Faut-il interdire les signes religieux dans les compétitions sportives ? Au moment où le sénateur Michel Savin s'apprête à déposer sa proposition de loi, « Sport etc » rouvre le débat. Entre nécessaire neutralité sur les terrains, entrisme religieux dans les clubs, et démocratisation du sport, cette disposition s'impose-t-elle ? Ne va-t-elle pas éloigner des pratiquants des terrains ?
Rémunération, primes, visibilité : sportives et sportifs sont-ils logés à la même enseigne ? Le sport est-il égalitaire ? 6 mois après les JO de Paris 2024, les espoirs d'une plus large diffusion du sport féminin s'envolent et les inégalités demeurent.
Enfin, le sport business à l'affiche du prochain film de Jamel Debbouze. « Mercato » met en scène un agent de joueurs confronté aux dérives du milieu. L'occasion de se pencher sur ce métier méconnu qui fait parfois fantasmer.
Voici quelques-uns des thèmes abordés dans ce nouveau numéro de Sport Etc. sur Public Sénat.
Invités :
Michel SAVIN sénateur LR de l'Isère
Béatrice Barbusse, sociologue, secrétaire générale de la Fédération française de handball
Karim Baldé, journaliste sportif
Patrick Bonin, Expert en communication sportive
Duplex: Jennifer Mendelewitsch, Agent de joueurs Année de Production :
Rémunération, primes, visibilité : sportives et sportifs sont-ils logés à la même enseigne ? Le sport est-il égalitaire ? 6 mois après les JO de Paris 2024, les espoirs d'une plus large diffusion du sport féminin s'envolent et les inégalités demeurent.
Enfin, le sport business à l'affiche du prochain film de Jamel Debbouze. « Mercato » met en scène un agent de joueurs confronté aux dérives du milieu. L'occasion de se pencher sur ce métier méconnu qui fait parfois fantasmer.
Voici quelques-uns des thèmes abordés dans ce nouveau numéro de Sport Etc. sur Public Sénat.
Invités :
Michel SAVIN sénateur LR de l'Isère
Béatrice Barbusse, sociologue, secrétaire générale de la Fédération française de handball
Karim Baldé, journaliste sportif
Patrick Bonin, Expert en communication sportive
Duplex: Jennifer Mendelewitsch, Agent de joueurs Année de Production :
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TVTranscription
00:00Retrouvez Sport Etc. avec l'Agence Nationale du Sport.
00:07Générique
00:15Sportives, agents de foot, tennis en Arabie Saoudite,
00:20bonjour et bienvenue à tous pour votre heure de sport sur Public Sénat.
00:24Tout de suite, le sommaire de cette nouvelle édition.
00:26Le sport féminin s'est taillé une part honorable dans les diffusions télévisées des JO,
00:31mais vite retourné dans l'ombre une fois la flamme éteinte.
00:34Les moyens de la pratique découlent-ils de la médiatisation ?
00:38Où la médiatisation est-elle liée au résultat ?
00:42Djamel Debbouze en agent de foot aux Abois,
00:45alors que Mercato, son dernier film sort ces jours-ci,
00:48coup de projecteur sur le métier d'agent de joueur,
00:51une profession qui fait beaucoup fantasmer.
00:55L'équilibre du tennis mondial vacille sous les investissements de l'Arabie Saoudite.
01:00Après le golf, les Saoudiens vont-ils prendre aussi le pouvoir sur la petite balle jaune ?
01:05Générique
01:09Dans les starting blocks aujourd'hui, Michel Savin, vous êtes sénateur,
01:13les Républicains de l'ISER, bonjour.
01:15– Bonjour.
01:16– Béatrice Barbus, vous êtes sociologue, vice-présidente déléguée
01:19de la Fédération Française de Handball et ancienne handballeuse, bonjour.
01:22– Bonjour.
01:23– Patrick Bonin, vous êtes expert en communication sportive
01:26et ancien conseiller spécial de la ministre des Sports, Amélie Odea-Castera, bonjour.
01:30– Bonjour.
01:31– Karim Baldé, vous êtes journaliste indépendant,
01:33on peut vous entendre notamment sur RFI, bonjour.
01:36– Bonjour.
01:37– Alors on va parler budget, le budget a été adopté lundi dernier
01:41grâce à l'article 49 aliénéa 3 de la Constitution,
01:45le sport voit son enveloppe rabotée d'une centaine de millions d'euros,
01:4920% à peu près, est-ce que vous considérez
01:51que vous avez sauvé l'immeuble Michel Savin ?
01:54– Oui, on a sauvé l'immeuble parce que le budget qui nous était présenté
01:59était beaucoup plus pénalisant pour les politiques sportives
02:04et avec une baisse qui était de plus de 200 millions
02:08et un amendement qui a été présenté deux heures avant le débat budgétaire au Sénat
02:12avec une coupe encore de 34 millions d'euros,
02:15amendement qui a été rejeté à l'unanimité par les sénateurs et les sénatrices
02:20et puis un amendement qui a été voté par le Sénat,
02:23ou deux amendements qui ont été votés par le Sénat,
02:25un en première lecture qui inscrivait 113 millions
02:30notamment sur les taxes sur les paris sportifs
02:33et puis un deuxième au moment du débat sur les politiques,
02:3780 millions fléchés sur les crédits du SNUbon.
02:41À l'issue des discussions de la commission mise paritaire,
02:44le rapporteur général du budget Jean-François Husson
02:46a pu maintenir 80 millions d'euros supplémentaires
02:49par rapport à la coupe qui était prévue sur le budget du sport
02:52qui sont pris sur les taxes sur les paris sportifs.
02:54Donc vous êtes satisfait quelque part ?
02:56Non, on n'est pas satisfait parce qu'il y a une baisse du budget qui est importante.
02:59Que le sport participe, comme l'ensemble des politiques,
03:03à l'effort général du budget national, c'est normal.
03:06Aujourd'hui, on est dans un contexte qui est compliqué
03:09où le budget, on le voit bien, a beaucoup de difficultés à être réalisé.
03:15Donc tout le monde doit faire des efforts, le sport comme les autres.
03:18On voit que le sport en a fait beaucoup plus que les autres,
03:20que certains autres budgets.
03:22Je rappelle quand même que le budget du sport, c'est 0,2% du budget général.
03:26Donc c'est vraiment un petit budget.
03:28Donc il aurait été aussi pertinent que d'autres politiques fassent le même effort.
03:33Béatrice Barbus, j'imagine que vous partagez ce point de vue.
03:37Il aurait fallu un petit peu plus pour le sport.
03:39Est-ce qu'il va y avoir de la casse ?
03:42Je ne peux pas vous réprendre à l'avance,
03:44parce que dans le milieu sportif, on a toujours l'habitude,
03:48malgré le manque de moyens criants,
03:51de trouver toujours des solutions en bricolant ici et là.
03:54Mais c'est du bricolage.
03:56Oui, il va y avoir très certainement de la casse.
03:58D'abord, il y en a déjà, puisqu'on ne peut pas accueillir,
04:00on l'a vu après les JO, un certain nombre de fédérations,
04:03dont la mienne, la fédération française d'Annebal,
04:06où on arrive à saturation.
04:07Mais ça, ce n'est pas nouveau, ça arrive chaque année.
04:09Mais là, c'est encore plus fort, parce qu'il y a eu un appel,
04:12effectivement, à notre activité, en tout cas,
04:14avec les Olympiques et Paralympiques.
04:16Donc oui, il va y avoir de la casse qui va toucher directement
04:19les licenciés, évidemment, les pratiquants, les pratiquantes, bien sûr.
04:23Sans compter aussi les dirigeants et les dirigeantes,
04:26parce qu'il y en avait pas mal qui pouvaient peut-être
04:30avoir un salarié à mi-temps, ou un entraîneur qu'on payait, etc.
04:34qui maintenant prend le budget,
04:36ce que n'a pas dit monsieur le sénateur.
04:38Mais effectivement, ça va impacter non seulement les fédérations,
04:41mais les collectivités aussi locales,
04:43qui vont être aussi obligées de diminuer les subventions
04:46qu'elles donnent aux mouvements sportifs.
04:48Et donc, tout ça l'un dans l'autre,
04:49font que les clubs vont connaître des contraintes budgétaires
04:52importantes en 2025, et que ça va forcément se payer
04:55d'une manière ou d'une autre.
04:57Patrick Bonin, vous vous attendiez à ce que le sport
04:59soit sacrifié comme ça ?
05:00Vous étiez proche de l'ancienne ministre, Amélie Oudéa-Casterat.
05:04C'est une grosse coupe quand même dans le budget du sport.
05:07Oui, c'est une grosse coupe qui peut aussi s'expliquer,
05:09parce que structurellement, il y avait eu aussi des budgets
05:11qui avaient été votés précédemment pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
05:14Et donc, il y a effectivement une partie structurelle
05:17qui peut s'entendre.
05:18Il y a aussi effectivement un effort du monde du sport
05:21comme tous les autres.
05:22Donc ça, ça peut s'entendre.
05:23En revanche, la spécificité du sport, c'est un enjeu
05:25aussi de politique structurelle,
05:27de financement des infrastructures sur les territoires,
05:30avec en France une grande spécificité,
05:32parce que dans certains territoires, notamment ruraux,
05:34la construction de terrains de sport coûte très cher
05:38et a du mal à voir le jour
05:40s'il n'y a pas un soutien important de l'État.
05:42Et donc, oui, c'est très dommageable,
05:45notamment parce qu'une politique sportive
05:47s'inscrit plutôt dans des plans quinquennaux.
05:49Oui, c'était les 5000.
05:51Effectivement, et il y a énormément d'efforts qui ont été faits.
05:53Le problème, c'est que ça ne peut pas se faire
05:55d'une année sur l'autre,
05:56et donc ça demande des plans structurels,
05:58comme on a pu le voir d'ailleurs,
06:00et parler de commissariat général au plan
06:02est toujours un peu particulier en ce moment,
06:04mais ça a été quand même des éléments
06:06qui rentraient dans la planification à long terme.
06:08Oui, c'était 2024-2026.
06:10Là, en réalité, on est sur des politiques
06:12très conjoncturelles qui, malheureusement,
06:15ont un impact sur l'ensemble des fédérations,
06:17sur la pratique du sport.
06:19Le grand débat était est-ce que la France
06:21est une terre de sport ou est-ce que la France
06:23est une terre de sportifs ?
06:24Fameux débat, oui.
06:25Et qui est un débat important.
06:26Pour que ce soit une terre de sport,
06:28sur l'ensemble des territoires,
06:29on puisse accéder à des équipements sportifs.
06:33Et là, malheureusement, avec ce genre de politique,
06:35on ne pourra pas y arriver,
06:37ou en tout cas pas comme on aimerait que ce le soit.
06:40Juste un dernier point, c'est est-ce que le sport
06:43fait partie d'un vecteur de société
06:45et fait du lien social, au fond,
06:46comme la culture ou d'autres ?
06:47Ou est-ce que le sport, comme vous le rappeliez
06:49à très juste titre, c'est 0,2 % du budget ?
06:52Pour l'instant, on a la réponse, c'est 0,2 %.
06:54Et pour l'instant, on a la réponse,
06:55ce qui est sans doute dommage dans un projet de société.
06:57Surtout après une année olympique.
06:58Michel Savin, il va y avoir des conséquences
07:00chez vous, en Isère ?
07:02Les conséquences, on a essayé un petit peu de les gommer,
07:06parce que je rappelle quand même que sur ce budget-là,
07:08concernant les collectivités,
07:10il n'y avait pas un euro fléché
07:12sur les équipements structurants.
07:13Pas un euro.
07:14Donc les collectivités allaient se retrouver
07:17face à un blocage économique et financier,
07:21parce que s'il n'y a pas l'aide de l'État
07:22sur certains équipements,
07:23notamment des équipements structurants,
07:25je pense notamment aux piscines et aux gymnases,
07:26des piscines qui sont aujourd'hui des équipements
07:29qui sont attendus et nécessaires
07:31sur le développement de la pratique de la natation
07:34et du savoir-nager en France.
07:35On voit bien que c'était à contrario
07:37des discours qui sont tenus politiquement par tous.
07:40On veut développer le savoir-nager,
07:41mais on est dans l'incapacité de mettre un euro
07:43pour soutenir les collectivités.
07:45Donc l'objectif de l'amendement qui a été voté au Sénat
07:48et qui a été gardé lors de la commission mixe paritaire,
07:51c'est bien qu'une partie de ces crédits
07:52puisse continuer à aller vers les collectivités.
07:55Vous avez raison, pour soutenir les collectivités
07:57qui font le choix politique de porter les politiques sportives
08:00en construisant, en rénovant, en réhabilitant
08:03des infrastructures sportives.
08:05Et puis une partie ira aussi vers le soutien,
08:07vers le monde du sport, le passeport.
08:09Il était incompréhensible qu'aujourd'hui,
08:11à quatre mois près aux Jeux olympiques et paralympiques,
08:15on puisse baisser les crédits vers le passeport
08:17lorsqu'on sait, et les fédérations nous l'ont dit,
08:20qu'il y avait eu un nombre d'inscriptions
08:24en forte hausse dans certaines fédérations.
08:26Et dans le même temps, on va baisser le passeport.
08:28Donc on ne va pas inciter les jeunes à prendre une licence.
08:30C'est vrai pour les emplois sociaux sportifs.
08:33C'est vrai aussi pour la performance.
08:35On a mesuré le résultat du soutien à la performance.
08:38Donc on est sur un moindre mal.
08:39Comment ?
08:40On est sur un budget du moindre mal.
08:41Oui, mais il faut qu'on continue à se battre.
08:43Il y a un point sur lequel il faut qu'on soit vigilant
08:45courant de l'année 2025.
08:47C'est que sur le budget 2024,
08:50une partie des crédits n'a pas été consommée
08:53parce que le gouvernement avait bloqué les crédits
08:56dans le cadre de l'économie de 10 milliards
08:58qui avait été demandée par l'ancien gouvernement.
09:01Et sur ces crédits qui avaient été gelés,
09:03une partie était sur les politiques sportives,
09:06notamment sur les équipements structurants.
09:08Logiquement, ces crédits devraient revenir
09:10sur le budget 2025.
09:12Soyons attentifs.
09:14Je me méfie de Bercy,
09:16qui aurait tendance à vouloir absorber
09:19ces 94 millions d'euros qui n'ont pas été consommés.
09:22Mais qui ont été fléchés sur les équipements
09:24pour les mettre dans le budget général.
09:25Soyons attentifs.
09:26On va avoir ces 94 millions à l'œil du côté de Bercy.
09:30Soyez-en assurés.
09:32On va rester dans le cadre législatif,
09:34notamment avec le retour de la question
09:37du principe de laïcité dans le sport.
09:39C'est la confrontation de sport, etc.
09:47Michel Savant, vous aviez déposé en 2023,
09:49puis en 2024, une proposition de loi
09:52visant à assurer le respect du principe de laïcité
09:54dans le sport.
09:55Elle sera une nouvelle fois présentée au vote
09:57le 18 février prochain.
09:59Vous insistez ?
10:00Oui, j'insiste, parce que le problème n'est pas réglé.
10:03Lorsque je suis comme président du groupe d'études
10:06sur le sport et les grands événements sportifs,
10:08je suis sollicité par différentes fédérations.
10:11Lorsque je suis sur le terrain et que je suis interpellé
10:13soit par les présidents du club, soit par les élus locaux,
10:16qui se retrouvent devant ces problématiques
10:18à gérer et qui n'ont pas aujourd'hui de règles claires,
10:21oui, je pense qu'il est urgent qu'on puisse légiférer
10:25et mettre un cadre qui puisse mener de la sérénité
10:28et permettre la pratique du sport.
10:30Ils soulèvent quoi comme genre de problème
10:32quand ils s'adressent à vous ?
10:33C'est des tensions qu'on peut trouver par rapport
10:37à des situations où des sportives, notamment,
10:40viennent pratiquer un sport avec des tenues
10:43qui ne sont pas des tenues réglementaires,
10:45qui sont plutôt des tenues qui sont apparentées
10:47à une religion, pour être très clair,
10:50et donc ça crée des tensions, ça crée aussi
10:52des situations conflictuelles entre les athlètes,
10:56ça crée des tensions aussi entre les fédérations,
10:59les responsables, les arbitres et les dirigeants
11:01par rapport à ces situations qu'ils n'arrivent pas à bien gérer.
11:03Donc cette loi, elle était nécessaire ?
11:05Pour nous, elle est nécessaire pour donner un cadre
11:07et permettre aux fédérations et à l'ensemble des pratiquants
11:10de pouvoir, quelle que soit leur région,
11:12quelle que soit son ambiance politique, religieuse,
11:15de pouvoir pratiquer un sport.
11:17La religion n'est pas au-dessus des lois de la République.
11:20Cette proposition, elle avait été signée à l'origine
11:23par Bruno Rotailleau lorsqu'il était sénateur.
11:25Est-ce que vous avez encore le soutien du ministre
11:27de l'Intérieur sur cette question ?
11:28Oui, mais il a fait même une déclaration il y a quelques temps
11:31qui rappelle qu'on doit élargir les principes de la laïcité
11:35et l'a rappelé notamment sur les compétitions sportives.
11:39C'est l'objet de cette proposition de loi.
11:41On est bien sur les compétitions sportives
11:43qui sont organisées par les fédérations
11:46comme délégation de services publics.
11:47Donc ce n'est pas sur la pratique du quotidien ?
11:49Non, c'est sur les compétitions sportives
11:51qui sont organisées par les fédérations,
11:53qui sont...
11:55Regardez l'écriture de la proposition de loi.
12:01Je vais pouvoir réagir.
12:03Patrick Bonin, ça risque d'éloigner des pratiquants
12:07des clubs de sport, ça risque d'éloigner
12:09une partie de la population du sport ?
12:10Oui, c'est sûr, ça va forcément en éloigner.
12:13Moi, je ne réagissais pas tant sur le fait
12:15que c'est dans le cadre de compétitions
12:17organisées par les fédérations
12:19et sans doute que ma voisine a une vision bien plus précise.
12:22Il faut se dire qu'il y a deux choses très différentes.
12:24Il y a la pratique amateur du sport
12:26et effectivement que des jeunes femmes
12:28ou des jeunes hommes, le dimanche matin,
12:30se retrouvent sur un terrain et puissent effectivement,
12:32comme certaines images le montrent,
12:34être des tenues spécifiques.
12:36Il y a le fait que lors de compétitions officielles
12:39à titre national, représentant des compétitions
12:42dites plus professionnelles.
12:44Et il y a aussi quand même un sujet très important
12:46qui est la différence entre le sport professionnel
12:48et le sport amateur.
12:49Le sport professionnel qui est en partie d'ailleurs
12:51régi par les fédérations internationales
12:53qui eux aussi ont des codes.
12:54Et effectivement, la pratique du dimanche matin
12:56sur des terrains où on va se retrouver
12:59dans des situations ultra-conflictuelles
13:01et vous le disiez à très juste titre,
13:02pour les élus locaux notamment,
13:03parce qu'ils sont dans des situations
13:05où les arbitres eux-mêmes disent
13:06mais moi je vois arriver sur le terrain des pratiquants
13:09et certains ne respectent pas le cadre.
13:11Mais si je fais appliquer et que j'annule ce match,
13:13la situation sera encore plus conflictuelle.
13:16Donc la question n'est pas de savoir s'il faut un cadre.
13:18Évidemment, vous l'avez rappelé, il en faut un.
13:20Cependant, il y a l'application du cadre
13:22et le fait qu'une compétition dans un gymnase
13:25avec 14 personnes dans les tribunes
13:27et 12 ou 14 pratiquants sur le terrain
13:30ne peut pas être jaugée à la même enseigne
13:32que sur un terrain de sport professionnel
13:35à la télévision avec des centaines de milliers
13:37de téléspectateurs dans des compétitions internationales.
13:40Donc oui, il faut un cadre,
13:41mais il faut réussir à trouver une forme
13:44de souplesse et d'agilité
13:45et sans doute que le législateur doit avoir
13:47de grandes difficultés à le trouver
13:49pour que ça puisse s'appliquer
13:50avec une forme d'homogénéité sur les territoires.
13:54Alors moi j'ai plusieurs remarques.
13:55La première chose, le premier constat que je vois,
13:57que je fais, c'est d'abord ça concerne des femmes, encore,
14:00à qui on dit comment elles doivent s'habiller
14:02ou pas s'habiller.
14:03Le deuxième, vous avez commencé, monsieur le sénateur,
14:05en disant le problème.
14:07En quoi est-ce un problème ?
14:08Vous avez parlé de tensions, vous avez parlé de conflits.
14:10J'ai beaucoup cherché, je suis enseignante chercheuse,
14:14donc c'est mon métier, j'ai été regarder
14:16les études qui ont été faites sur le sujet.
14:19Des femmes qui portent le voile dans le sport en France.
14:25Il n'y en a aucune.
14:26Sur quoi se base cette loi ?
14:28J'ai regardé qui avait été auditionné.
14:29Un seul chercheur sur 15 personnes a été auditionné.
14:31Le chercheur en question, c'est Médéric Chapiteau.
14:33Sa thèse porte sur les sports de combat.
14:35Le rapport sur lequel vous vous fondez
14:38porte sur le football.
14:40A priori, il y aurait des conflits concernant la religion,
14:43concernant le sport, le foot, les sports de combat.
14:46Et ça ne concerne que des hommes.
14:48Deuxièmement, est-ce qu'on a été les interroger, ces jeunes femmes ?
14:51Est-ce qu'on a été les voir faire ce qu'elles font dans les clubs ?
14:53Est-ce qu'au final, on va...
14:54Attendez, je termine juste là-dessus.
14:55Elles sont très impliquées.
14:56Quand on va voir, quand on les interroge,
14:58quand on observe ce qu'elles font sur le terrain,
15:00dans les clubs...
15:01Vous considérez qu'il n'y a pas besoin de cette clarification ?
15:03Mais non, elles sont derrière les buvettes.
15:05Elles accompagnent les équipes.
15:07Elles entraînent. Elles jouent.
15:09Donc, il n'y a pas besoin de clarification, pour vous ?
15:11Il y a des problèmes dans un certain nombre de sports
15:13qui concernent...
15:14Et donc, la loi permettrait de les atténuer ?
15:16Qui concernent les hommes.
15:17Des hommes, puisqu'on va parler de...
15:19C'est ce qu'il y a quand même plus profond.
15:21Arrêtons de parler de tourner autour du pot,
15:23de radicalisation, d'islamisation.
15:25C'est des choses qui concernent effectivement
15:27un certain nombre de sports.
15:29D'accord.
15:30Michel Savin, est-ce que...
15:32Là, on parle de...
15:33Béatrice Barbus parle de la place des femmes.
15:35Est-ce que c'est une loi sur le voile dans le sport ?
15:38Non. Absolument pas.
15:39C'est une manière privée.
15:40Absolument pas.
15:41Je n'ai pas dans mon texte marqué
15:43que c'était l'interdiction pour les femmes.
15:45C'est toutes les personnes qui portent un signe religieux
15:47sur lesquelles on interdit la pratique du sport
15:49lors des compétitions.
15:51Je dis bien...
15:52Et le faible pourcentage, madame ?
15:53Comment, le faible pourcentage ?
15:55Le peu, c'est déjà trop.
15:56Voilà.
15:57Pour quelles raisons ?
15:58Parce qu'on voit bien que ça va prendre des proportions,
16:01ça crée des tensions.
16:02Mais ça ne s'anormait pas en cause de la laïcité.
16:04Mais si, parce que...
16:05Mais non, qu'est-ce que c'est ?
16:06C'est l'affichage...
16:07Doucement, doucement.
16:08C'est l'affichage d'un signe religieux
16:10dans la pratique du sport.
16:11Et c'est antilaïque, ça ?
16:13La religion n'est pas au-dessus des lois de la République.
16:15Est-ce que le sport...
16:16Est-ce que le sport...
16:17La religion n'est pas au-dessus des lois de la République.
16:20S'il vous plaît.
16:21S'il vous plaît, Béatrice,
16:22le sport, est-ce que ça ne doit pas rester
16:24un espace de sociabilisation,
16:27pardon, tout à fait neutre,
16:29sans aucun...
16:31Ça, c'est une autre façon de poser la question.
16:33Ce n'est pas la même chose que ce qui vient d'être dit.
16:35Non, mais je vous pose la question.
16:36Est-ce que ça remet en cause la République ?
16:37Est-ce que ça remet en cause la loi de 1905 ?
16:39Non.
16:40Il y a deux interprétations aujourd'hui de la laïcité.
16:42D'accord, mais...
16:43Il y en a une qui est erronée
16:44et il y en a une qui considère...
16:46Moi, en tant qu'agent de l'État,
16:47je suis obligé, effectivement,
16:48d'avoir une neutralité religieuse
16:50dans le cadre de mes fonctions.
16:51Quand je fais du sport,
16:52je suis usagé et usagère
16:54et j'ai le droit de faire ce que je veux.
16:56Est-ce que vous avez le sentiment
16:57que ça va éloigner des pratiquants,
17:00des sportifs amateurs ?
17:02Dé facto.
17:03Dé facto, à partir du moment où des femmes,
17:06et ça, je rejoins,
17:07c'est les femmes qui vont être concernées principalement,
17:09et là où je ne suis pas d'accord forcément
17:12à ce que vous dites,
17:13c'est que la perception,
17:14c'est que ça va être une loi
17:16contre le port du voile
17:17dans les enceintes sportives.
17:18Malheureusement.
17:19De tous les religieux.
17:20De tous les religieux,
17:21mais on sait très bien
17:23où les conséquences vont porter en priorité.
17:27Et moi, je parle notamment
17:28en tant qu'habitant de Saint-Denis,
17:30donc une ville multiculturelle
17:31comme chacun le sait,
17:32en région parisienne.
17:33Et je me demande, là, comme ça,
17:35avec une telle loi
17:36encadrant beaucoup plus strictement
17:38ce genre de questions,
17:39combien de personnes,
17:40combien de femmes d'ailleurs,
17:41en particulier, ou de filles,
17:42vont se retrouver sur le carreau ?
17:44Et ça, c'est ma grande crainte
17:45et ma deuxième crainte
17:46pour faire assez court,
17:47c'est que...
17:48On est d'accord
17:49que pour les compétitions.
17:50Uniquement pour les compétitions
17:51organisées par les fédérations.
17:52Voilà, au niveau amateur.
17:53Et Karim Baldé, est-ce qu'on peut...
17:54C'est pour ça que le débat,
17:56il est complètement tronqué.
17:58La loi, regardez le texte qui est écrit.
18:00Donc pour les compétitions...
18:01Compétitions organisées
18:02par les fédérations
18:03et par les ligues.
18:04Oui, ce qui veut dire
18:05que quand il y a un match
18:07de 12e division...
18:09Départementale.
18:10Départementale,
18:11ça devient donc
18:12une pratique amateur
18:13du dimanche matin
18:14qui sera encadrée.
18:15Mais c'est encadré
18:16par une fédération.
18:17Oui.
18:19C'est pas comme si vous et moi
18:20nous avions joué
18:21dans la cour du Sénat.
18:22Ça, j'en conviens.
18:23Ça, j'en conviens.
18:24On ne mettra pas tout le monde d'accord ?
18:26Vous n'êtes clairement pas d'accord ?
18:28Vous n'êtes clairement pas d'accord ?
18:30Juste un point,
18:31c'est qu'il y a d'autres pratiques.
18:33Il y a d'autres pratiques.
18:34Il y a le fait que
18:35lorsque nous regardons
18:36un match classico
18:37entre le Paris Saint-Germain
18:38et l'Olympique de Marseille,
18:39certains joueurs
18:40peuvent,
18:41comme ils l'ont fait
18:42depuis des années,
18:43se signer ou montrer
18:44une appartenance religieuse.
18:45Et au passage,
18:46et de tout temps,
18:47ça a été le cas.
18:48Ce n'est pas à vous
18:49que je vais dire
18:50qu'on a fait des signes de croix.
18:51Certains faisaient des signes de croix
18:52lorsqu'ils rentraient.
18:53Il y a toujours eu.
18:54Et en cela,
18:55je ne crois pas
18:56que ce texte de croix
18:57puisse être encadré.
18:58Non, non, c'est les tenues.
18:59C'est les tenues.
19:00Voilà.
19:01On va rester dans l'actualité.
19:02On va la traiter cette fois
19:03à l'improviste
19:04avec des réponses rapides.
19:05Pour une fois,
19:06c'est le chrono de Sport Etc.
19:13Alors, trois photos,
19:14trois réponses rapides.
19:17Martin Fourcade
19:18jette l'éponge
19:19et ne sera pas
19:20le Tony Estanguet
19:21des Alpes
19:22pour les Jeux d'hiver 2030
19:23comme le souhaitait
19:24Emmanuel Macron.
19:25Mauvaise nouvelle
19:26ou bol d'oxygène
19:27comme le dit
19:28Renaud Muselier.
19:29Les politiques veulent la main.
19:30Pas question d'avoir
19:31un homme fort
19:32comme Martin Fourcade
19:34à la tête des Alpes 2030.
19:36Michel Savin ?
19:37Non, je pense qu'il avait
19:38vraiment le profil
19:39pour être à la tête
19:41de ce qu'on jette.
19:42Bon, après,
19:43il y a eu une décision
19:44qui a été prise,
19:45c'est la décision
19:46de la présidente
19:47de la Région.
19:48Je ne suis pas au milieu
19:49des discussions,
19:50mais il avait le profil
19:51pour l'être.
19:52Il a décidé,
19:53pour des raisons
19:54qui lui appartiennent,
19:55et puis,
19:56on connaîtra peut-être
19:57un jour les discussions
19:58qu'il y a eu
19:59entre les deux présidents
20:00de région
20:01et Martin Fourcade.
20:02Bon, aujourd'hui,
20:03en practe,
20:04ce ne sera pas lui,
20:05mais il avait vraiment
20:06le profil.
20:07Il y a trop de pilotes
20:08dans l'avion ?
20:09Là, pour le coup,
20:10je ne suis pas en interne.
20:11Je ne sais pas.
20:12Moi, ce que j'ai cru
20:13comprendre,
20:14c'est qu'il a décidé
20:15d'arrêter par conviction,
20:16d'après ce que j'ai compris
20:17personnel,
20:18et j'ai cru comprendre
20:19que c'était par rapport
20:20à des considérations écologiques
20:21qui n'ont pas été suffisamment
20:22prises en compte,
20:23selon lui.
20:24Donc, il y a trop de pilotes.
20:25Il y a beaucoup d'égos.
20:26Voilà.
20:27Il y a deux régions.
20:28C'est vrai qu'il y a
20:29la région Auvergne-Rhône-Alpes,
20:30dirigée par Laurent Wauquiez,
20:31et la région Sud,
20:32la région Provence-Alpes-Côte d'Azur,
20:33comme ils disent dans le temps.
20:34Et c'est vrai
20:35qu'il va falloir savoir
20:36un peu comment concilier
20:37tous ces égos
20:45Et c'est vrai qu'il va falloir
20:46un homme ou une femme forte
20:47au milieu des deux régions.
20:48Pour l'instant, il n'y a question
20:49que d'hommes, en tout cas.
20:50Voilà.
20:51Mais en tout cas, il va falloir
20:52quelqu'un de fort entre les deux
20:53pour pouvoir, justement, arbitrer.
20:54Quand il y a trop de politique,
20:55le sportif ne peut pas
20:56avoir sa place.
20:57Or, là, clairement,
20:58il y a des enjeux politiques.
20:59Il faut mettre tout le monde d'accord.
21:00Et à partir du moment
21:01où, dès le début,
21:02on n'est déjà pas d'accord...
21:03C'est Paris 2024
21:04qui a aiguisé
21:05les appétits politiques.
21:06En réalité, c'est un sujet
21:07où il faut faire preuve
21:08d'un très grand consensus.
21:14Effectivement, c'est peut-être
21:15pas une bonne nouvelle,
21:16mais il faut le prendre comme tel.
21:17C'est sans doute une bonne nouvelle
21:18pour la suite.
21:19On parle de Gros Piron.
21:20On parle de Gros Piron.
21:21On parle d'autres...
21:22Qui se définit comme un expert
21:23en motivation.
21:24Bon, il y a du travail.
21:25Oui, sauf que ce job-là,
21:26c'est principalement...
21:27Ce n'est pas de la motivation.
21:28Ce n'est pas de la motivation.
21:29C'est de l'administratif.
21:30C'est un job administratif.
21:31C'est un job qui nécessite
21:32quelqu'un qui connaît
21:33très bien les Arcanes
21:34et qui peut, effectivement,
21:35envoyer des messages
21:36à des présidents de région
21:37comme à des sportifs.
21:38Il faut un sacré caractère.
21:39Il faut un sacré caractère
21:40et, au fond,
21:41il y a des compétences.
21:42Donc, peut-être que
21:43plutôt que, d'ailleurs,
21:44que ça se fasse de manière
21:45très souterraine,
21:46peut-être que, effectivement,
21:47c'est un appel à candidature
21:48et qu'il aurait peut-être
21:49fallu le faire
21:50de manière un peu plus transparente.
21:51Oui, ça commence
21:52à y urger.
21:53Ça commence à y urger,
21:54effectivement.
21:55Alors, autre info.
21:56Le Stade Brestois,
21:57doté de l'un des plus petits budgets
21:58de Ligue 1,
21:59est qualifié pour la deuxième phase
22:00de la Ligue des champions.
22:01Est-ce qu'on peut rêver
22:02du retour d'un football romantique,
22:03Karim Baldé ?
22:04Ça dépend de ce que vous entendez
22:05par football romantique.
22:06Alors, c'est très bien
22:07que le Stade Brestois...
22:08Les petits clubs.
22:09Oui, les petits.
22:10Et c'est une bonne leçon
22:11pour le football européen
22:12dans l'ensemble
22:13parce qu'il faut se souvenir
22:14du projet de Super Ligue
22:15qui est toujours en cours,
22:16d'ailleurs,
22:17où, justement,
22:18on veut fermer
22:19les grandes compétitions européennes
22:20aux plus grands clubs,
22:21quelles que soient
22:22leurs performances sportives.
22:23Et donc, quand on voit
22:24des performances
22:25comme celle de Brest
22:26ou même comme celle
22:27de la Talenta Berger,
22:28c'est qu'il faut
22:29qu'il y ait un retour
22:30de la Ligue des champions
22:31de Brest,
22:32ou même comme celle
22:33de la Talenta Bergam,
22:34par exemple, en Italie,
22:35qui ne sont pas
22:36les clubs les plus renommés.
22:37Quand on voit qu'ils arrivent
22:38à aller en huitième de finale
22:39et peut-être moins...
22:40Oui, mais Bergam,
22:41ils étaient en phase finale
22:42il n'y a pas longtemps.
22:43C'est vrai que Brest,
22:44c'est beaucoup plus petit,
22:45mais au moins,
22:46avec un système de Ligue
22:47semi-ouverte
22:48où il y a des chances
22:49pour les petites équipes
22:50d'accéder au plus haut niveau,
22:51on voit à quel point
22:52il y a un intérêt sportif.
22:53Pourquoi ces clubs-là
22:54n'auraient pas le droit
22:55d'aller en huitième de finale
22:56avec des champions ?
22:57L'infrastructure sportive
22:58tout à l'heure,
22:59c'est que Brest est obligé
23:00de jouer à Guingamp
23:01parce que Brest n'a pas de stade.
23:02Ça reste romantique, Guingamp,
23:03mais ce n'est pas Brest.
23:04Voilà, exactement.
23:05C'est une autre question
23:06qui se pose.
23:07C'est là où on voit
23:08qu'en France,
23:09on a des carences
23:10en termes d'infrastructure.
23:11Après, on ne remplirait pas
23:12toujours un grand stade
23:13s'il était à Brest.
23:14Ça permet à la France sportive
23:16de dire que l'améritocratie
23:17existe encore.
23:18Et voilà, cocorico.
23:20Oscar Gégou et Hugo Auradou,
23:23à nouveau sous le maillot bleu
23:25du 15 de France,
23:26plus de six mois
23:27après avoir été mis en examen
23:29pour viol avec violence
23:31en réunion en Argentine
23:33avant de bénéficier d'un non-lieu.
23:35Était-il judicieux
23:36de les rappeler en bleu
23:37avant la fin de la procédure d'appel
23:39entamée par la plaignante ?
23:41Michel Savin.
23:43C'est un vrai débat
23:45que doivent avoir
23:47les fédérations et les ligues de rugby
23:49et de tous les sports
23:50qui peuvent être concernés
23:51par ce type de situation.
23:55C'est vrai que ça peut choquer
23:57une partie de nos compréhensions.
24:00Après, bien sûr qu'il y a un non-lieu,
24:02il y a une procédure qui est en cours.
24:04Est-ce que si le non-lieu est confirmé,
24:08il est sûr qu'il ne mérite pas
24:10non plus d'être pénalisé à vie
24:12pour quelque chose
24:13sur lequel il ne serait pas reconnu coupable ?
24:15Donc tout ça est quand même
24:16assez compliqué.
24:17Mais c'est vrai que peut-être
24:18que la rapidité peut poser question.
24:22Peut-être qu'il y aurait eu
24:23encore à attendre la fin totale
24:25de la procédure
24:26pour pouvoir prendre des décisions.
24:28Béatrice Barbus,
24:29il aurait fallu attendre ?
24:30Bien sûr, bien sûr.
24:33Je n'ai pas de mots.
24:36Je n'ai pas de mots
24:37à propos de ce monde sportif
24:38et du monde du rugby en particulier
24:39sur ce sujet-là.
24:40Mais pas seulement,
24:41parce que le handball aussi
24:42peut être impacté,
24:43on l'a été.
24:45Je n'ai pas de mots
24:46parce que c'est toujours
24:47la même histoire
24:48et je vois que l'impunité est là.
24:49Parce que même s'ils ne sont pas
24:50rendus coupables pour les faits
24:51pour lesquels ils sont accusés,
24:52ils sont quand même sortis,
24:54ils ont quand même montré
24:55par exemple du maillot
24:58de l'équipe de France.
24:59Vous voyez, tout à l'heure,
25:00on exige de certaines Françaises
25:01qu'elles ne soient pas couvertes,
25:02mais ce n'est pas grave.
25:03Oui, en fait,
25:04deux sujets quand même
25:05très éloignés.
25:07On n'est pas sur les mêmes thèmes.
25:09Non, mais il y a
25:10une espèce de solidarité.
25:11Ils sont d'exemplarité.
25:13Il y a effectivement derrière
25:15la question quand même
25:16d'exemplarité.
25:17Il y a juste un petit sujet
25:18sur le fait que l'esprit
25:20de la loi est la loi.
25:21Et que là, sans doute,
25:22qu'il y a effectivement
25:23Jérémy Léchac comme Florian Grille
25:25ont fait beaucoup pour essayer
25:26de mettre en place des cadres
25:28pour éviter que cela
25:29se reproduise.
25:30Et là, effectivement,
25:31administrativement,
25:32il n'y a aucune raison
25:33que ces joueurs ne portent pas
25:34le maillot de l'équipe de France.
25:35En termes de communication
25:36au grand public,
25:37vous en parliez.
25:38Oui, ce n'est peut-être
25:39pas le meilleur exemple
25:40qu'on puisse donner
25:41à nos compatriotes
25:42sur le fait que la sélection
25:45de ces joueurs aurait pu
25:47ne pas forcément avoir lieu
25:49tout de suite, maintenant.
25:51Il y a une logique juridique
25:52et une logique morale.
25:53Absolument.
25:54Il y a la logique morale.
25:55C'est ce que disait Patrick Bonin.
25:56Tout autre sujet maintenant.
25:57On va rester sur la considération.
25:59La considération pour le sport féminin.
26:01Cette fois, c'est le carton rouge
26:02de sport, etc.
26:09Le 30 décembre dernier,
26:10la sauteuse à ski allemande
26:12Célina Freitag rendait public
26:14ce qu'elle avait reçu
26:15pour avoir remporté
26:16les qualifications du Two Nights Tour.
26:18Je rappelle, c'est un concours
26:19de saut à ski féminin.
26:21Elle avait reçu du gel douche,
26:23du shampoing et une serviette de bain,
26:25alors que son homologue masculin
26:27lors de la tournée des 4 tremplins,
26:29qui est l'équivalent masculin,
26:31le concours masculin,
26:32avait reçu un chèque de 3 200 euros.
26:35Qu'est-ce qui vous choque le plus,
26:36Béatrice Barbus,
26:37qu'on associe encore la femme
26:38à l'esthétique,
26:39les femmes sont belles
26:40et les hommes performants,
26:41ou les 3 200 euros
26:42que les organisateurs
26:43n'ont pas pu trouver ?
26:45Les deux, j'avais vraiment
26:46du mal à prioriser.
26:48En plus, avec les 3 200 euros,
26:49il a les moyens d'être indépendant.
26:51Il peut s'acheter du shampoing,
26:52en tout cas beaucoup de shampoing.
26:53Il peut s'acheter beaucoup de shampoing.
26:54C'est les deux qu'on associe,
26:55encore une fois,
26:56de l'aspect sportif
26:57à l'aspect esthétique,
26:58le corps pour autrui,
27:00la sexualisation,
27:01l'objectification,
27:02et puis de l'autre côté,
27:03qu'on donne de l'argent.
27:04Et puis le fait, encore une fois,
27:05qu'il y ait un décalage,
27:06alors que là,
27:07il s'agit d'une même compétition
27:08par un organisateur privé.
27:10On pourrait comprendre
27:11et supposer
27:12qu'il y ait une mutualisation,
27:13une solidarité.
27:14Certes, peut-être que les femmes
27:16sont moins rentables que les sportifs,
27:18sont moins rentables que les sportifs,
27:19mais j'ai envie de reprendre
27:21une phrase que tout le monde connaît
27:23d'un film,
27:24pas de bras, pas de chocolat.
27:25Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
27:26Parce qu'on n'est pas rentable,
27:27on n'a pas le droit
27:28d'être considéré comme l'égal
27:29d'un homme.
27:30C'est un peu dommage.
27:31Il y a une différence
27:32entre prime et salaire.
27:34Mais pour rester
27:35sur la sélection des primes,
27:36effectivement,
27:37à compétition égale,
27:39primes égales,
27:40on le voit dans le biathlon,
27:41par exemple.
27:42Alors, on n'avait qu'à donner
27:43du shampoing aussi.
27:44Soit on donne du shampoing
27:45aux hommes et aux femmes,
27:46soit on donne 3 200 euros
27:47aux hommes et aux femmes.
27:48Peu importe si c'est juste
27:49des prix en action.
27:50Il faut qu'il y ait une correspondance,
27:53il faut qu'il y ait une équivalence
27:54et c'est normal
27:55qu'entre des compétitions égales,
27:57Coupe du monde,
27:58championnat d'Europe,
27:59peu importe le niveau finalement,
28:00il y ait des primes égales.
28:01L'acquisition salariale,
28:02c'est autre chose encore.
28:03Alors, si cet épisode
28:04peut paraître anecdotique,
28:06il renvoie surtout
28:07aux différences de revenus
28:08des événements de sport
28:09entre tournois hommes et femmes.
28:11Patrick Bonin, comment ça se passe ?
28:14Comment est-ce qu'on peut imaginer
28:16une équivalence ?
28:17Parce que là, la réponse
28:18de l'organisateur de ces tournois,
28:20de ces concours de Soaski,
28:22ça a été
28:23mais ça ne nous rapporte pas autant
28:25le tournoi féminin
28:26que le tournoi masculin,
28:27donc on ne peut pas…
28:28Oui, ce qui en réalité
28:30est un argument recevable
28:31de la part d'un opérateur économique.
28:32Mais je pense que la solution
28:33est celle que vous venez d'évoquer
28:35à l'instant, Anne-Laure.
28:36C'est l'histoire d'une collectivisation.
28:38En fait, nous sommes un sport.
28:39D'ailleurs, le tennis a fait ça.
28:41En faisant, nous sommes un sport,
28:42nous collectons pour un match
28:44de tennis féminin
28:45comme un match de tennis masculin.
28:46Il y a eu ce sujet à Roland-Garros,
28:47notamment pour les night sessions
28:48sur la programmation ou non
28:50de match féminin
28:51lors de la night session
28:52avec l'organisateur qui disait
28:53mais j'ai quand même moins de gens
28:54qui viennent en night session
28:55si le match est un match féminin.
28:57Notamment pour une raison très simple,
28:58il est plus court
28:59puisqu'on ne joue que sur deux salles.
29:00C'est ça, et Djokovic avait hurlé en disant
29:02pourquoi on gagnerait autant,
29:03pourquoi les femmes gagneraient
29:04autant que nous
29:05alors qu'elles jouent moins de 7.
29:08Exactement.
29:09En fait, la question est en amont.
29:10Est-ce qu'on peut considérer
29:11que c'est la même compétition
29:13qu'en réalité, du coup,
29:14il y a un price-money qui est partagé
29:16parce qu'en réalité,
29:17on met tout dans un pot commun
29:19et on le distribue à l'unité.
29:21Et on le mutualise, effectivement,
29:22et c'est forcément la solution.
29:24Après, effectivement,
29:25au sens stricto sensu
29:26d'une compétition
29:27qui rapporterait moins d'argent
29:28parce qu'il y a moins de spectateurs,
29:30il y a moins de droits télé,
29:31ça peut totalement s'entendre.
29:32Sauf que ça ne peut pas être vu
29:34par le petit bout de la lorniette
29:35par une forme de compétition
29:37mais simplement par la collectivisation
29:39et par le fait qu'une compétition
29:41doit avoir un pendant féminin,
29:43un pendant masculin
29:44et que le pot commun
29:46doit être un pot commun.
29:47Mais, et vous le savez aussi bien que moi
29:49et sans doute tous nos téléspectateurs,
29:51la question des droits télévisés
29:53et notamment des droits télévisés
29:54du sport féminin
29:55arrive sur la notion de
29:57bien non, ça ne peut pas être la même enveloppe.
29:59Et c'est là où
30:00on revient sur le débat tout à l'heure
30:01de la place des fédérations
30:03et de la place des sponsors.
30:04Il faut du coup ne plus le voir
30:05à travers le prisme
30:06d'une compétition genrée
30:08parce que c'est une compétition féminine
30:10ou une compétition masculine
30:11mais une seule compétition
30:13dans laquelle on divise les price money.
30:15Et encore une fois, les price money,
30:16vous avez totalement raison,
30:17ne sont pas la même chose que les salaires.
30:19Alors, pour qu'il y ait des revenus
30:21à niveau égal dans le sport féminin,
30:24encore faut-il qu'il soit diffusé à l'antenne.
30:26L'ARCOM a publié son rapport
30:28sur la couverture du sport féminin
30:30pendant les Jeux Olympiques.
30:31Je le rappelle, les Jeux Olympiques,
30:33il y avait autant d'athlètes hommes
30:35que d'athlètes femmes.
30:36Eh bien, à l'antenne,
30:37il n'y avait que 37% de sport féminin.
30:40En dehors des Jeux Olympiques,
30:42qui était quand même
30:43le grand moment du sport cette année,
30:45en dehors des Jeux Olympiques,
30:46on tombe à 5% de proportion
30:50du sport féminin sur les chaînes françaises.
30:54C'est choquant ces chiffres-là,
30:56Michel Savin ?
30:57Oui, oui, ils peuvent être choquants,
30:59ils sont choquants.
31:01Après, il faut aussi peut-être...
31:05Vous mettez les mains.
31:09Il faut regarder aussi
31:10qu'il y a une certaine progression
31:12des diffusions du sport féminin
31:14qui n'est pas encore à la hauteur
31:16qu'on pourrait espérer,
31:17mais il y a une progression.
31:18Comme il y a une progression
31:19du nombre de licenciés féminines
31:21dans l'ensemble du sport,
31:22c'est une augmentation de près de 10%,
31:24donc il y a des choses qui se font.
31:26Je pense qu'il faut qu'on puisse
31:27travailler dans l'avenir.
31:28Est-ce qu'il faudrait des quotas
31:29comme en politique ?
31:30Non, mais moi, je pense qu'il faut
31:31qu'on travaille sur les façons
31:32un peu plus intelligentes.
31:33Il faut que l'ensemble des responsables
31:35du monde du sport,
31:36notamment ceux qui sont en charge
31:38des droits TV, notamment,
31:39les ligues ou les fédérations,
31:41selon les sports,
31:42puissent mettre dans la cahier des charges
31:44pas simplement un droit TV
31:46pour le sport masculin,
31:47mais qu'il y ait un package
31:48avec sport féminin et sport masculin.
31:51Parce qu'autrement,
31:52on sait bien qu'aujourd'hui,
31:53si on différencie,
31:55on voit bien la difficulté
31:56que peuvent avoir
31:57certaines disciplines sportives,
31:59même masculines,
32:00à avoir des retransmissions
32:01de télévision.
32:02Il y a des sports,
32:03le volleyball, le basket et autres,
32:04c'est pas à la hauteur
32:05du foot et du rugby,
32:06on le voit bien aujourd'hui.
32:07Mais moi, j'appelle
32:08les fédérations et les ligues,
32:09lorsqu'ils travaillent sur un projet
32:11de droit TV,
32:12même si on sait que c'est compliqué
32:14en ce moment,
32:15de pouvoir intégrer aussi
32:16dans cette consultation
32:17le sport féminin.
32:18Ça permettrait, alors,
32:19après une répartition
32:20à avoir au niveau des ressources,
32:22mais ça donne une ouverture
32:24et un affichage
32:25qui serait beaucoup plus important.
32:27Est-ce qu'il manque
32:28des têtes d'affiches ?
32:29Parce qu'il y a aussi ça,
32:30Béatrice.
32:31La Fédération française dans le bas,
32:32c'est ce qu'on fait
32:33pour les équipes nationales.
32:34Quand on va négocier
32:35les droits TV,
32:36on négocie le package.
32:37Si vous prenez les garçons,
32:38vous prenez les filles
32:39obligatoirement,
32:40et de la même façon.
32:41Et ça fonctionne,
32:42puisque c'est un des sports
32:43qui est le plus diffusé
32:44en France.
32:45Le rôle féminin fonctionne.
32:46Là, il y a de l'audience,
32:48il y a des résultats,
32:49donc ça fonctionne bien.
32:50Oui, il y a aussi ça,
32:51les résultats, c'est important.
32:52Bien sûr, surtout
32:53quand vous êtes une femme.
32:54Ce n'est même pas la peine
32:55de penser à être médiatisé
32:56si vous n'avez pas de résultats.
32:57Ce ne sont pas des résultats
32:58qu'il faut que vous ayez,
32:59c'est hyper performé.
33:00C'est de l'excellence.
33:01C'est de l'excellence,
33:02c'est au-dessus.
33:03Oui, c'est comme dans la vie
33:04d'une femme.
33:05C'est plus compliqué
33:06pour les sportifs professionnels,
33:10parce que là,
33:11c'est dépendant des ligues.
33:12Et les ligues,
33:13ce ne sont pas
33:14les mêmes institutions,
33:15ce ne sont pas les mêmes institutions
33:16avec les garçons.
33:17Là, ça devient compliqué
33:18pour nous.
33:19Ça voudrait dire,
33:20ça sous-entendrait
33:21ce que vous proposez,
33:22ça sous-entendrait
33:23que les sports masculins,
33:24donc les garçons,
33:25ceux qui dirigent ces ligues,
33:26soient prêts à faire des efforts,
33:28à se rapprocher
33:29des ligues féminines
33:30pour essayer
33:31de négocier ensemble.
33:32Comment vous dire ?
33:33Ça ne marche pas.
33:34On est loin de ça,
33:35quand même, en France.
33:36Super, j'ai essayé
33:37d'être optimiste,
33:38mais ça n'a pas marché.
33:39On n'est pas comme au football
33:40dans certains pays
33:41où les garçons ont accepté
33:42comme Danemark
33:43de faire des efforts.
33:44Danemark, les États-Unis,
33:45ça a existé.
33:46Il y a des endroits
33:47où ça existe.
33:48L'Irlande, le Pays-Gal,
33:49je peux en citer,
33:51ce qui est quand même pas mal.
33:52Mais en France,
33:53c'est vrai qu'on a du mal.
33:54On a du mal.
33:55C'est pour ça aussi,
33:56des fois, j'appelle
33:57cet esprit de solidarité
33:58du sport masculin
33:59à l'égard du sport féminin.
34:00Parce qu'il y a quand même
34:01une antériorité d'un siècle.
34:02Le sport masculin,
34:03il y a une dette
34:04d'opportunité économique.
34:05C'est difficile
34:06pour le sport féminin.
34:07Peut-être juste un point.
34:08Vous parliez tout à l'heure
34:09de délégation
34:10de services publics
34:11et vous l'évoquiez.
34:12Est-ce que finalement,
34:13ce sujet-là,
34:14les fédérations ayant
34:15une part d'autonomie,
34:16est-ce qu'au fond,
34:17ce sujet-là
34:18ne pourrait pas être
34:19quand même encadré
34:20par le législateur
34:21pour que du coup,
34:22ce soit à l'État
34:23de forcer
34:24ces structures
34:25à le faire ?
34:26Je ne sais sans doute
34:27pas aussi bien que vous,
34:28mais je sais que c'est
34:29parfois difficile.
34:30En réalité,
34:31pour le grand public,
34:32il est sans doute compliqué
34:33de comprendre
34:34que la Fédération française
34:35de football
34:36ou la Fédération française
34:37de rugby
34:38dépendent l'État
34:39et pour autant,
34:40avec cette délégation
34:41de services publics,
34:42et pour autant,
34:43qu'à ce moment-là,
34:44sur ces sujets-là,
34:45on ne peut pas imposer
34:46aux fédérations ou aux lignes
34:47un dossier de plus
34:48sur votre bureau.
34:49Je suis désolé
34:50de rajouter un dossier
34:51sur votre bureau.
34:52On a fait une mission
34:53d'information
34:54qui a rendu
34:55ses conclusions
34:56sur ces 35 recommandations
34:57sur la financiarisation
34:58du football en France
34:59et donc,
35:00on va travailler
35:01en train de préparer
35:02une proposition de loi
35:03qui sera,
35:04je l'espère,
35:05débattue
35:06lors du premier semestre
35:072025
35:08et c'est des sujets
35:09qu'on est en train
35:10de voir.
35:11Le meilleur contrôle aussi
35:12de l'État
35:13et des fédérations
35:14sur les lits
35:15parce qu'on voit bien
35:16qu'aujourd'hui,
35:17il y a eu des dérapages
35:18ou un manque
35:19de suivi
35:20de certaines décisions
35:21qui ont été prises
35:22au sein des lits
35:23et ce sujet-là
35:24peut être aussi
35:25remis sur la table.
35:26Je rappelle
35:27que vous avez
35:28beaucoup de dossiers
35:29sur votre bureau.
35:30On suivra ça
35:31avec attention
35:32vers le mois de mai
35:33pour cette proposition de loi.
35:34On va s'intéresser
35:35à présent
35:36aux agents
35:37dans le football
35:38et éclairer les mythes
35:39qui entourent
35:40cette profession.
35:41C'est l'affiche
35:42de Sport Etc.
35:45Les agents de footballeurs
35:46sont à l'affiche
35:47avec la sortie au cinéma
35:48le 19 février prochain
35:49du thriller Mercato
35:50avec Jamel Debbouze
35:51et Hakim Djemili.
35:52Regardez.
35:56Je suis agent de joueur.
35:57Les agents,
35:58on est aussi un peu des psys.
36:00Des baby-sitters,
36:01des punching-balls parfois.
36:03C'est les agents
36:04qui ramassent la merde derrière.
36:06T'es un des plus grands joueurs
36:07de l'histoire de jeu de cash.
36:08On va quitter le PSG.
36:10Quoi ? Mais de quoi tu me parles ?
36:12C'est pas pour moi
36:13que je suis là.
36:14C'est pour toi, frérot.
36:16T'as du pourcent,
36:17c'est pour le reste du cadre.
36:20Tu nous dois 300K.
36:22300 000 euros où ?
36:24J'ai plus d'oseille,
36:25je suis à sec depuis Belle-Lurette.
36:27J'arrive plus à rebondir,
36:28j'y arrive plus.
36:30Depuis que Matuidi m'a largué,
36:31plus personne me parle.
36:33Faut que tu te réveilles, Driss.
36:34Le football, il a changé.
36:35T'as plus les codes.
36:40Papa ?
36:41On dort là ?
36:42C'est le fait réel,
36:43mais on dort ici.
36:44Dans 8 jours,
36:45si on n'a pas nos thunes,
36:46tu vas finir dans une terre
36:47espèce de petit enculé.
36:53Putain, mais qu'est-ce que tu fous là ?
36:54Tous les sacrifices que j'ai pu faire
36:55pour ta gueule,
36:56ma femme, ma carrière.
37:00Tu te rends compte
37:01que tu prends ce qu'il y a d'argent ou pas ?
37:02Je sais pas si c'est toi ou ton métier,
37:03mais tu me dégoutes.
37:05T'es là avec tes grandes leçons
37:06sur le capitalisme.
37:07Tu sais combien ça coûte
37:08tes putains de baskets véganes, là ?
37:10Gros sous,
37:11gros courant de pression.
37:12C'est ça, l'ambiance dans le football,
37:13Karim Baldé ?
37:14Ouais, j'avoue.
37:15Alors, je suis pas sûr que ça s'y rapproche,
37:16mais je le pense un petit peu quand même.
37:17Non, après,
37:18bien sûr que c'est un film,
37:19mais bien sûr que dans
37:20les coulisses du footbusiness,
37:21et nous, on le voit
37:22en suivant les compétitions,
37:23notamment professionnelles
37:24comme la Ligue 1,
37:25la Ligue des champions,
37:26effectivement,
37:27qu'on entend toujours des histoires,
37:28pas des choses
37:29qu'on peut toujours raconter à l'antenne.
37:30Donc, c'est pour ça que ce film
37:31a le mérite d'exister
37:32pour montrer via le cinéma,
37:33à travers le cinéma,
37:34tout cet engrenage
37:35qu'il peut y avoir,
37:36justement, notamment,
37:37sur les agents.
37:38Et moi, je dis toujours
37:39qu'il y a agent et agent.
37:40Il y a les agents
37:41qui arrivent à bien conseiller
37:42leurs joueurs,
37:43et les agents sont d'abord
37:44et avant tout là pour ça,
37:45pour bien les conseiller
37:46sur leur choix de carrière,
37:47sur leur choix de vie aussi,
37:48parfois par la suite,
37:49et puis les alternatives.
37:50Et les mauvais agents.
37:51Si ça se passe pas bien
37:52sur le terrain.
37:53Et puis, les agents qui...
37:54Les mauvais agents,
37:55mais pour être plus clair,
37:56les agents qui vont plus profiter
37:57notamment des transferts
37:58du mercato
37:59pour s'en mettre un peu
38:00plein les poches
38:01au détriment de l'individu,
38:02du joueur auquel
38:03ils ont la charge.
38:04Donc, c'est pour ça que...
38:05Voilà, c'est intéressant
38:06de voir ce genre de film
38:07et il y a beaucoup de choses
38:08à dire, en tout cas, sur le sujet.
38:09Alors, pour nous éclairer
38:10sur le métier d'agent,
38:11nous avons le plaisir
38:12de recevoir
38:13Jennifer Mendeleevitch.
38:14Vous êtes agent de joueur,
38:15directrice de l'agent Supernova.
38:17Bonjour.
38:18Bonjour.
38:19Est-ce que c'est aussi
38:20sulfureux, ce métier,
38:22que le film
38:23dont on vient de voir
38:24un extrait
38:25le laisse imaginer ?
38:26Alors, moi,
38:27j'ai pas vu le film,
38:28mais en voyant le teaser,
38:30j'imagine un petit peu
38:31le contenu du film.
38:33Et oui, en fait,
38:34il faut savoir que
38:35le milieu du foot,
38:36c'est maintenant
38:37un milieu ultra violent,
38:39un milieu qui a été gangréné
38:40par le grand banditisme
38:41depuis très longtemps.
38:42Qu'on parle des bons agents
38:44et des mauvais agents,
38:45mais ce dont il faut
38:46surtout parler,
38:47c'est les agents
38:48qui n'ont pas de licence,
38:49qui n'ont pas le droit
38:50de travailler,
38:51et qui, pourtant,
38:52ont officiellement
38:53pignon sur rue
38:54et ne sont jamais contrôlés
38:55et n'ont pas de problème
38:56et les clubs continuent
38:57de dealer avec eux.
38:58Il y a effectivement
38:59énormément de dérive
39:00aujourd'hui dans le foot
39:01et malheureusement,
39:02bien peu de contrôle.
39:03Alors, j'avoue que j'ai été
39:07très interpellée
39:08par la violence
39:09que vous nous racontez.
39:11Vous parlez du mot
39:14réglementation.
39:16C'est, il faut le rappeler,
39:17une profession
39:18qui est très réglementée,
39:19notamment par les fédérations.
39:21Comment est-ce qu'elle est
39:22réglementée quelque part ?
39:23Il y a un diplôme,
39:24il faut être reconnu
39:26par la fédération.
39:27Expliquez-nous.
39:28Alors aujourd'hui,
39:29on est dans une sorte
39:30d'ambiguïté parce qu'il y a
39:32deux règlements
39:33qui se superposent.
39:34Jusqu'à 2015, la FIFA
39:37s'occupait seule
39:39de la réglementation
39:40des agents de joueurs.
39:41Après 2015,
39:42elle a décidé
39:43de plus en occuper
39:44et ça a été délégué
39:45aux fédérations.
39:46Donc, chaque fédération
39:47a organisé son examen
39:48et vous deviez passer
39:49un examen auprès
39:50de la Fédération française
39:51de football.
39:52Ceci dit,
39:53depuis quelques années,
39:54la FIFA a décidé
39:55de reprendre le contrôle
39:57de l'examen des agents
39:58de joueurs en vous faisant
39:59payer au passage
40:00les frais d'examen.
40:01Donc, pas anodin
40:03de leur point de vue.
40:04Et en fait, maintenant,
40:05on assiste à une dérive,
40:07c'est-à-dire que beaucoup
40:08de gens vont passer
40:09l'examen en FIFA
40:10alors que ce sont
40:11des agents français,
40:13sans avoir passé l'examen
40:15auprès de la FFF.
40:17Et malheureusement,
40:20les règlements
40:21ne sont pas respectés
40:22parce que la FIFA,
40:23par exemple,
40:24va organiser sa prochaine
40:25session d'examen online.
40:27Donc, on peut aussi
40:28s'interroger sur
40:29la sécurité de l'examen,
40:31qui va contrôler,
40:32qui est derrière son ordinateur
40:34pour passer cet examen.
40:36La FFF continue d'organiser
40:38son propre examen.
40:39Donc, on est quand même
40:40dans une sorte de flou.
40:42Il faut quand même rappeler
40:43aujourd'hui à tous les parents
40:45qui nous regardent
40:46qu'il y a une liste
40:47des agents agréés
40:48sur le site de la FFF
40:50qu'en cas de doute,
40:51ils peuvent toujours
40:52appeler à la FFF
40:54et dire,
40:55j'ai été approché par un agent,
40:56est-ce que c'est bien
40:57un agent licencié ?
40:58Parmi les agents licenciés,
40:59tout le monde n'est pas
41:01un très bon agent,
41:02mais en tout cas,
41:03au moins, vous êtes quand même
41:04protégé et vous avez
41:05des recours derrière.
41:07Dans le cadre de la loi,
41:08quels sont les principaux
41:10obstacles que vous avez
41:12pu rencontrer, vous,
41:13dans l'exercice
41:14de votre profession ?
41:15Vous êtes une femme,
41:16j'imagine que c'est
41:17un obstacle supplémentaire ?
41:19Moi, je n'ai jamais
41:20considéré ça comme un obstacle.
41:22J'ai décidé de ne pas
41:23en faire une question
41:24parce que sinon,
41:26j'allais me mettre toute seule
41:28dans une case
41:29et que c'était compliqué.
41:31Au final, je pense qu'il n'y a
41:32pas plus de sexisme
41:33dans le football qu'ailleurs.
41:35On y est confronté
41:36comme partout.
41:37En tout cas,
41:38c'est mon expérience à moi.
41:40Maintenant, les difficultés
41:41auxquelles on est confronté
41:42aujourd'hui,
41:43c'est ce que je vous expliquais,
41:44c'est-à-dire que déjà,
41:45il y a énormément
41:46de faux agents
41:47qui gravitent autour des enfants
41:51parce que ce sont des enfants
41:52et qui vont démarcher des familles
41:55de plus en plus tôt.
41:56On a aussi des familles
41:58qui interfèrent
41:59de plus en plus souvent
42:00et qui demandent
42:01une rémunération personnelle
42:03pour confier leurs enfants
42:05à des agents,
42:06ce qui fait qu'on rentre
42:07dans une espèce de
42:09« qui va me donner le plus
42:10pour s'occuper de mon enfant ? »
42:11Moi, je suis désolée,
42:12je ne rentre pas là-dedans
42:14et j'estime qu'à partir du moment
42:17où on choisit
42:18de s'adjoindre à un conseil,
42:19il est totalement anormal
42:21de se faire rémunérer
42:22en tant que parent.
42:23Donc, il y a plein de dérives
42:25et malheureusement,
42:26l'image de l'agent,
42:28elle est extrêmement négative,
42:29extrêmement connotée
42:30et parfois à raison,
42:31mais il ne faut jamais oublier,
42:33malheureusement,
42:34que ces agents
42:35ne peuvent pas travailler tout seuls
42:37et que c'est toujours en complicité
42:39avec des clubs
42:40qui sont prêts à passer
42:41par des agents non officiels
42:42pour s'attacher
42:43aux services de joueurs
42:44qu'ils veulent.
42:45Michel Savin,
42:46ça vous surprend,
42:47cette situation ?
42:48Non, ça ne surprend pas
42:50parce que c'est quelque chose,
42:52malheureusement,
42:53qui est connu
42:54et c'est vrai qu'on pourrait
42:55se demander
42:56que font les instances.
42:57Vous parlez de la complicité
42:58des clubs ?
42:59La complicité des clubs,
43:00le fait que certains agents
43:01sont reconnus.
43:02On a vu aussi
43:03des faits divers
43:04qui arrivent aussi
43:05au niveau de la justice
43:06avec des gens
43:07qui sont plutôt là
43:08sur un écosystème
43:09qui est là pour l'apport du gain
43:10et pas qui devrait être
43:12celui qui est la mission
43:13d'un agent
43:14de préparer,
43:15de suivre
43:16et de développer
43:17la carrière d'un sportif.
43:18Dans les conseils,
43:19bien sûr,
43:20de sa carrière,
43:21de ses choix de club,
43:22de ses choix aussi
43:23de rémunération.
43:24Voilà,
43:25c'est ça
43:26l'objectif même
43:27et le travail d'un agent
43:28et on voit bien
43:29qu'aujourd'hui,
43:30malheureusement,
43:31il gravite autour
43:32de ces agents
43:33des personnes
43:34qui sont uniquement là
43:35pour le gain de l'argent.
43:36On voit souvent aussi
43:37les familles
43:38qui sont autour
43:39des joueurs
43:40qui viennent essayer
43:41de…
43:42Oui,
43:43Jennifer Mendeleevitch
43:44le disait très bien,
43:45cette pression…
43:46Tirer des ressources
43:47sur les ressources
43:48d'un joueur.
43:49Donc tout ça
43:50est assez compliqué.
43:51Moi, je pense qu'il y a vraiment…
43:52Alors la difficulté,
43:53c'est qu'on est dans un système
43:54aussi mondialisé.
43:55Mondial.
43:56Je veux dire,
43:57un joueur français
43:58pour avoir un agent
43:59qui est étranger,
44:00donc c'est là
44:01où la Fédération française
44:02a aussi ses limites.
44:03Donc je crois
44:04que c'est vraiment la FIFA
44:05mais est-ce que la FIFA
44:06a vraiment la volonté
44:07de réglementer,
44:08de contrôler
44:09ces agents ?
44:10C'est une autre question.
44:11J'en doute.
44:12C'est une profession décriée,
44:13on l'entend,
44:14mais c'est une profession nécessaire,
44:15Karim Baldé.
44:16Bien sûr que c'est nécessaire.
44:18Un joueur doit se concentrer
44:19sur le terrain
44:20et donc si un joueur
44:21doit également,
44:22en plus du terrain,
44:23penser à son niveau
44:24de rémunération,
44:25penser à l'organisation pratique
44:26même de ses déplacements,
44:27etc.,
44:28le joueur forcément
44:29sera moins performant.
44:30Donc bien sûr
44:31qu'un conseiller,
44:32un agent,
44:33bien sûr que c'est indispensable.
44:34Il y a de très rares cas,
44:35comme Kevin De Bruyne,
44:36par exemple,
44:37le milieu belge
44:38de Manchester City,
44:39qui à un moment donné
44:40a essayé de se prendre en charge
44:41et d'aider de son propre…
44:42Kylian Mbappé n'a pas d'agent.
44:43Après, Kylian Mbappé,
44:44il y a la famille autour,
44:45notamment sa mère en particulier
44:47mais il n'a pas d'agent.
44:48Il n'a pas d'agent officiellement,
44:49c'est vrai,
44:50mais sa mère fait office
44:51et la société
44:52qui est gérée par sa mère
44:53fait office d'agent,
44:54en réalité.
44:55Donc c'est un cas
44:56assez particulier.
44:57Mais oui,
44:58bien sûr que c'est extrêmement utile
44:59pour guider,
45:00justement,
45:01il y a tellement de…
45:02On en parlait
45:03des vis, des travers,
45:04qu'il faut quelqu'un
45:05qui puisse cadrer
45:06et moi j'en vois certains
45:07qui sont vraiment exemplaires
45:08qui arrivent à bien cadrer
45:09les joueurs
45:10pour éviter même
45:11que les joueurs sortent
45:12trop en bois de nuit,
45:13etc.,
45:14et fassent un peu n'importe quoi
45:16Jennifer Mendeleevitch,
45:17vous allez le voir,
45:18ce film,
45:19Mercato,
45:20vous avez peur que ça vous rappelle
45:21trop le travail ?
45:22Non,
45:23je vais aller le voir
45:24parce que j'aime bien
45:25faire du mauvais esprit
45:26donc je vais avoir envie
45:27de voir les trucs
45:28qui ne tiennent pas trop
45:29la route.
45:30Déjà,
45:31dans le teaser,
45:32on voit que l'agent
45:33est pris à la gorge
45:34et qu'il doit 300 000 euros,
45:35visiblement,
45:36alors qu'il serait l'agent
45:37du meilleur joueur du monde.
45:38Donc,
45:39j'ai envie de voir
45:40ce qui ressort
45:41de tout ça.
45:42En général,
45:43les films
45:44qui traitent de sport
45:45passent souvent
45:46à côté de la question
45:47donc je suis très curieuse.
45:48Merci beaucoup.
45:49Merci,
45:50Jennifer Mendeleevitch,
45:51pour votre éclairage,
45:52votre éclairage précieux.
45:53Est-ce que ça existe aussi
45:54dans Le Handle,
45:55les agents,
45:56Béatrice Barbus ?
45:57Juste,
45:58permettez-moi,
45:59puisqu'on parle d'agent,
46:00de souligner la sortie
46:01du livre de Sonia Sweet
46:02qui est une autre agente
46:03et qui a
46:04le point de vue inverse,
46:05pas la même opinion
46:06que Jennifer,
46:07sur le milieu du football
46:08et comment elle a vécu
46:09tout ça.
46:10C'était juste pour souligner.
46:11Je suis en train de le lire
46:12et je le conseille.
46:13Dans Le Handle,
46:14il y en a,
46:15il y en a dans tous les sports
46:16où il y a du professionnalisme,
46:17il y en a beaucoup moins
46:18mais on a aussi
46:19nos problèmes
46:20et les problèmes
46:21que vous avez soulignés ici,
46:22on a exactement les mêmes,
46:23donc des gens
46:24qui se disent agent
46:25et qui ne le sont pas.
46:26D'accord,
46:27donc c'est…
46:28C'est partout pareil.
46:29Dès qu'un sport
46:30se professionnalise,
46:31dès que l'argent
46:32commence à arriver
46:33un petit peu…
46:34C'est le capitalisme,
46:35Béatrice Barbus.
46:36C'est le comportement humain
46:37qui fait que…
46:38Il y a moins de problèmes
46:39avec les avocats
46:40de ces fameux sportifs.
46:41D'accord.
46:42Et là,
46:43il y a une professionnalisation
46:44beaucoup plus importante.
46:45On parlait du cas de Kylian Mbappé.
46:46Quand, du coup,
46:47on passe sur des agents
46:48qui ne sont que des multitâches
46:49et qui sont des gens spécialistes
46:51de droit,
46:52de gestion de contrat,
46:53on a déjà des gens
46:54beaucoup plus professionnels.
46:55Alors,
46:56la visibilité,
46:57elle peut aussi passer
46:58par les réseaux sociaux.
46:59On n'a pas toujours besoin
47:00d'un agent
47:01pour faire sa publicité
47:02mais pour certains sportifs
47:03et certains clubs,
47:04la question de rester
47:05sur X,
47:06anciennement Twitter,
47:07se pose
47:08et c'est l'arrêt de jeu,
47:09de sport, etc.
47:11Rester ou quitter X ?
47:13Certains dans le monde du sport
47:15se posent encore la question.
47:16D'autres ont déjà passé le pas.
47:18Dans le football,
47:19les clubs allemands
47:20du Werder Bremen,
47:21de Sankt-Pauli,
47:22ont quitté le réseau
47:23d'Elon Musk.
47:24En France,
47:25c'est le Red Star
47:26qui a suivi
47:27le mouvement
47:28au lendemain
47:29de l'élection de Donald Trump.
47:30Pauline Gamert,
47:31sa directrice générale,
47:32s'est justifiée ainsi.
47:33Se retirer de X
47:34est une décision
47:35majeure,
47:36c'est-à-dire
47:37qu'il faut
47:39Se retirer de X
47:40est une décision
47:41mûrement réfléchie.
47:42Nous avons constaté
47:43que la qualité du contenu
47:44a diminué,
47:45que la vérité se moneille.
47:46Aujourd'hui,
47:47c'est un catalyseur de haine.
47:48Aucune grande star du foot
47:49ou du tennis
47:50n'a quitté X.
47:51Non,
47:52parce que ça reste
47:53une plateforme
47:54extrêmement importante.
47:55C'est louable
47:56de la part du Red Star
47:57de s'être retirée
47:58pour ces considérations-là,
47:59le fait qu'aujourd'hui
48:00les algorithmes
48:01de ce réseau social-là
48:02poussent en avant
48:03des contenus,
48:04notamment des contenus
48:05faisant la promotion
48:06d'idées d'extrême droite,
48:07etc.
48:08Après,
48:09chacun voit le Midi
48:10à sa porte.
48:11Et c'est vrai que comme
48:12une communauté,
48:13ça prend du temps
48:14à s'y être bâti
48:15et les habitudes
48:16des clubs,
48:17des sportifs,
48:18etc.
48:19sur Twitter,
48:20sur X maintenant,
48:21datent de plusieurs années
48:22en arrière.
48:23Donc tout ça,
48:24ça s'est construit.
48:25Donc de dire
48:26le jour au lendemain,
48:27on arrête tout,
48:28on s'en va
48:29et on laisse
48:30des centaines de milliers
48:31de suiveurs,
48:32ce n'est pas toujours évident
48:33d'un point de vue justement
48:34de la propagation
48:35d'un message
48:36sur Twitter.
48:37D'ailleurs,
48:38les gens qui se retirent
48:39de Twitter,
48:40c'est un choix politique.
48:41Ils ne souhaitent pas
48:42aller dans une démarche...
48:43Oui, le Red Star,
48:44c'est un choix très politique.
48:45Le Red Star,
48:46c'est un choix politique.
48:47Mais on n'est plus
48:48dans un choix de com'.
48:49D'ailleurs,
48:50la preuve,
48:51la direction du Red Star
48:52précise bien que
48:53ce sont les autres contenus.
48:54Parce que quand on publie
48:55soi-même son contenu
48:56sur Twitter,
48:57on est donc responsable
48:58du contenu qu'on fait
48:59et donc il peut être qualitatif.
49:00La question là,
49:01ce sont des choix politiques.
49:02Qu'on fasse un choix politique
49:03de se retirer de ce réseau,
49:05on souvent ait des comptes
49:06Twitter et des comptes Instagram.
49:07Si on prend l'exemple
49:08qui, à mon sens,
49:09est assez utile
49:10de Kylian Mbappé,
49:11il a à peu près
49:1317 millions de personnes
49:14qui le suivent sur Twitter
49:16et il en a 170 millions
49:18qui le suivent sur Instagram.
49:20Donc on voit bien
49:21que c'est un canal d'expression
49:22notamment pour éviter
49:23des enjeux de com' de crise
49:24assez importants pour eux.
49:25En revanche,
49:26là,
49:27le choix de se quitter
49:28ou non Twitter,
49:29c'est un choix purement politique,
49:30d'appartenance du groupe Twitter,
49:32en tout cas de X,
49:33à un milliardaire
49:34qui fait couler beaucoup d'encre.
49:36Donc que ce soit
49:37un choix politique,
49:38il n'y a aucune question.
49:39Par contre,
49:40que ce soit un choix industriel
49:41ou que ce soit un choix volontaire...
49:42Vous ne vous conseilleriez pas
49:43d'aller sur Blue Sky ?
49:45Alors, on peut toujours
49:46aller sur Blue Sky,
49:47sauf que sur Blue Sky,
49:48il y aura entre 100 et 500 personnes
49:49qui regarderont son contenu,
49:50alors que sur Twitter,
49:51il y en aura entre 100 000
49:52et 500 000.
49:53Du coup,
49:54on peut toujours faire le choix,
49:55mais sauf que le choix
49:56du coût du contenu est très cher.
49:57Après qu'il y ait
49:58un engagement politique,
49:59et vous parliez
50:00de ces clubs allemands,
50:01ces clubs allemands
50:02n'ont pas le choix
50:03de ne pas vouloir
50:04rentrer dans une démarche.
50:05Et ça, c'est un choix
50:06ô combien respectable.
50:07Mais Béatrice Barbus,
50:08sur X,
50:09c'est quand même
50:10le royaume du clash,
50:11de l'insulte,
50:12c'est un peu
50:13le royaume de la haine en ligne.
50:14Est-ce qu'on prête le fond ?
50:15Tout l'inverse,
50:16normalement,
50:17des valeurs du sport.
50:18Vous avez répondu
50:19à ma question.
50:20Nous,
50:21on s'est posé la question.
50:22À la Fédération de Hormes ?
50:23Oui, oui,
50:24on s'est posé la question
50:25il y a quelques mois,
50:26oui,
50:27on s'est posé la question.
50:28Oui,
50:29on s'est posé la question.
50:30On n'y a pas répondu encore,
50:31mais on s'est posé
50:32forcément la question.
50:33Bien sûr,
50:34parce qu'à un moment donné,
50:35il faut être en cohérence
50:36avec ses actes.
50:37On parle de valeurs,
50:38mais les valeurs,
50:39c'est incontatoire,
50:40c'est comme ça,
50:41bien souvent,
50:42surtout dans le sport.
50:43Donc, à un moment donné,
50:44il faut être en accord
50:45avec ses valeurs.
50:46Donc oui,
50:47c'est une question qui se pose
50:48et je vous rejoins.
50:49Si on prend une réponse
50:50plutôt oui ou plutôt non,
50:51quoi qu'il arrive,
50:52c'est une question
50:53d'ordre politique.
50:54Il ne faut pas politiser
50:55le sport,
50:56M. Savard ?
50:57Tout est politique,
50:58quoi qu'on veuille.
50:59Tout est politique.
51:00Et le sport est politique.
51:01Évidemment.
51:02Ma compréhension, moi,
51:03est politique.
51:04Ah non,
51:05ne revenez pas là-dessus,
51:06Michel Savard.
51:07Ça suffit,
51:08on va changer de sujet.
51:09Là, je suis tout à fait
51:10d'accord avec vous.
51:11Là, on est bien d'accord
51:12avec ça.
51:13On va changer de sujet.
51:14C'est toujours
51:15un sujet politique
51:16puisque pour le dernier thème
51:17de cette émission,
51:18on va parler
51:19de l'Arabie saoudite
51:20et de ses investissements
51:21millionnaires dans le tennis
51:22et la prolongation
51:23de sport, etc.
51:25Alors, très rapidement,
51:26sur la nouvelle présence
51:27de l'Arabie saoudite
51:28dans le tennis mondial,
51:29une exhibition a eu lieu
51:30en octobre dernier
51:31à Riyad.
51:32C'était le Six Kings Slam.
51:33Les plus grandes stars
51:34se sont réunies là-bas.
51:357,5 millions de dollars
51:36pour le vainqueur,
51:371,5 million si vous n'aviez
51:38même pas passé
51:39le premier tour.
51:40Bon, alors,
51:41je rappelle que pour Roland Garros,
51:42quand on gagne,
51:43on gagne 2,4 millions d'euros.
51:44Est-ce que c'est
51:45vraiment
51:46une bonne nouvelle
51:47pour l'Arabie saoudite ?
51:48Est-ce que c'est vraiment
51:49une bonne nouvelle
51:50pour l'Arabie saoudite ?
51:51Vous dites que pour Roland Garros,
51:52quand on gagne,
51:53on gagne 2,4 millions d'euros.
51:54Est-ce que c'est
51:55l'avenir du tennis ?
51:56Après ce qui s'est passé
51:57dans le Golfe,
51:58le Golfe a été
51:59« racheté » par
52:00l'Arabie saoudite,
52:01on ne peut pas lutter
52:02contre ce genre de choses ?
52:03Ah bah si,
52:04il faut qu'on lutte.
52:05Si on baisse les armes
52:06tout de suite,
52:07c'est la catastrophe.
52:08Non, il faut lutter,
52:09mais il y a des...
52:10On voit aujourd'hui
52:11que ce qui peut être
52:12remis en cause,
52:13c'est l'organisation même,
52:14si on parle du tennis,
52:15l'organisation des grands
52:16si on parle du tennis, l'organisation des grands tournois, des cinq grands tournois, qui peut être mis en cause, et Roland-Garros,
52:23une des raisons pour lesquelles Roland-Garros avait lancé ses travaux pour améliorer la capacité d'accueil,
52:29avec une toiture, réaliser la toiture pour pouvoir diffuser des matchs de soir, c'était aussi parce qu'il y avait la crainte de se voir concurrencé
52:36par ces pays du Moyen-Orient qui, aujourd'hui, mettent beaucoup d'argent,
52:41énormément d'argent sur la table pour essayer d'organiser ces tournois, et la crainte, c'était que Roland-Garros soit un peu en difficulté, donc
52:48l'effort qui a été fait par la Fédération Française de Tennis, par l'État français, par
52:52l'ensemble des acteurs pour pouvoir maintenir un tournoi comme Roland-Garros dans le tournoi des grands chelums, ne doit pas être,
52:58aujourd'hui, remis en cause. Mais on le voit bien, c'est vrai pour le tennis, c'est vrai pour la Formule 1, c'est vrai pour le football
53:04où des centaines de millions sont mis sur la table pour faire venir des joueurs
53:09et remettre en difficulté
53:11l'ensemble des championnats, donc on voit bien que, là, il faut que les instances
53:16internationales, mais qui sont prises entre deux feux, on le voit bien...
53:19J'ai pas tenu bien le temps, donc je vous accélère un petit peu.
53:23Quand on voit que des grandes compétitions sont fléchées sur ces pays avec des contraintes environnementales, sociales, sociétales,
53:30on peut se poser des questions, l'argent est là aussi beaucoup trop présent.
53:34C'est quand même un sujet qui est d'abord un sujet de la communication de ces pays. En fait, c'est une action de communication pour valoriser
53:41leur territoire. C'est de la politique, enfin, en l'occurrence, c'est du marketing politique et de la com politique.
53:45Derrière, il y a du soft power pur et dur. Je ne crois pas qu'il y ait la volonté de ces gouvernements de se dire
53:51« Ah non, alors attendez, je vais proposer à la Fédération Internationale de Tennis de supprimer Wimbledon ou de supprimer Roland-Garros
53:56pour faire un tournoi à chez nous ». Non, en revanche, c'est une formidable vitrine
54:00aux yeux du monde. Et donc, en fait, est-ce que c'est rentable ? La question n'est pas de savoir si c'est rentable. Pour eux, c'est un
54:04investissement publicitaire.
54:05Ils ont investi dans une pub, alors une pub avec des joueurs qui vont accepter de le faire. Et est-ce que ces joueurs,
54:10ils ont bien fait d'aller là-bas ? Ou est-ce qu'ils auraient pu faire le tournoi de Montpellier, le tournoi de
54:15Moselle qui risque de disparaître à cause de ça ? Ça, effectivement, il y a un impact pour nous. En réalité, derrière, c'est une formidable campagne de
54:22communication orchestrée par ces pays pour se valoriser. Avant, ils achetaient des espaces publicitaires dans les aéroports.
54:27Aujourd'hui, ils s'achètent des compétitions de tennis. Bonnes choses ou pas bonnes choses, en réalité, c'est une autre couverture publicitaire. Après, est-ce que les joueurs
54:34trouvent ça légitime d'être comme un encart publicitaire à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ?
54:38C'est plutôt à eux qu'il faudrait poser la question, effectivement.
54:41Merci beaucoup. Merci. En tout cas, je suis rassurée sur le fait qu'on gardera Roland Garros. Merci à tous les quatre d'avoir participé
54:47à cette émission. Merci à vous de nous avoir suivis. À très bientôt pour un nouveau numéro de Sport Etc.
55:05Vous avez regardé Sport Etc avec l'Agence nationale du sport