Le "8h30 franceinfo" d'Eric Coquerel
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00:00Bonjour Éric Coquerel, est-ce que vous êtes devenu la gauche qui braille face à la gauche qui travaille ?
00:17Non, on reste la gauche qui est fidèle à ses engagements devant les électeurs.
00:21Celui qui est fort, qu'il disa, bien sûr, je le précise à nos éditeurs.
00:24Qui est fidèle à ses engagements devant les électeurs et qui entend le rester.
00:29Et qui ne se laisse pas berner par l'essuie du macronisme.
00:35On n'a pas été élu pour permettre à M. Macron de continuer à appliquer son programme.
00:39Sauf que votre motion de censure n'a recueilli que 131 voix sur les 288 nécessaires à son adoption.
00:47Jean-Luc Mélenchon avait prophétisé la chute du gouvernement Bayrou le 16 janvier, nous sommes le 18.
00:5318, ça veut dire que c'est un échec ? C'est votre échec ?
00:56Non, non, Jean-Luc Mélenchon, si vous l'écoutez bien, il avait plutôt porté ça à fin janvier.
01:01D'ailleurs, sur mes recommandations en termes de calendrier, c'est-à-dire quand le budget va revenir.
01:05Ça sera début février en fait.
01:09Pour une bonne raison, c'est qu'on était quasiment sûr que le Ration nationale ne voterait pas celle-ci.
01:14Voilà, c'est un peu le remègue de ce qui s'est passé.
01:16Je vais commencer par la bouteille à moitié pleine, si vous voulez bien.
01:20C'est-à-dire que, vous l'avez dit vous-même, 131 voix, donc ce n'est pas que les insoumis.
01:24Je dis ça parce qu'une semaine avant, on nous a dit « Oh, vous êtes isolés ».
01:27Il y a aussi effectivement les communistes, les écologistes.
01:29Les communistes, les écologistes et 8 socialistes.
01:31Donc moi, je prends ça comme un acquis pour la suite.
01:34La suite étant le fait que je compte bien qu'on arrive à censurer ce gouvernement sur le budget.
01:39Le verre à moitié vide, c'est quand même que les socialistes n'ont pas voté la censure.
01:43Est-ce que ça veut dire qu'on acte la rupture du Nouveau Front Populaire ?
01:47Non, puisque le Nouveau Front Populaire, il y a déjà 3 des 4 groupes qui continuent à l'incarner.
01:53Donc, c'est déjà une satisfaction.
01:55Les socialistes ne l'incarnent plus aujourd'hui ?
01:57Il y a 3 des 4 groupes qui continuent à l'incarner.
02:00À ce stade, aujourd'hui, de facto, et j'ai entendu le discours d'Olivier Faure,
02:05le Parti Socialiste s'en est écarté, mais il a une séance de rattrapage.
02:09La séance de rattrapage, ça va être le vote du budget.
02:11Donc, vous comptez sur eux, vous dites, vous voterez la censure la prochaine semaine ?
02:15Si ce n'est tout le groupe socialiste, au moins suffisamment de socialistes,
02:19parce qu'en faute, il en faut entre 15 et 20, si toute l'opposition vote la censure,
02:23pour que la censure passe.
02:25Donc, voilà, moi, ça va être mon travail d'ici début février,
02:27c'est de convaincre, en réalité, que si on ne veut pas laisser M. Macron
02:32poursuivre sa politique pendant 3 ans, il faut le censurer.
02:34Donc, c'est comme en amour, vous leur laissez en quelque sorte une seconde chance.
02:38S'ils ne la saisissent pas, à ce moment-là ?
02:40S'ils ne la saisissent pas, c'est clair que...
02:42Déjà, le fait qu'il ne l'ait pas saisie, disons-le,
02:44je pense qu'il y aura quand même des conséquences.
02:46Il y aura quand même des conséquences ?
02:48On vous entend, c'est quoi déjà cette menace, et c'est quoi les conséquences ?
02:53Est-ce que, par exemple, la conséquence, ce sont les 58 députés socialistes
02:57qui n'ont pas voté la censure ?
02:58Est-ce qu'il y aura, en cas de législative anticipée,
03:01des insoumis qui seront investis sur ces circonscriptions-là ?
03:05C'est ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon.
03:07Ça pourrait le devenir, j'allais dire, au cas où la séance de rattrapage n'est pas saisie.
03:12La chance de la séance de rattrapage n'est pas saisie.
03:14Donc on en parlera à ce moment-là.
03:16Notre mouvement va se réunir, ce n'est pas à moi d'expliquer dans le détail ce qu'on fera,
03:20mais c'est dans les possibilités.
03:22Mais je vous réponds, le problème des conséquences,
03:26c'est qu'il y a une entorse par rapport au programme qui nous unit.
03:31On est unis sur un programme.
03:32Il faut bien comprendre que le Nouveau Front Popular,
03:34ce n'est pas juste l'unité, c'est l'unité sur un programme de rupture.
03:36Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a une grosse entorse,
03:38et que dès lors que la confiance s'était bréchée,
03:41on se dit, la suite c'est quoi ?
03:43Est-ce qu'ils respecteront si on recommence ensemble ?
03:45Est-ce qu'ils respecteront leur mandat ?
03:46Donc il y a une inquiétude.
03:47Vous dites, dès lors qu'il y a eu ce premier acte de non-censure du Parti Socialiste,
03:52il faut des conséquences.
03:53C'est quoi les conséquences ?
03:54Les conséquences, déjà la première conséquence,
03:56je n'ai pas dit qu'il faut des conséquences factuelles pour l'instant,
03:58mais la première conséquence, c'est que notre confiance est largement ébranlée.
04:01Maintenant, je regarde quel est mon objectif principal.
04:04Mon objectif principal, ce n'est pas de polémiquer avec le Parti Socialiste.
04:07Mon objectif principal, c'est d'en convaincre suffisamment,
04:10voire tout le groupe socialiste,
04:12voire tout le groupe socialiste,
04:13non, non, si j'écoutais ce que nous disons,
04:15voire tout le groupe socialiste de voter la motion de censure,
04:18parce que moi je regarde l'intérêt du pays,
04:20l'intérêt général,
04:21et l'intérêt général, c'est de faire en sorte que le macronisme
04:24arrête de sévir dans ce pays.
04:25Donc ça passe par une motion de censure.
04:27Est-ce que Jean-Luc Mélenchon, quand même, ne paie pas la méthode ?
04:30La méthode, c'est qu'il y a eu des menaces,
04:32on se souvient, la forfaiture des socialistes,
04:35leur servilité.
04:38Même Marine Tendelier, la patronne des écolos,
04:41elle dénonce ce vocabulaire qu'elle qualifie de viriliste et humiliant.
04:45Fabien Roussel, lui, n'est pas tendre non plus.
04:48Fabien Roussel, qui n'a pas du tout un langage
04:51et un discours virilistes en général.
04:53On l'a remarqué. Non, non. Allez-y, continue.
04:55Est-ce que cette rupture, elle pourrait s'étendre aussi
04:58avec cette méthode aux écologistes et aux communistes ?
05:02Parce que, je signale que, certes, ils ont voté la censure,
05:06mais eux, ils veulent continuer de dialoguer avec le gouvernement
05:09aux côtés des socialistes. Ce n'est pas du tout votre position.
05:12Écoutez, moi, je regarde le...
05:14Si vous le dites, c'est le porte-parole de ces groupes.
05:17Je ne suis pas le porte-parole du tout,
05:19mais je signale juste qu'ils n'ont pas du tout la même stratégie.
05:21Ce qui est factuel, c'est qu'on a voté la motion de censure ensemble.
05:24Qu'on ne dise pas tout à fait la même chose.
05:26On a voté la motion de censure ensemble.
05:28Donc je le prends comme une satisfaction
05:30parce qu'il n'était pas joué.
05:32Comprenez que je ne vais pas, moi, aller polémiquer
05:35avec des groupes avec lesquels nous votons
05:37et qui continuent à incarner le nouveau Front Populaire ensemble.
05:40Donc voilà, ça, c'est dit pour nos partenaires écologistes et communistes.
05:45Pour le reste, non, je ne crois pas que ce soit ça
05:50qui serait un peu étonnant.
05:52C'est le fait, à un moment donné, d'avoir mis la pression
05:55sur nos partenaires qui s'apprêtaient peut-être,
05:57et ils l'ont fait, à ne pas voter la censure,
05:59et ne votent pas la censure.
06:00Bon, écoutez, c'est une explication un peu compliquée.
06:02Moi, je crois tout simplement qu'ils n'avaient pas envie de voter la censure.
06:06Donc ils étaient dans des bonnes dispositions pour se laisser berner.
06:09Voilà ce que je crois aujourd'hui.
06:10Et ils se sont laissés berner, à mon avis.
06:12Vous dites, Eric Coquerel, que vous allez convaincre les socialistes.
06:16Mais vous les convainquez comment ?
06:18À part par la menace que vous avez quand même ajoutée.
06:20Je vais vous dire, après, on verra bien
06:22s'ils n'ont pas du tout envie de se laisser convaincre.
06:24Si, en fait, leur raison d'être, maintenant,
06:26c'est de revenir, en fait, de réincarner la ligne hollande,
06:29pour aller vite, celle qui les a mis à 2% aux présidentielles.
06:31Enfin, moins de 2%.
06:33Mais c'est-à-dire celle, finalement, d'un social-libéralisme
06:36qui a donné Emmanuel Macron,
06:39et qui, finalement, n'est pas très gêné de soutenir Emmanuel Macron.
06:42Non, mais vous allez les convaincre par la menace, Eric Coquerel, disons-le.
06:44En disant, si vous ne votez pas cette motion de censure,
06:47on mettra des candidats pour ça.
06:48Moi, je crois à l'argument.
06:50Je fais peut-être l'erreur de croire, en tout cas,
06:52à une grosse partie du groupe socialiste, à la bonne foi.
06:55Je veux bien croire, et je le souhaite,
06:58qu'il y ait une grosse partie du groupe socialiste
07:00qui ait cru, réellement, que M. Berroux avait lâché des choses.
07:03Donc, moi, je vais continuer à prendre ma casquette
07:06de président de la Commission des Finances,
07:07pour montrer que, sur le niveau budget,
07:09c'est le budget barni en pire,
07:11et que, sur la réforme des retraites,
07:13c'est un attrape-niveau.
07:14Mais, juste un mot sur cette stratégie de présidentielle anticipée.
07:17Est-ce que, là aussi, ce n'est pas l'échec de cette stratégie ?
07:21Vous continuez, d'ailleurs, toujours de recueillir des parrainages.
07:23Vous en êtes où ?
07:24Je ne sais pas. Ce n'est pas moi qui m'en occupe.
07:26Donc, je ne vous répondrai pas là-dessus.
07:28Ce n'est pas que je ne veux pas.
07:29Ce n'est pas une mise en échec de cette stratégie-là ?
07:31Cette mise en échec, on en reparlera,
07:33s'ils m'invitaient à la moitié de l'année de l'année 25,
07:36pour voir si c'est une mise en échec.
07:37Non, je pense que c'est toujours la question d'actualité.
07:40Si M. Berroux est censuré,
07:41ce sera une pression très forte sur M. Macron,
07:44soit pour qu'enfin il nomme un gouvernement NFP,
07:46soit pour qu'il démissionne.
07:47Je continue à le penser.
07:48Éric Coquerel, vous restez avec nous.
07:50On se retrouve juste après le fil info de 9h moins 20.
07:52Marie Maheu.
07:54Une information judiciaire ouverte à Paris
07:56contre Nestlé pour tromperie.
07:58Elle fait suite à cette plainte de Foodwatch en septembre dernier.
08:02L'ONG accuse le groupe d'avoir utilisé des filtres interdits
08:05pour purifier des eaux contaminées.
08:07Nestlé également sous le coup d'une commission d'enquête sénatoriale.
08:11Après Paris, Bordeaux va aussi faire payer plus cher
08:14le stationnement des gros véhicules comme les SUV.
08:1730% de plus à partir du mois de mai.
08:19Décision de la mairie écologiste
08:21qui pointe leurs émissions de CO2 plus importantes,
08:24mais aussi leur impact sur la chaussée à cause de leur poids.
08:28Israël va libérer plus de 730 prisonniers palestiniens
08:31en échange des premiers otages israéliens.
08:34L'État hébreu a approuvé dans la nuit l'accord de Trèves avec le Hamas.
08:38Il entre en vigueur demain à 7h30.
08:41Hors de Paris, annonce à l'instant du Qatar.
08:44Et puis la fusée Starship, celle de SpaceX,
08:47suspendue de vol par le régulateur américain de l'aviation.
08:50Il demande à l'entreprise d'ouvrir une enquête suite à l'explosion
08:53il y a deux jours du second étage de cette fusée.
08:56C'était au-dessus des Caraïbes.
09:07Nous sommes toujours avec Eric Coquerel,
09:09président de la commission des finances de l'Assemblée nationale
09:11et puis député insoumis de Seine-Saint-Denis.
09:13On va rentrer dans le détail et notamment ce qui a peut-être fait basculer
09:16le choix des socialistes.
09:18François Bayrou a fait beaucoup de concessions aux socialistes.
09:21Il y a la contribution sur les revenus,
09:23la hausse de la taxe sur les transactions financières,
09:26la taxation sur le rachat d'actions,
09:28la surtaxe provisoire sur l'imposition des grandes sociétés.
09:31Vous applaudissez toutes ces mesures ?
09:33Les quatre mesures que vous venez de citer
09:35étaient déjà acquises avec M. Barnier.
09:37Donc vous dites qu'il n'y a pas eu de gain des socialistes ?
09:40Je vais vous dire exactement, je vais être très clair.
09:43Il y a deux gains. Peut-être, mais il faudra vérifier.
09:45L'abandon de la suppression des 4 000 postes dans l'éducation nationale ?
09:48Il y avait 4 000 postes, mais il faudra vérifier parce que,
09:50en même temps, je crains fort que les budgets de l'éducation nationale,
09:53qui ont été très impactés par les annulations de crédit en 2024,
09:56suppriment des contrats actuels.
09:57Donc on verra à la fin de l'édition, mais admettons,
09:59150 millions les jours de carence, d'accord ?
10:02Vous devez passer de 1 à 3.
10:04Voilà, mais pas mieux payés,
10:06c'est-à-dire qu'il y a toujours la réduction,
10:08la baisse de la paye de ces jours.
10:11Et si, de l'autre côté, je regarde,
10:13il y a 10 milliards de plus de baisse de dépenses publiques
10:15qui vont être mises dans le budget.
10:16Donc 10 milliards d'un côté, 150 millions de l'autre.
10:18Excusez-moi, mais de ce point de vue-là,
10:20c'est bien un budget barnier en pire
10:22qui se prépare bien plus austéritaire.
10:24Et d'ailleurs, Mme Beauchalin le dit,
10:26puisqu'elle se vante de baisser...
10:28Pourtant, avec un déficit qui baisse moins que prévu, Éric Coquerel.
10:31Oui, mais pour une bonne raison.
10:32C'est qu'il a fallu quand même,
10:34mais c'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas un acquis de M. Bérous,
10:36c'est un acquis de la censure.
10:38Il a fallu quand même qu'il lâche du lest, par exemple,
10:40sur la taxe électricité qui a été lâchée.
10:42Il a fallu qu'il lâche du lest,
10:44parce que de toute façon, c'était acquis sur la question
10:46de l'indexation des pensions des retraités.
10:48Donc il y a un peu moins d'argent.
10:505,4% de déficit, c'est de l'austérité ?
10:5433 milliards de baisse de dépenses publiques,
10:56soit 2% de moins en valeur brute,
10:58sans même compter l'inflation,
11:00du budget de l'État, oui, c'est de l'austérité.
11:02D'ailleurs, Mme Beauchalin s'en vante,
11:04il n'y a pas eu autant de baisse de dépenses publiques
11:06depuis maintenant 25 ans.
11:08Donc c'est un budget austéritaire qui, en plus,
11:10va être récessif.
11:12Vous dites qu'il n'a rien cédé, François Bayrou,
11:14mais penchons-nous du côté du budget de la sécurité sociale.
11:16Là, il a cédé.
11:20Il y a plus de déremboursement
11:22de certains médicaments.
11:24Il y a une hausse du ticket modérateur.
11:26Il n'y a plus de baisse de remboursement par l'assurance maladie
11:28des consultations chez le médecin.
11:30Vous dites tout ça, c'était déjà fait ?
11:32C'était déjà acquis ?
11:34J'ajoute un point, Éric Coquerel.
11:36Quelques centaines de millions d'euros d'économies,
11:38nous disait hier sur ce plateau le ministre de la Santé,
11:40Yannick Nauder, contre 5 milliards
11:42dans le budget de Michel Barnier.
11:44Je vais reprendre maintenant
11:46le PLFSS.
11:48Ils annoncent plus de 3,3% pour l'ONDAM.
11:50Quand on regarde dans le détail, une grosse partie,
11:52c'est la question des déremboursements.
11:54Avec l'inflation et avec différents dispositifs,
11:56on s'aperçoit, moi j'ai calculé,
11:58on peut aller sur la vérification,
12:00quand en réalité ça sera plus 0,3%
12:02du budget de l'ONDAM.
12:04Donc beaucoup moins que ce qui est affiché.
12:06Donc il y a moins d'actifs qui sont annoncés.
12:08Et encore une fois, je vous le répète,
12:10ce qui est annoncé, et on va le voir très vite,
12:12parce qu'il faut bien comprendre
12:14qu'en fait,
12:16à partir du moment où Monsieur Berrou reprenait
12:18le budget en cours, il ne peut plus changer les recettes.
12:20Je l'avais dit. Vous vous rappelez, là,
12:22on nous avait dit, on va faire contribuer les patrimoines.
12:24J'avais dit, ça ne sera pas possible. Ils ont abandonné.
12:26Et il n'y a que les dépenses
12:28sur lesquelles ils peuvent bouger. Donc on va voir
12:30dans les jours à venir, les amendements qui vont être déposés
12:32au gouvernement, au Sénat,
12:34qui vont être des coupes claires
12:36chez, par exemple, les opérateurs.
12:38Je suis très inquiet pour l'Office français de la biodiversité,
12:40pour pas mal de choses, pour les achats
12:42de l'État. Donc vous verrez qu'à la fin,
12:44la balance sera du côté du négatif.
12:46Bon, vous dites, rien n'a bougé,
12:48rien n'a changé. Il y a quand même quelque chose...
12:50Non, je dis que ça a changé en pire.
12:52... qui a bougé, c'est qu'il y a des concertations
12:54sur les réformes des retraites qui se sont ouvertes.
12:56Ça va se passer pendant
12:58trois mois. Les partenaires sociaux,
13:00le patronat,
13:02tout va être mis à plat.
13:04Vous dites, le dialogue social,
13:06ça sert à rien. Pour un homme de gauche,
13:08c'est surprenant. Vous dites que c'est du vent.
13:10Je dis que François Bayrou
13:12réinvente la Convention citoyenne.
13:14C'est-à-dire que dans le rôle des
13:16citoyens tirés au sort... Le dialogue social, c'est
13:18une Convention citoyenne ? Vous me laissez expliquer.
13:20Dans le rôle des citoyens tirés au sort,
13:22c'est cette fois-ci les partenaires sociaux qui sont mis
13:24en conclave. Pourquoi je dis ça ? Parce que
13:26la Convention citoyenne, c'est venue pour
13:28quelque part dégonfler
13:30la mobilisation des gilets jaunes.
13:32Et si on se souvient bien,
13:34ces citoyens qui ont travaillé avec
13:36une vraie conviction,
13:40aucune de leurs mesures, à la fin, n'a été abordée.
13:42Donc, en réalité, ça a servi à faire face
13:44à la mobilisation des gilets jaunes.
13:46De la même manière, je termine,
13:48en réalité, ça sert à ça.
13:50Ça sert à ne pas abroger la réforme des retraites,
13:52qui est largement majoritaire au pays, dans le pays,
13:54qui est même majoritaire à l'Assemblée nationale.
13:56Et ça sert à gagner du temps pour éviter la censure.
13:58Il y aura un projet de loi, ça reviendra
14:00à l'Assemblée, même s'il n'y a pas d'accord.
14:02Lisez ce que dit Franck. C'est ce qu'il a dit.
14:04Moi, j'ai lu sa lettre aux socialistes.
14:06Il explique qu'il va mettre en conclave
14:08des partenaires sociaux qui ne sont pas
14:10d'accord entre eux. J'entendais vos
14:12informations, le MEDEF est pour la capitalisation,
14:14la CGT, évidemment, pour renforcer
14:16les systèmes par répartition.
14:18Il les met en conclave. Et il leur dit
14:20il faut que vous trouviez un accord
14:22politique global et un
14:24équilibre financier que lui a rehaussé
14:26avec un déficit qui, soi-disant,
14:28serait non plus de 6 milliards d'euros
14:30comme le comité d'orientation
14:32des retraites le disait, mais soi-disant
14:3455 milliards parce qu'il met de manière
14:36illégitime la retraite
14:38des fonctionnaires. Et il dit, voilà,
14:40il faut trouver un accord global sur ces bases.
14:42Je peux vous dire, c'est évident,
14:44je vous le dis, il n'y aura pas d'accord global.
14:46Non, ce n'est pas ce qui est écrit.
14:48En tout cas, c'est ce qu'il a dit.
14:50Ce n'est pas ce qui est écrit dans sa lettre. Re-vérifiez.
14:52Il parle d'un accord. Il ne dit plus
14:54j'abandonne l'idée d'un accord global,
14:56il faut un accord politique global
14:58et un accord global sur l'équilibre financier.
15:00Donc, je répète, je prends date
15:02aujourd'hui avec vous.
15:04Eric Coquerel.
15:06Tout ça, c'est de la fumée, d'accord,
15:08faite pour ne pas censurer,
15:10faite pour ne pas abroger,
15:12et qui se terminera par soit la continuation
15:14de la réforme banque, soit une réforme
15:16au pire, parce que ce qui peut se passer,
15:18c'est qu'il prenne les partenaires qui l'intéressent
15:20pour décider par exemple d'une réforme à points
15:22qui serait la fin du régime de par-répartition.
15:24Sur un dernier sujet, Eric Coquerel,
15:26un accord a donc été trouvé
15:28de Trèves à Gaza avec
15:30la libération des otages
15:32israéliens et l'arrêt des combats
15:34à Gaza, donc premiers otages
15:36libérés dès demain. Est-ce que
15:38vous dites bravo Donald Trump ?
15:40Il y a un an, j'étais à Rafah quasiment jour pour jour
15:42pour demander de cesser le feu.
15:44Voilà, c'est les seuls
15:46parlementaires nationaux qui ont été là-bas,
15:48que j'ai organisés. Et à l'époque, je demandais de cesser le feu,
15:50je ne pensais pas que ça durerait un an,
15:52qu'il y aurait 46 000 morts, sûrement plus,
15:5466% de Gaza détruit,
15:56et je me dis que la communauté
15:58internationale sera responsable devant l'histoire
16:00de ne pas avoir mis la pression suffisamment,
16:02parce que ce que ça montre,
16:04ce que ça montre, je vais y venir,
16:06c'est que les Etats-Unis, on le disait depuis longtemps,
16:08pouvaient avoir un moyen de pression sur Israël
16:10pour faire cesser ça. C'est ce qui vient de se passer.
16:12Mais là, Donald Trump, il a joué
16:14un rôle clé, et c'est grâce à lui...
16:16Vous venez de m'entendre dire autre chose ?
16:18Non, donc vous le félicitez au passage.
16:20Je dis simplement que c'est aussi la démonstration que ça pouvait avoir lieu
16:22depuis un an, et qu'on évite le génocide
16:24en cours qui s'est déroulé à Gaza,
16:26les massacres, et une
16:28situation absolument désastreuse.
16:30Maintenant, j'en viens à maintenant,
16:32oui, c'est un soulagement, je pense
16:34que ça va tenir, parce que les Etats-Unis veulent
16:36que ça tienne, c'est un soulagement. Maintenant,
16:38il faut permettre l'aide humanitaire,
16:40j'ai cru comprendre que c'était le cas,
16:42il faut permettre qu'il y ait des prisonniers politiques palestiniens
16:44également, et
16:46les otages israéliens
16:48qui soient libérés, et je me réjouis pour les otages israéliens,
16:50et il faut que la communauté
16:52internationale aide puissamment
16:54à reconstruire Gaza, de façon
16:56après à ce qu'on discute politique,
16:58et qu'on aille vers une situation où les palestiniens
17:00décident de ce qu'ils veulent, et je pense
17:02notamment toujours à l'ânesité d'un Etat palestinien.
17:04Merci à vous, Eric Coquerel,
17:06député La France Insoumise,
17:08et président de la Commission des Finances
17:10de l'Assemblée Nationale, d'avoir été l'invité du 8.30
17:12France Info, merci Alix Bouilleguet,
17:14voici le Fil Info à 9h moins 10.