• il y a 20 heures

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00:00De vous retrouver, je vous demandais alors dans 20 ans, s'il n'y a plus de paysans, qu'est-ce qu'on va manger Jean-Paul Pelleras ?
00:05Écoutez, justement, c'est bien le problème. Ce que je disais, c'est qu'on va manger des marchandises importées qui ne subiront aucun contrôle.
00:14Ce sont des marchandises qui arrivent déjà en nombre. D'ailleurs, dans votre livre, vous désignez ceux que vous considérez comme responsables de ce déclin justement de l'agriculture.
00:25Les consommateurs en prennent pour leur grade. Vous dites qu'on est tous au courant des conditions dans lesquelles les fraises, les légumes, les fruits sont produits en Andalousie. On continue de les acheter en France.
00:35Tous au courant. Pas forcément. Le problème, c'est qu'il y a aujourd'hui des accords qui se signaient notamment avec les pays du Maghreb.
00:44Et il y a des importations qui se font par rapport à ça. Mais ça ne tracasse pas tellement nos dirigeants. Et bon, c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a une certaine émotion autour des accords du Mercosur.
00:56Mais depuis 30 ans, il y en a avec les pays du Maghreb. Et puis, évidemment, il y en a eu avec l'Espagne à un moment donné. Et des distorsions de charges très importantes.
01:08Mais personne ne s'en est soucié. Et aujourd'hui, on en est là. Après, c'est vrai que quand on voit qu'une tomate qui arrive sur les étals aujourd'hui est produite à moins de 10 euros par jour au Maroc ou au Sahara occidental, il faut quand même se poser des questions.
01:23Alors, notre agriculture est-elle vraiment fichue quand même, Jean-Paul Pelleras ? Si vous n'y allez pas un petit peu trop fort. L'agriculture française, d'accord, perd beaucoup d'exploitation. 100 000 exploitations en moins en 10 ans dans notre pays.
01:36C'est considérable. C'est même vertigineux. Mais la France serait quand même la première puissance agricole en Europe.
01:42Pour l'instant, vous voyez, sur le plan de l'export, on perd énormément. Et aujourd'hui, il faut quand même se dire que l'agriculture française, c'est 3% du PIB. C'est exactement la même chose que la culture.
01:55Il y a quelques années, c'était 10-15%. On a énormément perdu. Et la question qu'il faut se poser par rapport, par exemple, au Mercosur, c'est demain, est-ce qu'on va faire le choix entre la vache française et la voiture allemande ?
02:09C'est un des problèmes prégnants à ce moment-là.
02:13Les exploitations qui disparaissent, j'en parlais. Il y en a notamment, évidemment, chez nous, de Jean-Paul Pelleras, dans les Pyrénées-Orientales, avec ce plan d'arrachage des vignes.
02:2114% de notre vignoble qui va disparaître, là, ces prochains mois. Dans votre livre, vous dénoncez justement cette friche qui gagne du terrain.
02:28Vous écrivez partout, la friche avance, qui entoure les lotissements, qui héberge le gibier, le rat, le serpent, le frigo abandonné, le petit trafic de drogue à la nuit, tomber de la lumette, qui finira par tout emporter.
02:39Effectivement, la friche gagne du terrain. Et ça, c'est un crève-cœur pour l'ensemble de la profession.
02:47Évidemment, le département des Pyrénées-Orientales, celui de Londres, est très impacté.
02:53Maintenant, je pense que là, on est en train de proposer aux agriculteurs 4 000 euros hectares pour un arrachage définitif.
03:01Moi, j'avoue franchement ne pas comprendre comment les responsables agricoles vont accepter ça.
03:08C'est parce que derrière, on va perdre et la production et le patrimoine. Parce qu'un hectare de garigue qui est arraché, on ne peut y faire que de la vigne.
03:17On a beau chercher des solutions, des substitutions, c'est la vigne. Et à partir de là, on perdra tout. C'est irréversible. C'est historique.
03:25Donc, je pense qu'il faut se battre. Il faut avoir la volonté, le courage, le panache de se battre pour que ce patrimoine-là reste dans le monde agricole.
03:37Les ventes de vin baissent. Jean-Paul Pélrasse, vous l'écrivez d'ailleurs dans votre livre. Les ventes de vin baissent.
03:41Les nouvelles générations privilégient davantage la bière que le vin. Comment on fait si on n'arrive plus à vendre son vin ?
03:46Les ventes de vin baissent. L'équivalent de ce que l'on ne va plus produire en France, c'est ce que les Italiens produisent en plus.
03:54Il faut peut-être, à un moment donné, arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
03:58D'un côté, encore une fois, comme ça a été le cas de l'industrie et évidemment tout un tas de secteurs, on va laisser tomber un secteur essentiel
04:10alors qu'on importe l'équivalent de ce que l'on va abandonner. Je pense qu'il y a quelque chose qui tourne le parole.
04:17Dans votre livre aussi, vous réglez vos comptes, Jean-Paul Pélrasse, avec les médias, notamment l'audiovisuel public.
04:22Vous y êtes ce matin, page 81, vous dénoncez le parti pris du service public audiovisuel en faveur des mouvements environnementalistes.
04:29Ça veut dire que Greenpeace, L214, il ne faut pas les interviewer, ça fait du mal, ça fait du tort à l'agriculture française, ça ?
04:35Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Ce que je veux dire surtout, c'est qu'il faut apporter un contradicteur.
04:40Quand vous avez Hugo Clévent ou Élise Lucey qui stigmatisent systématiquement l'agriculture,
04:46on a vu des émissions où il n'y avait aucun contradicteur en face. Il faut aujourd'hui qu'il y ait des agriculteurs pour parler de leur métier
04:54parce que bien souvent, ceux qui en parlent à leur place ne connaissent de l'outil, ni l'usage, ni le prix.
04:59Et ça, c'est quand même dommage parce qu'ils font passer un message qui est quelque part erroné et qui porte atteinte à la profession.
05:07Je crois que ça, c'est quand même important et il faut évoluer vers ça. Après, tout le monde a le droit de s'exprimer à condition qu'il y ait en face une réponse.
05:15Et dans votre livre aussi, Jean-Paul Pélrasse, vous abordez un sujet dont on parle assez peu.
05:20La politique agricole commune, la PAC, toutes ces aides de l'Europe et ces aides qui vont souvent vers les mêmes exploitations et rarement chez nous dans les Pyrénées-Orientales.
05:31Ce problème des aides européennes, c'est un système, comment on fait pour le remettre à plat finalement ? Comment on fait pour que ce soit plus égalitaire ?
05:39Ce que vous soulevez est très important et d'ailleurs, on en parle très très peu et les gens ne le savent pas.
05:44Il y a deux agricultures dans ce pays, il y a celle qui est aidée et celle qui ne l'est pas.
05:48Celle qui est aidée, c'est principalement grande culture élevage.
05:51Celle qui ne l'est pas, c'est fruits, légumes, veines et dans une moindre mesure, volaille et élevage pourcés.
05:57Voilà, donc en aide directe, c'est-à-dire il y a 10 milliards d'euros, 7 milliards reviennent là-dessus et puis les secteurs que je viens de citer ne peuvent pas y prétendre.
06:07Ce qu'il faut, c'est une convergence des aides.
06:09Je ne veux pas dire, j'incite sur ce point, qu'il fallait déshabiller Pierre pour habiller Paul, parce que la PAC est indispensable.
06:14Mais il faut qu'à un moment donné, tout le monde puisse être aidé.
06:19Si les agriculteurs des PO avaient été aidés comme ceux des grandes cultures, ils seraient toujours là.
06:25Ils seraient toujours là. D'ailleurs, moi-même encore, je serais peut-être un agriculteur.
06:28Voilà.
06:29Et dans votre livre, vous n'êtes pas tendre, notamment avec la plupart de nos responsables politiques.
06:35Votre livre, ça s'appelle « Le sacrifice paysan », votre nouveau livre, c'est le 23ème Jean-Paul Pelleras et ses éditions.
06:41Éric Bonnier, merci d'avoir été avec nous, notre invité ce matin sur ICI Roussillon.
06:45Merci et merci à vous pour ce compte entamé.
06:47Bonne journée à vous.
06:48Merci.
06:497h57, c'est ICI Roussillon, un agriculteur est notre invité.
06:52Depuis un marché, suite Toulouse, Romain arrive.
06:54Juste le temps de vous confier 2-3 messages sur WhatsApp au 04-68-35-5000.
06:59Sur le Facebook ICI Roussillon, la météo, un petit degré aux angles avec Mireille.
07:04Et Stéphane, 9 à Helnes ce matin.
07:07Et puis Nathalie à Montbroulot avec 9 degrés aussi.
07:10Allez Toulouse, c'est dans un petit instant.
07:12Et puis l'actu locale revient avec Simon Colbocq dans 2 minutes.
07:27Dans Dimanche en politique, sur France 3, il est question de politique et de vous.
07:30Chaque dimanche, je reçois une personnalité politique de premier plan
07:33pour évoquer l'actualité nationale et internationale
07:35et je l'interroge sur les questions brûlantes du moment.
07:37En vous donnant aussi la parole à travers des reportages.
07:40Quelles réponses à vos attentes au quotidien ?
07:42Quelles sont les positions des uns ou des autres ?
07:44Leurs propositions ? Leurs visions de la société ?
07:47Dimanche en politique, présenté par Francis Letellier.
07:50Tous les dimanches à 11h40, en direct sur France 3 et sur la plateforme France.tv
07:557h58, c'est ICI Roussillon, ICI Matin.

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