
11:10donc sur un rythme qui est probablement plutôt trimestriel à partir de maintenant, en tout
11:14cas, pas de baisse attendue fin janvier, avec une envie de voir venir justement l'investiture
11:21de Trump, voir les premières décisions politiques, on va aussi recevoir les projections ce soir,
11:28trimestrielles et pour les années à venir, ce qui va changer clairement, c'est la révision
11:33à la hausse à la fois du PIB, la révision à la hausse, légèrement à la hausse de
11:36l'inflation, probablement aussi, et c'est certain même, la révision à la hausse des
11:42baisses de taux, c'est-à-dire moins de baisses de taux attendues pour l'année prochaine,
11:45on était à peu près à 100 points de base sur l'année prochaine, on sera probablement
11:49à 75, voire peut-être 50 pour certains membres, et puis aussi une attente autour du taux de
11:57long terme, qui est à 2,87 aujourd'hui, qui peut se rapprocher des 3%, comme l'économie
12:03tient toujours aussi bien, qu'on voit que finalement, les taux aujourd'hui qui étaient
12:09censés être restrictifs, on les voyait très restrictifs il y a deux ans sur ces
12:12niveaux de taux, à 10 ans, on l'a rappelé, à 4,30, 4,40, finalement, l'économie survit,
12:18donc en fait, ce taux de long terme continue à remonter régulièrement auprès des membres
12:23de la Fed, donc pour la fonction de réaction de Jérôme Powell, clairement, il va rester
12:28très balancé, les risques sont balancés sur le mandat, à la fois sur l'inflation
12:32et sur l'emploi, c'est-à-dire que la peur qu'on avait d'une dégradation très rapide
12:37de l'emploi en août-septembre, elle a plutôt eu tendance à s'atténuer.
12:40Il voyait un taux de chômage à 4,5% je crois, pour cette fin d'année, 4,4, et on n'y est
12:45pas.
12:46Non, on n'y est pas, on est plutôt à 4,25 en ce moment, donc il va être révisé à
12:504,3, l'année prochaine probablement à 4,3, donc voilà, le mandat est balancé, on crée
12:56toujours des emplois aux Etats-Unis, mais c'est moins vigoureux que par le passé, donc
13:00il y a toujours cette crainte, et sur l'inflation, clairement, c'est le grand sujet pour l'année
13:06prochaine, en fonction des politiques de Trump, qui sont, en fait, je pense qu'il y a vraiment
13:09un consensus très fort à travers tous les observateurs de marché, c'est que, quels
13:14que soient les programmes que Trump va mettre en place, en tout cas, la réaction première
13:19c'est que ça va quand même être assez inflationniste, ou en tout cas maintenir l'inflation un peu
13:22plus élevée qu'attendue.
13:23Après, les conséquences sur la croissance sont divisées, c'est-à-dire si on fait des
13:27baisses de taxes, forcément ça sera positif sur la croissance, si on fait des barrières
13:31douanières ou des restrictions sur l'immigration, clairement, là, on peut douter de l'impact
13:35plus macroéconomique, plus négatif, donc c'est encore très divisé, il y a vraiment
13:39une bifurcation pour la Fed, et là, ce qu'elle doit faire, l'exercice de ce soir, c'est
13:45se laisser du temps, pour voir, et ne pas prendre une forte direction, ne pas choquer
13:50les marchés en disant que c'est le dernier meeting de baisse, et se laisser un peu plus
13:55de possibilités.
13:56Garder de la flexibilité.
13:57Exactement.
13:58Les options vertes.
13:59Parce que, pour l'instant, il y a beaucoup d'incertitudes sur l'année prochaine.
14:03Comme Jérôme Poel l'avait dit lors du précédent meeting, nous ne spéculons pas, nous ne
14:07faisons pas d'hypothèses, nous n'anticipons pas.
14:10Pour la Fed et pour les marchés, ce qui va compter, j'entends beaucoup parler du séquençage,
14:16de la mise en place des programmes Trump, ça va avoir son importance, ça va être
14:20même la clé de savoir par quoi on commence.
14:23Alors l'immigration, ça semble être un thème majeur, les baisses d'impôts, est-ce qu'on
14:29attendra un petit peu d'approcher des mids-termes pour déclencher peut-être l'idée de nouvelles
14:33baisses d'impôts à ce moment-là ? C'est cette séquence-là qui va aussi modifier
14:39ou non l'aspect conjoncturel, et donc bouger ou non la réserve fédérale américaine.
14:44Complètement.
14:45Et puis, ils vont avoir tendance à se donner un petit peu de temps, à attendre quelques
14:48mois pour voir les impacts, au lieu de se précipiter pour prendre une décision dans
14:52un sens ou dans un autre, ce qui pourra peut-être être un peu dommageable et laisser un peu
14:57le marché dans un vide temporairement.
14:59Clairement, il y a une crainte sur les taux longs, avec notamment des verrouillages fiscales
15:05qu'on a depuis maintenant de nombreuses années, donc c'est ça qui inquiète le plus certaines
15:11parties des investisseurs.
15:12Donc nous, on pense toujours qu'on est plus probablement dans une pantification pour l'année
15:18prochaine, avec des taux courts qui vont rester à peu près ancrés et des taux longs qui
15:22vont continuer à être sous pression.
15:23Et qui peuvent varier ? Dans quel type de range, de fourchettes ?
15:27On va être humble, et probablement une centaine de points de base.
15:30C'est les ranges qu'on a eues sur les deux dernières années, où on attendait plutôt
15:34des baisses de taux, puis finalement on a eu des surprises.
15:36Là, clairement, on peut avoir aussi beaucoup de surprises.
15:39Une centaine de points de base, d'oscillation, me semble tout à fait raisonnable.
15:43D'accord.
15:44Et la fourchette haute ? 4 et 5 quoi ?
15:464 et 5, avec peut-être un risque à 5,5 ou 5,25, qui n'est pas du tout exclusionnel.
15:54Jean-François, comment vous regardez la fonction de réaction 2025 de la Fed, à l'heure
15:59d'un nouveau mandat de Donald Trump ?
16:01Je crois que Jérôme Poel a été assez clair là-dedans, en disant ce que vous disiez
16:05là, on ne fait pas de spéculation, on verra sur pièce, on jugera sur pièce.
16:10Ça va vite venir, il arrive le 20 janvier, le meeting suivant c'est le 28-29.
16:13Mais du coup, derrière ça, ce qu'il disait, c'était que du coup on continue, on est droit
16:17dans nos bottes, on continue à baisser les taux, tant qu'on n'est pas vers la neutralité
16:20de politique monétaire.
16:22Une fois aujourd'hui, il y a très peu de raisons, et c'est encore plus vrai pour la
16:25baisseur, mais en tout cas même pour la Fed, il y a très peu de raisons aujourd'hui d'avoir
16:28une politique monétaire restrictive.
16:29Or, restrictive, la politique monétaire est, comme le dit Mioda, c'est clair qu'on est
16:34vraiment dans un mode restrictif de politique monétaire qui n'a aucun sens aujourd'hui,
16:38puisque l'économie est plutôt en train de ralentir, le taux de chômage, même s'il
16:41est un peu moins élevé que prévu, il monte quand même, que l'inflation baisse, donc
16:44il n'y a pas de raison de faire ça.
16:46Donc Jérôme Poel disait, bon, on attendra de voir, mais pour l'instant je peux aller
16:50assez vite jusqu'au taux neutre, le taux neutre étant entre 3 et 3,5, nous on le calcule
16:54à 3,25 dans la chaîne Attic6, mais on peut faire encore du chemin, et puis on se posera
16:58la question une fois qu'on y sera.
16:59Donc c'est pour ça que nous on était plutôt à dire, ils vont baisser quand même de façon
17:02très régulière pour aller vers le taux neutre.
17:05Trump arrivant là-dessus, nous on a plutôt joué un peu la prudence et on enlève 50
17:10BP, on se dit qu'il va arrêter à 3,5%, et donc effectivement, il y a aussi une grande
17:15constance chez Jérôme Poel et la Fed de Jérôme Poel, c'est quand même de ne pas
17:19décevoir et de, à chaque fois, faire ce qu'a prévécé le marché, donc c'est plutôt
17:22pour parler comme Milton Friedman.
17:23Et là, tout le monde semble assez d'accord, alors ?
17:25Oula, c'est que la queue remue le chien, comme dirait Milton Friedman, donc comme le marché
17:28pense qu'il n'y aura rien en janvier, on ne fera rien en janvier, et en revanche, comme
17:31il pense qu'il y aura 25 BP ce soir, il y aura 25 BP ce soir, donc il n'y a pas trop trop
17:34de suspens là-dessus, simplement, voilà, on est quand même dans un monde de Trump
17:39qui va être, je suis assez d'accord avec ce qu'il vient de dire, un, inflationniste,
17:42deux, dépensier en termes de dépenses publiques, un, inflationniste parce qu'on l'a parlé,
17:47si vous enlevez un, trois ou huit millions d'immigrants, et bien vous n'arrivez plus
17:50à produire, donc il faut payer plus de salaires ou monter les prix parce qu'il y a moins
17:55de production, donc vous montez les prix, vous mettez des droits de douane à 60% sur
17:58des micro-ondes que vous ne produisez pas, et bien votre micro-onde, il augmente de 60%,
18:02ou si vous le produisez et que vous n'avez plus de compétition chinoise en face de vous,
18:05ce que j'explique à mes étudiants de la Sorbonne, qu'est-ce que vous faites ? Vous
18:08montez les marges, donc dans les deux cas, de toute façon, c'est inflationniste.
18:10– Là, vous prenez le Trump dans le texte. – Oui, bien sûr.
18:12– Là, vous prenez tout du programme de Trump.
18:16– Non, non, je ne prends pas tout ce qui est Donald Trump, ce que nous, on pense dans
18:19nos comptes, ce qu'on met, c'est qu'il ne fera pas la moitié de ce qu'il a dit
18:22qu'il ferait, mais comme il a dit beaucoup, il fera quand même plus que ce qu'il a
18:25fait en 2016, et en 2016, quand même, les droits de douane, on ne parlait pas du tout,
18:28on parlait de 5%, on était max de 25% justement sur les éléments de cuisine, sur un truc
18:32comme ça, sur une partie de l'aluminium, là, c'est sur tout, et c'est 100 ou 60
18:37ou 20% sur les européennes, donc on n'est pas du tout dans le même ordre.
18:40– Moi, je n'ai pas compris, est-ce qu'il veut monter les tarifs chinois jusqu'à 60%,
18:44est-ce qu'il veut rajouter 60% aux tarifs existants ?
18:48– Pour l'instant, il a rajouté 10%, pour l'instant, il annonce 10% par rapport à ce qu'il fait.
18:54Encore une fois, on peut imaginer que c'est une façon de négocier des choses,
18:59mais attention, Trump, deux choses, un, il est convaincu que ça marche, les droits de douane,
19:03donc c'est peut-être un pouvoir de négociation, mais il est convaincu que ça marche.
19:07– Ça marche d'autant plus que c'est des revenus, c'est-à-dire que c'est aussi la manière
19:10dont c'est de plus en plus présenté par son administration,
19:12c'est que c'est une ressource, justement, pour financer d'éventuelles baisses d'impôts,
19:16c'est présenté désormais comme ça, sur le terrain de la négociation politique.
19:20– Ce qui n'est pas du tout ce qui s'est passé en 2016,
19:21encore une fois, c'est ce qui passe dans sa tête et pas dans la réalité.
19:24Bon, la première chose, c'est qu'il est persuadé que c'est ça,
19:27et non seulement lui, mais toute son administration,
19:29et là, toute l'administration qu'il a menée, qu'il a nommée,
19:31c'est pas du tout comme 2016, avec un petit peu des garde-fous,
19:33des gens qui étaient un petit peu plus guéris que lui.
19:36– Il a pris ceux qu'il trouvait en 2016.
19:38– Voilà, là, c'était un petit peu une surprise pour tout, là, ils sont prêts,
19:40et les gens qu'il nomme, là, au fur et à mesure,
19:42c'est des magas, c'est des gens convaincus par la même chose que Trump.
19:46– Et donc quoi, il ne sera pas si transactionnel que ça, non ?
19:48– Je pense qu'il croit qu'il veut le faire, il pense que c'est la bonne chose à faire,
19:51et donc il va en faire une partie.
19:52Trump, il dit quoi ? Et c'est le troisième élément.
19:54Trump, il dit, les promesses faites seront tenues.
19:56Et il a un mandat très clair, Trump, il a un mandat hyper clair.
19:59Il a le Congrès, il a la Cour suprême, il a le vote populaire,
20:02ne pas faire ce qu'il a dit qu'il ferait, ce serait un petit peu se dédire.
20:06Donc il va être obligé de faire une bonne partie de tout ça.
20:08Et moi, ça ne me surprend pas qu'il annonce déjà 25% de droits de douane,
20:11je vous redonne, je termine, un petit exemple quand même,
20:13il met 25% sur les droits de douane canadiens et mexicains,
20:17les deux principaux partenaires commerciaux des États-Unis.
20:2025% de droits de douane sur les produits mexicains.
20:22Il y a 50% des fruits et légumes qui sont importés du Mexique.
20:25Qu'est-ce qui va se passer ? Les prix des fruits et légumes vont donc monter.
20:29Vous prenez 25% de droits de douane sur le Canada.
20:32Il y a 50% du crude oil importé aux U.S. qui vient du Canada.
20:35Il y a 50% des métaux rares exportés par le Canada qui vont aux U.S.
20:39Si vous montez les prix de tout ça, vous allez quand même faire de l'inflation.
20:41Donc pour aller dans votre sens, je pense que faire ça, c'est idiot,
20:45mais qu'à un moment ou un autre, ça fera de l'inflation,
20:47notamment sur les fruits et légumes,
20:48et qu'à un moment ou un autre, il ne va pas faire la moitié de ce qu'il a dit.
20:50La FED verra ça comme inflationniste et pas récessif.
20:53L'aspect inflationniste l'emportera quand même en premier lieu.
20:56Julien ?
20:56Malheureusement, on est sur une situation aussi très différente de 2016.
20:59En 2016, on sortait d'un ralentissement économique.
21:02Il y avait peu d'inflation.
21:02On voulait de l'inflation !
21:04Exactement, on voulait infiltrer.
21:05Et finalement, il y avait les mains libres.
21:08L'impact était bien moindre.
21:09Là, c'est vrai qu'on arrive sur un ralentissement d'inflation,
21:12mais une inflation toujours un peu trop élevée au goût de la FED aux Etats-Unis,
21:16qui est néanmoins décent.
21:18Donc c'est vrai qu'on n'est pas sur le même terreau.
21:19On peut rajouter rapidement de l'inflation.
21:22Et réinjecter de l'accélération dans l'économie.
21:25Petite étincelle, ça peut tout de suite avoir des proportions importantes
21:28sur les prix finaux aux Etats-Unis.
21:30Tout à fait.
21:31Et je suis d'accord qu'il a une doctrine plus enracinée aujourd'hui
21:35et qu'effectivement les spécialistes qui sont autour de lui sont vraiment convaincus de ça.
21:39Par contre, il n'a peut-être pas de visée de se faire réélire après son mandat.
21:43Donc il y a peut-être aussi un jusqu'au-boutisme qui peut être plus important à voir.
21:48On verra.
21:49Il y aura des clauses de rendez-vous.
21:51Le marché sera là, évidemment.
21:52Il y a les midterms.
21:53Mais effectivement, derrière les tarifs, c'est Robert Lighthizer,
21:56notamment, qui a beaucoup préparé le terrain pour sa campagne,
21:59pour les nominations du cabinet de Trump aujourd'hui.
22:03Alain, la Fed et Trump, pardon.
22:08Je pense que l'année 2025 pourrait être quand même assez chahutée à cause de ça.
22:12C'est-à-dire qu'on peut avoir une période entre les discours de la Fed,
22:15les actes de la Fed, les discours de Trump, les actes de Trump.
22:18Tout ça dans un marché qui est quand même,
22:20sur certains segments, qui est quand même un peu chaud, on peut le dire ça.
22:25Il y a pas mal d'entreprises qui sont pricées pour la perfection quand même.
22:30Ça peut faire baisser le marché américain ?
22:32Trump peut faire baisser le marché américain ?
22:33Ça peut générer de la volatilité.
22:34C'est son thermomètre, ça va être compliqué pour lui.
22:37Après, moi, c'est ce que je pense depuis un moment, et je me trompe sur la tech.
22:42Je pense qu'il va y avoir à un moment donné un creux de quelques semaines.
22:46En fait, je suis comme pas mal de gens, j'attends ce creux-là pour en refaire.
22:50Bon, ça n'arrive pas.
22:53En bonne logique, oui, il y a quand même pas mal d'entreprises
22:55qui semblent un peu sur des niveaux de valorisation un peu élevés.
22:59Il y a des thèmes qui sont vraiment très chauds sur des petits thèmes,
23:03mais qui animent beaucoup l'espace, le quantique, tous ces trucs-là.
23:06Ça anime beaucoup.
23:07Je ne parle pas du bitcoin qui anime aussi.
23:09C'est-à-dire que tout ça, c'est quand même sur des niveaux élevés.
23:12Les spreads de crédit sont également, là pour le coup, sur des niveaux assez bas.
23:17D'ailleurs, c'est quoi ?
23:18Le marché, les investisseurs sont saturés d'actions américaines.
23:23C'est 70 % du MSCI World aujourd'hui.
23:26Qui peut en mettre plus ?
23:27Qui pourrait en avoir plus que 70 %,
23:32qui serait encore l'acheteur marginal d'actions américaines aujourd'hui ?
23:34Le retail est max investi.
23:37J'imagine que tous les professionnels,
23:39ceux qui sont benchmarkés d'autant plus, sont au niveau des benchmarks.
23:44Il peut y avoir aussi un petit peu de fatigue par rapport à ça.
23:46Peut-être quand même rééquilibrer, sans parler de sortir massivement,
23:50mais de prendre quelques bénéfices et puis de refaire autre chose.
23:54Je regardais juste avant de venir le Brésil.
23:56Oui, on en a parlé juste avant.
23:58C'est une déroute.
23:59Le réel, oui, effectivement, est au plus bas.
24:02Il y a pas mal de devises qui n'étaient pas très en forme avant que Trump soit élu,
24:07qui ont quand même encore pris un petit tir,
24:10qui les a fait quand même bien baisser.
24:12Encore une fois, sur des endroits où la politique n'est quand même pas évidente,
24:15où on ne sait pas trop si il faut ralentir, accélérer.
24:18La capacité de le faire n'est pas évidente,
24:21parce qu'il y a pas mal d'endroits où les déficits sont aussi importants.
24:23C'est-à-dire qu'on voit que dès que vous n'êtes pas la zone euro ou les Etats-Unis,
24:26pour un pays comme le Brésil, grand pays malgré tout,
24:29qui a des marges de manœuvre budgétaire limitées,
24:31dès qu'on a un gouvernement au pouvoir
24:34qui veut aller taper encore un peu plus dans le fiscal et le déficit,
24:38on voit tout de suite que le marché, effectivement, réagit très vite et très fort.
24:42Et que la devise peut chuter très vite et très fort.
24:45— Ce que je veux dire, c'est que tout se congestionne un peu
24:49pour que les 6 premiers mois de 2025 puissent être chahutés.
24:53Je ne dis pas qu'on va s'effondrer. Je ne dis pas ça.
24:55Il y a une probabilité toujours que ça arrive.
24:58Elle a un peu augmenté, je trouve, en France et en zone euro.
25:01On est passé d'un truc infinitésimal à quelque chose qui devient concret.
25:04Donc il faut quand même peut-être... — Accident de marché, on parle.
25:06— Oui, accident de marché. Il faut quand même l'avoir à l'esprit.
25:07C'est pas le scénario central.
25:09Mais qu'il y ait plus de volatilité, des réajustements qui peuvent être violents.
25:13On a vu ce qui s'est passé au mois d'août avec le Japon.
25:16Bon, c'est des choses qui peuvent arriver.
25:19À ce moment-là, on est quand même bien contents d'avoir un peu de cash,
25:22un peu d'actifs, un peu moins réactifs à tout ça, quoi.
25:25— C'est quoi la vision un peu globale de marché que vous avez
25:29chez Edmond Drotty d'AM, là, pour le démarrage de 2025, Julien ?
25:33— Pour l'instant, on reste positionnés tactiquement long action pour le début de l'année.
25:38Assez neutre sur l'obligataire, toujours aimer le crédit.
25:42Effectivement, avec tout ce qu'on discute sur les déficits fiscaux, la crédibilité des États,
25:48il y a toujours un petit peu de différenciation avec le crédit d'entreprise.
25:52Finalement, on dit que les spreads sont serrés. Effectivement, ils le sont.
25:55Mais cette fois-ci, en tout cas peut-être pour de meilleures raisons que par le passé,
25:58beaucoup d'entreprises sont moins endettées que les États.
26:01Et finalement, les investisseurs préfèrent croire aux entreprises
26:05et à leur potentielle génération de bénéfices, etc., qu'aux États,
26:09qui, finalement, ne respectent pas leurs propres critères d'endettement.
26:14Donc nous, on préfère effectivement d'être toujours sur le crédit,
26:19le crédit de bonne qualité et aussi le crédit à haut rendement. Voilà.
26:22Et puis sur les devises, assez neutres aussi pour le moment,
26:25plutôt un euro-dollar qui continuerait un peu à s'affaiblir,
26:29parce que nous, le thème de divergence est quand même encore là.
26:34J'allais dire, on a parlé de la Fed. On n'a pas plus que ça évoqué la Banque centrale européenne.
26:38Les 25 marquera une forme de divergence accrue entre la Fed et la BCE ?
26:42Pour l'instant, ça laisse penser que ça va continuer à être le cas.
26:45On a encore peu d'éléments en Europe pour être très optimistes sur l'année prochaine.
26:50On a effectivement des discussions du côté de l'Allemagne, d'un nouveau gouvernement,
26:54peut-être de plans de dépenses qui pourraient se débloquer.
26:56Pour l'instant, Mertz, finalement, de la CDU, est quand même bien dans ses bottes.
27:01Et c'est plutôt, oui, on peut augmenter les dépenses si on peut baisser les dépenses sociales ou sur l'immigration.
27:10Il propose 100 milliards d'économies de dépenses pour l'instant.
27:13Pour commencer, on commence par des économies à l'Allemagne. Et ensuite, on voit.
27:18Donc tout ce qui est le Schwarz-Null, c'est-à-dire le frein à la dette, à l'endettement,
27:23il peut y avoir des aménagements, mais ça reste timide.
27:25Et au final, en Europe, malheureusement, on a toujours ce problème structurel,
27:30à la fois démographique et d'investissement, comparé aux États-Unis, qui a été fait avec Biden depuis le Covid.
27:36Nous, on a beaucoup subventionné, finalement, l'énergie, ce choc énergétique qu'on a eu,
27:40alors qu'aux États-Unis, il y a eu tellement d'investissements qui ont été faits, qui semblent plus productifs.
27:44Donc il y a aussi cette divergence-là.
27:47Néanmoins, début d'année, on l'a vu très récemment sur les actions européennes,
27:52on peut avoir des petits rattrapages, et on espère qu'on en aura en début d'année.
27:56Nous aussi, on discute un peu d'un effet, peut-être, restockage des entreprises européennes,
28:01qui ferait un petit pool de demandes, enfin une surdemande temporaire,
28:04avant la mise en place de tarifs ou des peurs de barrières douanaires,
28:08qui pourraient restimuler un peu l'industrie ou les exportations européennes et mondiales.
28:14Voilà, on l'espère.
28:16Et on le sait, le moindre bouger positif à la marge en Europe peut faire tourner la perception des investisseurs.
28:23Du coup, je regarde Jean-François Robin. D'où vont venir les bonnes nouvelles pour l'Europe l'an prochain ?
28:28Non, je ne sais pas. En revanche, toutes les bonnes nouvelles,
28:30ou en tout cas une grande partie des bonnes nouvelles, me semblent pressées dans les US.
28:33Ah oui, ça c'est sûr.
28:34Quand on regarde les flux d'investissement, vous avez Trump élu, vous avez 130 milliards qui partent aux US,
28:40vous avez 30 milliards en Europe, négatifs sur la Chine.
28:43Bref, tout le monde joue les US, ça va être winner takes all.
28:48Cette story-telling est vraiment très présente aux US.
28:52Elle me frappe quand je parle à des investisseurs américains qui sont là.
28:54Ça va cartonner, dérégulation, machin, tout le monde va venir investir chez nous.
28:58Et d'ailleurs, quand on interroge les chefs d'entreprises européens,
29:00ils veulent plus s'investir en industrie aux US qu'en Europe.
29:02Donc on est mal, on est vraiment mal.
29:04Mais simplement, il me semble que dans les flux aujourd'hui, dans les valorisations,
29:08on n'est quand même pas loin du moment où on peut se poser un certain nombre de questions.
29:12Est-ce que ça va être si binaire que ça ?
29:15L'écartellement va-t-il être aussi large que ça ?
29:17Je suis tout à fait d'accord avec la divergence, c'était aussi une clé de nos prévisions de 2025.
29:22C'était le mot « divergence » justement.
29:24Mais cela étant dit, on est quand même sur une Europe où la BCE va plus baisser ses taux,
29:29une Europe qui est très peu chère, une Europe où il y a quand même 450 millions de consommateurs,
29:33c'est plus gros que les US, une Europe qui est très à l'abourd sur les gains de productivité
29:37qu'on voit repartir un tout petit peu.
29:39On peut imaginer qu'on ait un certain nombre de choses qui vont dans le bon sens.
29:44On parlait de l'Allemagne, on peut imaginer qu'on aura un moment ou un autre un budget français ou un budget espagnol.
29:49Je rappelle que l'Espagne, qui est le success story de l'Europe, n'a pas de budget depuis deux ans,
29:53comme quoi on peut faire 3% de croissance sans budget.
29:55La croissance ne dépend pas des dépenses publiques, messieurs et mesdames les Français.
29:59On peut tout à fait croître sans budget et ni dépenses publiques supplémentaires.
30:03Donc il peut se passer des choses...
30:05Un budget sans orientation politique ?
30:08On reconduit des dépenses publiques, donc c'est un peu notre loi spéciale finalement.
30:10Une loi spéciale, on n'empêche pas de faire de la croissance.
30:14Ce qu'on veut, c'est de la stabilité et pas du flip.
30:16Aujourd'hui, le problème, c'est que tous les investisseurs,
30:18les chefs d'entreprise que je côtoie beaucoup en ce moment,
30:20ils sont un peu sur le reculoir en disant
30:24on monte les mains et on attend de voir des bouffons venir les coups.
30:26C'est intéressant parce que justement, investisseur, chef d'entreprise,
30:28j'étais très intéressant d'avoir eu les enquêtes hier en Allemagne
30:32qui ont été publiées le même jour pour le ZOO et l'IFO.
30:34Vous regardez le ZOO, morale des investisseurs qui remontent
30:38parce qu'on essaye de se projeter au-delà des élections,
30:42le signal qui pourrait être envoyé.
30:44Morale d'IFO, des chefs d'entreprise allemands,
30:46c'est le grand plongeon.
30:48C'est deux angles de perspectives très différents,
30:52la sphère de l'investisseur et la sphère de l'entreprise.
30:56Et puis les divergences encore une fois.
30:58Quand vous regardez le secteur manufacturier et le secteur des services,
31:00ce n'est pas la même histoire.
31:03Finalement, ce n'est pas si mal.
31:05En Allemagne, en France, on est sur des choses pas trop mauvaises.
31:07Donc c'est moins noir, encore une fois,
31:09que ce que nous on se laisse dire à nous-mêmes les Européens.
31:13C'est quoi le petit catalyseur qu'il nous manque en Europe,
31:15sur les marchés j'entends,
31:17parce qu'on ne veut pas faire l'histoire de la construction européenne.
31:19Le petit truc qu'il manquerait pour que des investisseurs globaux,
31:23déjà gavés de dollars et d'actions américaines,
31:25se disent tiens, je vais regarder à nouveau l'Europe.
31:29Moi je pense qu'il faut passer le cap électoral allemand,
31:31c'est la première chose.
31:33Je pense que tant qu'on n'a pas ça,
31:35c'est quand même un peu difficile.
31:37Les gros investisseurs ne reviendront pas avant ça ?
31:39J'ai l'impression que c'est un peu difficile.
31:41Et après, ce que je me dis,
31:43c'est un espoir plus qu'une conviction,
31:45ça finit par être perturbant,
31:47mais je me dis,
31:49si on mettait un embryon de discussion,
31:51de peut-être on ferait un bout
31:53de quelque chose du plan Draghi,
31:55ça mettrait une dynamique positive.
31:58C'est un peu l'espoir qu'on peut avoir.
32:00Parce que les baisses de taux de la BCE,
32:02factuellement,
32:04ça paraît effectivement incontournable,
32:06mais je me dis,
32:08si en même temps...
32:10Ça ne suffit pas.
32:12Non, mais c'est sûr que ça ne suffit pas.
32:14Je ne suis même pas sûr qu'il y en ait tant que ça,
32:16parce qu'à un moment donné,
32:18le change va nous rappeler à l'ordre.
32:20C'est-à-dire que si le dollar continue
32:22d'être fort comme il est,
32:24et dans le cirque,
32:26encore pendant quelques temps,
32:28la BCE va être quand même bien en peine
32:30de baisser ses taux si on venait à 0,95.
32:32J'exagère, mais c'est peut-être...
32:34Vous voyez, c'est un peu des choses qui vont...
32:36Ils ont un peu mûri, quand même,
32:38j'ai l'impression, sur la question du change.
32:40Pour revenir à la question,
32:42c'est un marché qui commence à aller un peu mieux,
32:44parce que la dynamique peut le permettre
32:46en début d'année,
32:48et puis les élections allemandes,
32:50et puis à un moment donné, des retours de flux
32:52sur des marchés un peu plus élevés,
32:55la défense, quelque chose qui se calme
32:57relativement positivement sur l'Ukraine,
32:59et puis on se dit, bon, ça y est,
33:01on est sortis de ce truc-là,
33:03on a cotisé nos 2% à l'OTAN,
33:05et on fait...
33:07Déjà, on va faire 2, c'est déjà pas mal,
33:09et puis après, on se dit,
33:11on va faire ça du plan Draghi,
33:13on va faire ça du plan Draghi,
33:15ça mettrait un peu de baume au cœur
33:17et de se dire un peu positif,
33:19et simplement en se disant...
33:21Donc là, c'est la sortie par le haut.
33:24À contrario, je pense que si les marchés américains
33:26venaient à prendre une pêche de 20-30%,
33:28je vois mal les marchés européens résister...
33:30Alors, ils feraient peut-être moins 15,
33:32mais c'est pas terrible, on compenserait un peu l'écart.
33:34Si on veut être un peu optimiste,
33:36on peut se dire, quand on regarde ce qu'il s'est passé en 2016,
33:38finalement, l'Europe avait réagi à Trump,
33:40et ça avait été un moyen pour l'Europe de progresser,
33:42notamment dans les actes européens
33:44de réciprocité,
33:46et ses capacités à réagir
33:48aux droits de douane, etc.
33:50On avait taxé le Bourbon du Tennessee, c'est ça ?
33:52Oui, mais surtout les Boeing,
33:54ce qui avait été hyper puissant,
33:56c'est quand Trump a dit, bon, les Airbus, je vais me les taxer,
33:58vous allez voir ce que vous allez voir,
34:00l'Europe, tout d'un coup, dit, ok, nous, on va faire la même chose avec les Boeing,
34:02tout d'un coup, ça avait calmé le jeu,
34:04et tout le monde avait redescendu un petit peu la pression.
34:06On peut, si on veut essayer d'être un peu optimiste,
34:08se dire que, est-ce que le moment Trump
34:10va pas faire accélérer un certain nombre de choses ?
34:12On parle déjà, au niveau de la Commission européenne,
34:14d'un fonds militaire de dépenses de défense de 100 milliards,
34:16bon, si on met 100 milliards sur la table,
34:18je rappelle que l'euro, c'est 350 milliards
34:20de dépenses militaires, donc si vous mettez 100 milliards de plus,
34:22pour passer de 2 à 3%
34:24de dépenses sur PIB, c'est 2% tout le monde y est,
34:26il n'y a que l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne qui y sont pas,
34:28la Pologne y est à 4%,
34:30l'Angleterre, on est à plus de 2%, la France, on est à plus de 2%,
34:32je rappelle, la programmation militaire,
34:34c'est 60 milliards, on était à 30 milliards
34:36il y a 10 ans, donc on ne peut pas dire qu'on ne fait pas
34:38un certain nombre de dépenses.
34:40Est-ce qu'il y a des effets multiplicateurs intéressants, quand même, sur le plan macro ?
34:42Dans la défense, spécifiquement ?
34:44La souveraineté, j'imagine, c'est nécessaire, il faut le faire.
34:46On parle de souveraineté, là, c'est des dépenses.
34:48C'est au-delà des enjeux économiques.
34:50Non, mais c'est typiquement, on dit qu'il y a le succès des US,
34:52donc si on fait la même chose, on ne peut pas dire que
34:54ce qui est mal en Europe est bien aux US.
34:56Et puis après, on peut prendre des filières.
34:58On peut prendre des filières qui pourraient être
35:00activées par un plan européen quelconque.
35:02Les puces ? Non, peut-être pas les puces,
35:04mais sur le spatial, il y a des trucs,
35:06enfin voilà, il y a des choses comme ça.
35:08Je vous rappelle qu'il y a un plan semi-conducteur,
35:10il y a un plan, finalement, on a quand même des objectifs
35:122030 pour l'instant.
35:14Encore une fois, il y a 2 gigafactories en France,
35:16il n'y en a pas zéro.
35:18Donc le risque en Europe, c'est toujours d'être trop pessimiste.
35:20Moi, je pense qu'aujourd'hui, on n'est peut-être pas encore,
35:22je suis d'accord avec ce qui a été dit tout à l'heure,
35:24là, on va attendre les élections, on est dans un moment
35:26où tous les flux vont vers les US, mais il y a un moment,
35:28recognition, attention, il va falloir que ça délivre.
35:30Or, beaucoup de choses sont dans les prix
35:32très déséquilibrés entre les US et l'Europe.
35:34Je pensais aussi à
35:36s'il y a un accord sur l'Ukraine, la reconstruction,
35:38qui peut apporter aussi un peu
35:40de flux plus positifs sur l'Europe,
35:42du business aussi pour
35:44les entreprises européennes.
35:46Donc ça, ça pourrait être aussi un catalyste qui pourrait
35:48arriver dans l'année, effectivement.
35:50Un petit mot pour finir le tour de la planète marché
35:52sur la Chine. Le signal de marché
35:54qu'on voit, là, c'est le taux
35:5610 ans chinois, ou les taux longs, 30 ans,
35:5810 ans, là, qui sont en train de s'effondrer, entre guillemets.
36:00Le 10 ans chinois est à un 75%.
36:02Ça ne paraît pas beaucoup.
36:04Non.
36:06Pour l'instant, on part
36:08vers toujours un peu le scénario du
36:10Japon des années 80,
36:12où on a une bulle immobilière
36:14qu'il a fallu venir
36:16calmer.
36:18L'État, et puis aussi tout ce qui est
36:20shadow banking,
36:22en fait, dans le système chinois,
36:24il y a besoin de mettre tout ça sous contrôle,
36:26d'assainir. Ça prend des années.
36:28On est sur aussi le pic démographique en Chine.
36:30La population active commence à diminuer depuis
36:32quelques années.
36:34En fait, l'État chinois remet des plans.
36:36Malheureusement, les plans,
36:38même pour les investisseurs étrangers, sont pas suffisamment crédibles.
36:40On a l'impression que c'est repackagé
36:42des mesures. On a une excitation
36:44sur le marché action chinois, un peu sur le marché européen.
36:46Puis ça retombe un petit peu derrière.
36:48Pour l'instant, il n'y a pas de grand bazooka.
36:50Il y aura sûrement des mesures
36:52annoncées, si quelque chose...
36:54Préciser, après...
36:56Si Trump fait quelque chose sur les
36:58barrières douanières, clairement.
37:00Mais on est toujours en attente, en fait.
37:02Dans l'attente, il y a toujours
37:04de la déflation. En Chine, on n'est toujours pas sorti...
37:06Pour un investisseur global,
37:08il n'y a rien qui déclenche une envie
37:10délirante ou démesurée
37:12de s'intéresser ou de se réintéresser aux actifs chinois ?
37:14C'est plus quelque chose qui est
37:16tactique, plus que
37:18très structurel, maintenant.
37:20D'autant plus que
37:22les investisseurs américains auront du mal
37:24beaucoup à revenir en masse sur le marché chinois.
37:26Il y a toujours cette peur d'un conflit avec Taïwan
37:28à un moment donné, de restrictions qui se mettraient
37:30en place.
37:32Il y a forcément l'exemple
37:34en tête d'Ukraine-Russie.
37:36C'est vrai qu'il y a une partie des investisseurs qui ont
37:38beaucoup de mal à revenir plus structurellement
37:40sur ce marché-là.
37:42Mais on peut avoir un peu d'optimisme
37:44et essayer quand même de se projeter.
37:46Ça pourrait être un petit peu plus positif pour l'heure.
37:48On est dans l'idée de ces divergences
37:50qui pourraient peut-être au moins en partie s'amoindrir
37:52au cours des prochains mois
37:54et des prochains trimestres. Sur la Chine,
37:56vous avez toujours développé une vision assez
37:58pessimiste sur le long terme, sur le modèle
38:00économique chinois, Jean-François,
38:02qui n'a pas changé, j'imagine. On n'a pas changé, au contraire.
38:04On se sent dans la monnaie.
38:06Aujourd'hui, tous les moteurs chinois,
38:08à part l'exportation, sont quand même en grande difficulté.
38:10La Chine, c'est un
38:12moment quand même compliqué. Il y a plus de
38:14chômage chez les jeunes en Chine qu'en France.
38:16Plus de chômage en Chine qu'en France.
38:18L'immobilier, l'abus immobilière continuent
38:20de s'écrouer. Les prix continuent de baisser dans les 70
38:22principales villes chinoises. Donc c'était
38:2430% du PIB. Maintenant, c'est moins de
38:2620%, mais quand même, les grands moteurs
38:28traditionnels de l'économie chinoise ne repartent
38:30pas. Le seul moteur, c'est les exportations
38:32de véhicules électriques, de panneaux solaires, etc.
38:34Mais comme le monde est en train de se fermer, et pas seulement
38:36les Etats-Unis, le Canada,
38:38l'Europe, la Turquie,
38:40l'Asie elle-même se ferme aux produits chinois.
38:42Donc ça va devenir très compliqué. Donc évidemment,
38:44les Chinois, qu'est-ce qu'ils vont devoir faire ?
38:465% de déficit, c'est déjà plus ou moins annoncé.
38:48Des baisses des taux et probablement de laisser glisser
38:50le Han pour répondre à Trump. Donc il va
38:52se passer des choses en Chine.
38:54Beaucoup de choses vont commencer
38:56à partir du 20 janvier prochain
38:58et l'investiture de
39:00Donald Trump à la Maison Blanche.
39:02Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été des invités de Planète Marché
39:04ce soir. Jean-François Robin, directeur de la recherche
39:06de Natixis, Julien Tisserand, gérant multi-assets
39:08et Overledge, et Edmond Drotschild, d'Asset Management
39:10et Alain Pitou, seigneur advisor
39:12ESG.

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