Face à l'Info (Émission du 17/01/2024)

  • il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 - 19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:00:04 Les mousquetaires sont en pleine forme. Ils ont beaucoup de choses à dire, mais j'ai aussi beaucoup de questions.
00:00:10 - Oula ! - Avant tout, Simon Guilain pour l'info. Bonsoir, Simon.
00:00:14 - Bonsoir, Christine. Et bonsoir à tous.
00:00:16 La France refuse de soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien à Gaza,
00:00:21 des accusations portées par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice.
00:00:26 Selon Paris, accuser l'état juif de génocide, c'est franchir un seuil moral.
00:00:30 La neige fait déjà son retour sur une bonne partie du territoire.
00:00:34 Des chutes de neige abondantes accompagnées depuis Vierglasande qui rendent déjà la circulation compliquée.
00:00:38 28 départements ont été placés en vigilance orange par Météo France.
00:00:42 Et en Ile-de-France, la préfecture conseille de rentrer chez soi avant 19h. Donc il est l'heure de rentrer chez vous.
00:00:48 Et puis, tout juste nommé ministre de la Culture Rachida Dati a confirmé qu'elle sera bien candidate
00:00:55 à la mairie de Paris en 2026.
00:00:57 "Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent que Paris, ça change", a-t-elle donc affirmé aujourd'hui, Christine.
00:01:03 Merci Simon Guilin. Et au sommaire ce soir, alors que les Français ont boudé la conférence de presse du chef de l'état
00:01:13 avec moins d'audience que lors de ses voeux de la nouvelle année, nous décortiquerons plusieurs points ce soir.
00:01:19 D'abord, la vision du président sur le rassemblement national qu'il veut encore appeler Front National.
00:01:27 Ce parti de la colère facile. "Ne nous habituons pas, agissons". Comment comprendre son positionnement
00:01:33 tout en reprenant les idées de la droite nationale ? L'édito de Mathieu Bobcotti.
00:01:38 Gabriel Attal, politique. Emmanuel Macron, techno.
00:01:44 Certains observateurs arrivent à cette conclusion après la conférence de presse du président.
00:01:49 Le chef de l'état a-t-il parlé à la place de son premier ministre ?
00:01:52 Le chef de l'état a-t-il parlé pour faire oublier qu'il a été réélu en 2022 sur un programme de gauche ?
00:01:58 Le chef de l'état a-t-il réussi à persuader que le cap allait changer ?
00:02:03 En clair, Emmanuel Macron a-t-il parlé pour ne rien dire et pour ne rien faire ?
00:02:08 On se posera la question avec le décryptage de Guillaume Bigot.
00:02:13 La Marseillaise, le théâtre, l'histoire de l'art, l'uniforme à l'école, les annonces du président reflètent,
00:02:21 a priori, ce que veulent les Français selon les différents sondages en termes de culture.
00:02:27 Peut-être la vieille France, peut-être l'affluence vieux jeu,
00:02:30 mais les Français veulent en effet le retour aux valeurs qui font la France.
00:02:34 Seulement voilà, au-delà d'une belle intention,
00:02:37 quel résultat possible avec une France qui n'est plus la France, le regard de Marc Menendez.
00:02:44 Les émeutes ne sont pas liées à l'immigration mais à la fin précoce des cours,
00:02:49 notamment selon Emmanuel Macron, à cause de la réforme du bac, à cause de l'oisiveté des jeunes.
00:02:54 Ces jeunes qui n'avaient pas accès à la culture et au sport, ces jeunes qui ne partent pas en vacances non plus.
00:02:59 Ils se lançaient des défis par écran interposé.
00:03:02 Quelle analyse du président de la République sur les émeutes est-elle perspicace
00:03:07 ou au contraire est-il tombé dans une certaine culture de l'excuse,
00:03:11 comme dénonce l'opposition l'analyse de Charlotte Dornelas ?
00:03:16 « Pour que la France reste la France ».
00:03:19 Tout le monde a noté cette phrase d'Emmanuel Macron empruntée à la fois à LR, à Éric Zemmour,
00:03:24 « le chef de l'État sera-t-il qualifié d'extrême droite ? »
00:03:28 Ou bien les mêmes mots n'entraîneraient pas les mêmes commentaires selon qui les prononce ?
00:03:33 Est-ce une stratégie politique ?
00:03:34 Est-ce une façon habile de prendre à la droite nationale le bon sens pour mieux l'assommer ensuite politiquement ?
00:03:41 L'édito de Mathieu Beaucout.
00:03:43 Une heure pour prendre un peu de hauteur.
00:03:46 Beaucoup de choses à dire ce soir. C'est parti !
00:03:51 (Générique)
00:04:18 Mesdames, Messieurs, ce soir, à partir de ce soir, apprenez à vos enfants la marseillaise pour ceux qui ne la connaissent pas.
00:04:28 Est-ce que tous vos enfants, Lafey, connaissent bien la marseillaise ?
00:04:32 - Oui, bien sûr. - La vraie question c'est connaître la marseillaise dans son entier.
00:04:38 Et là, il n'y a pas grand monde.
00:04:40 Déjà si on connaît le refrain, c'est déjà pas mal.
00:04:44 Nous avons beaucoup de points à aborder ce soir. Nous allons faire un tour de table aussi à propos de la fille de Raquel Daridou et d'Alexis Corbière.
00:04:51 Parce que ça fait beaucoup parler, on en parlera.
00:04:53 Mais d'abord, Mathieu Beaucout et Emmanuel Macron hier soir, comme on pouvait le prévoir, a multiplié les phrases
00:04:58 se voulant acérer contre le Rassemblement national en le désignant clairement comme son grand adversaire, presque son ennemi.
00:05:07 Ça c'est vu physiquement, on en parlera.
00:05:09 Comment comprendre le positionnement du chef de l'État tout en reprenant les idées de l'un droit national ?
00:05:15 Les idées ou les slogans ? On y reviendra dans un instant.
00:05:19 Un mot d'abord sur l'événement, c'était le one-man show présidentiel.
00:05:23 C'est-à-dire, ça doit être bien le président de la République.
00:05:26 Vous pouvez appeler l'ensemble de la presse pour vous admirer pendant près de 2h30 d'admiration obligatoire.
00:05:34 Et si par ailleurs quelqu'un a le culot de poser une question qui n'est pas exactement dans l'état d'esprit enthousiasmant de la classe médiatique,
00:05:41 vous pouvez la rabrouer en public en cherchant à la casser.
00:05:44 Et là en plus, vous savez, faire rire d'une personne quand on a tout le monde avec soi et on est président, ça c'est du courage.
00:05:49 Franchement, bravo. Je laisse ça de côté.
00:05:52 Ça veut dire manifestement qu'Emmanuel Macron n'a pas de problème d'estime de soi.
00:05:56 J'ajoute une chose, il y a eu une audace conceptuelle hier qu'il vaut la peine de mentionner
00:06:01 lorsqu'il a dit que le homme même temps relevait de la double radicalité.
00:06:05 Je cherche encore le sens de cette formule, mais je suis persuadé que je le trouverai d'ici un ou deux siècles.
00:06:10 Cela dit, parlons de l'ennemi du jour, du soir, de l'après-midi aussi d'ailleurs, le Rassemblement national.
00:06:16 Qui était présenté, donc c'est l'ennemi, c'est contre lui qu'il s'anime, que le président de la République s'anime.
00:06:22 Alors, comment le désigne-t-il? Il faut décortiquer son argumentaire.
00:06:26 Le premier élément, il l'inscrit dans un contexte européen et historique.
00:06:31 Européen et historique, et quel est le chemin qu'il utilise pour nous conduire à l'histoire? L'Allemagne.
00:06:36 Il nous dit l'extrême droite est en renaissance partout en Europe, même en Allemagne, là où on ne s'y attendait pas.
00:06:44 Là, on est dans la subtilité. C'est très subtil.
00:06:47 On veut nous faire comprendre qu'il y a peut-être un lien entre ce qui se passe, la renaissance de ce qu'il appelle l'extrême droite,
00:06:52 son lien avec l'Allemagne, la FD, qui reviendrait après la Deuxième Guerre mondiale.
00:06:56 Donc, globalement, le RN serait la manifestation française d'un retour d'une extrême droite qui prendrait sa revanche après 1945.
00:07:06 Donc, on était dans le registre de la fascisation du RN.
00:07:10 Pour commencer, histoire de clarifier l'attaque, donc le fascisme revient.
00:07:16 Regardez ce qui se passe en Allemagne. Si même là où on pensait qu'il n'était jamais vaincu, il renaît, imaginez pour la France.
00:07:24 Premier élément. Ensuite, les facteurs explicatifs de cette poussée du RN.
00:07:30 Le premier, c'est une forme de sociologie de gauche utilisée par le président de la République.
00:07:34 Il dit que c'est le chômage de masse. Le chômage de masse entraîne inévitablement une montée des partis protestataires, notamment du RN.
00:07:42 Donc, c'est une explication socio-économique. Ce n'est pas l'identitaire ou le culturel ou l'immigration ou le régalien ou la sécurité qui est le déclencheur du vote RN.
00:07:53 Pas du tout. C'est la question économique. On comprend ici. C'est un type d'explication.
00:07:58 En gros, si on crée des emplois, le RN va baisser. Autrement dit, le RN serait une protestation d'éclopés sociaux qui trouverait dans le RN un gros bâton pour frapper sur les élites qu'elle n'aime plus.
00:08:08 D'ailleurs, je reviendrai sur les élites et leur rapport au RN.
00:08:12 Deuxième élément, l'immigration illégale. Et là, c'est intéressant. Emmanuel Macron prend la peine de dire que l'immigration illégale favorise la montée du RN.
00:08:21 Il ne dit pas l'immigration massive. Il ne dit pas l'immigration qui transforme la composition démographique du pays. Il ne dit pas l'immigration qui engendre de l'insécurité.
00:08:29 D'ailleurs, il n'y a pas de liens entre l'immigration et l'insécurité. Il ne faut pas l'oublier. Ce qu'il nous dit notamment à propos des émeutes.
00:08:34 Je laisse ce développement à Charlotte, mais je vais me concentrer sur l'évoquer. Il nous dit qu'il n'y a pas de lien entre l'immigration et les émeutes de juin.
00:08:42 C'est un problème d'intégration, dit-il, de Français nés en France. La question, c'est qui s'intègre mal dans les circonstances?
00:08:48 Est-ce que tous les Français nés en France s'intègrent mal ou est-ce que certains types de Français nés en France s'intègrent mal?
00:08:54 Et il ajoute que c'est un problème bidirectionnel d'intégration. Autrement dit, la France est en partie responsable des émeutes.
00:09:02 Ce n'est pas sans lien. Donc l'immigration n'est pas un vrai problème pour Emmanuel Macron. C'est seulement l'immigration illégale.
00:09:07 C'est le discours, soit dit en passant, de la Commission européenne.
00:09:10 Enfin, dit-il, la dépossession. Il nous dit que c'est un parti anti-système. Il y a du vrai là-dedans pour le RN.
00:09:17 La question qu'on peut se poser, c'est est-ce qu'être contre le système en général, ou tel qu'il se présente à nous, est-ce que c'est nécessairement irrationnel?
00:09:24 Est-ce qu'il n'y a pas des moments dans l'histoire où un système semble avoir fait faillite, où un système semble ne plus fonctionner?
00:09:30 Qu'on s'entende, il ne s'agit pas ici d'être pour ou contre le RN, ce n'est pas du tout l'enjeu.
00:09:33 C'est simplement de dire, est-ce qu'être critique d'un système lorsqu'il se présente à nous de manière déréglée, est-ce que c'est nécessairement anti-rationnel?
00:09:40 Il ajoute un élément, il dit, soit dit en passant, il évacue la possibilité que ce soit un vote d'adhésion.
00:09:47 C'est-à-dire cette hypothèse incongrue, improbable, que des gens voteraient pour le RN ou pour tous les autres partis, soit dit en passant, parce qu'ils y adhèrent vraiment.
00:09:54 Parce que globalement, ils se disent, je suis plutôt d'accord avec l'idée que le droit national est plus important que le droit européen, qu'il faut limiter l'immigration.
00:10:00 L'idée d'un vote rationnel d'adhésion à un parti semble exclue pour le RN.
00:10:04 Mais pas pour Renaissance, cela dit, on se rassure, pas pour les écolos, pas pour les socialistes, pas pour les LR, ça c'est un vote rationnel.
00:10:11 Le RN est un vote sans moteur rationnel, gardons-le à l'esprit.
00:10:15 Ensuite, il fait un truc intéressant, il nous dit que c'est le fruit d'un affaiblissement du débat collectif.
00:10:21 Donc je devine que si le débat collectif était plus vigoureux, le RN ne serait plus sur le marché.
00:10:25 Il ajoute une chose, il nous dit, en passant, depuis 6 ans, en fait depuis qu'il est au pouvoir, nous avons, l'Europe a beaucoup avancé.
00:10:35 L'Europe a beaucoup avancé, mais il ne semble pas faire le lien entre ça et le fait que le RN monte aussi.
00:10:39 Se pourrait-il que le vote du RN soit une protestation contre l'Europe qu'il construit?
00:10:43 C'est une question que je pose, j'ai pas d'affirmation.
00:10:46 Et enfin, il nous dit que c'est le parti de la colère facile, parce qu'en gros, voter RN, on le sait, c'est très payant socialement.
00:10:51 Il suffit que vous affichiez vos préférences pour le RN, vous savez que vous n'aurez pas bloqué pour un emploi,
00:10:55 vous savez qu'on ne vous traitera pas de raciste, vous savez qu'on ne vous traitera pas de fasciste, pas de soucis, c'est facile de s'afficher RN.
00:11:01 Évidemment, ça vote soit, tout le monde le sait.
00:11:03 Et il ajoute enfin, parce qu'il se prend un peu pour la France, là-dedans je reviendrai plus tard, il nous dit que c'est qui son parti.
00:11:08 Quel est le parti d'Emmanuel Macron?
00:11:10 Il dit que c'est le bloc central qui rassemble les démocrates, les républicains et les écologistes.
00:11:16 Ça, c'est son bloc central.
00:11:17 Et il termine en prenant la peine, il a raison de le dire, qu'il ne nous donne pas de leçons de morale sur le RN,
00:11:21 et il était important d'en donner appréciation, parce qu'on aurait pu croire le contraire.
00:11:25 J'ai beaucoup de questions, je fais une petite question au subsidien quand même.
00:11:28 Est-ce que vous n'êtes pas un peu, vous êtes juste vis-à-vis du chef de l'État,
00:11:33 lorsqu'on voit qu'il a toujours été constant dans sa critique de l'extrême droite?
00:11:38 Il a toujours dit, par exemple, que c'est son cheval de bataille.
00:11:42 Mais vous avez tout à fait raison de le dire, c'est le cœur de l'engagement.
00:11:47 Est-ce qu'il y a de quoi s'étonner, finalement?
00:11:49 Vous avez tout à fait raison de poser la question.
00:11:53 Là où il y a de quoi s'étonner, c'est quand il y a tout ce que je vous dis jusqu'à présent,
00:11:56 et ensuite il termine en disant « je ne donne pas de leçons de morale ».
00:11:59 Globalement, si vous m'expliquez que les fascistes sont de retour,
00:12:02 que c'est globalement une collection déclopée, pas nécessairement là,
00:12:05 mais qui ne sont pas capables de comprendre sur dont il est question,
00:12:07 et en plus c'est probablement des gens qui fument des clopes et qui sont en diesel, je devine,
00:12:11 eh bien ces gens-là, globalement, vous faites un peu une leçon de morale.
00:12:14 Il y a tout à fait un droit de ne pas apprécier le RN,
00:12:16 d'ailleurs ils sont très nombreux, 100 millions de Français ne l'apprécient pas.
00:12:19 La question est de savoir si on le comprend comme le symptôme d'une maladie,
00:12:22 ou est-ce qu'on le comprend comme un autre projet politique.
00:12:25 Moi, mon propos se situe à ce niveau.
00:12:26 Ensuite, on peut apprécier tous les projets politiques qu'on veut,
00:12:28 mais il reste à voir si on en traite certains comme le symptôme d'une maladie.
00:12:31 Le RN ou le FN a été présenté comme un parti du mensonge. Qu'en pensez-vous ?
00:12:38 C'est tout à fait fondamental. Vous avez le RN ou le FN.
00:12:41 Il prend la peine de nous dire, je reviendrai un instant,
00:12:45 je préfère dire le FN plutôt que le RN. Qu'est-ce qu'il nous dit par là ?
00:12:49 Une petite précision, le parti du mensonge, la formule est forte,
00:12:52 parce qu'il nous dit que si c'est le parti du mensonge, par effet de contraste,
00:12:54 je suis le parti de la vérité.
00:12:56 Et on en sera tout à fait convaincus de la part du parti de Kevin et Mathéo,
00:13:00 du parti des supporters britanniques, du parti des statistiques culturelles et ethniques
00:13:06 qui apparemment n'existent pas et n'ont aucun fondement.
00:13:08 Donc on sera tout à fait convaincus que c'est le parti de la vérité.
00:13:10 Je n'en doute pas un seul instant.
00:13:12 Donc le vrai contre le faux, c'est presque plus fort que le bien contre le mal.
00:13:16 C'est-à-dire que là, on est dans la pureté à certains égards.
00:13:19 Mais le coeur de l'attaque est un peu contradictoire, j'en conviens,
00:13:21 parce qu'Emmanuel Macron nous a dit, vous l'avez mentionné tout juste,
00:13:25 en fait, je préfère dire le FN.
00:13:27 Autrement dit, c'est un parti qui ne change jamais.
00:13:29 Au fond de lui-même, c'est le parti qui demeure fidèle à son ADN, peu importe son discours.
00:13:34 Mais au même moment, il nous dit que c'est le parti du transformisme intégral,
00:13:37 du parti qui change tout le temps.
00:13:39 Alors moi, vous savez, en logique, je ne suis pas très fort,
00:13:41 mais je suis capable de repérer une chose.
00:13:43 Si vous me dites que vous êtes toujours le même et que vous changez tout le temps,
00:13:46 j'ai comme une alarme qui sonne dans mon cerveau qui me dit,
00:13:49 il y a peut-être ici une contradiction logique.
00:13:51 Mais allons plus loin. Qu'est-ce qui change tout le temps?
00:13:53 C'est le rapport au Frexit.
00:13:55 Alors l'ERM voulait sortir de l'Europe.
00:13:57 Maintenant, il dit qu'on n'en sort pas,
00:13:59 mais on va faire un primat du droit national.
00:14:01 On comprend, c'est le fait de ne pas respecter intégralement
00:14:04 les commandements de la commission de Bruxelles.
00:14:06 Ce qu'on comprend de la part d'Emmanuel Macron, et c'est étonnant,
00:14:09 c'est qu'il nous dit soit vous êtes pour ma version de l'Europe,
00:14:11 ma version de l'Europe, c'est-à-dire le primat du droit européen,
00:14:15 Bruxelles, toujours raison, la commission européenne, toujours plus d'intégration,
00:14:19 ou vous êtes contre l'Europe.
00:14:21 Moi, j'avais l'impression qu'il était possible aujourd'hui,
00:14:23 qu'il y avait plusieurs Europes possibles.
00:14:25 Une Europe, par exemple, qui donne le primat au national,
00:14:27 mais qui ne congédie pas les structures communautaires.
00:14:29 Une Europe qui a le sens des frontières,
00:14:31 qui veut respecter les identités nationales,
00:14:33 mais qui ne congédie pas l'idée d'un patriotisme européen.
00:14:35 Mais je crois comprendre que pour Emmanuel Macron,
00:14:37 dans son discours hier, il me dit que c'est incompatible.
00:14:39 Soit vous êtes avec mon Europe, telle que je la pense,
00:14:41 soit elle n'est pas légitime.
00:14:43 Par ailleurs, je le mentionne, et vous avez raison,
00:14:46 vous l'avez commencé comme ça, il a utilisé tout un discours de droite.
00:14:49 Tous les slogans étaient là, réarmement civique,
00:14:51 retour à la tradition uniforme à l'école marseillaise,
00:14:54 on se réjouira de savoir que l'identité française
00:14:57 n'a jamais été aussi fortement revendiquée
00:15:00 de la part d'un président qui a par ailleurs déjà contesté
00:15:03 l'existence de la culture française.
00:15:05 Mais je devine que c'est une autre contradiction logique qui m'échappe.
00:15:07 C'est peut-être en même temps qu'il y a une double radicalité.
00:15:09 - On va revenir sur tout ça, parce que honnêtement,
00:15:12 je pensais que vous auriez été très contents ce soir,
00:15:15 mais je vous sens dans les starting blocks.
00:15:17 Il a parlé d'uniformes, et comme vous dites,
00:15:19 beaucoup de signes... - Tenue unique.
00:15:21 - Tenue unique et politique de fertilité.
00:15:23 - Enfin, je sais pas, la natalité, Charlotte,
00:15:25 on s'était dit qu'il en aurait pas parlé.
00:15:27 Il en a parlé, vous devriez être souriants,
00:15:29 il joue son très critique ce soir.
00:15:31 Dernière question, Mathieu.
00:15:33 Un journaliste dans la conférence a demandé à Emmanuel Macron
00:15:35 si l'élection des Marine Le Pen à l'Élysée
00:15:37 entacherait son bilan à jamais.
00:15:39 Cette formule était surprenante, selon vous,
00:15:42 sachant le format même de la conférence de presse.
00:15:45 - Non, pas vraiment, parce que vous savez,
00:15:47 à certains égards, sous exception,
00:15:49 souvent le journaliste se confond avec un courtisan
00:15:51 ou avec un commissaire politique, ça dépend,
00:15:53 mais globalement, en fait, c'est la même famille.
00:15:55 Et il faut relativiser parce que c'est une même caste
00:15:57 qui se parlait hier.
00:15:59 Politique et journaliste, journaliste et politique
00:16:01 appartiennent au même monde, au même milieu,
00:16:03 qui redoutent l'alternative
00:16:05 que représenterait l'émergence d'une autre classe politique.
00:16:07 Donc, pour eux, j'y reviens,
00:16:09 parce que pour moi, c'est la chose importante.
00:16:11 L'élection éventuelle de Marine Le Pen à l'Élysée,
00:16:14 c'est pas vu comme un autre projet politique
00:16:16 que nous condamnons serait prendre le pouvoir.
00:16:19 Ça, c'est de la démocratie.
00:16:21 C'est un projet politique qui nous souille
00:16:24 et qui laisserait une tâche indélébile
00:16:26 réussir à s'imposer pour la France
00:16:28 et qui gâcherait...
00:16:30 Emmanuel Macron serait finalement le dernier président
00:16:32 avant le retour des fachos post-45
00:16:35 qui prendraient enfin leur revanche.
00:16:37 C'est quelque peu étonnant,
00:16:39 mais c'est un petit milieu qui confesse ses peurs ensemble.
00:16:41 Vous savez, quand on pose une question comme ça,
00:16:43 on se fait pas répondre par le président
00:16:45 que vous avez exposé votre vision.
00:16:47 Ah, il a oublié, mais il peut pas le dire à chaque fois.
00:16:50 Et chose certaine, ça nous ramène au prochain clivage.
00:16:53 Il nous l'a dit la dernière fois aux Européennes.
00:16:55 C'était progressiste contre nationaliste.
00:16:57 Aujourd'hui, c'est l'État de droit
00:16:59 contre le retour de la bête, en quelque sorte.
00:17:01 Démocrate, écologiste et républicain,
00:17:03 le Bloc central, sont partis.
00:17:05 Contre, de l'autre côté, le parti du mensonge,
00:17:08 cela promet un affrontement apaisé.
00:17:11 - Merci, Mathieu Bogcôté.
00:17:13 Slogan utilisé par Éric Ciotti,
00:17:15 slogan utilisé par Éric Zemmour,
00:17:17 slogan utilisé par le Rassemblement national en 2018,
00:17:20 slogan utilisé par les Républicains en 2018,
00:17:23 par Emmanuel Macron aussi. Écoutez.
00:17:27 - Oui.
00:17:31 - Peuple de France, j'ai besoin de vous.
00:17:34 Il nous reste 28 jours.
00:17:39 28 jours pour le retour de la sécurité,
00:17:42 28 jours pour la reconquête de notre souveraineté,
00:17:45 28 jours pour gagner,
00:17:47 28 jours pour que la France reste la France.
00:17:51 - Pour que la France reste la France.
00:17:54 C'est Emmanuel Macron qui a prononcé ces propos.
00:17:57 Ce sera l'objet de votre seconde chronique dans un instant.
00:18:00 Les Français ont un peu boudé, le chef de l'État.
00:18:03 Je disais juste avant de vous donner à la parler,
00:18:05 un peu les chiffres quand même,
00:18:07 puisqu'il y avait combien de téléspectateurs ?
00:18:09 8,7 millions de Français,
00:18:11 soit 41,6% du public qui était rassemblé.
00:18:14 Sur Antef, 4 millions.
00:18:17 Sur France 2, 3 millions d'eux.
00:18:19 Sur CNews, explosion des chiffres !
00:18:22 En tout cas, surtout pour dire que ce sont des chiffres
00:18:24 qui sont quand même en deçà des voeux du chef de l'État,
00:18:27 le 31 décembre par exemple.
00:18:29 Donc les Français ont quand même boudé
00:18:31 la conférence du chef de l'État.
00:18:33 Question pour vous, Guillaume Biglot.
00:18:36 Est-ce que cette conférence de presse
00:18:38 n'était peut-être pas trop attendue ?
00:18:40 Le paradoxe, c'est quand même que c'était à 20h15,
00:18:42 on en parlait avec Marc Menand cet après-midi dans le bureau,
00:18:45 à une heure de grande écoute,
00:18:47 et justement pour moins d'écoute.
00:18:49 Oui, à ce côté-là, quand on attend trop quelque chose,
00:18:52 on peut être que déçu quand on vous raconte
00:18:54 que le film est extraordinaire et que finalement
00:18:56 il n'est pas à la hauteur de vos attentes, vous êtes déçu.
00:18:58 Mais là, je crois que c'était surtout attendu
00:19:00 par le président de la République et par son entourage.
00:19:02 Parce que bon, c'est vrai, il y avait un remaniement,
00:19:05 et peut-être qu'on était tous un peu curieux
00:19:07 de savoir comment le président de la République
00:19:09 a rectifié ce remaniement.
00:19:11 Enfin, le suspense n'était pas intonable non plus.
00:19:13 Donc, en réalité, ça a été effectivement
00:19:16 très, très survendu, cette communication.
00:19:20 Lors des voeux, il a parlé d'un rendez-vous avec la nation,
00:19:23 ni plus ni moins.
00:19:25 Ensuite, on nous a expliqué que les conférences de presse
00:19:27 sont quand même assez rares chez le président de la République
00:19:29 et que ça allait être cette fois-ci,
00:19:31 c'est une conférence de presse gaullienne
00:19:33 qui rappelait les grandes heures des débuts
00:19:35 de la Ve République.
00:19:37 Mais je ne sais pas ce qu'il y avait vraiment de très gaullien,
00:19:39 si ce n'est un peu le côté ORTF, effectivement.
00:19:41 C'était un peu...
00:19:43 Voilà, on avait le choix entre le président de la République
00:19:45 ou le président de la République ou le président de la République.
00:19:47 Enfin, huit chaînes de télévision, plus les radios.
00:19:50 Bon, voilà.
00:19:51 Ensuite, il y avait quelque chose, si vous voulez,
00:19:53 on nous a dit "oui, attention, il va y avoir des surprises,
00:19:56 des ruptures, des annonces très fortes,
00:19:59 peut-être un référendum, on ne sait pas,
00:20:01 un référendum, etc."
00:20:03 Donc, effectivement, il y a eu une énorme, finalement, déception.
00:20:05 Elle est assez compréhensible.
00:20:07 Et, en fait, finalement, on peut dire
00:20:09 que ce n'est pas en dépit de la mise en scène,
00:20:11 c'est peut-être aussi à cause de la mise en scène.
00:20:13 C'est-à-dire que le contraste entre la pompe éliséenne,
00:20:15 cet officier qui vient poser les fiches sur le pupitre,
00:20:19 etc., on se dit "mais il va se passer, vraiment, l'heure est historique,
00:20:21 il va se passer des choses très, très graves."
00:20:23 Bon, et en effet, il ne s'est pas passé grand-chose,
00:20:25 il ne s'est pas dit grand-chose, on va y venir.
00:20:27 Et c'est pour ça qu'à la fois,
00:20:29 il y a eu beaucoup moins de téléspectateurs,
00:20:31 comparons par exemple le 17 avril 2023.
00:20:33 Là, il y a eu 15 millions de téléspectateurs qui ont...
00:20:37 C'était une seule chaîne de télévision,
00:20:39 c'était France 2, c'était le 20h,
00:20:41 c'était Anne-Sophie Lapix qui interroge Emmanuel Macron.
00:20:43 Sauf que la différence, c'est que les Français attendaient,
00:20:45 ils étaient concernés par cette réforme des retraites,
00:20:47 ils attendaient. Là, c'était un roman immense,
00:20:49 c'était un jeu de chaise musicale,
00:20:51 à l'intérieur de la Macronie.
00:20:53 Bon, voilà, je ne suis pas sûr que ça passionnait les Français.
00:20:55 Alors, pourquoi cela n'a pas imprimé, selon vous, finalement ?
00:20:59 Ça n'a pas imprimé, mais déjà, des premiers sondages
00:21:01 disent que 51% des Français n'ont pas été convaincus,
00:21:03 c'est quand même beaucoup.
00:21:05 Voilà, peut-être...
00:21:07 À mon avis, il y a deux raisons, on va essayer de les expliquer,
00:21:09 mais ces deux raisons, elles sont résumées par une expression anglaise
00:21:13 qui est marrante, qui dit "more is less",
00:21:15 c'est-à-dire quand on en fait trop, on en fait moins, finalement.
00:21:18 Moi, je pense que la parole du président de la République,
00:21:20 elle était déjà désacralisée et démonétisée
00:21:22 bien avant cette conférence de presse.
00:21:24 Et cette conférence de presse, vous voyez, d'une certaine façon,
00:21:26 ne parie changer grand-chose. Le président de la République,
00:21:28 en arrivant à l'Élysée, premier quinquennat 2017,
00:21:31 il va théoriser le président de la parole rare,
00:21:33 parce qu'il a vu ce que ça donnait
00:21:35 de parler à tort et à travers le verbe intempestif
00:21:38 sous François Hollande. Il a théorisé ça.
00:21:40 Je me souviens encore de Christophe Castaner, son porte-parole,
00:21:42 qui avait dit "mais le président, il faut vous habituer,
00:21:44 il parlera peu", parce qu'en fait, il a décidé
00:21:46 d'être un acteur et pas un commentateur.
00:21:49 Ça fait référence à une analyse psychologique très fine,
00:21:52 bon, on sait que plus on parle et moins on fait,
00:21:54 mais très fine, détaillée par le général De Gaulle
00:21:56 dans ses écrits, notamment "Le fil de l'épée",
00:21:58 où il dit "parler, c'est délayer sa pensée.
00:22:02 Parler, c'est épancher son ardeur.
00:22:04 Parler, c'est exprimer son angoisse."
00:22:06 Et donc, la formule clé, c'est "rien ne rehausse mieux
00:22:10 l'autorité que le silence."
00:22:12 Et donc, quand on parle à tort et à travers,
00:22:15 évidemment, c'est d'une certaine façon,
00:22:17 on fait savoir à ces interlocuteurs
00:22:19 qu'on n'agit pas, qu'on agit peu.
00:22:21 Les Gilets jaunes, en fait, ont fait abandonner
00:22:23 à Emmanuel Macron cet engagement de parler peu.
00:22:27 Pourquoi ? Parce qu'il a été obligé
00:22:29 de descendre au peuple, en quelque sorte.
00:22:31 Jupiter a été obligé d'expliquer,
00:22:33 de se mettre en bras de chemise et d'expliquer,
00:22:35 "Voilà, en fait, vous ne m'avez pas compris,
00:22:37 on ne s'est pas compris, je vais vous expliquer, etc."
00:22:39 Et ce grand débat, il n'a plus jamais cessé.
00:22:41 On est rentré en grand débat avec les Gilets jaunes,
00:22:43 on n'est jamais sorti du grand débat.
00:22:45 De sorte que le président de la parole rare
00:22:47 est devenu le président du silence rare.
00:22:49 Peut-être y a-t-il pris goût.
00:22:51 Il a parlé, même quand il n'avait rien à dire,
00:22:53 par tous les canaux possibles, à tout le monde.
00:22:55 Souvenez-vous, c'était McFly, Carlito,
00:22:57 Le Papotin, Brut, etc.
00:22:59 Ça n'arrête jamais, les clips, enfin,
00:23:01 quand il se déplaçait à l'étranger, c'était des vidéoclips.
00:23:03 C'était complètement fou.
00:23:05 Encore récemment, d'ailleurs, il a expliqué pourquoi
00:23:07 il fallait faire du sport, etc.
00:23:09 Donc, hier soir, deuxième raison,
00:23:11 il est tombé encore dans ce travers.
00:23:13 C'est-à-dire qu'il a encore trop parlé.
00:23:15 Donc, il a délayé son verbe.
00:23:17 2h15, il y a même un personnel de l'Élysée
00:23:19 qui a été obligé de lui dire,
00:23:21 "Monsieur le Président, là, je crois qu'on a terminé."
00:23:23 Il a dit, "Encore une question, encore une question."
00:23:25 Et ensuite, même certains de ses ministres
00:23:27 ont envoyé la caméra.
00:23:29 Ils avaient l'air de décrocher un peu.
00:23:31 Pourquoi ? Parce qu'il a parlé trop longtemps.
00:23:33 Il a ensuite parlé de trop de sujets,
00:23:35 des sujets très importants, des sujets moins importants.
00:23:37 Tout y est passé.
00:23:39 Oudea, Castera, Depardieu,
00:23:41 la transition écologique, l'Ukraine,
00:23:43 les émeutes, la Marseillaise.
00:23:45 Il y a eu un sujet.
00:23:47 Je ne sais pas les origines du monde,
00:23:49 mais sinon, tout était là.
00:23:51 Et il y a un adage romain, latin, qui dit
00:23:53 "Deminimis non curat praetor".
00:23:55 Ce n'est pas pour faire le savant,
00:23:57 mais c'est le latin.
00:23:59 On ne peut pas complètement traduire.
00:24:01 Ça veut dire "Les chefs n'ont pas à se soucier des détails."
00:24:03 Les chefs ne doivent pas se mêler des questions de détail.
00:24:05 C'est exactement ce qu'a fait Emmanuel Macron.
00:24:07 Il nous a parlé du reste à charge
00:24:09 pour les médicaments.
00:24:11 Il a cité tous les petits villages,
00:24:13 les villes qui étaient couchées
00:24:15 par les inondations dans le Nord-Pas-de-Calais.
00:24:17 Et en plus, avec un côté techno,
00:24:19 c'est-à-dire l'effet de seuil, la France de l'angle mort.
00:24:21 Évidemment, c'est normal que ce n'ait pas imprimé.
00:24:23 - On a l'impression
00:24:25 qu'il a parlé pour ne rien dire.
00:24:27 Quand on vous écoute,
00:24:29 je vous trouve un peu durs.
00:24:31 Peut-être un peu tous ce soir.
00:24:33 Il a quand même répondu aux questions
00:24:35 que tout le monde se posait.
00:24:37 Sur Gérard Depardieu, vous critiquez tout ça.
00:24:39 On va en parler, parce que j'aimerais bien vous comprendre.
00:24:41 On marque une pause, on en parle dans un instant.
00:24:43 - Non, mais j'aimerais vous comprendre.
00:24:45 - Je comprends.
00:24:47 - C'est là aussi, peut-être, qu'est-ce qu'il a voulu séduire
00:24:49 une partie de la population,
00:24:51 pardon, je déborde sur la pub.
00:24:53 Il a voulu séduire une partie de la population,
00:24:55 et cette partie de la population n'est pas séduite.
00:24:57 Alors qu'il répond exactement, je le dis encore,
00:24:59 à la natalité, l'uniforme, etc.
00:25:01 C'est sûr que j'aimerais comprendre.
00:25:03 - Il a convaincu ses fans, en fait.
00:25:05 - Peut-être. On en parle dans un instant.
00:25:11 - On va revenir sur le plateau de Face à l'info.
00:25:13 Dans un instant, on parlera de l'enfant d'Alexis Corbière à la Inès,
00:25:15 et de Raquel Garrido,
00:25:17 qui a été mise en garde à vue pour
00:25:19 apologie, terrorisme.
00:25:21 On en parlera dans un instant.
00:25:23 J'ai envie de vous entendre sur ce sujet.
00:25:25 Beaucoup de questions à aborder.
00:25:27 Revenons sur la parole du chef de l'État, hier soir.
00:25:29 Vous êtes en train de le critiquer pour dire, en fait,
00:25:31 qu'il a parlé pour ne rien dire ?
00:25:33 A ce point-là ? Il a fait beaucoup d'annonces, quand même.
00:25:35 - Il n'a pas parlé pour ne rien dire.
00:25:37 Il a parlé pour dire qu'il allait faire le contraire
00:25:39 du cas présent. C'est pour commencer.
00:25:41 Parce que c'est la partie la plus dense,
00:25:43 la plus consiste, la plus convaincante de son allocution.
00:25:45 C'est le démarrage.
00:25:47 Où il a quand même, là, annoncé,
00:25:49 en faisant allusion à ce que disait Eric Zemmour,
00:25:51 il a annoncé,
00:25:53 Vincent Trémolet de Villers aussi disait ça,
00:25:55 dans le Figaro, à juste titre,
00:25:57 c'était l'union des droites, en réalité.
00:25:59 Il reprenait David Lyssenaert, il reprenait
00:26:01 Wauquiez, il reprenait Jordane Bardella,
00:26:03 il reprenait Zemmour et Sarkozy.
00:26:05 Oui, ce changement de cap a été annoncé,
00:26:07 il a été annoncé, c'est vrai,
00:26:09 mais alors, je ne sais pas pour critiquer ou pour le critiquer,
00:26:11 mais d'abord, le premier point, c'est qu'il me semble
00:26:13 que c'était quand même très opérationnel.
00:26:15 En fait, ça ressemblait vraiment
00:26:17 à une déclaration de politique générale,
00:26:19 à un discours de politique générale.
00:26:21 D'abord, ça veut dire que qu'est-ce que va dire M. Attal dans son discours de politique générale ?
00:26:23 Il lui a quasiment soufflé
00:26:25 toute sa partition, d'une certaine façon.
00:26:27 Et deuxièmement, on n'attend, à mon avis, pas ça
00:26:29 d'un président de la République, surtout à la hauteur
00:26:31 gaullienne où il se situait. C'est-à-dire, il faut
00:26:33 resituer l'action
00:26:35 qu'il propose, la direction dans une vision générale.
00:26:37 Dans l'histoire de France, il n'y avait rien de tout ça.
00:26:39 On était vraiment dans l'opérationnel,
00:26:41 d'une certaine façon. Deuxième problème,
00:26:43 simplement, c'est que c'est la gênance,
00:26:45 comme dirait les jeunes, c'est que ce n'est pas la première
00:26:47 fois qu'il nous fait le coup de "tout va changer",
00:26:49 "tout a changé",
00:26:51 "j'ai changé, on va changer de cap, on va changer de direction".
00:26:53 Et il parlait de transformisme
00:26:55 politique pour critiquer ses adversaires.
00:26:57 Ça s'applique particulièrement au macronisme.
00:26:59 Qui est Emmanuel Macron ? Est-ce que c'est
00:27:01 l'Emmanuel Macron de 2017, le libéral
00:27:03 libertaire ? Est-ce que c'est l'Emmanuel Macron
00:27:05 de la sortie du Covid qui était quoi qu'il en coûte
00:27:07 keynésien ? Est-ce que c'est l'Emmanuel Macron
00:27:09 du discours de Marseille qui était socialiste,
00:27:11 écologiste ? Voilà, on ne
00:27:13 comprend plus rien, en fait.
00:27:15 Enfin, là où c'était vraiment
00:27:17 difficilement crédible,
00:27:19 son histoire, d'une certaine façon, c'est que
00:27:21 il a cherché à dire que
00:27:23 "oui, oui, oui, j'ai changé, on va faire toute autre chose,
00:27:25 donc effectivement, on va aller vers la droite, mais en même temps,
00:27:27 tout ce que
00:27:29 j'ai fait jusqu'à maintenant, c'est formidable".
00:27:31 Et vraiment, il y a des résultats. Alors, sauf
00:27:33 dans l'éducation, Azildi, parce que ça, c'est la faute de mes
00:27:35 prédécesseurs, sinon, voilà. Alors, on ne comprend
00:27:37 pas bien, parce que si ce qu'il faisait était formidable,
00:27:39 pourquoi changer de direction ?
00:27:41 Pourquoi changer ? Pourquoi attendre six ans,
00:27:43 d'ailleurs, pour comprendre ce qu'il faut faire ?
00:27:45 Arnaud Bédédéti résume tout, il dit
00:27:47 "le président de la République a été le meilleur pédagogue
00:27:49 de tout ce qu'il n'a pas vu ni fait depuis
00:27:51 2017". Voilà. Donc, enfin,
00:27:53 je pense qu'il y a quand même, et c'est peut-être le plus grave,
00:27:55 la volonté, me semble-t-il, d'ensevelir
00:27:57 ces interlocuteurs
00:27:59 sous une espèce de logorée, sous une
00:28:01 avalanche de mots, outre
00:28:03 le fait que ça abîme sa propre autorité.
00:28:05 Voilà, cette espèce d'illusionnisme bavard.
00:28:07 On lui a posé la question,
00:28:09 mais la facture d'électricité des Français,
00:28:11 puisque vous voulez être terrain, le terrain ne ment pas,
00:28:13 alors, allons-y, la facture d'électricité des Français
00:28:15 va augmenter de 10%. Deux
00:28:17 questions sur le sujet, deux esquives.
00:28:19 Il n'a même pas répondu, ni confirmé, ni
00:28:21 affirmé. Vous verrez ça avec mes
00:28:23 ministres, etc. C'est quand même étonnant.
00:28:25 Pénurie d'enseignants, il n'y a plus de ministre
00:28:27 de l'éducation à temps plein.
00:28:29 L'hôpital s'écroule, il n'y a plus de ministre
00:28:31 de la Santé à temps plein. Chute des
00:28:33 naissances, il n'y a plus de ministre de la Famille à temps plein.
00:28:35 Donc, en fait, si vous voulez, la technique
00:28:37 du président de la République, complètement,
00:28:39 je l'ai trouvé formidable. - Vous avez aimé mon petit tweet.
00:28:41 - J'ai adoré votre petit tweet. - Je vous vois, je vous vois
00:28:43 venir. - Mais non, mais...
00:28:45 C'est un hommage, c'est un hommage.
00:28:47 - Non, mais c'est vrai, c'est vrai, c'est intéressant. - Vous voulez dire que je fais
00:28:49 avec vous ce que le président de la République fait avec le RN ?
00:28:51 - Oui, c'est un peu ça. C'était ma chute, en fait.
00:28:53 C'était ma chute. On connaissait
00:28:55 le "greenwashing", d'accord ? Qu'est-ce que c'est le "greenwashing" ?
00:28:57 Ce terme anglais, ça veut dire qu'on essaye
00:28:59 de faire écolo, donc on continue,
00:29:01 par exemple, les grandes entreprises qui polluent
00:29:03 énormément, elles prennent un peu de peinture verte et elles repeignent
00:29:05 tout en vert. Qu'est-ce qu'a fait le président de la République ?
00:29:07 Il a pris trois pots de peinture. Bleu, blanc,
00:29:09 rouge. Il a fait exactement ce
00:29:11 qu'il continue à faire depuis 2017.
00:29:13 Ce qui se fait, en fait, depuis 40 ans,
00:29:15 c'est-à-dire la politique du paradigme
00:29:17 européen, vive le marché, vive la mondialisation, etc.
00:29:19 Il a pris trois pots de peinture, bleu, blanc
00:29:21 et rouge et rien n'a changé.
00:29:23 - Merci pour votre regard.
00:29:25 Quelqu'un veut réagir ? Charlotte ?
00:29:27 - En fait, il y a énormément de choses
00:29:29 à dire sur cette conférence parce que, moi,
00:29:31 je pense que c'est pas qu'il noie sous des mots,
00:29:33 c'est qu'il noie sous sa technique. En effet,
00:29:35 il y a une partie de lui qui est assez fascinante,
00:29:37 c'est qu'on peut lui poser n'importe...
00:29:39 Tout le passage sur les bassins de vie, où il nous explique
00:29:41 les villes dans lesquelles il y a un médecin
00:29:43 ou alors une maison
00:29:45 de santé, etc. Il va dans une
00:29:47 technicité des dossiers, mais au détail
00:29:49 près, on se dit "mais il a
00:29:51 une mémoire complètement dingue".
00:29:53 Mais c'est précisément à travers
00:29:55 ce côté... Enfin,
00:29:57 ce côté par lequel il veut séduire qu'il finit
00:29:59 par nous noyer. On a fini par comprendre
00:30:01 quel était l'entourloupe, si vous voulez. Il a fait
00:30:03 des heures et des heures de grands débats
00:30:05 par ce biais-là et à la fin de la conférence,
00:30:07 franchement, au bout des deux heures et demie,
00:30:09 en ayant écouté toutes les questions,
00:30:11 qu'est-ce qu'il faut retenir ? On sait pas très bien.
00:30:13 Où est-ce qu'il y a eu de véritables annonces ?
00:30:15 On sait pas très bien non plus.
00:30:17 Donc il a fini par nous noyer
00:30:19 en voulant nous séduire, finalement.
00:30:21 Et c'est vrai que cette technique, elle est très éculée
00:30:23 chez le président de la République. - Ce que dit Charlotte est très
00:30:25 juste et ça fait allusion aussi à ce que
00:30:27 je rappelais sur les latins, c'est-à-dire l'autorité
00:30:29 et un chef, on lui demande de voir
00:30:31 les choses en grand et de se soucier
00:30:33 de l'essentiel. Et là, il se noie dans les tailles.
00:30:35 C'est le niveau de directeur de cabinet. C'est comme s'il y avait
00:30:37 10 directeurs de 10 ministères
00:30:39 de cabinet dans sa tête. Et le deuxième point,
00:30:41 c'est que le système ne tient, le paradigme
00:30:43 de la mondialisation et de l'Europe ne tient
00:30:45 que parce qu'il joue
00:30:47 la carte de la top crédibilité,
00:30:49 de la crédibilité technique
00:30:51 ou de la technicité.
00:30:53 Mais en réalité, le modèle est mauvais derrière.
00:30:55 - Un seul mot en fait le choix sur le sens des mots.
00:30:57 Je pense que le problème,
00:30:59 c'est qu'Emmanuel Macron utilise tous les mots
00:31:01 attendus, mais il évite de leur substance
00:31:03 et les transforme en slogans.
00:31:05 Et je pense qu'il
00:31:07 mise... C'est une stratégie qui a fonctionné.
00:31:09 La partie de la droite s'achète non pas avec des
00:31:11 postes, ça c'est les ministres, ça c'est ceux qui veulent être ministres,
00:31:13 mais elle s'achète avec des mots. On va vous dire
00:31:15 le mot "autorité", on va vous dire le mot "uniforme",
00:31:17 on va vous dire "marseillaise", on va vous dire "France".
00:31:19 Et là, on est censé réagir comme des cabris.
00:31:21 Mais le fait est que les mots
00:31:23 qui ne s'accompagnent pas l'action, perdent
00:31:25 leur sens et se désincarnent.
00:31:27 - Mais l'action est précédée toujours par les mots.
00:31:29 - Oui, moi je vais tenter de sauver
00:31:31 le soldat Macron. Ça paraît étonnant.
00:31:33 - Alors on va s'installer. - Il nous était extrêmement négatifs.
00:31:35 Et pour autant,
00:31:37 il y a une chose qui m'a enthousiasmé,
00:31:39 c'est le début de son discours.
00:31:41 Quand il a porté le mot "culture".
00:31:43 J'avais l'impression
00:31:45 d'avoir devant moi, non pas
00:31:47 un président qui était
00:31:49 là pour que la France reste la France,
00:31:51 mais pour que la France
00:31:53 redevienne la France.
00:31:55 Oh ! Quel enthousiasme !
00:31:57 - Alors c'est intéressant parce que vous allez en parler
00:31:59 dans votre chronique dans un instant.
00:32:01 Et après votre chronique, on va parler
00:32:03 de la fille de Raquel Garrido et d'Alexis Corbière.
00:32:05 Regardez cette carte
00:32:07 des uniformes,
00:32:09 puisqu'il a abordé
00:32:11 les uniformes qui seront testés dans 100
00:32:13 établissements, là où les
00:32:15 uniformes seront expérimentés. Regardez
00:32:17 la carte, vous allez voir successivement
00:32:19
00:32:21 la tenue unique, pardon,
00:32:23 la tenue unique, pas uniforme, attention,
00:32:25 sera expérimentée
00:32:27 dans 100 établissements. Et regardez dans le monde,
00:32:29 on a vu cette carte dans Le Pont, on a voulu
00:32:31 vous la montrer, dans le monde
00:32:33 où l'uniforme est déjà
00:32:35 testé. Donc on voit que dans une grande
00:32:37 partie du monde,
00:32:39 la tenue unique
00:32:41 est plutôt testée.
00:32:43 Avant vous Marc, maintenant, je vais
00:32:45 juste écouter, je vous propose
00:32:47 d'écouter Rachida Dati. Quelques
00:32:49 petites secondes simplement à la ministre de la
00:32:51 culture, puisque vous allez nous parler de la culture,
00:32:53 qui était à l'Assemblée nationale
00:32:55 cet après-midi, et elle explique à quel point
00:32:57 pour elle c'est important d'ouvrir
00:32:59 justement la culture à tous.
00:33:01 Trop de jeunes
00:33:03 se disent encore
00:33:05 le théâtre, les musées,
00:33:07 la lecture, ce n'est
00:33:09 pas pour moi. La lecture,
00:33:11 c'est ce qui permet, et la culture,
00:33:13 c'est ce qui permet à chacun de se construire,
00:33:15 de devenir
00:33:17 un citoyen éclairé.
00:33:19 Je sais, je sais
00:33:21 par mon expérience,
00:33:23 je sais par mon expérience
00:33:25 que l'émancipation,
00:33:29 que l'intégration,
00:33:31 je sais, ça ne vous parle pas,
00:33:33 que la liberté
00:33:35 passe par la culture.
00:33:37 La culture n'est pas un vieux jeu. Avec vous
00:33:41 Marc Menand,
00:33:43 vous avez aimé
00:33:45 la Marseillaise, l'uniforme,
00:33:47 le théâtre, l'histoire de l'art,
00:33:49 mais vous vous dites que
00:33:51 comment pouvoir
00:33:53 imprimer
00:33:55 cette nouvelle impulsion dans une France
00:33:57 qui n'est plus la France. Qu'entendez-vous
00:33:59 par là ? J'entends par là, c'est qu'avant,
00:34:01 il y avait une France
00:34:03 qui avait
00:34:05 comme
00:34:07 doctrine, si je puis dire,
00:34:09 comme
00:34:11 enthousiasme
00:34:13 pour enflammer la jeunesse,
00:34:15 la culture. C'est-à-dire
00:34:17 qu'on avait cette
00:34:19 puissance en nous
00:34:21 d'offrir à tout citoyen
00:34:23 la possibilité de conquête
00:34:25 de son libre-arbitre,
00:34:27 et donc cette jouissance
00:34:29 de développer
00:34:31 un raisonnement.
00:34:33 C'est-à-dire conquérir
00:34:35 son cerveau, pouvoir être
00:34:37 face à n'importe quel problème
00:34:39 et se laisser enchanter
00:34:41 à construire sa propre
00:34:43 réflexion. C'est extraordinaire.
00:34:45 Vous êtes en train de nous dire qu'aujourd'hui, on n'a plus ça du tout ?
00:34:47 Non, on n'a plus ça du tout. Parce que
00:34:49 c'est là où je ne suis pas d'accord avec
00:34:51 Rachida Dati. Quand elle dit
00:34:53 que les élèves, aujourd'hui,
00:34:55 par rapport à la lecture,
00:34:57 ils ne sont pas...
00:34:59 C'est pas ça. C'est que quand on a
00:35:01 ce qui a été écrit dans
00:35:03 le Nouvell'Ops la semaine dernière
00:35:05 par cet écrivain,
00:35:07 professeur Grégory Leflo,
00:35:09 il dit quoi ? Il dit que
00:35:11 quand on a la culture,
00:35:13 avec des élèves qui apparemment sont plutôt
00:35:15 bien séants quand on a envie d'écouter,
00:35:17 si vous leur montrez une toile
00:35:19 un peu dénudée, on se masque
00:35:21 le visage. Il racontait que les
00:35:23 invitants allaient à l'Institut du
00:35:25 Monde Arabe. Que se passait-il ?
00:35:27 Ils venaient tous joyeux. Et puis, après,
00:35:29 on avait une conversation qui n'en finissait pas.
00:35:31 Et ensuite, il dit, deuxième visite,
00:35:33 dans cet enthousiasme de la conquête culturelle,
00:35:35 on va aller au musée d'Orsay.
00:35:37 Alors les gamins, ils regardent, on avait
00:35:39 déterminé, ils regardent le musée d'Orsay.
00:35:41 Et quand ils ont vu les horreurs du musée d'Orsay,
00:35:43 cette indécence,
00:35:45 avec toutes ces statues où
00:35:47 l'homme existe dans sa splendeur,
00:35:49 il n'était que deux à se présenter.
00:35:51 - À cause de la nudité ?
00:35:53 - Voilà où nous en sommes.
00:35:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:35:57 il y a un refus de la culture.
00:35:59 On n'est plus dans
00:36:01 ce qui nous unit,
00:36:03 dans ce qui faisait notre
00:36:05 identité. On en revient à cela.
00:36:07 Il y a une autre
00:36:09 identité qui est née
00:36:11 et qui fait que ces jeunes-là
00:36:13 sont conditionnés de telle sorte
00:36:15 qu'ils ne veulent surtout pas
00:36:17 être dans cette jouissance
00:36:19 d'une liberté conquise.
00:36:21 Madame Dati dit
00:36:23 "Oui, il n'y a que comme ça que l'on peut
00:36:25 s'intégrer, il n'y a que comme ça
00:36:27 que l'on peut avoir les libertés." Mais oui,
00:36:29 elle a raison. Mais il faut avoir
00:36:31 la possibilité
00:36:33 d'être dans ce
00:36:35 contact avec cette culture.
00:36:37 Et c'est là le grand problème.
00:36:39 Parce que quand on dit "il va y avoir du théâtre",
00:36:41 moi je n'ai cessé de le dire ici.
00:36:43 Oui, le théâtre, il faut du théâtre.
00:36:45 Il faut de l'éloquence. Oui, il faut de la poésie.
00:36:47 Oui, il faut de la dictée. Il faut ce goût
00:36:49 pour ce qui
00:36:51 est la substance même
00:36:53 indispensable
00:36:55 pour le développement de l'individu, à savoir
00:36:57 les mots, ça, sans ça,
00:36:59 on n'est rien. Et c'est extraordinaire
00:37:01 quand le président de la République dit ça hier.
00:37:03 C'est là où, à la limite, moi j'aimerais voir
00:37:05 le bon côté des choses. Il vient
00:37:07 en disant "j'ai fixé l'horizon
00:37:09 et la semaine prochaine, eh bien
00:37:11 nous aurons le Premier ministre
00:37:13 qui expliquera comment, effectivement,
00:37:15 on peut atteindre cet horizon."
00:37:17 Parce que dans la configuration telle que je vous la présente,
00:37:19 avec des jeunes
00:37:21 qui même quand ils sont bien intentionnés
00:37:23 sont dans un rejet
00:37:25 parce qu'on leur a dit que c'était
00:37:27 intolérable de pouvoir avoir
00:37:29 ce rapport au corps, qu'il faut être
00:37:31 dans la pudibonderie
00:37:33 la plus abjecte qui soit
00:37:35 parce qu'elle enferme dans un carcan,
00:37:37 eh bien comment faire en sorte
00:37:39 que ces enfants-là
00:37:41 reviennent à la République ?
00:37:43 Or c'est ça qu'il nous propose. Alors j'attends
00:37:45 de M. Attal
00:37:47 qu'il ait une idée. Mais
00:37:49 il y en a des initiatives qui ont été prises
00:37:51 depuis des années et qui ont montré
00:37:53 à une époque, mais c'est là où
00:37:55 on a malheureusement abandonné
00:37:57 ce qui était de véritables exploits.
00:37:59 J'en ai noté quelques-uns.
00:38:01 En 2004,
00:38:03 Abdelatif Kéchiche
00:38:05 il fait un film,
00:38:07 "L'esquisse".
00:38:09 C'est un film où on voit des jeunes de banlieue,
00:38:11 ces mômes qui a priori
00:38:13 ne voulaient surtout pas entendre la langue française.
00:38:15 Eh bien, on a
00:38:17 quelques illuminés qui disent "mais arrêtez,
00:38:19 essayez de vous émerveiller,
00:38:21 appropriez-vous ces mots,
00:38:23 car c'est comme ça que vous pourrez rayonner,
00:38:25 vous ne serez plus des victimes, vous serez
00:38:27 dans la possibilité
00:38:29 d'aborder les autres d'égalité
00:38:31 à égalité". Alors ceux qui étaient là
00:38:33 éventuellement avaient le point. Non,
00:38:35 c'est pas le point qui permet de conquérir,
00:38:37 c'est la force de l'esprit.
00:38:39 Alors, ils ont joué
00:38:41 "Le jeu de l'amour et du hasard"
00:38:43 de Marivaux, une pièce
00:38:45 de 1730. Ils ont
00:38:47 eu la révélation. On n'a pas
00:38:49 su entretenir ça. Il y a
00:38:51 un personnage, il s'appelle
00:38:53 Alain de Gouin. Alain de
00:38:55 Gouin, c'était papy.
00:38:57 Papy pour tous les enfants
00:38:59 de trappe. Oui, parce que papy
00:39:01 Mougeot, vous savez, Coluche. "Papy Mougeot !"
00:39:03 Et il était surnommé
00:39:05 comme ça. Il est allé au lycée
00:39:07 Gustave Ploubert. Il a proposé
00:39:09 un atelier
00:39:11 d'improvisation. C'est la première chose,
00:39:13 l'atelier d'improvisation, avant d'aborder
00:39:15 le théâtre. Ça a révélé qui ? Ça a révélé
00:39:17 Djamel Debbouze, ça a révélé
00:39:19 Omar Sy et
00:39:21 bien d'autres. Ça montre que ces gamins,
00:39:23 si vous les sortez de
00:39:25 ce carton dans lequel, malheureusement,
00:39:27 ils essaient de trouver
00:39:29 une identité fallacieuse,
00:39:31 eh bien, ils peuvent connaître la
00:39:33 révélation. Il y a un
00:39:35 avocat, Bertrand Perrier,
00:39:37 j'avais reçu ici sur CNews,
00:39:39 avec "Elocentia".
00:39:41 "Elocentia", c'est l'éloquence.
00:39:43 Toujours les mots. Il dit "C'est le samedi
00:39:45 matin, au bout de la ligne 13,
00:39:47 ça dure quatre
00:39:49 mois, c'est pas payé, si on le
00:39:51 fait, c'est qu'on y croit." Eh bien, c'est
00:39:53 grâce à ça que des mômes qui étaient
00:39:55 empêtrés dans les mots se sont
00:39:57 mis à devenir
00:39:59 des personnages qui avaient
00:40:01 ce rayonnement de l'esprit.
00:40:03 Oui, il y a la possibilité
00:40:05 d'offrir ça à la jeunesse,
00:40:07 et c'est ça, moi, que j'ai voulu retenir
00:40:09 du discours du président
00:40:11 de la République hier. Maintenant,
00:40:13 ce qui compte, c'est qu'il y ait
00:40:15 une cohésion entre
00:40:17 le ministère de l'Éducation et le Sport.
00:40:19 Ça, ce sont les Grecs qui nous l'ont appris.
00:40:21 Il ne peut pas y avoir l'un sans l'autre. Un corps
00:40:23 sain dans un esprit sain. Et puis,
00:40:25 également, la culture.
00:40:27 On aurait presque pu avoir un
00:40:29 supraministère,
00:40:31 et avec trois secrétaires d'État.
00:40:33 Vous êtes d'accord avec la phrase du président,
00:40:35 lorsqu'il a dit "Quand la République perd ses rites,
00:40:37 d'autres rites sont inventés."
00:40:39 Mais bien évidemment ! Mais ça, ça va contre l'Europe.
00:40:41 Vous voyez, il y a quelque chose qui ne va pas, là.
00:40:43 Un tour de table sur
00:40:47 cette information qu'on a appris aujourd'hui.
00:40:49 La fille de Raquel Garrido et d'Alexis Corbière,
00:40:51 elle s'appelle Inès Corbière, qui est en garde
00:40:53 à vue, a priori, jusqu'à jeudi matin.
00:40:55 La jeune femme de 22 ans a été
00:40:57 interrogée ce matin
00:40:59 pour des messages diffusés sur X
00:41:01 en octobre, pour une vidéo dans laquelle
00:41:03 elle se revendique antisémite.
00:41:05 La vidéo date du 14 novembre dernier,
00:41:07 à priori, où elle dit face caméra
00:41:09 "Je suis antisémite, je m'en bats...
00:41:11 pardon, j'assume."
00:41:13 Pendant un débat avec
00:41:15 des camarades sur le conflit
00:41:17 israélo-palestinien. Ça fait beaucoup
00:41:19 réagir à Mathieu Bocoté. Pourquoi ?
00:41:21 - Quelqu'un qui revendique son
00:41:23 antisémitisme, et qui par ailleurs,
00:41:25 est élu de la République, il y a quelque chose
00:41:27 d'étonnant là-dedans. Moi, je confesse,
00:41:29 j'aime rarement accabler des parents
00:41:31 pour... En fait, je suis simplement triste
00:41:33 pour les parents qui voient leur fille
00:41:35 dans une telle situation. Ils ont probablement
00:41:37 honte d'elle en ce moment. Ils en sont malheureux.
00:41:39 Et probablement sont-ils d'autant plus malheureux
00:41:41 que certains, dans leur parti, doivent
00:41:43 la féliciter pour ce qu'elle a dit. C'est quand même ça
00:41:45 qui est dramatique. - Je suis complètement d'accord
00:41:47 avec Mathieu. On dit souvent que les enfants nazis
00:41:49 ne sont pas responsables de leurs parents. C'est vrai.
00:41:51 Néanmoins, les parents sont
00:41:53 davantage responsables de ce que deviennent les enfants,
00:41:55 même s'ils ne le sont pas complètement.
00:41:57 Parce qu'on sait que quand on a des enfants, ils ont
00:41:59 une espèce de liberté, d'autonomie.
00:42:01 Néanmoins, je pense que là, il y a quelque chose...
00:42:03 C'est spécialement triste et glauque
00:42:05 parce qu'on voit bien comment le gauchisme,
00:42:07 un mélange de hargne et de volonté
00:42:09 de déconstruction, donc de non-transmission
00:42:11 de la culture dont nous parle Marc,
00:42:13 de la culture de la France, etc., des fameux
00:42:15 rites, enfin, le fait de ne pas transmettre
00:42:17 et de ne pas être dans la joie, mais d'être dans la hargne,
00:42:19 voire dans la hargne révolutionnaire,
00:42:21 ça fait le lit de l'islamisme.
00:42:23 On voit à l'œil nu cette espèce
00:42:25 de généalogie, comprenez ?
00:42:27 D'équation du pire.
00:42:29 C'est-à-dire que vous prenez cette hargne révolutionnaire
00:42:31 plus la déconstruction culturelle et la non-transmission,
00:42:33 et bien ça débouche directement
00:42:35 sur l'islamisme.
00:42:37 Tout le monde a envie, effectivement, Charles Andoneas,
00:42:39 de tout de suite, on critique les parents. Pourquoi ?
00:42:41 Tout de suite critiquer les parents
00:42:43 par rapport à l'enfant ?
00:42:45 Parce qu'on y met dans le fait que l'enfant est le produit
00:42:47 de l'éducation de ses parents, ce qui est
00:42:49 la plupart du temps vrai.
00:42:51 Là, en l'occurrence, personne ne peut le dire.
00:42:53 Moi, je ne sais pas exactement de quels ressorts
00:42:55 elle utilise,
00:42:57 en l'occurrence. Est-ce que c'est son éducation
00:42:59 ou à l'inverse, contre son éducation ?
00:43:01 Je pense qu'en l'occurrence, si ça fait autant
00:43:03 réagir, c'est parce que ses parents
00:43:05 appartiennent à une famille politique qui a cultivé
00:43:07 l'ambiguïté, voire même le choix,
00:43:09 sur le terrain de l'antisémitisme,
00:43:11 notamment ces derniers mois.
00:43:13 Oui, puis c'est d'autant plus dommageable
00:43:15 qu'ils sont professeurs.
00:43:17 Parce que le professeur, c'est celui qui a
00:43:19 le sens
00:43:21 de l'emballement
00:43:23 de l'esprit à inoculer
00:43:25 aux enfants.
00:43:27 On revient à ce terme
00:43:29 de libre-arbitre. Comment tu vas
00:43:31 pouvoir, face aux problèmes
00:43:33 de l'existence, pouvoir
00:43:35 réagir de façon
00:43:37 pertinente, et en ayant gommé
00:43:39 la haine ? Et là, quand on
00:43:41 est professeur, qu'on est
00:43:43 des représentants de la République
00:43:45 et qu'on a cet échec, ils doivent
00:43:47 être dans une grande souffrance.
00:43:49 Bon. Vous pensez ?
00:43:51 Pourquoi la France reste la France ?
00:43:53 Permettez-moi de...
00:43:55 Oui, bien sûr, c'est évidemment...
00:43:57 Parfois je suis trop ironique.
00:43:59 On vous aime.
00:44:01 Pourquoi la France reste la France ?
00:44:03 Pourquoi la France reste la France ?
00:44:05 Il est pas mal ce slogan, non ?
00:44:07 Je ne sais plus à qui il appartient aujourd'hui.
00:44:09 On en parle dans un instant.
00:44:11 Juste avant, Charlotte Dornelas,
00:44:13 vous avez utilisé les mots du président de la République
00:44:15 sur les émeutes de juin dernier,
00:44:17 après la mort de Naël.
00:44:19 Avec vous, on va aborder
00:44:21 d'abord la question de l'accès
00:44:23 des enfants aux écrans. Plusieurs décisions.
00:44:25 On en parle souvent dans "Face à l'info".
00:44:27 Plusieurs décisions sur ce sujet.
00:44:29 Vous en êtes-vous satisfaites ? De quoi s'agit-il ?
00:44:31 En fait, il faut voir ce qu'Emmanuel
00:44:33 Macron a abordé. Parce que d'abord,
00:44:35 il lit la question des écrans à celle des émeutes.
00:44:37 On va voir. Il y a un lien
00:44:39 qui est établi par le chef de l'État lui-même.
00:44:41 C'est une annonce
00:44:43 qu'il fait sur ce terrain des écrans,
00:44:45 sans annonce réelle. Pourquoi ? Il dit qu'il a fait
00:44:47 une réunion d'experts,
00:44:49 des meilleurs scientifiques, nous dit-il,
00:44:51 dans lequel il place notamment les sociologues.
00:44:53 Je ne sais pas si Mathieu a été invité, ce serait intéressant de voir.
00:44:55 Il évoque un problème
00:44:57 de génération. L'accès aux écrans
00:44:59 qui, évidemment, percute toute une génération,
00:45:01 c'est indiscutable.
00:45:03 Et il développe ça ensuite.
00:45:05 C'est évidemment une question extrêmement importante.
00:45:07 On en a souvent parlé ici. Et il nous dit
00:45:09 lui-même, je ne peux rien vous annoncer moi
00:45:11 aujourd'hui, puisque nous verrons en mars ce qu'en disent
00:45:13 les experts. Le tout en expliquant
00:45:15 que l'Union européenne est à l'avant-garde
00:45:17 sur ce sujet
00:45:19 des écrans, en ayant pris des décisions
00:45:21 qui sont parfois retranscrites dans
00:45:23 la loi française. Donc il y a un peu un mélange
00:45:25 à la fois de la réflexion qu'il demande,
00:45:27 qu'il est en train de conduire,
00:45:29 et des résultats qu'il pourrait en tirer.
00:45:31 Alors il nous dit d'abord, ça génère des problèmes
00:45:33 affectifs, sensoriels et cognitifs.
00:45:35 C'est absolument vrai, c'est déjà
00:45:37 renseigné depuis de nombreuses années. Les études
00:45:39 se font plus précises. Et par
00:45:41 ailleurs, je l'ai déjà dit, mais je le rappelle
00:45:43 et je pense qu'il faut le rappeler extrêmement régulièrement,
00:45:45 ça fait, nous avons un indicateur
00:45:47 assez certain, c'est que ça fait
00:45:49 de très longues années que dans la Silicon Valley,
00:45:51 tous les enfants sont privés de l'accès
00:45:53 aux écrans par ceux-là même
00:45:55 qui les développent. Donc peut-être
00:45:57 qu'en effet, là, on avait
00:45:59 un gène de prudence qui aurait dû
00:46:01 pousser. Et il évoque
00:46:03 aussi l'exposition des jeunes
00:46:05 à la pornographie par le biais
00:46:07 de ces écrans. Et vous savez que c'est
00:46:09 un sujet qu'on a aussi souvent développé.
00:46:11 La question du harcèlement scolaire qui est
00:46:13 démultiplié par le biais des écrans.
00:46:15 Donc il aborde toutes ces
00:46:17 questions-là. Et il s'attarde sur
00:46:19 une question, et je l'ai bien reconnue
00:46:21 là, qui est la question de la
00:46:23 solidité de nos démocraties, je le cite.
00:46:25 Et là, il dit
00:46:27 les écrans et l'accès des
00:46:29 jeunes, notamment aux écrans, ne permettent
00:46:31 pas de classer, de trier ou de
00:46:33 hiérarchiser les informations.
00:46:35 Ils interrogent donc le rapport
00:46:37 à la vérité et à la contre-vérité
00:46:39 qui génèrent des générations
00:46:41 de complotistes. Voilà le
00:46:43 discours d'Emmanuel Macron. Si
00:46:45 je le retrouve bien là, on va dire, c'est qu'il
00:46:47 dit sur ce terrain-là, cela pourrait
00:46:49 générer des interdictions ou des restrictions
00:46:51 de contenu sur
00:46:53 notamment les réseaux sociaux ou
00:46:55 les sites Internet. Et c'est à
00:46:57 ce moment-là qu'il s'enorgueille d'une Europe
00:46:59 qui est à l'avant-garde sur ses décisions.
00:47:01 Or, nous avions analysé les fameuses
00:47:03 directives prises par l'Union Européenne,
00:47:05 retranscrites en partie dans la loi, en tout cas
00:47:07 examinées dans la loi française, contre
00:47:09 la désinformation. Et là,
00:47:11 on arrive pile à ce dont nous parlait
00:47:13 Mathieu tout à l'heure, c'est-à-dire cette
00:47:15 question de qui va définir la vérité
00:47:17 et le mensonge ? Qui
00:47:19 décide en politique
00:47:21 entre deux projets politiques, ce qui
00:47:23 relève ou non de la vérité et du mensonge ?
00:47:25 Surtout dans la bouche d'un président
00:47:27 qui qualifie un adversaire politique de
00:47:29 "partie du mensonge", comme s'il n'y avait
00:47:31 rien à tirer, comme si en effet, la
00:47:33 différence entre des responsables politiques
00:47:35 ne se faisait pas sur des options,
00:47:37 des solutions, voire même sur des
00:47:39 constats différents, mais vraiment sur
00:47:41 le terrain du mensonge.
00:47:43 Et ensuite, il nous parle de complotisme
00:47:45 ou de désinformation, qui sont quand même deux choses
00:47:47 extrêmement différentes, qui
00:47:49 établit, encore une fois, les contours
00:47:51 de l'information juste
00:47:53 et de la désinformation, de la même manière qu'on
00:47:55 pourrait poser la question au président de la République,
00:47:57 en effet, hier, je reprends mais j'insiste,
00:47:59 il y a une journaliste, apparemment, dans la
00:48:01 soirée, qui a donné sa vision des choses,
00:48:03 moi j'ai vu 100% des journalistes qui la donnaient.
00:48:05 Il y en a une à qui on l'a dit.
00:48:07 - Laurence Ferrari, pour ne pas la citer. - Laurence Ferrari, évidemment,
00:48:09 pour ne pas la citer. Donc,
00:48:11 ce choix-là, par exemple,
00:48:13 c'est quoi ? C'est de la désinformation ? C'est de l'engagement ?
00:48:15 C'est un rapport trouble
00:48:17 à la vérité, me semble-t-il, si on le précise une
00:48:19 fois et pas les autres ? Donc, qui décide de
00:48:21 ça, surtout sur le terrain politique ?
00:48:23 C'est quand même une question qui est relativement
00:48:25 vertigineuse. Donc, le président
00:48:27 de la République, et comme c'est souvent le cas sur ce
00:48:29 terrain-là, prend des prétextes
00:48:31 parfaitement légitimes et par ailleurs sur lesquels
00:48:33 il est nécessaire de se pencher,
00:48:35 notamment sur le terrain de l'éducation,
00:48:37 me semble-t-il, de l'accès des enfants
00:48:39 aux écrans et de tout ce que ça comporte,
00:48:41 pour avoir, pour en tirer, une ambition
00:48:43 qui est franchement inquiétante.
00:48:45 Parce qu'il fait des liens qui, à mon
00:48:47 avis, ne sont pas nécessaires à faire.
00:48:49 - Le président a
00:48:51 livré son analyse des émeutes qui ont
00:48:53 frappé la France en juin dernier.
00:48:55 Et là, beaucoup de réactions
00:48:57 aussi. Charlotte, j'aimerais vous entendre
00:48:59 votre analyse sur l'analyse
00:49:01 du chef de l'État sur les émeutes.
00:49:03 On en a beaucoup parlé ici, déjà.
00:49:05 - Oui, oui. Donc, la question lui est posée,
00:49:07 "Vous aviez demandé du temps pour réfléchir,
00:49:09 alors maintenant, on est quelques mois quand même après,
00:49:11 qu'est-ce que vous avez compris de ces
00:49:13 émeutes et comment y
00:49:15 contrevenir ?" Et alors, il a retenu ce
00:49:17 qu'il voulait bien en retenir. Donc, je vais commencer
00:49:19 par le début de sa réponse. Il nous
00:49:21 dit d'abord, il note une réponse implacable
00:49:23 de l'État. Alors, c'est vrai,
00:49:25 on a eu une circulaire de politique pénale qui était
00:49:27 extrêmement ferme, une surmobilisation de la
00:49:29 justice, des déferments, des comparutions
00:49:31 immédiates, même avec casier judiciaire,
00:49:33 c'est-à-dire tout ce que la justice ne fait pas
00:49:35 ou ne peut pas faire, soit
00:49:37 par décision de politique pénale
00:49:39 qui n'existe pas, soit par manque
00:49:41 de moyens humains
00:49:43 tout simplement pour exercer cette justice. Et on a
00:49:45 vu des chiffres et des taux, à la fois
00:49:47 de présentation devant les tribunaux, de condamnation
00:49:49 et de condamnation à de la prison
00:49:51 ferme, qui n'existent pas le
00:49:53 reste du temps. Donc, finalement,
00:49:55 on a un système qui, à ce
00:49:57 moment-là, nous a expliqué qu'il faut frapper
00:49:59 vite, fort, et la première
00:50:01 fois si possible pour éviter que ça se reproduise.
00:50:03 C'est intéressant, ce serait bien que ça devienne
00:50:05 précisément le système. Mais,
00:50:07 ça n'est pas en cours. Exactement, c'est possible,
00:50:09 mais en l'occurrence, ce n'est pas cette réforme-là qui est
00:50:11 appliquée tous les jours. Ensuite,
00:50:13 Emmanuel Macron nous dit, je le cite,
00:50:15 "On a tout de suite voulu dire que c'était
00:50:17 un problème d'immigration." Alors, moi, cette phrase m'a étonnée
00:50:19 parce que, qui est ce "on" ?
00:50:21 Qui est ce "on" qui est "on a tout de suite
00:50:23 voulu dire que c'est un problème d'immigration ?"
00:50:25 Ces ministres, en l'occurrence, et notamment
00:50:27 ces ministres concernés, nous ont précisément
00:50:29 trouvé des trésors
00:50:31 d'ingéniosité pour nous expliquer le contraire.
00:50:33 Immédiatement. Donc, qui est ce
00:50:35 "on", encore une fois ? Je ne sais pas.
00:50:37 Dans le débat public, plusieurs sons de cloche sont
00:50:39 apparus. Il y en avait des gens qui, en effet, pointaient ce
00:50:41 problème-là. Il y en a beaucoup d'autres qui disaient le contraire.
00:50:43 Mais, simplement, puisque Emmanuel Macron
00:50:45 nous parle souvent des experts,
00:50:47 les experts, les seuls qui ont abordé cette question-là,
00:50:49 c'est la préfecture de police de Paris, dans un rapport
00:50:51 de l'inspection générale de l'administration
00:50:53 et de la justice. Et que nous disent-ils ?
00:50:55 La grande majorité des émeutiers
00:50:57 interpellés sont des jeunes de nationalité
00:50:59 française, originaire de l'immigration,
00:51:01 deuxième ou troisième génération, principalement
00:51:03 du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
00:51:05 Et,
00:51:07 ce qui est étonnant dans la bouche d'Emmanuel Macron,
00:51:09 c'est que... - Le rapport de l'inspection générale de l'administration ?
00:51:11 - C'est ça. Et, ce qui est étonnant,
00:51:13 c'est que, donc, Emmanuel Macron nous dit
00:51:15 "Bah non, en fait, c'est pas un problème d'immigration."
00:51:17 Et il nous dit
00:51:19 exactement la même chose que ce rapport,
00:51:21 deux minutes plus tard, dans la même phrase.
00:51:23 Et là, il dit qu'il y a un problème d'intégration
00:51:25 derrière. Oui, pas besoin
00:51:27 des émeutes pour le savoir. Donc, il le sait
00:51:29 déjà depuis longtemps, on n'a pas attendu les émeutes.
00:51:31 Le même président qui nous disait "Mais qui
00:51:33 pouvait prévoir ces émeutes ?"
00:51:35 Donc, on finit par s'y perdre, vraiment.
00:51:37 Et, évidemment, la question se pose,
00:51:39 Mathieu l'a posée tout à l'heure, je pense qu'elle est venue à la tête
00:51:41 de beaucoup de gens hier,
00:51:43 de quel problème d'intégration parle-t-il
00:51:45 ici, sur la question des émeutes ?
00:51:47 Qui a un problème d'intégration ?
00:51:49 Qui, quand on dit
00:51:51 "C'est pas un problème d'immigration, mais d'intégration
00:51:53 parce qu'ils étaient nés en France", il évoque
00:51:55 évidemment la question de l'intégration
00:51:57 à la France, de personnes qui
00:51:59 sont originaires, par leurs parents,
00:52:01 leurs grands-parents, voire leurs arrières-grands-parents,
00:52:03 c'est-à-dire de deuxième ou de troisième
00:52:05 génération d'immigration.
00:52:07 Mais Emmanuel Macron, dans le Figaro magazine,
00:52:09 en août, avait déjà dit la même chose,
00:52:11 il avait même été plus loin, je le cite.
00:52:13 Il disait "Il ne faut pas confondre
00:52:15 immigration et intégration,
00:52:17 nous avons clairement un problème d'intégration
00:52:19 en France", et il dit "Ces émeutes
00:52:21 ne sont pas un sujet d'immigration
00:52:23 actuel".
00:52:25 Donc, en fait, l'intégration, nous explique-t-il
00:52:27 à ce moment-là, et il nous dit par ailleurs,
00:52:29 ils sont tous nés en France à l'époque, mais après,
00:52:31 je le cite, "après",
00:52:33 on n'a pas de statistiques ethniques dans notre
00:52:35 pays. Donc là, au mois d'août,
00:52:37 il fait un constat qui est plus précis,
00:52:39 finalement, qu'après avoir encore plus réfléchi
00:52:41 aujourd'hui, et il nous dit
00:52:43 "C'est pas l'immigration actuelle, c'est-à-dire
00:52:45 c'est l'immigration d'hier, avec
00:52:47 lequel nous avons un problème d'intégration".
00:52:49 Alors, de ce constat-là,
00:52:51 l'élémentaire prudence appelle
00:52:53 à stopper immédiatement toute nouvelle entrée
00:52:55 pour traiter précisément l'immigration
00:52:57 d'hier, avec lequel nous avons des
00:52:59 problèmes d'intégration. Et que nous
00:53:01 dit Emmanuel Macron dans le même
00:53:03 entretien, au mois d'août déjà, et ce
00:53:05 qu'il redit en permanence, que la France a toujours
00:53:07 été une terre d'accueil et qu'elle continuera. Là,
00:53:09 il y a une inconséquence qui est quand même
00:53:11 absolument dramatique. Et alors, qui est
00:53:13 responsable de ce manque d'intégration ?
00:53:15 "Les deux", nous dit-il, "les deux côtés", Mathieu le
00:53:17 rappelait aussi, "les deux côtés". Donc,
00:53:19 les deux côtés, on se dit "la France"
00:53:21 et puis "les émeutiers". Et là,
00:53:23 il nous dit "les deux côtés", nous,
00:53:25 à cause de trop d'assignations
00:53:27 à résidence, et nous encore,
00:53:29 parce que nous n'avons pas été assez rigoureux. Donc, en fait,
00:53:31 des deux côtés, mais surtout des côtés de la France.
00:53:33 En réalité, parce que c'est pas qu'ils n'ont pas
00:53:35 voulu se conformer à ce qu'est la France, c'est que nous
00:53:37 n'avons pas été assez rigoureux. C'est vrai dans
00:53:39 une certaine mesure, mais là, il faut en tirer les conséquences
00:53:41 de manière assez urgente.
00:53:43 Et là, encore une fois, il nous dit "assignation
00:53:45 à résidence". Alors, on se dit "de quelle assignation
00:53:47 à résidence parle-t-il ?"
00:53:49 Parce que le même président nous dit
00:53:51 "ça n'est pas... il n'y a
00:53:53 pas de rapport avec l'immigration parce que
00:53:55 ça concernait 500 villes dont la moitié
00:53:57 seulement a une politique de la ville".
00:53:59 Alors, merci pour cet aveu. La politique de
00:54:01 la ville sert à intégrer l'immigration et par ailleurs
00:54:03 nous avons un gros problème d'intégration.
00:54:05 Peut-être faudrait-il se poser la question de la
00:54:07 politique de la ville dans la foulée. Donc,
00:54:09 merci pour ce constat extrêmement
00:54:11 clair. Mais par ailleurs, du coup, l'assignation à résidence
00:54:13 c'est quoi ? Parce qu'il y avait seulement la moitié des villes
00:54:15 qui étaient concernées par la politique de la ville.
00:54:17 Donc, c'est la ghettoïsation dans la politique
00:54:19 de la ville, mais du coup, l'autre moitié, on l'explique comment ?
00:54:21 Ou alors, c'est pas... c'est une assignation
00:54:23 à résidence socio-économique,
00:54:25 mais alors pourquoi il y a certaines parties du pays
00:54:27 qui ne sont pas du tout... qui n'ont pas participé
00:54:29 à ces émeutes ? Donc, voilà pour la question
00:54:31 défensive, on va dire, d'Emmanuel Macron.
00:54:33 Voilà ce que n'étaient pas ces émeutes, de
00:54:35 manière certaine. - Mais alors, comment
00:54:37 Emmanuel Macron explique ces émeutes
00:54:39 après avoir, comme on l'avait dit, pris le temps
00:54:41 de la réflexion ? - Alors, c'est aussi évident
00:54:43 que ça n'a aucun lien avec l'immigration.
00:54:45 C'est évident, il y a plusieurs facteurs.
00:54:47 Bon, il a raison
00:54:49 de dire qu'il y a plusieurs facteurs. Un,
00:54:51 la réforme du brevet et du bac. Bon, alors ça,
00:54:53 ça va faire plaisir à Jean-Michel Blanquer, j'imagine.
00:54:55 Et l'oisiveté qui en est connue, il nous dit
00:54:57 qu'il n'était plus à l'école parce que la réforme
00:54:59 a fait qu'il n'était plus à l'école. Il dit "l'oisiveté
00:55:01 émère de tous les vices". Ce en quoi
00:55:03 il n'a pas tort non plus, mais on comprend que c'est une composante
00:55:05 probablement anecdotique.
00:55:07 Je note que de la même génération
00:55:09 qui a subi cette réforme du bac
00:55:11 et du brevet, on a par exemple
00:55:13 les amis de Thomas, qui eux
00:55:15 n'ont pas fait d'émeute. Donc, comment on explique
00:55:17 la différence ? C'est peut-être une question qu'il faudra poser,
00:55:19 qu'a posée la maire de Romand-sur-Isère.
00:55:21 Ensuite, il nous dit qu'ils n'ont pas accès aux vacances,
00:55:23 au sport et à la culture. Alors, ces arguments,
00:55:25 ça s'appelle stricto sensu
00:55:27 de la discrimination anti-pauvres.
00:55:29 C'est-à-dire que tous les gens qui ne partent pas en vacances
00:55:31 ne ressentent pas le besoin de brûler des voitures
00:55:33 à la première occasion. Les écrans
00:55:35 qui auraient joué un rôle majeur,
00:55:37 on vient d'en parler, là encore une fois, les écrans
00:55:39 concernent toute une génération, voire plusieurs
00:55:41 générations. Toutes ces générations n'ont pas
00:55:43 collectivement participé aux émeutes.
00:55:45 Et il nous dit "l'accompagnement des familles".
00:55:47 Et il prend la peine de noter
00:55:49 que 60% des émeutiers
00:55:51 étaient dans des familles monoparentales,
00:55:53 notamment, évidemment,
00:55:55 élevées par des mères seules.
00:55:57 Et là, je note que s'il est possible
00:55:59 politiquement d'analyser cette donnée,
00:56:01 qui est en effet intéressante à analyser,
00:56:03 sans que quiconque
00:56:05 hurle à la discrimination, il devrait être
00:56:07 possible de prendre
00:56:09 toutes les dimensions de ce que l'on observe.
00:56:11 Par exemple, que l'immense
00:56:13 majorité, encore plus que les familles monoparentales,
00:56:15 sont issues de l'immigration
00:56:17 sans que personne ne se mette à hurler.
00:56:19 Mais Emmanuel Macron a résumé les choses.
00:56:21 Il y a son analyse qui est la bonne six mois après
00:56:23 et les autres ont, je cite, "tout faux".
00:56:25 - Merci beaucoup,
00:56:29 Charlotte Dornelas. Pour que la France
00:56:31 reste la France.
00:56:33 Deux minutes.
00:56:35 - Alors, à l'origine, tracte des Républicains en 2018,
00:56:37 "scandaleux, odieux, condamnable".
00:56:39 Siyoti, Zemmour 2021-2022,
00:56:41 "scandaleux,
00:56:43 inacceptable, condamnable".
00:56:45 Hier, formidable, très bien,
00:56:47 ça va de soi, qui s'opposerait à cela?
00:56:49 Sauf la gauche. Je note que la gauche a dit
00:56:51 que c'est le signe d'une dérive à droite.
00:56:53 J'en conclus que la gauche ne souhaite plus
00:56:55 que la droite, que la France reste la France.
00:56:57 On le savait déjà, mais c'est bien de nous le dire.
00:56:59 Ensuite, ce qui est intéressant, c'est la définition
00:57:01 du mot "France". Qu'est-ce qui ne doit pas changer?
00:57:03 Emmanuel Macron donne une réponse.
00:57:05 C'est intéressant, on va voir des éléments sur lesquels s'appuyer.
00:57:07 Il dit "le bon sens,
00:57:09 la résistance et les lumières".
00:57:11 Alors, le bon sens. Je devine dès lors qu'on ne
00:57:13 ne pourra plus dire qu'un homme puisse
00:57:15 enfanter ou être enceinte.
00:57:17 Le bon sens condamne cette idée.
00:57:19 Deuxièmement, la résistance. Je suis absolument d'accord,
00:57:21 mais à quoi? La résistance de Carente,
00:57:23 c'est contre une souveraineté étrangère
00:57:25 qui cherche à priver la France de son existence nationale.
00:57:27 On ne parle pas de l'Union Européenne ici, je devine.
00:57:29 Donc, résistance à quoi?
00:57:31 Et les lumières? Dois-je comprendre que toute la France
00:57:33 antérieure aux lumières n'est plus la France?
00:57:35 Que reste-t-il des rois de France?
00:57:37 Je laisse ça de côté.
00:57:39 Définition un peu cryptique.
00:57:41 Mais, ce qui est intéressant, néanmoins, là-dedans,
00:57:43 c'est qu'Emmanuel Macron propose un contenu.
00:57:45 Il dit que la France n'est pas une surface plane.
00:57:47 Ce n'est pas seulement les droits de l'homme.
00:57:49 Enfin, enfin, ce n'est pas seulement les droits de l'homme,
00:57:51 ce n'est pas une surface plane, ce n'est pas une pure administration,
00:57:53 ce n'est pas que le droit du sol, il y a un contenu.
00:57:55 Alors, moi, je retourne la question,
00:57:57 parce que je l'ai posée hier avec quelques perplexités.
00:57:59 Je dis, si je pose d'autres questions pour savoir
00:58:01 si la France demeure la France.
00:58:03 Par exemple, si la France devient, à l'horizon du siècle,
00:58:05 la moitié musulmane, ou bouddhiste,
00:58:07 ou protestante, ou luthérienne,
00:58:09 j'en sais rien, sera-t-elle encore la France?
00:58:11 Mais peut-être que l'islam est une question plus particulière là-dedans.
00:58:15 Deux, si le peuple historique français devient minoritaire en France,
00:58:19 la France sera-t-elle encore la France?
00:58:21 Si, dans cet état d'esprit, on nous dit que, pour de bon,
00:58:25 le couscous est le plat préféré des Français
00:58:27 plutôt que la blanquette de veau,
00:58:29 c'est une incarnation culturelle,
00:58:31 la France sera-t-elle encore la France?
00:58:33 Et si, dans cet état d'esprit, pour toujours,
00:58:35 le 9-3 devient non plus l'exception mais la norme,
00:58:37 est-ce que la France sera encore la France?
00:58:39 Ce dont je me réjouis ici, c'est qu'Emmanuel Macron nous dit
00:58:42 que la France, c'est un contenu.
00:58:44 Je ne suis pas certain d'être d'accord avec la définition du contenu
00:58:46 qu'il nous propose, mais ce qui est certain,
00:58:48 c'est qu'on ne pourra plus se contenter d'en faire une surface vide.
00:58:50 Et j'aimerais qu'on lui pose, la prochaine conférence de presse,
00:58:52 en 2047, j'aimerais qu'on lui pose les questions que je viens de lui poser,
00:58:56 notamment celles sur la question de l'islam et de la religion
00:58:58 et de l'évolution du peuple historique français.
00:59:00 Ça doit vouloir dire quelque chose.
00:59:02 - Il a fait aussi l'éloge de la République.
00:59:04 - Ah, la République, c'est un beau...
00:59:06 - À sa sauce.
00:59:07 - C'est un beau passage, parce qu'il nous explique que l'école
00:59:09 et la famille doivent fabriquer des républicains.
00:59:11 - Oui.
00:59:12 - Alors, on conscrit la famille pour fabriquer des républicains.
00:59:15 C'est intéressant.
00:59:16 Mais qu'est-ce qu'il entend par « République »?
00:59:18 Et là, c'est mon problème.
00:59:19 Est-ce qu'il entend par là la possibilité de construire une citoyenneté
00:59:22 où on transcende ses appartenances communautaires
00:59:24 pour adhérer directement à la nation?
00:59:26 Ou est-ce qu'on adhère à une citoyenneté sur le mode de la célébration
00:59:28 de la diversité en toutes circonstances?
00:59:30 Il nous dit « la République ».
00:59:31 Est-ce que ça veut dire qu'on les éduque à la souveraineté populaire,
00:59:34 à la souveraineté nationale?
00:59:35 Traditionnellement, c'était ça, la République.
00:59:37 Ou à la gouvernance européiste portée par l'État de droit
00:59:40 incarné par la Cour européenne des droits de l'homme?
00:59:42 C'est laquelle, la République, entre les deux?
00:59:44 Alors, ce qui m'inquiète un peu dans cette éducation à la République,
00:59:46 c'est que puisque ce terme-là, pour le coup, n'a pas été défini,
00:59:48 on a défini la France, hein?
00:59:50 Bon sens, résistance, lumière.
00:59:52 Mais on n'a pas défini la République.
00:59:53 Je redoute que ce soit un terme qui serve à nous fourguer
00:59:55 une marchandise idéologique, je ne sais laquelle.
00:59:57 Mais pour l'essentiel, ce sera mon mot de conclusion.
00:59:59 Hier, c'était une formidable conférence de presse
01:00:01 qui n'était en fait qu'une pluie de mots.
01:00:04 Merci à tous. L'heure des pros, avec Pascal Praud.
01:00:07 À demain.
01:00:09 Merci à tous !