• il y a 11 heures
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir Elliot, bonsoir Geoffroy.
00:08Geoffroy, le jeune, est avec nous comme chaque vendredi soir, bonsoir cher Geoffroy.
00:11Bonsoir à tous les deux.
00:12Philippe Devilliers, on a une actualité très chargée, bien sûr.
00:15On reviendra dans cette émission, un peu plus tard dans l'émission, sur cette décision historique,
00:21puisque le Conseil d'Etat a confirmé l'ARCOM dans sa volonté de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne C8,
00:29pourtant première chaîne de la TNT, et vous souhaitiez évidemment revenir sur cette décision, Philippe.
00:35Je dirais simplement un mot avant de revenir par le menu sur cette décision scandaleuse.
00:46Je demande à chaque téléspectateur de peser chaque mot, d'écouter chaque mot.
00:54Les nouveaux héros de notre temps seront jugés par l'histoire comme étant les libérateurs de la parole.
01:05L'histoire un jour dira, les libérateurs de la parole sont les nouveaux héros de notre temps.
01:13Et donc je salue Franck Apieto, les 400 personnels qui sont sur le carreau,
01:21qui sont des héros martyres, martyres de l'ARCOM, martyres de la bureaucratie totalitaire.
01:28Je salue Cyril Hanouna, puni pour son talent, et je salue aussi le grand patron Vincent Bolloré,
01:38le capitalisme sacrificiel, le mécène de l'âme française.
01:46C'est eux que l'ARCOM veut atteindre, et nous tous avec,
01:52parce que regardez ces huit pour comprendre ce qui va arriver à ces news.
01:57Ils veulent fermer ces news, ils veulent en finir avec la parole alternative, mais c'est trop tard.
02:08Comme dit Vincent Bolloré, il y a ce qu'il appelle le déhanché du lapin breton.
02:15Et s'ils veulent nous décourager et nous affaiblir, je pense que nous sortons de cette épreuve plus fort.
02:25Mais on y reviendra tout à l'heure.
02:27On y reviendra dans cette émission bien évidemment, et il faut le dire aux téléspectateurs,
02:31vous êtes l'un des pères de cette loi en 1986 si je ne m'abuse.
02:3730 septembre 1986, donc je peux en parler.
02:40Je peux vous parler du berceau d'osier au bord d'une île, comme pour le petit Moïse.
02:46Et dedans il y avait Roch-Olivier Metz qui était à mon cabinet.
02:50Il ne s'en souvient plus lui.
02:52On racontera tout ça dans cette émission bien sûr.
02:55Mais, et c'est intimement lié évidemment, vous souhaitiez revenir impérativement
03:00sur le discours de J.D. Evans à Munich lors de la conférence de défense
03:04qui a été longuement décryptée cette semaine.
03:06J.D. Evans a alerté sur un recul de la démocratie en Europe et de la liberté d'expression justement.
03:12Certains y ont vu une provocation, voire de l'ingérence.
03:15D'autres le message lucide d'une Europe qui renie ses droits fondamentaux.
03:19Je vous propose qu'on écoute J.D. Evans, un message prémonitoire en quelque sorte,
03:24quelques jours avant que C8 soit frappé d'un écran noir.
03:30Je suis convaincu qu'ignorer les gens,
03:33mépriser leurs préoccupations, ou pire, fermer les médias,
03:37annuler les élections ou les tenir à l'écart du processus politique ne protège en rien.
03:43C'est au contraire le moyen de détruire la démocratie.
03:48S'exprimer et donner son avis, ce n'est pas interférer dans une élection.
03:54Et vous voyez Philippe de Villiers dans ce discours, un tournant historique,
03:59au même titre que le discours de Solzhenitsyn à Harvard en 1978.
04:04Pourquoi vous faites ce parallèle ?
04:07Je fais ce parallèle pour deux raisons.
04:11La première, c'est que c'est un tremblement de terre équivalent.
04:16Et la deuxième, c'est l'effet de surprise.
04:21Solzhenitsyn m'a raconté cette histoire du discours de 1978
04:26quand il est venu en Vendée chez moi en 1993.
04:31Il m'a dit, voilà, tous les étudiants m'ont invité.
04:36Toute la promotion en 1978 de Harvard, c'est Nike plus Ultra.
04:42Et ils pensaient tous que j'allais me livrer une diatribe
04:47contre le communisme, contre l'Union soviétique,
04:50vu que j'étais en exil dans le Vermont aux Etats-Unis,
04:53après avoir été prix Nobel de littérature,
04:57l'exilé le plus prestigieux du monde,
04:59qui venait donc parler du désastre du communisme,
05:06de l'idéologie totalitaire du moment, la peste rouge après la peste brune.
05:13Et puis ça n'est pas du tout passé comme ça.
05:18Solzhenitsyn, le Russe, est venu dire aux Américains,
05:22aux jeunes Américains,
05:25le matérialisme qui nous a perdus va vous perdre.
05:33Et là, G. D. Vance vient, en tant qu'Américain,
05:41dire à la vieille Europe,
05:44la sécession des élites qui nous a perdus va vous perdre.
05:54Et ensuite, il faut bien lire entre les lignes son discours.
05:58En fait, il y a deux angles pour prendre à revers
06:05ce parterre prestigieux municois.
06:09Le premier angle, il est explicite.
06:13Il dit, la vraie menace, ça n'est pas la Russie ou la Chine.
06:19La vraie menace, je cite, c'est le recul des valeurs fondamentales.
06:26Et pourquoi je parle barbarde ?
06:28Parce que c'est exactement le même filigrane.
06:31C'est-à-dire qu'on croit entendre Solzhenitsyn redire
06:36l'Occident va vers son état ultime d'épuisement spirituel.
06:47L'humanisme rationaliste, le juridisme sans âme
06:52et l'abolition de la vie intérieure.
06:56C'est la même pensée.
06:57Ensuite, deuxième angle.
07:02Vous, les élites mondialisées, dit-il,
07:06vous avez fait quelque chose qui ne plaît pas à vos peuples.
07:10Vous avez fait la migration de masse.
07:14Et donc, pour faire passer la migration de masse,
07:16vous avez bridé la liberté d'expression.
07:20Voilà, c'est très explicite.
07:23Et en fait, quand on connaît l'histoire des relations
07:26entre l'Amérique et l'Europe, je vais vous faire une confidence,
07:32je suis ce qu'on appelle fils de la révolution américaine.
07:36C'est-à-dire que je fais partie d'une association
07:38avec les Cincinnati qui, par leurs ascendants,
07:42sont récompensés avec un passeport spécial, etc.
07:47Donc, je suis sensible à tout ce qui se passe aux États-Unis.
07:52Les fils de la révolution américaine ont eu un ancêtre
07:54qui s'est battu aux côtés de Lafayette, Charrette,
07:57pour libérer les colonies américaines de la perfide Albion.
08:03Et je vais vous dire pourquoi je dis ça.
08:06Parce qu'en réalité, historiquement,
08:11c'est l'Europe qui est la plus pauvre,
08:15c'est l'Europe qui a enfanté l'Amérique.
08:23L'Amérique est fille de l'Europe.
08:28Pardon, oui, l'Amérique est fille de l'Europe.
08:31Et l'Europe a longtemps reproché à l'Amérique
08:37d'avoir perdu le fil de sa parenté.
08:41Et voici que Lafayette revient en Europe,
08:49semençait l'Europe en disant ceci.
08:55Vous avez perdu le fil de ce que vous nous avez imposé
09:00et de ce que nous avons négligé.
09:03En d'autres termes, Lafayette revendique aujourd'hui
09:07la civilisation de la mère
09:12au moment où la mère reproche à la fille
09:15de vouloir lui imposer une civilisation dont elle ne veut plus.
09:19C'est magnifique.
09:22Pourquoi il faut, en politique,
09:25comme disaient Bernanos et Saint-Ignan,
09:29le désespoir en politique est une sottise absolue.
09:32Mais vous, à qui on ne peut reprocher un manque de patriotisme,
09:35avez-vous vu une sorte d'ingérence étrangère
09:39dans le discours de J.D. Evans ?
09:41Ah, ingérence.
09:43On croit entendre Kouchner.
09:45Vous vous souvenez des ingérences humanitaires ?
09:47A l'époque, tout le monde pouvait faire des ingérences.
09:53L'histoire de l'humanité n'est qu'une suite d'ingérences.
09:58Quand Caton se lève devant tout le sénat romain
10:03et qu'il s'exclame
10:07« De l'envers tout Carthago ! »
10:10Ce n'est pas une ingérence ?
10:12Dans les affaires cartaginoises,
10:14et quelques semaines après, quelques mois après,
10:16Carthage est détruit.
10:19Ça commence mal, les ingérences.
10:21C'est l'Empire romain.
10:24Mais plus tard de notre temps,
10:27c'est Sarac Nafo qui disait ça l'autre jour chez Christine Kelly.
10:31« Ich bin ein Berliner. »
10:34Pardon pour mon allemand,
10:36mais je ne suis pas rompu à cette langue.
10:42« Ich bin ein Berliner. »
10:44Vous savez ce que ça veut dire ?
10:46« Je suis un berlinois. »
10:48C'est ce qu'il avait dit.
10:50Il dit ça à Berlin.
10:53Vous imaginez ?
10:55Et quand De Gaulle va au Québec, à Montréal,
10:59il pensait pour Mathieu Bocoté.
11:01Mathieu Bocoté qui n'aime pas les ingérences.
11:04Celle-là, il l'aime.
11:08Il dit « Vive le Québec libre ! »
11:10On s'arrête là.
11:13Parlons de Soros.
11:16Soros qui fait nommer des juges à la Cour européenne
11:20des droits de l'homme,
11:22du Conseil de l'Europe.
11:24Lisez les documents de Grégoire,
11:26de Maître Grégoire Pucin.
11:28Il fait autorité.
11:30Ce n'est pas des ingérences ?
11:32Victor Orban vient de le dénoncer.
11:34Non, la question n'est pas là.
11:37La question, en fait, c'est que
11:40Donald Trump
11:42et J.D. Vance
11:46ont sous-entendu des choses
11:51qui sont intolérables
11:53pour une Europe décadente.
11:56Et qui est en train de se traîner.
11:58J'explique en deux mots.
12:01En fait,
12:03cette Europe
12:05qui se traîne,
12:07c'est une Europe sans corps,
12:09c'est une Europe sans tête,
12:11c'est une Europe sans âme.
12:13C'est ça qu'a dit J.D. Vance.
12:15C'est une Europe sans corps.
12:17C'est-à-dire que c'est un corpus juridique,
12:19ce n'est pas un corps politique.
12:21Il n'y a pas de frontières,
12:23un espace sans frontières.
12:25C'est le conseil de Lincoln.
12:27C'est les droits de l'homme, la démocratie.
12:29On va loin comme ça.
12:31Mais un corps politique
12:33qui n'a pas de frontières,
12:35ce n'est pas un corps politique,
12:37c'est un corpus juridique.
12:39Donc, facile à infiltrer
12:41par la migration de masse.
12:43Premier soupçon de J.D. Vance.
12:45Deuxième soupçon de J.D. Vance,
12:47il dit, vous êtes où ?
12:49Vous savez, Kissinger disait,
12:51l'Europe, l'Europe, l'Europe,
12:53l'Europe sans têtes.
12:55Trump, il n'a toujours pas appelé
12:57l'impératrice van der Leyen.
12:59Toujours pas appelé.
13:01Il n'a pas son numéro de téléphone.
13:03Donc, ça n'existe pas.
13:05C'est dramatique pour tous ces gens,
13:07la Macronie, etc.
13:09Ils croyaient qu'ils avaient réussi
13:11leur truc de la souveraineté européenne.
13:13Et quand je vois le jeune Barreau,
13:15le talerant du pauvre,
13:17le talerant de poche,
13:19pour eux, c'est dramatique.
13:21L'Europe sans corps, l'Europe sans tête.
13:23Donc, un pouvoir acéphale,
13:25une polyarchie délibérative.
13:27Le pouvoir n'est nulle part.
13:29Et donc, en fait, c'est la victoire
13:31de la technocratie de marché
13:33sur la démocratie.
13:35Et donc, la fin de la liberté d'expression
13:37puisqu'il n'y a pas besoin de liberté d'expression
13:39puisqu'il n'y a pas d'élection à l'Europe.
13:41Et troisièmement, l'Europe sans âme,
13:43c'est sans doute ce à quoi J.D. Vance
13:45est le plus sensible.
13:47L'Europe sans âme,
13:49c'est l'Europe qui a quand même refusé,
13:51dans le traité de Lisbonne, de mettre des racines chrétiennes.
13:53C'est-à-dire que c'est une Europe qui ne sait pas où elle va.
13:55Or, l'ancienne Amérique
13:57était une Amérique wokiste.
13:59La nouvelle Amérique, celle de Trump et de Vance,
14:01elle sait où elle va.
14:03Alors, je vous dis tout de suite,
14:05pour calmer les ardeurs des téléspectateurs
14:07qui disent, oh, Philippe Devillers devient
14:09américanophile. Je suis profondément
14:11français.
14:13Et mon père me disait toujours,
14:15les Américains sont des grands enfants.
14:17Ils sont des grands enfants.
14:19Mais, en fait,
14:21quand les grands enfants viennent voir
14:23les parents et disent aux parents,
14:25vous êtes complètement à côté de la plaque
14:27par démagogie.
14:29Ce que vous êtes en train de faire, là,
14:31votre Europe, elle n'existe pas.
14:33Elle n'existe plus.
14:35Elle n'existe déjà plus.
14:37Tournant géostratégique,
14:39historique,
14:41Philippe Devillers, c'est un autre sujet puisque les négociations
14:43pour une paix en Ukraine, et ça rejoint,
14:45c'est un fil rouge, évidemment. Notre discussion
14:47se déroule sans l'Europe.
14:49Et c'est déroulé notamment en Arabie Saoudite
14:51entre les Etats-Unis
14:53et la Russie. Regardez ces deux images.
14:55À droite, Riad avec les négociations
14:57entre Russes et Américains et cette réunion
14:59d'urgence lundi.
15:01Conseil de défense restreint autour des principaux
15:03alliés européens.
15:05Emmanuel Macron a réagi. Il a dit
15:07il ne peut y avoir de négociations conclusives
15:09sans la présence de l'Ukraine. Que les Etats-Unis
15:11se discutent avec la Russie, c'est une très bonne chose.
15:13Mais aucune paix ne peut être négociée
15:15par un tiers. La France ne s'apprête
15:17pas à envoyer des troupes, mais réfléchit aux garanties
15:19de sécurité. Pas question d'être
15:21une force belligérante. Et puis,
15:23jeudi soir, Emmanuel Macron
15:25était en direct sur les
15:27réseaux sociaux pour répondre
15:29à ses abonnés.
15:31Twitter, Instagram, TikTok.
15:33Écoutez, puisqu'il a
15:35expliqué ce qu'il dira lundi
15:37à Donald Trump à Washington.
15:39Je vais lui dire.
15:41Au fond,
15:43tu ne peux pas être faible
15:45face au président Poutine.
15:47Ce n'est pas toi. Ce n'est pas ta marque
15:49de fabrique.
15:51Ce n'est pas ton intérêt. Comment ensuite
15:53être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ?
15:55La deuxième chose,
15:57si tu laisses l'Ukraine
15:59prise,
16:01la Russie sera inarrêtable pour les Européens
16:03et pour tous. Elle sera non seulement encore plus
16:05forte, elle continue d'investir, mais elle va
16:07récupérer l'Ukraine et son armée,
16:09qui est une des plus grandes d'Europe, avec
16:11tous nos équipements, y compris les équipements américains.
16:13C'est une faute stratégique.
16:15Énorme. Et puis, toi qui veux
16:17que l'Iran n'acquière pas la bombe nucléaire,
16:19tu ne peux pas être faible avec quelqu'un qui est en train de l'aider
16:21à l'acquérir. Toi qui veux
16:23que la Chine ne vienne pas
16:25contester Taïwan et autres,
16:27comment expliquer que la Chine n'a pas le droit d'envahir Taïwan
16:29et que la Russie aurait le droit d'envahir l'Ukraine ?
16:31C'est ça, ce que je vais lui dire.
16:33Ça, je crois que c'est des arguments qu'ils peuvent porter.
16:35Puis, je vais lui dire aussi que c'est
16:37de son intérêt de travailler avec les Européens
16:39dans ce moment. Parce que l'Europe a
16:41une capacité de croissance,
16:43un potentiel économique, de
16:45coopération avec les Américains.
16:47Donc, voilà.
16:48Avant de donner la parole à Geoffroy, je vous ai vu sourire
16:50en voyant Emmanuel Macron.
16:52Vous l'avez suivi sur TikTok ?
16:54Sur Instagram ?
16:55Ça me rappelle un voisin.
16:57C'est-à-dire ?
16:59Au Zerbier.
17:01Il était fâché
17:03avec un de ses voisins qui passe
17:05avec sa charrette.
17:07Et après,
17:09il ne lui dit rien. Je lui dis,
17:11tu n'as qu'à lui dire si tu as des reproches
17:13à lui faire. Il me dit non.
17:15Mais la prochaine fois, je le verrai.
17:17Il va y dire, il va y dire,
17:19il va y dire, il va y dire
17:21et puis il n'y a rien à lui dire.
17:23En fait, là,
17:25c'est extraordinaire.
17:27Je peux vous le faire.
17:29Allez-y.
17:31Donald,
17:33ça ne te ressemble pas.
17:35Toi qui as du poil
17:37sous les bras, qui as des gros mollets,
17:39qui as le coup de poing facile,
17:41tu vas te faire
17:43piquer ton portable
17:45par ce pop-off.
17:47Donc on est dans la cour d'école.
17:49Non mais c'est pathétique.
17:51Mais j'ai honte d'être français
17:53quand je vois ça.
17:55L'autre jour, il nous a fait le coup sur
17:57l'intelligence artificielle.
17:59On le voyait
18:01des gens gandés
18:03appeler une société du climat
18:05et du genre, etc.
18:07Et là, ils se ridiculisent.
18:09D'ailleurs,
18:11quand vous m'avez dit ça, j'ai dit, il est ridicule.
18:13Vous imaginez
18:17les Russes
18:19à Moscou, les Américains
18:21à la Maison-Blanche, quand ils ont vu cette séquence.
18:23Mais ils se boyottent.
18:25Non mais c'est
18:27une honte.
18:29Vous vous rendez compte, où est De Gaulle ?
18:31Je suis tête à les rangs.
18:33Vous imaginez Vergennes,
18:35le Roi Soleil, etc. Même Mitterrand,
18:37Giscard. Non, on ne fait pas un truc comme ça.
18:39Et en plus, on ne dit pas
18:41Tu vas voir ce que je vais lui dire.
18:43Tu vas voir ce que je vais lui dire.
18:45Et on va sur TikTok pour dire ce qu'on va dire.
18:49Alors en fait, allons sur le fond maintenant.
18:51Alors la question justement de Geoffroy Lejeune.
18:53Vous avez commencé à y répondre.
18:55En fait, à quoi a servi cette réunion ?
18:57Et ensuite, est-ce qu'il n'y a pas un écran de fumée
18:59pour essayer de dissimuler
19:01le camouflet européen
19:03qui les Européens n'étaient pas invités à Riab ?
19:05Vous avez tout dit.
19:07En fait, quand on voit les deux réunions,
19:09on comprend. Mais alors, il faut aller plus loin.
19:11Prenons de la hauteur.
19:15En fait, Brzezinski avait une expression.
19:17Le fameux politologue,
19:19anthropologue, etc.
19:21qui a tout défini sur la politique américaine.
19:23Il nous appelait
19:25les proxys.
19:27Vous savez, l'Iran a des proxys.
19:29Le Hamas, le Hezbollah, etc.
19:31Les proxys, comme l'étymologie le dit,
19:33on est proches,
19:35mais on est des satellites.
19:37Or, nous, on est les proxys depuis 1949.
19:39Le seul qui a
19:41secoué un petit peu
19:43les choses, c'est de Gaulle.
19:45En 1966, en disant, je sors du communément
19:47intégré de l'OTAN.
19:49Mais qu'est-ce qui se passe depuis
19:51que l'OTAN existe, depuis que l'Europe existe ?
19:53Il se passe que,
19:55en fait,
19:57nous accompagnons l'oubrisse occidentale
19:59de l'extension indéfinie
20:01de l'OTAN.
20:03Et,
20:05une promesse a été faite par
20:07Jens Becker à Gorbatchev
20:09en 1990, qui n'a pas été tenue.
20:13Et c'est en 2008 que tout s'est joué.
20:15Merkel
20:17et Nicolas Sarkozy,
20:19surtout Nicolas Sarkozy,
20:21sont opposés à l'entrée de l'Ukraine
20:23dans l'OTAN.
20:25Pourquoi ? Nicolas Sarkozy
20:27m'a expliqué, il m'a dit,
20:29voilà pourquoi j'ai pris cette position,
20:31parce que j'ai jugé qu'il n'était pas raisonnable
20:33d'avoir côte à côte
20:35deux puissances nucléaires.
20:37Il faut que l'Ukraine soit neutre.
20:39Comme l'avait dit Kissinger,
20:41il faut que l'Ukraine soit un pont
20:43entre les deux sphères d'influence.
20:45La Russie d'un côté, l'Europe de l'autre.
20:47Malheureusement,
20:49la promesse de Becker
20:51n'a pas été tenue.
20:53Et l'Amérique de Biden
20:55a tout fait pour faire rentrer l'Ukraine.
20:57Donc c'était mettre du persil sous le nez de Poutine.
20:59Deuxième promesse qui n'a pas été tenue,
21:01et c'est encore plus grave symboliquement,
21:03c'est les accords de Minsk.
21:05Vous vous rendez compte que Hollande
21:07et Merkel sont allées dire en confidence
21:09stratégique, en fait,
21:11on a conclu les accords de Minsk, mais on n'y croyait
21:13pas du tout, c'était juste pour permettre
21:15à l'Ukraine de se réarmer.
21:17Donc, il est évident
21:19qu'on a mis Poutine
21:21dans une position agressive
21:23parce qu'il a
21:25été déçu, parce que
21:27il a eu peur
21:29que l'Ukraine rentre dans l'OTAN.
21:31Et celui qui dit tout ça,
21:33c'est Trump, parce qu'il connaît le dossier.
21:35Il connaît par cœur le dossier.
21:37Et j'ajoute un point-clé.
21:39Les proxys
21:41que nous sommes, quand on a
21:43fait le traité de Lisbonne,
21:45la défense collective
21:47de l'Europe passe par l'OTAN.
21:49Donc, en fait, on a mis tous nos oeufs
21:51dans le même panier.
21:53Et aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
21:55Les proxys
21:57sont des proxys, donc ils ne sont pas
21:59convoqués à la négociation, ils ne sont pas à Riyad,
22:01donc ils sont à Paris, entre proxys,
22:03entre satellites.
22:05Ensuite, l'Ukraine
22:07est aussi un proxy, puisque l'Ukraine
22:09ne peut pas continuer la guerre sans les États-Unis.
22:11Donc, l'Ukraine n'est pas
22:13à la négociation, l'Ukraine
22:15ne va pas recouvrer ses anciens territoires.
22:19Et puis, surtout,
22:21écoutez-moi bien,
22:23l'OTAN, c'est fini,
22:25ça n'intéresse plus les Américains.
22:27Ils sont sur d'autres objectifs.
22:29Ils tournent
22:31du côté d'un autre océan,
22:33vers la Chine.
22:35Et deuxièmement,
22:37la relation
22:39transatlantique,
22:41c'est fini.
22:45Aujourd'hui,
22:49l'Europe n'intéresse plus
22:51l'Amérique.
22:53À partir du moment où l'OTAN va
22:55disparaître,
22:57et que l'Europe n'intéresse plus l'Amérique,
22:59on va payer au prix fort,
23:01sauf la France,
23:03le fait d'avoir remis
23:05notre défense, notre indépendance,
23:07notre stratégie,
23:09notre puissance fictive
23:11entre les mains de l'Amérique.
23:13Quelle erreur stratégique, géostratégique,
23:15depuis l'après-guerre.
23:17Philippe de Villiers, l'OTAN va disparaître,
23:19l'Europe n'intéresse plus
23:21les États-Unis,
23:23et le mur de Maastricht va tomber.
23:25Ce n'est pas moi qui le dis, c'est vous qui l'avez dit il y a trois semaines.
23:27On a besoin d'en parler.
23:29J'ai retrouvé des archives, Philippe de Villiers,
23:31de vous au moment du traité de Maastricht,
23:331992.
23:35Une année importante,
23:371992.
23:39Notamment août 1992,
23:41mais pour d'autres raisons.
23:43Deux archives, deux pépites.
23:45Août 1992, la naissance
23:47d'un rejeton.
23:51Vous mettez en balance la naissance
23:53d'un rejeton et la naissance
23:55d'un traité
23:57sinistre.
23:59Vous êtes dur avec moi, mais vous savez qu'au même siège,
24:01tous les dimanches, il y en a un qui est très dur, il s'appelle Gilles-William Golnadel,
24:03vous savez comment il m'appelle ? Le Greudin.
24:05Moi je suis un rejeton,
24:07un Greudin, c'est sympa dis donc.
24:09C'est agréable d'être
24:11avec vous.
24:13C'est que de l'amour.
24:17Moi je suis un ancien
24:19à l'ancienne
24:21qui parle aux gamins comme il faut parler aux gamins.
24:23On va parler de tout ça juste après la publicité.
24:25On attend évidemment votre réaction
24:27à la fermeture de C8.
24:29Restez avec nous pour la suite de Face à Philippe de Villiers.
24:35Plus de 19h30 sur CNews, on poursuit Face à Philippe de Villiers.
24:37Vous êtes très nombreux,
24:39chers téléspectateurs, à réagir sur les réseaux sociaux.
24:41Il y a
24:43Dominique qui dit
24:45Monsieur Philippe de Villiers avec un grand M
24:47comme à chaque fois sur votre plateau
24:49que du bonheur. Vive la France !
24:51La vraie ! On salue Dominique.
24:53Et Marie qui dit
24:55il n'y a que moi pour faire des compliments à Eliott Deval.
24:57Prenez exemple sur Marie,
24:59cher Philippe, plutôt que de m'appeler
25:01le rejeton.
25:03Est-ce que je peux dire une chose ?
25:05Geoffroy Lejeune, allez-y. Vous avez tous les droits, bien sûr.
25:07Merci beaucoup. J'étais hier après-midi à Notre-Dame
25:09à la messe des Corses à Paris,
25:11à Notre-Dame de Paris,
25:13célébrée par Mgr Bousillot,
25:15le Cardinal Bousillot.
25:17Je suis allé après à l'apéritif des Corses
25:19et il y avait je crois 6 000 Corses
25:21qui étaient présents à cette messe.
25:23Ça ne m'était jamais arrivé à ce point-là.
25:25Je me suis fait littéralement sauter dessus
25:27par des dizaines et des dizaines
25:29et des dizaines de gens de Corse
25:31qui m'ont dit qu'on ne rate pas une seule émission de Philippe Devilliers.
25:33Dites-lui. Il fallait que je vous dise
25:35des centaines de choses, on n'aura jamais le temps,
25:37on n'aura pas toute la vie pour que je vous dise tout ce que j'ai à vous dire.
25:39En tout cas, vous vous êtes regardé en Corse, Philippe,
25:41et je tenais à leur passer un bonjour.
25:43Et même au Parc des Princes,
25:45dans le Parc des Princes, au PSG,
25:47ils ont tous scandé pendant le match de Ligue des Champions
25:49Philippe ! Philippe ! Vous imaginez ?
25:51Juste un mot pour les Corses.
25:53Les Parisiens, vous vous fichez.
25:55Je les aime beaucoup les Corses.
25:57Je suis allé un jour en Corse
25:59avec mon ami Jacques Trémolet de Villers
26:01et j'ai rencontré un peuple
26:03extraordinaire, incroyable.
26:05C'est vraiment...
26:07Ce sont des Français
26:09comme on n'en fait plus.
26:11Ils sont profondément attachés à la Corse,
26:13profondément attachés à la France.
26:15Philippe Devilliers,
26:17il y a un mois, vous évoquiez
26:19les conséquences de la victoire de Donald Trump
26:21comme d'une défaite idéologique
26:23pour les sans-frontiéristes,
26:25les européistes,
26:27et vous avez eu cette phrase,
26:29en 1989, le mur de Berlin
26:31est tombé. Demain,
26:33c'est le mur Maastricht
26:35qui va tomber. Je veux qu'on revienne
26:3730 ans en arrière. On est donc
26:39en 1992.
26:41Écoutez attentivement
26:43le Philippe Devilliers de 1992,
26:45ce qu'il disait sur les conséquences
26:47de la ratification
26:49du traité de Maastricht.
26:51Je dis bien 30%
26:53des emplois en Vendée
26:55sont menacés par le processus
26:57de Maastricht. On nous ment
26:59lorsqu'on nous dit Maastricht, c'est l'emploi.
27:01Non, Maastricht, c'est le chômage. Pourquoi ?
27:03Parce que cette Europe, elle est technocratique, elle est bureaucratique.
27:05Ce sont des prélèvements obligatoires
27:07qui vont augmenter et surtout,
27:09que ce soit dans le domaine du plastique,
27:11des transports, de l'agriculture,
27:13de la pêche et de toutes nos industries
27:15de main-d'oeuvre, il n'y a plus de préférence communautaire.
27:17L'Europe est le seul espace au monde
27:19qui ne soit pas protégé, où il n'y a pas
27:21de tarifs extérieurs communs.
27:23C'est la commission qui propose,
27:25c'est la commission qui exécute,
27:27c'est la commission qui négocie,
27:29c'est la commission qui gère.
27:33Il n'est pas d'exemple
27:35dans l'histoire du monde
27:37depuis que la démocratie
27:39existe,
27:41d'une institution
27:43ayant autant de pouvoir
27:45que la commission
27:47de Bruxelles.
27:49C'était il y a 30 ans, Geoffroy Lejeune.
27:51C'est vrai qu'on est soufflé en voyant un peu
27:53ces images.
27:55Philippe, je vous ai entendu dire à de nombreuses
27:57reprises que le mur de Maastricht allait tomber,
27:59ce qui, pour des gens de ma génération,
28:01ou celle d'Eliott, paraît être
28:03impossible. Est-ce que vous pensez vraiment
28:05que cette perspective se dessine ?
28:07Je vous explique pourquoi.
28:11En fait,
28:13l'Union européenne, c'est une
28:15idée, une création
28:17américaine.
28:19Suivez-moi bien.
28:21Je pars de loin, vous allez voir.
28:23On va y arriver.
28:25C'est une création américaine.
28:27C'est une idée qui est née
28:29dans le bureau Oval.
28:31En 1943,
28:33il y a deux hommes face à face.
28:35Le président des Etats-Unis,
28:37Roosevelt,
28:39et le conseiller,
28:41son conseiller technique,
28:43qui est de nationalité anglaise,
28:45qui est banquier américain,
28:47s'appelle Jean Monnet, qui passe sa guerre
28:49aux Etats-Unis.
28:53Et là, Roosevelt
28:55explique à Monnet, il faut qu'on fasse
28:57une communauté transatlantique pour avoir
28:59un marché annexe,
29:01un marché complémentaire.
29:03Communauté transatlantique,
29:05et il impose ces mots, il impose
29:07la sémantique américaine.
29:09Le pacte
29:11charbon-acier, sémantique américaine.
29:13La haute
29:15autorité, sémantique américaine.
29:17La commission, c'est les agences.
29:19Non élus,
29:21sémantique américaine. Les pères fondateurs,
29:23sémantique américaine,
29:25s'il en est.
29:27Et donc, c'est parti.
29:29Ensuite, le 9 mai 1950,
29:31la déclaration
29:33fondatrice de l'Europe, qui est lue dans les écoles,
29:35encore aujourd'hui,
29:37lue par Schuman,
29:39en fait, elle est rédigée
29:41avec,
29:43demain, elle est rédigée
29:45avec le secrétaire d'Etat
29:47Dean Acheson, le secrétaire d'Etat
29:49américain, qui vient spécialement à Paris
29:51pour contrôler la déclaration,
29:53pour qu'elle soit une déclaration atlantiste.
29:57Deuxième étape.
29:59Troisième étape. En 1957,
30:01le 25 mars 1957,
30:03le traité d'Rome est signé,
30:05et il faut un président,
30:07le premier président de la commission.
30:09C'est évidemment décisif.
30:11Et John McLeod,
30:13retenez ce nom,
30:15qui est le haut commissaire
30:17américain
30:19de l'administration alliée
30:21qui occupe l'Allemagne,
30:23suggère à l'oreille d'Adenauer
30:25de prendre quelqu'un qu'il connaît bien,
30:27puisqu'il l'a rééduqué,
30:29qu'il appelle Walter Hallstein.
30:31Walter Hallstein, c'est un officier supérieur
30:33allemand
30:35en national-socialisme.
30:37C'est lui qui enseigne
30:39en national-socialisme aux soldats allemands.
30:41Il est arrêté le 26 juin 1944 à Cherbourg.
30:43Il y a les photos, j'ai publié ça dans un livre.
30:47Et ensuite, il est rééduqué à Fort Getty,
30:49aux Etats-Unis, rééduqué par les Américains,
30:51notamment par Jacques McLeod.
30:53Et Adenauer dit, on prend.
30:55Et donc, en fait,
30:57le premier président de la commission européenne
30:59est évidemment,
31:01pour le moins, pro-américain.
31:03Et il va donner un pli
31:05qui ne changera plus.
31:07Alors pourquoi je vous dis ça ?
31:09Je vous dis ça parce que
31:11c'est là que c'est important.
31:13Toute l'architecture
31:15de cette Europe,
31:17elle est
31:19une architecture
31:21post-politique,
31:23post-tragique, post-historique,
31:25post-morale et post-nationale.
31:27C'est-à-dire que c'est une architecture
31:29post-politique
31:33sans aucun ressort de puissance.
31:37Ce n'est plus la question.
31:39On est un marché.
31:41Et deuxièmement,
31:43c'est une Europe sans les Etats
31:45et avec un fédérateur extérieur.
31:47L'Amérique.
31:49C'est ça, l'Union européenne.
31:51Et Maastricht a pérennisé
31:53ce que Jean Monnet voulait.
31:55C'est-à-dire
31:57une communauté transatlantique.
31:59Et j'arrive à la conclusion.
32:01Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
32:03Quatre phénomènes.
32:05Premier phénomène.
32:07La Nouvelle-Amérique nous regarde
32:09avec mépris.
32:11On était des protégés.
32:13On est des consommables.
32:15Vous allez voir la herse douanière qui va arriver.
32:17Et puis maintenant, on nous dit
32:19mettez l'argent si vous voulez vous défendre.
32:21Et en plus, pour acheter du matériel américain,
32:23s'il vous plaît.
32:25On est passé du partenariat
32:27transatlantique
32:29au protectorat transatlantique.
32:31Deuxième point.
32:33On n'a pas écouté De Gaulle.
32:35De Gaulle disait, vous ne pourrez jamais faire
32:37une vraie Europe
32:39sans la Russie.
32:41Parce qu'on ne peut pas faire une Europe sans l'Eurasie.
32:43Sinon,
32:45on fait un bout d'Europe. C'est ce qu'on a fait.
32:47On a fait, non pas l'Europe
32:49de l'Atlantique à l'Oural,
32:51mais l'Europe de l'Atlantique sans l'Oural.
32:53Donc,
32:55c'est un moignon d'Europe.
32:57Troisièmement, la défaite
32:59de l'Ukraine.
33:01Il y a un an, il y a deux ans, ici même,
33:03avec vous, vous vous en souvenez.
33:05C'est la défaite de l'Europe,
33:07de l'Union Européenne. On est en plein dedans.
33:09Ils ont l'air malins. Ils voulaient envoyer
33:11des troupes. Ils flirtaient
33:13avec le nucléaire, etc.
33:15Ils jouaient les gros bras.
33:17Et donc, en fait,
33:19les deux
33:21slogans
33:23de 92,
33:25c'était l'Europe puissance
33:27et l'Europe c'est la paix.
33:29Non, l'Europe, c'est pas la paix.
33:31L'Europe, c'est la guerre. On a été faire la guerre
33:33ailleurs que chez nous, à l'extérieur
33:35de chez nous, entre deux peuples
33:37slaves pour les départager.
33:39Absurde. Les historiens diront
33:41qu'ils étaient fous.
33:43Et tout ça pour, en fait,
33:45faire une Europe plus
33:47unie, pour intégrer davantage
33:49la purée de marrons.
33:51Et puis,
33:53l'Europe puissance, elle est morte
33:55avant que d'avoir existé, enfin,
33:57on en parlera peut-être la semaine prochaine
33:59parce que c'est les élections allemandes.
34:01L'axe franco-allemand, il n'y en a plus.
34:03Vous savez,
34:07de Gaulle disait,
34:09les nations n'ont pas
34:11d'amis,
34:13elles n'ont que des intérêts.
34:15Et moi, je rajoute,
34:17la bureaucratie
34:19n'a pas d'intérêt, elle n'a que des
34:21procédures.
34:23Quasiment 19h45
34:25sur CNews, et on poursuit évidemment face
34:27à Philippe de Villiers. Dans un instant,
34:29on entendra
34:31votre réaction.
34:33On découvrira votre réaction après
34:35la décision du Conseil d'État de valider
34:37celle de l'ARCOM
34:39de fermer C8 Philippe de Villiers.
34:41Vous me faites confiance ?
34:43Oui.
34:45Peut-être pour la première fois, et parce que cette décision
34:47est dramatique et qu'on manque d'un peu de temps,
34:49l'apologue,
34:51on le décalera à la semaine prochaine.
34:53Mais parce que, aussi, vous êtes très attaché
34:55aux agriculteurs,
34:57à ce monde de la ruralité,
34:59à son avenir, vous souhaitiez impérativement
35:01avoir un mot pour les agriculteurs, puisque
35:03le Salon de l'Agriculture
35:05ouvre ses portes ce samedi. Les parlementaires
35:07ont le sens du timing,
35:09ils ont voté au Sénat la loi
35:11d'orientation prévue initialement
35:13l'année dernière. Alors, Philippe
35:15de Villiers en promettait la préférence
35:17agricole française.
35:19Où en est-on de cette promesse ?
35:21Existe-t-il un avenir de la
35:23ruralité en France ?
35:27Vous savez, j'ai déjà utilisé une expression,
35:29je la reprends, elle me vient à l'esprit,
35:31balader le brochet dans les temps.
35:33En fait,
35:35personne ne veut dire la vérité.
35:37La classe politique dans son ensemble
35:39ne veut pas dire la vérité.
35:41La vérité, c'est qu'on a décidé
35:43de faire ce que
35:45Michel Houellebecq a appelé
35:47dans Sérotonine,
35:49c'était un visionnaire Michel Houellebecq,
35:51il a tout vu. Il y a soumission pour l'islamisation
35:53et pour l'agriculture sérotonine,
35:55le plus grand plan social
35:57de l'histoire de France.
35:59C'est ça qui est en train de se produire en ce moment.
36:03Hier, je faisais mon vélo
36:05parce que
36:07moi aussi je fais du sport.
36:09Vous dites que j'en ai besoin,
36:11c'est ça ?
36:13De reprendre un peu le sport, c'est ça ?
36:15Tout d'un coup,
36:17il y a un tracteur
36:19qui arrive, qui me coupe la route,
36:21le tracteur s'arrête,
36:23le paysan descend, c'est mon voisin,
36:25il s'appelle Maxime,
36:27il va se reconnaître,
36:29il me dit
36:31« Ah, tu vas parler
36:33du salon de l'agriculture ? » Je dis « Ah bah oui ! »
36:35Il me dit « C'est catastrophique ! »
36:37Je dis « Mais attends, dis-moi justement,
36:39où on en est par rapport à l'année dernière ? »
36:41On s'était parlé l'année dernière,
36:43il me dit « Voilà ce qu'on veut, voilà, etc. »
36:45Il me dit « Ah bah, rien ! »
36:47Il me dit « Mais
36:49la sur-transposition ? »
36:51Je dis « Rien ! »
36:55« Les poulets ukrainiens ? »
36:57« Rien ! »
36:59« Le Mercosur ? »
37:01« Rien ! »
37:03« Les traités de l'Ibéchange ? »
37:05« Ah bah, il y en a de plus en plus ! »
37:07« Le pacte vert ? » « Ah bah, ça continue ! »
37:09« Les contrôles ? »
37:11« Ça continue ! » Mais en fait, il ne se passe rien.
37:13Les politiciens font des moulinets.
37:15Voilà.
37:17Et donc, en fait,
37:19les pauvres paysans qui sont au salon de l'agriculture,
37:21qui se battent
37:23pour
37:25que la petite lumière
37:27de la résistance demeure
37:29entre les paillets
37:31et les moutons,
37:35ils devraient poser la question suivante.
37:37Quel est l'avenir
37:39de nos campagnes ?
37:41C'est ça la question. Parce qu'en fait,
37:43il y a 60 ans, moi je me souviens très bien
37:45avoir entendu Olivier Guichard, la DATAR, etc.
37:47nous expliquer
37:49la modernisation de la France passera par un déséquilibre
37:51ville-campagne. Vous m'entendez ?
37:53Donc, il était assumé
37:55ce déséquilibre. L'exode
37:57rural était programmé,
37:59il n'était pas déploré,
38:01il était célébré.
38:03Voilà. Et donc, la grande
38:05question de notre temps,
38:07c'est la question des ancrages,
38:11des racinements, des racines, tout,
38:13sauf le besoin d'un racinement. Or, il y a un besoin
38:15d'un racinement criant.
38:17Mon voisin, Samuel Gilbert,
38:19disait, en voyant passer un tricycle
38:21avec un touriste dessus, tu vois, mon petit gars,
38:23la terre, c'est quand on
38:25travaille, la campagne,
38:27c'est quand on regarde travailler les autres.
38:29Et donc, il y a un mépris
38:31pour la campagne depuis 60 ans,
38:33avec cette idée
38:35que la métropolisation de la France
38:37agglutine des esprits conformes
38:39qui
38:41n'entendent que le bruit de son de la rue
38:43insignifiante où
38:45court la rumeur gloutonne.
38:47Et celui qui a compris ça,
38:49c'est Mitterrand, qui m'avait dit un jour,
38:51le socialiste, c'est la ville. Parce que quand vous êtes
38:53dans des cages à lapins, vous votez à gauche,
38:55vous votez aigri.
38:57Et donc, en fait, on a dévitalisé les campagnes
38:59et maintenant, on s'apprête à les remplir
39:01avec l'immigration.
39:03Les élites mondialisées,
39:05elles ont voulu se débarrasser des campagnes,
39:07elles ont
39:09fait un choix,
39:11écoutez-moi bien,
39:13c'est d'aller, en fait,
39:15chercher l'alimentation du peuple
39:17français sur le marché mondial,
39:19au prix le plus bas.
39:21Donc, il n'y a plus du tout la notion politique
39:23qui devance
39:25la technique, je veux une
39:27agriculture, etc. Et mon voisin
39:29Maxime, j'oubliais, m'a dit,
39:31tranquons de Philippe qu'entre les Herbiers
39:33et la Roche-Orion, il y a 27
39:35exploitations qui mettent la clé
39:37sous la porte, là, en quelques
39:39mois, 27 exploitations. Ca veut dire
39:41qu'on est en train de, c'est une
39:43hémorragie continue.
39:45Et
39:47ce que je voudrais dire,
39:49c'est que,
39:51c'est terrible ce qu'on a fait.
39:53Nous avons,
39:55comme un enfant déchire une rose, nous avons
39:57déchiré les tissus vivants.
40:01En fait,
40:03nous n'avons pas compris
40:05qu'il y a une
40:07continuité vitale entre
40:09le paysan et la nature,
40:11que le paysan
40:13vibre de
40:15frémissements intérieurs,
40:17qu'il est
40:19le seul à
40:21ressentir, à percevoir.
40:23Et on n'a pas
40:25compris que tous les peuples
40:27qui sont morts, tous les peuples qui meurent,
40:29sont morts, meurent
40:31parce que
40:33ils ont
40:35cessé de croire
40:39à la vie intérieure, et ils ont
40:41cédé à la dénutrition
40:43de l'être intérieur.
40:45Ils ont cessé
40:47de croire au
40:49pacte immémorial,
40:51au pacte
40:53nuptial de l'homme
40:55et de la terre.
40:57Philippe de Villiers, quand
40:59on s'appelle La Semaine, vous avez souvent cette expression
41:01« j'ai l'esprit d'escalier »
41:03et vous me posez une question sur un sujet qu'on avait traité juste
41:05avant. Et donc là, en ce
41:07moment même, j'ai l'esprit d'escalier sur le
41:09traité de Maastricht.
41:11Ou de Maastricht, ça dépend des gens.
41:13Est-ce que
41:15le général de Gaulle l'aurait ratifié ?
41:17Certainement pas.
41:19On a souvent parlé avec Marie-France Garaud
41:21et Charles Pasqua, qui ont bien connu le général de Gaulle.
41:23Jamais.
41:25Et quand j'ai posé cette question à
41:27Marie-France Garaud, c'est ce qu'elle m'a répondu.
41:29Vous croyez, Philippe, que le général de Gaulle
41:31aurait ratifié le traité de Troyes
41:33qu'a donné la France à l'Angleterre ?
41:35Juste avant que Jeanne d'Arc intervienne
41:37en 1420.
41:39Isabeau de Bavière, plissé sous le N1,
41:43qui trahit son fils.
41:45Ça arrive dans l'histoire de France.
41:47Les Français reniaient, ça s'appelle.
41:49Comme quoi, avoir l'esprit d'escalier,
41:51c'est pas si mauvais. C'était intéressant de vous
41:53poser la question. Philippe de Villiers.
41:55De toute façon, c'est simple.
41:57Ou bien vous croyez que les nations existent.
41:59Les nations, ce sont des peuples.
42:01C'est une sédimentation historique.
42:03C'est une culture. Ce sont des coutumes.
42:05C'est une mémoire commune, une mémoire chérie.
42:07Et dans ce cas-là,
42:09vous pouvez accéder
42:11à la puissance
42:13et vous êtes respecté.
42:15Ou bien vous ne croyez plus à ça.
42:17Vous croyez à une bureaucratie,
42:19à une bureaucratie européenne.
42:21Vous m'avez relancé.
42:25Parce que j'ai une surprise pour vous.
42:27On l'avait passée l'année dernière, mais elle est magnifique,
42:29cette séquence. On est en 2004.
42:31On revient au Salon de l'agriculture
42:33et on salue évidemment tous les agriculteurs
42:35qui nous regardent et qui sont comme les Français,
42:37qui nous regardent de plus en plus nombreux.
42:39On est en 2004.
42:41Il y a un reportage sur ces...
42:43C'est vraiment le passage obligé pour les hommes politiques,
42:45le Salon de l'agriculture.
42:47Il y en a qui y vont et ils ne savent pas de quoi ils parlent,
42:49de faire un selfie avec une vache.
42:51Vous vous souvenez de la petite phrase que vous avez eue ou pas ?
42:53Non. Bah regardez.
42:55C'est que lui, il en a, lui.
42:57Voilà.
42:59Si tout le monde en avait comme ça, on serait pas dans la merde.
43:01Et Philippe de Villiers ne parle pas des cornes de l'animal.
43:03Trois petits tours et puis s'en vont
43:05pour les éluer. Ceux qui aspirent à l'être,
43:07le Salon de l'agriculture, c'est la figure imposée.
43:09Alors, puisque vous ne parliez pas des cornes,
43:11je ne sais pas de quoi vous parlez.
43:13C'est vraiment...
43:15Je suis en pleine réflexion, Philippe de Villiers.
43:17Il est extraordinaire, cette séquence.
43:19Si les politiques en avaient des comme ça,
43:21on ne serait pas dans la merde.
43:23Vous savez, quand vous savez reconnaître
43:25une vache d'un taureau,
43:27ça vous aide dans la vie.
43:29Bon, Philippe de Villiers,
43:31venons-en au sujet majeur de la semaine.
43:33L'un des sujets majeurs.
43:35Puisque c'est une décision historique,
43:37le Conseil d'État a donc confirmé
43:39l'ARCOM dans sa volonté
43:41de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne C8,
43:43pourtant première chaîne de la TLNT,
43:45à la même heure, vendredi prochain,
43:47la chaîne sera frappée d'un écran noir,
43:49mettant sur le carreau des centaines d'employés.
43:51Je vous propose d'ailleurs d'en écouter certains.
43:55Le fait d'arrêter C8,
43:57ça va mettre sur le bord de la route
43:59400 employés.
44:01Le public ne pourra plus venir profiter
44:03parce qu'on ne va pas se mentir,
44:05c'est un spectacle.
44:07Moi, je ne réalise pas.
44:09Je ne suis pas dans le déni,
44:11parce qu'ils ont eu tapot.
44:13Parce qu'en fait, c'est toi qui étais...
44:15Moi, je dis la vérité.
44:17Justement, ils ont tout sauf ma peau.
44:19Ils vont avoir la peau de pas mal de gens exactement.
44:21C'est ça leur erreur.
44:23On a des loyers,
44:25on a des crédits,
44:27on a de la vie.
44:29Et trouver, en tant qu'intermittent,
44:31trouver du travail
44:33en mars,
44:35c'est pas possible.
44:37C'est un scandale.
44:39Tout simplement.
44:41Tout le monde ici le pense,
44:43c'est juste une honte.
44:45Couper une chaîne qui fonctionne,
44:47supprimer des emplois,
44:49priver le public
44:51d'une émission
44:53récurrente qui ne lasse
44:55personne, c'est juste
44:57surréaliste.
44:59Je trouve que pour la liberté d'expression,
45:01c'est assez grave ce qu'il se passe aujourd'hui.
45:03Et en plus de la liberté d'expression qui prend un coup,
45:05il y a toutes les équipes qui sont derrière,
45:07qui accusent le coup.
45:09On ne sait pas trop ce qui va se passer.
45:11On parle beaucoup des gens qui sont
45:13les animateurs, les producteurs, tout ça.
45:15Mais tous les gens dans l'ombre,
45:17on dit un chiffre de 400 personnes,
45:19mais ils ne savent pas ce que ça représente 400 personnes.
45:21Ils ne se disent pas que c'est des gens
45:23qui prennent le métro tous les matins,
45:25qui ont des loyers, qui ont des charges.
45:27Geoffroy Lejeune.
45:29On s'adresse souvent à vous en tant qu'ancien secrétaire d'Etat
45:31à la culture et à la communication.
45:33Vous êtes un des rédacteurs de la loi
45:35sur la régulation des chaînes.
45:37Vous vous sentez trahi par cette décision ?
45:39Oui.
45:41Vous savez ce que je pensais, là ?
45:43Il y a eu les gilets jaunes.
45:45On devrait faire les carrés noirs.
45:47C'était tous un petit crêpe noir.
45:49Carré noir, c'est huit.
45:51Pourquoi ?
45:53Parce que c'est très important ce qui est en train de se passer.
45:55C'est très important.
45:57Jay Devance a dit
45:59que la liberté d'expression n'est plus respectée.
46:01Derrière la liberté d'expression,
46:03c'est la liberté de pensée, la liberté d'arrière-pensée.
46:05C'est la liberté d'aller et venir
46:07avec les ailes des feux.
46:09Donc, en fait, on a une classe politique
46:11toute catégorie confondue
46:13qui nous gouverne
46:15depuis Maastricht et bien avant
46:17qui,
46:19non seulement désosse
46:21le pouvoir et la puissance
46:23et donc notre sécurité,
46:25mais qui nous brime
46:27et qui petit à petit
46:29nous opère
46:31par strangulation.
46:33Par strangulation.
46:35Parce que derrière ces huit,
46:37il y a CNews,
46:39il y a le groupe Bolloré
46:41et puis après, ce sera le groupe Arnaud, etc.
46:43C'est-à-dire,
46:45on va vers une société totalitaire.
46:47Et il faut que les gens qui nous regardent
46:49en soient vraiment persuadés.
46:51Alors, je réponds à votre question.
46:53Je suis, moi,
46:55le co-rédacteur, avec François Delotar
46:57et Dominique Ambiel,
46:59de la loi du 30 septembre 1986.
47:01Et donc,
47:03je parlais savamment de l'ARCOM.
47:05Puisque, à l'époque,
47:07dans la loi, on avait créé
47:09une commission qui s'appelait la CNCL.
47:11Et cette loi,
47:13en fait,
47:15c'était une loi
47:17de privatisation
47:19qui aménageait le nouveau paysage
47:21visuel, qu'on appelait toujours le PAF,
47:23mais avec un double pluralisme.
47:25Il y avait un pluralisme
47:27externe,
47:29qui était prévu par la loi,
47:31c'est-à-dire concurrence
47:33entre les chaînes privées.
47:35Pas question de retirer
47:37à chaque chaîne sa tonalité.
47:39C'est-à-dire que c'était une concurrence
47:41entre les chaînes.
47:43Alors, telle chaîne avec telle tonalité,
47:45telle autre chaîne avec telle autre tonalité.
47:47Concurrence entre les chaînes.
47:49Pluralisme externe, on appelait ça.
47:51Et ensuite, le pluralisme interne
47:53pour les chaînes de services publics,
47:55vu qu'elles sont financées par les impôts
47:57et que donc,
47:59il faut que tous les contribuables,
48:01quelle que soit leur sensibilité,
48:03se retrouvent dans la couleur des chaînes.
48:05C'était ça, la double idée.
48:07Et
48:09la commission qui s'appelait
48:11la CNCL, qui est devenue l'ARCOM,
48:13avait pour unique
48:15mission d'être un organe
48:17d'application
48:19et de régulation, exactement comme
48:21d'ailleurs le conseil constitutionnel du temps
48:23de Michel Debré, où il fallait
48:25vérifier que la loi
48:27n'empiète pas sur le règlement.
48:29Voilà pour le conseil d'État.
48:31Et pour l'ARCOM, c'était
48:33l'idée que l'ARCOM devait
48:35assurer
48:37que la réglementation
48:39soit bien
48:41appliquée. Il y a un souvenir qui me revient,
48:43l'article 1, je crois, et l'article
48:4513, je ne sais plus, un des deux articles
48:47qui disait que la seule
48:49limitation que
48:51l'ARCOM pouvait apporter
48:53à la parole
48:55des chênes, à leur liberté,
48:57c'était une limitation
48:59en cas de guerre
49:01à la demande de la défense nationale.
49:03Vous voyez, on n'en est pas là quand même.
49:05Voilà. Et donc
49:07en fait, l'ARCOM est
49:09devenu,
49:11n'est plus un organe régulateur, l'ARCOM
49:13est devenu un organe,
49:15une officine idéologique,
49:17une police de la pensée,
49:19un tribunal
49:21d'opinion.
49:23Et donc,
49:25le tribunal d'opinion a frappé
49:27pour des raisons qui tiennent
49:29à ses opinions,
49:31c'est une officine
49:33idéologique, militante,
49:35militante,
49:37qui est composée par des militants
49:39ou des gens qui le sont devenus.
49:41Et figurez-vous...
49:43On y vient, justement, j'allais vous interpeller là-dessus,
49:45parce que Roch-Olivier Mestre,
49:47l'ancien président de l'ARCOM,
49:49était votre stagiaire au moment
49:51où vous avez pensé, écrit,
49:53cette loi sur la régulation.
49:55Donc, il a grandi en quelque sorte
49:57avec vous. Vous lui dites quoi, Roch-Olivier Mestre,
49:59aujourd'hui ?
50:00Il a été nourri au lait de la liberté,
50:02le lait a caillé depuis.
50:04Et donc,
50:06il assistait à tous les travaux.
50:08Je me souviens même que quand j'ai quitté le ministère,
50:10il pleurait, vous voyez, dans le couloir.
50:12Je l'ai consolé, je lui ai dit Roch-Olivier, la vie n'est pas finie.
50:14Ah ben non, elle n'est pas finie, effectivement.
50:17Mais, vous savez,
50:19c'est l'état profond.
50:21L'état profond, quand vous rentrez dans l'état profond,
50:23par un phénomène de contagion,
50:25si vous n'êtes pas technocrate au début,
50:27vous l'êtes à la fin. Il n'y a rien à faire,
50:29vous devenez Saint-Simonien.
50:31Vous croyez que le pouvoir,
50:33il va sans la liberté,
50:35parce que la liberté est dangereuse,
50:37parce que la liberté, c'est le peuple
50:39influençable qui peut se mettre à penser tout seul.
50:43Je parle du dévoiement de l'ARCOM,
50:45mais je voudrais ajouter un mot
50:47sur le dévoiement du Conseil d'État.
50:49Le Conseil d'État, en fait,
50:51c'est un véritable vocation,
50:53c'est une véritable mission.
50:55Je m'en souviens, quand j'étais jeune étudiant,
50:57c'était de garantir les libertés publiques.
50:59Je prends un exemple.
51:01Vous avez le droit de l'expropriation,
51:03pour les collectivités publiques, quand on fait une route,
51:05mais vous avez aussi le droit de propriété.
51:07Il y a une contradiction entre les deux, souvent.
51:09Et donc, il faut que l'utilité publique soit prouvée,
51:11sinon il y a un abus de pouvoir,
51:13et avec cet abus de pouvoir, ce mot-là,
51:15il revenait tout le temps dans la bouche
51:17de nos profs de droit constitutionnels
51:19et administratifs.
51:21Or là, si vous voulez,
51:23Camus avait une expression,
51:25il faut que le juge,
51:27qui représente à la fois l'État et le peuple,
51:31balance les arguments
51:33pour Créon
51:35et pour Antigone.
51:37Dans le temps, le juge était plutôt
51:39pour Antigone, aujourd'hui,
51:41pour Créon.
51:43Et pourquoi tout ça ?
51:45Parce que derrière,
51:47il y a un enjeu idéologique
51:49qu'Anna Arendt avait expliqué
51:51en 1978.
51:53Il y a trois armes.
51:55Première arme,
51:57c'est la démonologie,
51:59on vous fait passer pour un démon.
52:01Deuxième arme, c'est le déni du réel,
52:03on vous fait passer pour un déviant.
52:05Troisième arme,
52:07c'est la judiciarisation,
52:09on vous fait passer pour un délinquant.
52:11Philippe de Villiers,
52:13Ben, qui est dans l'oreillette,
52:15le chef d'édition de l'émission,
52:17me presse en disant qu'on doit bientôt rendre.
52:19Mais cette émission, elle a aussi un message
52:21d'espoir, d'espérance.
52:23Et en tout début d'émission,
52:25pour les téléspectateurs qui nous rejoignent
52:27à 20h, est-ce que vous pouvez redonner
52:29un message d'espoir, d'espérance
52:31à ces téléspectateurs, à ces employés
52:33qui se retrouveront sur la paille
52:35à partir de vendredi prochain ?
52:37– Oui, d'abord, je voudrais redire
52:39à tous ces gens
52:41qui sont dans le désespoir,
52:43ne vous inquiétez pas, on va tous continuer
52:45et ça va s'amplifier.
52:47Moi, je me souviens, quand j'étais jeune,
52:49j'étais désemparé,
52:51j'étais tout seul à penser ce que je pensais
52:53dans mon coin,
52:55il n'y avait pas de médias,
52:57il n'y avait pas les réseaux sociaux,
52:59il n'y avait pas les Vincent Bolloré, les Bernard Arnault,
53:01il n'y avait rien. Là, aujourd'hui,
53:03on a des médias de la parole alternative
53:05et qui réussissent.
53:07Et dès qu'on va dans la rue,
53:09tout à l'heure, j'ai marché un petit peu
53:11avant de venir, incroyable,
53:13des gens de toute génération,
53:15de tout milieu qui disent
53:17« continuez, continuez », etc.,
53:19ça bascule,
53:21ça bascule, et quand tout bascule,
53:23à un moment donné, le système médiatique,
53:25il ne peut pas tenir, il ne peut plus tenir.
53:27Donc le système médiatique
53:29reste totalitaire,
53:31il cherche à nous étouffer,
53:33mais nous respirons encore.
53:35– Merci Philippe Devilliers,
53:37merci à vous Geoffroy Lejeune,
53:39on se retrouve évidemment vendredi prochain,
53:41on débriefera le premier week-end
53:43du Salon de l'agriculture,
53:45faudrait qu'on y aille une fois ensemble.
53:47Vous pourriez y retourner,
53:49au Salon de l'agriculture ?
53:51– Ce serait amusant s'il y allait en même temps que Macron.
53:53– Ah ben oui, vous voulez passer une sale matinée.
53:55– Vous savez ce qui se passerait ?
53:57– J'ose imaginer. On en parle pendant la publicité ?
53:59Et vous m'expliquerez tout ?
54:01– Non, c'est à nous qu'on perdrait un coup à boire.
54:03– Merci à tous les deux,
54:05dans un instant c'est l'heure des pros.

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