Avec Olivier Faure, Premier secrétaire du PS et député de Seine-et-Marne
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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-11##
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00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06— Olivier Faure est notre invité, Premier secrétaire du Parti socialiste. Olivier Faure, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
00:12— Merci d'être avec nous. Ça fait longtemps qu'on vous attendait. Vous avez honoré l'invitation. Merci.
00:17Richard Ferrand, président du Conseil constitutionnel. Point d'interrogation. Emmanuel Macron propose son nom. Y êtes-vous opposé ?
00:27— Bon, d'abord, je voudrais quand même qu'on rappelle ce à quoi sert le Conseil constitutionnel. Cette affaire est sérieuse.
00:32On a là en fait un juge, une cour suprême, dit-on aux États-Unis. C'est tout à fait le cas en France.
00:38Mais enfin, c'est l'arbitre des élections. C'est l'arbitre qui interprète l'ensemble des textes constitutionnels,
00:48qui fixe la jurisprudence en la matière, qui aussi a vocation à être l'instance qui, à chaque étape, dit ce qui est acceptable pour un référendum,
01:05par exemple, qui doit interpréter la Constitution, dire par exemple si demain, le chef de l'État devait démissionner,
01:12est-ce qu'il peut ou pas être candidat à sa propre succession puisqu'il n'aura pas assumé de mandat complet ?
01:18Voilà donc ce à quoi sert le Conseil constitutionnel. Et s'agissant aujourd'hui de la nomination de Richard Ferrand,
01:25la question, c'est de savoir s'il a la capacité de garantir le fait que c'est sa compétence et non pas sa connivence avec le chef de l'État
01:34qui est à l'origine de sa nomination. — Alors êtes-vous opposé à cette nomination ?
01:39— Moi, je souhaite que dans l'audition qui va maintenant intervenir devant les deux commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée,
01:45il apporte ses garanties, qu'il puisse dire ce en quoi il est prêt à rompre avec le chef de l'État.
01:51— Vous vous y opposerez ? Les socialistes s'y opposeront, s'opposeront à cette nomination ?
01:54— La décision n'a pas été prise, donc je ne peux pas dire si on s'y opposera ou pas. Ce que je souhaite, c'est qu'il puisse lui expliquer
02:00devant les commissions en quoi il ne sera pas celui qui, le matin, est au Conseil constitutionnel pour juger des lois
02:07qui sont adoptées par le Parlement, et le soir, celui qui vient chuchoter à l'oreille du chef de l'État. C'est pas compatible.
02:12Il y a un moment où il faut faire un choix. Et donc est-ce que Richard Ferrand est capable de faire ce choix, capable de dire
02:19« Je serai dans l'impatialité » ? — Mais s'ils vous disent ça, vous approuvez ?
02:25— Je ne dis pas qu'on approuvera. On est en opposition. Et je rappelle qu'il faut 3 cinquièmes du Parlement pour s'opposer à sa nomination.
02:33Et c'est beaucoup. Donc la réalité, c'est qu'il n'y a pas 3 cinquièmes. L'opposition ne présente pas 3 cinquièmes.
02:38Donc il a toutes les chances d'être en réalité approuvé, parce qu'au fond, la Constitution telle qu'elle a été modifiée en 2008 par Nicolas Sarkozy
02:48ne permet pas de faire l'inverse. Moi, je souhaiterais que ce soit l'inverse, c'est-à-dire qu'on est pour des fonctions de cette nature
02:54non pas 3 cinquièmes pour s'y opposer, mais 3 cinquièmes pour approuver, ce qui obligerait à avoir là des figures qui présentent l'avantage de la racialité.
03:03— Bien. Dans tous les cas, a priori, vous n'êtes pas opposé à la nomination... Je dis « a priori » à la nomination de Richard Ferrand.
03:12— Non, je ne dirais pas des choses comme ça. Je dirais qu'il existe un doute sérieux sur les compétences, sur sa capacité...
03:20— Oui. Vous avez un doute sur ses compétences. Vous avez un doute sur son impartialité. — Ses compétences juridiques.
03:25— Il y a un doute sur son impartialité. Et donc c'est à lui maintenant de les lever et de dire quelles sont les garanties qu'il apporte.
03:31— D'ailleurs, vous avez rappelé ou Elisabeth Lévy a rappelé qu'il avait été celui qui avait appelé à un troisième mandat du chef de l'État.
03:39Je viens de vous dire que par exemple, si le chef de l'État démissionnait, il y aurait une interprétation à avoir de la Constitution pour savoir
03:45si le président de la République, n'ayant pas assumé 2 mandats complets, est en mesure de se représenter ou pas.
03:52Ce sera l'affaire du Conseil constitutionnel. Ce que j'observe aussi, c'est qu'aujourd'hui, nous avons 3 nominations.
03:58Les 3 nominations sont 3 nominations très politiques. En réalité, vous avez l'ancienne députée Wijniewski pour Yael Brown-Pivet.
04:08Et pour le président du Sénat, vous avez Philippe Bas, qui a été président de la Commission des lois, certes, mais qui est aussi l'un des...
04:17— Sénateur. — ...éminentes des Républicains. Et donc là, nous allons avoir au terme de ces nominations 7 membres sur 9
04:27qui auront été nommés par la majorité actuelle, ce qui pose quand même une question sur l'impartialité.
04:33Et moi, ce que je souhaite, c'est que les Français, quand ils voient une décision du Conseil constitutionnel, ils puissent se dire
04:39« Cette décision, en réalité, c'est une décision qui est impartiale ». C'est important d'avoir aujourd'hui les apparences de cette impartialité.
04:46Si ça n'est pas le cas, le risque, c'est d'avoir une dissociation progressive entre les Français et le juge constitutionnel,
04:53un moment où nous avons besoin, au contraire, d'asseoir l'État de droit.
04:57— Avant de parler de politique française, de reparler de politique française, je voudrais partir sur l'étranger.
05:05Donald Trump a publié une vidéo sur ses réseaux sociaux montrant Vladimir Poutine déclarant que les élites européennes
05:12se tiendront bientôt aux pieds de Trump et remueront doucement la queue. Voilà ce qu'a dit... Ce qu'a publié Donald Trump,
05:19qui ajoute... Il évoque dans une d'avoir Fox, c'était hier soir, la possibilité que l'Ukraine devienne russe un jour.
05:27— C'est assez consternant. Et nous avons là quelqu'un à la fois qui est grossier – ça n'est pas nouveau –
05:35mais qui est totalement désinhibé et qui, au fond... Alors on dit qu'il est dans une logique transactionnelle
05:41pour ne pas dire qu'il se comporte trivialement comme tout à l'heure...
05:48— Robert Menard parlait d'un épicier. — Eh bien voilà, un épicier. En tout cas, c'est une meilleure pour les épiciers,
05:53parce que la réalité, c'est qu'il est aujourd'hui l'homme qui brave à peu près toutes les règles de droit.
06:00Nous avons cherché pendant des décennies à installer un droit international qui puisse s'appliquer partout, en tout lieu
06:07et à toute personne et à tout gouvernement. Et voilà que nous avons une espèce d'éléphant dans le jeu de quilles
06:14qui aujourd'hui cherche à non pas permettre justement cet état de droit partout, cet état de droit international,
06:23mais qui est dans une logique qui est purement personnelle et qui ne vise qu'une seule chose, satisfaire les intérêts des Américains.
06:30Ça n'est pas possible. Et ce que j'entends sur l'Ukraine... Vous vous rendez compte qu'on est en train d'expliquer
06:36que l'Ukraine pourrait sur un coup de dés être russe, être ukrainienne. Au fond, peu importe.
06:42La seule question qui compte, c'est de savoir qui demain pourra exploiter les terres rares ukrainiennes. Mais quelle folie !
06:49Comment peut-on accepter ? Et comment l'Europe peut-elle accepter de rester muette à un moment où vous avez
06:56quelqu'un qui attaque de manière aussi claire nos intérêts ? Et je le dis pour l'Europe, mais je le dis aussi
07:03pour ce qui se passe aujourd'hui à Gaza. Comment peut-on avoir un président américain qui considère qu'il a droit
07:09en fait de déplacer les populations et de procéder à un nettoyage ethnique d'abord, puis ensuite d'expliquer qu'il envoie
07:16les Palestiniens en Égypte ou en Jordanie, puis expliquer aux Jordaniens et aux Égyptiens que s'ils n'obtempèrent pas,
07:23eh bien il les privera de toute aide ? De quoi cet homme est-il fait ? Et donc nous sommes là face à quelqu'un
07:31qui est totalement désinhibé. — Un danger pour le monde. — Un danger pour le monde, effectivement. Quand on pense qu'aujourd'hui, nous avons
07:36à la fois à l'ouest, nous avons Donald Trump. Vous descendez plus bas, vous avez Milley. Et vous allez à l'est, vous avez Poutine,
07:43vous avez Raménei. Enfin on est dans un monde devenu dangereux. Et c'est la raison pour laquelle la boussole que nous devons
07:51nous avoir en France, c'est de se poser la seule question qui vaille, c'est-à-dire comment est-ce qu'on fait pour que l'Europe
07:58reste le point d'équilibre dans un monde devenu dangereux. Et c'est la raison pour laquelle... Pardon de faire cette allusion,
08:04qui peut-être vous peut paraître un peu éloignée du sujet. Mais c'est la raison pour laquelle je me bats. Et c'est ma boussole constante pour que
08:11l'extrême-droite ne puisse pas l'emporter ici, parce que ça déstabiliserait définitivement le continent européen.
08:16Et ce serait la panique générale. — Alors puisque vous parlez de l'extrême-droite en France, du Rassemblement national,
08:23est-ce que pour le Rassemblement national, la meilleure chance de victoire, c'est Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce que le face-à-face
08:33avec Jean-Luc Mélenchon est la meilleure chance de victoire pour le Rassemblement national ?
08:37— C'est possible, parce que... — Non mais c'est possible ou pas ? — Oui, c'est possible. — Oui ou non ? Vous le pensez ? Oui ou non ?
08:43— Je vous réponds. Je vous dis que ce qui est vraisemblable, c'est qu'un deuxième tour qui opposerait Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen
08:50permettrait à Marine Le Pen d'étendre sa propre sphère d'influence, non pas simplement à l'extrême-droite, mais aussi à une large partie de la droite.
09:01Elle permettrait de cristalliser droite et extrême-droite. — Donc c'est une chance. Jean-Luc Mélenchon, c'est une chance pour Marine Le Pen.
09:09— Je vais pas dire les mots... Je le dirai pas comme ça. Mais je dirais qu'effectivement, il est certainement celui qui, aujourd'hui,
09:14présente le plus de risques dans un second tour, parce qu'il est celui qui permet, plus détesté que Marine Le Pen par les Français,
09:20eh bien il peut être l'occasion pour Marine Le Pen de franchir le seuil de l'Élysée.
09:25— Mais vous, vous êtes un allié d'Emmanuel Macron. C'est ce que dit Jean-Luc Mélenchon. Je vais pas faire tout ça.
09:30— Oui, ce que dit Jean-Luc Mélenchon n'a pas grande importance dans cette matière. — Non. C'est-à-dire ?
09:34— C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon est dans une stratégie de la terre brûlée. Et d'ailleurs, la preuve qu'il n'a aucune envie de l'emporter,
09:44c'est que si j'étais à sa place, après avoir réalisé le score qu'il a réalisé, eh bien je chercherais non pas à diviser la gauche
09:52mais à la rassembler. Je chercherais au contraire à faire la démonstration que je peux même, au-delà de la gauche, rassembler les Français.
09:58— Et n'a-t-il pas raison quand il dit... Oui, de toute façon, le PS a décidé de ne pas censurer le gouvernement.
10:04Donc c'est un allié du gouvernement. Vous avez décidé de ne pas censurer. Vous avez décidé définitivement
10:10de ne pas censurer le gouvernement ? — Absolument pas. Je suis allé monter à la tribune pour expliquer que nous étions
10:16non pas dans un pacte de non-censure, comme nous l'avions proposé initialement, mais qui supposait que le gouvernement
10:21abandonne le 49-3 définitivement, change de cap et respecte le front républicain. Aucune de ces conditions n'ayant été respectées.
10:28Il n'y a pas de pacte de non-censure. En revanche, il fallait donner un budget à la France pour des raisons que chacun comprend aisément.
10:35On ne peut pas vivre longtemps sans budget. Avoir une France sans budget jusqu'à la fin du mois de juin, c'était en réalité
10:42prendre un risque considérable pour les collectivités locales, pour les associations, pour le monde économique,
10:48pour celles et ceux qui vivent de la commande politique. — Donc motion de censure spontanée le 19 février, Olivier Faure.
10:55Vous voulez faire tomber le gouvernement ce jour-là ? — Oui. — Oui ? — Oui. — Clairement ? — Oui. — Clairement.
11:02Mais à quoi ça sert de faire tomber le gouvernement ? — Ça sert à en changer. Ça sert à faire en sorte que le président de la République
11:08peut-être accède enfin à la demande des Français et nomme un premier ou une première ministre de gauche, faire en sorte que nous partions...
11:15Nous avons déjà un budget. Mais le budget peut être modifié. Il peut y avoir une loi de finances rectificative qui permette par exemple de dire
11:22que des gens qui... Vous avez peut-être vu ce que Gabriel Zucman a publié il y a quelques heures montrant qu'aujourd'hui, la France
11:29est devenue un paradis fiscal pour les milliardaires et que ce sont eux qui payent le moins d'impôts en France. C'est-à-dire qu'ils payent moins d'impôts
11:35que vous et moi. Et que ça n'a absolument aucune logique. Et que de demander des efforts aux Français... Bien sûr qu'on peut leur demander des efforts.
11:42Mais enfin encore faut-il qu'ils soient proportionnels à ce que chacun peut faire. — Enfin vous avez... Pardon. Mais LFI n'a pas tort.
11:48Lorsqu'LFI dit que vous avez empêché la censure sur le budget, vous n'avez pas voulu voter la censure du budget, alors que le budget de la Sécurité sociale,
11:57hier, la partie recette que vous n'avez pas censurée, prévoit baisse de l'indexation sur les arrêts maladie, pas l'indexation de l'indemnisation
12:08sur les arrêts maladie. C'est vrai. Une baisse de 100% à 90% pour les fonctionnaires. Baisse des APL, de la prime d'activité, baisse de l'AME,
12:19des crédits accordés à l'AME. C'est vrai. — Non, ça, c'est faux. — C'est faux ? Pas de 110 millions d'euros de baisse ?
12:26— Non, d'abord parce que la loi de finances pour la Sécurité sociale n'est pas comme le budget de l'État. En fait, ce sont des objectifs qui sont fixés.
12:34Et en réalité, il y avait une vraie difficulté avec l'AME. C'est que les Républicains avaient prévu de fixer de nouvelles conditions pour accéder
12:43à l'aide médicale d'État. Ça a été battu en commission de mixte paritaire. Et donc désormais, tout étranger en situation irrégulière mais qui est malade,
12:51eh bien pourra se faire soigner. Et là, c'est un guichet qui est en réalité ouvert et qui donc ne permet pas...
12:56— Qui reste ouvert. — ...qui reste ouvert. Donc cette histoire-là n'existe pas. Et c'est heureux parce que vous le savez, tous les soignants demandent
13:02à ce que ce soit le cas, parce que pour des raisons qui sont par exemple épidémiologiques, nous n'avons aucun intérêt à ce que des gens qui sont contagieux
13:09restent à circuler sans être soignés. — Bien. Olivier Faure, la présidentielle de 2027, on parle beaucoup de ça. D'abord, il y aura un congrès du PS à l'automne,
13:21c'est cela, si j'ai bien compris ? — Je suis en train d'en discuter avec l'ensemble des sensibilités. Je pense avant l'automne.
13:27— Avant l'automne, l'été prochain. — Dans le premier semestre. — Premier semestre, avant l'été, alors.
13:32— Je pense plutôt le premier semestre, oui. Enfin, la discussion n'est pas achevée. — Oui, mais donc au printemps.
13:36— Mais plutôt au printemps. — Au printemps. Donc là, vous serez candidat. — Oui.
13:42— À votre succession, oui. Vous serez candidat. Bon. Vous préparez la présidentielle de 2027. J'ai vu les jeunes socialistes et la tribune
13:51des jeunes socialistes qui est claire. Nous ne voulons ni de François Hollande ni de Jean-Luc Mélenchon.
13:56Est-ce que vous êtes d'accord avec eux ? Vous ne voulez ni de François Hollande ni de Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure ?
14:02— Moi, ce que je veux d'abord, c'est que nous puissions fédérer la gauche. — Non mais ça, j'ai bien compris.
14:07— Oui, oui. Non, attendez. J'y viens. Et je vois que Jean-Luc Mélenchon et François Hollande sont en train d'essayer de reproduire
14:16le grand scénario bien connu des gauches irréconciliables, chacun pensant qu'en fracturant la gauche, ils seront l'un et l'autre
14:25amenés à obliger toute la gauche à se positionner par rapport à eux. Et donc l'un et l'autre ne cherchent pas à rassembler la gauche
14:33mais au contraire à en occuper un segment pour pouvoir ensuite être candidat et espérer l'un comme l'autre être celui qui récupère
14:42le plus gros des troupes et donc peut-être accéder au second tour. Ce que je crois, c'est que si vous avez ce match qui se reproduit
14:48entre Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, d'abord, vous n'aurez pas deux candidats à gauche. Vous en aurez 4 ou 5,
14:54parce que vous ne pourrez pas obliger les communistes et les écologistes à aller se mettre derrière l'un ou derrière l'autre.
15:01Ce serait leur disparition. Et vous aurez certainement dans ces cas-là aussi François Ruffin, Clémentine Autain,
15:06l'un de ceux qui ont quitté les Insoumis pour reprendre leur liberté. Et donc vous aurez une gauche qui sera totalement impuissantée
15:14et qui sera en réalité dans l'incapacité d'accéder au second tour. Et moi ce que je veux cette fois-ci, c'est qu'après deux élections
15:24pendant lesquelles la gauche a été absente du second tour, et bien que nous puissions accéder au second tour et que nous puissions battre
15:29Marine Le Pen, parce que je crois qu'aujourd'hui, malheureusement pour la démocratie, il n'y a ni chez les LR ni dans la Macronie
15:39capacité à gagner face à Marine Le Pen, parce que ça fait déjà 10 ans, ça fera 10 ans que ces gens-là gouvernent.
15:45— Alors vous dites ni, ni. Je vous pose la question franchement. Est-ce que vous nous dites ce matin ni François Hollande ni Jean-Luc Mélenchon ?
15:53— Oui, je pense que ni l'un ni l'autre ne sont en capacité de rassembler la gauche et que je souhaite au contraire que nous ayons un candidat
15:59ou une candidate qui puissent le faire et qui puissent, à minima, puisque Jean-Luc Mélenchon a déjà annoncé qu'il était candidat
16:06ou presque à la campagne présidentielle, eh bien je souhaite que dans ces cas-là, il y ait un candidat commun au reste de la gauche
16:13qui permette d'accéder au second tour et de l'emporter.
16:16— Dominique de Villepin ?
16:18— Dominique de Villepin est un personnage intéressant, mais il n'est pas de gauche.
16:22Je vous dis ça parce qu'il est candidat à la présidentielle de 2027. Il défend des positions à gauche sur le terrain international,
16:31dans tous les cas, et même sur le terrain franco-français.
16:35— Il a une parole intéressante. Je ne cherche pas à le disqualifier.
16:40— Et vous-même ?
16:42— Mais Jean-Jacques Brodin, le moment venu, il faudra d'abord que nous cherchions quel est le mode d'emploi pour parvenir à ce candidat commun.
16:51À ce moment-là, tout le monde aura sa chance.
16:53Mais je ne veux pas que nous puissions rentrer dans un jeu de petits chevaux
17:00où chacun pense d'abord à lui-même avant de penser à ce qui est l'intérêt général.
17:04Ce que je vous ai dit tout à l'heure par rapport à Donald Trump, par rapport à l'état du monde,
17:08suppose que nous ayons à un moment conscience de l'intérêt général
17:11et que nous nous posions la question de savoir si nous sommes prêts à accepter l'idée que même l'Europe bascule à l'extrême nord.
17:17Ça n'est pas rien. Et donc ça suppose que chacun mette un peu ses intérêts propres dans sa poche.
17:21— Bien. Olivier Faure, un débat sur l'identité nationale ne vous choque pas.
17:25C'est ce que vous avez dit hier matin sur RMC.
17:28La France, pour vous, doit être métissée, pluriculturelle et pluri-religieuse.
17:35On est d'accord.
17:37— C'est pas qu'elle doit ou qu'elle doit pas. Elle est.
17:40— Elle est. Bon. Aucun sentiment de submersion migratoire chez les Français ?
17:45— Non. — Non. Bien. Un référendum sur la suppression du droit du sol. Vous n'en voulez pas.
17:50L'ouverture d'un débat sur le droit du sol, vous n'en voulez pas non plus ?
17:54— Mais moi, la réalité, c'est que le gouvernement gouvernant, il a la possibilité de mettre sur la table tous les débats qu'il souhaite.
18:01Et le débat sur le droit du sol a déjà eu lieu en partie la semaine dernière, puisque les LR avaient posé la question s'agissant de Mayotte.
18:07— Mayotte. — Bien sûr. Non, mais avec dans le débat des ministres et des parlementaires
18:14qui ont tous annoncé qu'ils souhaitaient que ce soit la pointe avancée du débat et que derrière,
18:21on puisse en finir avec le droit du sol pour l'ensemble du territoire et pas exclusivement Mayotte.
18:27Donc le débat, il a lieu. Et moi, je ne souhaite pas que...
18:30— On ne touche pas au droit du sol ? — Non, on ne touche pas au droit du sol.
18:34Ça fait partie précisément de l'identité du pays. — Mais on touche au droit du sol à Mayotte.
18:38Mais on ne touche pas au droit du sol en métropole.
18:41Mais moi, je souhaite qu'on ne le touche nulle part. La réalité, c'est qu'à Mayotte, il a déjà été restreint en 2018.
18:47— 2018. — Pardon, 2018, avec la loi Collomb. Ça a changé quoi ? Rien.
18:52L'immigration comorienne et puis du Mozambique, etc. a été multipliée par 10.
19:02C'est-à-dire qu'en fait, ça n'est pas lié. Pourquoi ? Parce que c'est toujours la même chose avec les mouvements migratoires.
19:08Les gens ne cherchent pas à calculer en se disant « Voilà, si j'accouche dans 16 ans, mon enfant sera peut-être français ».
19:15Non. Les femmes notamment qui viennent, elles viennent parce qu'elles cherchent tout simplement un endroit
19:21où elles pourront accoucher en sécurité, un endroit où peut-être elles pourront donner un avenir à leurs enfants.
19:27Et leur avenir, c'est d'abord manger tout simplement, boire, et non pas trouver une nationalité.
19:32Et c'est la raison pour laquelle ce débat est absurde. Je rappelle qu'y compris pour l'ensemble du territoire,
19:37ça concerne qui ? Ça concerne... Il y a 30.000 demandes anticipées chaque année.
19:42Et pour ceux qui n'ont pas fait la demande anticipée, ces 2.000 qui, à 18 ans, deviennent français par le droit du sol.
19:48Donc vous voyez qu'on est là sur un débat qui est un débat qui est monté en épingle,
19:52comme si on avait là des hordes de gens qui n'ont pas demandé à être français et qui le deviennent sans le savoir.
19:57Ça n'est pas vrai parce qu'y compris, ce geste doit être accompli parce qu'il faut le demander.
20:01— Bruno Retailleau et le RN, même combat selon vous ?
20:04— Je vois que, maintenant, Marion Maréchal, je vois que les parlementaires du RN, tous, demandent à Bruno Retailleau
20:12de prendre sa carte à l'extrême-noire. C'est donc qu'ils reconnaissent comme l'un des leurs.
20:15— Il a les mêmes idées ? — Il est en train de les promouvoir.
20:18Il est devenu le portier de l'extrême-noire. C'est lui qui est en train de leur ouvrir la porte
20:22et de faire en sorte que, demain, ils puissent, à force d'assumer leurs idées...
20:27Il est en train de dire qu'au fond, même la droite dite républicaine,
20:31eh bien considère que les idées de l'extrême-noire ne sont pas des idées aussi intolérables que cela.
20:35— Une proposition de loi va être défendue demain à propos de l'interdiction d'un mariage
20:41lorsque l'un des futurs époux est en situation irrégulière. Faut-il interdire le mariage ?
20:47— La seule chose qu'on doit se poser comme question, c'est est-ce qu'il s'agit d'un mariage blanc ou pas.
20:53Et si c'est un mariage blanc, il doit bien sûr être repoussé.
20:58Si vous avez des gens qui n'ont aucun lien réel, qui ne vivent pas ensemble, qui ne s'aiment pas,
21:04qui sont juste là pour contourner la loi et la frauder, et en réalité simplement permettre à l'un des conjoints
21:11d'obtenir la nationalité française, mais alors qu'il n'y a aucune raison de lui accorder,
21:16bien sûr que ce mariage ne doit pas être autorisé. En revanche, vous pouvez avoir des gens
21:20qui sont en situation irrégulière depuis 5 ans, 10 ans, et qui ont noué des liens affectifs,
21:25des liens amoureux avec une personne, et qui à un moment font le choix de se marier.
21:29Et par le mariage, d'obtenir la nationalité française. Je pense simplement...
21:33Ma mère n'était pas irrégulière, mais elle était étrangère. Et c'est par le mariage
21:37qu'elle a obtenu la nationalité française, parce qu'elle aimait mon père. Et que mon père l'aimait aussi.
21:42Donc voyez-vous, ça me semble assez logique de ne pas penser les choses exclusivement en termes d'OQTF, etc.,
21:51mais bien en termes de, est-ce que c'est un mariage d'amour, ou est-ce que c'est un mariage blanc ?
21:55Voilà le vrai critère.
21:57J'ai une dernière question, Olivier Faure. Est-ce que vous avez téléchargé Le Chat ?
22:01Pas encore, mais je vais le faire.
22:03Vous allez le faire ?
22:04Oui, absolument.
22:05Parce que c'est une intelligence artificielle française.
22:09Française, Mistral, AI, c'est le nom de l'entreprise. Vous allez le faire.
22:13Oui, oui, et figurez-vous que j'ai à un moment pensé que Tesla était une marque de voitures
22:19qui n'était pas inintéressante, et j'ai renoncé, évidemment, à chercher à louer...
22:25Est-ce que c'est un succès, ce sommet de l'IA à Paris ? Enfin, c'est pas terminé.
22:29C'est pas terminé.
22:30C'est pas terminé. Est-ce que c'est une bonne initiative du Président de la République ou pas ?
22:33C'est une bonne initiative que de chercher à réfléchir sur l'IA. Maintenant, il faut voir ce que donne ce sommet.
22:38Et notamment, voir quels sont... L'IA peut être le meilleur et le pire.
22:43D'ailleurs, c'est le meilleur et le pire.
22:44C'est le meilleur quand ça permet d'aider au diagnostic de maladies qui sont des maladies parfois très rares,
22:50qui permettent de mieux diagnostiquer les cancers. Ça, c'est très bien.
22:53En revanche, si c'est une utilisation guerrière, notamment si on ajoute l'intelligence artificielle aux armes aujourd'hui,
23:01là, on part vers une forme d'apocalypse annoncée.
23:04Donc, réglementée, encadrée ?
23:06Réglementée, encadrée, parce que, comme toujours, le progrès technologique doit être pensé, doit être encadré.
23:13Mais est-ce qu'il ne faut pas d'abord investir avant de réglementer et d'encadrer ?
23:17Il faut faire les deux à la fois. Il n'y a pas l'un et l'autre... Enfin, l'un ne s'oppose pas à l'autre.
23:22Si vous laissez, en fait, les applications militaires se développer, il sera trop tard ensuite pour interdire.
23:28Donc, il faut bien sûr chercher à veiller à ce que...
23:32Comme on a veillé à ce qu'il n'y ait pas un développement sur la planète entière de l'arme nucléaire,
23:38mais il faut veiller maintenant à ce que les nations ne prennent pas d'un seul coup le chemin de l'IA
23:45pour, demain, avoir des armes qui, par exemple, détermineraient un profil type de ceux qu'on doit abattre
23:52et laisser des drones se déplacer et abattre tout ce qui ressemble à quelqu'un qui aurait le profil,
23:58ici, d'un Palestinien, ici, d'un Français, ici, d'un Ukrainien.
24:02Bref, tout ce qui pourrait être, demain, une forme de déshumanisation.
24:08La guerre est déjà une forme de déshumanisation, mais là, ce serait le stade ultime.
24:12Et je crois que personne ne peut le souhaiter.
24:15— Bien, merci, Olivier Faure, d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
24:19Merci. Il est presque 9 h. Patrick Roger, juste après les informations.