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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir. L'info du soir avec Maureen Vidal pour commencer.
00:06Bonsoir Maureen.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:09À la ligne de l'actualité, l'Algérie refuse de nouveau l'un de ses ressortissants expulsés par la France.
00:14L'homme muni d'une carte d'identité valide a été refoulé à Oran.
00:17Les autorités algériennes exigent un laissé-passer consulaire.
00:20Âgé de 30 ans, cet homme délinquant a donc été renvoyé en France.
00:23Il avait été condamné en mai par le tribunal de Tonon-les-Bains à 6 mois de prison
00:27et une interdiction de territoire pour plusieurs faits dont vol, recel et port d'armes blanches.
00:32Une baisse inquiétante pour 2025.
00:34Des inscriptions au concours des enseignants pour le second degré.
00:37Selon les chiffres officiels et les syndicats, une crise d'activité du métier est constatée.
00:41La baisse des postulants atteint près de 3 000 personnes sur un an, dont le moins 4 %,
00:46avec 73 796 candidats inscrits pour le concours de cette année.
00:50Des dirigeants de pays de l'UE et le chef de l'OTAN à l'Élysée pour une réunion d'urgence sur l'Ukraine.
00:55Européens et Américains doivent agir ensemble pour la sécurité collective, dit Olaf Scholz,
01:00qui réfute l'idée d'une paix de dictate, selon ses mots.
01:03Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec Donald Trump juste avant cette réunion.
01:09Merci à ma chère Maureen et au sommaire ce soir Sarah Knafo et notre invité ce soir,
01:14à la veille de son départ pour le CPAC, le sommet des conservateurs à Washington.
01:19Beaucoup de questions pour la députée européenne.
01:21Le discours de J.D. Vance est-il une gifle pour les Européens ?
01:26Comment comprendre ce sommet de sécurité européen de dernière minute à l'Élysée ?
01:32Quel est le bilan de Donald Trump un mois après son investiture ?
01:36Ou encore après la découverte de scandales financiers avec l'USAID ?
01:41Qu'en est-il de la France et de son aide au développement ?
01:44Sarah Knafo et l'invité de Face à l'Info ce soir.
01:48L'Europe se réveille. L'histoire s'est accélérée ces dernières heures pour deux raisons.
01:54La première, c'est la rencontre de Donald Trump et Vladimir Poutine prévue cette semaine en Arabie Saoudite
01:59pour parler de l'Ukraine sans l'Europe.
02:01La seconde, c'est le discours au vitriol du vice-président américain à Munich.
02:05J.D. Vance était attendu sur l'Ukraine. Il a préféré donner aux Européens une leçon sur la démocratie.
02:12L'Europe perd son merveilleux droit à la liberté d'expression.
02:15L'Europe a un gros problème d'immigration.
02:18Il ne saurait y avoir de sécurité si l'on craint les voix, les opinions et la conscience de son propre peuple.
02:25L'édito de Mathieu Boquete.
02:28J.D. Vance ne s'est fait largement applaudir qu'une seule fois lorsqu'il a exprimé sa compassion
02:36suite à la mort d'une femme et de sa fille de deux ans fauchées dans un attentat à la voiture à Munich.
02:43À six jours des législatives en Allemagne, il a averti que comme la Roumanie,
02:48avec la montée de la droite nationale, une percée de lèvres dépourrait avoir lieu
02:53et peut-être l'annulation des élections.
02:55L'Allemagne est émue par les attentats, dépassée par l'immigration, appelée aux élections.
03:02Et dans la rue, des milliers de personnes ont défilé pour dire non à l'extrême droite.
03:07En quoi la bascule sécuritaire en Allemagne peut-elle provoquer une bascule électorale ?
03:13L'analyse de Gabrielle Cluzel.
03:16Le sourire du Syrien qui a attaqué et tué un garçon de 14 ans en Autriche ce week-end
03:24lors de son interpellation a bouleversé l'Europe.
03:27Son doigt levé lors de son interpellation également.
03:30En France, l'émission de Jean-Marc Morandini ce matin a regroupé les actes à l'arme blanche en 4 jours.
03:37Et c'est glaçant. Un record à Paris, Chartres, Marseille.
03:40Encore hier soir, à Vitry-sur-Seine dans le Val de Marne, un jeune de 17 ans torse nu en pleine rue
03:45qui a menacé les policiers avec deux sabres.
03:48Mais qu'est-ce qui a donc basculé en France ?
03:51Pourquoi le régalien ne semble plus assurer le regard de Marc Morandini ?
03:56L'Europe se réveille, je vous le disais.
03:58Et c'est en urgence qu'Emmanuel Macron a organisé cette après-midi une réunion sécurité Europe.
04:04Objectif ? Réagir face aux Etats-Unis qui cherchent la paix à tout prix.
04:08L'Europe cherche-t-elle la paix ? Elle aussi ?
04:11Pourquoi après la France, le Royaume-Uni parle-t-il d'envoyer des troupes au sol en Ukraine ?
04:18L'Europe a-t-elle les moyens de sa défense lorsque seule la France a l'arme nucléaire ?
04:23Seule la France a un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU,
04:26mais n'a pas les moyens de faire face à la guerre.
04:29Le décryptage de Charlotte Dornibas.
04:31Et puis des associations de gauche attaquent l'Etat en justice contre le mal-logement.
04:37Que comprendre ? Alors que pour motifs écologiques, à l'initiative de la gauche, il y a pénurie de logements.
04:44Que comprendre ? Alors que la gauche est pour l'accueil d'étrangers dans ses logements.
04:49Pourquoi ces associations attaquent-elles l'Etat ?
04:52Qu'ont les conséquences de leurs actes ?
04:54L'édito de Mathieu Bocoté.
04:57Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire.
05:00Et sans tabou, c'est parti !
05:02...
05:15Avant d'analyser cette réunion de l'Europe en urgence qui se tient en ce moment même,
05:20arrêtons-nous sur les causes de cette réunion.
05:24Tout s'est accéléré ce week-end.
05:26À la conférence sur la sécurité de Munich, Jay Devance a prononcé un discours
05:32qui a choqué les élites européennes en leur reprochant de trahir l'idéal démocratique,
05:39de se méfier de leur propre peuple et d'imposer partout un régime de censure.
05:46Mathieu Bocoté, son discours a piqué au vif les Européens.
05:50Pourquoi, quatre jours plus tard, la polémique ne fait-elle qu'enfler ?
05:55Parce qu'on peut croire que le discours de Jay Devance est un discours, on dirait, de vérité en quelque sorte.
06:01Et là, quand je dis ça, je ne veux pas dire que toutes les actions de Donald Trump sont appréciables, et ainsi de suite.
06:06Ça précise dans mon présidence.
06:08Je dis que Jay Devance est arrivé et il a dit aux Européens, et c'est le cœur de son message,
06:12évidemment, il y a des périls extérieurs.
06:14Il y a la Russie, il y a la Chine, personne ne dit le contraire.
06:17Mais il y a une menace à la liberté dont personne ne parle,
06:20et c'est ce qu'on pourrait appeler l'empire intérieur européiste.
06:23Il y a une menace qui pèse sur l'Europe.
06:26C'est ce qu'on pourrait appeler, là ce sont mes mots, le devenir soviétique de l'Europe.
06:30Donc une régression de l'intérieur des libertés.
06:33Une régression de l'intérieur de la souveraineté populaire.
06:36Une croissance de l'intérieur de la censure.
06:39Et Devance dit, ce soir, je vais vous parler de ça.
06:42Ça ne veut pas dire que le reste n'existe pas.
06:44Ça veut dire que cette perte des libertés, vous la subissez, et les peuples européens sont aussi victimes de leurs élites.
06:49Alors que dit-il pour l'essentiel ?
06:51Je résume. Premièrement, rappel de la question de la censure.
06:54Il donne quelques exemples qui frappent l'état d'esprit.
06:57Il dit par exemple, en France, en Grande-Bretagne, je crois,
07:00on peut être accusé de propos haineux, en fait de discours haineux, de actes haineux,
07:06si vous priez contre l'avortement près d'une clinique d'avortement.
07:10À 50 mètres.
07:12Alors voilà, on peut penser, silencieusement,
07:15on peut penser qu'une prière en tel lieu est inadéquate, j'entends tout ce qu'on veut,
07:18mais dire que c'est un acte haineux, c'est un peu audacieux.
07:21Or, il dit, et à partir de la tradition de la liberté d'expression américaine,
07:24décider de poursuivre quelqu'un qui se livre une telle prière en tel lieu,
07:28je suis désolé, ce n'est pas haineux, c'est de la haine, c'est l'interdiction de cette prière.
07:32Il nous dit, pour la question de la désinformation,
07:35quand on revient sur la crise COVID,
07:37puis on dit peut-être que le virus est sorti d'un laboratoire,
07:39et ainsi de suite, c'est une hypothèse qu'on peut considérer,
07:41la tentation était d'interdire cette, je dirais,
07:46cette manière de raconter l'événement à partir de telle hypothèse, tel fait,
07:49en disant, c'est de la désinformation, il faut l'interdire, disent certains,
07:52je m'excuse, c'est une logique de censure.
07:55Quand, au même moment, on voit en Allemagne des policiers intervenir,
07:59c'est un document qui tourne beaucoup sur Twitter,
08:01on peut trouver, à partir de l'émission 60 minutes,
08:03les forces policières qui sont utilisées pour faire une descente chez un individu
08:07qui est accusé d'avoir posté des propos ou des contenus racistes sur Internet,
08:11on se dit, et quand on voit la définition qui est donnée aujourd'hui du contenu raciste,
08:14on se dit, ah, il y a un problème, effectivement,
08:16la liberté d'expression régresse partout en Europe,
08:19Dieu sait qu'on en parle ici, à cette émission, mais pas seulement.
08:22Il s'inquiète aussi du cordon sanitaire, autrement dit,
08:26les forces politiques qui sont considérées à l'extérieur du périmètre démocratique,
08:30et il dit aux élites européennes, citant Jean-Paul II,
08:33n'ayez pas peur de vos propres peuples.
08:36Si vos peuples votent pour des partis que vous n'appréciez pas,
08:39prenez-les néanmoins au sérieux, ne les chassez pas,
08:42ne les excluez pas du jeu politique.
08:44C'est intéressant ce qu'il dit là-dessus.
08:46Il nous dit, au nom de l'inclusion, au nom de la diversité,
08:49nous excluons de plus en plus de membres de nos peuples du jeu politique.
08:53Si vous votez mal, votre voix ne sera pas considérée.
08:56Il s'en inquiète.
08:57De même, il parle de l'annulation des élections en Roumanie,
09:00il s'inquiète demain de la possible annulation des élections en Allemagne,
09:04et il parle en plus de la révolution migratoire connue par l'Europe depuis 40 ans,
09:09en disant jamais, jamais, les peuples européens n'ont voté pour cela.
09:13À quel moment les peuples européens ont-ils voté pour ces vagues d'immigration massive
09:17qui transforment la composition de chaque pays?
09:20Et il demande est-ce que c'est démocratique tout ça?
09:22Alors, la force de ce discours,
09:24on peut être en accord ou en désaccord avec certains points,
09:26la question n'est pas là,
09:27c'est que c'est un discours qui vient de l'extérieur
09:29et de plus en plus l'espace médiatique européen, me semble-t-il,
09:34est enfermé derrière une forme de mur de Berlin médiatique.
09:38Donc, qu'est-ce qu'on voit?
09:39Il y a des discours autorisés,
09:41et quand on en sort, c'est vu comme de l'ingérence,
09:43quand on en sort, c'est vu comme de la haine,
09:45quand on en sort, c'est vu comme de la désinformation, de la mésinformation.
09:48Le récit qui nous vient de l'extérieur du monde
09:50doit être filtré par, on pourrait dire,
09:53les gardiens du récit médiatique officiel
09:56et les élites politiques qui les accompagnent.
09:58Alors, qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
10:00Un point final, parce qu'on nous a dit que c'est un conflit idéologique qui se révèle,
10:03c'est de plus en plus, moi j'appelle ça la guerre des deux Occidents.
10:06Entre l'Occident occidental, l'Amérique,
10:09et l'Occident oriental, et bien l'Europe occidentale.
10:12Cette fracture des Occidents qui fait penser hier à la fracture des deux Allemagnes
10:16en dit beaucoup sur le caractère irréconciliable
10:19de deux morceaux de civilisation qui autrefois devaient se comprendre.
10:23Comment réagissent les principaux intéressés,
10:25c'est-à-dire les membres de l'élite européiste?
10:28De manière absolument scandalisée.
10:30C'est le discours du scandale.
10:32Si vous vous intéressez au traitement de ce discours sur d'autres chaînes info,
10:35ou dans la plupart des journaux, voilà ce qu'on va vous dire.
10:38C'est un discours scandaleux, inacceptable, absolument condamnable.
10:42Pour quelle raison? On ne prend pas la peine de vous le dire la plupart du temps.
10:45On précise d'abord que c'est scandaleux,
10:48et si vous êtes d'accord avec ce discours,
10:51c'est bien la preuve que vous êtes complices, vous aussi, des ennemis de l'Europe.
10:54Donc on vous met en garde, si vous appréciez ce discours,
10:57regardez à quel point vous êtes une âme ville, une âme coupable.
11:02Ce qu'on a entendu jusqu'à présent,
11:04que c'est une déclaration de guerre idéologique des USA contre l'Europe,
11:07certains pourraient dire que c'est plutôt un rappel aux Européens
11:11de leur tradition démocratique, leur tradition de liberté,
11:14dont leurs élites se sont éloignées au fil du temps avec l'ERSS.
11:18On nous dit d'ailleurs, c'est un discours, j'ai entendu ça d'un député macroniste,
11:22qui dit qu'on a l'impression que c'est un discours qui vient du Kremlin.
11:25C'est un peu étonnant quand même.
11:28Autrement dit, c'est la réduction ad putinium, c'est la nouvelle formule.
11:32Donc si vous êtes en désaccord avec nous, vous êtes nécessairement un agent de Poutine.
11:35On dit que les USA deviennent une menace pour l'Europe.
11:39On a parlé de l'indigence intellectuelle du discours, je veux bien,
11:43mais on n'a pas donné les raisons, ce qui est un peu embêtant quand même.
11:46Donc les arguments n'ont pas été utilisés.
11:49On nous a aussi expliqué qu'il n'y a pas de problème de liberté d'expression en Europe.
11:52Il y a un déni, c'est la logique du déni, il n'y a pas de problème de liberté d'expression.
11:56D'ailleurs, ce que vous dites est inacceptable, c'est génial.
11:59C'est comme le colérique qui vous explique en vous gueulant dessus qu'il n'est pas en colère.
12:02Alors, on était devant une élite qui explique,
12:05nous ne sommes pas autoritaires, vous ne l'avez pas compris.
12:08Bon, on dit ok, d'accord.
12:11Il y a aussi cette idée que le discours de Vence est un discours antidémocratique.
12:15Donc c'est Pistorius, le ministre de la Défense en Allemagne,
12:18qui dit, la démocratie, c'est antidémocratique,
12:21la démocratie, cela ne signifie pas que n'importe qui peut dire n'importe quoi.
12:25On avait effectivement compris que c'est ce que pensent les élites européistes.
12:28Et encore une fois, je dis, on ne répond pas aux arguments.
12:31Et par ailleurs, par ailleurs, rappel français,
12:34qui vient presque confirmer malheureusement les propos de J.D. Vence,
12:37le pouvoir, en ce moment, dit, il faut un référendum.
12:40On va faire un référendum, on va en faire deux, on va en faire avec plein de questions différentes,
12:43on va consulter le peuple de mille manières.
12:46Le peuple dit, est-ce qu'on pourrait avoir un référendum sur l'immigration, c'est la seule question sur laquelle on voudrait se prononcer.
12:49Non, ce n'est pas possible, interdit, l'État de droit ne veut pas.
12:53Donc on regarde ça, on se dit, peut-être que c'est une forme de confirmation par l'absurde des propos du vice-président américain.
12:58Ça vaut le détour de vous faire vous-même votre opinion, effectivement, sur ce discours, 17 minutes 30,
13:06mais à écouter vous-même, si vous le souhaitez.
13:09Dernière question, Mathieu, est-ce que ce n'est pas vrai, d'une certaine façon,
13:14qu'il s'agit d'une certaine ingérence étrangère ?
13:17L'Amérique qui arrive, comme ça, en Allemagne, en Europe, pour nous faire des leçons.
13:21C'est une ingérence, si on veut, à la manière, tout comme je le souviens, Reagan qui avait dit à Gorbatchev,
13:26« Tear down that wall », jeter ce mur, le mur de Berlin à l'époque.
13:30Donc, on peut dire, ou encore, quand des leaders européens se plaidaient pour la victoire de Kamala Harris,
13:35ça aussi, c'est une forme d'ingérence.
13:37On pourrait dire qu'entre pays démocratiques amis, manifestement, on se mêle de la vie des élections l'un de l'autre.
13:41Valérie Ayé, on l'a un peu oublié, elle, mais elle était tête de liste macroniste aux européennes.
13:46Là, elle vient de dire à quel point l'AFD en Allemagne, c'est absolument terrible et scandaleux.
13:49C'est peut-être une forme d'ingérence aussi, peut-être légitime, mais je constate que tout le monde s'ingère un peu aujourd'hui.
13:55Je le note simplement.
13:57Par ailleurs, il faut voir ce qui se passe, je pense, en Europe aujourd'hui, et je vais terminer là-dessus.
14:01C'est qu'est-ce qui se joue, c'est que l'Europe des européistes ressemble de moins en moins à l'Europe de la civilisation européenne.
14:08Qu'est-ce qui s'est passé en 40 ans ici, et ça s'accélère.
14:11Un changement de population à l'échelle de l'histoire unique.
14:15C'est de l'ingénierie sociale comme on ne l'a jamais vue.
14:17Et une rééducation de ceux qui résistent au changement de population.
14:20Et une modification du système électoral pour ceux qui votent contre le changement de population.
14:25Une modification de l'identité des peuples par la réécriture culpabilisante de l'histoire et la promotion de l'islamisme.
14:31La liberté par le hijab de la Commission européenne.
14:34Une société qui bascule dans l'insécurité permanente et qui considère qu'il n'est pas légitime de s'en prendre aux causes de l'insécurité sans basculer dans l'état de droit.
14:42Une société qui fait une révolution anthropologique avec l'abolition des sexes comme on en a souvent parlé ici.
14:48La censure au nom de la liberté d'expression.
14:50L'encasernement bureaucratique au nom de l'écologie.
14:53Et demain probablement l'abolition des traditions culinaires européennes avec la mise à jour des faits de la farine d'insectes.
15:00Je le dis comme ça à la base.
15:01On ne pensait pas que la civilisation européenne culminerait dans la farine d'insectes.
15:05Je pense que ce n'est pas européen.
15:06Quoi qu'il en soit, l'Europe des européistes a peu à voir avec l'Europe des européens.
15:10Nous sommes en train de vivre en ce moment, je crois, et ce discours en a une preuve, une accélération historique.
15:15Il y a des moments dans l'histoire où tout change très rapidement.
15:19Les évidences de la veille n'en sont plus.
15:21Les idées fausses de la veille deviennent des idées vraies selon le discours public.
15:25Nous sommes témoins d'une accélération historique.
15:27Notre devoir au-delà de donner des bons points, mauvais points, c'est de penser ce moment révolutionnaire pour le meilleur et pour le pire.
15:33J'aime beaucoup vos analyses.
15:35Ça fait tellement longtemps que vous nous avertissez un peu sur tout ce qui se passe en ce moment.
15:41En tout cas, dans les six jours qui viennent, effectivement, ça sera un tournant.
15:44À la fois les élections, les législatives en Allemagne, à la fois les trois ans de la guerre en Ukraine.
15:49Une mère, Gabrielle Cluzel, une mère de 37 ans et sa fille de 2 ans sont mortes samedi.
15:56Elle faisait partie des 39 victimes fauchées deux jours auparavant par une voiture dans un attentat à Munich.
16:03Mais plus encore que cet attentat, ce qui terrorise certains semble être le profit électoral que pourrait en tirer l'AFD à l'approche des élections fédérales qui ont lieu ce dimanche, dans six jours.
16:16En quoi, Gabrielle, la bascule sécurité en Allemagne, mais aussi dans toute l'Europe, peut-elle provoquer une bascule électorale ?
16:26Il faut peut-être rappeler les faits. Au volant de cette fameuse voiture, il y avait un Afghan de 24 ans arrivé dans le pays en 2016.
16:34Il avait demandé l'asile en Allemagne. Cette demande d'asile avait été rejetée, mais il avait été toléré parce qu'il disait qu'il travaillait.
16:41Il travaillait comme vigile, d'ailleurs. Moi, je ne sais pas, mais ça m'a un peu inquiétée.
16:44Je me dis que c'était donc un islamiste qui était vigile.
16:48Donc, il a crié à l'Akbar, a prié devant les policiers, il a reconnu être l'auteur des faits et donc, conclusion a été faite que la motivation religieuse était bien là.
16:58Et les policiers ont conclu à une orientation islamiste. Vous voyez, comme tout cela est prudent, mais néanmoins, on en est arrivé là.
17:04Or, il se trouve que pour les élections de dimanche, le CDU est en tête à 30%, mais l'AFD est à 20% et un quart des Allemands, dans les sondages,
17:13alors après, il y a les autres, évidemment, à gauche, mais un quart des Allemands disent être encore indécis.
17:18Donc, on voit évidemment l'enjeu et quand l'Allemagne est ébranlée, c'est toute l'Europe avec ses fameuses values, vous savez, les fameuses valeurs européennes qui vacillent.
17:27Donc, aujourd'hui, elle essaie un peu de montrer ses muscles et montrer qu'elle existe, mais en réalité, elle est extrêmement fragile.
17:34Et Vence, dont Mathieu a parlé, sait bien que ce qui se passe en Allemagne est capital.
17:40Il a parlé de l'attentat de Munich, vous avez raison, il a dit qu'il prierait pour les victimes, mais il a dit être très inquiet du danger intérieur pour l'Europe.
17:50Et il a alerté sur un possible bis répétitave, Mathieu l'a évoqué aussi, en Allemagne, de ce qui s'est passé en Roumanie,
17:58à savoir une annulation plus récente des élections, vous vous souvenez qu'en Roumanie, c'était le Conseil constitutionnel qui avait décidé qu'on annulait les élections.
18:05Et finalement, il appelle donc un respect de la démocratie.
18:08Mais il est évident qu'en Allemagne, si vous lisez un petit peu la presse allemande, il règne vraiment une ambiance de fin de règne.
18:14Et on sent bien qu'il y a un climat qui tend à montrer que certains pourraient ne pas accepter le résultat des urnes, ou en tout cas un résultat des urnes qui ne leur plairait pas.
18:25Alors, il y a plusieurs pressions, et elles ressemblent beaucoup à ce qui se passe en France, mais c'est un petit peu décuplé.
18:30Il y a la pression du cordon sanitaire.
18:32On a vu le sketch auprès de Friedrich Merz, vous savez, le patron du... le fameux concurrent d'Angela Merkel, la CDU,
18:40qui a été accusée d'avoir fragilisé, par un vote commun avec l'AFD sur l'immigration, d'avoir fragilisé ce cordon sanitaire.
18:46C'est vraiment intouchable.
18:47Il y a la pression de la rue.
18:49Il y a eu beaucoup de manifestations.
18:50Alors, elle s'essouffle un petit peu quand même, parce qu'il y a moins de monde, mais néanmoins, dimanche, il y avait quand même 30 000 personnes dans les rues de Berlin.
18:57On va voir les images.
18:58Non, continuez.
18:59Et puis, alors, il y a la pression judiciaire également.
19:03Donc ici, on voit les images, effectivement, de personnes qui manifestent contre, je cite, l'extrême droite.
19:08Voilà, il y en avait plus de 100 000 les autres fois à Munich et à Berlin, mais néanmoins, il y a quand même beaucoup de monde.
19:13Il y a aussi la pression judiciaire, comme en France.
19:15Vous savez, c'est reconquête.
19:19Le Rassemblement national a pu le tester.
19:22Eh bien, il y a eu une candidate de l'AFD originaire de la Bassa, qui s'appelle Marie-Thérèse Kaiser,
19:27qui a été condamnée à 6 000 euros pour incitation à la haine, parce que, statistique à l'appui,
19:32elle avait expliqué que les Afghans étaient surreprésentants dans les agressions sexuelles.
19:38Et puis, il y a aussi, et c'est celui-là qui me paraît le plus frappant dans le cadre de cet attentat de Munich,
19:44la pression des médias.
19:46Parce que ce qui est très choquant pour qui lit la presse allemande vue de l'étranger, c'est-à-dire mon cas,
19:52c'est que les gros titres parlent de l'instrumentalisation de l'attentat plus que des victimes elles-mêmes.
19:58Et c'est pour cela que je vous propose, mais peut-être après la pub... La pub, non ? C'est ça ?
20:04Oui, qu'est-ce que vous allez nous proposer ? Qu'est-ce que vous allez nous proposer après la pub, dites-nous ?
20:08Non, il y avait... Je sais pas, j'ai peut-être...
20:10Non, non, non, oui, on va faire une petite pause.
20:12De présenter un peu ces deux victimes, et de peut-être s'interroger, de se demander pourquoi on n'en parle pas plus dans la presse allemande.
20:18Eh ben, on va marquer une pause, on va revenir sur le profil de ces victimes.
20:22C'est vrai, on parle, effectivement, les médias parlent de tout, sauf des victimes.
20:25On va s'arrêter sur ces deux victimes en Allemagne, et puis on va parler avec vous aussi de l'AFD.
20:33Voilà, l'AFD a six jours des élections législatives qui auront lieu dimanche.
20:37On marque une pause, à tout de suite, et dans un instant, notre invité arrive, Sarah Knafou.
20:43Retour sur le plateau de Face à l'Info, dans un instant, Sarah Knafou et notre invité, la députée européenne Roch-Enquête, nous rejoignent.
20:51On termine avec vous, Gabrielle Cluzel, sur cet attentat qui a eu lieu en Allemagne.
20:57Pourquoi on ne parle pas des victimes, c'est-à-dire de la mère et de la fille ?
21:00Oui, alors on peut en parler deux minutes. Elle s'appelait Amel, la mère, et elle manifestait avec le syndicat Verdi.
21:06Elle avait pris avec elle sa petite-fille de deux ans dans la poussette.
21:09Et du reste, sur les photos, on voit une poussette gisant sur le carrefour, et c'est la poussette de cette fillette.
21:15Elles étaient en queue de cortège, donc elles ont été violemment percutées.
21:19Elle était née en Algérie, elle est arrivée à l'âge de quatre ans en Allemagne.
21:23Elle était devenue ingénieure, spécialisée dans l'environnement, et travaillait dans la municipalité de Munich depuis près de huit ans.
21:30Mais ce qui est frappant, c'est qu'il n'y a de fait aucune photo de la mère et de sa petite-fille,
21:34et le portrait que je vous ai trouvé est extrêmement court.
21:38Je l'ai trouvé dans un article, ce n'était pas sur les victimes.
21:42Vous savez quel était le titre de l'article ? C'était dans Die Süddeutsche Zeitung, un article du 15 février,
21:47qui a recueilli les propos, le jour même de la mort, si on comprend bien, si les policiers l'ont annoncé le jour même,
21:52qui a recueilli les propos du père et de la famille, et qui explique...
21:56Donc c'est le titre...
22:00Comment s'appelle le titre ? Voilà.
22:01La famille demande de ne pas instrumentaliser la mort des deux victimes.
22:05C'est le même nom qu'en français, instrumentalise, y run.
22:09Et donc il faut aller au quatrième paragraphe pour qu'on nous parle des dites victimes.
22:13Ça dure trois lignes, et puis au cinquième paragraphe, on repart.
22:16Il est important pour la famille que la mort de la mère et de la petite-fille ne soit pas utilisée pour attiser la haine,
22:21et qu'elle ne soit pas exploitée politiquement.
22:23Donc on sent une immense fébrilité dans la presse allemande,
22:27et je suis très frappée par l'omission de ces photos,
22:31parce qu'évidemment, les photos, ça déclenche l'émotion.
22:34On l'a vu pour Lola, on l'a vu pour Philippine, on l'a vu pour Elias,
22:38et vous vous souvenez, et c'est pas nôtre, qu'Anne Hidalgo avait dit être glacée par un dessin de Philippine,
22:45parce qu'évidemment, ça étreint le cœur.
22:47Et c'est vrai aussi pour les petites-filles en Angleterre.
22:50Vous vous souvenez, ce qui avait suscité l'indignation, c'était lors de l'attentat de Southport,
22:55l'indignation et finalement les émeutes, c'était les portraits de ces petites-filles toutes mignonnes,
23:00toutes petites, qui avaient été assassinées.
23:04Donc, je ne sais pas si c'est concerté, quoi qu'il en soit, j'ai cherché partout, pas une photo,
23:09et du reste, j'en ai eu confirmation.
23:11Dans Le Parisien, il n'y a pas de photo de ces petites-filles.
23:14Il y a une minoration excessive des événements, et l'explication qu'il ne faut surtout pas instrumentaliser.
23:20Incroyable. On voit donc, Gabrielle, que le processus qui opère actuellement en Allemagne
23:26pour tenter d'endiguer la vague AFD est le même dans l'Europe, pour d'autres parties.
23:32Est-ce que ce n'est pas là la vraie instrumentalisation politique, pour terminer ?
23:36Oui, évidemment, c'est l'instrumentalisation.
23:38C'est une instrumentalisation par occultation.
23:40À partir du moment où vous ne présentez pas la réalité telle qu'elle est,
23:44où vous l'occultez, où vous la censurez, où vous la minimisez,
23:47c'est de l'instrumentalisation politique.
23:50Il y a plusieurs façons de mentir, d'une certaine façon,
23:54par focalisation ou par minimisation.
23:58Mais tout ceci devient extrêmement inopérant,
24:00et c'est pour ça qu'on voit la fébrilité dans la presse, notamment,
24:04parce que c'est l'actualité qui fait monter l'AFD.
24:07Ce n'est pas Elon Musk qui soutient l'AFD,
24:09ce n'est pas tout ce que Vance qui parle de l'AFD,
24:13c'est évidemment, tout simplement, l'actualité.
24:17Et on peut comparer avec ce qui s'est passé en France, peut-être, un dernier point.
24:21Moi, je me souviens de deux points qui m'ont spécialement marquée.
24:26L'assassinat de Sarah Halimi, je ne sais pas si vous vous souvenez,
24:28c'était avant les élections présidentielles.
24:30On n'en a parlé qu'après.
24:32Elle a été assassinée le 4 avril.
24:33Premier article dans Le Monde le 23 mai, c'était en 2017.
24:37Peut-être qu'on s'est dit que ça pourrait jouer.
24:40Et le drame de Lola.
24:41Vous savez, on a immédiatement fait dire aux parents
24:43qu'ils ne souhaitaient pas d'instrumentalisation.
24:46Et Mathieu, je me souviens, avait fait une intervention.
24:48Les parents ont se rendu compte après,
24:50lors d'une intervention de la mère de famille,
24:52qu'en réalité, elle était bien loin de tout ça
24:54et qu'elle ne l'avait jamais demandé.
24:55Merci beaucoup pour votre analyse.
24:57On attend Sarah Knafo, qui va venir nous rejoindre.
25:01On va l'interroger dans un instant.
25:02On va continuer notre chronique.
25:03Venez, installez-vous.
25:04Merci beaucoup d'être notre invitée.
25:08Députée européenne reconquête beaucoup de questions
25:11à vous poser ce soir.
25:13On termine nos chroniques avec Marc et Charlotte.
25:16Et ensuite, on est avec vous sur des questions d'actualité
25:20puisque vous partez demain au sommet des conservateurs
25:24à Washington.
25:25Marc, maintenant, le sourire du Syrien
25:27qui a attaqué et tué un garçon de 14 ans en Autriche
25:30ce week-end nous a glacés avec son doigt levé.
25:33Et en France, parallèlement, ce week-end a un record.
25:36C'est Jean-Marc Morandini qui les a comptés en record
25:39d'attaques au couteau.
25:40Six attaques au couteau en quatre jours.
25:43Alors, ça devient pratiquement du quotidien.
25:46Si on résume ce drame de la petite ville de Villac.
25:51Imaginez, on est en plein après-midi, à 16h,
25:54dans une rue latérale où il n'y a pratiquement pas de voitures
25:58et on furette, on se laisse aller.
26:01Peut-être qu'en ce jour où le soleil tend quelques rayons,
26:05on chantonne et il y a un petit gamin de 14 ans
26:08qui est là, à côté de lui, des gens passent
26:11et soudain, il y a une bousculade.
26:13Et la bousculade se fait tout de suite extrêmement violente
26:16car il y a un individu qui est en train de frapper
26:19les personnes qui sont autour de lui.
26:21L'un des personnages se trouvant à côté
26:24se rue sur l'énergumène et à ce moment-là,
26:28celui-ci fait jaillir un couteau
26:30et il provoque ceux qui sont autour de lui.
26:33Il embroche ce pauvre gamin de 14 ans,
26:36frappe deux autres personnes qui tombent grièvement blessées
26:40et trois autres qui, elles, s'effondrent
26:43en étant touchées plus légèrement.
26:46Il y a un témoin, un peu plus loin, dans sa voiture,
26:49il est livreur et quand il voit ça, il aperçoit
26:52ceux qui se sont effondrés, le sang qui coule
26:56et par un automatisme, je dirais salutaire,
27:00il fonce sur ce personnage qui tente de se défiler
27:04tout en menaçant encore avec son couteau
27:07et il le fauche, il s'effondre.
27:10La fin du drame, d'une certaine façon,
27:13sauf que les témoins ne retiennent que la voiture
27:17qui a foncé sur l'individu.
27:20Et il se rue sur l'automobile.
27:22C'est un coupable, c'est lui peut-être un terroriste.
27:25On brise les vitres, il appelle en vitesse
27:29la police qui, heureusement, peut intervenir rapidement.
27:33Il est sain et sauf alors qu'il était le héros
27:37qui empêchait d'aller encore plus loin
27:40dans cette boucherie qui était en train de se dérouler.
27:44Alors ça pose quoi comme question ?
27:46La première, forcément, à nouveau, oui, c'est un Syrien
27:49et celui qui intervient, c'est aussi un Syrien.
27:53Mais ça montre qu'on est aussi dans une époque
27:56où, à force de vivre au quotidien
27:59tous ces drames épouvantables,
28:02il y a une sorte de terreur qui s'est installée
28:05dans les mentalités.
28:07Vous avez l'humanisme, l'humanisme B.A.
28:10qui dit mais quand même, on ne peut pas laisser
28:12ces gens perdus dans leur pays.
28:14On oublie une chose, que pour beaucoup,
28:16ce qu'ils ont vécu, les ont, d'une certaine façon,
28:20mis dans un état psychologique
28:23qui ne les rend pas capables d'intégrer notre société.
28:27Ces gens qui ont, en plus parfois,
28:29d'autres façons d'envisager la violence en tant que telle.
28:33Alors il nous faut changer nos oraisons.
28:36Il nous faut changer nos plaidoiries.
28:39Il nous faut véritablement nous interroger.
28:42Non, on n'est pas une ordure parce qu'on le dit,
28:45oui, il y a un problème lié à l'immigration.
28:49Il faut aujourd'hui oser poser la question
28:53sur l'accueil de ces gens qui, malheureusement,
28:56ne sont pas dans une situation telle
28:59qu'ils peuvent intégrer notre société
29:01sans représenter un risque pour elles.
29:04Et on ne peut pas avoir une société
29:07qui a de plus en plus de gens déprimés,
29:09de gens qui consomment de la drogue,
29:11de gens qui se laissent aller à la dérive
29:14tout simplement parce que la terreur les a saisis.
29:18Merci beaucoup Sarah Knafou.
29:20Je vous vois au Pinet du Chef.
29:22Dans un instant, on va parler de cette actualité.
29:25On parlera aussi de cette réunion qui se tient en ce moment
29:28à l'Elysée, la réunion informelle sur la sécurité européenne.
29:32Essayez de comprendre un peu ce qui se passe
29:34si on a hâte d'avoir votre regard sur cette actualité.
29:37On va analyser avec Charlotte Dornéas d'abord ce qui se passe.
29:40Cette réunion sécurité Europe en urgence.
29:43Emmanuel Macron, Charlotte Dornéas,
29:45a convoqué en urgence cette réunion
29:47avec les dirigeants des pays européens
29:50les plus puissants militairement.
29:53Qu'est-ce qu'on attend de cette initiative ?
29:55Déjà, la réponse est en grande partie dans l'appellation
29:57de réunion informelle.
29:58On nous a martelé que la réunion était bien informelle.
30:00Attention, la réunion est informelle.
30:02Informelle, urgence.
30:04C'est urgent, mais c'est informel.
30:07Il n'en sortira rien d'aussi concret
30:10que les uppercuts que se sont pris les Européens
30:12depuis quelques jours sur le dossier,
30:14notamment sur le dossier ukrainien.
30:17L'Elysée a dit cette phrase
30:19rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine,
30:21rien sur l'Europe sans l'Europe.
30:23L'Ukraine va faire partie des négociations
30:26par la force des choses.
30:28Rien sur l'Europe sans l'Europe,
30:30mais on ne sait pas très bien ce que l'Europe veut pour elle-même.
30:32C'est à l'Europe de répondre à cette question.
30:35Concrètement, qu'est-ce qui va se passer ?
30:37La première question, me semble-t-il,
30:39c'est qui est à cette réunion ?
30:42Il y a 8 pays sur 27,
30:44donc tout le monde n'est évidemment pas là.
30:46On les a mis ici en vert sur la carte,
30:48c'est important de voir un peu où ils se positionnent.
30:50Ils sont présentés comme les plus grosses puissances militaires
30:52au sein de l'Union Européenne, au sein de l'Europe,
30:54qui sont capables d'envoyer des hommes
30:56et qui ont des capacités financières
30:58à soutenir les Ukrainiens.
31:00Le tout avec le secrétaire général de l'OTAN
31:02et Ursula von der Leyen.
31:04Mais la première chose, c'est qu'il y a certains pays
31:06qui ne sont pas là, qui sont pourtant premièrement concernés.
31:08Ça évite d'afficher des divisions.
31:10Souvenez-vous, la dernière fois qu'Emmanuel Macron
31:12avait rassemblé tout le monde, c'était en février dernier.
31:14Le président slovac,
31:16qui n'est pas exactement aligné
31:18sur Emmanuel Macron,
31:20c'est lui qui avait fait fuiter la fameuse phrase
31:22sur les troupes au sol, qui avait un petit peu
31:24cassé l'ambiance et le discours
31:26d'Emmanuel Macron, accessoirement.
31:28La Hongrie n'est pas invitée non plus.
31:30La Hongrie n'est pas sur la même ligne non plus.
31:32Il n'aurait pas été aligné,
31:34on va dire, sur la réponse
31:36qui doit sortir de ce mini-sommet.
31:38Donc on évite d'afficher
31:40la division.
31:42On nous précise que le président du Conseil européen
31:44est sur place, il est chargé de les représenter
31:46et de leur transmettre ce qui sortira
31:48de cette réunion, avec quelle réception.
31:50Personne n'a la réponse aujourd'hui.
31:52Et pourquoi faire ? Pourquoi ces gens
31:54sont réunis ? Il y a deux buts affichés.
31:561. Définir la contribution européenne
31:58à une paix respectueuse.
32:00Pendant que vous parlez, on regarde en parallèle les images
32:02d'Emmanuel Macron qui sort de la réunion.
32:04On vous laisse continuer.
32:06Définir la contribution européenne à la paix.
32:08Et ça passe notamment par les fameuses garanties de sécurité
32:10dont on nous parle beaucoup.
32:12Et deuxièmement, accélérer le renforcement
32:14de la défense européenne.
32:16Depuis qu'on est nés, tous autour de ce plateau, même Marc,
32:18on entend parler de la construction
32:20et du renforcement de la défense européenne.
32:22Par quel biais ? La question est entière.
32:24Olaf Sol, qui est le seul à être sorti
32:26à expliquer qu'il se pourrait
32:28qu'on remette en cause
32:30les fameux 3%
32:32d'endettement au-delà desquels
32:34on peut passer. Alors si même les Allemands le disent,
32:36peut-être que ça, ça va bouger et on verra
32:38ce qu'il en est.
32:40Et ensuite, évidemment, la question qui se pose,
32:42comment participer aux négociations ?
32:44Est-ce qu'on a un envoyé spécial ?
32:46Est-ce que c'est par le biais du Conseil de sécurité ?
32:48Les Européens réfléchissent, mais il se pourrait
32:50que ce ne soient pas eux qui répondent à cette question.
32:52Alors, Charlotte Donnella, c'est pourtant
32:54ce qu'avait l'air de dire le général
32:56Kellogg, envoyé spécial pour l'Ukraine
32:58encore ce week-end.
33:00Les Européens ont-ils raison de réagir ainsi ?
33:02Est-ce qu'il y aura en direct
33:04la fin de cette réunion à propos de laquelle
33:06on attend d'avoir des petites infos ?
33:08En fait, la vérité qui est sans doute cruelle
33:10pour les gens qui sont à cette réunion, c'est qu'ils ne sont absolument
33:12pas à l'initiative de cette réunion, c'est ça la vérité.
33:14Elle est une réponse un peu
33:16paniquée à une Europe particulièrement
33:18malmenée dans le dossier.
33:20Alors, pour faire un peu la liste, mercredi,
33:22on a le secrétaire à la Défense
33:24des Etats-Unis qui explique que
33:261. le déséquilibre financier
33:28entre les Etats-Unis et l'Europe, ça suffit,
33:30il va falloir payer. 2.
33:32Il faut une augmentation du budget de la Défense
33:34des membres de l'Union Européenne.
33:363. Il est irréaliste d'imaginer que l'Ukraine
33:38pourra garder ses frontières de 2014.
33:40Et enfin, il est bien évident que l'Ukraine
33:42ne rentrera pas dans l'OTAN.
33:44Déjà, il a été un peu difficile
33:46à digérer du côté des élites européennes.
33:48Deuxièmement, on a
33:50Zelensky, évidemment, qui tente de garder la main.
33:52Alors, il a proposé la cession des
33:54terres rares A aux Etats-Unis et
33:56Trump a répondu oui, je vous remercie, mais ça s'appelle un
33:58dédommagement, donc il n'a pas pris le cadeau comme un cadeau
34:00mais comme un dédommagement de ce qui avait été
34:02engagé en Ukraine. Il propose
34:04des échanges de terres avec la Russie, ce à
34:06quoi Poutine a répondu par un non
34:08catégorique et il a
34:10lui aussi Donald Trump au téléphone,
34:12Vladimir Zelensky, mais
34:14Trump a expliqué que ça pourrait finir
34:16avec de nouvelles élections que Zelensky
34:18n'est pas sûr de gagner.
34:20Ensuite, et je ne vais pas revenir,
34:22Mathieu nous a parfaitement expliqué
34:24ce que Vance a
34:26dit aux Européens. Il leur a
34:28dit, oui, il y a la Russie, mais il y a pire que la Russie,
34:30c'est la peur que vous avez de vos propres
34:32peuples et la censure que vous
34:34mettez à votre égard. Bon, là,
34:36c'est pas encore digéré, clairement.
34:38Et enfin,
34:40le coup de grâce, c'est le fameux échange
34:42de Donald Trump avec Poutine
34:44et qui réintègre complètement
34:46Vladimir Poutine
34:48dans le jeu international, pourvu
34:50qu'il sorte du giron exclusif de la Chine.
34:52C'est évidemment la lecture de
34:54Donald Trump. Et enfin, à la fin,
34:56vous le disiez, le général Kellogg qui explique
34:58que l'Union Européenne est clairement hors-jeu
35:00et qu'il doit, en revanche, bien penser
35:02à la reconstruction, à payer la reconstruction
35:04de l'Ukraine et à assurer
35:06les fameuses garanties de sécurité.
35:08Alors, vous avez vu en direct les images
35:10de Ursula von der Leyen
35:12qui quittait cette réunion. C'est intéressant
35:14de voir qu'elle n'est pas reçue à Washington.
35:16Vous allez nous confirmer qu'elle est allée à Washington.
35:18Dommage, je sais qu'elle demande, Sarah Knauf,
35:20des réunions à
35:22Donald Trump aux Etats-Unis
35:24qu'elle n'est jamais acceptée pour l'instant.
35:26En tout cas, c'est intéressant de voir qu'elle était à cette réunion.
35:28Dernière question, Charlotte Dornelas.
35:30Quel va être le rôle
35:32des Européens ? On a même entendu
35:34le Premier ministre britannique se dire prêt
35:36et ça a quand même surpris. Envoyer des troupes
35:38au sol. Oui, ça nous a rappelé
35:40la fameuse phrase d'Emmanuel Macron. Et là,
35:42Olaf Solt, encore une fois, qui est le seul à être sorti,
35:44a dit oui, alors on se calme. Pas du tout, pas maintenant.
35:46C'est pas comme ça que ça va se passer.
35:48Même entre gens plutôt d'accord,
35:50ils n'étaient pas d'accord, à priori.
35:52Le but des Européens, c'est évidemment de faire en sorte
35:54que la guerre ne reprenne pas si
35:56le cessez-le-feu est obtenu par d'autres
35:58qu'eux-mêmes. Alors, certains,
36:00notamment les services de renseignement allemands, ont beaucoup
36:02insisté en disant que c'est évident, on le sait,
36:04la Russie recommencera dans 5 ans.
36:06Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ? Moi, j'en ai aucune idée.
36:08Simplement, je rappelle que
36:10personne ne prenait même pas, les services de renseignement
36:12ne prenaient au sérieux l'attaque de Vladimir
36:14Poutine contre le Kremlin il y a quelques années.
36:16Donc, quel est le degré de connaissance
36:18réelle ? Et évidemment, Zelensky
36:20appelle l'Europe à réagir, ce qu'elle fait,
36:22à envoyer l'armée européenne chez
36:24lui. Et alors, il y a deux choses.
36:26Un, on comprend que c'est le déploiement de l'OTAN
36:28qui a fait réagir Vladimir Poutine il y a
36:30maintenant 3 ans.
36:32Est-ce que la Russie tolérera dans la situation
36:34actuelle une présence massive de l'armée européenne ?
36:36La question est évidemment entière,
36:38mais surtout, la question intrinsèque,
36:40la question qui prime, pardon,
36:42c'est quelle armée européenne ? Nous n'en avons
36:44toujours pas, nous ne sommes toujours pas d'accord
36:46sur la chose. La seule chose que l'on
36:48comprend dans les déclarations et dans ces réunions,
36:50c'est que l'Europe refuse catégoriquement
36:52tout ce qui ressemblerait à une victoire de la
36:54Russie. Nous n'avons jamais vraiment
36:56assumé de faire la guerre, mais nous sommes clairement en train
36:58de la perdre.
37:00Merci beaucoup, Charlotte Dornelas.
37:02On reste un peu sur ces images.
37:04Sarah Knafo, merci encore
37:06d'être notre invitée ce soir,
37:08à la veille de votre départ
37:10pour le CPAC,
37:12le sommet des conservateurs à Washington.
37:14Beaucoup de questions, je vous disais,
37:16pour vous, en tant que députée reconquête,
37:18on va revenir dans un instant sur
37:20la chronique de Charlotte Dornelas et sur l'actualité
37:22et ce sommet que l'on voit,
37:24cette réunion informelle, comme dit
37:26Charlotte Dornelas, que l'on voit se terminer
37:28à l'instant. D'abord,
37:30le discours de JD Vance,
37:32est-ce que, selon vous, c'est un
37:34camouflet pour les Européens
37:36de l'ingérence, comme disent certains,
37:38ou bien un souffle salvateur ?
37:40Je vais vous dire
37:42sur le discours de JD Vance, moi, c'est pas du tout
37:44un discours qui m'a surprise. D'abord
37:46parce que je sais que
37:48JD Vance représente un courant
37:50duquel je me sens proche,
37:52duquel nous sommes proches chez Reconquête.
37:54D'autre part parce que ce qu'il a dit
37:56représente pour moi des évidences.
37:58Le fait de dire que les dirigeants
38:00ne doivent pas avoir peur de leur peuple,
38:02que ça s'appelle la démocratie, qu'on ne doit pas
38:04censurer le peuple, ni le craindre,
38:06tout ça me paraît évident. En revanche, ce qui
38:08m'a étonnée, c'est les réactions à ce discours.
38:10Alors d'une part, les réactions
38:12émerveillées, comme si on n'avait
38:14jamais entendu un discours pareil.
38:16Je ne veux faire offense à personne en rappelant que
38:18sur ce même plateau, vous avez un homme qui s'appelle Éric Zemmour
38:20et qui a déjà parlé de tous ces sujets en long, en large
38:22et en travers. Ce sont des sujets qu'on partage
38:24évidemment chez Reconquête.
38:26Je crois que parfois c'est un peu triste de voir que certains
38:28ont besoin que la vérité leur soit dite
38:30par des étrangers. On n'a pas besoin
38:32d'attendre notre salut de l'étranger.
38:34Ce que JD Vance a dit, on le sait.
38:36Je pense que c'est Reconquête qui représente le mieux ce courant
38:38de pensée en France parce que
38:40nous ne nous alignons pas
38:42sur JD Vance, il ne s'aligne pas sur nous
38:44mais on représente tous deux des grandes aspirations
38:46populaires qui sont en train de traverser
38:48tous les peuples occidentaux. Donc d'une part,
38:50certains ont été surpris et émerveillés
38:52et d'autre part, et c'est peut-être les pires,
38:54certains se sont mis à hurler à l'ingérence
38:56parce que JD Vance a dit qu'il faut que
38:58l'Europe soit fidèle à la
39:00civilisation à laquelle on appartient tous deux
39:02à savoir la démocratie, la liberté.
39:04Et alors là, je me suis un peu
39:06souvenu de l'historique
39:08des discours que certains avaient pu prononcer
39:10les uns chez les autres. Et alors il faut remonter
39:12peut-être à Kennedy qui
39:14à Berlin vient dire « Ich bin ein Berliner »
39:16alors à l'époque, personne n'avait dit que c'était de l'ingérence
39:18et pourtant c'était déjà une leçon
39:20faite à la civilisation européenne
39:22pour lutter contre le communisme à l'époque
39:24donc déjà c'était un appel d'un Américain
39:26à l'Europe à lutter contre un totalitarisme
39:28on pourrait voir le discours de JD Vance
39:30de la même manière. Mais si on prend ce que nous-mêmes
39:32on a fait, rappelons-nous de ce que fait
39:34Dominique de Villepin en 2003
39:36il va à la tribune des Nations Unies et il fait
39:38une leçon
39:40sublime au gouvernement américain
39:42devant eux, en leur disant
39:44ce que vous faites, ce n'est pas l'image
39:46qu'on se fait de notre civilisation commune
39:48et ça à l'époque, personne n'a dit que c'était de l'ingérence
39:50tout le monde a applaudi des deux mains
39:52en disant que c'était notre droit et parfois même
39:54notre devoir au sein d'une même civilisation
39:56absolument. Et là ce qu'on est
39:58en train de vivre aujourd'hui, quand on voit le continent
40:00européen, en fait, qu'est-ce qu'a dit JD Vance
40:02et peut-être que ça fera plaisir à Mathieu
40:04de l'autre côté, je donne un dernier exemple historique
40:06où on n'a pas dit que c'était de l'ingérence
40:08le général de Gaulle au Québec. Quand il dit
40:10« Vive le Québec libre », je pense que même les Québécois
40:12qui s'en souviennent ont encore les larmes aux yeux en se rappelant
40:14de ce moment et de ce discours. Vous ne pourrez
40:16que me le confirmer. Le gouvernement canadien par ailleurs
40:18hurle à l'ingérence pendant 50 ans. Ça je l'imagine bien.
40:20Et les Québécois aujourd'hui s'en souviennent
40:22ils ne pensent pas à l'ingérence, ils se disent « on a un cousin
40:24venu de France qui vient nous rappeler ce que nous sommes
40:26et nous on a un JD Vance qui vient
40:28et qui nous dit « vive l'Europe libre ».
40:30On voit ceux qui applaudissent et ceux qui se mettent
40:32à hurler à l'ingérence. Et alors dernière chose sur ce sujet
40:34les mêmes qui hurlent à l'ingérence
40:36je ne les ai pas beaucoup entendus
40:38quand il y a eu le scandale de l'USAID
40:40qui a révélé que parfois les mêmes
40:42je ne vais pas donner de noms pour ne pas être polémique
40:44mais parfois les mêmes avaient accepté des millions
40:46d'euros de la part des Etats-Unis
40:48sous Joe Biden et sous Obama
40:50et alors à l'époque l'argent n'avait pas d'odeur
40:52ce n'était pas une ingérence. Mais un petit discours
40:54et trois tweets d'Elon Musk là
40:56c'est l'ingérence.
40:58On en avait parlé effectivement sur ce sujet
41:00de l'USAID avec Mathieu Bocoté
41:02on en parle dans un instant. Alors là on vient de voir
41:04Sarah Knafau la fin
41:06de la réunion
41:08informelle sur la sécurité
41:10en Europe. En quoi l'Europe affiche-t-elle
41:12sa fébrilité ou bien
41:14sa force avec cette réunion
41:16de dernière minute organisée ce jour à l'Elysée
41:18on voit que c'est une réaction à tout ce qui s'est
41:20passé ce week-end. Je pense que Charlotte
41:22Dornelas a parfaitement exposé les enjeux
41:24on a l'impression que l'Europe
41:26se réveille d'une longue sieste idéologique
41:28où elle a pensé
41:30je dirais depuis la chute du mur de Berlin
41:32qu'il n'y avait plus besoin de se battre
41:34que l'histoire était terminée, qu'on pouvait engranger
41:36comme on disait à l'époque les dividendes de la paix
41:38qu'on n'aurait plus besoin d'investir dans notre défense
41:40et aujourd'hui on s'aperçoit
41:42devant notre fébrilité quand les Etats-Unis disent
41:44qu'ils vont se désengager de la sécurité
41:46du continent européen, on s'aperçoit
41:48d'à quel point on panique. Ce qui est comique d'ailleurs
41:50si je reviens sur les questions d'ingérence
41:52les Etats-Unis nous disent maintenant on va vous lâcher
41:54on va plus se mêler de vos affaires en termes de défense
41:56alors là on est presque à les supplier de continuer de rester à nos côtés
41:58de mettre de l'argent
42:00l'ingérence ce n'est pas pour l'argent, je pense qu'on aura compris
42:02mais donc soudain l'Union Européenne
42:04se dit, en fait
42:06peut-être qu'on a eu tort de désinvestir dans notre défense
42:08et je pense que ce sont ces dirigeants-là
42:10qui sont les plus coupables. Quand on regarde
42:12qu'aujourd'hui un grand pays comme la France
42:14ne serait pas capable de tenir plus que 3 jours
42:16s'il y avait demain une guerre de haute
42:18intensité sur son sol
42:20on aurait plus de munitions
42:24on a des atouts militaires
42:26énormes et pourtant on a désinvesti
42:28pourquoi est-ce que ce qui nous arrive en ce moment
42:30j'entends c'est un camouflet
42:32c'est très dur, des uppercuts etc pour l'Europe
42:34pourquoi est-ce que ça peut être une opportunité immense
42:36pour la France ? Parce qu'on est
42:38le pays du continent européen qui a le plus
42:40d'atouts militaires. On a l'arme nucléaire
42:42on a un siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies
42:44on a une industrie
42:46de défense qui sans être chauvine
42:48est à mon sens la meilleure du continent
42:50voire la meilleure du monde parce qu'elle permet
42:52aux pays qui nous achètent des armes d'être véritablement
42:54souverains contrairement à ceux qui
42:56achètent des armes aux Etats-Unis. Donc je pense
42:58que ce serait un moment pour mettre enfin
43:00le reste des nations européennes au pied du mur
43:02en leur disant vous avez bien compris
43:04ce que le Général De Gaulle vous disait depuis maintenant
43:06des décennies. Il vous disait misez sur vous
43:08même pour votre propre sécurité. Ne mettez
43:10pas votre défense dans les mains
43:12d'un continent étranger, ne la mettez pas
43:14à Washington. Peut-être que demain
43:16la sécurité du continent pourra se décider
43:18depuis Paris. Je pense qu'on a tous les atouts
43:20pour le faire et à mon avis il faudrait
43:22conditionner le fait de devenir le leader
43:24militaire du continent à
43:26un bénéfice économique qu'on pourrait en tirer
43:28et dire par exemple aux Allemands
43:30mais aux autres nations maintenant cessez
43:32d'acheter américain, vous achetez des armes
43:34françaises, ça fera vivre notre industrie
43:36notre industrie de défense, ça augmentera les moyens
43:38qu'on pourra mettre dans la protection de notre
43:40continent et là on sera véritablement
43:42souverains. Les premiers à dire
43:44non ça va être l'Allemagne, on le sait
43:46déjà. Alors on sait que c'est
43:48difficile, ça serait leur rêve mais c'est difficile.
43:50Ça fait des années qu'ils disent non, ils ont déjà
43:52trahi la promesse qu'ils avaient fait au général De Gaulle
43:54c'est à ce moment-là qu'ils disent les traités valent ce que valent
43:56les roses, elles se fanent en un jour, c'est à ce moment-là
43:58quand ils comprennent que l'Allemagne va le trahir
44:00pour aller se mettre sous le parapluie américain
44:02mais je pense que s'ils ne se réveillent pas aujourd'hui, avec
44:04un Trump qui leur dit
44:06en face, les yeux dans les yeux, je ne veux plus
44:08vous protéger, ce n'est pas à l'électeur du Wisconsin
44:10de financer votre sécurité, si là
44:12ils ne le comprennent pas, ils ne le comprendront jamais.
44:14Effectivement,
44:16je me suis renseignée pour l'instant, rien ne se
44:18réellement dans cette réunion, comme l'a dit
44:20Charlotte Dordela, à part Olaf Scholz
44:22on n'a rien, pas vraiment
44:24d'informations, si on en a plus
44:26on vous tient au courant, bien
44:28évidemment. Avant de parler de
44:30l'USAID
44:32et des répercussions éventuelles en France,
44:34pourquoi est-ce qu'on ne peut pas faire la même chose, on est
44:36à un mois quasiment, parce que vous partez demain
44:38je le rappelle, pour ce sommet des
44:40conservateurs, on est à un mois du bilan
44:42de l'arrivée de Donald Trump au pouvoir
44:44le 20 février
44:46le 19 janvier
44:48est-ce que vous pouvez faire un bilan
44:50au niveau Israël, au niveau
44:52des ingérences, au niveau de ce qui a été dit
44:54au niveau de ce qu'il a fait concrètement, au niveau de
44:56cette guerre en Ukraine, qu'il a dit qu'il veut arrêter en
44:58un mois, quel est votre bilan, votre regard
45:00sur son bilan ?
45:02C'est intéressant qu'au bout d'un mois à peine, on s'intéresse
45:04à son bilan, si on était cruelle, on demanderait
45:06quel est le bilan de François Bayrou en 3 mois
45:08si on était encore un peu plus cruelle
45:10on demanderait qu'est-ce qu'a fait Emmanuel Macron en 8 ans
45:12il y a encore des macronistes
45:14qui nous disent qu'il n'a pas eu le temps d'agir
45:16en 8 ans, et alors si on regarde
45:18ce qu'a fait Trump, alors moi je suis
45:20ni une groupie, ni devenue
45:22soudain atlantiste, je pense que
45:24on jugera son bilan à la fin, d'ailleurs ce sont
45:26les américains qui le jugeront, et ça
45:28ne réglera pas nos problèmes. Une fois
45:30qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'il y a de positif
45:32à regarder dans ce qui se passe aux Etats-Unis
45:34et qui peut nous intéresser en tant que
45:36français ? Je dirais que la première chose
45:38c'est le fait de redonner
45:40confiance dans l'action politique
45:42je pense que ça peut remuer quelque chose
45:44chez nous, français, qui
45:46sommes devenus fatalistes, et à juste
45:48raison, je comprends pourquoi les
45:50peuples occidentaux sont devenus fatalistes
45:52à force d'avoir élu des gens qui
45:54leur disaient finalement on ne peut rien faire
45:56il y a des manifestations, il y a des grèves, il y a
45:58les juges qui nous empêchent, il y a tel traité
46:00ou tel autre, des gens qui ne voulaient rien faire
46:02en réalité, je pense que les gens ont perdu
46:04confiance dans l'action publique
46:06et quand on voit un Donald Trump qui à peine arrivé
46:08a mis en oeuvre une méthode
46:10tellement efficace
46:12avec 10 décisions par jour
46:14mûrement réfléchie, et je pense que
46:16c'est aussi la défaite qui lui a permis de penser
46:18pendant 4 ans à son plan d'exécution
46:20une fois arrivé, je pense
46:22que ça c'est de nature à donner confiance
46:24si on prend quelques exemples, ils montrent
46:26qu'on peut effectivement revenir
46:28sur les gabegies de l'Etat, en France on a
46:30le sentiment qu'il y a un effet cliqué, une fois qu'on a
46:32dépensé, on n'arrivera plus jamais à revenir dessus
46:34on a peur de la CGT, on a peur de tout, on a peur
46:36des fonctionnaires, là ils nous montrent qu'en fait
46:38d'entrée de plume, on arrive au pouvoir
46:40si on a la légitimité populaire
46:42si on a le peuple avec nous, alors il n'y a
46:44pas d'obstacle en réalité.
46:46Je souligne rapidement, pour
46:48faire écho aussi au propos de
46:50Jay Devance, si on a la légitimité
46:52populaire, si on vote pour
46:54la personne qu'il faut.
46:56Exactement, il faut faire le bon choix et ça
46:58montre à voir que c'est possible, donc à mon avis
47:00ça peut déjà pousser des gens au vote
47:02ça peut leur montrer que l'action politique
47:04y compris aujourd'hui, a encore un sens
47:06et peut avoir une efficacité
47:08ce mélange entre la légitimité et l'efficacité
47:10je pense qu'ils sont en train de l'incarner aujourd'hui
47:12et ils viennent mettre à mal
47:14un récit selon lequel les démocraties
47:16modernes sont irréformables, on n'arrivera jamais
47:18à rien. Quand on voit ce qu'il fait avec la Colombie
47:20typiquement, on a parlé pendant longtemps
47:22du plan qu'il faudrait avoir vis-à-vis
47:24des Etats qui ne reprennent pas leurs clandestins
47:26et là on voit, en deux heures il a traité
47:28la question colombienne
47:30il a menacé et il a obtenu
47:32et donc la Colombie a carrément envoyé
47:34son avion présidentiel pour aller chercher
47:36ces criminels colombiens et la question a été
47:38réglée en deux heures. Nous ça fait 30 ans qu'on n'arrive
47:40pas à régler la question algérienne, mais il montre
47:42à voir que c'est possible, et alors ça
47:44je trouve que c'est particulièrement intéressant, on pourrait citer
47:46évidemment les otages israéliens et
47:48beaucoup d'autres sujets sur lesquels il arrive à obtenir
47:50des résultats rapides, parce qu'il n'a
47:52pas peur du candidaton, tellement il sait
47:54qu'il est soutenu par son peuple.
47:56Et là justement, pour ce qui se passe au niveau
47:58avant de parler de Lucelle
48:00pour ce qui se passe au niveau de
48:02l'Ukraine, vous pensez que là aussi
48:04il aura un point positif
48:06un bilan positif
48:08selon vous ? Parce que
48:10beaucoup se sont moqués en disant que oui il avait
48:12dit qu'il allait être l'homme de paix
48:14qu'il allait régler le problème en 24 heures
48:16et finalement ça n'a pas été
48:18tout à fait ça. Déjà on voit
48:20qu'il a réussi à mettre les deux
48:22dans une disposition où les deux veulent
48:24discuter. Ce que racontait Charlotte tout à l'heure
48:26sur les concessions que l'un et l'autre
48:28sont prêts à faire
48:30j'entendais monsieur
48:32Zelensky qui disait qu'il était tout à fait
48:34prêt à négocier. Et on ne l'avait jamais
48:36entendu lui dire
48:38qu'il était prêt même à discuter
48:40On ne parlait pas de paix
48:42Donc là on voit
48:44déjà une première avancée
48:46je ne dis pas que c'est un magicien,
48:48aucunement, on verra ce qu'il en ressort
48:50on verra s'il arrive à obtenir une paix qui soit
48:52même assez juste. Mais on voit que c'est
48:54le premier qui a réussi à faire avancer
48:56la discussion. Et on va voir effectivement cette
48:58semaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine
49:00à Riyad en Arabie Saoudite. Après
49:02les découvertes de scandales financiers avec
49:04l'USAID, on en a parlé avec
49:06Mathieu Bocoté ici. Qu'en est-il
49:08de la France et de son aide
49:10au développement ? Parce que là on a été vraiment
49:12vraiment surpris parce que vous aviez déjà
49:14abordé ce sujet. Lorsqu'on voit que justement Donald
49:16Trump et Elon Musk
49:18ont eu des résultats très
49:20concrets, on se pose beaucoup de questions en France.
49:22Exact. Déjà pour revenir en deux
49:24mots, même si vous en aviez déjà parlé, l'USAID
49:26donc c'est l'équivalent de l'Agence Française du
49:28Développement en France. C'est cette agence
49:30qui distribue les subventions, les
49:32aides et les prêts à différents Etats.
49:34Parfois c'est à des associations, parfois des entreprises,
49:36parfois malheureusement des médias.
49:38Premier pourvoyeur en aide
49:40humanitaire au monde. Absolument. Il y a un responsable
49:42de l'administration américaine qui disait
49:44est-ce qu'il y a un seul Etat qui n'a pas bénéficié
49:46de l'USAID ? Ce n'est pas certain.
49:48Malheureusement on peut en dire autant de l'Agence Française
49:50du Développement. Qu'est-ce qu'on a découvert
49:52avec l'USAID ? Déjà des ingérences
49:54partout, pour le coup des vraies ingérences,
49:56notamment dans les médias, notamment pour faire
49:58plier des gouvernements. On a découvert
50:00des projets aussi absurdes que
50:02des bandes dessinées transgenres au
50:04Pérou ou que sais-je. Et alors ça pourrait
50:06prêter à sourire en se disant mais ils sont fous ces Américains.
50:08Sauf que quand on regarde chez nous,
50:10malheureusement, on n'est pas
50:12en reste. Et donc j'ai essayé de vous apporter
50:14la liste. Je crois que j'invite tous ceux qui écoutent à aller sur
50:16le site AFD.fr. Donc tout le monde
50:18peut tout trouver. Je sens qu'il y a des révélations
50:20qui arrivent là. Oui absolument.
50:22Ce n'est pas des informations qui sont secrètes.
50:24Des informations que vous n'avez pas encore données. Non, jamais.
50:26Alors attendez, je m'installe. Je vais regarder ça aujourd'hui.
50:28Alors déjà, je ne sais pas si vous vous souvenez mais j'avais parlé un jour
50:30du fait qu'on aidait la Chine.
50:32Qu'on donnait presque chaque année 130 millions d'euros à la Chine.
50:34Donc la première puissance économique
50:36du monde, on l'aide à se développer. Ça ne manque pas
50:38de saveur. Alors que chez nous on manque de tout.
50:40Et donc je me suis dit mais alors comment on l'aide ?
50:42Voilà ce qu'on a réussi à inventer pour aller donner
50:44concrètement de l'argent à la Chine. Je vous lis
50:46quelques projets. Le premier.
50:48Restauration écologique du district de
50:50Pignon, province du Fujian. Désolée pour
50:52la prononciation s'il y a des cynisants chez vous.
50:54En Chine. Le but, améliorer l'environnement
50:56écologique et le cadre de vie des habitants du
50:58district de Pignon en ramenant la nature et la biodiversité
51:00dans la ville. Modique somme de
51:0240 millions d'euros. On est engagés sur ce
51:04projet jusqu'en 2042.
51:06Ça a été signé en 2022. Donc sous Emmanuel Macron.
51:08Source, toutes les sources. Deuxième projet.
51:10Protection de la source du fleuve.
51:12Laissez nous digérer. Pas trop vite non plus.
51:14Donc 40 millions d'euros jusqu'en 2042
51:16pour la Chine sur ce projet. Absolument.
51:18Deuxième. Protection de la
51:20source du fleuve. Qianjiang
51:22et du développement urbain durable de
51:24Kaiyuan. Le projet créera
51:26une synergie entre le PAC national de
51:28Qianjiangyang et la ville de Kaiyuan fondée
51:30sur l'excellence environnementale, la restauration
51:32des services écosystémiques.
51:34Je pense qu'il y a des mots bingo. Si on met les mots
51:36on peut avoir quelques millions supplémentaires
51:38si on met environnement, genre, inclusion
51:40et vous avez quelques millions. Je pense qu'il y a vraiment des spécialistes
51:42du dossier de subvention. Ils y arrivent
51:44ils obtiennent des millions. Alors là 65 millions d'euros.
51:462022-2042.
51:48Le fleuve Qianjiang.
51:50Avec l'argent des français, votre argent.
51:522022 c'est frais en plus.
51:54Ah oui c'est dans mon temps ça. Troisième exemple.
51:56Institutionnalisant Jordanie
51:58et mettre à l'échelle, tenez-vous bien,
52:00la budgétisation sensible
52:02au genre.
52:04Budgetisation sensible au genre, on ne sait pas trop ce que ça veut dire
52:06mais c'est 151 millions d'euros.
52:082022-2025.
52:10151 millions d'euros en 3 ans.
52:12Ça en fait des sommes.
52:14Quatrième exemple. Programme de renforcement
52:16de l'égalité de genre dans l'accès
52:18aux opportunités économiques en Albagne.
52:2051 millions d'euros
52:222021-2033.
52:24Ça encore. On voit tout notre argent
52:26qui part sous nos yeux. Cinquième exemple.
52:28Alors vraiment là c'est pour la route.
52:30Le cirque comme vecteur d'avenir
52:32pour la jeunesse d'Afrique du Sud.
52:34Le cirque.
52:3630 000 euros. Pas mal.
52:38Et là, celui-ci il est moins drôle.
52:4044 millions d'euros pour la sécurisation
52:42hydrique et alimentaire à Gaza
52:44octroyée en 2018
52:46et engagée jusqu'en 2025.
52:48Je ne sais pas qui peut nous promettre à l'Agence Française de Développement
52:50que cet argent n'est pas intercepté par le Hamas.
52:5244 millions d'euros
52:54de la poche des Français sur lequel
52:56on s'engage jusqu'en 2025.
52:58Dernier pour la route parce que je suis obligée d'en parler.
53:00La France qui finance aussi le programme
53:02de préservation de l'agro-biodiversité
53:04oasienne, c'est en Algérie,
53:06dans la vallée du Hemzab.
53:08600 000 euros sur 3 ans jusqu'en 2026.
53:10Donc on a des agriculteurs qui n'arrivent pas à survivre
53:12chez nous. On ferme des classes
53:14toute la journée dans les zones rurales.
53:16Mais c'était important de financer la vallée du
53:18Hemzab. Je ne sais pas du tout
53:20comment vous vous le prenez mais en tant que contribuable
53:22française, je trouve ça scandaleux.
53:24Vraiment absolument scandaleux.
53:26Je pense qu'on ne prend pas la
53:28mesure de ce que c'est. De prendre l'argent
53:30dans la poche des français pour aller
53:32l'envoyer comme ça au monde entier pour gaspiller
53:34dans des projets ubuesques.
53:36Franchement, j'en ai pris certains. Je suis sûre que
53:38je n'ai pas pris les pires. J'invite tout le monde à aller regarder
53:40par soi-même. C'est terrifiant de voir ça.
53:42Mais ce qui est rassurant, c'est qu'on voit
53:44avec l'exemple aujourd'hui des Etats-Unis
53:46qu'il suffit d'un trait de plume pour
53:48supprimer ces folies. Et je pense
53:50que c'est aussi la
53:52philosophie du budget. C'est de se
53:54dire que rien n'est jamais acquis. Chaque année
53:56c'est redébattu. Ça aussi c'est la définition de la démocratie.
53:58De redébattre le budget par la
54:00représentation nationale. Et donc il ne suffirait
54:02que de le vouloir pour dire que
54:04tout ça on arrête et qu'on rend cet argent aux français.
54:10130 millions,
54:12165 millions, 179 millions.
54:14Peut-être une dernière question. Peut-être Mathieu Bocoté.
54:16Et ensuite on fait votre chronique.
54:18Vous allez aux Etats-Unis demain. Petite question
54:20toute simple. Est-ce que vous ne craignez pas que Trump
54:22abîme lui-même sa présidence
54:24qui en inspire certains en Europe ?
54:26D'un côté sa déconstruction du wokeisme intérieur,
54:28le fin du
54:30financement des billes d'USA, on entend.
54:32De l'autre côté les menaces d'invasion du Groenland,
54:34un pays qui est associé à l'Union Européenne.
54:36Est-ce que vous ne craignez pas que finalement
54:38Trump soit le pire ennemi de Trump pour ceux qui veulent
54:40s'en inspirer en Europe ?
54:42C'est possible. C'est-à-dire que moi je ne serai jamais
54:44la porte-parole de la Maison Blanche. Je ne suis pas
54:46américaine. Et je vous dis peut-être qu'à la fin
54:48son bilan ne sera pas bon. Ce sera aux Américains
54:50d'en juger. Je pense que nous ce qu'on peut faire
54:52de mieux c'est essayer de prendre ce qu'il y a
54:54de meilleur et aussi essayer de donner à voir.
54:56Je prends l'exemple de Donald Trump en disant
54:58qu'il montre aux Européens fatalistes
55:00que c'est possible de changer les choses.
55:02Je pourrais aussi vous dire Mielei d'un point de vue
55:04économique. Je pourrais vous parler de Boukele
55:06d'un point de vue sécuritaire et carcéral.
55:08Je pense qu'il y a beaucoup d'exemples qui peuvent casser le fatalisme
55:10et c'est uniquement pour cette raison-là qu'il faut les donner à voir.
55:12Vous voulez rester
55:144 minutes de plus avec nous pour écouter la dernière
55:16chronique de Mathieu Pochetté ? Avec plaisir, ça ne se refuse pas.
55:18Alors, en plus je pense que ça va
55:20vous intéresser puisqu'il s'agit d'un
55:22collectif, le collectif
55:24Association pour le Logement
55:26qui rassemble 40 associations
55:28poursuit
55:30l'État en justice.
55:32Tenez-vous bien au nom des personnes
55:34mal logées. Mathieu Pochetté, faut-il y voir
55:36un salutaire engagement
55:38pour les plus faibles d'entre nous ?
55:40Non.
55:42Non, non, c'est vraiment très sérieux. Alors, il faut regarder la vidéo
55:44qui dure 2 minutes environ. C'est
55:46le style pétitionnaire de la gauche
55:48radicale adaptée au temps présent.
55:50On remplace Michel Foucault ou Jean-Paul Sartre
55:52par Najat Vallaud-Belkacem.
55:54On remplace Aragon par je ne sais quel
55:56comédienne ratée en fin de parcours qui fait partie
55:58de la vidéo, et
56:00quelques authentiques souffrants qui participent à la scène.
56:02Mais l'idée la suivante, c'est de rassembler
56:04ces associations avec l'idée
56:06qu'il y a une crise du logement en France, tous en conviennent,
56:08sans parler des causes de la crise du
56:10logement, et en disant, avec l'argent
56:12parce que ce sont des associations subventionnées
56:14pour la plupart, nous allons poursuivre
56:16l'État avec l'argent qu'il nous donne.
56:18Ce qui relève, pour certains dirait,
56:20ses contrats dictoires. Alors, aucune mention
56:22de deux éléments au centre de la crise du logement
56:24en France aujourd'hui. Bien évidemment, faut-il
56:26le rappeler, l'immigration massive
56:28qui crée, qui participe,
56:30qui amplifie et qui crée à bien des égards
56:32cette crise du logement. Aucune mention
56:34non plus de l'effet des réglementations écologistes
56:36sur les fameuses passoires thermiques
56:38qui retirent un nombre significatif
56:40de logements du marché
56:42locatif chaque année. Donc tout cela,
56:44on l'évacue et on présente simplement
56:46ça comme une non-occupation
56:48des logements disponibles
56:50en France, et si on le voulait
56:52vraiment, on pourrait occuper
56:54ces logements. Et leur argument, c'est
56:56l'État va à l'encontre de sa propre loi
56:58ou la fameuse loi
57:00d'Allo, voilà,
57:02et la loi d'accès au logement sur le mode humanitaire
57:04et ce n'est pas complètement faux
57:06entre guillemets, sur quoi il faudrait répondre, que le problème
57:08c'est peut-être l'existence même de cette loi.
57:10Vous êtes en train de nous dire qu'il faudrait
57:12peut-être remettre en question cette loi d'Allo,
57:14le droit au logement opposable ?
57:16Non, pas peut-être la remettre en question, l'abolir.
57:18Parce que ce que j'entends par là,
57:20c'est évidemment que l'État doit aider
57:22les plus miséreux, ça va de soi.
57:24Évidemment que l'État, on l'accepte aujourd'hui,
57:26est un parc de logements sociaux minimal
57:28pour ceux qui sont vraiment dans une situation
57:30compliquée. Pour le reste,
57:32sous ce prétexte d'aider les plus
57:34démunis, on est dans une logique de confiscation
57:36du droit de propriété aujourd'hui,
57:38je vais citer l'association,
57:40dans leur truc, pour que les choses
57:42changent réellement. Nous demandons au tribunal
57:44d'ordonner à l'État d'utiliser
57:46tous les moyens dont il dispose,
57:48c'est-à-dire la force, pour mettre
57:50fin à ces situations. Création de places
57:52d'hébergement d'urgence de qualité,
57:54production de logements sociaux,
57:56mobilisation des logements privés
57:58pour les louer à loyer abordable.
58:00Je traduis. Vous avez un logement,
58:02il n'est pas utilisé pour une période X,
58:04l'État devrait l'occuper,
58:06s'en emparer, pour l'offrir à d'autres
58:08qui sont souvent, ne l'oublions pas,
58:10des migrants récemment installés ici.
58:12Donc, on est dans une logique socialiste,
58:14véritablement, où au nom des droits sociaux,
58:16où leur extension est finie, on en vient à contester
58:18le principe élémentaire du droit de propriété.
58:20Et j'ajouterais quelque chose qui me semble assez fondamental,
58:22autant, je y reviens, aider les plus
58:24miséreux est une tâche fondamentale de l'État,
58:26autant aider les plus faibles est une tâche de l'État,
58:28autant la normalisation du logement social
58:30comme mode de logement ordinaire ne devrait
58:32pas fonctionner dans une société libérale.
58:34J'entends par là que c'est une responsabilité
58:36individuelle pour chaque homme,
58:38pour chaque femme de se loger et de loger sa famille.
58:40Si on décide toujours de créer
58:42de nouveaux droits au logement,
58:44j'ai vu aujourd'hui droit à l'alimentation,
58:46c'est-à-dire, apparemment, qu'on devrait faire une forme de sécu
58:48aujourd'hui, mais de l'alimentation
58:50pour permettre à l'État de payer le panier d'épicerie de chacun.
58:52Ce qui disparaît à travers ça, c'est la responsabilité
58:54individuelle, ce qui disparaît à travers ça,
58:56c'est la responsabilité d'un homme ou d'une femme
58:58envers sa famille, et ce qui disparaît à travers ça,
59:00c'est même la prospérité de la France,
59:02au nom d'une conception fantasmée où, finalement,
59:04le devoir se tasser, ne l'oublions pas,
59:06pour loger tous ceux qui veulent venir, d'ailleurs,
59:08dans le monde pour se loger en France.
59:10Merci beaucoup, Mathieu Bocoté, pour votre regard.
59:12Merci Gabrielle, merci Charlotte, merci Marc,
59:14et Sarah Knafo, merci beaucoup pour ces révélations.
59:16Je suis, j'avoue, être encore secoue,
59:18mais pas par les chiffres que vous nous avez donnés.
59:20Vous avez dit qu'on peut les vérifier où ?
59:22AFD.fr
59:24Et il y en a d'autres ?
59:26Il y en a des milliers.
59:28Malheureusement.
59:30Je n'arrive pas à comprendre qu'on n'a pas réglé...
59:32On peut. Ils ne veulent pas, mais on pourra.
59:34On peut les supprimer.
59:36Et pourtant, on dérembourse nos médicaments.
59:38Exactement.
59:40Je ferme la parenthèse.
59:42Merci encore.