• avant-hier
Mardi 7 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Laurent Denize (Global Co-CIO, Oddo BHF) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management)

Category

🗞
News
Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète
00:13marché.
00:14Mabrouk Chetouan est avec nous, le responsable de la stratégie marché globaux de Natixis
00:17IM.
00:18Bonsoir Mabrouk.
00:19Bonsoir.
00:20Pierre-Alexis Dumont nous accompagne également, directeur des investissements de Sycomore
00:22Asset Management.
00:23Bonsoir Pierre-Alexis.
00:24Bonsoir Grégoire.
00:25Jean-Michel Dionysse qui est co-directeur des investissements d'Odo, BHF, est également
00:29avec nous en plateau.
00:30Bonsoir Laurent.
00:31Bonsoir Grégoire.
00:32Ravi de vous retrouver messieurs.
00:33Tour de table sur les enjeux de cette année 2025, à commencer évidemment par Donald
00:40Trump qui reste l'éléphant dans la pièce j'imagine Laurent.
00:43On a décrypté un peu la séance d'hier mais je trouve que c'est intéressant d'y
00:47revenir, qui montre cette sensibilité des investisseurs à la question tarifaire.
00:51Je rappelle juste la séquence, le Washington Post publie dans la matinée aux Etats-Unis
00:55un article avec des sources internes à la Maison-Blanche qui expliquent que les tarifs
01:00de Donald Trump ne seront pas universels comme il le prétendait mais ciblés, visant des
01:06secteurs stratégiques qui pourraient être des menaces pour la sécurité ou en tout
01:09cas pour la production américaine.
01:11Tout ça a eu un effet très positif sur l'euro qui est remonté, sur les actions européennes
01:18qui se sont vues libérées d'une forme de poids.
01:22Et puis quelques heures plus tard, Donald Trump via ses réseaux sociaux qui démentait
01:27effectivement totalement l'article du Washington Post indiquant que rien n'altèrerait sa politique tarifaire.
01:34Qu'est-ce qu'on retient déjà de cette séquence et de ce que ça nous dit de la
01:37sensibilité des investisseurs à cette question tarifaire qui va être peut-être la première
01:41question traitée par Trump le 20 janvier prochain Laurent ?
01:44Ça appelle une première remarque, c'est la nervosité des investisseurs mais sur deux
01:49axes.
01:50D'abord la cherté des marchés américains et puis peut-être une corde de rappel sur
01:54les marchés européens qui ont été délaissés surtout avec une sous-exposition qui est aussi
02:00ample que ce qu'on a pu vivre pendant les périodes les plus critiques, notamment la
02:05crise des subprimes ou même après la crise européenne.
02:07Donc on voit bien qu'on a cette dualité, cette nervosité qui est un petit peu exagérée
02:16sur la possibilité d'une continuation du momentum américain alors portée par des
02:20retours sur capitaux investis qui sont stratosphériques, on l'avait évoqué, mais à côté sur des
02:25valorisations quand même qui interpellent et sur des primes de risque qui sont nulles.
02:29En gros avec la remontée des taux aujourd'hui on peut s'interroger sur quand même la valorisation
02:33des marchés américains, matérialisée par justement cette baisse du dollar peut-être
02:37hier et justement cette politique Trumpiste, Trumpienne qui pourrait peut-être être amendée.
02:43Et puis de l'autre côté, l'autre sprite c'est effectivement ce marché européen qui
02:49n'offre pas beaucoup de perspectives optimistes au niveau de la politique ou même au niveau
02:54des retours sur capitaux investis qui sont quasiment deux fois moindres et pourtant avec
02:58des valorisations quand même qui interpellent et qui peut-être pourraient effectuer une
03:03sorte de rattrapage si la politique de M. Trump n'est pas mise en place telle qu'elle
03:08a été évoquée au travers de ces quatre piliers.
03:10Et je reviens sur ces piliers parce que c'est vraiment important.
03:13Il y a les tarifs douaniers, ça c'est vrai, le marché a réagi là-dessus, mais je pense
03:16que le marché va aussi réagir sur l'incapacité en fait de générer de la croissance supplémentaire
03:24au travers de la baisse des taux d'imposition.
03:26Pourquoi ? Parce que les taux effectifs des sociétés sont déjà en fait optimaux, notamment
03:30sur les sociétés les plus larges, S&P et même certaines sociétés du Nasdaq.
03:34Donc on va avoir une sorte de déception de ce côté-là.
03:38La vraie question peut-être positive qui pourrait continuer à porter les marchés
03:42américains, qui devrait continuer à porter les marchés américains, c'est cette déréglementation.
03:46Donc on reste optimiste sur les marchés américains, mais on va gérer ce qu'on appelle le « tail
03:51risk », c'est-à-dire la capacité à être surpris par une décision politique en Ukraine,
03:57par peut-être justement ces mesures de Trump qui ne sont pas mises en œuvre aussi rapidement
04:05en Ukraine, qui font qu'il y aura un effet de rattrapage, de retour à la moyenne des
04:12marchés émergents, avec un stimuli chinois qui peut aussi porter les actions européennes,
04:16qui font qu'aujourd'hui, quand vous faites de l'allocation, vous ne pouvez pas rester
04:21simplement sur les États-Unis.
04:23Oui, il faut continuer à être sur les États-Unis, mais l'Europe s'envisage dans une gestion
04:29de risque.
04:30Non mais vraiment !
04:31« S'envisage », oui, le verbe « s'envisage », c'est pas l'Europe s'envisage, parce
04:34qu'il y a aussi l'idée d'une Europe qui peut manquer de visage aujourd'hui.
04:38Alors elle manque de visage, mais elle s'envisage sous l'angle risque, et on l'a vu hier.
04:43Je pense que ce qui s'est passé hier, c'est assez emblématique.
04:46Oui, je trouve que c'est une bonne répétition, c'est un bon laboratoire de ce qui peut peut-être
04:49se passer.
04:50Mais vous dites qu'il y a quand même quelque chose de très asymétrique désormais des
04:53deux côtés de l'Atlantique.
04:54Exactement, et qui pourrait en plus être amplifiée par un découplage des politiques
04:58monétaires, une Fed qui baisse beaucoup moins ses taux, on voit on est à peu près à 1,3
05:02baisse de taux, c'est 35 BP, donc c'est quasiment terminé, c'est fini.
05:07Et l'autre côté, 100 points de base, donc en fait une problématique de nouveau aussi
05:13pour les marchés américains avec un dollar qui pourrait s'apprécier et peut-être aller
05:17en deçà de la païté et générer peut-être aussi des mouvements erratiques sur les marchés.
05:25Donc l'année va être intéressante.
05:29Intéressante, c'est le bon qualificatif, l'année va être comment pour vous, Pierre-Alexis,
05:33quel est le qualificatif que vous avez en tête pour décrire ce qui nous attend là
05:37en 2025 ?
05:38Je pense qu'on est tous confrontés au même problème, c'est-à-dire que vous avez les
05:42Etats-Unis qui certes ont des avantages compétitifs qui n'ont jamais été aussi hauts, mais
05:47qui n'ont jamais été aussi anticipés, et on a un peu un price to perfection sur la partie.
05:54Ça fait un mois de mémoire de l'observateur, ça fait plus de 15 ans que les Etats-Unis
05:59surperforment quand même, on est à plusieurs écarts de déviation maintenant par rapport
06:04aux moyens historiques de ce point de vue-là.
06:06Ça fait longtemps qu'on le dit, et deux, je pense que les actions japonaises sont un
06:11bon exemple, les marchés actions c'est une histoire de croissance, c'est pas une histoire
06:16de valorisation.
06:17Pour que les marchés actions montent, il faut qu'il y ait de la croissance bénéficiaire,
06:21vous n'avez pas de matérialisation d'une valorisation en hausse, de revalorisation
06:28des actions, s'il n'y a pas derrière un sous-jacent qui fait que vous avez une confiance
06:33de...
06:34Pour que ce soit une vraie tendance, il faut qu'il y ait quand même cette croissance,
06:37cet accompagnement par la croissance des bénéfices.
06:40Mais sans un accompagnement de croissance bénéficiaire, vous avez un marché qui n'intéresse
06:50pas, donc pas de flux, et si vous n'avez pas de flux, la loi de l'offre et de la demande
06:54fait que tout ça se compense, vous avez des sociétés qui certes se revalorisent, d'autres
07:00qui se dévalorisent, mais au final votre marché a quand même beaucoup de mal à être
07:09intéressant et à croître en lien avec des croissances bénéficiaires.
07:15De toute façon, à long terme, ce qui fait la croissance des marchés d'action, c'est
07:18la croissance bénéficiaire.
07:19Donc ça c'est le point, et ce qui est sûr, c'est que, et ça a été dit, il va falloir
07:26une exécution impeccable de M. Trump sur les premiers mois pour éviter la nervosité
07:32sur les marchés d'action, ce qui à mon avis est normal, donc ça peut passer par les nominations,
07:38ça peut passer par, en effet, vous avez une partie très business-friendly qui a été
07:43très très anticipée par les marchés, donc la dérèglementation, la baisse des impôts
07:47et autres.
07:48Déjà, on prolonge les baisses de taxes Trump, et on va essayer d'en mettre d'autres en plus,
07:54mais comme le disait Laurent, l'effet marginal est peut-être en train de s'amoindrir.
07:58Mais vous avez une autre partie sur laquelle les effets économiques sont beaucoup plus
08:02techniques, si c'est mis, on exergue sur l'entraînement de la côte, qui sont en
08:09effet, on le sait très bien, les barrières tarifaires qui entraînent un contexte récessif,
08:15si vraiment c'est mis à grande échelle, puisque vous avez des effets évidemment de
08:19vastes communicants, de baisse du commerce mondial, de retaliation ou de réplique par
08:26les partenaires commerciaux, et même la partie émigration peut aussi poser des sujets si
08:32vraiment il y a un arrêt brutal de cette émigration dans un monde où on est au plein
08:36d'emplois aux Etats-Unis, avec en effet des risques inflationnistes.
08:40Et le marché, enfin, je comprends que le marché a bien anticipé toute la partie positive
08:48qu'on peut voir dans le programme Trump, MAGA, America First, est-ce qu'il est quand même
08:54couvert sur les risques que l'application d'un tel programme peut engendrer, ou est-ce
09:01que ces risques-là, par le marché, sont complètement occultés aujourd'hui ?
09:04Pour moi, on le voit bien, la névrosité, ce n'est pas que ce sera une catastrophe,
09:07mais il y aura en effet, voilà, il n'avait pas pressé le discours de la Fed, on a vu
09:13quand même que ça entraînait une légère correction des marchés actions et une hausse
09:18des taux, et si en effet l'exécution n'est pas aussi business-friendly que l'anticipe
09:24le marché, on aura une correction, voilà.
09:25Mais ce n'est pas pour ça, du coup, l'Europe surperformera mais plus par défaut que via
09:33une tendance sous-jacente, pour qui il y a en effet une tendance sous-jacente aux actions
09:36européennes, moi je pense que je suis tout à fait d'accord, il y a énormément d'asymétrie
09:39sur le marché européen et il ne suffit de pas grand-chose.
09:41Mais il faut quand même un catalyseur, aujourd'hui ce n'est pas la seule valorisation qui peut
09:48ramener les investisseurs.
09:49En rentée, il n'y a pas grand-chose pour faire qu'il y a un intérêt soutenu des investisseurs,
09:56il faudra qu'il y ait une volonté de plus de diversification des investisseurs internationaux
10:01et sans doute un certain nombre de problèmes qui soient à minima adressés ou où on sente
10:08quand même une volonté d'avancer des Européens sur un certain nombre de problématiques que
10:12sont des géopolitiques économiques, de coordination des politiques, sur lesquelles là pour l'instant
10:17tout est arrêté.
10:18Est-ce que Trump d'une certaine manière peut aiguiller un peu l'Europe de ce point
10:23de vue-là ?
10:24Je pense que oui, je pense que l'Europe s'est faite dans des périodes de crise, si Trump
10:33pique, il y a deux possibilités, soit vous avez 27 numéros de téléphone et c'est la
10:38grande désunion, et ça c'est une possibilité, soit les Européens se disent bon là la situation
10:46est quand même grave, il faut quand même qu'on réagisse et donc qu'on adopte un certain
10:53nombre d'avancées sur l'union financière, on les connaît, la défense et autres, sur
11:03lesquelles là pour l'instant il faut se constater que c'est complètement bloqué.
11:06Chacun est un peu dans sa partie aujourd'hui, je rappelle que Giordano Meloni était en
11:11voyage personnel à Mar-a-Lago ce week-end, il faudrait peut-être commencer à en parler
11:18sérieusement aussi du point de vue des marchés, mais c'est sûr que le couple Trump plus
11:22Musk avec la liberté de ton qu'Elon Musk peut avoir aujourd'hui et la force de frappe
11:30qu'il peut avoir à travers ses réseaux sociaux, c'est aussi quelque chose qu'il faut peut-être
11:34commencer à prendre en compte, je veux dire je ne sais pas s'il y a quelque chose de
11:39coordonné entre Trump et Musk, mais en tout cas on voit que les attaques de Musk qui ciblent
11:43effectivement des gouvernants en Europe, on se dit que ça peut aussi être intéressant
11:48dans le cadre d'une stratégie de pression, de politique tarifaire, etc.
11:52C'est très intéressant de voir les Européens réagir.
11:55Alors Lebrouck.
11:56Non parce qu'à un moment donné, je vois bien les attentes concernant la politique de
12:01Trump, il y a un côté fantasme aussi, parce qu'on dit beaucoup de choses sur les tarifs,
12:06etc.
12:07Alors reprendre un peu les datas comme d'habitude, puisque ça parle aussi, ça nous permet d'avoir
12:12quelques éléments d'ancrage, premier épisode effectivement de guerre commerciale, le taux
12:16de tarification des exportations chinoises vers les Etats-Unis passe de 3 à 20% en l'espace
12:21de deux ans.
12:22Premièrement ça ne s'est pas fait en une nuit, ça prend du temps et même effectivement
12:25Donald Trump qui a les pleins pouvoirs entre guillemets pour l'exécution de ces tarifs
12:29ne l'a pas fait immédiatement, sachant que de toutes les manières il allait pénaliser
12:32de toute façon les entreprises de petite taille et de moyenne taille aux Etats-Unis.
12:36Donc le type n'est pas fou entre guillemets, le type est pragmatique premièrement et deuxièmement
12:40donc globalement cette note du Washington Post qui indique effectivement que la politique
12:45sera plus diluée, implémentée de manière un peu plus longue dans le temps, fait écho
12:50finalement à ce qui s'est passé.
12:51C'est assez conforme à l'histoire passée du premier mandat de Donald Trump ?
12:55Va se répéter de manière entre guillemets quasiment inéluctable, on ne va pas atteindre
12:5860%, on va faire du 20-40, d'accord, bon très bien, la Chine va trouver des moyens
13:03de rétorsion, la devise, on le voit déjà, les devises ont réagi, toutes les devises
13:07effectivement se sont dépréciées face au dollar justement pour effectivement contrer
13:10cet effet tarifaire, notamment, il n'y a pas que ça, il y a aussi la partie politique
13:13monétaire et donc in fine, et puis on a regardé un peu ce qui se passait au niveau des prix
13:18des importations aux Etats-Unis durant cette période d'élévation des tarifs, l'inflation
13:23a baissé.
13:24Donc à un moment donné, là aussi, le lien de causalité tarif-inflation statistiquement
13:30n'existe pas en fait.
13:31Donc bon, il faut aussi se montrer un peu plus prudent, le marché va un peu trop vite
13:34en besogne comme d'habitude et Trump lui aussi sait pertinemment que les choses, en
13:39fait, toute cette politique, qu'elle soit migratoire, qu'elle soit tarifaire, qu'elle
13:42soit également même fiscale au niveau de la fiscalité des entreprises, tout ceci
13:46en fait, ce sont des moyens de négociation.
13:49L'approche de Trump, elle est transactionnelle.
13:51Je vais négocier avec les pays d'Amérique du Sud pour limiter, pour encadrer l'immigration
13:57et pour stopper ce flux migratoire, flux migratoire qui a bénéficié aux Etats-Unis,
14:00rappelons-le, sous effectivement le gouvernement Biden pour pouvoir rééquilibrer en quelque
14:05sorte les déficits observés sur le marché de l'emploi, sans quoi effectivement les
14:08Etats-Unis avaient une inflation salariale qui sortait du cube et qui était totalement
14:12incontrôlable.
14:13On vient de voir les postes ouverts, Jolts, remonter d'un cran à plus de 8 millions
14:17là au mois de novembre.
14:18Exactement.
14:19Donc en fait, il n'y a pas de problème macro aux Etats-Unis, il n'y a pas de raison
14:23d'implémenter une politique budgétaire ultra-expansionniste, en plus les Américains
14:27n'ont pas les moyens en fait en réalité.
14:28Avec un déficit budgétaire de l'ordre de 6-5, globalement, ça continue effectivement
14:33de se prolonger, de se creuser de manière un peu, on va dire, régulière et tendancielle.
14:38À un moment donné, quand on voit effectivement des acheteurs structurels disparaître du
14:42marché, donc la Fed qui achète de moins en moins, le bilan de la Fed qui est en fait
14:46entre le point haut et le point où on est actuellement, on est à peu près à 6200
14:49milliards de dollars d'encours finalement du bilan de la Fed aujourd'hui, donc globalement
14:56ça fait moins de 2000 milliards et globalement la Fed va encore continuer.
14:59A réduire son bilan ? Elle a déjà réduit la réduction de son bilan par étapes, est-ce
15:05que la prochaine étape, ce n'est pas d'arrêter la réduction du bilan ?
15:08Elle va bientôt l'arrêter mais globalement, en l'état actuel des choses, on voit bien
15:10la tension qu'il y a sur les taux, elle s'explique également par la dissipation de ces acheteurs.
15:15Donc diversification des réserves de change, la Fed qui n'est plus là et qui va sans
15:18doute effectivement arrêter cette pression haussière sur les taux, donc tout ceci mis
15:22bout à bout fait que l'économie américaine se porte bien toute seule, elle n'a pas besoin
15:27finalement de Trump, Trump c'est un choc de confiance, non mais positif, en réalité
15:31c'est ça.
15:32Quand vous regardez finalement les marchés financiers, quand vous regardez notamment
15:36la trajectoire des marchés boursiers européens et américains, c'est simple, à chaque fois
15:40qu'on a une échéance politique en Europe, c'est un choc de confiance négative pour
15:43nous et un choc de confiance entre guillemets positif pour les américains puisque tout
15:46le flux finalement qui s'investit en Europe se déverse aux Etats-Unis puisqu'on en sort
15:50finalement et quand Trump a été élu, c'est un choc de confiance positif, Etats-Unis
15:54négatif pour nous.
15:55Donc en gros globalement, Donald Trump est là entre guillemets pour finalement aller
15:59négocier, c'est de la logique transactionnelle et il n'y a pas de raison fondamentalement
16:03aujourd'hui pour voir une Fed déviée de sa trajectoire aujourd'hui, donc vous en
16:07parliez effectivement en propos, c'est-à-dire que est-ce que la Fed aujourd'hui est prête
16:12pour une pause ? Je pense que oui, globalement il n'y a pas de raison, aujourd'hui les
16:15jolts, c'est effectivement le marché de l'emploi qui était dans l'œil entre guillemets.
16:19Mais ça c'était même avant Trump, ce que je veux dire c'est que...
16:21On n'était pas sûr finalement, finalement avant Trump, finalement il y avait quand même
16:25cette histoire, la Fed était dans une logique de baisse des taux, elle a baissé ses taux
16:28en décembre.
16:29Donc ces nouvelles projections de la Fed, elles intègrent quand même pour vous l'impact
16:34ou les perspectives d'impact de la politique de Trump ?
16:37Pas du tout.
16:38Ah bon d'accord.
16:39Je pense qu'aujourd'hui, les projections de la Fed intègrent tout simplement le fait
16:43que l'économie américaine est aujourd'hui capable de progresser à un rythme voisin
16:50voire même supérieur à son potentiel.
16:51Et ça encore une fois c'est très simple, on l'a répété je pense de un million de
16:56fois sur ce plateau, c'est tout simplement le fait que vous ayez une croissance économique
17:00boostée par une demande interne qui est encore une fois très solide, portée par un effet
17:04richesse extrêmement fort, portée lui-même par finalement des marchés financiers qui
17:08continuent de progresser et un investissement des entreprises.
17:11Et là je reboucle sur ma vie, une ambulance d'entreprise qui est extrêmement puissante
17:15et là en Europe on est nulle part.
17:17Cet exceptionnalisme américain qu'on observe là depuis quelques années, il ne vient pas
17:21de nulle part.
17:22C'est comme vous dites 10-15 ans d'investissement continu, régulier, massif dans les capacités
17:28de production, dans l'innovation, etc.
17:30En fait ils voulaient à chaque fois que l'Europe, on a connu une crise, par exemple je prends
17:35la crise de 2011, des crises d'aide souveraine, quand on est sorti de cette crise il a fallu
17:38attendre à peu près 3 à 4 ans avant de voir l'investissement des entreprises repartir.
17:44Et ça on le doit évidemment à l'implémentation du plan d'assouplissement quantitatif annoncé
17:49par Mario Draghi, 2014, whatever it takes, et là 2015 on voit de nouveau l'investissement
17:53repartir.
17:54Entre temps qu'est-ce qui s'est passé ? Les américains nous ont encore mis 4 ans dans
17:57la vue.
17:58Ça s'est répliqué après le Covid, effectivement on avait l'investissement en Europe qui était
18:01complètement plat.
18:02Les américains, eux, avaient Biden pour pouvoir remettre effectivement dans l'économie américaine
18:09des plans d'investissement massifs.
18:11Tout ceci on le paye.
18:13Laurent, bien sûr.
18:14Je voudrais juste rebondir un tout petit peu sur ce qu'a dit Mabouk, c'est tout à fait
18:17vrai, mais on est peut-être à la fin d'un cycle, c'est-à-dire qu'un cycle qui a été
18:22porté par, si on regarde la performance de manière factorielle, par le facteur marge.
18:28C'est-à-dire les capacités des sociétés à accroître leur marge mais de manière exponentielle
18:33par rapport aux anticipations.
18:34Et aujourd'hui on se rend compte de quoi ? On se rend compte qu'on a atteint le pic de marge
18:39en enlevant les Batman, les Magnum, je ne sais pas comment on les appelle maintenant,
18:44on va les dire les plus grosses sociétés.
18:45Les grosses.
18:46En fait ça fait 3 mois et on est sur une tendance de normalisation sur ces marges qui
18:50font qu'aujourd'hui l'exceptionnalisme américain est peut-être en train de s'effriter légèrement.
18:57Pression sur les salaires, effectivement ce positivisme Trump, c'est tout à fait vrai
19:03ce que vous aviez dit, mais je suis complètement d'accord avec vous, rappelons-nous, les marchés
19:08sont portés par une création de valeur et par la création de bénéfices par exemple.
19:12Et là on voit quand même qu'il y a une pression sur les marges qui se met en place, l'incapacité
19:16des sociétés, même avec l'effet richesse, à pouvoir repasser des hausses de taux.
19:20Donc si jamais il y avait un petit phénomène d'inflation aux Etats-Unis, je pense que là
19:24les sociétés auraient du mal à absorber cette inflation, importée ou domestique.
19:29On ne peut pas reproduire ce qu'on a vécu sur la première vague d'inflation, on ne
19:32repasse pas les hausses de prix.
19:33Cette croyance à mon avis elle est complètement fausse et c'est ce qui pourrait heurter peut-être
19:38justement dans moins de surprises aux Etats-Unis et peut-être un rattrapage des autres régions.
19:45Avec un dernier point, ça c'est vrai, tant qu'on n'a pas des flux qui abreuvent
19:54le marché américain, tant qu'on n'a pas un dollar aussi fort, la problématique
20:00aussi de l'exceptionalisme américain passe par la force de cette devise qu'on a du mal
20:04à expliquer, qui a été expliquée par cette capacité à créer de la valeur hors normes.
20:10Mais si on a moins cette création de valeur, on va peut-être avoir un redispatch des capitaux
20:16vers...
20:17Rappelons-nous quand même que la politique de Trump est isolationniste, il faut se remémorer
20:22quand même des choses vraiment essentielles dans cette politique et ça ce n'est pas une
20:26bonne nouvelle pour les Etats-Unis dans la situation dans laquelle ils sont.
20:30Donc attention quand même à un redispatch des capitaux, peut-être vers le Japon ou
20:34vers l'Asie justement, s'il y a un stimulus chinois en plus, ça pourrait aider et les
20:38Chinois n'ont pas d'autre solution que de mettre en place un stimulus beaucoup plus
20:42fort que ce qu'il n'est.
20:43On sent qu'ils sont un peu pieds et poings liés par leur promesse.
20:48Je suis d'accord avec la partie, on ne pourra plus voir cette expansion par les marges parce
20:56qu'il y a un point qui a été absolument génial, c'est l'inflation.
20:58L'inflation c'est le meilleur allié des marchés actions, le pire ennemi des marchés
21:01obligataires.
21:02Donc on le rappelle, il y en a encore de l'inflation dans le tuyau si je puis dire, c'est pourquoi
21:07les marchés obligataires affichent encore une performance assez morose.
21:11Et donc aujourd'hui, la capacité des entreprises à passer ces augmentations de marge, ces
21:16augmentations de prix, va être un peu plus restreinte à condition, enfin il y a un paramètre
21:22qui leur permettrait d'avoir de l'inflation, de la croissance sans pour autant toucher
21:26aux marges, c'est la productivité.
21:28Et donc finalement, on voit qu'aux Etats-Unis, ces gains de productivité continuent et peut-être
21:33que ça fera le parallèle avec notamment l'IA et les premières petites conséquences
21:39positives de l'IA sur le cycle de productivité aux Etats-Unis et donc on voit bien là encore
21:44la difficulté qu'on a en Europe puisqu'on commence tout juste à voir des gains de productivité
21:49positifs en Europe.
21:50C'est tout récent, c'est-à-dire qu'en gros les premières données...
21:52Alors qu'il y a un rattrapage pendant qu'il y a l'excercice.
21:54Alors on est en train d'arriver sur cette zone effectivement où les gains de productivité
21:58commencent.
21:59Et donc c'est là où il y a peut-être encore une lueur d'espoir en Europe, effectivement.
22:02Il y a toujours une lueur d'espoir.
22:03Non mais le problème c'est qu'à chaque fois on se fait un peu berner et donc du coup si
22:08on fait abstraction de la dimension politique qui est absolument chaotique et catastrophique
22:12en Europe.
22:13La France, l'Allemagne, etc. on connaît les dossiers.
22:15S'il y a bien une chose qui peut nous aider c'est premièrement cette dynamique de productivité
22:19qui commencerait finalement à pointer le bout de son nez en Europe et surtout la politique
22:23monétaire effectivement dont on a parlé il y a quelques instants.
22:25Mais effectivement si on fait, si on prend en compte cette productivité, ces gains de
22:30productivité aux Etats-Unis, ça explique effectivement une partie justement de l'exceptionnalité
22:33américaine.
22:34Ça a expliqué et alors complètement d'accord.
22:36Sauf que regardez un peu les ratios, Capex, notamment des hyperscalers rapportés au cashflow,
22:42ils sont en forte baisse même pour ces acteurs qui produisent des marges colossales.
22:47Et donc ça, c'est vraiment le premier signe que les anticipations de productivité sont
22:52un petit peu exagérées.
22:53Et puis on va passer la parole à Pierre-Alexis.
22:56Effectivement les plus gros, ça je suis d'accord, c'est des gros contributeurs.
22:59Mais c'est eux qui contribuent à 80% de la création de valeur.
23:04Non, non, je suis mal à l'aise.
23:05Des indices.
23:06Des indices.
23:07Mais pas des indices.
23:08Sur les indices.
23:09Mais oui.
23:10Mais on parle de création de valeur.
23:11C'est l'univers qui nous intéresse.
23:12Je rejoins Laurent là.
23:13Je vais revenir sur un point essentiel qui a été dit.
23:15La croissance effectivement des bénéfices est reliée à un autre point fondamental,
23:19c'est la croissance macro.
23:20Il n'existe pas de croissance micro sans croissance macro.
23:23Donc à un moment donné, si vous avez effectivement tout le tissu économique qui n'investit pas,
23:27et donc par exemple quand vous regardez les enquêtes du NFIB aux Etats-Unis, donc pour
23:30les petites et les moyennes entreprises, leurs perspectives à fond d'investissement,
23:34elles sont de nouveau orientées à la croissance.
23:36Et c'est ça en fait.
23:37Moi je trouve que l'exceptionalisme américain ne se caractérise pas par l'effet de concentration
23:41sur les 7 batman comme on les appelait, mais c'est surtout sur cette capacité de voir
23:47tout le tissu économique, de la petite jusqu'à la très grande entreprise, investir, continuer
23:51à maintenir son effort d'investissement.
23:52Et c'est là, nous en Europe, quand vous regardez les dernières enquêtes de la BPI, notamment
23:56sur les perspectives d'investissement en France, elles sont catastrophiques.
23:59C'est pour ça qu'il faut faire des small caps américaines.
24:02C'était ma question pour Pierre-Alexis, parce qu'évidemment le marché US restera
24:06toujours incontournable.
24:07Comment on a envie d'investir dans ce marché américain avec la connaissance du passé
24:12de l'année 2024, notamment ? Est-ce qu'il y a des tendances qui sont amenées à se
24:17prolonger ? Ou est-ce qu'il faut changer un peu son fusil d'épaule ou son réglage
24:21dans l'investissement en actions américaines pour 2025, Pierre-Alexis ?
24:24Le marché européen et plus largement, de toute façon tout ce qui est marché hors
24:28moyen, c'est intéressant parce qu'il est relativement asymétrique.
24:31Donc il y a peu d'attentes.
24:34Par rapport à des marchés où il y a peu d'attentes, il y a plus de possibilités
24:40d'être surpris.
24:41Mais ce n'est pas pour ça qu'on est surpris, attention.
24:44Et donc l'idée, ce n'est pas forcément d'aller chercher de la valorisation, parce
24:49qu'en fait la valorisation, elle est à peu près partout en Europe, si on est assez factuel.
24:56Il y a vraiment des opportunités importantes.
25:00Il faut se crever la tête pour essayer de ne pas trouver de potentiel sur des valorisations
25:08un peu fondamentales.
25:09Donc il n'y a pas de sujet.
25:10C'est d'identifier les catalyseurs qui vont permettre à cette asymétrie de s'acter
25:17dans les marchés.
25:18Mais ça veut dire qu'il faut prendre des paris ? Il faut à un moment se dire, et si
25:22Trump parvient à obtenir un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, il faut que
25:27j'ai dans mon portefeuille des actions qui réagissent à ça ? C'est comme ça qu'il
25:32faut réfléchir ?
25:33Oui, il y a plusieurs possibilités.
25:36Ou est-ce qu'on essaie de se désensibiliser au contraire de ces sujets en trouvant des
25:39entreprises qui soient capables de croître et de naviguer quel que soit l'environnement
25:43d'une certaine manière ?
25:44En effet, vous êtes obligé de faire un certain nombre d'hypothèses par rapport à ça.
25:47L'hypothèse, c'est qu'il y a un constat qui est que la surprise politique court terme
25:53en Allemagne et en Europe, elle est dure à voir.
25:56On peut un peu, mais quand on regarde les sondages en Allemagne, on ne voit pas trop
26:10comment on pourrait avoir une majorité claire à la sortie des urnes fin février.
26:15On se retrouve un peu dans les mêmes situations qu'en Europe, sauf que les Allemands sont
26:19quand même un peu plus habitués au consensus.
26:22On va retomber sur une grande coalition qui va retomber sur les travers qu'on a connus.
26:28Il y a peu de choses qui vont bouger.
26:31Ce qui sera évidemment une très forte différence par rapport à ce qu'on constate aux Etats-Unis
26:38où on a quand même des politiques beaucoup plus disruptives dans leur façon d'agir.
26:45Je ne pense pas que c'est là-dessus.
26:46Là, par exemple, les secteurs avec des gros biais de réglementation européenne très
26:51liés à ça, essayons d'éviter des risques inutiles sur lesquels il y a assez peu de
27:00potentiel.
27:01Par contre, il y a des super boîtes européennes qui ont 50-60% de leur business aux Etats-Unis,
27:10localisés aux Etats-Unis.
27:12On va chercher les boîtes européennes qui sont plus américaines qu'européennes.
27:15Ça, c'est une thématique.
27:17Et quand vous regardez assez facialement, ces sociétés-là sont à décote par rapport
27:24à leur équivalent américain.
27:26Qui sont les décotes injustifiées ? Safran versus General Electric, Novo versus Lili,
27:34toutes les paires européennes de grandes capitalisations qui soient dans un même secteur.
27:39Les décotes ne paraissent pas totalement injustifiées ?
27:42Elles ne sont pas toujours injustifiées.
27:44Mais vous allez investir dans, on le disait, un pays avec une forte dynamique, sur lequel
27:50le business américain va avoir une forte dynamique, donc ça va vous extraire de votre
27:56gisement européen qui va être sur des faibles dynamiques.
27:59Pour qu'il y ait rewriting, il faut qu'il y ait un espoir dans l'avenir.
28:07Aux Etats-Unis, vous avez eu un espoir dans l'avenir.
28:10Donc 50% de la croissance des marchés américains en 2024, il est lié au rewriting des marchés
28:15actions, c'est-à-dire à l'expansion de multiples.
28:19En Europe, il ne faut pas s'attendre forcément à ça, mais il faut s'attendre plutôt à
28:25se focaliser sur des sociétés sur lesquelles on peut avoir des surprises positives par
28:29rapport à leur business.
28:31On peut avoir ça comme idée, on peut avoir en effet potentiellement agir sur Catalyse
28:38sur un certain nombre de nouvelles qui peuvent arriver notamment avec l'Ukraine et des choses
28:42de ce type sur lesquelles on aura des sociétés qui vont pouvoir bénéficier du cessez-le-feu.
28:52Et de l'étape d'après qui sera la reconstruction de l'Ukraine.
28:58Il va falloir trouver des catalystes et en toute honnêteté, comme il y a une faible
29:05visibilité en Europe, c'est une équipe d'essayer de se projeter à 5 ans.
29:09Il faut être prudent.
29:12Déjà 5 mois, ça parait loin.
29:15Small Cap US, vous disiez, c'est le cas pour 2025 qui vous intéresse ?
29:19Sur les Etats-Unis, effectivement, on commence à faire une rotation, on prend un peu de
29:23profit sur ces sociétés qui vont avoir du mal à générer autant de marge, surtout
29:31sur la surprise, la dérivée seconde par rapport aux marges attendues et celles qui
29:35vont être générées.
29:36Donc ça inclut notamment ces hyperscalers, comme vous disiez ?
29:38Ça inclut les hyperscalers.
29:39On bouge sur les small cap qui vont bénéficier de la dérégulation et de cet effet baisse
29:45des taux d'imposition.
29:46Donc vraiment, là, il y a un effet positif.
29:49Effectivement, cette dispersion de valeur que vous avez très bien évoquée qui va se
29:52mettre en place, c'est vraiment important aussi d'avoir cette notion de création de
29:58valeur dans le temps qui se disperse vers les small et les mid, avec un effet fusion-acquisition
30:04puisque décroissance macroéconomique signifie aussi une nécessité d'aller chercher de
30:09la croissance externe pour faire de la révolution pour ces sociétés, réemployer leur cash.
30:13On a parlé de Microsoft qui investissait 80 milliards, mais ce n'est pas les seuls.
30:17Apple a 100 milliards de trésorerie qu'il va devoir réinvestir.
30:20On voit bien qu'il va y avoir un déploiement de cash absolument massif qui peut s'orienter
30:26vers ces small cap qui sont à côté.
30:28Et puis, je suis désolé, je m'inscris en faux sur le fait d'aller chercher un petit
30:33peu en amont en Europe, ce qui pourrait être une bonne surprise.
30:37Non, on n'attend pas.
30:38Malheureusement, on préfère ne pas être investi et plutôt investir s'il y a un catalyseur
30:45qui se met en place.
30:46Et pour l'instant, on ne le voit pas.
30:49On parle de l'Allemagne, je suis bien placé pour en parler.
30:51Oui, j'allais un pied de l'autre côté du Rhin, oui, je suis au dos, bien sûr.
30:55Oui, je précise, il n'y en a pas.
30:58Et donc, complètement d'accord avec votre analyse, il ne faut pas s'attendre à des
31:02résultats, sauf sur deux axes.
31:04Le premier, c'est une baisse des taux d'imposition des sociétés qui est à 30% et largement
31:08au-dessus de ce qui est fait en Europe et aussi à peu près partout dans le monde.
31:13Et le deuxième, c'est la capacité à faire des dépenses d'infrastructures et un peu
31:17comme les dépenses d'armement au travers d'une entité supranationale qui pourrait
31:23ne pas mettre en cause la règle constitutionnelle.
31:26Du hors-bilan, quoi.
31:27C'est du hors-bilan.
31:28Du hors-bilan, mais avec des montants qui peuvent être colossaux.
31:30Et c'est comme ça, vraisemblablement, que l'Allemagne va peut-être relancer un peu
31:36son économie parce que là aussi, ça chauffe quand même.
31:39Je reviens juste sur le cas des small caps américaines.
31:42Ça fonctionne si le 10 ans américain, qui est à 4,70% aujourd'hui, repasse à 5% comme
31:49on l'a vu en octobre 2022 ?
31:51Très bonne question.
31:52On a regardé ça.
31:53On a regardé en fait une sorte de décorrelation qui se met en place aujourd'hui entre le
31:57mouvement de taux, donc effectivement une problématique d'endettement.
32:00On a pris ça en point de base depuis septembre et la première baisse de taux de la Fed.
32:04Et qu'est-ce qui s'est passé en fait sur les smalls finalement ?
32:06Pas une appréciation majeure mais pas de dépréciation, ce qui aurait dû être le
32:10cas.
32:11Pourquoi ? Parce que justement, il y a un effet valorisation qui limite une sorte de
32:16buffer, de coussin qui se met en place.
32:18Aujourd'hui, on a atteint des valorisations contre des anticipations qui peuvent encaisser
32:23ce niveau de taux.
32:24Et vous l'avez dit au départ, la croissance des BPA qui en fait là repart de manière
32:29… Pourquoi ? Parce qu'il y a de la croissance économique effectivement et de la création
32:32de valeur qui se disperse.
32:33Voilà, on a fait le tour.
32:35Les exprès animaux sont sortis.
32:38Sur le factor size, il y a quand même une fatigue sur le facteur large, donc prise
32:43de bénéfices.
32:44Je ne sais pas, NVIDIA prend encore 2,5%, on est quasiment à 4000 milliards de dollars
32:48de capi.
32:49Oui, mais bon, ça ne fait pas une tendance, c'est pas parce qu'NVIDIA prend 2% aujourd'hui
32:53qu'on va terminer à 1,4%, je ne sais rien.
32:56Ce que je veux dire, c'est que dans une logique un peu de s'en sortir du marché
33:01actions US, je dis juste pour aller chercher un peu de diversification au sein de ce marché,
33:05aller jouer sur ce factor size commence à présenter de l'intérêt.
33:09A ceci près qu'effectivement, au-delà de la small, nous c'est plutôt les mid-cap
33:14qu'on regarde.
33:15Pour une autre raison, c'est que quand on regarde juste le ratio valorisation-croissance
33:19des bénéfices attendus pour cette année, il est plus à la faveur des moyennes capitalisations.
33:25Donc mid-cap, ça peut être 50 milliards de capi aux Etats-Unis.
33:28Oui, mais on n'a pas la même définition.
33:31En fait, les mid-cap, c'est nos large-cap européennes.
33:35C'est comme les autoroutes, alors qu'en gros, c'est un peu multiplié par deux.
33:39Donc en gros, les mid-cap américaines, quand vous regardez juste les premiers ratios finalement
33:44croissance des bénéfices, valorisation, a priori, le ratio est plus à leur faveur
33:49que ceux des small-cap.
33:50Quitte à choisir, effectivement, il vaut mieux aller panacher finalement dans ce segment-là.
33:55Et puis l'autre point, c'est par contre sur les taux, alors là, je ne suis pas tout à
33:59fait d'accord avec vous.
34:00La corrélation...
34:01Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas d'accord, généralement, dans le marché.
34:05Ça arrive.
34:06Non, mais la corrélation, je l'ai aussi regardée, parce que je me suis dit, à 4, 5, 4, 6, etc.
34:10C'est la zone de douleur.
34:12Moi, j'appelle ça la zone de douleur.
34:13Oui, c'est ce que j'appelle le seuil de douleur.
34:14Oui, voilà.
34:15Et donc du coup, le problème qu'on a, c'est que ça a parfaitement tenu sur la période
34:18parce qu'effectivement, on a eu cette boost sur les small-cap et les mid-cap liées à
34:22l'élection américaine, ce qui fait que all in all, finalement, ça tient à peu près.
34:26Mais en réalité, finalement, la corrélation reste négative.
34:28Et le problème qu'on a, c'est que même si on a de la croissance, si les conditions financières
34:32et monétaires sont restrictives comme elles le sont aujourd'hui, puisque quand on commence
34:36à targonter les 5% de taux, là, franchement, je ne suis pas sûr, finalement, que ça résiste.
34:40Et donc, il faut faire attention au point d'entrée.
34:42Là, je me dis, sur les moyennes capitalisations, il y en avait un.
34:45Là, on est peut-être en train, finalement, de passer derrière.
34:50Et donc, résultat des courses, peut-être prudence là-dessus.
34:53De nouveau, attendre de voir, finalement, ce que la Fed va nous réserver.
34:56Donc, globalement, il n'y a pas grand-chose à attendre pour la deuxième partie de l'année,
35:01effectivement, avant, effectivement, de pouvoir se réexposer de manière significative.
35:05On a déjà pris des pauses là-dessus.
35:06On va les garder parce que, de toute façon, on n'a pas raison pour le moment de les sortir.
35:10La croissance est là.
35:11Mais il ne faut pas que les taux dérapent d'avant.
35:13À démontrer, quoi, l'intérêt du...
35:14Oui, oui.
35:15Le facteur croissance joue, ça, c'est sûr.
35:17Mais le facteur taux, ça peut être pénalisant.
35:19Sur le marché américain, Pierre-Alexis, je reviens avec vous.
35:22Évidemment, une réaction, là.
35:24Alors, c'est les propos de Jensen Huang hier au CES de Las Vegas.
35:27Évidemment, il ne va pas dire autre chose que le thème IA est encore un thème plus que valable.
35:33Il parle de multi-trillions de dollars opportunity en évoquant les perspectives de l'IA physique.
35:40Nvidia, très intéressant, au-delà des puces, est en train de développer des plateformes
35:44auxquelles les développeurs vont avoir accès pour développer des modèles d'IA,
35:48pour des robots humanoïdes ou encore des véhicules autonomes.
35:52C'est les exemples qui sont cités par Jensen.
35:54Donc, plusieurs milliers de milliards de dollars d'opportunités, là, pour les investisseurs.
36:00Qu'est-ce que ça vous inspire et comment se prolonge pour vous le thème IA
36:05après les, je ne sais plus, 2000% de performances de Nvidia en 2 ou 3 ans, quoi ?
36:10Ce qui est beau de l'IA, c'est qu'on est au début de l'histoire.
36:13Là, vous avez...
36:14Comme Jensen Huang, vous achetez l'histoire.
36:16Donc, là, les fabricants de pelle ont gagné.
36:18On est grand client.
36:20Donc, Nvidia, voilà.
36:21Et donc, 2025, vous pouvez avoir plusieurs choses.
36:26Un, il faut quand même le dire.
36:28On en discutait un peu.
36:30Alors, on le discutait sur les hyperscalers.
36:32Mais il va falloir quand même qu'il y ait des use case à l'IA
36:35avec des vrais effets de productivité sur les entreprises et autres.
36:40Pour l'instant, on est plutôt dans une phase d'investissement.
36:43On va de plus en plus, en 2025, regarder les retours sur investissement
36:47vis-à-vis de ces UAS.
36:49Donc, ça, ça veut dire un peu un broadening de l'IA.
36:52C'est-à-dire qu'on va passer de ceux qui font à ceux qui utilisent.
36:56Et en quoi le fait d'utiliser vous fait gagner les parts de marché,
37:00vous fait gagner l'efficacité, vous fait gagner la productivité.
37:03Donc, ça, je pense que c'est un des points qui va être lé.
37:06Le deuxième point, c'est la fameuse déclaration
37:10qu'on a atteint l'interévience artificielle générale
37:15qu'on devrait avoir en 2025.
37:17Puisqu'au 3, vous avez un QI de 157.
37:20Je pense qu'aucun de nous a un 157 de QI.
37:23Si on se met tous ensemble, peut-être qu'on y arrive quand même.
37:261 sur 13 000.
37:271 sur 13 000.
37:281 sur 13 000.
37:29D'accord.
37:301 sur 13 000, ce n'est pas une personne quand même.
37:32Et meilleur que deux tiers des PhD aux réponses aux questions
37:36dans leur spécialité.
37:38Donc, voilà.
37:39Donc, ça, c'est aussi quelque chose qui va soutenir cette thématique.
37:46Puisque là, on passe sur autre chose.
37:49Ça, c'est évident.
37:51Et le troisième point qui va être là-dessus, en effet,
37:57l'IA et la mobilité, l'IA et la robotique.
38:02Voilà.
38:03Donc, l'IA dans le monde physique.
38:05Et là...
38:06Ça, c'est la nouvelle frontière, là, que nous décrit John Senior.
38:09Et ça, c'est la nouvelle frontière.
38:10Ce sera sans doute peut-être un peu plus long.
38:12Voilà.
38:13Parce que vous n'avez pas uniquement des problèmes de puissance de calcul.
38:17Il faut que vos robots, ils restent connectés.
38:23Comment vous assurez qu'ils restent en permanence connectés ?
38:25Ce qu'on connaît aussi avec l'autonomie surviving.
38:27Donc, ça pose quand même pas mal de...
38:30C'est intéressant.
38:31GM a fermé en fin d'année dernière son unité dédiée aux véhicules autonomes.
38:35Il ne reste plus tellement de gros acteurs.
38:37Tesla, bien sûr.
38:38Les Chinois.
38:39John Senior, il annonce un partenariat avec Toyota, je crois,
38:42qui veut accélérer peut-être dans le véhicule autonome.
38:44Mais c'est vrai que beaucoup ont capitulé un peu sur cette idée-là.
38:47Et donc là, en effet, ça pose des questions d'adaptation
38:52de tout votre système assurantiel, de tout votre système sociétal autour de ça.
38:57Bon, ça, ça prendra sans doute plus de temps.
39:00Mais ça, ça nous permet de savoir si, un jour ou l'autre,
39:04les films de science-fiction qu'on a connus...
39:09On est peut-être déjà au-delà.
39:11On va les voir en réalité.
39:14Mais il faut se préparer à une phase de doute du marché des investisseurs sur le thème de l'IA.
39:19Cette phase de doute, elle pourrait paraître légitime.
39:22Souvenons-nous Netscape qui a créé l'aviateur.
39:26Il y aura une phase de digestion.
39:28Les gagnants qu'on pense aujourd'hui ne seront sûrement pas tous les gagnants de demain.
39:33Mais c'est évident.
39:34Mais ça, ce n'est pas un problème.
39:35C'est juste une innovation qui se propage.
39:37Oui, c'est le cycle de vie d'une innovation.
39:40Ça va créer de la volatilité.
39:44Ça va créer du risque spécifique.
39:47C'est bien évident.
39:49Mais ce n'est pas pour ça qu'au final,
39:51on n'a pas une innovation qui a des grosses influences macro
39:55et des grosses influences sur la productivité à moyen terme.
39:58Laurent, je reprends.
40:00Dessensibiliser un peu des hyperscalers.
40:03Comment est-ce qu'on traite le thème de l'IA partant de cette idée-là ?
40:07Je suis très, très boulie sur l'IA.
40:10Je pense qu'on est effectivement au tout début.
40:12Ces interrogations vont avoir lieu.
40:14Mais ce n'est pas maintenant.
40:16On est dans une phase où on est en train de passer de l'IA digitale à l'IA physique.
40:21C'est ce qu'a dit Yann.
40:22Très bien.
40:23Mais dans l'IA digitale, on était sur du chat GPT, un site web.
40:28Et puis, on est passé à l'application sur des logiciels type Excel, etc.
40:33avec Microsoft Copilot.
40:35Maintenant, on est dans une autre phase qui est créatrice de productivité
40:38qui s'appelle les Agents IA.
40:41C'est quoi ?
40:42C'est la capacité de logiciels à faire des tâches autodéterminées
40:47sur des objectifs prédéterminés par les humains.
40:50Mais ça se passe comment ?
40:51Un exemple, vous avez des questions de clients sur des CRM.
40:55L'Agent IA, ça va être un logiciel qui va proposer des solutions.
40:59Pourquoi ?
41:00Parce qu'en fait, il va, au travers d'algorithmes de machine learning,
41:03utiliser différentes bases de données internes et externes
41:06pour proposer des solutions.
41:07Et ça, c'est ce qu'a dit Yann San hier.
41:11C'est qu'en fait, ces Agents IA vont quelque part devenir,
41:16faire partie de la force de travail d'une société.
41:22Et ça, honnêtement, c'est une vraie révolution.
41:27Et derrière, on passe à l'IA digitale.
41:29C'était Klarna, je crois.
41:31C'était Kintec Klarna qui avait montré cette expérience
41:34avec des Agents IA, des robots IA.
41:37Ça faisait à peu près le boulot d'un bon millier de conseillers,
41:40de conseillers téléphoniques.
41:42C'est vraiment ça.
41:43Ça ne s'arrête pas aux conseillers.
41:45Quand on utilise du machine learning
41:47et qu'on arrive à des tâches autodéterminées
41:50avec une capacité d'apprentissage,
41:52là, c'est infini.
41:53Et on parlait d'intelligence artificielle générale,
41:55mais on est plutôt dans la super intelligence.
41:57C'est-à-dire que là, on passe au-delà.
41:59Il faut voir la révolution qui se met en place.
42:02L'IA, oui, il faut s'y intéresser.
42:04Mais oui, c'est créateur de valeurs.
42:06Non, on ne peut pas.
42:07La Tech, je suis très, très dubitatif
42:09par rapport à certaines valorisations.
42:11Mais sur l'IA, on est juste au démarrage.
42:14C'est fou.
42:15Et derrière, électrification.
42:17Pourquoi ? Parce qu'on a besoin d'énergie.
42:19Tout se déroule derrière.
42:21Le microcosme derrière.
42:22Et effectivement, on s'intéressait.
42:24Et donc, tout ce qui est...
42:26Je me rappelle, une boîte comme Vistra
42:27qui fait de l'énergie propre au Texas, je crois,
42:29a signé une meilleure performance en 2024
42:31sur le S&P.
42:33Ou First Solar.
42:35Tout à fait d'accord avec ça.
42:37Et ça ressemble juste en résonance
42:39avec ce qu'on a dit.
42:40C'est-à-dire que ce n'est pas dans ces moments-là
42:42où les boîtes qui sont en retard,
42:43ils rattrapent leur retard.
42:45Ça va être un facteur de dispersion de performance
42:47à l'intérieur d'un secteur.
42:49Ça va être incroyable.
42:50Entre les gens qui savent bien se servir de l'IA,
42:52qui ont la capacité de le faire,
42:54qui ont la capacité de faire évoluer
42:56leur...
42:58Même chez les fabricants de pelle,
42:59on a vu la différence.
43:00AMD, même si AMD met, j'imagine,
43:02beaucoup de moyens sur la table
43:03pour essayer de rattraper NVIA,
43:04sur le plan boursier, il y a toujours un doute.
43:06Attention, d'un point de vue boursier,
43:08en effet, dire je vais faire de l'Europe
43:10parce que l'Europe est très en retard par rapport aux États-Unis,
43:12ce n'est pas dans ces moments-là
43:14où c'est des choses qui se passent.
43:16Ça, c'est clair.
43:17On s'arrête ?
43:18Merci.
43:19Oui, non ?
43:2010 secondes, alors.
43:21Il y a déjà eu des épisodes de doute,
43:23déjà, l'an dernier, sur l'IA.
43:25On s'en souvient.
43:26En fait, un questionnement.
43:27On en est où, finalement, de cette capacité,
43:29de cette nouvelle approche
43:31à délivrer quelque chose de concret
43:33au niveau des entreprises ?
43:34Un peu le même questionnement qu'on a eu.
43:36C'était au niveau de l'été.
43:37Ça a engendré une petite volatilité,
43:39une petite baisse,
43:40preuve que la question existe déjà.
43:41Mais en fait, au-delà de ça,
43:42je pense qu'il y a quand même une question fondamentale
43:44qui a été un peu occultée.
43:45C'est la dimension un peu humaine, là-dedans.
43:47On voit bien que l'IA est une capacité
43:49à générer énormément,
43:50à traiter beaucoup d'informations
43:52en très peu de temps,
43:53améliorant l'efficacité productive
43:54de beaucoup d'entreprises.
43:55Mais comment on fait pour résoudre
43:56la question de l'emploi
43:57dans ces conditions ?
43:58C'est une vraie question.
43:59Eh bien, c'est une question
44:00qui restera ouverte ce soir.
44:01Merci beaucoup, messieurs.
44:02Mabrouk Chetouan, Mathix.
44:03Revenu universel.
44:04Voilà, c'est ça.
44:05Revenu universel.
44:06Non, mais c'est ça.
44:07C'est ça.
44:08On va tous devenir philosophes
44:09avec un revenu universel.
44:10Pierre-Alexis Dumont,
44:11Cicomore Asset Management
44:12et Laurent Denys,
44:13Odo BHF.

Recommandations