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00:0920h21, Les Informés, Aurélie Herbemont, Jean-Rémi Baudot.
00:14Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir.
00:16On est un petit peu dissipés, mais c'est votre rendez-vous de décryptage et d'actualité,
00:20c'est sur France Info, bien évidemment, la radio et le Canal 27,
00:24encore pour quelques semaines. Bonsoir Aurélie.
00:27Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à tous.
00:28On parle de quoi ce soir ?
00:29Déclaration de politique générale de François Bayrou demain à 15h.
00:33Le Premier ministre va-t-il suspendre la réforme des retraites ?
00:37Comment obtenir la bienveillance de la gauche sans s'attirer les foudres de la droite ?
00:41C'est l'équation que doit résoudre François Bayrou.
00:44Les agriculteurs aussi attendent le gouvernement au tournant.
00:47François Bayrou a reçu les syndicats agricoles.
00:50Comment peut-il faire redescendre la pression d'ici au Salon de l'agriculture
00:54alors que les syndicats agricoles sont en pleine campagne pour leurs élections professionnelles ?
00:59Et puis Gérald Darmanin monte au créneau contre le trafic de drogue.
01:03Isoler les 100 plus grands narcotrafiquants dans une seule et même prison de haute sécurité,
01:07est-ce une bonne idée ?
01:09C'est en tout cas un des leviers choisis par le ministre de la Justice
01:12pour tenter d'imprimer sa marque Place Vendôme.
01:14Voilà pour les thèmes.
01:15Et pour en parler ce soir, nos informés.
01:18Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
01:22François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à L'Opinion.
01:24Stéphane Vernet, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris.
01:28Et Valérie Gass, chef du service politique de RFI.
01:31Merci beaucoup les informés d'être là.
01:33C'est parti !
01:36Dernière soirée Aurélie, dernière soirée de réflexion pour François Bayrou
01:39avant sa déclaration de politique générale.
01:41Oui, c'est demain à 15h que le Premier ministre abattra ses cartes.
01:45Le plus gros enjeu, que va-t-il annoncer sur les retraites ?
01:49Les négociations sont nourries avec la gauche non-insoumise
01:52qui réclame une suspension des 64 ans en échange de la non-censure.
01:56Les dirigeants PS avaient d'ailleurs rendez-vous à Matignon à 18h30 ce soir.
02:00Pour la patronne de la CGT, Sophie Binet, sur France Info,
02:04le gouvernement doit absolument s'engager dans cette voie.
02:07La question des retraites est la question qui détermine la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
02:12S'il veut sortir le pays de l'impasse dans laquelle il l'a enfermé,
02:16il faut qu'il comprenne qu'il faut abroger cette réforme des retraites,
02:20qu'il faut écouter ce que disent les syndicats, les parlementaires, les Françaises et les Français.
02:25Et donc tout l'enjeu, c'est de trouver un chemin vers l'abrogation de la réforme des retraites.
02:30Sauf que l'ancien Premier ministre, par exemple, Edouard Philippe, est hostile à cette idée.
02:35Tout ce qui va dans le sens de l'illusion d'un retour en arrière,
02:40d'une suspension qui ne permettrait pas de gagner du temps,
02:44mais qui conduirait immanquablement à accélérer la crise financière et la crise budgétaire,
02:50me paraît, de mon point de vue, une mauvaise idée.
02:53Discuter sur le système de financement des retraites demain, pourquoi pas ?
02:58Ça n'est jamais mauvais de discuter avec l'ensemble des organisations syndicales, pourquoi pas ?
03:02Mais revenir en arrière, perdre du temps,
03:06placer la France dans une situation financière plus critique, me paraît une mauvaise idée.
03:10François Bayrou n'a plus que quelques heures pour trancher.
03:13Alors, on pourrait peut-être commencer par un petit sondage rapide.
03:18Il va y aller ou pas le Premier ministre sur une suspension de la réforme des retraites ?
03:21Allez, je commence avec vous, François-Xavier Bourmont.
03:24Joker, premier joker de l'année.
03:28Non, ce qui était à l'étude tout le week-end, là,
03:31c'était l'idée d'une suspension qui ne soit pas vraiment une suspension,
03:35c'est-à-dire de donner la main aux syndicats pour qu'ils discutent pendant six mois, à peu près,
03:39pour trouver une solution alternative.
03:42Et faute de solution alternative, à ce moment-là, le système serait maintenu.
03:46Ce serait une façon de gagner du temps.
03:48Mais évidemment, en face, le Parti socialiste, qui est en position de force,
03:51demande à ce que le mot « suspension » soit prononcé dans la déclaration de politique générale,
03:56et donc que la réforme des retraites soit effectivement suspendue, pour de bon.
04:00La question qui va donc se poser, c'est quelle est l'expression tortueuse en français
04:06où on peut dire le mot « suspendre », voire « suspension » sans, Valérie Gass,
04:11que ce soit vraiment une suspension réelle ?
04:13– C'est là qu'on va voir le talent littéraire de François Bayrou, qu'on nous vante,
04:16et dont on nous dit qu'il prépare son discours de politique générale
04:22vraiment comme un vrai littéraire qu'il est,
04:24et certainement, il va trouver l'expression qui va pouvoir ménager tout le monde,
04:28ou alors, ça va être compliqué pour lui.
04:31Mais c'est vrai qu'il faut aller dans l'idée de la suspension,
04:33mais peut-être pas dans le mot « suspension » lui-même,
04:36une expression astucieuse, peut-être originale.
04:40– Sursoie !
04:42– Voilà, en tout cas, il a un vrai défi devant lui,
04:45et c'est vrai que s'il ne donne pas cette petite victoire à la gauche,
04:49ça va être difficile, donc il faut qu'il trouve le chemin.
04:51– Paul Kigneux, suspension ou pas demain ?
04:54– Honnêtement, on n'en sait rien, parce que c'est vrai que le secret des négociations
04:57est plutôt bien gardé depuis huit jours, donc c'est évidemment tendu.
05:02Alors, il y a la négociation avec les partis de gauche,
05:04mais il y a quelqu'un d'autre qui doit convaincre aussi François Bayrou,
05:08c'est Emmanuel Macron, parce que la réforme des retraites,
05:12c'est un de ses totems, et que c'est sans doute pas facile
05:17pour le Président d'y renoncer.
05:19Donc voilà, François Bayrou, effectivement, il faut qu'il négocie avec la gauche,
05:23il faut qu'il ne se fâche pas avec la droite,
05:25mais il a aussi quelqu'un avec qui il doit discuter, négocier et convaincre.
05:30C'est le Président, et d'une certaine manière,
05:33c'est d'acter pour le Président que la fin du quinquennat est vraiment enclenchée.
05:39Parce que s'il renonce aux retraites, ou s'il y a une forme d'amendement de la réforme,
05:45c'est quand même un sacré coup de canif pour le Président.
05:47– Stéphane Vernet, c'est quoi la vraie marche de manœuvre de François Bayrou ?
05:51Convaincre Emmanuel Macron, probablement, mais c'est assez complexe quand même.
05:55– Mais pas qu'Emmanuel Macron, puisqu'on l'a évoqué à l'instant,
05:58la droite est en debout par rapport à l'idée d'un gel, d'une suspension,
06:02et encore moins d'une abrogation, évidemment, de la réforme des retraites.
06:05Moi j'ai l'impression que le but du jeu pour François Bayrou,
06:08c'était de promettre une révision des textes, un travail,
06:12une grande concertation avec les partenaires sociaux,
06:15qui lui permettrait de gagner du temps, c'est-à-dire,
06:17rouvrir un travail, rouvrir un chantier sur le thème de la réforme des retraites,
06:20mais sans geler, sans suspendre, et puis voir ce que ça donne à l'arrivée.
06:25Je vous rappelle que c'est ce qu'avait promis Michel Barnier, quelque part.
06:28C'était la même promesse que Michel Barnier faisait,
06:30et le résultat, c'est qu'il a été censuré.
06:32Donc il va peut-être falloir que François Bayrou aille un petit peu plus loin,
06:35mais c'est très, très compliqué.
06:38Je ne suis pas sûr que les circonvolutions suffiront à convaincre qui que ce soit demain.
06:42– Circonvolutions, ou en tout cas, négociations jusqu'au dernier moment.
06:46Aurélie, il y a eu, je ne sais pas si c'est en cours d'ailleurs,
06:50je ne sais pas si c'est terminé, mais il y a eu ce soir un ultime rendez-vous avec le PS.
06:56– Oui, un ultime, alors on verra, ils peuvent peut-être encore continuer à discuter demain à 15h,
07:02mais c'est vrai qu'en tout cas, du côté du gouvernement,
07:04il y a une vraie envie de traiter le Parti socialiste.
07:08Ce soir, le patron du parti et les patrons des groupes parlementaires
07:13sont à Matignon avec le Premier ministre.
07:15Plus tôt dans la journée, il y avait eu des échanges aussi
07:17entre des socialistes et la ministre du Travail.
07:20Donc on voit qu'il y a une envie de trouver quelque chose,
07:23sauf que les socialistes vous disent à la sortie de la réunion
07:25avec le ministère du Travail que le compte n'y était pas
07:29et qu'il n'y avait rien sur la suspension.
07:30Donc ça va vraiment jouer jusqu'au bout de trouver la bonne formule
07:35qui ne mécontente pas trop de monde,
07:39sachant que le vrai sujet, c'est quand même financièrement comme on fait.
07:41Parce qu'en 2023 et depuis, on a continué à nous vendre cette réforme des retraites
07:47qui était censée équilibrer davantage et maintenir le système de retraite par répartition.
07:53Donc il y avait un vrai enjeu financier.
07:55Donc il ne faut pas que le gouvernement, pour se maintenir à tout prix,
07:58abandonne en race campagne l'enjeu financier.
08:00C'est la quadrature du cercle.
08:02Et pour l'instant, apparemment, on n'est pas encore au point d'équilibre
08:05qui permet de contenter tout le monde.
08:06Mais il y a cette menace de la censure du Parti socialiste.
08:09Donc il y a ça dans l'équation qui était...
08:11C'était différent avec Michel Barnier.
08:13Il n'y avait pas eu de vraie négociation avec la gauche.
08:14Là, pour le coup, François Bayrou, au moins, il essaye.
08:17Il arrivera-t-il ? On verra.
08:18Sera-t-il trouvé les bons mots ? Mais en tout cas, il essaye.
08:21Tout de même, ce qui est intéressant, c'est que...
08:25Lors du débat, ou ce qui a eu débat, en tout cas,
08:28sur la réforme des retraites de l'époque,
08:30la question du financement n'était pas abordée par une partie de l'hémicycle.
08:33Là, on voit que la gauche, notamment le Parti socialiste,
08:36a l'air de vouloir, quand même, et notamment les syndicats,
08:39se dire qu'il faut se rencontrer.
08:40C'est ce que vous disiez tout à l'heure, François-Xavier,
08:43laissant entendre que chacun avait en tête
08:45qu'il y avait quand même une petite question de financement.
08:47Donc les choses bougent, quand même.
08:49– Oui, ça bouge, d'ailleurs.
08:50En réalité, ce n'est pas tout à fait un totem pour Emmanuel Macron, cette réforme.
08:54Enfin, il faut le comprendre entre les mots.
08:57Il dit très bien, vous voulez supprimer ou abroger la retraite à 64 ans, allez-y.
09:01Mais vous trouvez 15 milliards d'euros,
09:03vous ne les prenez pas aux entreprises et vous ne les prenez pas aux riches.
09:06Ce qui limite quand même les marges de manœuvre.
09:08Mais effectivement, le sujet du financement,
09:12il est au cœur des discussions que François Bayrou veut ouvrir
09:17avec les partenaires sociaux.
09:19C'est-à-dire les laisser pendant six mois,
09:21explorer les pistes alternatives,
09:23voir s'il y a moyen de trouver ces 15 milliards d'euros
09:25pour financer l'abrogation de la retraite à 64 ans.
09:29Et au bout du compte, espérer qu'il réalise au bout de ces discussions
09:34que la seule solution, c'est les 64 ans.
09:36C'est le but du jeu et ça permet de gagner six mois,
09:39ce qui permet au Président de la République
09:41de réarmer l'arme de la dissolution, accessoirement.
09:44– Paul Quignot, c'est quoi les solutions financières ?
09:47Ça ne vous frappe pas le fait que la question financière
09:50est désormais un sujet alors qu'il y a quelques mois, ça ne l'était pas trop ?
09:53– Oui, il y a quelques mois, tout le monde savait que ça l'était quand même un petit peu.
09:56Là, ce qui est vrai, c'est que la pression s'est accentuée
09:58parce qu'on est encore plus, qu'il y a deux ans, sous le regard des marchés.
10:01Et que parmi les acteurs qu'on a cités tout à l'heure,
10:04le Parti Socialiste, la droite, le Président,
10:07il y a un autre acteur qui n'est pas dans les discussions évidemment,
10:10mais qui regarde ça de très près, c'est effectivement les marchés.
10:13– Mais ça, on le savait avant, Paul.
10:16Franchement, avant les débats sur la réforme des retraites,
10:20on savait tous que la question financière…
10:22– On ne savait pas que, souvenez-vous de Michel Barnier,
10:25il a dit lui-même en arrivant qu'il a été estomaqué par l'ampleur des déficits.
10:29Donc la situation financière, la gravité de la situation financière
10:34n'était pas complètement connue il y a deux ans.
10:37– Stéphane Vernet.
10:38– C'est-à-dire qu'il y a deux ans, il y avait match.
10:39Le conseil d'orientation des retraites,
10:42dans les scénarios qui étaient présentés,
10:43il y en avait qui consistaient à dire,
10:44oui alors d'accord, si on ne réforme pas les retraites,
10:48il y aura d'abord un déficit, mais qui va se rééquilibrer à terme, etc.
10:52Et donc il y avait tout un discours qui consistait à dire,
10:54en fait on n'a pas besoin de cette réforme,
10:56le régime peut trouver ses points d'équilibre
10:59sans en passer par un big bang autour des retraites.
11:04Aujourd'hui, le corps a complètement révisé ses prévisions.
11:08– Le conseil d'orientation des retraites.
11:09– Le conseil d'orientation des retraites a complètement revu sa copie.
11:11Compte tenu du contexte économique qui est le nôtre, etc.,
11:14le corps aujourd'hui dit, non, non, mais même avec la réforme des retraites,
11:18telle qu'elle existe aujourd'hui, même en passant à 64 ans, etc.,
11:21le système n'est plus équilibré, c'est ça qui change radicalement en fait.
11:26Et donc la problématique autour des retraites,
11:29c'est qu'il va peut-être falloir inventer un autre système effectivement,
11:32mais moi je ne suis pas sûr que ce qui sorte du chapeau à l'arrivée,
11:35dans la négociation entre les partenaires sociaux,
11:37ne soit pas pire, entre guillemets, que ce qu'on a aujourd'hui.
11:41Parce qu'il y a un impératif d'équilibre financier,
11:44il y a un vrai impératif financier, il n'y a plus d'argent en fait.
11:47– Oh, il n'y a plus d'argent Aurélie, certains parlent d'une cagnotte
11:52qui serait en attente quelque part,
11:54qui permettrait de gérer la situation pendant quelques mois.
11:56– Le parti socialiste effectivement considère qu'il faudrait utiliser
11:58un fonds de réserve des retraites, donc ça pourrait permettre effectivement
12:02de piocher un petit peu, mais c'est ce que disait Astrid Panossian-Bouvet,
12:06donc la ministre du Travail, que ce n'était pas vraiment une cagnotte
12:09et qu'on est un peu à l'os, et que c'est illusoire de croire
12:12qu'on peut tenir longtemps avec ce fonds de réserve,
12:15on a un vrai problème pour équilibrer notre système de retraite.
12:18Et ça, c'est quand même ce qui a changé ces derniers jours,
12:22ces dernières semaines, c'est qu'en 2023, il y avait vraiment le côté
12:25non, non, non, pas les 64 ans, on se débrouillera pour financer.
12:28Là, les adversaires de la réforme et qui sont rentrés dans le jeu
12:32de la négociation acceptent le deal, oui, il faut qu'on trouve un moyen de financer.
12:36Là, c'est ce bouger-là, quand même, qu'on peut noter ces dernières semaines.
12:39– Tout dernier mot Stéphane.
12:40– Mais juste très vite, le fonds de réserve des retraites,
12:42c'est Lionel Jospin qui l'a conçu, ça vient des socialistes.
12:45– Ça vient des années 90.
12:46– L'idée était excellente, c'était de dire, faisons des réserves
12:49pour financer notre système, pour encaisser les creux qui sont liés
12:52à la fin du baby-boom, etc., enfin bon bref.
12:54Ce fonds de réserve, il devait être doté de 150 milliards d'euros.
12:58Vous savez combien il y a dans la cagnotte aujourd'hui ?
13:00– Allez-y.
13:01– Il y a une quinzaine de milliards d'euros, vous savez pourquoi ?
13:04C'est parce qu'en fait, au fur et à mesure du temps,
13:06les gouvernements ont pioché dans ces réserves-là,
13:08ils se sont servis pour financer d'autres choses.
13:11Il n'y a pas de cagnotte, c'est pas vrai.
13:1315 milliards, avec 15 milliards, par rapport aux déficits potentiels
13:17qui s'annoncent, vous ne tenez pas la route.
13:18– Bon, il n'y a pas de cagnotte, mais il y a un fil info,
13:21et c'est à 20h16, le fil info d'Emmanuel Langlois.
13:23Dans un instant, on revient ensemble les informer
13:25pour parler de cette déclaration de politique générale.
13:28C'est demain à 15h, ce sera à suivre évidemment sur France Info,
13:30mais pour l'heure, on fait un nouveau tour de l'actualité.
13:33Et les accusations qui continuent d'affluer,
13:35la bépière visée par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles,
13:39dont un viol sur mineurs et des faits concernant au moins un membre de sa famille.
13:44C'est ce que montre un nouveau rapport de nouveaux témoignages
13:46qui porte à 33 le nombre de plaignants accusant le fondateur d'Emmaüs décédé en 2007.
13:52La rentrée scolairale est reportée à Mayotte
13:55à cause du passage de la tempête d'Ikeledi.
13:57Elle n'aura pas lieu avant la semaine prochaine,
14:00au plus tôt pour les enseignants et ultérieurement pour les élèves.
14:04Déclaration de la ministre d'Education Elisabeth Borne.
14:07L'alerte rouge quant à elle a été levée pour les habitants de l'archipel,
14:11encore meurtris par le passage du cyclone Chido.
14:15Nawaf Salam, nommé nouveau Premier ministre du Liban.
14:18Jusqu'à présent président de la Cour internationale de justice à l'AE.
14:22Le juge sera chargé de relever les défis immenses dans un pays en crise.
14:27Après sa nomination par le président Joseph Aoun,
14:31Emmanuel Macron salue ce soir un espoir de changement au Liban.
14:35Et puis, remu-ménage sur la TNT.
14:37A partir du 6 juin, les chaînes d'info en continu BFM TV, CNews, LCI et donc France Info
14:42occuperont les numéros 13 à 16 sur la télévision numérique terrestre.
14:47France 4 succédera pour sa part à Canal+.
14:50En quatrième position annonce tout à l'heure de l'ARCOM, l'autorité de régulation.
14:56France Info.
15:00Les informés. Aurélie Herbemont et Jean-Rémi Baudot.
15:05Retour sur le plateau des informés.
15:07Deuxième partie avec Valérie Gasse de RFI, Stéphane Vernet de West France,
15:11François-Xavier Bourmont de l'Opinion et Paul Quignot de Libération.
15:15Aurélie, on va revenir sur cette déclaration de politique générale.
15:18On le rappelle, c'est demain, François Bayrou devant l'Assemblée nationale.
15:22La question des retraites est évidemment au cœur des réflexions du gouvernement
15:26avant cette DPG, comme on dit.
15:28Suspendre satisferait la gauche, on l'a bien compris.
15:32Mais le problème, c'est que, c'est là où l'équilibre est compliqué,
15:36c'est que ça satisfait la gauche mais ça va créer des tensions à droite.
15:39Oui, les alliés LR grincent des dents.
15:41Gérard Larcher, le président du Sénat, avertit.
15:44Lui ne veut ni suspension ni abrogation.
15:47Laurent Wauquiez, le patron de la droite à l'Assemblée,
15:49estime que suspendre la réforme sans scénario alternatif
15:53reviendrait à sauter dans le vide sans parachute.
15:56Et attention, si c'est ça, ça sera sans la droite républicaine.
15:59Sur France Inter, Valérie Pécresse met aussi en garde François Bayrou.
16:03Moi, je pense que dans ces conditions, surtout, la droite ne peut plus participer à ce gouvernement.
16:09Parce que c'est un gouvernement qui irait contre les valeurs qu'elle porte,
16:13les valeurs de responsabilité vis-à-vis des générations qui nous suivent.
16:17Si nous mettons en faillite notre système de retraite,
16:21si nous mettons en faillite notre système de retraite,
16:23mais à ce moment-là, c'est les retraités d'abord qui n'auront plus de retraite,
16:26et si jamais on veut continuer à payer les retraites des retraités,
16:29c'est les jeunes générations qui vont trinquer.
16:32La droite ne veut pas laisser croire qu'elle est prête à tout pour rester au gouvernement.
16:36On voit que la droite hausse le ton.
16:38Ça veut dire, Valérie Pécresse, que ce que le gouvernement pourrait gagner du côté de la gauche,
16:44il risque de le perdre du côté de la droite.
16:46C'est tout l'enjeu de ces ultimes négociations,
16:48et de ce que va dire François Bayrou et des mots qu'il va employer demain.
16:51Parce que c'est vrai que dans cet héritage de Michel Barnier,
16:54le socle commun qui s'appelle comme ça, il y a les LR.
16:58Donc les LR qui participent au gouvernement,
17:01les LR qui seraient censés voter le budget.
17:04Donc c'est en effet sacrifier d'un côté pour faire plaisir à l'autre côté.
17:09Est-ce que c'est perdant-perdant, gagnant-gagnant ?
17:13Et vous les imaginez censurer les LR du gouvernement ?
17:16Non, et d'ailleurs ils n'auront pas vraiment menacé de censurer.
17:19Éventuellement, comme le disait Valérie Pécresse, de ne plus rester au gouvernement dans ces conditions-là.
17:24Et ce serait surtout de ne pas voter le budget.
17:26Mais ce serait quand même une perte politique pour François Bayrou.
17:29Gagner les socialistes et perdre les républicains, il n'y a pas un grand intérêt.
17:34Maintenant, s'il a mené aussi loin malgré tout ces négociations,
17:37il a autant fait mine de vouloir trouver un accord avec la gauche
17:41pour au dernier moment reculer complètement, rétro-pédaler pour garder les LR.
17:46C'est compliqué aussi.
17:48Vous imaginez vraiment la droite quitter le gouvernement, Paul Quignon ?
17:52Non, c'est pour ça que là on est aussi dans un jeu classique.
17:57Et c'est peut-être ça qui est embêtant d'ailleurs, parce que la situation n'est pas classique.
18:00Mais on a quand même l'impression que tous les acteurs jouent leur rôle habituel
18:03dans les négociations et de pression, comme si on n'était pas dans une situation exceptionnelle.
18:08Donc là, la droite met la pression, en même temps elle est moins en position de force que le Parti Socialiste,
18:16qui effectivement, si le Parti Socialiste décidait de ne pas censurer le gouvernement,
18:21François Bayrou pourrait être assuré de rester en poste au moins quelques mois.
18:26Donc le poids de la droite, si j'ose dire, est quand même un petit peu plus relatif.
18:33Ils n'ont pas l'arme atomique entre leurs mains.
18:37Oui, mais là c'est un peu le pistolet à eau, c'est ça en fait.
18:39Ils font un peu un braquage avec un pistolet qui n'est pas trop chargé dans François-Xavier Gourmand.
18:45Qui se peut entendre au moment où il faut se faire entendre.
18:48Parce que c'est Gérard Larcher qui est sorti aussi ce week-end et ça continue.
18:53Et là, et jusqu'à demain, c'est le moment ou jamais d'afficher des positions.
18:56François-Xavier Gourmand.
18:57En réalité, la droite fait ce pourquoi elle est entrée au gouvernement, c'est-à-dire se refaire la cerise.
19:03C'était un moyen pour eux de réaffirmer leur ligne politique, leur doxa.
19:08Il faut quand même se souvenir que pendant la réforme des retraites, la droite n'avait pas soutenu la réforme de Borne.
19:14Et qu'elle se retrouve aujourd'hui à la défense de Mordicus.
19:17La réforme de Borne était passée à neuf voix, sans le soutien vraiment franc des Républicains.
19:24Les Républicains sont rentrés au gouvernement pour réaffirmer leur ligne politique en vue de l'élection présidentielle de 2027.
19:31C'est ce qu'ils font au ministère de l'Intérieur avec Bruno Retailleau sur une ligne qui ferme, enfin de droite traditionnelle.
19:37C'est ce qu'ils font à la justice avec Gérald Darmanin.
19:42Et c'est ce qu'ils font aussi sur l'économie en réaffirmant les fondamentaux classiques, l'euregalien, l'économie.
19:47Au prix d'un changement de pied par rapport à cette réforme des retraites.
19:51Mais comment on l'explique ça Aurélie ? Parce que c'est vrai qu'à l'époque, ils n'étaient pas très enthousiastes, dirons-nous, du côté de la droite.
19:56Ils n'étaient pas très allants. Il faut quand même se remettre dans le contexte de l'époque.
19:59Elisabeth Borne a une majorité relative, très relative.
20:02Mais par rapport à ce qu'il y a aujourd'hui, c'était Byzance, mais il manquait une quarantaine de voix.
20:07Donc Elisabeth Borne s'était tournée vers les LR qui étaient 61.
20:10Pas de bol, les LR, vous en aviez une partie qui ne voulait pas de la retraite à 64 ans quand même.
20:16Parce que certains nous disaient non, on ne veut pas non plus faire travailler les Français jusqu'à 64 ans.
20:21Donc Elisabeth Borne ne pouvant pas compter sur les LR au gouvernement, je me souviens,
20:25ils n'arrivaient même pas à arriver au même calcul en disant non, on en a 35 qui vont voter, non 42.
20:30Donc ils ont dû abandonner l'idée de faire un vote.
20:32Ils sont passés au 49-3 sans jamais savoir combien de LR auraient au final voté cette réforme.
20:38Alors que c'était dans le programme de leur dernier candidat, Valérie Pécresse, c'était 65 ans.
20:43On avait connu François Fillon pour la présidentielle précédente.
20:46Et donc ils ont un peu laissé les macronistes y aller tout seuls.
20:49Et quand il y a effectivement cette motion de censure post-49-3,
20:52il y a 19 députés LR à l'époque sur 61, donc un tiers du groupe, qui votent la motion de censure,
20:58dont des proches de Laurent Wauquiez notamment.
21:00Laurent Wauquiez qui à l'époque n'était pas du tout sorti de sa réserve de la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes
21:07pour dire oui il faut soutenir cette réforme parce qu'il savait qu'il n'y avait que des coups à prendre.
21:10Et là maintenant ils se disent non non vraiment c'est 64 ans, c'est super, il ne faut pas lâcher, il faut rétablir les comptes publics.
21:16Donc c'est vrai qu'il y a un jeu un peu particulier.
21:19Je ne mets pas les sénateurs dans le même camp puisque pour le coup au Sénat,
21:22aussi bien Gérard Larcher que Bruno Retailleau, eux, étaient à fond derrière la réforme Borne.
21:26Donc aujourd'hui ils continuent, ils sont cohérents.
21:28Mais du côté des députés et de Laurent Wauquiez, c'est un petit peu plus compliqué.
21:32– Stéphane Vernet.
21:33– Moi je crois qu'il y a un coup de pression parce que la droite, les LR,
21:37ils sont d'accord pour dire que leur ligne rouge c'est la maîtrise du déficit public,
21:43qu'il faut revenir à une trajectoire raisonnable, etc.
21:46Ils sont dans la continuité de ce qu'avait proposé Michel Barnier
21:49et qui avait été validé par la Commission européenne.
21:52Et je pense que là-dessus, ils sont vraiment attachés à cette problématique-là.
21:56S'ils voient qu'en fait, François Bayrou s'achète le soutien du Parti socialiste
22:03et d'autres sociodémocrates en entaillant la copie budgétaire,
22:09avec la tentation de laisser un peu, un peu, parce qu'il ne peut pas faire plus qu'un peu,
22:13laisser filer un peu le déficit, vous aurez la droite qui va se braquer.
22:17C'est ça qu'elle est en train de dire.
22:19Et je pense qu'elle peut le faire.
22:20Alors il y a l'idée de, si c'est comme ça, nous on a nos ministres qui trompent le gouvernement,
22:26peut-être, mais je pense que là on est dans de la posture.
22:29Au-delà de ça, il y a un vrai problème, il y a un vrai levier.
22:32C'est-à-dire qu'on peut aussi très bien imaginer que tout ça,
22:36que le budget finisse par coucher aux forceps
22:38et que les républicains laissent passer au motif qu'il faut se montrer responsable,
22:44de toute façon le pays a besoin d'un budget, il faut absolument avancer, etc.
22:47Et les républicains ne voudront pas être ceux qui plantent à nouveau le truc.
22:52Mais par contre, ce qu'ils feront de fait, c'est qu'ils sortiraient du socle commun.
22:58Or ça, ça pose un problème.
23:00Ça veut dire qu'à l'Assemblée après, il n'y a plus aucune majorité.
23:04C'est-à-dire que le bloc centriste, tout seul, sera incapable de faire passer la moindre loi,
23:10le moindre texte, s'ils n'ont pas à la fois un peu de socialistes et les républicains.
23:16Je veux dire, leur base se retrouverait tellement étriquée
23:20qu'ils seraient en situation de ne plus pouvoir gouverner du tout.
23:24Et finalement, vous avez raison de nous parler de la suite,
23:26parce qu'il n'y a pas que la retraite dans la vie,
23:28et dans cette DPJ non plus, dans cette déclaration de politique générale.
23:32Paul Quignot, il y a quand même d'autres sujets.
23:34Parce que là, on a l'impression que la déclaration demain de François Bayrou
23:38est uniquement sur cette question des retraites.
23:40Évidemment, on va tous observer ça, mais il y a d'autres sujets quand même
23:42qui vont être importants dans ce...
23:44– Il y a d'autres sujets, mais juste un dernier mot sur la réforme des retraites.
23:46On n'est même pas sûr que demain, il abatte complètement ses cartes sur le sujet.
23:50Il peut aussi les garder pour un petit peu dans les jours qui viennent.
23:54Je ne suis pas sûr.
23:56Moi, je n'écarte pas un scénario
23:58où il ne dévoile pas complètement ses cartes sur les retraites.
24:00Par ailleurs, sur les autres sujets,
24:02oui, sur l'histoire des postes d'enseignants,
24:06les infos qu'on a sont plutôt que...
24:08c'est plutôt bien parti pour le Parti Socialiste
24:10d'obtenir de la suppression des 4 000 postes.
24:14On connaît l'attachement de François Bayrou à l'éducation.
24:18Il l'a dit, je crois, dans la passation de pouvoir,
24:20ou dans sa première interview, je ne sais plus.
24:22C'est un ancien ministre de l'éducation, il est un ancien prof.
24:28Donc, je pense qu'il va parler beaucoup d'éducation demain.
24:32Et je pense qu'il a cette annonce-là dans sa besace.
24:34– Il y aura quoi d'autre comme sujet, François-Denis Bourbon ?
24:38– Tous les ministres du gouvernement ont fait leur course, là, récemment.
24:40Vous avez René Retailleau qui a demandé le voile.
24:42Manuel Valls, le droit du sol.
24:44Enfin, il y a tout un tas de revendications qui ont été exprimées.
24:48L'éducation, effectivement, ça va sans doute être un volet très important
24:52pour une raison qui peut paraître annexe,
24:54mais c'est un des côtés amusants de la déclaration de politique générale.
24:58C'est Élisabeth Borne qui va prononcer le discours de François Bayrou au Sénat.
25:02Si François Bayrou annonce la suspension de la réforme…
25:04– C'est toujours le numéro 2 du gouvernement, il faut le préciser à nos spectateurs.
25:06– Voilà, c'est un ordre protocolaire.
25:08– Donc, c'est éventuellement Élisabeth Borne qui éventuellement annoncerait
25:12une éventuelle suspension de sa propre réforme des retraites.
25:18– Ça, c'est cocasse.
25:20Donc, si François Bayrou décide de suspendre la réforme des retraites,
25:22il a intérêt à donner quand même quelques compensations à Élisabeth Borne,
25:26au moins sur l'éducation.
25:28– Donc, éducation, agriculture aussi, qu'est-ce qu'il pourrait y avoir comme autre sujet ?
25:30– L'agriculture, évidemment, puisqu'on va en parler dans un instant.
25:33François Bayrou a reçu les syndicats agricoles aujourd'hui
25:37parce que c'est une crise presque permanente depuis un an qui touche l'agriculture.
25:42La droite aussi attendra des choses sur la sécurité.
25:45Effectivement, il ne peut pas se concentrer que sur les retraites,
25:49même si c'est ça qu'on va tous attendre pour voir si ça débloque,
25:51parce que là où Paul disait qu'il ne peut pas abattre toutes ces cartes,
25:55sauf qu'il y a une deadline cette semaine,
25:59puisque la France Insoumise va déposer une motion de censure,
26:01et François Bayrou aimerait bien que les socialistes, éventuellement,
26:04ne votent pas cette motion de censure.
26:06Et pour que la première motion de censure, qui sera débattue jeudi ou vendredi,
26:09on verra en fonction du moment auquel elle est déposée,
26:13il faudrait qu'il s'achète la bienveillance des socialistes dès demain,
26:17et ça, ça passe par les retraites, même s'il peut y avoir des choses,
26:20effectivement, sur l'éducation.
26:22Avec peut-être des surprises, je ne sais pas, Valéria.
26:24Des surprises, je ne sais pas, mais en tout cas, il y a aussi la question de la fiscalité,
26:27sur laquelle les socialistes vont regarder qui va être taxé un peu plus, un peu moins,
26:32est-ce qu'on va rester sur ce qu'avait proposé Michel Barnier,
26:34est-ce que François Bayrou va aller plus loin, et ça aussi,
26:37et à droite et à gauche, ça peut faire des contents et des mécontents.
26:40Et Stéphane Vernet, pardonnez-moi, je pensais à Paul Quignot,
26:45peut-être un dernier mot, qu'est-ce qu'il pourrait annoncer ?
26:47Alors, ce n'est pas ce qu'il pourrait annoncer,
26:49mais précisément ce qu'il ne pourrait pas annoncer, et moi qui m'inquiète,
26:51c'est que je pense que sur l'aspect écologique et lutte contre le réchauffement climatique
26:56et mesures environnementales, je pense qu'on sera très, très déçus.
26:59Sachant que les écologistes aussi attendent des choses là-dessus
27:01pour éventuellement ne pas censurer dès cette semaine.
27:04Oui, donc ce sera évidemment un sujet.
27:06On rappelle quand même que le ministre de l'économie,
27:09ancien patron de la Caisse des dépôts, répète que lui, il a fait la transition écologique.
27:14Donc peut-être que lui a des choses à dire de ce côté-là.
27:16Allez les informés, on se retrouve dans quelques instants.
27:19Pour l'heure, il est 20h30, l'heure d'un nouveau point sur l'actualité.
27:28À 20h30, bonsoir Sophie Echelle.
27:30Bonsoir, l'association Emmaüs décrite un prédateur,
27:33alors que l'abbé Pierre est visé aujourd'hui par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles,
27:38soit 33 en tout depuis l'été dernier.
27:40Le dernier rapport fait état de faits présumés commis entre les années 60 et 2000,
27:44sont notamment évoqués un viol sur mineurs et des abus incestueux.
27:48Selon la Maison-Blanche, un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas est possible cette semaine.
27:53Dans le même temps, de nouvelles frappes israéliennes ont fait plus de 50 morts aujourd'hui dans la ville de Gaza,
27:59au nord de l'enclave des écoles et des maisons ont notamment été ciblées.
28:03Elles devaient rouvrir aujourd'hui, mais à Anmas, les urgences de l'hôpital pays de Savoie restent fermées jusqu'à nouvel ordre.
28:09Les équipes, dans un état de grande fragilité émotionnelle et psychologique,
28:13ne sont pas en mesure de reprendre leurs fonctions, fait savoir la direction.
28:16Cela fait suite à l'agression violente la semaine dernière d'une quinzaine de soignants par deux frères
28:21qui trouvaient l'attente trop longue.
28:23Ces deux hommes devaient être jugés aujourd'hui en comparution immédiate à Tonon-les-Bains,
28:27mais leur procès est finalement renvoyé au 17 février.
28:30Il va y avoir du changement cette année dans nos télés,
28:33avec déjà un regroupement des chaînes d'info en continu sur la TNT.
28:36À partir du 6 juin, BFM Télé, CNews, LCI et France Info seront numérotées de 13 à 16.
28:42Et puis France 4 deviendra la quatrième chaîne, succédant à Canal+.
28:46Le groupe Canal avait déjà annoncé le retrait de ces quatre chaînes payantes de la TNT
28:50en réaction au non-renouvellement de C8, qui appartient au même groupe.
28:55France Info.
28:5720h, 21h. Les informés. Aurélie Herbemont, Jean-Rémi Baudot.
29:02Deuxième grande partie de ces informés sur France Info.
29:05La télévision, pour l'instant, Canal 27 et bientôt Canal 16.
29:10On peut quand même le rappeler, ce sera à partir du mois de juin.
29:13Les informés ce soir avec Paul Quignot de Libération, François-Xavier Bourmeau de l'Opinion,
29:18Stéphane Vernet de West France et Valérie Gass de RFI.
29:22On est aussi évidemment à la radio, je le précise.
29:24Aurélie, on va revenir et on va terminer pour clore un petit peu ce débat sur...
29:28Est-il possible d'ailleurs de clore ce débat sur cette déclaration de politique générale ?
29:33Un mot qui serait important, un parti qu'il va falloir observer demain,
29:37c'est quand même le Rassemblement National qui, on le comprend, ne censurera pas cette semaine.
29:41Donc au fond, pour l'instant, cette semaine, François Bayrou, il a peut-être les mains libres du côté de l'extrême droite.
29:47Oui, en tout cas, le Rassemblement National, effectivement, ne veut pas censurer cette semaine.
29:52Ils ne vont pas déposer de motion de censure. A priori, ils ne vont pas voter celle que va déposer la France Insoumise.
29:57En fait, ils appliquent la même méthode qu'avec Michel Barnier.
30:00On laisse faire la déclaration de politique générale et puis après, on voit, on peut cogner après.
30:05Michel Barnier en a fait les frais.
30:07Sachant que pour le Rassemblement National, c'est un peu paradoxal cette situation.
30:12C'est eux qui ont fait chuter Michel Barnier en alliant leur voix à celle de la gauche pour la motion de censure.
30:18Là, sauf que François Bayrou, s'il arrive à jouer son coup avec la gauche,
30:23le Rassemblement National va se retrouver un petit peu avec un pistolet à eau en matière de motion de censure.
30:28Parce que si jamais, scénario le plus optimiste pour François Bayrou,
30:32les socialistes ne votaient pas une censure au moment du budget dans quelques semaines ou quelques mois,
30:37si vous mettez les Insoumis plus le RN, éventuellement les communistes et même les écologistes,
30:43ça ne suffit pas à faire tomber le gouvernement.
30:45Donc là, le RN a un petit peu perdu son pouvoir de négociation
30:50et de façon de faire danser le Premier ministre si jamais ça top avec la gauche.
30:54– Stéphane Vernet, ce n'est plus le RN qui décide là maintenant, en l'État.
30:58– Non, mais je vous rappelle quand même qu'il s'était passé exactement la même chose avec Michel Barnier.
31:01Il avait fait son discours de politique générale.
31:03La France Insoumise avait déposé une motion de censure qui avait été votée,
31:06enfin qui était passée, qui avait été examinée deux jours après.
31:11Mais le RN n'avait pas voté et donc en fait on a complètement oublié
31:14parce que c'est devenu tellement classique d'avoir des motions de censure
31:17déposées après les 49.3 dans ce pays qu'en fait on oublie.
31:20Mais en fait Michel Barnier était passé entre les gouttes au début de son…
31:28– Son bail à Matignon.
31:30– Son bail à Matignon, voilà, merci, on va dire ça comme ça.
31:32Et c'est au moment du budget, au moment du vote du budget qu'il tombe.
31:34Mais il peut arriver exactement la même chose à François Bayrou
31:38s'il n'arrive pas à trouver effectivement un moyen de se prémunir de la censure
31:44en allant chercher les socialistes.
31:47Donc il faudra bien qu'il cède sur un certain nombre de choses,
31:51qu'il fasse des compromis ou des concessions sur des gestes forts,
31:57comme disent les socialistes, mais il ne les fera peut-être pas forcément demain.
32:00Mais il faut qu'il les fasse dans la durée au cours de la négociation sur le budget
32:05avant le vote final.
32:07– Valérie Gass.
32:08– C'est vrai que la situation finalement, elle pourrait être comparable
32:10à celle de Michel Barnier, sauf que François Bayrou a pris tout de suite le pli
32:14d'aller chercher un accord, un compromis avec les socialistes
32:17qu'avait pas fait du tout Michel Barnier.
32:19Donc certes on va se retrouver dans une situation à peu près identique là,
32:23l'ERN vraisemblablement ne votera pas la censure,
32:25mais là François Bayrou a posé les jalons pour essayer de s'extraire
32:29de la menace de l'ERN.
32:31Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ?
32:33En tout cas ça plaide pour que demain il fasse quand même des gestes
32:36vers le parti socialiste, pour qu'en fait toute cette stratégie
32:39qu'il a semblé mettre en place de négociations affichées,
32:44avérées avec les socialistes et même les écologistes et les communistes,
32:47eh bien ça aboutisse à quelque chose.
32:49Sinon on se demande pourquoi il aurait fait tout ça.
32:52Donc on peut quand même attendre un petit geste.
32:55– François-Xavier Bourbon.
32:56– Oui c'était tout l'enjeu pour François Bayrou
32:58de sortir l'exécutif des mains du Rassemblement National.
33:00Et c'est pour ça qu'il se retrouve là en ce moment
33:02en train de discuter avec le parti socialiste
33:04pour voir ce qu'il peut leur donner pour les acheter,
33:06parce que c'est eux qui détiennent…
33:08– Pour les acheter, c'est ça le principe quand on a une minorité,
33:11enfin quand on n'a pas de majorité.
33:13Dans toutes les grandes démocraties matures,
33:15on discute avec ceux dont on est éventuellement les plus proches.
33:18– Vous voulez dire que les socialistes ne sont pas matures ?
33:20– Si, si, justement.
33:21Est-ce que ce n'est pas le sens d'une démocratie mature
33:24qu'un Premier ministre en place,
33:26essaie d'aller chercher à sa droite, à sa gauche,
33:28sans forcément aller pactiser avec des gens
33:30pour lesquels il n'est pas d'accord ?
33:32– Comme on n'est pas habitués à ces négociations-là,
33:34ça rappe un peu, c'est rugueux.
33:36On le voit là, les socialistes sont sortis de la…
33:38– Je vous confirme qu'on n'est pas habitués.
33:40– La réunion avec Catherine Vautrin, un peu énervée,
33:42parce qu'effectivement ils n'avaient pas abordé le sujet des retraites.
33:45Ils sont en séance de rattrapage chez François Bayrou,
33:47mais lui, sa survie politique est entre les mains du PS.
33:50– Et ce qui est intéressant, c'est qu'il le fait sans porter le RN.
33:55Il prend quand même des précautions verbales.
33:57On l'a vu à l'occasion du décès de Jean-Marie Le Pen,
34:00on lui a beaucoup reproché son tweet où il parle des polémiques,
34:03il reconnaît que c'est un combattant politique.
34:05Mais il y a une forme de volonté d'afficher son respect aussi
34:10dans cette configuration politique un peu particulière.
34:15Donc il va chercher l'accord avec le compromis du côté de la gauche,
34:18mais en même temps il reste dans une espèce de neutralité respectueuse
34:23vis-à-vis du RN.
34:25– Rendez-vous demain 15h pour cette déclaration de politique générale,
34:28à suivre bien évidemment sur France Info.
34:30François Bayrou, qui par ailleurs, a reçu aujourd'hui, Aurélie,
34:33les syndicats agricoles.
34:35– Oui, c'est la seule corporation qui a droit à cet égard du Premier ministre
34:39en amont de sa déclaration de politique générale.
34:42La FNSEA, les jeunes agriculteurs, la coordination rurale,
34:45la Confédération Paysannon ont eu chacun droit à leur rendez-vous
34:48aujourd'hui à Matignon, alors que les manifestations de colère
34:51ont commencé il y a plus d'un an et que l'année 2024 a été marquée
34:55par des aléas climatiques, des mauvaises récoltes
34:57et la recrudescence des maladies animales.
34:59Le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, espère des annonces sonnantes et trébuchantes.
35:05– Cette course contre la montre, elle a aujourd'hui deux leviers importants.
35:11Le premier pour nous, c'est la nécessité d'obtenir un budget,
35:14un budget agricole dans lequel ce sont près de 450 millions d'euros
35:19d'engagement sur la compétitivité de nos fermes que nous attendons.
35:24Ça concerne aussi bien évidemment les retraites que le coût de l'emploi,
35:28que les sujets de compétitivité.
35:31Et ces mesures, nous les avons détaillées au Premier ministre
35:34en lui demandant instamment qu'elles soient reprises
35:37dans le budget qui présentera au Parlement dans quelques semaines.
35:43– Les syndicats agricoles aimeraient du concret avant le 22 février.
35:4622 février, c'est la date du début du prochain Salon de l'agriculture.
35:50– François Bayrou qui a souvent mis en avant ses origines paysannes
35:53et on entendait à l'instant le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau,
35:58qui a ce matin même dans la cour de Matignon rappelé que François Bayrou
36:02avait été agriculteur, Valérie Gass.
36:05– François Bayrou a repris l'exploitation familiale près de Pau
36:11et il est originaire de Bordères, un petit village où sa famille habite toujours.
36:15Et donc son père est décédé pendant qu'il faisait ses études
36:18et donc il a pendant quelques 2-3 ans, je dirais, repris l'exploitation familiale
36:23et fait tourner, abandonnant ses études, l'exploitation familiale
36:27après l'accident de son père.
36:29Donc oui, on peut le reconnaître, c'est peut-être le seul homme politique
36:33qui a été agriculteur un temps de sa vie.
36:35– C'est une carte évidemment qu'éventuellement il pourrait jouer,
36:37François-Xavier Beaumont.
36:38Comment est-ce que néanmoins il pourrait apaiser la colère du monde agricole
36:41avant le salon de l'agriculture ?
36:43– Les contraintes n'ont pas changé et puis surtout il y a un effet engorgement
36:47parce qu'il y a les élections aux chambres d'agriculture en ce moment.
36:50Il y a le salon de l'agriculture fin février, donc il y a quand même tout
36:54qui contribue à créer une espèce de socle pour mettre en valeur la colère paysanne.
37:00D'autant plus, vous l'avez rappelé Aurélie, ça fait un an que cette crise a éclaté.
37:04Il y a quasiment un an, jour pour jour, on y était.
37:07Donc effectivement, écoutez, monter de la considération,
37:09ça effectivement François Bayrou saura faire.
37:12Mais il y a aussi deux autres rendez-vous qui sont très importants.
37:15Avec la dissolution, toutes les lois qui étaient en préparation ont été suspendues.
37:20Mais le 7 février prochain, il y a la loi d'orientation agricole qui revient au Sénat.
37:24Et il me semble que c'est fin janvier la proposition de loi de simplification agricole
37:28qui passe à l'Assemblée Nationale.
37:30Donc il va y avoir des textes dans les deux chambres qui vont permettre…
37:34Enfin, il y aura du grain à moudre, disons.
37:37– Paul Quignot.
37:39– C'est vrai que les agriculteurs…
37:41Enfin, en tout cas, la crise politique dans laquelle on est depuis le mois de juin
37:44a pénalisé les agriculteurs.
37:47Puisqu'il y avait effectivement un certain nombre de choses qui avaient été mises en chantier,
37:50décidées, qui devaient être financées.
37:52Et tout ça, c'est arrêté.
37:54Donc on peut comprendre qu'ils soient un petit peu sommatres
37:58et qu'ils attendent avec impatience que ce qui leur a été promis
38:01il y a des mois et des mois se rentre enfin en application.
38:04Bien sûr qu'il y a un malaise administratif.
38:12Mais au fond du fond, moi ce que je redoute,
38:15c'est que de toute façon les mesures qui avaient été mises sur la table
38:18il y a quelques mois, quand Gabriel Attal était Premier ministre,
38:22si je me souviens bien,
38:24ne réglaient en rien les problèmes majeurs du secteur agricole.
38:30Et je ne suis pas sûr que les annonces de François Bayrou demain
38:34ou celles qu'il pourrait faire d'ici le Salon de l'Agriculture
38:37changent quoi que ce soit.
38:39– Ça veut dire qu'éventuellement ça pourrait relancer,
38:41la mobilisation pourrait repartir, etc ?
38:43– Oui, sans doute.
38:44Sans doute que les agriculteurs vont...
38:46Là on va voir comment se passent les élections professionnelles.
38:48Il n'y a pas grand chose à en attendre.
38:50Le paysage sera le même dans une semaine qu'aujourd'hui.
38:54La FNSEA continuera de faire la pluie et le beau temps.
38:56– Vous êtes sûr que ça ?
38:58– Ça va peut-être bouger un tout petit peu.
39:00Mais je ne vois pas la FNSEA perdre son quasi-monopole.
39:05Et le problème c'est que, effectivement,
39:07la FNSEA fait la pluie et le beau temps
39:09depuis des décennies et des décennies.
39:11Et que le temps, il n'est pas terrible.
39:13– À Ouest-France, qu'est-ce qu'on en pense, Stéphane Vernet,
39:16de toutes ces négociations agricoles ?
39:17– Il y a plusieurs choses.
39:18Alors d'abord, il faut savoir qu'Arnaud Rousseau,
39:20quand il est rentré dans le bureau de François Bayrou,
39:22la première chose qu'il a dit à François Bayrou,
39:24il a dit, écoutez, moi ça fait quatre fois en un an
39:26que je rentre dans ce bureau.
39:28Donc j'aimerais bien que ça aboutisse maintenant.
39:30Et un des enjeux majeurs de cette rencontre,
39:33c'était qu'Arnaud Rousseau a rappelé au Premier ministre
39:36qu'avec ses différents prédécesseurs,
39:41ils ont négocié 450 millions d'euros d'aides ou de dispositions
39:47qui attendent toujours d'être intégrées au budget de la France.
39:51En fait, son problème, c'est qu'ils se sont mis quand même d'accord
39:54sur un certain nombre de mesures et une des questions,
39:57c'est est-ce que ces mesures vont enfin être traduites concrètement ?
40:01Donc dans ces inquiétudes, il y a tout le calendrier législatif
40:07qui a été rappelé par François-Xavier Bourmont tout à l'heure
40:09sur les surnormes, la loi d'orientation agricole,
40:12ça, ça fait partie des choses qui les inquiètent tout particulièrement.
40:17Donc il y a la concrétisation dans le budget de ce qui a été négocié.
40:22La bonne nouvelle, entre guillemets, c'est qu'en gros,
40:25les agriculteurs se fixent le prochain salon de l'agriculture
40:29pour voir s'ils agissent ou pas, s'ils continuent ou pas,
40:33et si les questions sont réglées ou pas.
40:35Et on se trouve dans un contexte où le Premier ministre
40:38dit qu'il veut boucler le budget de la France d'ici la mi-février.
40:43Donc voilà, si ça se passe bien, les choses devraient être calées
40:49dans des délais assez courts.
40:51Et juste pour terminer, sur les élections des chambres d'agriculture,
40:55il y a quand même un gros enjeu, c'est après-demain.
40:59Aujourd'hui, effectivement, il y a une domination écrasante
41:02de la FNSEAD et le GIA sur les chambres d'agriculture.
41:0497 sur 101.
41:06Mais ils sont quand même très challengés par la coordination rurale,
41:09et moi, ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait quand même un petit bouger
41:12dans un certain nombre de départements.
41:14Un petit bouger, les paysages n'ont pas fondamentalement changé,
41:16c'est ça que je veux dire.
41:18On parle d'une quinzaine éventuellement, Aurélie.
41:20Ça veut dire qu'il y a de la politique aussi dans ce qu'on est en train de vivre.
41:22Ça, il faut quand même le rappeler.
41:24Bien sûr qu'il y a de la politique, évidemment.
41:26Il y a des normes, le Mercosur, etc.
41:28Mais il y a de la politique interne aux mouvements, aux organisations agricoles.
41:33C'est même, pour vous dire, le gouvernement précédent de Michel Barnier
41:37et même le gouvernement d'avant, encore, celui de Gabriel Attal,
41:40étaient persuadés et le savaient que de toute façon,
41:43rien ne pourrait être réglé, les colères ne pourraient de toute façon,
41:46quoi qu'on fasse, être vraiment éteintes avant le 31 janvier,
41:49qui est donc la fin de la campagne électorale pour les chambres d'agriculture.
41:52Ça ouvre effectivement après-demain.
41:54Et donc, pendant 15 jours, les agriculteurs vont voter.
41:57Et donc, il y a forcément une bataille aussi électorale
42:00entre la FNSEA, qui a une domination, on s'en partage depuis toujours quasiment,
42:04et la coordination rurale, qui taille des croupières,
42:07qui a des méthodes de mobilisation beaucoup plus musclées,
42:10et qui, en gros, accuse la FNSEA d'être dans la congestion
42:15avec les gouvernements successifs.
42:16Donc, la coordination rurale pousse toujours un peu plus loin.
42:19Et d'ailleurs, ce que disait la patronne de la coordination rurale
42:23en sortant de Matignon, c'était qu'on n'aura pas besoin, nous,
42:25de dire aux agriculteurs s'il faut continuer à se mobiliser.
42:28Ils verront demain, en voyant le discours du Premier ministre.
42:31Et effectivement, si jamais la coordination rurale trouve
42:34que le gouvernement est trop timide sur ces sujets-là,
42:37il n'est pas exclu qu'on revoie des tracteurs tentés de se diriger vers Paris
42:40à l'approche du Salon de l'Agriculture.
42:42C'est un peu écrit.
42:44– Bon, c'est écrit, ça fera partie évidemment des points…
42:46Alors, on n'a pas le temps parce qu'il faudrait qu'on change de sujet.
42:49– Non, je voulais juste rappeler que l'année dernière,
42:50au Salon de l'Agriculture, il y avait déjà eu la coordination rurale
42:53qui avait beaucoup chahuté le Président de la République
42:55quand il était venu et qui l'avait presque empêché d'ailleurs de faire…
42:58C'est à ce moment-là que ça s'était beaucoup cristallisé
43:01et Emmanuel Macron avait été obligé de faire une espèce de petite agora
43:05avec les représentants de la coordination rurale
43:07qui étaient là en compète avec ceux de la FNSUA
43:09avec lesquels Emmanuel Macron avait précédemment parlé.
43:12Donc, c'était déjà à ce moment-là ce tiraillement entre les deux.
43:16– Bon, les informés, on se retrouve dans un instant.
43:18On va parler narcotrafic.
43:20Tout autre chose après le Fil info.
43:22Il est 20h46, on retrouve Emmanuel Langlois.
43:25Et à la veille de son discours de politique générale,
43:27demain à 15h, François Bayrou poursuit donc ses consultations.
43:31Le Premier ministre reçoit ce soir les dirigeants du Parti Socialiste
43:34dont Olivier Faure, déjà reçu en fin de semaine dernière à Matignon.
43:39Le chef du gouvernement qui poursuit ses tractations
43:41afin d'éviter la censure de la gauche,
43:44mais sans non plus froisser ses alliés des Républicains.
43:48Philippe Tabarro est lui visé par une enquête
43:50pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêt
43:53ouverte par le parquet national financier.
43:56Elle concerne des postes occupés par le ministre des Transports
43:59au Canais, dans les Alpes-Maritimes, entre 2018 et 2020.
44:03Ville longtemps dirigée par sa sœur.
44:06Un appel à témoins lancé pour tenter de retrouver une adolescente de 14 ans
44:10portée disparue à Wassel, en Seine-Maritime, près de Rouen, en Normandie,
44:15depuis plus de deux semaines, selon nos confrères d'ici Normandie.
44:19Elle était partie faire de la trottinette, mais n'est pas rentrée chez elle.
44:23Et puis à l'étranger, Los Angeles toujours en état d'alerte.
44:26La mégapole de Californie se prépare à un retour de vent violent
44:29dans les heures qui viennent, menaçant d'attiser les incendies
44:32qui ont fait 24 morts, selon un dernier bilan.
44:35Les flammes menacent notamment la vallée très peuplée de San Fernando.
44:39Environ 50 000 personnes sont toujours ce soir sous le coup
44:43d'un ordre d'évacuation, en particulier dans la région de Palisades,
44:47sur la côte pacifique.
44:59La dernière partie des informés avec Paul Quignot de Libération,
45:02Stéphane Vernet de Ouest France, François-Xavier Bourmont de L'Opinion
45:05et Valérie Gass de RFI.
45:08On aborde dans cette dernière partie la question du narcotrafic,
45:12avec un certain Gérald Darmanin qui monte au créneau
45:15par rapport aux narcotrafiquants Aurélie.
45:18Oui, le nouveau ministre de la Justice veut une prison spéciale
45:21de haute sécurité pour isoler les 100 plus gros trafiquants de drogue.
45:25D'ici cet été, Gérald Darmanin compte prendre une prison,
45:28la vider de ses détenus actuels, pour incarcérer au même endroit
45:32tous ces narcotrafiquants.
45:34Une idée saluée par son collègue ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
45:38Gérald Darmanin a parfaitement raison de vouloir isoler
45:41les plus dangereux dans des prisons qui seront dédiées,
45:45parce que malheureusement, souvent, ces établissements pénitentiaires
45:48sont des passoires, et malheureusement, ces têtes de pont,
45:53ces têtes de réseau de cette criminalité organisée
45:56continuent leur trafic et leur crime depuis la prison.
46:00Mais cette idée ne fait pas l'unanimité.
46:02Certains syndicats, comme Force Ouvrière Justice, y sont très favorables.
46:06D'autres sont plus mitigés.
46:08Le syndicat des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT
46:11met en garde contre le risque d'un effet cocotte-minute
46:15en regroupant tous les narcotrafiquants au même endroit.
46:18Alors les informés, est-ce que l'un d'entre vous a l'idée, se dit,
46:21est-ce que c'est une bonne idée ou pas de créer une prison
46:23où on mettrait tous les gros narcotrafiquants ?
46:26Allez, au hasard, Paul Quignot.
46:28Moi, je pense que c'est plutôt une mauvaise idée.
46:30Je trouve, enfin, c'est ce qui a été dit sur le côté cocotte-minute.
46:34En général, quand on a un problème avec un groupe de gens,
46:38on essaie plutôt de les séparer que de les regrouper.
46:40J'avoue que je ne comprends pas bien.
46:42Mais par exemple, avec les terroristes, les regrouper, ça évite qu'ils s'aiment.
46:46Non, enfin, honnêtement, moi, ça m'inquiète plutôt que ça me rassure.
46:51Valérie Gass.
46:52Je ne sais pas si c'est une bonne idée de les mettre tous ensemble,
46:55mais est-ce que les laisser au milieu des autres,
46:57alors qu'on sait qu'ils peuvent téléphoner, faire leur trafic,
46:59commanditer des assassinats et continuer, voilà,
47:02et régner en maître sur les prisons dans lesquelles ils sont ?
47:07Est-ce qu'il n'y a quand même pas un problème à envisager ?
47:11Alors, est-ce qu'il faut tous les mettre dans une seule prison
47:14qu'on aura vidée de ses autres occupants ?
47:16Je ne sais pas, mais en tout cas, il y a un problème actuellement.
47:19Et il faut le traiter d'une manière ou d'une autre.
47:22J'avais tout à l'heure à la radio le journaliste spécialisé de ces questions,
47:26Jean-Michel Décuzis, qui est du Parisien aujourd'hui en France,
47:31qui disait, qui ricanait un tout petit peu.
47:33Non, il ne ricanait pas, mais en fait, il parlait de ce seuil de sang,
47:36des sangs plus gros.
47:37Il disait, mais en fait, ils sont bien plus nombreux que ça, en fait.
47:40Et donc, ça, c'est pas mal, mais…
47:42C'est un peu l'opération place nette de Gérald Darmanin
47:46quand il était ministre de l'Intérieur, version ministre de la Justice.
47:50C'est un effet d'annonce, et après, on voit ce qui se passe.
47:55Stéphane Vernet.
47:56Moi, je pense que sur le chiffre de sang, effectivement,
47:58on est dans l'effet d'annonce, on est dans de la com, etc.
48:01Mais l'idée, elle n'est quand même pas inintéressante.
48:03C'est-à-dire, c'est de dire, voilà, vous avez des gens qui continuent
48:06à agir depuis la prison, à commanditer, à organiser leur trafic,
48:11à commanditer les assassinats, etc.
48:13C'est une réalité.
48:14Ils s'appuient sur quoi ?
48:15Il y a le fait qu'ils puissent téléphoner tout à fait librement,
48:18qu'ils puissent s'appuyer sur des gens qu'ils rencontrent en prison,
48:21qu'ils vont bosser pour eux, qui, eux, sortent, peuvent sortir avant, etc.
48:25Enfin, bon, bref.
48:26Donc, le fait de les regrouper, de les isoler,
48:28ça peut être intéressant à trois conditions.
48:31Un, c'est qu'effectivement, ils soient tout seuls.
48:33Deux, c'est qu'il y a des brouilleurs partout
48:35qui permettent d'empêcher les communications de passer,
48:38donc à l'échelle d'une même prison.
48:40Et trois, il y a ce qu'on ne dit pas, c'est qu'avec cette idée-là,
48:45il y a l'idée de former des surveillants pénitentiaires
48:49de manière anonyme, etc.
48:51pour encadrer ce type d'établissement.
48:54Pourquoi ?
48:55Moi, j'ai le souvenir d'avoir rencontré,
48:57j'ai vu une fois Didier Migaud en poste.
48:59L'ancien ministre de la Justice.
49:01L'éphémère ministre de la Justice.
49:02Voilà, l'éphémère.
49:03Donc, j'ai eu la possibilité de le voir une fois et d'échanger avec lui.
49:06Moi, j'avais été très frappé par son discours qui consistait à dire
49:09qu'aujourd'hui, si vous voulez,
49:11le trafic de drogue génère tellement d'argent
49:13qu'il y a une capacité des trafiquants à corrompre un certain nombre de gens
49:18et il vous dit, texto,
49:21et le ministre de l'Intérieur dit la même chose,
49:23qu'aujourd'hui, vous avez des trafiquants
49:25qui présentent des gens au concours de surveillants pénitentiaires.
49:30Je ne sais pas si vous réalisez.
49:31C'est-à-dire qu'ils payent les gens pour se présenter au concours,
49:34rentrer dans l'administration pénitentiaire,
49:36devenir surveillants de prison
49:38et derrière, pouvoir faire passer des portables, etc.
49:41de la drogue, tout ce que vous voulez.
49:43Ça veut dire aussi que derrière cette idée
49:47d'avoir une prison spéciale
49:49dans laquelle vous regroupez les principaux trafiquants,
49:52vous pouvez aussi faire en sorte de vous assurer
49:57que les gens qui les encadrent
49:59sont effectivement au service de l'État
50:02et de la lutte contre le narcotrafic
50:04et qu'il n'y ait pas ce type de corruption.
50:06Je pense que l'idée est là.
50:07Après, est-ce que ça peut marcher ?
50:09Pour voir, mais je pense que l'idée, c'est ça.
50:11– François Axelay, pour moi.
50:12– Juste une précaution avant de parler de l'idée.
50:14Il faut qu'elle puisse aller à son terme.
50:16Que Gérald Darmanin, que le gouvernement tienne en place.
50:18Il ne faut pas censurer.
50:20Ensuite, l'idée paraît étonnante.
50:22On a l'impression que Gérald Darmanin explique
50:24qu'il va construire une vraie prison.
50:26– Enfin une prison !
50:28– Voilà, qu'il dit, on va construire une prison,
50:31on va enfermer les méchants.
50:32Parce qu'aujourd'hui, l'impression que par contraste,
50:35c'est le Club Med à côté.
50:36Mais j'étais assez étonné par cette façon de présenter les choses.
50:41Une prison où les prisonniers ne peuvent pas téléphoner.
50:43– La vie ne sera plus agréable.
50:44– Il dit néanmoins, et ça m'a frappé, ce qu'il dit aujourd'hui.
50:47Il dit, je n'ai pas besoin d'une nouvelle loi.
50:49J'ai besoin d'un peu d'argent, oui.
50:51Mais je l'aurais.
50:52Mais j'ai surtout besoin de volonté politique.
50:54En réalité, c'est quand même assez fou.
50:56C'est quasiment pour reprendre ce que vous disiez, François-Xavier.
50:58Il y a le côté, en fait, on sait faire.
51:01Mais jusqu'à présent, on ne l'a pas fait.
51:03– Il faut effectivement la volonté politique pour le faire.
51:06Sachant qu'effectivement, dans les arguments de sécurité,
51:09ce qui inquiète certains syndicats pénitentiaires,
51:12c'est que potentiellement,
51:13si vous regroupez tous ces narcotrafiquants ensemble,
51:15il y a potentiellement des guerres entre eux.
51:17Donc en plus, il faudra gérer ça.
51:19Le côté sécuritaire de bataille de territoire
51:21entre différents narcotrafiquants
51:23qui pourraient aussi se retrouver à s'affronter dans une prison.
51:27Donc la volonté politique, c'est une belle idée
51:30et sans doute qui doit aller dans le bon sens.
51:33Parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui, effectivement,
51:35toutes les difficultés, ils arrivent à gérer leur trafic depuis leur prison
51:39et effectivement à recruter des gens pour les aider.
51:43Mais il faut aussi s'assurer que ce soit faisable
51:47et que ça tienne sur la durée.
51:49Que ça ne soit pas une espèce de gigantesque série narco
51:54avec un truc qui se retrouve totalement ingérable.
51:57Donc la volonté politique, effectivement.
51:59Et Gérard Darmanin ne veut pas construire une nouvelle prison.
52:01Il va en prendre une actuelle, enlever les débuts actuels,
52:04les réorienter ailleurs.
52:06Donc il n'y a pas besoin de nouveaux moyens de construire,
52:11même s'il faudra des brouilleurs pour empêcher l'utilisation des portables.
52:15Mais là, effectivement, c'est plutôt une question de volonté politique
52:18de mettre ça en œuvre.
52:19Mais il faut s'assurer derrière que ce soit techniquement faisable
52:23et pas trop dangereux, notamment pour les personnels qui vont y travailler.
52:26– Et dans l'opinion, ça donne quoi ?
52:28Est-ce que les Français sont grés à Gérard Darmanin
52:33d'afficher une forme de fermeté ?
52:36– Alors, en tout cas, il y a eu un sondage la semaine dernière Elabe
52:40et Gérard Darmanin était plutôt dans le haut du classement.
52:43Il a pris 4 points, je crois.
52:45– Avec Bruno Retailleau, d'ailleurs.
52:47– Avec Bruno Retailleau aussi, avec son acolyte.
52:49– Le tandem politique-justice dans les membres du gouvernement est plutôt…
52:52– Ils ont pris 4 et 5 points, je crois.
52:55Voilà, Gérard Darmanin, 32% d'images positives,
52:58en progression de 4 points en un mois, selon ce sondage Elabe.
53:01Et Bruno Retailleau, 31% d'images positives, en hausse de 5 points.
53:04Donc oui, on sent bien que dans l'opinion, il y a une volonté d'ordre, de sécurité
53:08et que ce tandem droite-droite à Beauvau et à la chancellerie,
53:14pour l'instant, a plutôt bonne presse.
53:16Mais il faut qu'ils aient des résultats.
53:17C'est vrai qu'on avait souvent une personnalité un peu plus à gauche
53:20au ministère de la Justice et une personnalité plus à droite au ministère de l'Intérieur.
53:23Là, c'est deux personnalités de droite qui sont plutôt en phase sur la ligne…
53:28– Et qui le disent, d'ailleurs.
53:29– Et qui le disent, qui l'assument, qui, pour l'instant, s'entendent bien.
53:32– François-Xavier Bourbon.
53:33– Oui, et d'ailleurs, c'est intéressant, c'est sans doute la première fois
53:35qu'il y a un couple police-justice qui est aussi aligné.
53:37On n'est pas du tout, pour prendre une sorte de contre-exemple,
53:41sur Val Stobira, par exemple, où là, on est vraiment,
53:44il y en a un qui arrête les bandits, l'autre qui les met en prison.
53:46Et les deux sont d'accord pour que ça marche comme ça.
53:48Ça n'a pas toujours été, même avec Emmanuel Macron,
53:51ça n'a pas toujours fonctionné de la même façon.
53:54Il y avait quelques tensions entre Gérald Darmanin quand il était à l'Intérieur
53:58et Éric Dupond-Moretti, à la Justice, qui s'efforçait de camoufler.
54:02Mais ça n'a pas toujours été aussi bien aligné.
54:05– Là, on se souvient de la Une de Libération.
54:07Deux flics amis-amis, souvenez-vous, Paul Quignot,
54:10il y a quelques jours à l'Institut.
54:12En deux mots, évidemment, amis-amis.
54:14– Ils sont tellement alignés qu'ils vont peut-être même devenir concurrents
54:16d'ici quelques mois, en fait.
54:18Donc, voilà, aujourd'hui, ça fonctionne bien.
54:21On verra dans quelques mois si le gouvernement Bayrou, évidemment,
54:27résiste dans les jours qui viennent.
54:29– Un dernier mot, Valérie Gass.
54:30– Ils sont sur le même créneau.
54:32Alors, c'est vrai, comme le disait Aurélie pour l'instant,
54:34ils s'entendent bien et il faut en sorte de montrer qu'ils s'entendent bien.
54:37Maintenant, on peut les soupçonner tous les deux
54:39d'avoir quelques ambitions pour la suite.
54:41Donc, qui mangera qui ?
54:44Ça reste à voir.
54:46– Ça fera partie de nos débats aux informés.
54:49Merci beaucoup les informés.
54:50Paul Quignot à la Une de Libé, demain.
54:52– Le discours de politique générale de François Bayrou,
54:55le discours d'un choix.
54:57– Le discours d'un choix.
54:58François-Xavier Bourmont à la Une de l'Opinion.
55:00– On parle des retraites, mais sous un autre angle,
55:02parce qu'on fait la dénatalité accélérateur du déclin français.
55:05– Avec un bouquin très intéressant qui vient de sortir,
55:07notamment sur cette question.
55:09– Autour de ce livre-là.
55:10– Voilà, c'est-à-dire dans l'Opinion.
55:12Stéphane Vernet à la Une de Ouest-France.
55:14– Nous, on parle d'un sujet sympa.
55:16C'est Charlie Dalin qui est à l'approche, bien sûr.
55:19– Voilà, qui arrive et qui est en train de créer son Vendée Globe.
55:22– Et qui sera, demain matin, au sable de l'aune.
55:26Merci beaucoup Valérie Gass, chef du service politique de RFI.
55:29Aurélie, on se retrouve demain ?
55:30– Demain, bien sûr.
55:31– 18h, 20h, on sera depuis l'Assemblée Nationale à la radio.
55:34Votre interview politique à 18h30
55:36et les informés qui reviennent demain soir avec vous
55:38et demain matin avec Renaud Delis et Sania Braklia.

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