Avec Christophe Hugon, élu municipal à Marseille, chercheur indépendant et Thierry Portier, Vice President - Country Leader Technology Software Sales France chez Oracle.
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00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous,
00:06l'émission dédiée au digital, à l'innovation et à la tech responsable.
00:10Et pour ceux qui n'étaient pas sur la première émission,
00:12il est encore temps de vous souhaiter une très belle année,
00:14donc je vous souhaite une année pleine d'innovation et de curiosité.
00:17Alors aujourd'hui, vous le savez, déclarer ses impôts,
00:19demander un acte de naissance ou encore inscrire ses enfants à l'école
00:22se fait désormais en quelques clics en ligne comme on dit
00:26et vous permet de rester chez vous.
00:28Mais est-ce véritablement un progrès ?
00:30Comment s'assurer que tout le monde puisse suivre cette transformation ?
00:33Que faire pour éviter que la fracture numérique ne devienne une fracture sociale ?
00:37Et surtout, comment garantir la sécurité de nos données personnelles
00:40dans ce nouveau paysage numérique ?
00:43C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:45Le numérique pour tous spécial dématérialisation des services publics,
00:49c'est parti et c'est sur Sud Radio.
00:51Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:55Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir Christophe Hugon.
00:59Christophe, bonjour.
01:00Bonjour.
01:01Donc vous êtes élu municipal à Marseille et chercheur indépendant.
01:04Alors je sais que vous avez un CV très très long pour ajouter quelques petites choses.
01:07Oui, j'ai une formation en physique des particules, je suis entrepreneur
01:11mais aujourd'hui je suis concentré sur mon mandat.
01:15Ok, on va parler de votre mandat à Marseille.
01:18Donc pour commencer, parce qu'on aime bien les définitions dans le numérique pour tous,
01:21expliquez-nous ce que l'on appelle la dématérialisation des services publics.
01:25Un grand mot, bien costaud, mais pour quelque chose qui est au quotidien.
01:30Assez abstrait et malgré tout dans le quotidien.
01:32Et je vais surtout vous parler de comment est-ce qu'on le voit à Marseille
01:35parce que finalement, chaque strat a un petit peu sa stratégie.
01:38À Marseille, pour nous, c'est un nouveau canal pour accéder à l'administration.
01:42Ce n'est pas de la substitution à l'humain.
01:44Et ça, c'est vraiment notre ligne de conduite, c'est vraiment notre principe.
01:48Donc la dématérialisation, c'est quoi ?
01:50C'est pouvoir accéder aux services et à son identité numérique
01:54le plus facilement possible, le plus accessible possible et pour tous.
01:57Finalement, pour pouvoir faire ses démarches, pour pouvoir inscrire ses enfants à l'école, etc.
02:01Concrètement, citez-nous quelques services qui sont vraiment les plus utilisés.
02:04Concrètement, le plus utilisé, c'est l'inscription aux écoles et à la cantine,
02:09à l'échelle d'une ville, ce qui est extrêmement important.
02:12C'est-à-dire qu'historiquement, les gens faisaient la queue pendant une journée entière
02:16pour vraiment pouvoir faire ces inscriptions-là.
02:18Aujourd'hui, ces démarches sont largement simplifiées
02:21et on est encore en marche pour vraiment simplifier au maximum ce parcours
02:25pour que ce soit quelque chose d'assez simple et naturel.
02:27J'ai la première question qui me vient à l'esprit.
02:30Si on n'est pas forcément équipé d'un ordinateur ou si on n'a pas une facilité d'accès,
02:34comment on inscrit ses enfants à la cantine à la rentrée ?
02:37C'est là où, comme je disais, l'objectif n'est pas de déshumaniser.
02:40C'est-à-dire que pouvoir inscrire ses enfants auprès d'un guichet, auprès d'agents,
02:45est toujours possible et sera toujours possible.
02:48Et il y a ensuite, pour ceux qui ont envie malgré tout d'aller vers le numérique,
02:52de la médiation qui est mise en place avec l'outil associatif marseillais,
02:56de l'accompagnement et la simplification du parcours,
02:59le rendre le plus lisible possible en utilisant par exemple ce qu'on appelle le FALC,
03:03le Facile à lire et à comprendre.
03:05Parce que lorsqu'on va sur une page pour inscrire son enfant à l'école,
03:09on a envie d'avoir un parcours simple et d'aller droit au but.
03:11On n'a pas envie d'avoir une description en trois pages
03:13de la politique de la ville autour des écoles et des stratégies, etc.
03:17Donc c'est cette simplification, cette clarté vers laquelle on essaie d'aller aussi
03:21pour que ce soit accessible à tous.
03:23C'est intéressant parce qu'on parle beaucoup de digitalisation des services publics de l'État.
03:27Ça veut dire que vous, vous avez une double réflexion,
03:30la réflexion de l'essai de l'humain et de maître du digital.
03:33Ça motive vraiment vos réflexions ?
03:35Alors ça fait plus que motiver nos réflexions, c'est qu'on est trois adjoints.
03:39Je travaille avec Olivia Fortin et Sophie Roch,
03:42qui sont eux sur ces côtés très humains,
03:45RH, côté agent, mais aussi adjointes aux relations citoyennes.
03:52Et en fait, on travaille ensemble sur ce parcours-là,
03:55de manière à ce que dès le début et en permanence,
03:58la partie dématérialisée et physique soit toujours présente
04:01avec une formation continue des agents.
04:03À Marseille, on le sait, il y a quelques zones blanches encore
04:06qui ne sont pas forcément équipées, que ce soit avec de la fibre
04:09ou avec un réseau du niveau du reste du territoire.
04:13Ça isole des populations, justement ?
04:15Alors, c'est une problématique.
04:17Donc on a d'abord les camions mobiles pour aller vers le citoyen
04:22de manière à les accompagner dans ses inscriptions.
04:24Et puis aussi, il y a du côté du numérique un travail de fond
04:28de manière à encourager et faciliter la connexion fibre et antenne pour tous.
04:33Ça, ça se joue au niveau de la ville, mais aussi beaucoup au niveau de l'État,
04:36auprès des associations, auprès de l'ARCEP, etc.
04:39C'est une forme de lobbying pour que les choses se passent plus vite
04:42et mieux pour les habitantes et les habitants,
04:44justement pour supprimer ces zones blanches.
04:46Mais quand je vous écoute, je me dis que c'est quand même des budgets.
04:49Est-ce que quand on gère le budget d'une municipalité,
04:52on doit faire des arbitrages, justement, en se disant
04:54« Bon, allez, la formation, je ne vais pas forcément investir dedans,
04:57on va tout digitaliser et là, je n'ai pas le budget, j'arrête. »
05:00Est-ce que vous êtes confronté à des équations parfois insolvables ?
05:04Alors, comme l'avait annoncé monsieur le maire Benoît Payan
05:07et l'adjoint en finances Joël Canicave,
05:11il n'est pas question à la ville de Marseille de vraiment couper
05:14ce qui est prioritaire pour nous.
05:16Donc aujourd'hui, on est, à la ville de Marseille, dans une situation
05:19où on a une précarité, une difficulté d'accès au numérique,
05:22une difficulté d'accès à l'inscription aux écoles,
05:24des choses qui sont fondamentales.
05:26Et donc, aujourd'hui, on a fait le choix, justement,
05:29d'aller de l'avant dans ces budgets, de ne pas faire de restrictions
05:32qui nous empêchent de faire ces progrès-là,
05:35qui sont extrêmement importants pour les habitants.
05:37C'est quand même leur accès aux droits, leur accès à la culture,
05:40leur accès à la connaissance, leur accès à la société.
05:43Même si, comme je l'ai dit, ce n'est qu'un des canaux,
05:45ça reste un canot qui est essentiel aujourd'hui.
05:47Il est dans les poches de tous les habitants,
05:49avec le smartphone, dans les domiciles de tous les habitants,
05:52avec la télévision et l'ordinateur.
05:55Donc, aujourd'hui, on est en marche pour que ça fonctionne,
05:59pour que ça avance.
06:01Et donc, on n'est pas dans une perspective, dans une logique
06:03de coupure de budget sur ces sujets-là.
06:05– Et il semble, à Marseille particulièrement,
06:07que vous écoutiez, justement, vous administrez,
06:10plus qu'ailleurs, avec des groupes de réflexion,
06:13et vous mettez en place, justement, des solutions très concrètes,
06:16mais pour être, non pas avec des approches dogmatiques,
06:19mais des choses sur mesure.
06:22On a beaucoup d'initiatives autour de la démocratie participative,
06:26on a l'Assemblée citoyenne du futur,
06:28on a les budgets participatifs, beaucoup de choses
06:30qui sont dans le concret, dans le quotidien des gens,
06:32où on les consulte, et vis-à-vis du numérique,
06:34on est en train de mettre en place, justement,
06:36des mécaniques où les citoyens ont un guichet.
06:39Pour dire, ben voilà, moi je me retrouve dans cette situation-là.
06:42Je n'ai pas la fibre, alors que j'ai une auto-entreprise à la maison.
06:45C'est indispensable.
06:46– On va à la mairie, par exemple ?
06:49– On a les bureaux de proximité, ou à la mairie,
06:52et on a tout un système qu'on appelle Allomérie,
06:54qui centralise un petit peu toutes ces doléances citoyennes,
06:58sur absolument tous les sujets,
07:00et le sujet du numérique nous revient régulièrement là-dessus,
07:03ce qui nous permet d'identifier des quartiers
07:05où il y a une problématique bien spécifique.
07:08Par exemple, il y a des problèmes d'adressage.
07:10Il existe des maisons, des appartements,
07:12qui n'ont pas d'adresse sur les bases de données
07:15des opérateurs, ce genre de choses.
07:17Donc sans ce système, on n'aurait jamais eu la fibre.
07:20Donc ça nous permet vraiment d'aller dans ce cas par cas,
07:22et de travailler avec les opérateurs.
07:24On a fait l'effort d'avoir une bonne relation avec les opérateurs,
07:27pour que lorsqu'on leur dit, cet habitant, ce citoyen-là,
07:30il a ce problème-là, ils nous répondent.
07:32Ok, c'est parce qu'il y a des gros travaux à faire,
07:36ça va prendre un peu de temps,
07:37ou, ah ben tiens, il y avait une erreur dans la base d'adresse,
07:39donc on va pouvoir le corriger.
07:41Et aujourd'hui, on a vraiment résolu beaucoup de cas particuliers.
07:45Donc je reçois régulièrement des mails,
07:48je fais l'effort de répondre.
07:49Alors c'est un peu fastidieux, mais je pense que c'est important
07:52que les habitants ne se sentent pas laissés à l'abandon
07:55dans quelque chose qui est aussi distant et abstrait que le numérique.
07:59C'est clair.
08:00On a le sentiment qu'avant, tous ces guichets
08:03étaient un peu le dernier lien de connexion avec l'institution,
08:06c'est en train de disparaître,
08:09où on peut considérer qu'à terme, dans dix ans,
08:13il faudra maintenir cet équilibre entre du numérique et du présentiel.
08:17À mon sens, il faudra absolument toujours maintenir cet équilibre,
08:20parce qu'en fait, la dématérialisation, il ne faut pas s'y tromper,
08:24c'est la dématérialisation de l'accès au service.
08:27Ça fait longtemps que les systèmes sont numérisés.
08:30Et en réalité, auparavant, c'était un agent qui accédait
08:32et qui rentrait les données, mais sur un ordinateur.
08:34Ce qu'on a changé aujourd'hui, c'est que,
08:37aujourd'hui, ce sont les citoyens qui ont accès directement
08:40à remplir leurs informations, à faire leurs demandes,
08:43sans intermédiaire.
08:44Nous, ce qu'on veut, c'est que ça ne soit qu'une possibilité,
08:47mais que ce ne soit pas une finalité,
08:49c'est-à-dire qu'on n'est pas dans une optique de
08:50« on va réussir à économiser », etc.
08:52Pourquoi ? Parce que lorsqu'on a une population
08:55qui n'a plus accès, finalement, à cause de la fracture numérique,
08:58à cause de la fracture administrative, à cause de beaucoup de choses,
09:01qui n'a plus accès à ses droits, qui n'a plus accès à la santé,
09:03qui n'a plus accès aux écoles,
09:05on le paye beaucoup plus cher que si on avait fait l'effort
09:08dès le début d'humaniser et de faire du relationnel.
09:11Donc, pour nous, c'est essentiel, c'est vraiment un travail de fond.
09:14On ne fait pas du numérique sans avoir cette pensée-là
09:17de qui va être en relation avec qui,
09:19et est-ce que l'habitant, finalement,
09:21va avoir la réponse à sa question.
09:23Je veux juste inscrire tout de suite mon fils à l'école,
09:25et pas avoir à m'embêter,
09:27ou j'ai besoin d'aller voir quelqu'un,
09:29parce que j'ai besoin de savoir si j'ai choisi la bonne école,
09:32et de discuter et d'avoir ce relationnel.
09:35Et ça, on veut le garder.
09:36On a presque envie de dire que vous êtes un rôle modèle à Marseille.
09:38Christophe, on ne peut pas ne pas parler de l'intelligence artificielle.
09:41Aujourd'hui, on sait que parfois, derrière des agents conversationnels,
09:44on a une intelligence artificielle qui vous répond,
09:47et non pas un humain.
09:49Là aussi, est-ce que c'est respecter les citoyens,
09:52ou comment vous considérez le rôle de l'IA dans vos services ?
09:56La ville de Marseille a fait le choix de ne pas se précipiter
09:59dans l'intelligence artificielle,
10:00mais réellement de prendre du recul,
10:02d'essayer de se poser les bonnes questions.
10:04Aujourd'hui, on est en train de faire ce travail
10:06pour mettre en place l'intelligence artificielle en aide à l'agent,
10:09mais, j'ai bien dit, en aide à l'agent, et pas en substitution.
10:12On est toujours dans cette idée de ne déshumaniser pas.
10:17C'est-à-dire que, imaginons qu'il y ait un agent conversationnel
10:20quelque part sur le service de la ville de Marseille un jour,
10:23c'est parce qu'il y avait un service qui n'était pas rendu,
10:25et on rajoute quelque chose en plus.
10:27Mais on ne va pas remplacer l'humain.
10:29Par contre, l'agent, lui, va pouvoir avoir sa tâche facilitée.
10:33Parce qu'on travaille dans une ville aussi grande que la ville de Marseille,
10:36on ne peut pas connaître tout par cœur.
10:38On ne peut pas connaître tous les horaires de la piscine,
10:40on ne peut pas connaître toutes les écoles, etc.
10:42Et ça permet d'apporter la réponse
10:44de manière plus dynamique, plus directe, etc.
10:47Mais ça, c'est quelque chose sur lequel on travaille,
10:49sur le fond, et on y travaille toujours dans cette optique.
10:53On veut garder quelque chose d'humain et de relationnel,
10:56parce que, et en particulier à Marseille,
10:59où il y a beaucoup de fractures,
11:00il y a une fracture sociale, une fracture économique,
11:03administrative, numérique et allophonique.
11:05Ça, il ne faut pas l'oublier.
11:07Et aussi d'éducation.
11:08Enfin, il y a énormément de choses qui font que
11:11énormément de Marseillaises et de Marseillais ont besoin
11:14de parler à quelqu'un pour être sûrs
11:17que leur demandée est bien comprise
11:19et que la réponse est bien comprise.
11:21Merci beaucoup, Christophe, à suivre,
11:23parce que vous semblez être un exemple pour beaucoup de municipalités.
11:26Je rappelle que vous êtes élu municipal à Marseille
11:28et chercheur indépendant.
11:29Restez avec nous, on marque une courte pause
11:31avant de découvrir jusqu'où les multiples données
11:33que nous partageons avec les institutions sont protégées.
11:36Le numérique pour tous, spéciale dématérialisation
11:38des services publics, ça continue dans quelques instants
11:40et c'est sur Sud Radio.
11:41Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
11:45Et pour continuer cette émission spéciale services publics
11:47et dématérialisation, nous avons le plaisir d'accueillir Thierry Portier.
11:51Thierry, bonjour, vous êtes vice-président
11:53technologie software sales chez Oracle.
11:55Je n'ai rien oublié ?
11:56Non, bonjour.
11:57Bonjour.
11:58Alors, Oracle, c'est une marque que nous côtoyons au quotidien.
12:01Est-ce que vous pourriez, avant de commencer,
12:03nous préciser quel est son véritable rôle dans nos vies, justement ?
12:06Bien sûr.
12:07Donc, Oracle est une entreprise de technologie
12:09spécialisée dans la donnée.
12:11Notre objectif, c'est d'accompagner les acteurs,
12:14organisations publiques ou privées, dans leur transformation numérique.
12:17C'est une société qui n'est pas forcément très connue du grand public.
12:23En revanche, il est fort probable qu'en tant que salarié,
12:26lorsque vous recevez votre fiche de paie,
12:28ou bien vous faites une visioconférence,
12:30vous utilisiez nos technologies.
12:32En tant que citoyen, lorsque vous passez votre passe au métro,
12:37ou bien que vous réservez un billet de train,
12:39là aussi, il est fort à parier que vous utilisiez les technologies Oracle.
12:42Alors, justement, on en parlait avec Christophe.
12:45Ces technologies vont demander d'avoir de l'information sur les citoyens.
12:49Aujourd'hui, on se pose beaucoup de questions,
12:51justement, sur cette circulation de nos informations,
12:53de nos données personnelles.
12:55Comment s'assurer qu'on est en totale sécurité
12:58quand on donne, on ne se pose pas forcément cette question,
13:00mais quand on donne nos informations,
13:01que ce soit à un service public ou que ce soit dans le quotidien,
13:04sur des services de plateforme en ligne ?
13:06Tout comme avec l'apparition d'Internet,
13:08on a sensibilisé les citoyens à ne pas donner forcément
13:11toutes leurs informations, je pense notamment aux informations bancaires,
13:14il en va de même pour le numérique aujourd'hui.
13:18Il y a des informations qui sont effectivement sensibles,
13:21qu'on souhaite garder pour nous et qu'on ne souhaite pas partager.
13:24Et chez Oracle, on a cette capacité, justement,
13:26à permettre à nos clients de conserver les données sensibles
13:29sur leur datacenter privé.
13:31Et on a aussi la capacité, pour des données peut-être un peu moins sensibles,
13:34de les mettre dans un cloud public,
13:38afin de pouvoir, effectivement, avoir une logique
13:42de consommation et de paiement à l'usage
13:44beaucoup plus adaptée pour ce contexte de données.
13:46Mais très concrètement, on parle beaucoup de souveraineté des données,
13:48on sait aujourd'hui que quand on met nos données sur un serveur,
13:51la data, elle circule, elle fait le tour du monde
13:54et elle revient parfois en Europe, en passant par les Etats-Unis.
13:56Est-ce qu'il n'y a pas un risque aujourd'hui
13:58à ce que cette donnée soit utilisée
14:00à des fins qui ne sont pas celles que l'on leur a assignées ?
14:02Non, pas du tout, puisque déjà, vous avez la capacité
14:06de décider où se trouve la donnée,
14:08c'est-à-dire que chez Oracle, par exemple,
14:10pour revenir à notre entreprise,
14:12nous avons deux datacenters en France,
14:14dont notamment un à Marseille,
14:16et nos clients ont la capacité
14:18d'exiger que les données soient effectivement
14:20stockées sur les datacenters français.
14:22Donc, vos clients, entreprises et institutions,
14:24quand vous signez un contrat, ont la possibilité
14:26de se dire « non, je veux que ça reste là ».
14:28Exactement.
14:30Thierry, on est à un moment,
14:32on parlait d'intelligence artificielle avec Christophe,
14:34là, on est en train de rajouter
14:36une surcouche supplémentaire
14:38à l'utilisation de la technologie,
14:40on se pose la question de gens qui sont déjà éloignés
14:42de la technologie avec les moyens anciens,
14:44est-ce que là, vous n'avez pas l'impression
14:46qu'on va encore rééloigner des gens
14:48avec cette surcouche ?
14:50Non, je ne crois pas, pour faire écho
14:52à ce que disait M. Hugon,
14:54l'IA doit être un vecteur additionnel
14:56et ne doit absolument pas remplacer
14:58ce qui existe aujourd'hui.
15:00Et la première des choses,
15:02c'est que l'IA, de toute façon,
15:04ça ne repose que sur des données, initialement.
15:06Donc ces données, il faut qu'elles soient
15:08protégées, ça c'est certain,
15:10et en revanche, il faut que l'IA,
15:12pour le consommateur, pour le citoyen,
15:14il faut qu'elle soit utile et accessible.
15:16Si on met à disposition des services
15:18basés sur de l'intelligence artificielle
15:20qui ne fournissent pas un service
15:22complémentaire, comme vous le disiez,
15:24et qui ne sont pas accessibles pour la grande majorité
15:26d'entre nous, ça a peu d'intérêt.
15:28Cette IA, justement,
15:30on va lui donner beaucoup d'informations,
15:32on voit aujourd'hui qu'il y a une guerre des intelligences artificielles,
15:34notamment au niveau des Etats-Unis,
15:36mais la Chine a aussi lancé cette plateforme,
15:38donc ça va consommer de plus en plus
15:40d'électricité. Là aussi,
15:42est-ce que vous êtes en mesure d'extrapoler
15:44et de savoir un peu dans quel univers nous allons,
15:46et surtout de travailler en collaboration
15:48avec vos clients, en leur disant, attention,
15:50il faut raison garder parce que votre facture
15:52va être exponentielle ?
15:54Effectivement, c'est un sujet qui nous
15:56préoccupe tous.
15:58Le numérique, aujourd'hui, représente 3%
16:00des gaz à émissions à effet de serre
16:02en France, ce qui est considérable,
16:04et ça va le multiplier par 3
16:06d'ici 15 ans, en 2040.
16:08C'est absolument dingue.
16:10Par rapport à ça, nous avons décidé
16:12d'avoir une politique extrêmement agressive
16:14vis-à-vis de l'impact environnemental,
16:16et nous faisons en sorte que nos
16:18datacenters européens soient
16:20refroidis exclusivement
16:22avec de l'énergie renouvelable.
16:24Pour faire un petit
16:26focus peut-être sur la France,
16:28lorsqu'on a
16:30installé notre datacenter à Marseille
16:32en 2021, ce datacenter,
16:34aujourd'hui, il est refroidi
16:36par une méthode qui s'appelle le watercooling,
16:38le refroidissement par eau,
16:40qui vise à récupérer l'eau de
16:42souterrain non consommable
16:44de l'agglomération de Marseille,
16:46et de faire ensuite
16:48que cette eau refroidisse
16:50les datacenters et qu'elle puisse,
16:52à la sortie, éventuellement
16:54alimenter, en chauffage, des habitations
16:56environnantes.
16:58Dans les années à venir, on va voir fleurir
17:00des champs de datacenters avec cette
17:02exponentielle d'intelligence artificielle ?
17:04Pas nécessairement, il y en a déjà beaucoup à travers le monde,
17:06et puis un datacenter,
17:08c'est constitué de
17:10hardware à l'intérieur, de
17:12machines qui sont de plus en plus puissantes,
17:14donc ces machines sont parfois de plus en plus
17:16puissantes tout en étant plus petites.
17:18Donc il n'est pas forcément certain qu'on ait
17:20beaucoup plus de datacenters dans les années à venir.
17:22Thierry, vous incarnez aujourd'hui l'homme de l'entreprise,
17:24l'homme d'oracle, mais vous avez aussi une vision
17:26sur la technologie, cette surabondance
17:28justement, ces surequipements,
17:30est-ce qu'aujourd'hui, on est en train de
17:32prendre conscience qu'il y a une certaine éthique
17:34qui doit motiver la consommation
17:36de data et l'équipement
17:38du territoire ? Est-ce que ce sont des réflexions
17:40essentielles qui motivent votre action
17:42au quotidien et celle des équipes de l'entreprise ?
17:44Tout à fait, et ce n'est pas uniquement une
17:46volonté d'oracle en tant que
17:48compagnie, c'est même une volonté des clients.
17:50Je pense notamment à
17:52un grand acteur
17:54du ferroviaire en France
17:56qui a décidé il y a quelques années
17:58de migrer une partie
18:00de son infrastructure applicative
18:02dans le cloud public
18:04d'oracle et qui a réduit
18:06je crois 93% ses émissions
18:08à effet de serre.
18:10Donc ça a été validé par
18:12le bureau Veritas, donc c'est une
18:14sensibilisation qu'on a tous
18:16en tant que salariés et en tant que
18:18citoyens du monde, donc effectivement
18:20je n'ai aucun doute là-dessus.
18:22Donc ça veut dire que la machine est lancée, néanmoins,
18:24il y a une vigilance aujourd'hui, une véritable prise de conscience
18:26pour les années à venir d'un numérique
18:28alors on aime bien dire durable et responsable
18:30même si ce sont des mots marketing, mais
18:32est-ce qu'il y a une vraie durabilité ?
18:34Non, non, j'en suis convaincu.
18:36Lorsqu'on voit les
18:38dérèglements climatiques aujourd'hui
18:40à répétition,
18:42je pense que tout le monde est sensibilisé sur ces sujets
18:44et pour rebondir
18:46sur le sujet de l'intelligence artificielle,
18:50ce qui est intéressant de noter
18:52c'est qu'aujourd'hui on utilise aussi
18:54ces solutions pour prévenir,
18:56pour adresser des sujets environnementaux.
18:58Donc je pense qu'effectivement
19:00la technologie et
19:02l'impact environnemental ne sont pas
19:04à mettre à opposer.
19:06Christophe, le mot de la fin sur l'impact social
19:08justement de cette numérisation,
19:10est-ce qu'on arrive à un point où
19:12là aussi il y a une forme d'éthique et de responsabilité
19:14que les gouvernements
19:16sont en train
19:18de mettre en place ou alors on est encore
19:20dans cette frénésie et cette accélération
19:22qui ne s'est pas encore pris le mur ?
19:24J'aime beaucoup cette question parce que pour moi
19:26le numérique responsable, c'est ma délégation,
19:28c'est mettre du sens
19:30au numérique, c'est-à-dire le politiser.
19:32Aujourd'hui la faiblesse en France,
19:34en Europe et dans beaucoup de pays
19:36c'est qu'on n'a pas de ministère
19:38du numérique, on a très peu
19:40d'élus au numérique.
19:42On a une vision qui est très
19:44utilitariste du numérique
19:46et qui ne prend pas assez en compte les enjeux
19:48que vous avez soulignés, les enjeux
19:50qu'il y a de fractures numériques,
19:52d'impact environnemental, de sociétaux, etc.
19:54Le risque
19:56quand on n'a pas cette vision
19:58c'est effectivement de se dire
20:00que la dématérialisation
20:02c'est une façon de faire des économies
20:04et de foncer tête baissée dessus
20:06sans se poser vraiment
20:08la question de
20:10est-ce que les gens vont continuer à avoir accès au droit,
20:12à la culture, etc.
20:14Par exemple, la problématique
20:16aujourd'hui c'est que la dématérialisation
20:18a des énormes économies à l'échelle du milliard.
20:20Il n'y avait que 80 millions qui avaient été
20:22investis dans
20:24les médiateurs numériques, ce qui est quand même
20:26très peu à cette échelle-là, c'est-à-dire pour aider
20:28les gens à accéder à ces outils-là
20:30et
20:32c'est en plus précaire.
20:34C'est-à-dire que chaque année le projet est de réduire
20:36ces budgets pour les faire disparaître. Comme si
20:38d'ici quelques années,
20:40toutes les Françaises et tous les Français seront
20:42naturalisés numériques.
20:44Il y a quelque chose qui n'a pas
20:46de sens. Donc oui, il y a
20:48un risque sociétal et un risque
20:50de fracture énorme si aujourd'hui
20:52on ne prend pas le numérique comme un sujet politique
20:54fort. Et pensez-vous que
20:56le dernier secrétariat d'État au numérique
20:58a pris conscience
21:00de cet enjeu ?
21:02Le problème ce n'est pas tant la façon
21:04dont il a pris l'enjeu, le problème
21:06c'est qu'il était rattaché
21:08à l'économie.
21:10Et c'est pour ça que je parlais du
21:12Télétariste. C'est un petit peu comme si
21:14aujourd'hui, ça a été le dernier gouvernement
21:16puis le prochain on verra bien.
21:18Dernièrement, il s'était rattaché à l'université
21:20parce qu'on s'est rendu compte qu'il y avait du retard dans l'IA.
21:22Et donc on essaye de rattraper les choses
21:24en disant non, non, mais on va dans les universités.
21:26On oublie l'économie, on oublie la transformation.
21:28C'est là où ça n'a pas de sens. C'est un petit peu
21:30comme si on prenait le ministère des universités
21:32pour prendre un exemple, et se dire on va en faire
21:34un secrétariat d'État et ne le voir que
21:36par le spectre économique
21:38de l'éducation, etc.
21:40Là, il faut réellement
21:42qu'aujourd'hui, on se rende
21:44compte que l'objet
21:46numérique est un sujet
21:48politique transversal
21:50et qui concerne tous les sujets.
21:52Je travaille avec tous les élus de la ville de Marseille par exemple.
21:54Merci beaucoup Christophe pour votre
21:56vision politique et sociale
21:58presque philosophique. Merci beaucoup Thierry Portier.
22:00Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
22:02N'hésitez pas à nous retrouver en podcast
22:04et sur l'application Sud Radio. Je vous souhaite
22:06une excellente fin de journée et je vous dis
22:08à la semaine prochaine.