• il y a 22 heures
Avec Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie, auteur de "Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête" (Odile Jacob) et présidente du CERIF (centre européen de recherche et d'information sur le frérisme)

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-07##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin, Florence Bergeau-Blackler, bonjour.
00:10Bonjour monsieur.
00:11Merci d'être avec nous.
00:12Vous êtes docteure en anthropologie, je le rappelle,
00:14présidente du Centre Européen de Recherche et d'Information sur le Frérisme.
00:18Votre dernier livre, Le Frérisme et ses réseaux, L'Enquête, c'est bien cela ?
00:24Oui.
00:25Bon, c'est Chiodi de Jacob, je ne me trompe pas ?
00:28C'est ça.
00:29Je suis content de vous recevoir.
00:31Je pense avoir été l'un des premiers à vous donner la parole.
00:33Le premier.
00:34Le premier à vous donner la parole, Florence Bergeau-Blackler.
00:37Vous vivez sous protection policière, je le rappelle.
00:40Tous ceux qui critiquent sérieusement l'islamisme sont, ou seront,
00:46tôt ou tard, menacés et placés à l'extrême droite.
00:51C'est vous qui l'avez dit, qui l'avez écrit.
00:54Vous êtes extrême droite ?
00:56Je vous pose carrément la question, franchement.
00:58Non, je ne suis pas d'extrême droite.
01:00Et c'est la raison pour laquelle j'ai fait ce tweet.
01:02Expliquer qu'à partir du moment où on en parle, simplement en parler,
01:06de façon critique, non apologétique,
01:10à ce moment-là, on est immédiatement suspect de travailler pour un parti politique,
01:15alors l'extrême droite en particulier.
01:18Bien.
01:19Dix ans après Charlier, les attentats terroristes islamistes des 7, 8 et 9 janvier 2015.
01:24Vous êtes avec nous.
01:25La liberté d'expression et le droit des Français juifs à vivre en paix
01:28étaient visés lors de ces attentats.
01:31Le djihad était exporté en Europe et en France, il y a dix ans.
01:36Dix ans après, selon vous, que reste-t-il de l'esprit Charlier ?
01:40Alors, c'est vrai qu'il y a deux choses derrière ce drame de Charlier Hebdo.
01:46Il y a d'abord, évidemment, les attaques terroristes
01:49qui ont décimé une rédaction, tué des policiers.
01:54Les frères Kouachi débarquant comme ça chez Charlier Hebdo
01:59et tuant à la Kalachnikov.
02:01Et puis, il y a une autre dimension, c'est le symbole Charlier.
02:07C'est le « Je suis Charlier ».
02:10« Je suis Charlier », c'est la liberté d'expression de façon inconditionnelle.
02:16Ce n'est pas « Je suis abonné à Charlier » ou « J'aime les dessins de Charlier »,
02:19on peut nous l'aimer, peu importe.
02:21Mais c'est « Je suis attaché à la liberté d'expression de façon inconditionnelle ».
02:26— À la laïcité, à l'universalisme, à la liberté d'expression, à l'irrévérence, au blasphème.
02:31— C'est ça. Et donc, à contrario, le fait de ne pas être Charlier, ça veut dire,
02:36bien sûr dans le cadre de la loi, ça veut dire qu'on accepte, d'une certaine manière,
02:42que la liberté d'expression soit conditionnée
02:45aux sentiments d'offense des croyants, à la sensibilité, etc.
02:49Et c'est ça, à mon avis, le problème.
02:52— Alors justement, vous dites « c'est ça, à mon avis, le problème », ça veut dire quoi ?
02:56Ça veut dire que, selon vous, la liberté d'expression, le droit au blasphème ont reculé ?
03:00Ça veut dire que la laïcité, aujourd'hui, est moins défendue,
03:05moins défendue par tous, par tous les citoyens, mais aussi par les partis politiques ?
03:09— Alors on voit qu'au plan du terrorisme, on est toujours sous alerte,
03:16mais globalement, le nombre de morts a diminué, le nombre d'attaques a diminué.
03:21Si vous regardez un rapport très intéressant de la Fondapol sur ces questions-là,
03:26par contre, la liberté d'expression, le fait de pouvoir critiquer les religions,
03:32les philosophies, etc., ça, ça a reculé.
03:35Mais en réalité, la séquence n'est pas celle des dix dernières années.
03:39La séquence, elle commence en 1989 avec Rushdie,
03:43avec la fatwa envoyée par l'Ayatollah Khomeini pour faire tuer Rushdie,
03:48qui sera ensuite encore... qui subira une tentative d'assassinat en 2022.
03:53Donc en fait, ça ne s'arrange pas.
03:55On a vu, après Rushdie, il y a eu aussi Théo Van Gogh, qui a été assassiné.
04:04Il y a eu d'autres personnalités menacées.
04:07Si vous voulez, pour moi, ce qui est important de comprendre,
04:10c'est que les actes terroristes ne sont qu'un des éléments d'une stratégie...
04:16– Globale.
04:17– Globale, beaucoup plus importante.
04:19– Une stratégie d'antrisme. – C'est ça.
04:21– Dans nos sociétés européennes, mais pas que dans nos sociétés européennes, d'ailleurs.
04:25– C'est ça. Et l'objectif, c'est de nous empêcher non seulement de critiquer,
04:29mais même de réfléchir.
04:30Donc on ne peut pas dessiner le prophète,
04:33on ne peut pas non plus expliquer pourquoi on ne peut pas dessiner le prophète.
04:38C'est la raison pour laquelle Samuel Paty a été assassiné.
04:41Donc finalement, on a fini par renoncer à comprendre.
04:44Donc toutes les analyses, par exemple, que je vous propose aujourd'hui
04:47font l'objet d'une suspicion,
04:50alors qu'elles devraient rentrer simplement dans le débat public.
04:53On devrait pouvoir en parler.
04:55– Non pas d'une suspicion, mais elles devraient faire l'objet d'une réflexion.
04:58– D'une réflexion, exactement.
05:00Alors qu'est-ce qui nous empêche de réfléchir ?
05:03C'est ce que j'ai essayé de montrer.
05:07C'est d'abord cette lutte contre l'islamophobie.
05:10Alors ça, c'est quand même très important.
05:12Le simple fait de parler d'islam vous amène à être suspect d'être islamophobe.
05:20C'est un mécanisme…
05:22– Vous n'êtes pas islamophobe, Florence Bergeau-Blacklare.
05:25– Bien sûr que non.
05:27C'est un dispositif qui est enclenché
05:31chaque fois qu'un individu musulman prétend avoir été offensé.
05:38Et donc c'est un dispositif qui fait partie
05:43de quelque chose de beaucoup plus vaste,
05:46d'une stratégie, c'est ce que je disais,
05:48qui pour tout musulman, pour le musulman qui est croyant
05:52et peut-être endoctriné aussi par l'islamisme, par le frérisme,
05:57c'est un djihad défensif.
06:00La lutte contre l'islamophobie, c'est un djihad défensif.
06:03Alors qu'est-ce que c'est qu'un djihad défensif ?
06:05Alors il y a deux formes de djihad.
06:07Il y a un djihad offensif.
06:09Normalement, un musulman ne peut pas déclarer lui-même
06:12être en position de djihad offensif
06:15et attaquer comme ça pour les non-musulmans, les mécréants.
06:20C'est seulement le gouverneur d'un État islamique qui peut le faire.
06:24C'est la raison pour laquelle, quand l'État islamique a été créé en 2015,
06:28on a vu tous ces attentats intervenir.
06:30Et puis après, quand l'État islamique a été défait, ça a décru.
06:34Le djihad offensif, auquel appelle Youssef El Kardaoui,
06:38le mentor des frères musulmans,
06:40c'est un djihad que l'individu peut déclarer
06:44à partir du moment où il se sent atteint dans sa religion.
06:49Ce qui explique les attentats commis par une seule personne
06:53et les attentats commis par des citoyens endogènes.
06:58Pas forcément des attentats, d'ailleurs.
07:01Ça peut être des formes de guerre psychologique.
07:04Et le fait, chez les frères musulmans, d'avoir fait croire
07:08aux deux générations de jeunes musulmans
07:12qu'ils ne sont pas aimés par la France,
07:14qu'ils sont des victimes d'islamophobie,
07:16ça a créé un espèce de ressentiment chez eux,
07:19et ils se sentent sans arrêt attaqués, malmenés, etc.
07:22Et ils sont en position, finalement,
07:25de se mettre en djihad défensif, c'est-à-dire d'attaquer,
07:28avec les moyens proportionnés, comme ils disent,
07:31c'est-à-dire peut-être de mener une guerre psychologique
07:34contre la société française.
07:36Alors justement, parlons des frères musulmans,
07:38puisque vous travaillez depuis maintenant longtemps
07:40sur les frères musulmans, sur l'entrisme,
07:43j'ai vu, il existe en Grande-Bretagne,
07:46il existe en Grande-Bretagne des tribunaux
07:49et des polices islamiques ?
07:51– Oui, alors ça c'est une particularité de la Grande-Bretagne,
07:54on connaît son arrangement en termes d'intégration,
07:57c'est-à-dire plutôt le modèle communautariste,
07:59– Ou anglo-saxon.
08:01– Exactement, nous avons préféré plutôt un modèle assimilationniste,
08:04mais en réalité, même s'il y a des tribunaux institutionnalisés,
08:08il y a en France des tribunaux informels.
08:11– En France ?
08:13– Oui, de sorte que les musulmans qui ne respectent pas
08:17les règles religieuses dans certains quartiers
08:20sont exclus, maltraités, parfois menacés de mort.
08:23– En France ?
08:25– En France bien sûr, c'est le cas des apostats par exemple,
08:28ceux qui quittent l'islam font l'objet de véritables discriminations
08:34et même des menaces de mort.
08:40Ce qui est important de comprendre, c'est que dans cette stratégie,
08:44c'est ce qu'on appelle la subversion,
08:46ce n'est pas une stratégie guerrière violente,
08:49c'est une guerre psychologique qui consiste,
08:52et je vais vous citer Sun Tzu,
08:54parce que c'était un stratège du IVe siècle avant Jésus-Christ,
08:58il disait que ceux qui sont experts dans l'art de la guerre
09:01soumettent l'armée ennemie sans combattre.
09:05Donc c'est une soumission, volonté de soumettre sans combattre.
09:10L'antrisme des frères musulmans, c'est la volonté de soumettre sans combattre.
09:15– C'est ça, c'est lui faire perdre ses capacités
09:19avant même qu'il réalise qu'on lui a déclaré la guerre.
09:24Et c'est un petit peu ce qui nous arrive aujourd'hui.
09:26Alors comment ils font ça ?
09:28Eh bien en nous faisant perdre nos repères, en nous culpabilisant,
09:32c'est tout le narratif, comme on dit, de la lutte contre l'islamophobie,
09:38en ringardisant notre culture,
09:41en nous désarmant psychologiquement et physiquement.
09:45– En fait c'est une idéologie.
09:46– C'est ça.
09:47Et il s'agit de détruire avant de pouvoir imposer ses propres règles.
09:52Parce que les frères ont un projet de société islamique,
09:54ils ne font pas ça gratuitement.
09:56C'est pas qu'ils nous détestent pour ce que nous sommes,
09:59et puis voilà, c'est tout, et qu'ils veulent nous combattre.
10:01C'est parce qu'ils veulent augmenter la puissance militaire,
10:06la puissance, la philosophie qui nous a permis de nous développer en Occident.
10:12Ils veulent l'augmenter d'islam, si vous voulez, ils veulent nous ré-islamiser.
10:15Donc ils ne nous détestent pas pour ce que nous sommes,
10:18mais ils nous voudraient autrement, si vous voulez.
10:20– Ils nous voudraient autrement avec des lois autres, avec des lois religieuses.
10:24– Exactement.
10:25– C'est ça l'objectif, des lois religieuses qui supplantent les lois de la République.
10:29– C'est ça, alors comment ils ont fait ?
10:31Ils se sont d'abord attaqués aux familles musulmanes,
10:33c'est-à-dire en les culpabilisant,
10:36alors ça commence à partir des années 80-90,
10:39en leur disant, vous ne pratiquez pas le vrai islam,
10:42on va prendre en charge vos enfants pour leur apprendre l'islam authentique.
10:47Donc ils ont rééduqué les enfants depuis les mosquées,
10:50les centres culturels islamiques, comme ils appelaient ça,
10:53et ils leur ont expliqué qu'ils vivaient dans une société islamophobe,
10:58parce qu'on les détestait pour ce qu'ils étaient,
11:01et qu'il fallait donc qu'ils se rapprochent de l'islam,
11:04qu'il les rendrait plus forts.
11:06Les familles ont confié leurs enfants,
11:08parce qu'elles avaient peur que ces gamins partent faire le djihad par exemple.
11:11– Bien sûr.
11:12– C'est là qu'ils les ont endoctrinés facilement.
11:15Dans le même temps, les frères se sont aussi attaqués aux structures religieuses.
11:19Par exemple, la mosquée de Paris a été très violemment attaquée
11:24dans les années 90-90, avant qu'elle se soumette aux frères musulmans.
11:28Aujourd'hui, elle est placée sous leur influence.
11:31– La grande mosquée de Paris est sous l'influence des frères musulmans.
11:36– La grande mosquée de Paris est sous l'influence des frères musulmans.
11:39– Troisième élément, les frères ont également établi un réseau associatif,
11:44maillé le territoire d'associations religieuses évidemment,
11:49périscolaires, culturelles, par lesquelles ils influencent plusieurs secteurs.
11:55Alors vous avez les fédérations d'écoles musulmanes,
11:58vous avez les fédérations des femmes, d'acteurs de la santé,
12:02les réseaux d'avocats, les aumôneries, les associations d'étudiants,
12:06le secours islamique, et ça c'est sur tout le territoire,
12:09avec un maillage transnational qui part aussi en Europe.
12:13À tout cela s'ajoutent les sentinelles, les influenceurs,
12:17qui ont eux infiltré un certain nombre de milieux,
12:21les associations antiracistes, les syndicats, le milieu du sport,
12:25les partis, surtout les partis de gauche, on en connaît un en particulier.
12:30Les écoles de formation des hauts fonctionnaires sont aussi l'objet d'entrismes.
12:35Donc vous voyez un peu la situation.
12:37– Et la police et l'armée ?
12:39– La police et l'armée bien sûr, en fait il n'y a pas de secteur
12:41qui échappe à leur volonté d'influence.
12:44Après est-ce qu'ils parviennent à les influencer jusqu'à quel point ?
12:47– Ça vous avez bien décrit la manière dont les frères musulmans
12:52essaient d'imposer leur loi, leur loi, leur idéologie,
12:56mais qu'est-ce que ça représente aujourd'hui ?
12:59Est-ce qu'on sait à peu près ?
13:00– Ça représente que par exemple, on se tait.
13:03C'est ce que j'ai dit au début de l'émission,
13:08ce que j'ai dit c'est qu'on ne peut plus en parler,
13:10on ne peut plus dire qu'on ne peut plus en parler,
13:12on ne peut plus du tout l'étudier.
13:14Et c'est ça le problème.
13:15– On ne peut plus l'étudier.
13:16– C'est ça, et à partir du moment où on ne peut plus l'étudier,
13:18on ne peut pas se rendre compte qu'une guerre nous est menée.
13:21Et donc on n'a pas les moyens de défense.
13:23Et c'est vrai à tous les niveaux.
13:25Et ceux que j'ai pu rencontrer, les Français que j'ai pu rencontrer
13:28toutes ces deux années dernières,
13:31m'ont montré qu'eux par contre, ils la vivent cette guerre-là.
13:34Mais ils n'ont aucun moyen de faire remonter ça à leurs élus
13:38qui ont d'autres intérêts.
13:41– Mais c'est une infiltration.
13:44– C'est une infiltration.
13:45– De l'intérieur.
13:46– Voilà.
13:47– Une ingérence de l'intérieur qui concerne les musulmans bien sûr,
13:52mais pas que les musulmans.
13:54– Mais bien sûr, ça concerne les musulmans.
13:56En fait, c'est Yuri Besmenov, un ancien du KGB
14:01qui était passé à l'ouest, qui expliquait qu'une société
14:04ne peut pas être subvertie si elle ne veut pas être subvertie.
14:08Donc quelque part, nous consentons à ça.
14:10Et pourquoi c'est là la difficulté pour nous,
14:15c'est qu'on a une alliance qu'on appelle Islamo-gauchiste
14:19qui maintenant touche presque toute la gauche
14:21avant qu'elle ne concerne vraiment que la gauche révolutionnaire,
14:24la gauche radicale, qui quelque part s'entend
14:28pour que justement on mette un mouchoir pudique sur cette question-là.
14:34Tant que la gauche n'a pas mené cette réflexion
14:39et continue finalement à être gênée chaque fois qu'on parle d'islamisme
14:44au prétexte qu'en fait on confondrait ce que je ne fais jamais,
14:47c'est la raison pour laquelle j'ai écrit un livre sur le frérisme
14:50pour dire que ce n'est pas l'islam, c'est le frérisme.
14:52– C'est le frérisme, ce n'est pas.
14:54– C'est de ça dont je parle.
14:55– Ne mélangeons pas, surtout pas.
14:57Même malgré toute cette démonstration, malgré tout cela,
15:00la gauche continue en fait à ne rien vouloir savoir.
15:03Si vous regardez par exemple aujourd'hui en ce moment
15:05il y a les grooming gangs au Royaume-Uni,
15:08c'est une affaire aussi d'islamophobie.
15:11On a caché pendant des décennies des atrocités, des viols,
15:17des tortures d'enfants pour ne pas que ce combat-là soit pris
15:28comme une atteinte à l'islam.
15:30– Florence Bergeau Blackley, regardons l'actualité
15:33et les déclarations d'Emmanuel Macron sur l'Algérie.
15:36Est-ce que l'Algérie est aujourd'hui sensible aux frères musulmans ?
15:41Est-ce que l'Algérie est entre les mains des frères musulmans ou pas ?
15:45Est-ce que l'Algérie a gardé une part de laïcité ?
15:51– Toutes les sociétés musulmanes, au moins pour celles qui n'ont pas interdit,
15:56tous les pays musulmans qui n'ont pas interdit les frères musulmans
16:01sont quand même sous l'influence de leur idéologie.
16:04Alors après, l'idéologie des frères musulmans, ça dépend des contextes.
16:08C'est ça qu'il faut bien comprendre, c'est pas la même partout,
16:10elle n'agit pas de la même manière partout.
16:12Mais bien sûr, elle est présente depuis le fils en Algérie.
16:15Il ne faut pas oublier que le fils a été empêché d'accéder au pouvoir.
16:19Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y est pas, quelque part.
16:22– Donc il faut identifier, c'est ce que vous faites.
16:25Vous travaillez pour identifier cet antrisme des frères musulmans.
16:29Vous travaillez pour nous réveiller, pour réveiller la société française,
16:33pour réfléchir.
16:36Vous travaillez pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:39Pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:41Pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:43Pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:45Pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:47Pour nous réveiller, pour réfléchir.
16:49– Oui, c'est vrai partout en Europe.
16:52Tous mes collègues me rapportent des faits qui sont tout à fait similaires,
16:56y compris d'ailleurs des pourcentages.
16:58Par exemple, on a 52% des lycéens en général
17:02qui pensent que le droit de critiquer de manière outrageante une religion
17:07n'est pas correcte.
17:09Et c'est 78% des lycéens musulmans.
17:12Ça, c'est pour la liberté d'expression.
17:14Mais pour le rapport à la règle religieuse, à la charia,
17:17on a 57% des jeunes musulmans qui pensent que la charia
17:21est plus importante que les lois de la République.
17:24On a même 65% des lycéens qui pensent ça.
17:28Donc, c'est quand même une situation très préoccupante.
17:32– Oui.
17:33– C'est une partie de notre jeunesse.
17:35– Des générations futures.
17:36– Voilà, c'est une partie de notre jeunesse, quelque part,
17:39pense qu'il faut laisser la charia s'installer, s'instaurer dans notre pays.
17:44La théocratie n'est pas compatible avec la démocratie,
17:47donc ça fera un conflit ouvert.
17:49– Oui, ça créera forcément un conflit ouvert, c'est ce que vous nous dites.
17:53En fait, c'est un avertissement.
17:55Votre travail est un avertissement, Florence Bergeau-Blacler.
17:59– Oui, on peut aussi le prendre comme ça.
18:01– On peut aussi le prendre comme ça.
18:02Je voudrais terminer sur la Syrie.
18:05La Syrie, bon, je sais que la communauté internationale
18:09est en train d'essayer de créer des liens avec la Syrie,
18:12peut-être freiner les ardeurs islamistes du nouveau pouvoir syrien.
18:19Qu'en pensez-vous ?
18:20Que pensez-vous de ce nouveau pouvoir syrien ?
18:22– Je ne suis pas spécialiste de cette ère géographique,
18:26mais je n'ai pas l'impression qu'on a pris Joulani au sérieux.
18:30C'est un ex-djihadiste, soi-disant.
18:34Pour moi, je ne vois pas la différence entre l'islamisme et le djihadisme.
18:38Le djihadisme, c'est juste le bras armé, en fait, de l'islamisme.
18:42Joulani a conservé la même idéologie, mais il n'est pas idiot.
18:46Ça a l'air d'être un homme intelligent
18:48qui sait que pour arriver et prendre la Syrie,
18:51il faut plaire aux Occidentaux.
18:53C'est Gilles Keppel, je crois qu'il disait,
18:55il a été relooké par le Qatar et la Turquie.
18:57C'est ça.
18:58Maintenant, on le voit aussi s'entendre avec la Turquie.
19:01Il y a un axe sunnite qui se met en place,
19:04qui est assez dangereux pour Israël, notamment.
19:06Moi, je suis très, très dubitatif sur cette situation.
19:12Je pense que la Syrie deviendra un État islamique.
19:15– J'avais envie de vous poser pour revenir à la situation en France.
19:18Est-ce que vous êtes inquiète ?
19:20– La situation en France est inquiétante.
19:23– Elle est inquiétante.
19:24– Elle est inquiétante.
19:25D'ailleurs, les services de secret, de renseignement...
19:29...
19:43Ce n'est pas que l'immigration.
19:45On a déjà un islamisme maison.
19:47Oui, ce n'est pas que l'immigration.
19:49– C'est un facteur aggravant.
19:51– Parce que les frères musulmans se nourrissent aussi sur une population...
19:57– De l'apport démographique, bien sûr.
19:59– Oui, mais se nourrissent aussi...
20:03Enfin, nourrissent une population
20:07qui n'est pas forcément une population immigrée.
20:09C'est ce que je veux dire.
20:10– Ah, bien sûr, bien sûr.
20:11D'ailleurs, l'idéologie a été concoctée de toute façon en Occident.
20:15C'est sur les campus américains et européens que cette idéologie a pu fleurir.
20:21– Oui, a pu fleurir.
20:22Vous pouvez travailler librement aujourd'hui ou pas ?
20:24– Non.
20:25– Non ?
20:26– Non.
20:27Il y a deux ans, je vous disais oui.
20:29– Oui, je me souviens, je me souviens.
20:30– Aujourd'hui, je vous dirais non.
20:32– Vous ne pouvez plus travailler librement ?
20:33– Aujourd'hui, je suis entravée par le CNRS, oui.
20:36Ça, je peux effectivement le dire.
20:38– C'est-à-dire que vous êtes entravée ?
20:39– Je ne suis pas aidée.
20:40C'est-à-dire qu'il y a des procédures disciplinaires qui sont engagées contre moi.
20:44– Oui.
20:45– Pour des raisons politiques.
20:47– Oui.
20:48– Donc effectivement, et ça, ça n'était pas le cas il y a deux ans.
20:50– Alors que vous êtes apolitique ?
20:51– Alors que je suis complètement apolitique.
20:53– Je voudrais le préciser, parce qu'on peut parler de ces questions-là sans être engagée politiquement.
20:59Je voudrais préciser que vous n'êtes pas obligée de parler.
21:03Vous n'êtes pas obligée d'être engagée.
21:05Vous êtes une société, vous n'êtes pas obligée d'envoyer des parties.
21:10Moi, mon travail, c'est de le faire et ensuite de le diffuser.
21:15C'est ce que je fais.
21:16En tant que fonctionnaire du CNRS, c'est ce que je fais.
21:19– Vous n'êtes pas une idéologue qui combat une idéologie.
21:22Vous comprenez ce que je veux dire.
21:24– Alors, attention, parce que cette idéologie théocratique que j'exerce
21:30me menace moi-même en tant qu'anthropologue, en tant que chercheur, en tant que scientifique.
21:35Je ne peux pas ne pas prendre position par rapport à cette idéologie-là.
21:41J'essaie de faire comprendre de la façon la plus objective la façon dont cela fonctionne.
21:47Parce que c'est la seule arme psychologique qui va nous permettre de combattre cette guerre psychologique.
21:53– Merci beaucoup Florence Bergeau-Blackler d'avoir accepté de venir aujourd'hui.
21:58Vous êtes docteure en anthropologie, je le rappelle,
22:00présidente du Centre Européen de Recherche et d'Information sur le Frérisme.
22:04Votre dernier livre, Le Frérisme et ses réseaux, L'Enquête, chez Odile Jacob.
22:08Merci. Il est 8h57, vous êtes sur Sud Radio, Patrick Roger, juste après Le Journal.

Recommandations