Retrouvez la chronique de Guy Carlier
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:05— Guy Carlier, bonjour Guy. — Bonjour Jean-Jacques, bonjour Arlette, bonjour à tous.
00:09— Tous les vendredis, nous retrouvons Guy Carlier.
00:11Guy, aujourd'hui, vous nous parlez de Marianne Faithfull, qui vient de nous quitter.
00:16— Oui, je l'ai rencontrée un jour, il y a 22 ans, en sortant de la maison de la radio, à la fin de l'émission « Le fou du roi » de Stéphane Bern.
00:23Je croisais sur le trottoir une dame un peu boulette, entre deux âges, comme on dit par pudeur lorsqu'un de ses deux âges est le troisième.
00:31Et je m'apprêtais à poursuivre mon chemin, quand soudain, comme dans un dessin animé, j'ai eu ce qu'on appelle le double regard.
00:37Je venais de prendre conscience que cette dame, qui fait partie de celle dont on ne dit rien, était Marianne Faithfull.
00:43Marianne Faithfull, l'icône rock dont tous les garçons de ma génération avaient été amoureux d'elle.
00:49Je ne pouvais pas la laisser passer comme ça, sans rien dire, sans lui dire ce qu'elle avait représenté pour nous.
00:55Alors je fis demi-tour, je m'approchais d'elle, je lui pris la main, je l'embrassais.
00:59D'abord surprise, elle me sourit.
01:02Pour me justifier, je lui expliquais bêtement que je travaillais dans cette radio.
01:06Et comme un malentendu, dans l'heure de son rendez-vous, lui offrait une heure d'avance,
01:10et qu'elle avait prévu de déjeuner dans le quartier avec le cadre de chez Virgin, sa maison de disques, je l'invitais avec empressement.
01:17Elle accepta joyeusement, et le jeune cadre, trop content d'être libéré, lui dit, je vous laisse, je crois que vous êtes entre de bonnes mains.
01:26Il existe en face de la maison de la radio un restaurant people, bruyant, prétentieux.
01:31Dans cette cantine du monde de l'audiovisuel se joue la comédie humaine.
01:35Ce jour-là, cet établissement bruitait de ce qu'on appelait à l'époque l'affaire allègre,
01:42à laquelle l'opinion publique associait le président du CSA, Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse,
01:48qui constituait le coupable idéal, comme le sont les notables, depuis le notaire de Bruay-en-Artois.
01:55Voulant éteindre le feu de la rumeur, Baudis était intervenu quelques jours avant au journal télévisé de Claire Chazal,
02:02et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'avait pas été convaincant.
02:06Mal à l'aise, confus, il cherchait ses mots, transpirait à grosses gouttes.
02:11« Et me voilà assis dans ce restaurant face à Marianne Faithfull. J'ai encore des frissons en écrivant cette phrase.
02:17J'étais tellement intimidé qu'un silence lourd s'est installé pour faire diversion.
02:22Je lui commentais la carte lorsque soudain la porte du resto s'ouvrit et Dominique Baudis fit son entrée,
02:29accompagnée de son avocat, en tout cas d'un type qui avait un look d'avocat.
02:32À cet instant, le silence se fit dans la salle et tous les regards convergèrent vers lui
02:38comme dans un western de série B à l'entrée d'un Dalton.
02:42J'ai compris qu'il avait décidé de venir déjeuner dans cet établissement,
02:46après son ouvrage télévisé, comme pour dire « Je fais face.
02:51Si vous pensez que je vais me terrer chez moi comme une bête traquée, vous vous trompez. »
02:56Tandis qu'il suivait le maître d'hôtel vers sa table, le resto se mit à brisser de « Nénette, Nénette »,
03:03le surnom que, paraît-il, on lui donnait dans ses parties fines toulousaines.
03:08Marianne Fessoule comprit qu'il se passait quelque chose d'étrange.
03:11Je lui racontais l'affaire. Elle était bouleversée.
03:14Elle était bouleversée par cet homme, par son courage face à l'opinion publique.
03:18Elle me montra les autres tables en disant « Regarde-les, ils sont en train de le lyncher. »
03:23Je ferais dire ma sympathie à cet homme, mais je ne le connais pas.
03:26Je ne connais pas son affaire, je ne suis pas française.
03:28J'ai compris que c'était à moi de le faire, de perdre la face devant mon icône.
03:33Alors je me suis levé et, suivi des yeux par tous les attablés, j'ai traversé la salle,
03:39en faisant déplacer même certaines tables en raison de mes 250 kilos d'allure,
03:44et arrivé à la table de Baudis, je le saluais en lui disant « Je suis avec Marianne Fessoule
03:49et je voulais vous dire en son nom et au mien que nous admirons votre courage. »
03:55Il semblait K.O. debout et après un temps, il me sourit avec une infinie tristesse et me dit
04:01« Ah, Marianne Fessoule, c'est loin, as tears go by, vous vous souvenez ? »
04:07Et les yeux dans le vague, il murmura « Smiling faces, I can see, I sit and watch as tears go by. »
04:15Je vois ses visages qui sourient, je suis seul et je regarde les larmes qui coulent.
04:21Je revins à ma table, je racontais à Marianne Fessoule ce qui venait de se passer,
04:25elle se mit elle aussi à pleurer.
04:27Une serveuse, la voyant dans cet état, vint s'enquerir d'un « Est-ce que tout se passe pour vous ?
04:32Bien, pour vous ? Et pour votre dame ? »
04:34Je la rassurais « Oui, tout se passait bien, mais la dame n'était pas ma dame. »
04:38Je lui expliquais qui était Marianne Fessoule, qu'elle n'avait pas reconnu.
04:41Elle me dit « Ah, c'est Balot, pourtant d'habitude je reconnais les vedettes,
04:44l'autre jour on a eu Loana, je n'ai pas hésité une seconde. »
04:47A cet instant, Dominique Baudis, qui était le restaurant,
04:50passa dans notre table et dans le mouvement de ses lèvres,
04:53qui nous disait au revoir, on pouvait lire As Tears Go By.
04:57...
05:12Ah, Marianne Fessoule. Moi aussi j'ai des souvenirs.
05:16Marianne Fessoule.
05:18Il n'y avait pas de réseaux sociaux à l'époque.
05:22Ce qui s'est passé dans ce restaurant préfigurait les lâchages médiatiques des réseaux sociaux.
05:28Evidemment.
05:30À l'époque, on aurait eu des photos, on aurait vu le lendemain Dominique Baudis,
05:34après sa prestation assez catastrophique à la télévision, déjeuner tranquillement,
05:40parlant ou évoquant Marianne Fessoule, et on aurait dit décidément
05:44« Ce type est un sale mec », alors qu'il était parfaitement innocent.
05:48Oui, c'est vrai.
05:50Il est 8h19.
05:52Puisque nous parlons de réseaux sociaux,
05:55je vais revenir dans un instant avec Benjamin Gleize sur l'échappée,
06:01l'escapade du président de la République,
06:03qui est parti seul, sans caméra, à la rencontre des Français.
06:07J'ai vu que ça scandalisait certains journalistes,
06:09ce que je ne comprends absolument pas,
06:11parce qu'il a bien le droit, s'il le souhaite,
06:14d'aller rencontrer des Français dans l'intimité, en quelque sorte,
06:19et sans témoin journalistique systématique.
06:23Je ne sais pas ce que vous en pensez,
06:25on va débattre de ça dans quelques minutes.