• il y a 12 heures
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Michael Sadoun

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-12-27##

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Transcription
00:00Qu'est-ce qui crée les emplois en France ?
00:01Qu'est-ce qui permet aux Français de travailler ?
00:03C'est quand même avant tout les entreprises.
00:04Pour l'année 2022, les entreprises nous signalent avoir besoin
00:07de plus de 50 000 besoins de recrutement.
00:10Vous avez besoin de combien de personnes ?
00:11Il m'en faudrait deux.
00:12À l'atelier et au service.
00:13À temps plein ?
00:14À temps plein, absolument.
00:15À 35 heures, CDI.
00:17C'est pour ça que j'arrête aussi, pour avoir des week-ends,
00:20pouvoir avoir deux années et demie, avoir une vie,
00:23pouvoir m'organiser, parce que c'est un peu difficile avec ces horaires.
00:27Le chômage repart à la hausse, menaçant les progrès réalisés
00:31sous les sept premières années d'Emmanuel Macron.
00:33À l'Élysée, son principal succès en matière d'emploi
00:36est qu'il est en train de s'effondrer.
00:37Alors, parlons vrai.
00:39Pensez-vous que le nouveau gouvernement pourrait faire mentir
00:41les prévisions de l'INSEE qui disent, après une hausse au mois de novembre,
00:46une hausse sur l'année 2025 ?
00:48Ce retournement de tendance est la faute à la conjoncture mondiale
00:50ou à la politique économique de la France ?
00:52Et à cette question, hausse du chômage,
00:54est-ce que le seul résultat positif de Macron est en train de s'effondrer ?
00:58Vous dites que 95% voulaient réagir aux dates de vos appels,
01:02aux 0826, 300, 300.
01:04Philippe Billiger, est-ce que le chômage,
01:06ce n'était pas la grande réussite d'Emmanuel Macron ?
01:09– En tout cas, on pouvait le penser, il y a quelque chose d'assez ironique
01:13dans l'histoire de France, sur ce plan-là, comme sur d'autres.
01:17François Hollande prend des engagements, il part trop tôt,
01:22alors qu'en fond, ses promesses ont été presque réalisées après,
01:28sur le chômage, puisque la baisse venait en grande partie de son action.
01:34Emmanuel Macron semble l'emporter sur le chômage,
01:38et comme vous le dites très bien, apparemment aujourd'hui,
01:42la situation redevient médiocre.
01:45Il y a quelque chose, alors, je ne crois pas,
01:48je pense même qu'on retiendra un petit peu, sur un plateau positif,
01:55le fait que le chômage, à un certain moment, me semble-t-il,
01:59a atteint son plus bas niveau en France, j'entends,
02:03par rapport à d'autres pays, je crois qu'ils avaient mieux fait.
02:06Mais on attaquera aussi plus Emmanuel Macron pour ce qu'il est,
02:14plus que pour ce qu'il a manqué.
02:16Oui, et puis, qu'est-ce que c'est qu'un héritage ?
02:19C'est ça le problème.
02:20Qu'est-ce que laissera Emmanuel Macron comme héritage ?
02:23Plus jeune président français, le seul à avoir réussi le doublon,
02:26c'est quand même...
02:28Vous croyez vraiment que ça suffira comme héritage
02:31d'avoir une réforme des retraites qui a été repoussée par 80% des Français
02:35et passée au 49-3, et un chômage qui remonte ?
02:38Moi, je crois que si j'étais Emmanuel Macron,
02:40je me poserais vraiment la question,
02:42qu'est-ce que je fais de ces trois dernières années qui restent
02:45pour rentrer dans l'histoire,
02:46et deux ans et demi pour rentrer dans l'histoire autrement
02:49qu'en donnant les clés du palais de l'Élysée à Marine Le Pen,
02:51parce qu'on ne parlera pas de chômage.
02:53Si Marine Le Pen devient président de la République,
02:55vous savez, ce sera l'échec absolu d'Emmanuel Macron.
02:58On ne parlera d'Emmanuel Macron qu'en ces termes.
03:01L'homme qui devait la battre et qui lui passe les clés du pouvoir,
03:04ce sera injuste, ce sera réducteur.
03:06Mais voilà, sa politique de l'offre à laquelle il refuse qu'on touche
03:10depuis le mois de juillet, et c'est aussi pour ça qu'il rechigne
03:13et qu'il a nommé la gauche, même si la gauche se plantait,
03:15il fallait au moins la laisser essayer,
03:17et bien sa politique de l'offre semble un peu se casser la gueule.
03:19Surtout qu'il a toujours dit, pardon Mickaël,
03:22il a toujours dit qu'il voulait à eux.
03:25L'objectif suprême, c'était de ne pas voir arriver Marine Le Pen.
03:29Bien sûr.
03:29Mickaël Sanoune.
03:30Emmanuel Macron a eu au début des résultats plutôt positifs sur le chômage.
03:35Philippe en a parlé, c'était des résidus du CICE
03:37qu'il avait lancé déjà à la fin du quinquennat de François Hollande,
03:40et puis c'était aussi partiellement dû à ses propres réformes
03:43sur la flexibilité du marché de l'emploi,
03:45sur la réforme de la loi Pacte qui facilite aussi les seuils pour les entreprises,
03:49notamment les PME et les ETI, etc.
03:51Donc moi, je ne me posais pas à cette politique, je la trouvais plutôt bonne.
03:54Après, il faut dire une chose, c'est qu'Emmanuel Macron a bénéficié de plusieurs choses.
03:57D'abord, il y avait une croissance mondiale qui était plutôt bonne et qui le portait.
04:01Il y avait une reprise après le Covid économique mondiale
04:04qui lui permet de stabiliser ça un petit peu.
04:06Il y avait des subventions qui distribuaient massivement aux entreprises
04:09et il les a fait vivre en fait sur de la dette.
04:11Et maintenant, elles se heurtent au mur de la dette,
04:12donc elles ne peuvent plus supporter ça.
04:14Et c'est là qu'on va voir des entreprises faire faillite et donc le chômage augmenter.
04:18– Et laisser les PGE au frais des contribuables.
04:20– Voilà, exactement. Les PGE qui ont été super mal d'ailleurs utilisées.
04:24La réforme, évidemment de la réforme de l'alternance
04:27qui a permis au chômage chez les jeunes,
04:28qui était un phénomène massif, de diminuer un petit peu.
04:31Donc Emmanuel Macron, si vous voulez,
04:33a fait baisser les chiffres de manière partiellement artificielle quand même.
04:36Ce n'est pas totalement son bilan et sa maestria.
04:39Après, je m'opposerais peut-être à François sur ce dossier-là,
04:43c'est que je pense qu'il doit poursuivre sa politique de l'offre,
04:45d'autant plus que dans un contexte plus ou moins de reprise économique mondiale,
04:48parce qu'on va voir les États-Unis qui vont continuer dans cette croissance,
04:52je pense que la France doit mener, continuer de mener,
04:54des politiques contracycliques, c'est-à-dire des politiques de l'offre.
04:57Si maintenant elle dégrade son sol budgétaire,
04:59surtout avec la situation financière qu'on a
05:02et les marchés financiers qui nous regardent,
05:05je pense que la France se mettra vraiment dans la panade financièrement.
05:08– Philippe Bigiat.
05:09– Alors là, franchement, je fais confiance à Mickaël et à François là-dessus.
05:13J'ai eu tendance, peut-être de manière naïve,
05:18à considérer que le pire pour un pays,
05:21c'est de changer radicalement de politique économique,
05:24même quand celle qui, en cours, n'a pas révélé que des conséquences négatives.
05:32Je ne sais pas si ça rentre dans la raison économique,
05:36mais un changement radical, est-ce que ça n'en prendrait pas ?
05:40– Moi, je ne pense pas qu'on n'est pas obligé de faire un changement radical.
05:43Je pense que tout ce qui a été proposé, notamment par tous les experts,
05:47il y en a quand même quelques-uns, sur le programme,
05:50pas simplement du Nouveau Front Populaire,
05:52mais sur le pacte de non-censure, qui est vraiment l'idée de…
05:55J'entends ce que dit Mickaël,
05:58on peut aussi entendre que la croissance
06:02provient à 60-65% de la consommation populaire.
06:06Donc, on peut entendre aussi que la politique de la demande,
06:11on peut très bien entendre qu'offrir du pouvoir d'achat supplémentaire aux Français,
06:17ça n'est pas forcément pour aller acheter des choses qui sont fabriquées en Chine,
06:20parce que j'entends toujours cet argument.
06:22Donc, on peut entendre aussi qu'on n'est pas obligé de passer de l'autre côté du cheval,
06:27c'est-à-dire dire « je fous en l'air la politique de l'offre »
06:29et « zai, zai, zai, zai, on ne fait que de l'augmentation du pouvoir d'achat ».
06:34Je pense qu'il y a une voie du milieu, et que cette voie du milieu,
06:37il se refuse à la prendre.
06:39C'est quasiment névrotique pour moi,
06:41c'est quand vous êtes président, vous êtes accroché.
06:43Non, mais névrotique au sens…
06:45Aussi sûrement que c'est névrotique pour lui,
06:47c'est névrotique aussi pour la gauche, les retraites.
06:49C'est-à-dire que, soit vous la bougez ou rien.
06:53Moi, je ne suis pas d'accord, on peut la geler,
06:54comprenez ce que je veux dire.
06:55Il ne faut pas être accroché à des totems comme ça.
06:58Il est accroché à ça parce qu'en termes de finances publiques,
07:00ça représente énormément le financement des retraites.
07:03Non, mais vous êtes d'accord sur l'idée qu'on peut redonner
07:05du pouvoir d'achat différemment pour relancer la consommation populaire par exemple ?
07:09Je ne sais pas, moi je trouve au contraire qu'on a une économie aujourd'hui
07:13qui tourne trop sur la consommation, vous avez raison de le rappeler,
07:15mais je pense qu'on ne tourne plus assez sur la production,
07:18et d'ailleurs, c'est ce qui contribue aux mauvaises finances de la France
07:21puisque nous avons une balance des paiements extérieurs
07:24qui commence à devenir extrêmement déficitaire.
07:26Oui, mais la balance commerciale,
07:27ce n'est qu'une petite partie de ce qu'on appelle la balance des paiements.
07:30Il a raison, la justice est tout à fait extrêmement déficitaire.
07:32C'est sur ça que la France commence à dépendre vraiment de l'extérieur,
07:35et moi, ça me pose aussi une question en tant que souverainiste,
07:37c'est que plus nous dépendons des financements extérieurs
07:39et moins la France est libre dans son action.
07:41Alors, juste un détail par rapport à ce que dit Michael.
07:45Je sais très bien qu'il y a une forme de...
07:47Vous avez raison dans ce que vous dites sur la dépendance et l'autonomie.
07:50Il faut quand même bien rappeler aux gens qui nous écoutent
07:53que chaque fois que nous allons emprunter,
07:55nous ne nous mettons pas dans la main d'un ensemble d'acteurs
08:00qui peuvent nous faire décider quoi que ce soit sur notre...
08:03Pour le moment, en tout cas.
08:04Pas dans le marché primaire, mais dans le marché secondaire.
08:06Après, quand ça s'échange sur les marchés internationaux,
08:08ça finit par atterrir dans les fonds de pension américains et chez les Chinois.
08:11J'ai bien compris.
08:12Vous savez, c'est l'histoire de la récolte en Russie
08:14qui est vendue quatre ou cinq ou six fois avant même que le blé est germé.
08:17Il y a un type qui l'achète et il y a un autre type qui vient de l'acheter
08:19qui la revend, un troisième type qui la revend.
08:21Et d'un seul coup, c'est exactement comme ça qu'il y a eu les émeutes de la faim.
08:25C'est de la spéculation.
08:26On peut comparer ça.
08:27Mais quand même, globalement, il faut quand même rappeler aux gens
08:30que quand nous empruntons sur le marché international en premier emprunt,
08:34jamais la France ne se met dans les mains de qui que ce soit
08:38qui pourrait éventuellement, à un moment donné, diriger sa politique.
08:42– Je voudrais vous poser une question, il ne nous reste même pas trois minutes.
08:45Hormis le chômage, s'il y avait une autre réussite d'Emmanuel Macron,
08:48ce serait quoi pour vous, Philippe Bilger ?
08:50– Est-ce que la première année de son mandat n'a pas été réussie, SNCF ?
08:56Et la deuxième, j'ai oublié d'ailleurs, la deuxième réforme, la première année ?
09:01– Ouf, il y a eu la loi Pacte en 2018 qui était pas mal,
09:04mais oui, moi je trouvais que la première année était pas mal.
09:06Après, moi je dirais, une réussite d'Emmanuel Macron,
09:08certains considéreront que c'est un échec,
09:10c'est d'avoir fait sauter des limites artificielles dans la politique française.
09:13Il a acté du fait que le centre-gauche et le centre-droite
09:16se ressemblaient sur tous les points, le libéralisme, la mondialisation, l'Europe, etc.
09:20Et il a acté une recomposition du paysage politique français
09:23qui pour moi aujourd'hui est plus cohérent qu'il y a 10 ans.
09:25– Mais c'est amusant parce que vous dites une réussite
09:27qui n'est pas une réussite économique par exemple,
09:29ou politique pour les marchés de la France à l'étranger, etc.
09:33– Je pense que c'est un désastre en fait,
09:34moi je trouve que c'est un désastre ce que vient de dire Mickaël,
09:38il a tout à fait raison, il a fait tout à fait exploser,
09:41et en fait les ruisseaux reviennent, les rivières reviennent dans leur lit,
09:44et c'est ça le drame, le drame c'est que quand vous pensez considérer
09:47qu'il n'y a plus de gauche et de droite et que tout est en même temps
09:50et est un bloc central, et bien vous avez les deux tours jumelles qui montent à l'horizon,
09:54vous avez la tour jumelle du Rassemblement National.
09:56– Mais qui sont plus cohérents François ?
09:57– Non, moi je ne suis pas d'accord avec vous,
09:59non je crois qu'il y a une différence entre le centre-gauche et le centre-droite.
10:03– Après bon, entre Rocart et Giscard il y avait une si grande différence que ça ?
10:06– Oui, je pense quand même qu'il y avait une différence, mais Rocart et Giscard,
10:09d'ailleurs la gauche n'est pas rocardienne,
10:11la preuve c'est toujours Mitterrand qui a gagné,
10:13et Rocart n'a jamais pu atteindre son objectif extraordinaire
10:16qui était la présidence de la République, jamais.
10:18– Mais c'est une gauche qui a dominé à la fin des années 80.
10:22– La gauche elle a dominé les plateaux télé, les intellectuels, elle n'a jamais gagné,
10:25c'est Mitterrand qui gagne avec les forces de l'argent,
10:27l'argent qui corrompt c'est jamais Rocart,
10:29parce que la gauche elle est toujours à un moment donné comme ça.
10:32– Oui enfin, le tournant de la rigueur plus après le virage trop européen de Mitterrand,
10:37c'était quand même Macron-Dieu-Emmanuel Macron.
10:40– Est-ce qu'on pourra retenir d'Emmanuel Macron, il n'a pas réussi,
10:44mais en tout cas la seule sincérité que je lui reconnais c'est l'Europe.
10:48La seule sincérité que je reconnais à Emmanuel Macron c'est l'Europe.
10:53– Pour moi c'est un échec.
10:54– Est-ce qu'il a réussi quelque chose ?
10:56On verra s'il arrive, parce que ce n'est pas encore fini le Mercosur,
10:59est-ce qu'il arrive à faire reculer la Commission européenne ?
11:03– Ça paraît compliqué.
11:04– S'il y arrive, avec l'aide de l'Italie, des Pays-Bas et de l'Autriche,
11:08s'il arrive, je dirais voilà ce qu'on retiendra pour moi d'Emmanuel Macron,
11:11avoir fait reculer le Mercosur.
11:13– En même temps, c'est fini, en même temps le paradoxe, François,
11:17c'est que sa seule sincérité, manifestement, n'est pas un résultat positif.
11:22– Je suis d'accord avec vous, bien sûr, il a un peu tout foiré Macron, on peut quand même le dire.

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