Les Vraies Voix avec Yann Auger, directeur général du réseau d’épiceries solidaires Andès.
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
00:04Avec une question qui pourrait presque être, à mon sens, un scandale d'État.
00:09Jusqu'aujourd'hui, on peut travailler et avoir faim.
00:12Une réalité pour un actif pauvre sur deux et près de 10% des actifs en France.
00:16C'est le résultat d'une étude inédite réalisée par l'Ipsos et par Andes.
00:20On va en parler dans un instant.
00:22C'est une étude des épiceries solidaires qui a été révélée ce matin par le quotidien La Croix.
00:2616% de personnes interrogées qui sautent plusieurs repas par semaine.
00:31Des horaires décalés qui aggravent cette difficulté à prendre des repas.
00:34Alors parlons vrai. Est-ce que ce n'est pas un symbole de la chute du modèle social français ?
00:38Et à cette question, craignez-vous de tomber un jour dans la précarité ?
00:41Vous dites oui, à 82% vous voulez réagir le 0826 300 300.
00:46On est en compagnie de notre invité ce soir, Yann Auger, directeur général du réseau d'épiceries solidaires Andes.
00:52C'est vous qui avez commandé cette étude.
00:54On rappelle ce que sont ces épiceries solidaires qui deviennent un outil essentiel aujourd'hui dans la précarité ?
01:00Oui, merci.
01:00Dans la lutte contre la précarité, il ne faut pas oublier les deux mots.
01:03Oui, merci.
01:05Il s'agit de structures d'aide alimentaire qui accompagnent en effet des personnes en situation de précarité
01:11qui viennent y faire leurs courses, comme dans un commerce ordinaire.
01:15C'est ça qui est intéressant.
01:16Donc ça se présente comme une épicerie de quartier avec des rayons garnis, y compris avec beaucoup de produits frais qui sont une de nos spécialités.
01:24Et donc les personnes qui sont orientées vers ces épiceries et qui font leurs courses choisissent leurs produits et à la fin payent entre 10 et 30% de la valeur réelle des produits.
01:33Ils y accèdent pour quelques mois, ils ont vocation à en sortir après.
01:38Ça se veut un coup de pouce, un tremplin dans leur parcours pour les aider à sortir de leurs difficultés.
01:43Et pourquoi avoir fait cette étude ?
01:44On a fait cette étude parce que nous constatons sur le terrain une tendance à l'augmentation de ces travailleurs pauvres dans les épiceries, de plus en plus nombreux.
01:55Et on souhaitait documenter cette tendance, avoir des chiffres, pouvoir être un peu précis sur ce phénomène qui nous préoccupe.
02:02J'ai une question sur les gens qui peuvent y accéder.
02:06Vous avez besoin de fiches de salaire ?
02:08Dans le micro.
02:08Est-ce que c'est véritablement sous condition ? Est-ce que chacun doit démontrer qu'il n'a vraiment pas de capacité ?
02:16Oui, c'est sur critères sociaux.
02:18Le plus souvent, le critère d'entrée, c'est ce qu'on appelle le reste à vivre.
02:23C'est un petit peu technique, mais les travailleurs sociaux qui accompagnent les personnes, calculent avec elles combien il leur reste...
02:29On ne peut pas pousser la porte comme ça, je veux dire.
02:31Non, c'est ça. On ne toque pas à la porte pour entrer.
02:34Dans quelques structures, ça peut marcher comme ça, parce qu'il y a des modèles un petit peu différents.
02:37Mais le fonctionnement de base, c'est qu'on est orienté par un travailleur social dans le cadre d'un parcours social où on est aidé sur différents sujets.
02:45Et à un moment, pour s'en sortir, on accède à l'épicerie pour quelques mois pour mieux manger et faire une économie qui, en général, va servir à un projet visant à la réinsertion.
02:55Pour faire ça, retourner sur le marché du travail, réparer sa voiture, se désendetter, etc.
03:00Est-ce que vous considérez aujourd'hui que cette classe pauvre qui travaille, mais qui ne parvient plus à vivre, c'est le problème central de la vie sociale ?
03:14Alors, est-ce que c'est le problème central ? Oui et non.
03:16C'est un problème central dans le sens où, par définition, ces travailleurs pauvres ont un emploi et donc sont censés bénéficier de ce qui est aujourd'hui le principal facteur d'intégration dans notre société.
03:32Mais pour vous donner une perspective plus large, il représente à peu près aujourd'hui 40% des personnes qui fréquentent nos épiceries.
03:39Donc, il y a d'autres problématiques sociales.
03:41Là, on fait le coup de projecteur sur les travailleurs pauvres, mais il est vrai qu'il y a d'autres problématiques.
03:45Vincent Desportes.
03:46Moi, je trouve que c'est extrêmement moral de faire ça.
03:50C'est extrêmement bien.
03:52Maintenant, je me pose une question.
03:53Regardons, non pas les gens que vous recevez, mais les gens qui sont pauvres.
03:57J'ai l'impression que, dans le reste à vivre, comme vous dites, on ne compte pas les deux ou trois iPhones de la maison, les deux ou trois télévisions, etc.
04:07C'est-à-dire que les gens se sont habitués à vivre sur un train de vie.
04:10qu'ils considèrent comme absolument indispensables et que je n'avais pas, moi, quand j'étais enfant.
04:17Il faut aussi réfléchir à ça.
04:20Sur quoi doit-on faire un effort quand on a un problème financier ?
04:24Quelle est la réalité de ce quotidien ?
04:26Ce que vous montrez là, c'est qu'il y a débat sur ce qu'on appelle une dépense contrainte.
04:34Est-ce qu'il est obligatoire d'avoir un téléphone, un smartphone, d'avoir une connexion Internet, etc. ?
04:39C'est un débat un peu complexe que l'on ne fera pas à ce jour.
04:43Maintenant, quand les chiffres montrent qu'il y a plus d'une personne sur deux parmi les travailleurs pauvres
04:49qui déclarent ne pas manger à leur faim, nous, on ne les croit pas suffisamment irresponsables,
04:56si vous me permettez l'expression, pour considérer qu'un iPhone est plus important que se nourrir correctement.
05:01Parce qu'on n'en est pas là, malheureusement, dans le débat.
05:04Moi, je suis d'accord avec Yann.
05:05J'entends ce que vous dites, et ça arrive toujours au moment de la prime de rentrée scolaire.
05:10On achète des iPhones, etc.
05:11Moi, je pense qu'il faut quand même un peu sortir pas de la caricature,
05:14parce que vous êtes trop subtil pour faire des caricatures.
05:16Je crois que ce n'est pas ça le sujet de savoir si tu as trois iPhones ou une box.
05:20De toute façon, aujourd'hui, sans Internet et sans smartphone, tu ne peux pas vivre.
05:25La réalité, c'est que tu ne peux pas vivre socialement.
05:27Parce que tu n'as pas tes comptes en banque, tu ne peux rien acheter,
05:30tu ne peux même pas prendre de taxi, c'est délirant.
05:32En général, quand on ne fait pas de repos, on ne prend pas de taxi.
05:34Je n'ai pas dit un iPhone, je n'ai pas dit une liaison, j'ai dit trois ou quatre.
05:38Parce qu'on voit aussi ça.
05:41En tout cas, dans les chiffres très alarmants de cette étude,
05:45on voit par exemple que dans les familles,
05:48une famille sur trois parmi celles qui sont concernées par cette situation
05:51restreignent les quantités de nourriture qui sont proposées aux enfants.
05:56Là, on est quand même sur quelque chose d'extrêmement sérieux.
05:59Il y a aussi un chiffre que je n'ai plus en tête,
06:01qui doit être entre 20 et 25% si ma mémoire est bonne,
06:04sur les personnes qui conseillent à leurs enfants de manger plus à la cantine
06:09parce qu'à la maison, le soir, ça va être complexe.
06:12Là, on est quand même sur des choses extrêmement sérieuses.
06:14Est-ce que ces travailleurs pauvres, c'est uniquement des gens en CDD
06:22à temps partiel imposé,
06:24ou est-ce que c'est également des gens à temps complet en CDI ?
06:27C'est vrai que c'est important de donner une définition.
06:31Dans l'étude qui a été faite avec Ipsos,
06:33le choix a été fait d'être sur deux critères.
06:36Les personnes dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté,
06:40donc 60% du revenu médian, et où les travailleurs...
06:43Alors le revenu médian, pour le donner, c'est un peu moins,
06:46c'est à peu près 1 900 euros par mois.
06:48Oui, c'est ça, 1 900, 2 000, c'est dans ces dollars-là.
06:50Donc on est à combien, là ?
06:52À 1 200, à peu près.
06:531 200, oui.
06:54Pour une personne seule.
06:55Et puis après, c'est différent pour un couple, avec enfant, etc.
07:00Donc il y a ce critère-là,
07:01et il y a autre critère pris en compte, effectivement,
07:04mais et où, l'un ou l'autre,
07:06les contrats précaires du type des CDD,
07:10intérim, temps partiel subi, etc.
07:12Puisqu'il y a tout un tas de sous-problématiques dans ce sujet.
07:14Est-ce que vous avez dans ces gens qui...
07:16Parce que c'est très fort ce que vous dites
07:18sur les enfants qui ne peuvent pas manger,
07:20les enfants qui ne peuvent pas prendre le petit-déjeuner aussi,
07:22ça, ça fait partie aussi des problèmes majeurs
07:25dont on ne parle jamais.
07:26Et est-ce que vous avez également des gens
07:28qui cumulent également le problème de logement ?
07:30C'est-à-dire, manque la malbouffe,
07:33la mauvaise nourriture,
07:34et la difficulté à se loger avec des loyers de retard, etc.
07:37Absolument.
07:38Le logement, c'est une des problématiques sociales,
07:41vous le savez bien, très forte.
07:42Et effectivement, je vous confirme
07:43que l'étude montre que ces facteurs
07:46peuvent se cumuler, être concomitants
07:50et même se renforcer.
07:51Puisque quand il y a un problème de logement,
07:54il peut, par exemple, y avoir une problématique
07:55pour l'équipement de ce logement,
07:58pour pouvoir cuisiner.
08:00On a des chiffres qui montrent qu'il est complexe
08:02de cuisiner, en toute logique,
08:04lorsqu'on n'a pas d'équipement,
08:06qu'on n'a pas les moyens de se payer
08:07des produits frais que l'on peut cuisiner.
08:09Donc oui, tout ça a tendance à se cumuler.
08:11C'est d'ailleurs ce qui est intéressant,
08:13je trouve, dans cette étude,
08:14c'est de prendre de la hauteur,
08:17ne pas seulement analyser
08:19chaque critère indépendamment,
08:22mais bien comprendre qu'on est
08:23sur un phénomène global,
08:25plutôt grave, en effet.
08:27C'est vrai que ce n'est pas très réjouissant,
08:28ce que je vous raconte aujourd'hui,
08:29mais un phénomène global
08:30qui s'auto-entretient,
08:32dont les facteurs sont plutôt cumulatifs.
08:34La manière dont les épiceries solidaires fonctionnent
08:38me paraît une bonne méthode
08:42pour sauvegarder la dignité des gens
08:45qui viennent vous voir.
08:47Si j'ai bien compris,
08:48ils payent tout de même un petit peu.
08:50C'est tout à fait ça,
08:52c'est la philosophie de base des épiceries,
08:54d'essayer d'éviter tout phénomène
08:59de stigmatisation et de honte
09:01à fréquenter ce type d'établissement.
09:04Et donc oui,
09:04on s'inscrit pleinement
09:05dans ce que vous venez de dire.
09:07C'est d'ailleurs pour ça
09:08que dans les dispositifs d'aide alimentaire
09:10cités fréquemment par les travailleurs pauvres,
09:11il y a en premier ces épiceries, en effet.
09:13C'est plus un problème
09:14de grandes agglomérations,
09:15notamment le prix du logement
09:16est très cher en général,
09:18ou ça peut toucher également
09:19des villes moyennes ?
09:20C'est vraiment multifactoriel,
09:22c'est dans toute la France,
09:23c'est vraiment le message du jour.
09:25C'est un phénomène global, malheureusement.
09:27Après, il y a des facteurs
09:29aggravant, bien entendu,
09:30mais on est sur une problématique globale.
09:32En gros, donnez-moi une masse,
09:34ça fait combien de gens ?
09:35Deux millions de gens, en fait ?
09:36Écoutez, c'est entre 16 et 17 %,
09:38vous allez peut-être remédier
09:40sur à peu près entre 40 et 45 millions
09:43d'actifs,
09:44donc vous faites le calcul,
09:45ça doit faire 6 ou 7 millions de personnes
09:47parmi les 9 qui sont aujourd'hui
09:49sous le seuil de pauvreté.
09:51C'est toute la problématique,
09:52on aurait pu faire deux heures
09:53sur cette émission-là,
09:54sur les travailleurs pauvres,
09:56sur la question aussi de comment on sort.
09:58L'Andès, c'est un réseau partout en France,
10:01on peut vous rejoindre,
10:02on peut vous aider.
10:03On peut vous aider, on peut s'y aider.
10:04Exactement, alors, dans toute la France,
10:06dans toutes les régions,
10:07630 épiceries,
10:09les travailleurs pauvres
10:10et les personnes en difficulté
10:11peuvent chercher à fréquenter
10:13ces épiceries, bien sûr.
10:15Et oui, tout le monde peut nous aider,
10:16on recherche des dons de produits,
10:19des dons financiers,
10:20on recherche des bénévoles
10:21pour faire tourner ces épiceries.
10:23vous pouvez trouver tout ça
10:25sur notre site internet
10:26andes-france.com
10:27Andes, c'est A-N-D-E-S.
10:30Et on vous remercie infiniment,
10:31Yann Ogé, d'être venu nous voir
10:32pour parler de ça,
10:33et cette étude sortie chez Ipsos.
10:35Merci mes chers vrais voix.
10:36C'est pas le sujet.
10:37Merci d'être si en forme,
10:39comme ça, machin.
10:41On remet ça demain ?
10:42On est habitués.
10:43On remet ça demain,
10:44on va remettre les crampons.
10:45Merci à tous,
10:46très belle soirée dans un instant.
10:47Ce sont les incontournables ?
10:49Non, les incontournables
10:50de la crypto-monnaie
10:51et ensuite ce seront
10:51les vrais voix responsables
10:52et on va parler de la jeunesse.
10:55Et on va parler notamment
10:56de sa violence,
10:57on va parler de ses phobies
10:58avec l'éco-anxiété,
10:59le rôle des adultes
11:00auprès de la jeunesse.
11:01On en parlera
11:02avec le docteur Jacob Azarwal,
11:03médecin psychothérapeute.
11:05On en parlera
11:06avec Stéphane Amart,
11:06psychologue clinicien
11:07et Bruno Pommard
11:08qui s'occupe de jeunes
11:09en difficulté
11:10avec son association.
11:13Françoise Philippe Bilger,
11:14à bientôt,
11:15très belle soirée.
11:16A bientôt.