Regardez On refait le monde : en route pour 2025 ! avec Agnès Bonfillon du 31 décembre 2024.
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00:00RTL, on refait le monde, édition spéciale, avec Agnès Bonfillon et Antoine Cavaillero.
00:06Et autour de la table ce soir, Pablo Pio, Vivien, bonsoir à vous, rédacteur en chef de la revue Regards,
00:12Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express, bonsoir à vous,
00:16et Julien Fautrat, notre journaliste service politique de RTL.
00:21Souvenez-vous, il y a un an, voilà comment Emmanuel Macron espérait 2024, année du réarmement.
00:292024 sera un millésime français.
00:31Parce que c'est une fois par décennie que l'on commémore avec cette ampleur notre libération.
00:35C'est une fois par siècle que l'on accueille les Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:39Et c'est une fois par millénaire que l'on rebâtit une cathédrale.
00:44Alors oui, on a célébré en grande pompe le 80e anniversaire du débarquement.
00:48Oui, on a accueilli les Jeux Olympiques.
00:51Oui, la réouverture de Notre-Dame a bien eu lieu.
00:54Mais surtout, un soir d'élections européennes avec le RN en tête.
00:57J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire, par le vote.
01:03Je dissous donc ce soir l'Assemblée Nationale.
01:06Et nous voilà depuis dans une situation inédite, une crise politique.
01:11Je me tourne d'abord vers vous, Éric Scholl.
01:15Peut-on dire que c'est la pire année pour Emmanuel Macron, en tout cas depuis son élection, depuis 2017 ?
01:20Oui, c'est exactement. Il n'y a pas de comparaison avec les autres années.
01:24Ça va être ses huitièmes voeux. Et il va prononcer ses voeux dans un contexte politique et économique.
01:31Les deux vont de pair absolument catastrophiques.
01:34Même s'il a eu raison de rappeler dans ses voeux l'année dernière, il y a eu des choses.
01:39On oublie un petit peu. Il y a eu des petites choses positives.
01:41Mais ces petites choses positives qui sont d'ailleurs des grandes choses.
01:44Je pense aux Jeux Olympiques. Je pense à Notre-Dame de Paris.
01:47Je pense aussi aux 80 ans de la Libération.
01:50C'est presque plus des parenthèses. On a appelé ça les parenthèses enchantées.
01:54Mais au fond, ça n'a pas permis de surmonter le coup de tonnerre provoqué par la dissolution en juin dernier.
02:05Le coup de tonnerre politique et économique.
02:08Mais malheureusement, est-ce que la dissolution n'est pas plus grande que tous ces beaux événements ?
02:14Ce qu'on disait à l'instant, c'est une petite bulle d'oxygène
02:17dans un océan de crise politique et de crise institutionnelle.
02:21Il faut quand même se figurer que la France a eu quatre premiers ministres en un an.
02:27Il y a eu une motion de censure, première depuis 1962.
02:32On n'a toujours pas de budget. Emmanuel Macron a perdu les élections européennes.
02:37Il a perdu les élections législatives.
02:39En tout cas, il y a beaucoup moins de députés macronistes.
02:4380 environ de moins que la législature précédente.
02:46Donc non, c'est une année absolument épouvantable pour le chef de l'État.
02:49Pablo Pio Vivian, cela veut dire que ce soir, ces voeux ont une saveur particulière ?
02:55C'est un moment particulier pour le chef de l'État ?
02:57Hélas, je ne le crois pas.
03:00Les voeux n'ont jamais été des grands moments de notre histoire politique, à quelques rares exceptions près.
03:07Moi, je crois qu'on ne peut pas rendre Emmanuel Macron responsable,
03:12seul responsable de cette anus horribilis.
03:15Bien évidemment, il en est à la fois l'un des symptômes et aussi l'un des moteurs.
03:22Mais je crois que la France traverse une crise de régime.
03:26La République est en train véritablement de trembler sur ses fondements.
03:30Vous avez beaucoup de choses qui sont remises en question.
03:33D'abord, l'équilibre de nos institutions, le rôle du Parlement avec un blocage
03:38dû à cette tripartition issue des élections législatives
03:43qui empêche toute création de majorité.
03:47Mais plus largement, on voit encore cette semaine, la semaine dernière,
03:52la remise en question de choses qui sont fondamentales dans ce qu'est notre République
03:57et même plus largement la France, comme par exemple le droit du sol.
04:01On voit la justice qui est attaquée en tant que telle à énormément d'endroits,
04:06que ce soit les féministes qui critiquent le jugement de l'affaire Pélico en général,
04:15que ce soit Marine Le Pen qui va être jugée dans quelques mois,
04:19donc l'extrême droite et la droite d'ailleurs plus largement.
04:22Et même le Premier ministre commence à dire non mais ce n'est pas possible,
04:25alors même que le jugement n'a pas été rendu.
04:27Il commence déjà à s'attaquer au juge en disant que peut-être qu'il y a une justice politique, etc.
04:33Et puis à gauche, c'est la même chose.
04:36On pousse des cris d'orfraie et on jette, on voue aux gémonies,
04:40cette institution qui est un des piliers de notre République.
04:43Donc il y a énormément de facteurs en jeu.
04:46Emmanuel Macron, du haut de son statut,
04:50je rappelle que le Président de la République effectivement c'est une personne physique,
04:53mais c'est aussi une institution à lui tout seul.
04:56C'est vrai qu'on attend dès de lui, on peut encore attendre de lui,
05:01c'est légitime d'attendre de lui un changement de cap, une proposition.
05:05Pour l'instant, il ne fait jamais de proposition pour nous sortir de l'impasse dans laquelle on est.
05:10Et je trouve ça effectivement particulièrement inquiétant.
05:12Pardon d'être un peu terre à terre, mais le choix de la dissolution, c'est le choix d'un homme.
05:17Et ça, vous ne pouvez pas l'oublier.
05:20Alors effectivement, il y a probablement des tas de problèmes démocratiques,
05:23mais le problème institutionnel, le problème de l'absence de majorité,
05:28le problème de ce qu'était la Vème République avant et ce qu'est la Vème République aujourd'hui,
05:34il est le choix de ce soir des Européennes et le choix d'un homme.
05:40Vous avez raison, ce qu'on nous vend depuis 50 ans,
05:42c'est-à-dire que la constitution de la Vème République, c'est la plus belle des merveilles du monde.
05:49Une forme de stabilité.
05:50Une forme de stabilité, etc.
05:52Tout ça est complètement faux, on le voit bien aujourd'hui.
05:55C'est une chimère qu'on a essayé de nous vendre pendant 50 ans.
05:58Ça avait bien tenu jusqu'ici.
05:59Justement, ça avait bien tenu, et c'est pour cette raison,
06:02et c'est au nom de cette chimère, c'est au nom du fait qu'elle était en train de tenir,
06:05qu'on n'a pas réfléchi à la réformer à temps.
06:08Donc moi, je pense qu'il est temps, il est encore temps,
06:11de rentrer dans une problématique constituante,
06:15c'est-à-dire pour constituer une nouvelle République,
06:18repenser l'équilibre des pouvoirs,
06:20mais plus largement, réaffirmer les valeurs démocratiques
06:24sur lesquelles doivent être assis notre République,
06:26c'est-à-dire la liberté et l'égalité.
06:28Et aussi la fraternité, mais surtout la liberté et l'égalité.
06:32Si on ne réaffirme pas ça,
06:33si ce n'est pas ça le moteur aujourd'hui de nos responsables politiques,
06:38des discours que prononcent nos responsables politiques,
06:40forcément, on va aller dans le mur.
06:41Vous êtes d'accord, Éric Scholl ?
06:42Non, je pense qu'il ne faut pas ajouter de la crise à la crise.
06:45En réalité, il y a effectivement une crise politique.
06:47Il n'y a pas encore de crise institutionnelle,
06:49mais c'est vrai que les institutions sont poussées
06:51dans une logique qu'elles n'avaient pas connue jusqu'à présent.
06:53La responsabilité, c'est évidemment le Président de la République
06:57lorsqu'il prend cette décision.
06:58Et je dirais que c'est même plus tôt,
07:00c'est-à-dire que c'est en janvier,
07:01lorsqu'il va nommer Attal pour remplacer Elisabeth Borne.
07:04Finalement, il se prive d'une cartouche au moment des Européennes,
07:08parce qu'on peut prévoir que les Européennes
07:10ne vont pas être un grand succès pour le parti du Président.
07:13Et à ce moment-là, il aurait pu changer le gouvernement.
07:15Mais l'ayant fait quelques mois plus tôt,
07:17il se retrouve un peu acculé
07:19et il prend cette décision de dissoudre.
07:21Avec, en arrière-pensée,
07:23d'ailleurs même pas en arrière-pensée, c'est ce qu'ils expliquent,
07:26c'est pour faire une clarification de la politique.
07:29Alors, on l'a vu la clarification.
07:30C'est paradoxal, parce que c'est vrai que,
07:31d'une certaine façon, il y a une clarification.
07:33On est arrivé à cette tripartition.
07:35On est arrivé, effectivement, à quelque chose
07:37qui doit représenter le corps électoral français,
07:40trois grands blocs.
07:42Emmanuel Macron n'avait pas vu arriver la reformation du NFP.
07:46Il n'avait absolument pas vu ça.
07:48Et en ce sens-là, il pensait pouvoir surmonter
07:51cette élection législative
07:53et avoir une majorité plus forte que celle de 2022.
07:55C'est exactement l'inverse qui s'est produit.
07:57Julien Fautra, lors de sa dernière allocution,
08:00après la censure du gouvernement Barnier,
08:02Emmanuel Macron a semblé esquisser une sorte de mea culpa.
08:05Est-ce qu'il a conscience de ce qu'il a fait ?
08:08Est-ce qu'il pense qu'il a fait une erreur aujourd'hui ?
08:11Je ne sais pas.
08:13Et on le saura dans quelques minutes,
08:15dans 40 minutes maintenant.
08:17Ce qu'attendent les politiques
08:20avec qui j'ai pu discuter,
08:22c'est des mots, ce soir,
08:24sur qu'est-ce qui s'est passé
08:26dans la tête du chef de l'État
08:28pendant cette année-là.
08:30Et peut-être au moment de la dissolution,
08:33mais également quand il finit par choisir
08:36François Bayrou,
08:38quand il finit par choisir Michel Barnier.
08:40Il y a quand même tout un tas de décisions politiques,
08:44certains m'ont dit,
08:46il a perdu le mojo,
08:48ce moment un peu de grâce
08:50où tout nous réussit.
08:52Il a peut-être perdu le mojo
08:54et peut-être que ce soir,
08:56on verra Emmanuel Macron
08:58retrancher sur lui-même.
09:00Peut-être qu'on verra Emmanuel Macron
09:02qui se représidentialise
09:04ou qui repart vers 2025
09:06avec de nouvelles intentions.
09:08Ça, je ne peux pas vous le dire
09:1139 minutes de l'allocution.
09:13Pablo.
09:14Il y a quelques jours,
09:16quelques semaines,
09:18le lendemain de la démission de Michel Barnier
09:20et de tout son gouvernement,
09:22il avait prononcé une allocution
09:24dans laquelle on n'a pas vraiment vu de méa culpa.
09:26Il a répété ce qu'il avait déjà dit précédemment,
09:29c'est-à-dire que les Français
09:31n'avaient pas très bien compris.
09:33Mal comprise, ça peut vouloir dire deux choses.
09:35Mal comprise de mon point de vue
09:37et mal comprise par les gens.
09:40Les gens qui considéreront
09:42qu'ils n'ont pas compris un esprit supérieur.
09:44Exactement.
09:46Votre première hypothèse,
09:48je trouve que c'est une exégèse un peu sympathique
09:50pour le président de la République.
09:52C'est pour ça que je prends les deux côtés de la pièce.
09:54Si en plus, on le met en rapport
09:56avec d'autres prises de parole
09:58qu'il a pu avoir, je pense notamment
10:00à l'égard de Mahorais
10:02et de Mahoraises
10:04qui étaient dans la plus grande détresse
10:06et qu'il leur a dit
10:08vous avez de la chance d'être français
10:10parce que si vous n'étiez pas français,
10:12vous seriez, je cite,
10:1410 000 fois plus dans la merde.
10:16Si on met ça en rapport,
10:18on voit qu'il ne fait pas grand cas
10:20du peuple dont il est aujourd'hui le président.
10:22Je pense que ce soir,
10:24il n'y a aucune raison,
10:26aucun indice qui peut nous laisser croire
10:28qu'il changera de cap
10:30et que tout d'un coup, il se dira
10:32c'est vrai que cette année 2024,
10:34j'ai un peu fait n'importe quoi,
10:36j'ai nommé des premiers ministres
10:38qui n'auraient pas dû l'être
10:40puisque c'est le nouveau Front Populaire
10:42qui est arrivé en tête des dernières élections législatives
10:44et donc, vous savez,
10:46si jamais le gouvernement Bérou tombe,
10:48je nommerai quelqu'un issu de ce groupe
10:50qui n'est pas vraiment un groupe
10:52qui est plusieurs groupes à l'Assemblée nationale
10:54pour former un gouvernement.
10:56Je ne crois pas
10:58qu'on aille dans ce sens-là.
11:00C'est quand même extraordinaire,
11:02ce dernier choix qu'il a fait de passer
11:04le gouvernement Barnier à François Bérou.
11:06Je suis désolé, mais on a remplacé pif par pouf.
11:08C'est exactement la même chose.
11:10On a un gouvernement qui est sensiblement
11:12le même. C'est d'ailleurs assez extraordinaire.
11:14C'est-à-dire qu'il a pris certaines
11:16têtes du gouvernement Barnier
11:18qu'il a mélangées avec
11:20des ministres issus
11:22de gouvernements précédents,
11:24mais globalement, les Français et les Françaises
11:26n'ont pas l'impression que quelque chose a changé
11:28à cet endroit-là de l'État.
11:30Éric Scholl, tout à l'heure, vous disiez
11:32qu'on se priverait de rappeler quand même
11:34les petits moments heureux de cette année.
11:36Il y en a eu quand même.
11:38L'anniversaire de la Libération,
11:40Notre-Dame de Paris,
11:42les JO, évidemment.
11:44Mais est-ce qu'il ne risque pas, et là je vous pose
11:46la question à tous les trois messieurs,
11:48de paraître un petit peu déconnecté
11:50s'il s'arrête à ça ?
11:52S'il ne fait que
11:54rappeler qu'on a fait de grandes choses
11:56en France cette année ?
11:58Bien sûr, pour plusieurs raisons. D'abord parce que
12:00c'est des moments de prestige, mais c'est pas des moments
12:02de politique, c'est pas ça qui bâtit une politique.
12:04La deuxième chose, c'est que c'est des moments aussi
12:06où on a pu voir, notamment pendant les JO,
12:08une unité nationale. Mais cette unité,
12:10elle s'est très vite effritée
12:12juste à la fin de ces JO.
12:14Et il a fallu attendre vraiment
12:16le démarrage des JO, par exemple,
12:18pour revoir cet esprit français vivre.
12:20Donc on voit bien que ça a été
12:22des sortes de parenthèses, vraiment, dans l'année
12:24dont la France peut être fière.
12:26Et il faut d'ailleurs lui rendre
12:28ça au Président de la République.
12:30Quand il nous avait dit en 5 ans
12:32je vais refaire Notre-Dame, tout le monde s'était un peu moqué de lui.
12:34Il est arrivé, donc il a quand même
12:36cette capacité à des moments à pouvoir
12:38initier des chantiers, mais
12:40à côté de ça, dans le restant de la politique,
12:42il y a quand même un sujet clé
12:44dont on ne parle plus beaucoup
12:46en ce moment, mais qui va revenir, c'est l'économie,
12:48c'est le budget.
12:50On finit quand même l'année sans budget.
12:52Et là, la responsabilité
12:54elle est aussi celle d'Emmanuel Macron.
12:56Et ça, ce n'est pas juste 2024,
12:58c'est les années précédentes, depuis
13:00notamment le Covid,
13:02depuis les gilets jaunes,
13:04à partir du moment où on a décidé qu'on dépensait
13:06sans regarder le quoi qu'il en coûte,
13:08cette politique-là, aujourd'hui, elle a mis la France
13:10dans le mur. Et c'est une responsabilité
13:12évidemment de l'exécutif
13:14et c'est aussi pour ça que
13:16Michel Barnier est tombé, il est tombé sur le budget
13:18parce que François Bayrou
13:20va devoir présenter un budget bientôt.
13:22Et donc on attend
13:24de la part d'Emmanuel Macron
13:26quelque chose là-dessus, juste une indication.
13:28Il ne s'est jamais vraiment exprimé.
13:30Il avait toujours dit qu'il pensait
13:32qu'il allait mener une bonne politique économique.
13:34Il nous l'avait dit, à nous à l'Express, il y a quelques mois, au mois de mai,
13:36il nous a dit que la politique est la meilleure.
13:38Non, sur le plan en tout cas
13:40des dépenses, des finances
13:42publiques, on voit qu'on est les derniers
13:44de la classe en Europe. Et ça, c'est
13:46quand même, il va falloir nécessairement
13:48en 2025, remonter la pente.
13:50C'est tout l'enjeu d'ailleurs.
13:52C'est la première mission de François Bayrou.
13:54En 34 minutes,
13:56Emmanuel Macron sera en direct
13:58évidemment pour
14:00ses voeux aux Français.
14:02On suivra cette allocution.
14:04Auparavant, on continue notre débat.
14:06Et on va se demander dans un instant si la France est tout simplement
14:08devenue ingouvernable.
14:10A tout de suite.
14:22On va retrouver nos journalistes et nos invités autour de la table.
14:24Rappel des titres avec vous,
14:26Brande-Noirette.
14:28Les voeux d'Emmanuel Macron, dans tout juste 31 minutes,
14:30à suivre en direct sur RTL.
14:32Après une année tourmentée, le Président de la République
14:34s'adressera aux Français.
14:36Première prise de parole depuis l'arrivée
14:38de François Bayrou à Matignon.
14:40Et les festivités du nouvel an, ce soir.
14:421 million de personnes attendues sur les Champs-Elysées.
14:4410 000 policiers et gendarmes
14:46mobilisés en région parisienne.
14:48À Strasbourg, ils seront 1 200,
14:50900 dans les Bouches-du-Rhône.
14:52Il n'y aura plus aucune livraison de gaz russe
14:54à l'Europe via l'Ukraine,
14:56prévue à partir de demain, selon l'opérateur ukrainien.
14:58Dans le même temps,
15:00le cours du gaz européen a atteint aujourd'hui
15:02la barre symbolique des 50 euros
15:04le mégawatt-heure, une première depuis plus d'un an.
15:06Le prix des timbres augmente
15:08encore à partir de demain, 1er janvier.
15:10Le timbre vert coûtera
15:1210 centimes de plus, 1,39 euros.
15:14Le tabac coûtera également
15:16plus cher. Il faudra dépenser 13 euros
15:18pour certains paquets. Et presque
15:20aucune marque n'est épargnée par la hausse.
15:22Cigares, cigarettes, tabac,
15:24à chauffer ou à rouler, tous sont concernés.
15:26L'écrivain Pascal Lenné,
15:28mort à l'âge de 82 ans,
15:30prit concours en 1974 à seulement
15:3232 ans pour son roman
15:34La dentelière, traduit dans le monde entier,
15:36porté à l'écran avec Isabelle Huppert
15:38en rôle-titre. Pascal Lenné a signé
15:40une vingtaine de romans, plusieurs essais
15:42et de nombreuses pièces de théâtre.
15:44Il avait reçu le Prix Médicis en
15:461971 pour L'Irrévolution.
15:48Merci beaucoup, Brandon.
15:50Emmanuel Macron s'exprimera
15:52dans 30 minutes tout pile.
15:54Maintenant, on continue de refaire le monde.
15:56RTL
15:58On refait le monde, édition spéciale
16:00avec Agnès Bonfillon et Antoine Cavaillero.
16:02Et avec Eric Scholl, directeur de la
16:04rédaction de L'Express, Pablo
16:06Pio, Vivien, rédacteur en chef de la revue
16:08Regards, et Julien Fautrat, notre journaliste
16:10politique. Le président
16:12s'exprime donc dans quelques
16:14instants. Est-il désormais à la tête d'un pays
16:16devenu ingouvernable ?
16:18Question qui se pose avec insistance depuis le 4 décembre
16:20dernier. En raison de l'adoption
16:22de la motion de censure et conformément à l'article
16:2450 de la Constitution,
16:26le Premier ministre doit remettre
16:28au Président de la République
16:30la démission du gouvernement. Les travaux
16:32de l'Assemblée nationale sont
16:34ajournés. Le gouvernement
16:36Barnier tombe du jamais vu
16:38depuis 1962,
16:40avec la composition de l'Assemblée
16:42sans majorité, la France
16:44est-elle devenue ingouvernable ? Je vous pose
16:46la question messieurs. C'est en fait l'un des enjeux
16:48de l'allocution de ce soir.
16:50Quelle durée de vie pour le gouvernement
16:52Bayrou ? Parce que
16:54en fait on n'en sait rien et on ne sait pas
16:56comment Emmanuel Macron
16:58va réussir à porter
17:00ou à éviter
17:02même s'il n'en a pas envie, mais
17:04à éviter une censure, une nouvelle
17:06censure du gouvernement
17:08Bayrou. Donc il y a comme ça
17:10une
17:12obligation de stabilité
17:14institutionnelle
17:16dont on a besoin pour faire un budget
17:18notamment, on en parlait à l'instant.
17:20Et je crois que c'est vraiment ce qu'on va
17:22attendre ce soir de l'allocution du chef
17:24de l'État. Est-ce que c'est l'allocution du Président
17:26de la République qui peut apporter la stabilité
17:28politique ? Je ne crois pas Pablo.
17:30Non, moi je ne le crois pas non plus
17:32mais je crois surtout qu'Emmanuel Macron a fait
17:34une faute politique et stratégique
17:36majeure lorsque
17:38durant l'été, au moment
17:40où il n'avait pas encore nommé
17:42de Premier ministre
17:44il a exprimé
17:46le souhait de
17:48choisir un Premier ministre
17:50qui assurerait la
17:52stabilité, assurerait une
17:54stabilité gouvernementale.
17:56Et je pense que c'était une erreur parce que d'abord
17:58il n'a pas à choisir le Premier ministre. Il a
18:00à le nommer, c'est vrai, mais pas à le
18:02choisir. Or là, tout d'un coup, il s'est investi
18:04d'une mission et en plus
18:06il a investi le Premier ministre d'une mission
18:08et donc du coup
18:10la chute, la démission, la censure
18:12du gouvernement Barnier, dans une
18:14certaine mesure, on peut estimer que c'est sa faute.
18:16Alors qu'il aurait nommé Lucie Castex
18:18Lucie Castex aurait été censurée
18:20un mois, six mois, un an
18:22un an après, ça n'aurait pas été
18:24de son fait. Là, tout d'un coup
18:26en nommant, en choisissant
18:28Michel Barnier puis François
18:30Béroux, en fait il est devenu comptable
18:32de l'instabilité.
18:34Il n'a pas choisi.
18:36On va enfin savoir ce soir, dites-nous ce qu'il s'est passé.
18:38Allez-y, il n'a pas choisi, il voulait
18:40le cornu, il n'a pas eu le cornu
18:42et c'est François Béroux qui s'est imposé.
18:44Il s'est imposé avec des arguments
18:46qu'a su entendre le Président
18:48de la République, jusqu'à preuve du contraire, il n'a pas
18:50reçu Lucie Castex, qui était la représentante
18:52du Nouveau Front Populaire
18:54pour aller à Matignon.
18:56C'est un choix qu'il a fait.
18:58Un choix souverain, il avait
19:00tout à fait le droit de le faire
19:02constitutionnellement, de ne pas recevoir Lucie Castex
19:04et de lui demander, voilà, de réfléchir
19:06à la composition de son gouvernement
19:08à éventuellement ce qu'elle
19:10voulait proposer, etc.
19:12Donc c'est un choix. Il a préféré
19:14recevoir et Sébastien Lecornu
19:16et François Béroux. Ensuite, il a
19:18arbitré en fonction des arguments de l'un et de l'autre.
19:20Mais finalement,
19:22dissolution ou pas, les résultats sont là,
19:24assemblée tripartite, on le disait,
19:26est-ce que ce n'est pas ça qui fait qu'on ne pourra pas
19:28gouverner jusqu'aux prochaines élections ?
19:30Ça paraît très compliqué.
19:32Il y a une histoire du budget à faire passer.
19:34Regardez ce qu'il s'est passé depuis un an.
19:36Il ne se passe plus rien. Toutes les lois qui avaient été
19:38déjà en préparation ont été arrêtées.
19:40C'est une année blanche, quasiment.
19:42L'année 2024, il ne s'est rien passé.
19:44Et maintenant,
19:46il va falloir... L'urgence, c'est vraiment
19:48cette histoire de budget. On a vu qu'elle n'est
19:50pas passée. Donc là,
19:52il va falloir reconstruire. C'est ce qu'essaye de faire Béroux.
19:54Mais on voit bien qu'il y a un problème.
19:56Comment peut-on y arriver à un budget 2025 ?
19:58Il faut trouver un accord avec, par exemple,
20:00les socialistes. C'est-à-dire un accord d'un pacte de non-censure.
20:02Il n'a pas réussi à obtenir ça.
20:04Je parle du Premier ministre.
20:06Aujourd'hui, il est un jour à la merci.
20:08Notamment du
20:10RN.
20:12On va attendre le moment où le RN
20:14se dira...
20:16Les logiques de chacun sont toutes très différentes.
20:18Chacun a des logiques politiques.
20:20Ce qui est quand même complètement nouveau dans le
20:22moment où on vit, c'est qu'Emmanuel Macron, lui,
20:24de toute façon, sort en 2027.
20:26Il ne peut pas se représenter. Donc ça change tout.
20:28Chacun est en préparation.
20:30Tous les acteurs politiques sont en préparation pour
20:322027. Et ils jouent, pour la plupart,
20:34leur petite musique qui les conduit
20:36à se dire... Comment je me place ?
20:38C'est ça aussi, d'ailleurs, au Parti socialiste
20:40qui va avoir prochainement un congrès.
20:42Ils sont tous dans la préparation de ce congrès
20:44et peut-être à de la surenchère.
20:46Pas du tout prêts, d'ailleurs, à un compromis.
20:48Mais ce qu'il faut dire, c'est que, de manière générale,
20:50on n'a pas cet esprit du compromis en France.
20:52Et tout d'un coup, on s'est retrouvés, après la dissolution,
20:54avec cette nécessité de faire,
20:56comme tous nos voisins européens, faire du compromis.
20:58Mais on ne sait pas faire. A commencer, d'ailleurs, par le
21:00président de la République, qui n'a pas saisi
21:02l'essence même. C'est vrai,
21:04sans doute qu'il aurait dû aller d'une part plus vite.
21:06Et puis, surtout, ce n'est peut-être pas à lui de choisir.
21:08Pablo Piovivian, vous n'êtes pas d'accord ?
21:10Non, je ne suis pas d'accord,
21:12notamment quant à la stratégie du Parti
21:14socialiste aujourd'hui. Le Parti socialiste,
21:16il n'est pas en train de réfléchir à 2027.
21:18Le Parti socialiste, depuis la démission
21:20de Michel Barnier, a fait des propositions.
21:22Et d'ailleurs, ça a beaucoup
21:24chagriné ses partenaires
21:26du nouveau Front populaire, à commencer par la
21:28France insoumise. Mais ils ont fait des propositions.
21:30Ils ont dit, nous, on veut bien
21:32négocier, éventuellement,
21:34un accord de non-censure, si
21:36tentait qu'il y ait abrogation
21:38de la réforme des retraites.
21:40Là, il y a eu un niet qui a été opposé par
21:42ce qu'on appelle le bloc central.
21:44Et donc, du coup, ils ont dit, bon, ok, gel.
21:46On demande un gel
21:48de cette réforme des retraites
21:50qui sera tranchée,
21:52cette question-là, aux prochaines présidentielles.
21:54Là encore, François
21:56Bérou et, globalement,
21:58tous les acteurs du bloc central
22:00ont dit non. Donc, en fait, au bout d'un moment,
22:02il y a eu des propositions qui ont été faites par
22:04le Parti socialiste.
22:06Excusez-moi, monsieur, je vous coupe juste un instant, car,
22:08Julien Fautra, vous venez d'avoir une information sur
22:10les vœux du président Macron.
22:12Oui, on apprend un instant
22:14ici, à RTL, car, lors de
22:16ces vœux, il va y avoir une petite nouveauté,
22:18un montage vidéo, au début,
22:20sera intégré,
22:22au début de ces vœux, pour une durée d'environ
22:24deux minutes, m'écrit-on, avant la prise
22:26de parole formelle du chef de l'État.
22:28Donc, on aura le droit à ce petit montage,
22:30j'imagine, très bien fait,
22:32juste avant la prise de parole
22:34plus formelle, plus classique
22:36du chef de l'État.
22:38Avec des JO et avec...
22:40Je présume pas, mais
22:42je pense.
22:44C'est ce que disait Eric Scholl tout à l'heure,
22:46c'est qu'Emmanuel Macron, c'est un pro
22:48de la mise en scène, c'est-à-dire,
22:50que ça soit les 80 ans du débarquement, Notre-Dame,
22:52la cérémonie de réouverture de Notre-Dame
22:54et les JO, honnêtement,
22:56il réussit assez bien
22:58dans ce type de choses.
23:00Le seul problème, c'est que,
23:02comme tout à l'heure aussi l'a rappelé
23:04Eric Scholl, on n'attend pas que ça
23:06d'un président de la République.
23:08Par exemple, il y a quelque chose qui va se passer en 2025,
23:10Marc Bloch va rentrer au Panthéon,
23:12je suis très heureux que cet historien et grand résistant
23:14rentre au Panthéon,
23:16pour autant, ça fait pas la rue Michel en matière
23:18de politique, c'est pas ça qui va remettre
23:20la France sur
23:22les bons rails
23:24et qui va assurer la
23:26stabilité institutionnelle dont
23:28on a besoin en ce moment.
23:30C'est vrai que parfois, il oublie un peu,
23:32on a l'impression qu'effectivement...
23:34Et c'est ça, ça me fait du mal,
23:36parce que moi aussi, j'ai aimé
23:38tous ces moments de rassemblement
23:40et de commun qu'Emmanuel Macron
23:42a réussi à susciter en France.
23:44Le seul problème, c'est que
23:46menant la politique qu'il mène par ailleurs,
23:48il a réussi à en faire aussi
23:50des objets de déconnexion et nous dire
23:52comme si aimer les Jeux Olympiques
23:54ou trouver que la cérémonie
23:56de réouverture de Notre-Dame
23:58était une réussite,
24:00était un problème. C'est-à-dire que moi, je me suis senti un peu coupable
24:02que d'apprécier ces cérémonies
24:04parce que je me dis que rien ne va
24:06à côté et je ne peux pas
24:08donner le point à Emmanuel Macron sur ce sujet-là.
24:10En tout cas, on verra
24:12à quoi ressemble
24:14cette vidéo, ce petit montage
24:16de vidéo, deux petites minutes
24:18avant les voeux d'Emmanuel Macron.
24:20Dans 22 minutes, très exactement.
24:22En tout cas, peut-on se permettre
24:24des censures tous les trois mois ?
24:26D'autant qu'il faut à chaque fois,
24:28on l'a vu, plusieurs semaines pour composer un gouvernement.
24:30On est quand même resté 51 jours
24:32sans gouvernement cet été, Richard.
24:3451 jours et en fait, d'ailleurs, si on calcule
24:36sur toute l'année, entre le moment
24:38où il y a eu quatre gouvernements,
24:40donc il y a tout ce temps, même lorsqu'un premier
24:42ministre est nommé, le temps que le gouvernement,
24:44que tous les ministres soient nommés, en fait, on est
24:46à plus de 100 jours où on n'a pas
24:48vraiment de gouvernement au travail.
24:50C'est une année qui fait penser
24:52à la quatrième république.
24:54Même dans la quatrième république, je crois qu'il n'y a qu'une seule année.
24:56Il faut remonter à la troisième république pour avoir quatre gouvernements
24:58dans une année. C'est-à-dire qu'effectivement,
25:00on a perdu ce rythme
25:02qui était le rythme institutionnel
25:04qui était celui de la cinquième république
25:06qui a plutôt quand même bien fonctionné
25:08mais qui s'est fonctionné sur le fait majoritaire
25:10et là, on a perdu ce fait majoritaire.
25:12On l'a perdu, d'ailleurs, en 2022
25:14et c'est bien pour ça qu'encore une fois
25:16qu'Emmanuel Macron a essayé de faire cette
25:18dissolution. C'est comme il n'avait plus sa majorité
25:20que c'était déjà compliqué depuis 2022
25:22pour son gouvernement d'aller
25:24à la recherche de soutien, de majorité,
25:26etc. On l'avait vu très bien sur
25:28l'immigration, on l'avait vu sur les retraites.
25:30Il s'est dit, tiens, je fais,
25:32je suis sûr de mon coût, je dissous
25:34et j'aurai une vraie majorité.
25:36Patatras. Quand on voit
25:38aujourd'hui, effectivement, vous l'avez rappelé,
25:40le recul
25:42du nombre de députés de la majorité
25:44présidentielle, et bien c'est
25:46effectivement ingouvernable. On est
25:48dans un pays qui est très difficile aujourd'hui
25:50à gouverner et tous nos
25:52voisins, tous nos partenaires sont en train
25:54de regarder ça. On ne sait pas comment avancer.
25:56Je reviens, je suis désolé, c'est une obsession
25:58chez moi, mais les finances publiques, pourquoi ?
26:00Parce qu'en réalité, il y a quand même
26:02une vraie menace
26:04de crise financière qui peut arriver
26:06à tout moment, si on n'arrive pas
26:08à un moment ou à un autre à démontrer notre crédibilité
26:10dans la restauration des finances publiques.
26:12Et ça, c'est dans les 3, 4 prochains
26:14mois. Alors, vous parliez de censure.
26:16Oui, il est possible, effectivement, que
26:18François Bayrou
26:20soit l'objet, son gouvernement
26:22fasse l'objet d'une censure. On aura
26:24sans doute à nouveau un nouveau gouvernement.
26:26La vraie question, c'est de savoir si
26:28l'été prochain, on aura une nouvelle dissolution.
26:30Justement, on en parle dans un instant.
26:32Vous m'enlevez les mots de la bouche.
26:34On détaille justement quel choix
26:36s'offre à Emmanuel Macron, juste après ça.
26:38RTL, on refait
26:40le monde, édition spéciale.
26:42RTL,
26:44on refait le monde, édition spéciale
26:46avec Agnès Bonfillon et Antoine
26:48Cavallero. Et nous sommes à 18 minutes
26:50de la prise de parole d'Emmanuel Macron
26:52qui présentera depuis l'Elysée
26:54à 20h ses voeux aux Français.
26:56Certains envisagent, voire
26:58espèrent son départ du
27:00palais présidentiel.
27:02Le président de la République n'a qu'à s'en aller, parce que
27:04la vérité, c'est quand même ça la solution.
27:06Je dis qu'il arrivera un
27:08moment où si on ne
27:10prend pas la voie du respect des électeurs
27:12et du respect des forces politiques et du respect
27:14des élections, eh bien
27:16la pression sur le président de la République sera
27:18évidemment de plus en plus forte.
27:20Vous avez reconnu Jean-Luc Mélenchon de la France
27:22Insoumise, Marine Le Pen du Rassemblement
27:24National. Marine Le Pen qui désormais dit se préparer
27:26à une présidentielle anticipée.
27:28Elle pointe donc la fragilité
27:30d'Emmanuel Macron, mais n'appelle
27:32pas pour autant, clairement, à une démission.
27:34Au contraire de Jean-Luc Mélenchon.
27:36Elle a raison, Julien Fautra ?
27:38La raison, ça je n'en sais rien, je ne peux pas vous le dire.
27:40Mais en tout cas, c'est clairement
27:42dans la stratégie aujourd'hui
27:44du Rassemblement National. Je ne sais pas
27:46si vous avez vu les voeux
27:48de Marine Le Pen dans un décor
27:50un petit peu étrange, avec des dorures
27:52derrière. Bref, il s'agissait de dire
27:54qu'on était déjà à l'Elysée du côté du
27:56RN. Marine Le Pen
27:58ne dit pas, ne demande pas formellement
28:00la démission d'Emmanuel Macron.
28:02Mais elle se prépare,
28:04déjà. Elle se prépare à la présidentielle.
28:06Des gens travaillent pour elle,
28:08lui donnent des argumentaires,
28:10travaillent le programme, réactualisent le programme,
28:12etc. Et elle, elle s'est
28:14mise dans la position, un jour,
28:16de demander la démission d'Emmanuel
28:18Macron, au bout de deux, trois,
28:20quatre gouvernements. J'en sais
28:22rien. Et je crois que même au Rassemblement
28:24National, ils ne le savent pas vraiment.
28:26Mais dans cette position, d'une
28:28présidentielle anticipée,
28:30en tout cas au RN, on s'y
28:32prépare. C'est une certitude.
28:33Mais ils sont prêts au RN à y aller ?
28:35Au cas où ?
28:36Alors, eux disent
28:38que ça pourrait fonctionner.
28:40C'est-à-dire qu'ils ont déjà une candidate,
28:42ils ont déjà
28:44des éléments programmatiques. Sauf que
28:46une présidentielle, c'est un peu plus que ça.
28:48Et que, je ne sais pas si...
28:50Moi, ce qu'on me répond quand je pose la question, c'est
28:52qu'on n'est jamais vraiment prêts. Bon, c'est une façon
28:54de beauté en touche.
28:56La question, c'est
28:58que l'ERN, aujourd'hui,
29:00s'y prépare et
29:02envisage, et en tout cas va pousser
29:04et encore plus en 2025
29:06pour une présidentielle anticipée.
29:08Les mots de Jordan Bardella, aussi, lors de
29:10ses voeux, c'est « fin de règne ».
29:12« Fin de règne », voilà, ça veut dire ce que ça veut dire.
29:14Pablo Pio, Vivien,
29:16que cherche Jean-Luc Mélenchon quand il
29:18appelle comme ça. À plusieurs reprises,
29:20le président a démissionné.
29:22Moi, je pense que Jean-Luc Mélenchon
29:24comme Marine Le Pen ont bien compris
29:26que, pour sortir de l'impasse dans laquelle
29:28on est aujourd'hui, on a besoin d'une
29:30présidentielle. Après, la question, c'est
29:32à quelle échéance ? J'ai
29:34un peu de mal à imaginer
29:36que, si le président démissionne,
29:38annonce sa démission, par exemple, ce soir,
29:40je rappelle qu'il faut que la prochaine
29:42élection présidentielle soit organisée sous 35 jours.
29:44C'est-à-dire qu'en gros, il y a un tout petit
29:46peu plus d'un mois pour que
29:48toutes les différentes
29:50formations politiques se mettent en orge de marche,
29:52trouvent les 500
29:54parrainages et essayent
29:56d'initier des dynamiques politiques
29:58susceptibles de leur faire remporter
30:00cette élection.
30:02Néanmoins,
30:04je ne pense pas que ce soit possible, je ne pense pas que ça
30:06résolve
30:08quelques problèmes que ce soit. En revanche,
30:10je pense qu'on a besoin d'une élection présidentielle.
30:12Parce que c'est la seule,
30:14c'est l'élection
30:16dans la Vème République reine,
30:18c'est celle pour laquelle se mobilisent
30:20le plus de Français
30:22et de Françaises. C'est celle qui est le plus
30:24susceptible de créer des
30:26dynamiques politiques
30:28susceptibles d'orienter et de
30:30donner des directions au clair.
30:32Aujourd'hui, elle ne changerait pas du tout la couleur de l'Assemblée nationale.
30:34Justement, c'est celle qu'on a
30:36enjambée en 2022,
30:38parce qu'Emmanuel Macron, il y avait la guerre
30:40en Ukraine, etc., et il a décidé de ne pas
30:42faire campagne et d'être un chef de guerre
30:44et c'est à ce titre qu'il a été
30:46réélu.
30:48Là où vous avez raison, c'est qu'il faudrait que
30:50cette élection présidentielle qui soit organisée,
30:52moi je pense qu'il faudrait qu'on dise, bon voilà, dans un an, il y a une élection
30:54présidentielle, donc du coup, tout le monde se met en ordre de
30:56bataille pour cette présidentielle
30:58et ensuite, immédiatement, est suivie
31:00des élections législatives
31:02qui, succédant à l'élection
31:04présidentielle, pourraient
31:06donner, octroyer une
31:08majorité au président de la
31:10République ou à la présidente de la République
31:12pour qu'il y ait un peu plus de clarté
31:14dans notre paysage politique.
31:16Est-ce que le président Macron ne va pas attendre les prochaines
31:18élections législatives pour justement
31:20espérer un peu plus de clarté ?
31:22D'abord, il va attendre les prochaines élections présidentielles,
31:24les prochaines élections législatives,
31:26il faudrait qu'ils dissolvent.
31:28On voit mal comment il pourra continuer jusqu'à la fin
31:30de son mandat avec cette
31:32assemblée. Sauf si, comme on disait
31:34tout à l'heure, les gens apprennent à se parler,
31:36apprennent à former
31:38des coalitions et à fonctionner
31:40texte par texte. Le premier qui n'a pas envie de ces coalitions
31:42et de ça, c'est Emmanuel Macron.
31:44Il l'a bien signifié.
31:46Il y a peut-être d'autres armes politiques aussi
31:48à sa disposition. Je voyais que
31:50il y a le référendum
31:52qui est une possibilité,
31:54qu'il avait déjà aussi auparavant qu'il n'a pas utilisé.
31:58La dissolution, elle est dangereuse
32:00parce qu'il l'a déjà utilisée, on a vu le résultat.
32:04De toute façon, il est obligé d'attendre au moins
32:06le mois de juillet.
32:08S'il garantit qu'il aura cette clarification
32:10qu'il attendait l'été dernier,
32:12il ne l'aura sans doute pas. On ne voit mal
32:14pourquoi surgirait à présent une clarification.
32:16Et dans ce cas-là, ça ferait le troisième
32:18échec électoral consécutif
32:20pour le président de la République.
32:22Et là, on a du mal à voir comment il pourrait
32:24continuer à présider.
32:26Donc peut-être qu'au fond, il faut
32:28arriver à gouverner
32:30avec les majorités.
32:32Malgré l'instabilité actuelle,
32:34il y a quatre premiers ministres depuis un an quand même,
32:36on le rappelle, ce n'est pas rien.
32:38Peut-être qu'on va apprendre sur ce qui s'est passé depuis un an
32:40en faisant les fameux
32:42compromis qui n'ont pas été faits.
32:44C'est-à-dire qu'il n'y a aucun compromis
32:46qui a été fait.
32:48Depuis huit ans, aucun compromis
32:50n'a été fait. Depuis huit ans,
32:52les députés de l'opposition demandent sans relâche
32:54que soient au moins examinés
32:56leurs amendements. Depuis huit ans,
32:58vous avez des parlementaires qui disent
33:00non mais attendez, nous on travaille en commission,
33:02nous on aboutit parfois à des compromis
33:04et à la fin, le gouvernement arrive souverainement
33:06et dit non, on rentre tout ça, on s'en fiche complètement,
33:08on passe ça par
33:10pertes et profits. Ce n'est pas possible.
33:12Depuis l'arrivée d'En Marche, il n'y a plus de démocratie.
33:14Ecoutez ce que dit Charles Franchonfort.
33:16Je ne dis pas pas de démocratie.
33:18Il y avait une majorité,
33:20il avait sa majorité,
33:22il l'avait à l'Assemblée Nationale jusqu'en 2022
33:24et c'est assez logique.
33:26Ce n'est pas pour autant qu'on doit piétiner l'opposition.
33:28Aujourd'hui, il y a trois blocs.
33:30C'est nouveau.
33:32Depuis cet été, en réalité,
33:34déjà 2022, mais maintenant très fortement
33:36depuis les dernières élections législatives,
33:38il n'y a plus de majorité.
33:40On gouverne et c'est bien pour ça d'ailleurs qu'étaient recherchés
33:42François Bayrou ou
33:44les Républicains qui sont
33:46finalement une toute petite formation
33:48avec cinquante-quatre députés je crois.
33:50C'est-à-dire tout petit mais qui peuvent
33:52permettre de servir de pivot.
33:54Mais simplement, il est toujours menacé
33:56en permanence par
33:58la possibilité
34:00d'une censure par le
34:02RN.
34:04Mais les censures sont logiques.
34:06Je pense que c'est ingouvernable.
34:08Est-ce qu'on doit en sortir ?
34:10Je pense qu'il faut quand même continuer à respecter les institutions.
34:12Moi aussi, je pense qu'il faut tout à fait respecter les institutions.
34:14Je rappelle que la censure est un
34:16instrument constitutionnel.
34:18Ça fait huit ans qu'on nous bassine avec le 49-3
34:20qui est dans la Constitution, donc c'est tout à fait normal
34:22de l'utiliser à tire-larigot sur
34:24tous les textes que l'on peut. Au bout d'un moment,
34:26là, il y a un autre
34:28article de notre Constitution qui est
34:30utilisé par l'opposition
34:32pour permettre
34:34la censure du gouvernement.
34:36Je trouve que c'est
34:38une logique institutionnelle
34:40et politique qui est mais on ne peut plus
34:42normal. Des 49-3 à répétition,
34:44une absence de volonté
34:46de travailler avec la diversité
34:48de l'Assemblée nationale
34:50telle qu'elle existe, du coup,
34:52une censure de la part des députés du gouvernement.
34:54Vous restez avec nous, messieurs.
34:56À dix minutes de la prise de parole
34:58d'Emmanuel Macron, on va marquer
35:00une pause. On sait qu'il y aura
35:02un petit montage vidéo avant
35:04ses voeux. C'est ce que Julien Fautrat nous a
35:06appris il y a quelques instants. Mais qu'en sera-t-il
35:08concernant l'économie, l'international ?
35:10On reçoit Marie Guerrier
35:12et Bénédicte Tassar, nos journalistes
35:14à RTL.