Elisabeth Lévy - "Villeneuve-Saint-George : Ça m'agace que le PS négocie avec LFI"

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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04— Il est 8h13. 8h13, nous sommes avec Élisabeth Lévy. Bonjour, Élisabeth. — Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous.

00:11— Alors où en est-on à Villeneuve-Saint-Georges ? Villeneuve-Saint-Georges, c'est une ville de la région parisienne,

00:15à peu près 35 000 habitants. La gauche va-t-elle s'unir pour emporter la municipale et permettre à Louis Boyard de devenir maire ?

00:25— J'ai copié sur ma camarade, donc je vous le dis tout de suite la réponse, parce que je me suis un peu fait briefer par Françoise dans les couloirs.

00:32Il semble que la réponse soit non. Mais enfin, en tous les cas, on va faire comme ci. Pour l'emporter, Boyard doit obtenir le retrait,

00:38la fusion de la liste PC-PS-Écolo. C'est-à-dire qui est dirigée par le PC. Donc le PC et ses acolytes, enfin ses alliés,

00:48exigent que Boyard congédie, le 7e de la liste, soit dénommé Mohamed Benyaclef, qui est un sympathisant assumé du Hamas.

00:56Par exemple, voilà ce qu'il a tweeté, xé, je ne sais pas si on doit dire ça, le 7 octobre.

01:01« Honte à la France qui a osé qualifier » – qualifier, accent aiguë – « la résistance palestinienne de terrorisme ».

01:08« Sa résistance répond au terrorisme de l'État sur Nice. La France est complice du génocide des Palestiniens ».

01:14Je vous rappelle que le 7 octobre, il n'y a pas eu une balle israélienne tirée. Donc ce sympathique activiste qui se présente

01:23comme un militant antiraciste, anti-islamophobe, il milite aussi contre la loi de 2004 qui proscrit les signes religieux à l'école.

01:32Non, c'est vraiment... Ce gars est vraiment une chance pour la France. En réalité, je dis qu'on verra si Boyard va céder ou pas.

01:40Mais tout de même, ça m'agace que les communistes, les socialistes, les gauches et les autres négocient leur rédition aux insoumis.

01:46Mélenchon les injurie. LFY se déshonore, on n'y revient pas, avec le vote antisensale de Rémy Hassane, mais aussi l'abstention de Manon Aubry.

01:55– Absolument, bien sûr. Il ne faut pas qu'elle passe entre les gouttes, Manon Aubry.

01:58– Et il y a encore des communistes, des socialistes, ceux de Villeneuve, qui pourraient les trouver fréquentables.

02:04Alors, c'est une initiative locale. Moi, j'attends que les directions condamnent. Mais si ces gens avalent, si le PC, le PC et les autres avalent,

02:12des couleuvres pour une municipalité, pouvez-vous m'assurer qu'ils auront l'estomac plus délicat avant des législatives,

02:19si on reste dans le même mode de scrutin ? Eh bien, ma chère Françoise, vous pouvez transmettre à vos amis, notamment socialistes.

02:25J'attends une rupture franche, nette, définitive, pour croire à leurs aires indignées, à leur valeur.

02:31– Cette rupture franche, tiens, on en parlera avec Françoise de Gaulle. Mais en attendant, vous ne pouvez pas parler de reddition,

02:37puisqu'ils exigent la tête de ce pro-Amas. – Alors, la tête, évidemment, c'est métaphorique.

02:42Je préfère le dire si quelqu'un n'arrive pas à l'antenne maintenant. Alors, excusez-moi, c'est quand même le minimum syndical

02:49de ne pas s'afficher avec un type qui approuve et soutient le terroriste. Seulement, Boyard, ça, ça ne change pas.

02:54Boyard, il a mené une campagne palestino-islamiste. Il promet que Villeneuve-Saint-Georges sera la ville la plus Gaza de toute la France avec lui.

03:04Et qu'il sacrifie, ou pas, Benyaclef, ça ne changera rien à sa ligne politique, qui engagerait ses éventuels alliés.

03:10Alors, vous savez, quand il est venu le soutenir, Jean-Luc Mélenchon a salué la Nouvelle-France.

03:14Intraduction, ça veut dire que Villeneuve-Saint-Georges est une ville qui est très immigrée, aussi d'ailleurs très pauvre.

03:20Je crois qu'elle est la plus pauvre du département. Et dimanche, cette Nouvelle-France n'a pas montré son meilleur visage.

03:27Je voulais quand même vous parler de cette vidéo. Lorsque des partisans de Louis Boyard ont pris à partie Jordan Florentin,

03:34le journaliste de Frontières, dont on voit la vidéo, alors je vous conseille de la regarder, ils menacent de lui couper la tête.

03:41Ils lui demandent s'il est sioniste, ce qui n'a pas l'air d'être un compliment. Ils affirment que le Hamas n'a jamais violé personne,

03:47que c'est de la propagande, donc je négationnise que c'est un mouvement de résistance. Et finalement, à la fin, il y en a un, deux,

03:53qui collent un coup de poing dans la figure du journaliste. On voit ça très bien. Entre nous, cette vidéo aurait dû quand même devenir virale

04:00si des partisans du RN avaient agressé un journaliste de gauche. Moi-même, j'aurais évidemment protesté.

04:06On aurait eu un festival de protestations outrageuses. Personne n'en parle, évidemment. Evidemment, on ne répond pas.

04:12Il n'y a pas eu de communiqué de Louis Boyard pour dénoncer ces agissements. Il faut croire que cogner sur un journaliste estampillé

04:20extrême droite, eh bien, ce n'est pas vraiment de la violence. — Bien. Alors, Françoise, où est-ce qu'on en est, là-bas, à Villeneuve-Saint-Georges ?

04:27— Je pense que c'est un négocié encore. Je pense d'abord que c'est Parti communiste qui négocie, à un moment d'avis. Bah oui, parce que c'est eux,

04:33tête de liste. Je voudrais quand même signaler... Moi, je suis très frappé de voir à quel point il y a ce qu'on pense de Jean-Luc Mélenchon

04:40et il y a la réalité électorale. Vous savez que, déjà, Grenoble, c'est un échec personnel pour Jean-Luc Mélenchon, l'échec de

04:47Liesse-Loufocq, avec ce qu'on apprend d'ailleurs. J'ai lu un papier dans Le Dauphiné libéré où on se rend compte que Liesse-Loufocq

04:53crache le morceau et dit ce qu'il a subi pendant la campagne, notamment la pression de la direction nationale de LFI, qui l'accusait

05:00de ne pas avoir fait campagne pour Gaza dans les quartiers. Ah mais je vous assure, c'est hallucinant. — C'est Liesse-Loufocq qui dit ça.

05:08— Liesse-Loufocq, il le dit. Il a même proposé... Liesse-Loufocq, il a vécu un enfer. Il a même proposé à deux reprises de se retirer tellement

05:14il n'en pouvait plus d'avoir cette pression de LFI. — Mais pourquoi Mélenchon ne va pas s'installer à Gaza ? Je suis sûre qu'on a besoin

05:20de gens comme lui, là-bas. — Donc, sur Villeneuve-Saint-Georges, vous savez qu'il n'y a que 70 voix d'écart entre la candidate de droite

05:27et le PC et Louis Boyard. Louis Boyard, il fait un très mauvais score, en réalité. — Mais pouvez-vous me rappeler la participation ?

05:32— Mais la participation, c'est 33%. Mais Louis Boyard fait un très mauvais score. Manon Aubry fait 40% quasiment pour les européennes.

05:39Louis Boyard fait 65% sur Villeneuve-Saint-Georges, je suis sûre. Donc ça veut dire qu'il y a un tigre de papier qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon.

05:47On lui prête énormément. Mais quand il est seul... — Ils étaient en train de s'effondrer. — Oui. Quand il est seul, en tout cas, ça marche pas.

05:52Sur ce que vous dites, Élisabeth, moi, ce que je sais du point de vue des socialistes, en tout cas, c'est qu'il y a cette demande qui est très ferme

05:58et à laquelle n'accède pas Louis Boyard. Je pense qu'il y a... — Ah bon ? — Non, pour le moment, il n'accède pas. — Mais s'il y accédait, il girait ?

06:03— Non, parce que je pense qu'il y a un mouvement des élus locaux qui me semble être un mouvement de retrait de la liste, c'est-à-dire que

06:09ce n'est pas le PS qui négocie, c'est le PC. Mais il peut y avoir un retrait... — Est-ce que je peux vous poser une question très vite, Françoise ?

06:18Et je vous le dis parce que vous savez bien, malgré nos désaccords, vous savez que je suis attachée à l'existence d'une gauche dans ce pays.

06:26On en a besoin. Une gauche fréquentable, républicaine. Est-ce que vous voulez vous en plaider ? Mais honnêtement, on a quand même eu

06:33quelques déconvenus avec tous ces partis qui, plusieurs fois, sont retournés à canot. Ça, malgré toutes sortes de... — Je vais répondre.

06:41— Oui, oui. Vous allez répondre. Mais laissez-moi aller. — Certains pensent qu'il n'y aura jamais rupture entre le PS et...

06:47— En supposant qu'il n'y ait pas de changement du mode de scrutin, parce qu'évidemment, ça changerait un peu la donne, est-ce que vous pouvez

06:53m'assurer que, parlons-moi des socialistes, qu'ils ne repartiront pas à la bataille législative ou présidentielle ou que sais-je encore avec...

07:01— Moi, je vous dis juste une seule chose. C'est que d'abord, les socialistes vont se chercher, à mon avis, un candidat unique qui ne sera pas

07:08Jean-Luc Mélenchon. Ça, c'est une certitude, qui sera un candidat qui regroupera la gauche sociale écologiste et communiste, c'est-à-dire la gauche classique,

07:15en réalité. Donc ça, c'est déjà une certitude. Il n'y aura pas l'ensemble de la gauche rangé chez Jean-Luc Mélenchon. Ça, c'est le peur.

07:22Et deuxièmement, moi, je crois que l'alliance franc-républicain se fera toujours si en face est son candidat Rassemblement national.

07:29Ça, c'est la réalité. Toute la gauche s'unira, y compris avec Jean-Luc Mélenchon, s'il faut battre l'OMM. C'est la sacralité.

07:35— Alors attendez. — J'aurais bien aimé avoir votre avis sur le sujet, mais le gong arrive. — Ouais, mais c'est le gong, c'est la censure.

07:41— Le gong arrive. Mais je voudrais ajouter quelque chose. Un sondage qui paraît aujourd'hui, qui montre que 77% des sympathisants de gauche

07:49estiment que la gauche doit trouver un terrain d'entente avec le gouvernement. — Oui, bien sûr. — 77% ! — Vous pouvez répéter, pardon ?

07:56— 77% des sympathisants de gauche estiment que la gauche doit trouver un terrain d'entente avec le gouvernement.

08:02— Oui, bien sûr, mais parce que la réalité, c'est que... — Et donc pas avec Alephi. — Non, exactement. 77% ! — C'est pour ça que je vous avise et j'envole pas.

08:09— C'est énorme. — On est dans un turning point véritablement. Je pense que ce qui s'est passé avec la non-censure, la prise de responsabilité

08:16d'Olivier Faure et de Boris Vallaud, mais surtout d'Olivier Faure, je pense que ça marque... C'est un tournant. En fait, on le verra dans quelques temps.

08:22— C'est-à-dire que vous voulez dire qu'on reviendrait à une sorte de gauche-gouvernement ? — C'est ce que je vous dis, avec un candidat qui sera...

08:27— On va voir, on va voir, on va voir. — 8h21. Je suis pas sûr qu'elle soit majoritaire, d'ailleurs. Mais enfin bon. 8h21. À tout de suite.