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00:00Alors messieurs, je voulais aussi vous faire réagir sur l'écrivain algérien de 80 ans, Boilem Sansal, qui, vous le savez, est toujours en Algérie, détenu, gravement malade.
00:12On a entendu le président Théboune qui a qualifié l'écrivain d'imposteur envoyé par la France.
00:18Il y a le comité de soutien international à l'écrivain qui demande à Emmanuel Macron d'agir. Est-ce qu'on en fait assez, Nathan Devers, pour la protection de Boilem Sansal ?
00:28Quel charmant monsieur, ce président algérien. Vous vous rendez compte, un président qui arrête un écrivain comme prisonnier politique pour des questions de liberté d'expression, même si on peut être en désaccord complet avec ce qu'a dit Boilem Sansal, mais ce n'est pas le sujet,
00:43et qui, dans un discours, le traite d'imposteur, de déraciné, sans identité, etc., et le traite, pardonnez-moi pour la vulgarité de la chose, mais c'est ce qu'il a dit, de bâtard.
00:55Quelqu'un qui n'a pas de père, qui ne sait pas qui est son vrai père, etc. Vous imaginez le degré de vilainie, de médiocrité qu'il faut pour qu'un président soit fier publiquement de dire ça, en se disant que ça va être formidable et que ça va grandir son image.
01:11On est là, dans une histoire, et en plus, ce qui est incroyable, c'est que ce que reproche là, il le dit, le président algérien à Boilem Sansal, c'est d'avoir remis en cause les frontières algériennes par rapport au Maroc, en disant en gros que l'Ouest algérien, une partie de ce territoire, aurait pu appartenir au Maroc si les frontières avaient été dessinées autrement.
01:32On peut être en désaccord complet avec ce que dit Boilem Sansal, on peut estimer que c'est idiot historiquement, peu importe. Mais enfin, qu'est-ce que c'est que ce fétichisme de la frontière ? Imaginez une seule seconde, si vous aviez un écrivain français qui disait par exemple, j'estime que la ville de Nice, qui appartient à la France depuis 1860, finalement pourrait être italienne.
01:49Imaginez qu'on nous mette en prison pour dire ça. Ça en dit très long sur la pourriture nationaliste d'un régime.
01:56Encore une fois, je suis complètement d'accord, je ne vais pas rajouter là-dessus, moi je pense qu'il y a également une part de provocation de la part de M. Théboune, ce n'est pas possible de l'imaginer autrement, d'aller aussi loin, parce que les propos qui sont tenus sont proprement intolérables.
02:12Cuis-cuis, tandem, Algérie, patiencia mea, jusqu'à quand encore l'Algérie va user de notre patience ? On se fait littéralement humilier actuellement, humilier actuellement, et il faut que nous réagissions avec beaucoup de fermeté, nous avons des moyens de pression sur l'Algérie.
02:31Est-ce qu'on est justement suffisamment fermes ? C'est ce que reproche le comité de soutien international.
02:35Je crois que nous sommes suffisamment fermes, mais je pense que nous avons peur. Et nous avons peur pourquoi ? Je vais vous dire pourquoi nous avons peur. Nous avons peur parce que nous avons beaucoup de ressortissants algériens sur notre sol.
02:49Alors le problème, c'est qu'il faut faire un distinguo, et qui n'est pas subtil du tout, mais qui doit s'imposer. Il y a l'Etat algérien, la dictature algérienne, parce que pour laisser tomber comme ça avec le plus grand arbitraire des écrivains dans les geôles, ça veut dire qu'il s'agit d'une dictature.
03:07Il y a la dictature, et il y a le peuple algérien. Et le peuple algérien, il subit, et il est même le premier à subir cette dictature exactement comme l'a subie M. Censart.

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