• il y a 12 heures
Vendredi 28 février 2025, retrouvez Michel Ruimy (Économiste associé, SPAK), Kevin Le Nouail (Directeur associé, Avant-Garde Family Office), Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion) et Laurent Albie (Responsable, Next Momentum) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:15à la télévision via vos box, vous nous retrouvez en parallèle tous les jours également en
00:19replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, l'incertitude qui commence à envahir l'ensemble des
00:29marchés et la psychologie des investisseurs, l'incertitude tarifaire notamment autour
00:35de Donald Trump avec des menaces qui sont prêtes à être mises à exécution dès
00:40la semaine prochaine le 4 mars, il y a encore un peu de temps pour négocier d'ici là
00:44mais oui c'est bien à partir du 4 mars que s'appliqueront normalement les tarifs
00:49de 25% sur les produits mexicains et canadiens importés par les américains et la Chine
00:54qui bénéficiera également d'une couche supplémentaire de 10% de tarifs à partir
00:59du 4 mars concernant l'Europe, encore assez peu de détails sur le calendrier ou les secteurs
01:05spécifiques qui pourraient être visés par les tarifs promis par Donald Trump sur les
01:10produits européens.
01:11Cette incertitude pèse effectivement un petit peu avec derrière cela des surprises économiques
01:16qui commencent à tourner un peu côté américain et c'est vrai que c'est un des mouvements
01:21qu'on observe ces derniers jours sur les marchés globaux, la détente des tolons américains
01:26qui sont retombés désormais autour de 4,25%, Pauline Grattel vous apportera plus de détails
01:32sur la situation des marchés dans un instant, le dernier vendredi de chaque mois nous en
01:37profitons pour dresser le grand tableau de bord des marchés avec nos trois invités
01:41que nous allons accueillir dans un instant, pas mal de graphiques pour résumer la situation
01:46des marchés à l'issue du mois de février qui aura été un mois positif à nouveau
01:50pour les actions européennes qui sont effectivement les leaders de ce début d'année sur les
01:56marchés boursiers, décryptage avec nos experts dans quelques instants et puis dans le dernier
02:01quart d'heure de Smart Bourse ce sera un autre décryptage, le décryptage économique
02:05de l'économiste Michel Rumi avec nous chaque mois, économiste associé de SPAC qui nous
02:10parlera ce mois-ci des monnaies numériques de banque centrale.
02:20Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel
02:27qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés pour conclure ce mois de février,
02:31bonsoir Pauline.
02:32Bonsoir.
02:33Tendance assez morose d'ailleurs pour les indices européens par exemple en cette dernière
02:37séance du mois de février.
02:38Oui les indices qui terminent cette semaine en repli au terme d'un mois de février qui
02:41se solde tout de même par une hausse de 3% du stock C600, en France le CAC 40 recule
02:47aujourd'hui sous les 8100 points, février se termine avec une hausse d'environ 1,5%
02:52pour l'indice parisien dans un contexte de guerre commerciale lancée par Donald Trump
02:56à l'encontre de l'Union Européenne, de la Chine, du Canada et du Mexique.
03:00Sur le plan statistique les investisseurs ont pris connaissance de l'inflation du mois
03:04de janvier, l'inflation PCE suivie de près par la réserve fédérale américaine.
03:09Oui l'inflation PCE est en ligne avec les attentes et ressort en hausse de 0,3% sur
03:13un mois et de 2,5% sur un an.
03:16L'indice Core PCE qui exclut l'alimentation et l'énergie ressort là aussi parfaitement
03:21en ligne avec les attentes en progression de 0,3% sur un mois et de 2,6% sur un an.
03:27Après cette publication les indices américains ouvrent en léger repli.
03:30Oui, repli qui s'est d'ailleurs un peu atténué puisqu'on est désormais positif pour cette
03:36première partie de séance à Wall Street.
03:38D'autres données d'inflation étaient au programme en Europe Pauline.
03:41Oui en France pour le mois de février l'inflation ressort à 0% sur un mois, en données harmonisées
03:46à plus 0,9% sur un an, elle repasse sous la barre des 1% pour la première fois depuis
03:522021.
03:53En Allemagne l'inflation en données harmonisées ressort à plus 0,6% sur un mois et progresse
03:57de 2,8% sur un an.
03:59Toujours en Allemagne le taux de chômage est parfaitement conforme aux attentes et
04:03au mois précédent à 6,2% de la population active en février.
04:07Où en est-on de la situation et de la dynamique du marché obligataire ?
04:10Le rendement américain à 10 ans poursuit sa détente et tourne autour de 4,25% aujourd'hui.
04:15En Europe le rendement allemand à 10 ans évolue autour de 2,4%.
04:19Le rendement français autour de 3,15%.
04:22Sur le marché d'échange le dollar se stabilise après son rebond d'hier avec un euro dollar
04:26autour de 1,04.
04:27Et puis quelques publications également pour terminer cette semaine avec notamment les
04:31chiffres de Dell qui ont été communiqués hier soir après la clôture de Wall Street.
04:35Oui Dell fait état de profit supérieur aux attentes au titre du quatrième trimestre
04:39fiscal avec un bénéfice de 1,5 milliard de dollars.
04:43La société annonce un carnet de commandes à environ 9 milliards de dollars pour ses
04:47serveurs optimisés pour l'IA.
04:49Mais les perspectives sont jugées prudentes.
04:51Le titre ouvre un repli de 7% à Wall Street.
04:54Au sein du CAC 40 on retiendra une belle copie rendue par Saint-Gobain.
04:57Oui le groupe fait état de résultat record avec un résultat d'exploitation de plus
05:01de 5 milliards d'euros.
05:02Le chiffre d'affaires de 46,5 milliards d'euros recule tout de même de plus de 2% à taux
05:08de change comparable.
05:09Saint-Gobain souligne une belle performance dans un environnement macroéconomique contrasté.
05:14Le titre a gagné près de 3% en début de séance ce matin.
05:17A l'inverse, toujours au sein de l'indice CAC 40 à Paris, TP Davis.
05:22TP c'est donc le nouveau nom de Téléperformance.
05:25Oui le titre plonge de plus de 10% à l'ouverture.
05:29Même si l'entreprise a sur le papier délivré une bonne copie avec des résultats supérieurs
05:33aux attentes, ce sont les perspectives de 2025 qui déçoivent les investisseurs et
05:37qui sont sanctionnés.
05:38D'autres chutes également hors CAC 40 dans l'indice SBF 120, des chutes lourdes pour
05:43Forvia et Nexity.
05:44Oui le titre Forvia plonge de 22% à la suite d'une publication en ligne avec les attentes.
05:49Mais le problème c'est que la dette nette est plus élevée que prévue.
05:52Pour se désendetter, Forvia annonce qu'il ne versera pas de dividende.
05:56Et pour Nexity, le titre plonge aussi de plus de 20% après des résultats moins bons qu'attendu
06:01et publie une perte nette de plus de 60 millions d'euros en 2024 après un profit de 20 millions
06:07l'an dernier.
06:08Quel sera le programme la semaine prochaine pour les investisseurs, les grands rendez-vous
06:11sur les marchés Pauline ?
06:12Au programme, la décision monétaire de la BCE jeudi, toujours pour la zone euro.
06:17On attend aussi la première estimation de l'inflation de février, la troisième estimation
06:21du PIB pour le quatrième trimestre, le taux de chômage de janvier.
06:24De nombreux P&E sont aussi au programme, tant pour la zone euro que pour les Etats-Unis.
06:28Et aux Etats-Unis d'ailleurs, ce sera la semaine de l'emploi pour février et elle
06:32se soldera par le rapport officiel du département du travail.
06:36Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte
06:39les infos clés du jour sur les marchés.
06:52Le dernier quart d'heure de Smartbourse, le dernier quart d'heure non, avant le dernier
06:55quart d'heure, l'émission, c'est le plus important, avec le grand tableau de bord
06:59des marchés.
07:00Voilà, c'est le dernier vendredi du mois, nous retrouvons nos trois experts, nos trois
07:04pilotes de marché pour dresser ensemble ce grand tableau de bord des marchés.
07:07Bertrand Lamy, elle est avec nous, directeur général de Ports en Parts Gestion.
07:10Bonsoir Bertrand.
07:11Bonsoir Grégoire.
07:12Kévin Lenouhaille, directeur associé chez Avantgarde Family Office.
07:15Bonsoir Kévin.
07:16Bonsoir Grégoire.
07:17Et Laurent Albi à nos côtés, le responsable de Next Momentum et cofondateur également
07:20de Calaisis 360.
07:22Bonsoir Laurent.
07:23Bonsoir Grégoire.
07:24Merci d'être avec nous messieurs, tout le monde est venu avec différents graphiques
07:28pour illustrer la situation de marché à l'issue du mois de février et peut-être se
07:32projeter évidemment sur la suite.
07:34Laurent, d'ailleurs vous avez un très beau graphique global qui résume parfaitement
07:39dans la dimension action.
07:41Le mois de février, l'Europe reste en tête, c'est ce qu'il faut retenir sur ce mois de
07:46février Laurent.
07:47Oui, c'était un mois intéressant avec, on le voit à l'écran donc, un DAX qui continue
07:53de caracoler en tête.
07:54Donc DAX c'est la grande colonne verte qu'on voit tout à gauche sur le graphique, c'est
07:58ça ?
07:59C'est un très bel DAX parce qu'il est quand même total return mais quand même, de toutes
08:02les manières, même si on le prenait dividende non réinvesti, très belle performance donc
08:06du DAX.
08:07Le CAC 40 n'est pas en peine, il est aussi dans le peloton de tête.
08:11Moi ce qui m'intéresse sur ce graphique c'est évidemment les GAFAM, non, excusez-moi, les
08:16magnifiques, les Magnificent Seven.
08:18Les GAFAM c'est SO 2010.
08:20Exactement.
08:21Donc les 7 magnifiques qui sont à moins 8,7 sur février.
08:25Donc ça c'est la colonne violette à droite, c'est celle qui plonge le plus bas donc c'est
08:29un indice pondéré des MAG7, c'est ça ?
08:31Équipondéré.
08:32Équipondéré des MAG7.
08:33Donc ça c'est quand même un fait notable parce qu'on voit quand même qu'il y a une
08:36rotation, en tout cas il y a un changement qui est en train de se faire, c'est important
08:40de le souligner parce que ça a quand même été le moteur de la hausse.
08:43On pourra se refocaliser dessus bien sûr.
08:45Donc on voit bien qu'il y a des flux qui sortent de ces entreprises, on parlera peut-être
08:49de Nvidia une seconde plus tard.
08:51Avec plaisir.
08:52Donc ça c'est un point important.
08:53L'autre point important c'est le Russell 2000, des small cap US, c'était un Trump
08:58trade.
08:59C'était une pire performance du mois de février.
09:00Exactement.
09:01Donc ça fait pchit parce que c'est quand même maintenant un indice qui est sous le
09:06niveau du 5 novembre.
09:08Donc il y a effectivement, ça c'est une mauvaise surprise pour tous ceux qui avaient
09:13suivi Trump dans ses déclarations, il n'y a pas la perf du bitcoin mais ça aussi ça
09:20fait pchit.
09:21Oui, ça fait partie du Trump trade, identifié en tout cas.
09:26Et puis un S&P qui est au-dessus du S&P en performance, donc là aussi ça plaide pour
09:31un ajustement.
09:32Je ne veux pas aller trop loin dans ce scénario de rotation, on en reparlera, mais on voit
09:37bien que ça bouge un petit peu.
09:38Vous ne voulez pas aller trop loin parce que la conviction n'est pas définitive et
09:43ferme encore, c'est ça Laurent ?
09:44Je ne veux pas aller trop loin dans le fait d'enterrer les GAFAM et de parler de rotation,
09:50les back seven, parce qu'elles sont trop importantes, on en reparlera, mais on voit
09:55bien qu'il y a un petit ajustement qui se fait.
09:57On n'en a pas parlé mais en lien peut-être avec la tech, on a vu l'indice de Shanghai
10:00en rose sur le graphique, c'est ici la deuxième meilleure performance du mois de février
10:04derrière les indices européens, derrière le DAX en l'occurrence.
10:07Et j'aurais peut-être mieux fait de mettre le Hang Seng.
10:09Avec la tech chinoise.
10:10Exactement, qui lui pour le coup est encore plus fort.
10:13On parlera des dragons chinois avec vous à l'occasion de cette émission.
10:17Mais je voulais qu'on commence avec l'Europe.
10:19Bertrand, vous êtes venu là aussi avec quelques graphiques autour de l'Europe.
10:24Je crois qu'il faut à nouveau parler du secteur bancaire, parce que quand on regarde
10:27les performances sectorielles depuis le 1er janvier, sur ces deux mois écoulés, oui
10:31l'Europe est en tête, et parmi les secteurs qui sont en surperformance toujours, et depuis
10:37plusieurs années maintenant, on retrouve le secteur bancaire.
10:40Oui, clairement, qui aide beaucoup dans la performance, puisque là on va retrouver des
10:46dossiers, par exemple un Unicredit, dont on en avait longuement parlé, qui a dû signer
10:52un 40 ou 50% de performance l'an dernier, hors dividendes.
10:56On est déjà à 35% depuis le début de l'année, donc ça continue à aller très
11:02bien.
11:03On est dans un bullrun qui est installé depuis quelques temps, et c'est vrai que depuis
11:072009, on avait plutôt été bercé par des désillusions sur le secteur bancaire, c'est
11:11ce qu'on voit là.
11:12Oui, la grande descente.
11:14Voilà, d'où l'importance de dézoomer, mais il faut se rappeler que 2000 à 2007,
11:20on avait eu un bullrun sur les banques énorme, avec des performances gigantesques, et c'est
11:26juste ça qu'on est en train de reconnaître.
11:28Donc, certains peuvent être un peu saisis des francs en disant « mon Dieu, mon Dieu,
11:30mais ça commence à faire beaucoup ». Quand on regarde les ratios de valorisation, non,
11:34il y a encore de la place.
11:35Oui, ça reste pas cher.
11:36Donc, il y a encore de la place de ce point de vue-là.
11:39On voit que sur la durée, ça a déjà duré 7 ans, là on est sur 4 ans, donc sur le principe
11:44on a déjà connu plus long.
11:45Est-ce que ça va durer 3 ans de plus ? Je ne sais pas, mais en tous les cas, en termes
11:48de valo, il y a de la place.
11:49En termes de momentum, les résultats sont tombés, ils sont excellents partout, avec
11:55des banques qui, pour la plupart, ont réussi à avoir des coussins de sécurité sur les
12:00ratios imposés par BAL, qui sont importants, donc ce qui donne de la place, soit pour faire
12:07du business supplémentaire, soit pour faire du rachat d'actions ou du versement de dividendes,
12:13et commencer aussi la concentration, puisque là, c'est quand même le feu vert qu'on a
12:18vu globalement donné par l'Europe, il y a un blanc-seing, donc ça a commencé en Espagne,
12:22il y a des rapprochements qui sont en train de se faire intra-espagnol, en Italie, on
12:26a vu qu'Unicredi est en train de dire « Commerce Bank m'intéresse ». Donc là, le deal est
12:30intéressant, parce qu'il y a des mouvements qui se font à l'intérieur de l'Italie,
12:34mais on a aussi Unicredi qui dit « Moi, Commerce Bank, ça m'intéresse bien », sachant
12:38qu'ils avaient racheté Hippoférence, donc ça leur permet de compléter la gamme.
12:42La plus allemande des banques italiennes, Unicredi.
12:45Dans un grand pays, et deuxième fait intéressant, ça ne la fait pas caler boursièrement.
12:51Donc les investisseurs se disent « Ok, ça a du sens, ils l'ont déjà fait, ça s'est
12:56bien passé, donc ils ont un crédit, ce qui est pas mal pour une banque.
12:59Donc ça continue.
13:02Pour vous, c'est un secteur qui reste incontournable.
13:05Oui, oui, j'entends.
13:08C'est intéressant, parce qu'on voit la pente du bullrun de 2000-2007, comparé à
13:13la pente des quelques années de bullrun de 2021-2025, 2000-2007, c'était quand même
13:20sacrément vertical par rapport à ce qu'on connaît là.
13:22Avec quand même des modifications structurelles en ce temps.
13:26Ce n'est plus le même secteur.
13:27Puisque les ratios de sécurité, on va dire, qui ont été imposés aux banques après
13:32l'explosion de 2007-2008, en venant des Etats-Unis, c'est les banques européennes
13:38qui trinquent.
13:39Donc on a imposé des ratios quartier-one ou autre, qui font que là où on avait des
13:46résultats sur fonds propres qui pouvaient aller jusqu'à 25%, là mécaniquement, techniquement,
13:51on ne dépassera pas les 13-14 dans le meilleur des cas.
13:54Donc on ne pourra plus avoir ce retour sur investissement qui était aussi fort, mais
13:58en tous les cas sur la tendance, sur la valorisation, sur le momentum.
14:02A ce stade, tous les voyants sont ouverts, donc rien n'interdit que ça continue.
14:05Secteur fort et secteur leader depuis 4 ans.
14:07Qui l'aurait parié il y a encore quelques années ?
14:10Parlons du secteur bancaire en Europe.
14:12L'Europe profite aussi, c'est une question Bertrand, de la perspective, et ça fait partie
14:17des dossiers prioritaires de Donald Trump aujourd'hui, à côté de la guerre commerciale.
14:24L'idée d'apporter une paix ou un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, est-ce que ça
14:29se retrouve déjà dans les actions européennes ou certaines d'entre elles, Bertrand ?
14:35Oui, clairement, et globalement, sur le mois de février, c'est celle qui passe complètement
14:42bien, qui ont continué à tirer et à tirer fort, qui marquent des points hauts, là où
14:47généralement ça a plutôt calé.
14:49J'ai mis deux exemples, j'ai mis Leonardo dans l'armement valo-italienne, qui en plus
14:54c'est une histoire de consolidation, donc ça aide aussi et ça performe bien, et dans
15:00les grandes capilles, j'ai mis aussi Heidelberg Materials, qui pareil, continue à bien performer.
15:07Ce qui est intéressant, c'est qu'avec un cran de retard, on voit arriver les mid-cap,
15:12avec des dossiers comme par exemple Nemetschek dans les logiciels liés à la construction,
15:18qui a mis un tout petit peu plus de temps à partir, mais qui est parti, et Alimak,
15:24donc là, c'est une valeur suédoise, et en fait, ils vont faire tout ce qui est ascenseur
15:27et monte-charge lié à la construction.
15:28Quand vous voulez faire un gratte-ciel, il faut monter des matériaux, et c'est des
15:33monte-charge et des ascenseurs Alimak qui vont s'en occuper.
15:36Construction, défense, effectivement, c'est des secteurs qui retrouvent de l'intérêt
15:41aujourd'hui en Europe, clairement, et sur le mois de février, c'est un secteur qui
15:46s'est extrêmement...
15:47Alors, il y a les banques, évidemment, mais le deuxième secteur ou cluster qui s'est
15:50comporté, c'est celui-là.
15:51Pour le reste, ça a quand même été un peu plus compliqué.
15:53Oui, on pourra y revenir, effectivement, mais bon, on a quand même des forces là
15:57sur le marché boursier en Europe qu'il ne faut pas négliger.
16:00Que vous inspire ce bon démarrage 2025 pour les actions européennes, Kevin ?
16:07Alors, il y a des catalystes positifs, il y a peut-être potentiellement des catalystes
16:11qui le seront moins, et là, je veux parler, bien sûr, des menaces tarifaires de Donald Trump.
16:16Vous voulez faire de moi le rabat-jouet de l'émission ?
16:18Vous pouvez profiter quand même déjà de l'enthousiasme au début de l'émission.
16:21On est quand même dans la brèche.
16:22Oui, ça m'intéresse.
16:23Au-delà, avant de parler de Trump et de la guerre commerciale, mais l'opinion que vous
16:27avez là sur la hausse de l'Europe, c'est un plus dix déjà depuis le début de l'année.
16:30Bien sûr, le début d'année est favorable et c'est très heureux.
16:33Alors, pour rebondir sur tout ce qui a été dit, très globalement, en effet, les dividendes
16:37de la paix, en tout cas l'espoir de paix, clairement, aident beaucoup de notre point
16:41de vue dans ce rebond-là.
16:42On part également, bien évidemment, non pas d'une déprime de valorisation, c'est
16:47totalement faux, mais en tout cas d'un point de valorisation qui était aussi beaucoup
16:50plus favorable pour rebondir.
16:51A mon avis, on a eu l'occasion d'évoquer en introduction, on n'est pas sur le meilleur
16:57moment pour acheter le marché en termes de statistiques, certes, mais par rapport notamment
17:01à d'autres marchés, notamment le marché américain, il est clair qu'on n'était
17:03pas en excès de valorisation.
17:04Donc, on se donne à minima les moyens du rebond.
17:06Le sujet ici, en effet, maintenant, pour être un peu plus contrariant, c'est celui de se
17:11dire est-ce que justement, est-ce que les choses vont se poursuivre ? Les catalyseurs
17:15sont bons, en effet, sur les publications et ça c'est une excellente chose.
17:17C'est quand même ce que l'on achète fondamentalement.
17:19Maintenant, si on prend un peu de recul, la question qui va se poser, c'est que si
17:22on reste sur le sujet du conflit, évidemment, ukrainien, la question qui se pose, c'est
17:26celle de se dire est-ce qu'on ne va pas avoir une mauvaise paix à la place d'une
17:29mauvaise guerre ? Et ça, très globalement, ça va amener des questions assez importantes.
17:34On va parler de Léonardo.
17:35La paix, à quel prix, à quelle condition ? Tout ça est encore un grand point de l'interrogation.
17:38Bien sûr, on peut parler de Léonardo, mais si on en vient à toute la cote, disons, plus
17:42classique, cyclique, la question qui va se poser derrière, c'est qu'est-ce que cela
17:45amène éventuellement en termes de reconstruction européenne ? Ok pour certains segments.
17:50Qu'est-ce que cela amène potentiellement demain en termes de réarmement européen
17:53avec un désengagement américain, donc hausse de l'endettement ? On ne va pas refaire
17:57ici le cours de macroéconomie, mais surtout, les premières études qui nous parviennent,
18:01c'est que sur cinq ans, ça peut être un impact globalement européen en moyenne.
18:04Il va se situer globalement entre 1-2 pour les pays aujourd'hui qui sont le plus en
18:08point sur leurs dépenses militaires, jusqu'à 5% de déficit.
18:11Cela, globalement, c'est un coût qui également sur cinq ans va être non négligeable sur
18:14la croissance puisque l'endettement militaire n'est pas un endettement extrêmement productif
18:18à court terme.
18:19Donc, premier point à poser, à mon avis, c'est celui-ci.
18:21Le deuxième point, évidemment, c'est celui qui est évoqué, on va évidemment y revenir
18:25je pense dans la suite, c'est que ce conflit-là, qui est le dossier très chaud en effet de
18:29Donald Trump, la question c'est que si celui-ci n'est pas forcément réglé très vite, mais
18:33en tout cas, il est passé ou bien géré, la question c'est que le nouveau front qui
18:37s'ouvre, évidemment, c'est celui du conflit commercial.
18:38Et donc là, évidemment, on retourne dans les aspects de valorisation qui sont, encore
18:42une fois, acceptables pour rebondir, mais pas suffisantes pour aller voir beaucoup plus
18:46loin sur un des catalyseurs microéconomiques et on l'illustrait avec un graphique peut-être.
18:50Donc, le graphique qui montre la marge opérationnelle du MSCI Europe, des grandes valeurs européennes
18:55avec évidemment l'historique qui reprend également la séquence de la première guerre
18:59commerciale de Donald Trump, 2018-2019.
19:01Exactement.
19:02En fait, le sujet sur un graphique tel que celui-ci, il va être de jouer en deux temps.
19:06Ce que l'on met ici en exergue, finalement, sur le graphique, c'est la première guerre
19:10commerciale.
19:11Alors évidemment, ce dont on se rend compte, c'est que le niveau des marges opérationnelles
19:13en moyenne sur l'Europe n'était évidemment pas le même d'il y a quelques années.
19:16Donc, ça, c'est plutôt un bon point.
19:18Ça signifie qu'évidemment, le point de départ est plus, j'allais dire, plus optimiste.
19:22Il n'empêche qu'on le voit.
19:23Alors, il y a l'effet Covid qui va arriver derrière, donc évidemment, il est complètement
19:26outrepassé.
19:27Mais il n'empêche que sur le premier impact de guerre commerciale, c'est deux à trois
19:30points de marge opérationnelle qui n'ont pas s'envolent, mais qui, en tout cas, se
19:34compressent pour les actions européennes.
19:36Si on remet cela, encore une fois, dans aujourd'hui, une macroéconomie qui est médiocre, certes,
19:40un point de départ de marge opérationnelle qui est plus haut, mais encore une fois,
19:43une macroéconomie qui est médiocre, des valeurs cycliques qui ont beaucoup rebondi
19:46et qui lident depuis le début de l'année, la question va se poser de leur capacité
19:50de résistance, une nouvelle fois.
19:51Donc, de ce point de vue-là, pour conclure cette longue assertion, le rebond, oui, le
19:56rebond tiré par les cycliques, oui.
19:58La question qui va se poser, c'est, deuxième trimestre, voire second semestre, quel va
20:02être l'impact et est-ce qu'on ne doit pas retourner sur du peaking de croissance
20:05qui, lui, globalement, commence à asymptoter en termes de valorisation ?
20:08Laurent, avant de passer à la partie américaine, quelle chance vous donnez à la poursuite
20:12du mouvement sur l'Europe ? Alors, je les salue avec Véronique Richelieu-Horace, mais
20:21chez Calais 360, en octobre, en novembre, vous aviez comme conviction le DAX, puis
20:28le CAQ, c'est ça ?
20:29Tout à fait.
20:30Donc, deux convictions fortes de fin d'année, bien vous en appris puisqu'on a eu de très
20:34beaux rebonds sur ces indices-là.
20:35Oui.
20:36Et maintenant ?
20:37Alors, et maintenant, je pense que la surperformance des indices européens devrait se poursuivre
20:43sur 2025.
20:44Parce que je ne m'attends pas à ce qu'il y ait énormément de performances aux Etats-Unis,
20:48même si, pour le moment, dans mon scénario, on devrait avoir un S&P qui prend quand même
20:5210 ou 11 % sur l'année, ce qui est plus que correct, et qui devrait terminer à 6 600
20:57points.
20:58Le CAQ, en revanche, lui, il a fait une première remontada exceptionnelle, pas depuis le début
21:03de l'année, d'ailleurs, il a recommencé avant.
21:04Je pense que là, on devrait assister à une petite pause.
21:07On a votre vision, là, vous avez le graphique, votre vision 2025 du CAQ 40.
21:11Oui, alors ça, c'est le S&P qu'on voit.
21:13Mais sur le CAQ 40, il y a la vision 2025 du CAQ.
21:15Alors, moi, j'aime bien faire des pronostics, au risque de me tromper, mais au moins ça
21:20rend les choses intéressantes.
21:22Et donc, moi, ce que je propose, c'est de revenir avec ce graphique tous les mois pour
21:24voir comment les choses avancent.
21:27Donc, mon scénario aujourd'hui, c'est d'avoir une consolidation sous le sommet historique
21:31parce que je pense qu'on est beaucoup monté et qu'il va falloir digérer cette hausse.
21:35Ce seuil des 8 259 points, c'est un niveau qui est symbolique et je pense que dans l'immédiat,
21:42on n'a plus les catalyseurs pour continuer au même rythme.
21:44Ok, je comprends.
21:45Donc, conso, on pourrait revenir sur 7 800, pour simplifier, peut-être un petit peu au-dessus.
21:53Ça devrait durer, a priori, une partie du printemps, voire début de l'été.
21:57Et moi, je m'attends à une reprise de la hausse au deuxième semestre, sans savoir
22:04ce qui va se passer du côté de l'inflation.
22:06Parce que même si l'inflation en Europe est contenue, mais qu'elle redémarre aux
22:09Etats-Unis, ça aura quand même un impact sur le CAQ 40.
22:12Donc, il y a cette grosse inconnue de l'inflation au deuxième semestre.
22:15Mais aujourd'hui, puisqu'il faut faire des scénarios, c'est mon scénario, c'est-à-dire
22:19conso, mais on devrait terminer l'année plus haut que là où on est actuellement.
22:23Ça, c'est dans l'absolu pour le CAQ.
22:24Mais vous le dites, en relatif, vous êtes toujours dans l'idée qu'il y aura une
22:27surperformance de l'Europe par rapport aux actions américaines.
22:30Regardons ce qui se passe du côté américain.
22:33Quel est le niveau de fragilisation qu'on a aujourd'hui sur le marché américain, Laurent ?
22:39Vous avez déjà un premier graphique sur le mois de février, sur la participation
22:43à la hausse au sein du S&P 500.
22:46Et cette participation, elle se dégrade.
22:47Oui.
22:49Alors, la participation, c'est un petit peu la pression artérielle du marché.
22:53C'est-à-dire que quand vous avez un bull market, il y a combien d'actions qui participent
22:57à ce bull market.
22:58Ce graphique, c'est le plus important de tous ceux que j'ai apporté aujourd'hui parce
23:02qu'il est très simple et il donne des signaux très pertinents.
23:06En haut, vous avez le chart du S&P.
23:09En bas, vous avez le pourcentage d'actions du S&P au-dessus de leur M&M 200.
23:13Quand on a le pourcentage d'actions du S&P qui passent au-dessus de leur M&M 200, qui
23:19passent sous 50 %, ça annonce une correction intermédiaire.
23:23C'est la minute maintenant de pédagogie, d'analyse technique, 15 secondes.
23:27Les marchés, quand ils sont en bull market, il y a des tendances primaires haussières
23:31qui ne sont pas des lignes droites et qui sont interrompues par des mouvements intermédiaires
23:35qui vont durer quelques semaines à quelques mois.
23:37Et donc, quand on a ce pourcentage d'actions du S&P qui sont au-dessus de leur M&M 200,
23:43qui passent sous 50 %, c'est un signal avancé d'une correction à venir.
23:47On n'y est pas.
23:48On est à 58, mais il est faible, l'indicateur de participation, et il pique du nez.
23:54Oui, on voit la courbe verte, effectivement, il y a une rupture.
23:58Donc, chaque fois qu'on passe sous 50 %, il y a une correction plus ou moins importante
24:03dans le temps.
24:04Correction, c'est quoi ? Une dizaine de pourcents ?
24:05Pas forcément, ça peut être dans le temps.
24:06C'est-à-dire que si on latéralise, c'est une correction dans le temps et pas dans le prix.
24:12Mais ça veut dire que le potentiel de hausse sous 50 %, il n'y en a plus pour les semaines
24:17ou deux mois à venir.
24:19Donc, je ne dis pas que c'est mon pronostic, mais en tout cas, ce que je constate, c'est
24:22que cette ligne de participation, elle est faible, elle n'a pas franchi 50 %, elle va
24:26peut-être le faire, peut-être qu'elle va rebondir dessus, on va voir.
24:29Donc, il ne faut pas se précipiter pour être baissier, pour shorter tout aux États-Unis,
24:34mais on voit bien que ça se dégrade un petit peu.
24:36Dans les petits signaux faibles que vous suivez également, Laurent, donc il y a les marchés
24:40de crédit, le crédit high yield, la dette à haut rendement aux États-Unis en l'occurrence,
24:48alors qu'ils sont des marchés clés aussi, des marchés d'actifs risqués.
24:50Et alors, vous nous dites que le spread sur ce crédit high yield a peut-être en train
24:57de trouver un point d'inflexion parce que les spread, les écarts, la prime de risque
25:01est au plus bas sur ce marché de la dette au rendement américaine aujourd'hui.
25:05Oui.
25:06Alors déjà, quand on regarde depuis 2009, ce spread, il est au plus bas.
25:09Déjà, ça veut dire que le sentiment de marché est très, très optimiste.
25:12Il l'était jusqu'à présent, il était très optimiste.
25:15On parle beaucoup de la volatilité des actions, sur le crédit, il n'y en a pas.
25:17Exactement.
25:18C'est-à-dire, Trump peut annoncer des tarifs, reporter des tarifs, réannoncer des tarifs,
25:22le crédit, lui, ne bouge pas.
25:24Pour le moment, absolument.
25:25Pour le moment.
25:26Alors là, ce qu'on voit, c'est que ce spread, il est en train de repartir à la hausse.
25:31C'est pour ça que j'ai zoomé en haut à droite, cette petite courbe rouge qui vient
25:35de franchir sa moyenne mobile, mais elle l'avait déjà fait.
25:39Mais surtout, qui va peut-être déclencher une figure d'analyse technique qui est un
25:42double creux.
25:43Alors, ce que ça veut dire, c'est que le spread est en train de s'élargir de nouveau.
25:47Alors, pourquoi il s'élargit ? C'est simplement parce que, pour le moment en tout cas, les
25:51rendements à 10 ans baissent.
25:52Le spread diminue.
25:54Mais quand on voit le prix des obligations high yield, ce qu'on appelait dans le temps
25:58les jump bonds, ça ne baisse pas encore.
26:00Or, elles sont très, très sensibles.
26:02Elles sont très corrélées au marché actions.
26:03Les actions baissent, mais le high yield ne baisse pas.
26:06C'est vrai.
26:07Le prix des jump bonds commence à baisser, les taux remontent.
26:11Alors là, ça veut dire qu'on aura vraiment une accélération de cette hausse.
26:15Et donc, ça voudrait dire qu'effectivement, on aura un sentiment qui est en train d'évoluer
26:19de manière...
26:20Et là, on aurait un ensemble de signaux qui deviendrait un peu consistant.
26:23Oui, ça commencerait à se mettre en place.
26:25On n'y est pas.
26:26Non, j'ai bien retenu.
26:2758% sur la participation et les spreads qui sont encore très proches des plus bas historiques.
26:33Mais c'est vraiment les deux clés à surveiller pour suivre la dynamique du marché américain.
26:39Il y a également la question des fondamentaux et de la réaction des marchés au résultat
26:44de l'entreprise.
26:45Kevin, sur le marché américain, vous êtes venu avec ce graphique qui montre comment
26:48les prix des actions ont bougé en fonction de la capacité de l'entreprise à dépasser
26:55ou non les attentes sur les bénéfices ou sur les chiffres trimestriels qui sont en
27:00train d'être terminés, d'être publiés.
27:02Et ça nous montre quoi ? Un marché très asymétrique, c'est ça Kevin ?
27:06Un marché asymétrique, absolument.
27:07Alors, il l'est en moyenne.
27:08Donc, on ne réinvente pas la poudre en disant qu'il y a une asymétrie dans la réaction
27:11du marché.
27:12Mais ce qui est intéressant, en effet, c'est qu'il l'est plus qu'historiquement.
27:14Et ça, c'est à la confluence de tout ce que l'on s'est dit précédemment et ce que
27:18l'on se dit aujourd'hui avec des niveaux de valorisation qui laissent peu de place
27:21globalement à la déception des hypothèses.
27:23Et donc, on le voit en effet, je pense qu'on le voit tous dans nos portefeuilles.
27:27On a aujourd'hui des réactions positives qui sont bien plus modérées aux Etats-Unis
27:32qui nous amènent dans des baisses qui sont parfois à deux chiffres.
27:34Donc ça, c'est assez intéressant, ça rejoint tout à fait ce qui vient d'être dit, d'ailleurs,
27:38sur ce niveau de tension potentielle qui apparaît sur le marché.
27:41Ça ne plaide pas forcément pour une correction de l'ensemble du marché, encore une fois,
27:44mais lorsqu'on rentre dans le détail, ça montre finalement que les poils sont quelque
27:47peu hérissés pour certains au moment de lire les publications.
27:50Donc ça, ça nous intéresse.
27:51Il n'y a pas le droit à l'erreur ?
27:52Il n'y a pas le droit à l'erreur.
27:53Et en réalité, ça rejoint là encore une fois toute une série d'indicateurs.
27:56On peut re-dézoomer la chose, ça suit évidemment des déceptions qui arrivent.
28:03Elles ne sont pas majoritaires, mais vous avez parlé des PMI par le passé.
28:07Les PMI sont déceptifs, évidemment, ça veut dire que la macro n'est pas au rendez-vous.
28:11Et quand on parle d'inflation, on va y venir sûrement tout à l'heure sur l'inflation américaine.
28:14Les chiffres du jour, OK, ils sont intéressants, ils sont cohérents.
28:17Ça va rassurer tous les chartistes sur la Fed.
28:20Il n'empêche qu'au global, on reste encore sur des niveaux qui sont des niveaux très
28:25ténus sur le côté dans lequel va tomber la pièce.
28:27Et donc, de fait, ce graphique ne nous dit rien de plus, encore une fois, que la réaction
28:31du marché est tendue.
28:32Donc, pour faire le jump sur l'Europe, entre l'Europe et les États-Unis, c'est vraiment
28:37le distinguo que l'on fait.
28:38C'est-à-dire qu'on le voit aujourd'hui, le droit à l'erreur n'est pas permis.
28:41Et donc ça, ça nous paraît particulièrement intéressant.
28:43Ça peut être pour le peaking.
28:44Oui, c'est ça.
28:45Et ce qu'on décrit là sur les États-Unis, c'est vrai dans une moindre mesure également
28:49en Europe ?
28:50Oui, absolument.
28:51C'est ça, Kevin ?
28:52Oui, absolument, ça l'est.
28:53C'est beaucoup moins visible parce que la distribution n'est pas la même, c'est exactement
28:55la même chose.
28:56Et on l'a vécu, globalement, il y a trois semaines de ça sur RSML, dans un sens comme
29:01dans l'autre.
29:02C'est-à-dire qu'on a eu la déception sur DeepSea, c'est-à-dire les hypothèses
29:03se sont resserrées.
29:04Le lendemain, on a une publication qui va complètement à l'inverse et qui rattrape
29:08tout le gap.
29:09Donc ça, typiquement, c'est assez intéressant.
29:10D'accord avec ça, Bertrand.
29:12Oui, c'est vrai qu'il y a certains secteurs en Europe, alors on a parlé tout à l'heure
29:16des banques ou de quelques valeurs liées à la défense ou à la construction avec la
29:20perspective du CCLF en Ukraine, qui sont forts et dynamiques aujourd'hui.
29:24Mais il y a une partie de la cote qui l'est beaucoup moins en Europe aujourd'hui.
29:28Toute la partie, notamment la partie industrielle qui était liée à l'électrification, due
29:34notamment à l'explosion des data centers, là, pour le coup, il y a eu un coup d'arrêt.
29:41Donc ça, c'est votre graphique DeepSea qui m'a tué, c'est ça ?
29:44Exactement.
29:45Et là, clairement, on va retrouver des dossiers concurrents comme Schneider-Whiton, ou Treyn,
29:52plutôt dans le refroidissement des centres de données, ou Prismian, le cablier.
29:59Globalement, on voit qu'ils font tous les sommets à peu près en même temps et que
30:04tous, ils cassent une oblique à peu près en même temps.
30:07Mais là, sur Schneider, les autres les suivent moins, mais sur Schneider qui a été le grand
30:12gagnant au sein du CAC l'an dernier, c'est plus 40 %, qui a été une valeur très corrélée.
30:18Finalement, c'était un bon plaid pour jouer l'IA, Schneider.
30:21On cherche des plaids, des valeurs, des dossiers pour jouer l'IA en Europe.
30:25Schneider est une valeur industrielle d'efficacité énergétique complètement corrélée, dont
30:30une grande partie du business est corrélée aujourd'hui à la question des data centers,
30:35de la gourmandise énergétique de l'IA.
30:37Là, vous dites qu'il y a un vrai coup d'arrêt boursier sur la valeur.
30:39Il y a un vrai coup d'arrêt, il y a un coup qui s'installe parce que, typiquement, c'est
30:42encore cette semaine, Microsoft qui aurait dit qu'il allait aller moins vite sur les
30:47constructions de centres de données, quasiment immédiatement, je crois que Schneider dans
30:51la journée perd 5 %.
30:52Il est très sensible à ça.
30:53Et donc, il y a des réactions qui sont vraiment épidermiques sur le sujet.
30:57Et comme d'habitude, alors, est-ce que les 40 % l'an dernier étaient trop ? Peut-être,
31:06mais à chaque fois, la bourse ne fait pas dans la demi-mesure et oublie, oublie, désobéit.
31:11Oui, c'est une oscillation, on ne s'arrête jamais, on le supplie.
31:15Le sujet de base, c'est qu'on a quand même des data centers qui, aujourd'hui, consomment
31:20à peu près 3 % de l'électricité mondiale dans les projections faites par des cabinets
31:27indépendants.
31:28On serait à 10 %, donc une multiplication par 3 à 2030.
31:31Donc, ça pose quand même des sujets sur, un, la capacité à les fournir, deux, tous
31:36les équipementiers qui sont autour, forcément, ça va faire du business additionnel.
31:41En ce moment, pour l'instant, la bourse dit non, je n'y crois pas, je remets tout.
31:45On est dans ce moment-là, donc, il ne faut pas perdre ses dossiers de vue.
31:49Forcément, s'il y a des surpondérations, ils vont mieux un peu rééquilibrer en attendant
31:52que ça se passe.
31:53Parce que, globalement, il s'est passé la classique, c'est-à-dire qu'on est reparti
31:57sur les dossiers que je citais tout à l'heure, dividendes de la paix.
32:01Donc, voilà, il n'y a pas de rotation sectorielle au sens où on n'a pas vu ressurgir l'agroalimentaire,
32:09enfin, après, des secteurs classiques, ou la santé, ou l'automobile, voilà.
32:12Donc, là, pour l'instant, il y a, sur beaucoup de secteurs, des normalisations, c'est-à-dire
32:16des dossiers, des secteurs qui avaient plongé, reviennent un peu sur le devant de la scène.
32:21On l'a vu sur le luxe, on l'a vu un peu sur les semi-conducteurs, voilà.
32:24Mais ça ne fait pas des renversements de tendance.
32:27Et, pareil, sur la tech, il y a eu des prises de bénéfices, des fois très appuyées,
32:32mais qui ne sont que le pendant des performances exceptionnelles qui avaient été faites.
32:36Et, encore une fois, il n'y a pas de renversements de tendance.
32:38Maintenant, il va falloir surveiller.
32:40Aux Etats-Unis, on parlait des sets magnifiques.
32:43Effectivement, on l'avait déjà décrit le mois d'avant et encore le mois d'avant,
32:47on est vraiment dans l'ordre dispersé.
32:49Là, Nvidia, elle est en train de danser sur un fil.
32:51Donc, une méta, ça va bien, ça passe.
32:56Des Netflix, des choses comme ça, ça reste très bien orienté.
33:00Mais on voit que des Nvidia, des Arista, des Broadcom,
33:04bon, le tout est en train de s'installer.
33:07Franchement, les publications...
33:08C'est bien, on remet un peu du risque dans la thématique.
33:10C'était un peu one way trade quand même, donc on remet un peu de risque et d'incertitude.
33:15On est dans ce moment classique où il va falloir faire la différence entre un bruit et un vrai signal.
33:21Hier, un analyste spécialiste du secteur, on commentait avec lui les résultats de Nvidia.
33:26Il dit aujourd'hui, les gros hyperscalers ont des data centers avec environ 100 000 puces, 100 000 GPU.
33:33Ils sont en train de prévenir Nvidia en disant, d'ici un ou deux ans,
33:36on aura besoin de data centers avec un million de GPU, pas dans 20 ans.
33:40Eux, dans leur projection, à un ou deux ans,
33:43ils vont avoir besoin de densifier encore énormément leurs data centers pour rester dans cette course,
33:49qui ne va pas s'arrêter comme ça.
33:51DeepSeek nous apprend qu'on va avoir des IA par entreprise véritablement sur mesure.
33:58Il va falloir les entraîner et c'est ça qui consomme.
34:01Jensen l'a dit, DeepSeek, c'est très bon pour nous.
34:05Une fois que l'IA est entraînée pour la faire tourner,
34:10ça consomme moins, il y a besoin de moins d'électricité et autres.
34:14Par contre, c'est l'entraînement qui coûte très cher.
34:16Parlons des Mac 7.
34:17Laurent, vous avez changement de paradigme.
34:21Vous dites que c'est un changement de paradigme qui est en train de s'opérer et de se confirmer.
34:26Ça n'a pas été un bon mois, février.
34:28L'indice Equipondéré a perdu plus de 8 %, c'est ça ?
34:33Oui.
34:33Et là, on a le détail valeur par valeur.
34:35Exactement.
34:35Elles entraînent le marché.
34:39J'avais envie d'apporter ce slide pour poser la question,
34:43est-ce que le S&P peut monter sans les Mac 7 ?
34:48La réponse est compliquée.
34:50Pour faire simple, si les 7 magnifiques consolident et ne baissent plus trop,
34:56c'est possible que le S&P montouille doucement.
35:00C'est-à-dire que le relais par les autres secteurs est possible,
35:04mais à un rythme qui n'aura rien de comparable avec ce qu'on a vu l'année dernière.
35:08Si, en revanche, les 7 magnifiques continuent de baisser,
35:10alors là, il n'y a pas de question, c'est mauvais pour tout le monde.
35:14Et là, le marché…
35:15Il y a quand même un point de douleur où l'ensemble du marché peut souffrir
35:18avec un besoin de liquidité, de prise de profit qui peut s'accélérer
35:23et se diffuser à l'ensemble du marché.
35:24Absolument.
35:24D'accord.
35:25Donc, moi, je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il y a un découplage possible durable
35:29entre les 7 magnifiques et le reste du marché.
35:32Maintenant, si les investisseurs considèrent que sur les niveaux actuels,
35:36c'est pertinent de se poser la question de savoir si on doit revenir ou pas sur Tesla.
35:41Mais quelle catastrophe ce mois de février !
35:43Ça fait quoi ? 20 % ?
35:44Même plus, 28 %.
35:4528, oui.
35:46C'est ça, c'est la barre orange, effectivement.
35:48Donc, des investisseurs qui se demandent qui est devenu Elon Musk.
35:51Est-ce qu'il fait partie du gouvernement ou est-ce qu'il s'occupe de Tesla ?
35:55Il est où exactement ?
35:56Et donc, on a vu les chiffres sur l'Europe catastrophiques, des ventes de véhicules.
35:59Bon, donc, ça veut dire que si, effectivement, on commence à considérer que sur ces niveaux-là,
36:04les Mach 7 redeviennent intéressantes,
36:07elles peuvent ne plus trop baisser.
36:08Et donc, on peut avoir les bancaires.
36:10On a parlé des bancaires en Europe, mais aux États-Unis, elles sont super fortes aussi.
36:14Donc, on peut avoir des secteurs qui prennent le relais
36:16et qui feront que l'ESNP pourra continuer de monter.
36:18Si, en revanche, il y avait des vrais dégagements plus importants,
36:25alors là, effectivement, et je pense évidemment à NVIDIA,
36:27parce que c'est compliqué d'analyser NVIDIA entre ce que vous disiez,
36:30il y a une seconde, sur les besoins qui sont juste...
36:32Donc, NVIDIA, c'est la barre bleue turquoise, si je ne dis pas de bêtises.
36:35Là, en baisse de 8 % sur le mois de février.
36:37Exactement. Donc, il y a une seconde, vous dites quoi ?
36:40Vous dites que les besoins vont être...
36:41Ah ben, gigantesques, oui.
36:43Massifs.
36:44Et en même temps, les résultats, ils n'ont pas été décevants.
36:46Elle n'a pas démérité, NVIDIA.
36:48Continuent de battre les attentes.
36:49Bon, voilà.
36:50Mais ça ne suffit plus pour que les gens achètent aveuglément.
36:54Exactement. Donc, on voit bien que c'est une question de perception.
36:56C'est-à-dire que le rythme sur lequel on était n'est pas tenable
36:59et donc, du coup, les investisseurs sont déçus.
37:02Donc, s'ils continuent d'être déçus
37:04et qu'on continue d'assister à des dégagements,
37:07eh bien, je pense que l'ESNP va être pénalisé par les Max Evans.
37:12Si elles arrivent, au contraire, à se stabiliser autour des niveaux actuels,
37:17alors ça peut effectivement laisser la porte ouverte,
37:20juste la porte ouverte à une possibilité de,
37:23si les autres secteurs prennent le relais,
37:25ce qui est encore une autre question compte tenu des Trumponomics,
37:28qui posent quand même problème,
37:30au niveau de la visibilité qu'on a vis-à-vis de cette nouvelle donne.
37:36Alors, évidemment, ça sera beaucoup plus compliqué.
37:39Il y a un secteur que vous mettez en avant avec des ratios comparés
37:44entre les Max Evans et l'ESNP 500,
37:47mais vous regardez aussi le secteur des Staples aux Etats-Unis,
37:50Lawrence, ce qui vous fait dire la rotation en action.
37:54Donc, Staples, c'est la console de base, c'est ça, chez les Américains.
37:58Ah ben, c'est la défense, c'est quand on joue tous en défense, Staples.
38:03Et donc, c'est un secteur qui gagne de la force, là, c'est ça ?
38:07Exactement. Donc, les Consumer Staples, c'est ce qu'on achète quel que soit le cycle.
38:11C'est-à-dire qu'on aura toujours besoin de dentifrice, de savon, de shampoing, etc.
38:13Normalement, oui.
38:14Voilà. Donc, ce qu'on voit, c'est le charte du bas,
38:18où on voit le ratio de force relative des Staples par rapport aux Max Evans,
38:21qui repart à la hausse. Donc, ça veut dire qu'ils surperforment.
38:23Et les Staples par rapport aux ESNP, ils surperforment.
38:26Ça, ça dit quelque chose, quand même, sur le sentiment de marché.
38:28Ça dit quand même qu'il y a une...
38:30C'est risk-off, quoi.
38:30Ben oui, exactement. Enfin, ça commence à être risk-off, quoi.
38:33Donc, on joue les dividendes, on joue la visibilité, on joue une linéarité.
38:38C'est des entreprises où il n'y a pas beaucoup de surprises, en général.
38:40Donc, c'est vraiment les défensives.
38:42C'est vraiment les défensives par excellence, parce que télécom, santé,
38:45c'est aussi défensif, mais c'est plus compliqué.
38:47Staples, c'est vraiment défensif, quoi.
38:49Et on voit bien qu'il y a cette rotation en action.
38:53Oui, oui, oui.
38:53Et ce qui est intéressant, c'est est-ce que c'est un épiphénomène
38:57ou est-ce que ça annonce quelque chose de plus durable ?
39:01Ben voilà, c'est la question.
39:02C'est un signal de plus.
39:03Il y a l'esprit de crédit, la participation à la hausse,
39:07la force d'un secteur très défensif comme les Staples.
39:09Exactement, exactement.
39:10Mars va être intéressant.
39:11Ah oui.
39:13Les deux premiers mots, elles l'étaient déjà,
39:14mais Mars va être encore plus intéressant.
39:17Il faut qu'on parle aussi de ce qui se passe sur les marchés obligataires.
39:19Kevin, alors, vous êtes venu avec le graphe très clair, limpide du 10 ans américain.
39:25Donc, le baromètre de toute la planète finance avec le dollar,
39:30peut-être l'actif clé pour de nombreux marchés.
39:34Oui, c'est vrai que c'est un des traits de ce début d'année,
39:38c'est-à-dire l'idée que les taux longs américains commencent à baisser.
39:42Alors, on passe de 4,80 à 4,25 et encore au-dessus de 4 %.
39:48On a vu 3,60 en octobre ou novembre, juste avant, ou en septembre,
39:54je crois, au moment où la Fed commence à baisser ses taux.
39:56On est à 3,60 sur le 10 ans américain.
39:57Donc, on reste dans des zones connues, bien sûr.
40:00Oui, c'est pour ça d'ailleurs qu'on a mis un graphique long pour montrer, malgré tout,
40:06qu'en effet, ça fonctionne, mais ça fonctionne depuis peu de temps.
40:08Donc, ça, c'est intéressant.
40:09Malgré tout, les 60 bips de contraction, vu la duration constante,
40:13ça nous apporte du 5,6 sans le coupon.
40:16Donc, on ne va pas s'en plaindre avec un dollar sur ces niveaux-là.
40:18Non, mais ce qui est très intéressant, je ne sais pas si c'est un signal de plus
40:22vers les stables aussi, mais c'est un signal, en effet, de plus,
40:26à mon avis, vers un marché qui est peut-être risk-off.
40:29Ça, c'est sûr.
40:30En tout cas, qui commence à se poser la question.
40:32Sur le calcul ensuite du taux réel, si on va par là, le taux n'est absolument pas indécent.
40:37En réalité, on s'attendait plutôt à avoir ce mouvement-là.
40:40Tant mieux, parce qu'on en a beaucoup souffert par le passé.
40:42On en a déjà assez parlé ensemble sur les prises de position.
40:45Donc, c'est tant mieux.
40:46Ce que ça dit surtout, encore une fois, c'est que le marché, aujourd'hui, est très méfiant.
40:49Et de ce point de vue-là, on passe d'un dossier à un autre, encore une fois.
40:52Et pour moi, ici, c'est vraiment l'archétype du dossier Trump qui arrive dans les pattes.
40:56Parce qu'en fait, on a passé la fin d'année, on l'a déjà dit,
40:59on est passé de l'euphorie au mois de novembre, aujourd'hui, à l'optimisme.
41:01Et là, on se pose la question de, j'allais dire, l'écart-type des hypothèses qui vont nous arriver devant.
41:06Et donc, ce graphique qu'il leur présente, parce qu'on est de moins en moins confiants sur les hypothèses,
41:10on parlait en début d'année de reflation.
41:12Je me souviens de cette discussion avec nos clients.
41:14On disait, le thème qui va peut-être émerger, c'est la reflation.
41:17Aujourd'hui, c'est celui de la stagnation, en réalité, qui revient sur le devant de la scène.
41:20Voire taxation.
41:21Absolument.
41:22Et ce qui est très intéressant de ce côté-là, je ne sais pas si on peut parler de l'autre graphique, mais...
41:27Sur la confiance des ménages, les anticipations d'inflation des ménages, bien sûr.
41:30Alors, qui vont au nord quand le 10 ans américain va au sud.
41:34Deux salles, deux ambiances. Et c'est ça qui me paraît extrêmement intéressant.
41:36C'est-à-dire que ce que montrait le 10 ans américain, c'est potentiellement, en effet, un espèce de chiffre.
41:40C'est-à-dire, un passage, on se concentrait très fortement sur l'inflation, au départ, vis-à-vis de la fête,
41:46pour considérer ces futures baisses de taux.
41:47Et donc, la courbe, selon son inversion, on peut la considérer.
41:50Mais on avait des anticipations de hausse ou de baisse de taux de la fête, catégorisées de la sorte.
41:55Là, avec ce qu'on a sur le 10 ans, on peut globalement parler d'un shift vers la croissance.
41:58C'est-à-dire qu'il y a une vraie crainte de croissance.
42:00Et en même temps, le signal qui vient d'être donné par les ménages américains, il est complètement à l'envers.
42:06C'est-à-dire qu'on le voit sur ce graphique-là, que je trouve assez instructif pour le coup.
42:10C'est l'anticipation de l'inflation à un an des ménages.
42:12C'est la courbe la plus foncée, en l'occurrence ici.
42:15Et on le voit en réalité.
42:16On est sur des niveaux d'incertitude des ménages qui sont extrêmement importants.
42:19C'est la peur des tarifs, quoi.
42:20Oui, absolument.
42:21Et donc, encore une fois, on arrive avec un dossier Trump qui revient.
42:23Encore une fois, c'est reflation versus stagnation.
42:27Et on le voit, même à 5 ans.
42:29C'est beaucoup moins clair à 5 ans.
42:30Mais on a une anticipation, elle aussi, qui est très haute.
42:32Et ça, je trouve ça très intéressant.
42:34Parce qu'encore une fois, c'est aussi, en effet, les deux salles, deux ambiances que l'on évoquait ensemble.
42:37Ça montre peut-être les contradictions, effectivement, de la politique de Donald Trump.
42:40Ou en tout cas, telle qu'il souhaiterait pouvoir la conduire.
42:43Vas-y, vas-y.
42:44Juste un léger mot sur la partie obligataire, dans ce cas-là, sur les spreads.
42:47Ce que je trouve extrêmement intéressant par le graphique qui a été montré,
42:50c'est qu'en effet, on voit justement cette potentielle reprise du spread.
42:53La question qui va se poser, justement, c'est qu'est-ce qui va bouger ?
42:58Absolument.
42:59Et là, globalement, on n'a pas la réponse.
43:00Parce qu'il y a peu d'échanges, aujourd'hui, sur le high yield.
43:02On n'arrive pas à trouver du bon papier.
43:03On en parlait.
43:05Et donc, de ce point de vue-là, oui pour le spread.
43:07Maintenant, encore une fois, je ne suis pas convaincu que le niveau d'entrée soit là dans quelques mois.
43:11Il faut trouver du papier.
43:12Laurent, je voulais juste dire une seconde.
43:14Quelle ironie du sort.
43:15Parce que Trump, il a quand même été élu sur la lutte contre l'infestation et le retour du pouvoir.
43:20Oui, mais ils ont compris, les ménages des droits de douane,
43:23c'est une taxe sur la consommation des Etats-Unis.
43:25Ils finissent par comprendre.
43:27Il nous reste deux minutes, Bertrand.
43:29Le graphique classique sur les mid-cap européennes,
43:32c'est l'un des marchés de spécialité de port-zampas.
43:36C'est toujours un angle mort des stratégies, vous dites.
43:39Oui, clairement, parce que ça faisait partie des stratégies l'an dernier.
43:42Cette année, plus personne n'en parle.
43:44Ce qui est intéressant, c'est que dans un mois de février qui, globalement, a été compliqué,
43:48ça continue à cranter.
43:50Donc, à la fois en absolu et à la fois en...
43:52Là, on a le graphe du haut.
43:54On voit qu'on dépasse ce qui avait été une résistance pendant longtemps.
44:00Et en bas, en relatif contre les grandes capitalisations,
44:05on est toujours dans ce tunnel très légèrement haussier.
44:10Ça fait un moment qu'on l'a installé.
44:12Ce n'est pas spectaculaire, mais c'est là.
44:15Ça avance, ça avance.
44:17Et donc, probablement, pour partie, il y a un biais sectoriel dans l'affaire,
44:23puisque dans les grosses mids, enfin dans les mids européennes,
44:26donc on est quand même sur des sociétés qui dépassent les 10 milliards.
44:30Ça monte jusqu'à 15-18 pour les plus gros, 15-18 milliards pour les plus grosses.
44:34On va retrouver pas mal de galaxies financières.
44:38Les financières doivent représenter à peu près 20% de ces indices-là.
44:42Donc, on va retrouver les petites banques italiennes, espagnoles,
44:48Europe de l'Est, qui fonctionnent très bien et qui aident.
44:51Il n'y a pas que ça, mais le deuxième segment, c'est de l'industrie,
44:54dans lequel on va retrouver...
44:56On sent qu'il y a peut-être un truc qui est en train de se passer sur l'automobile.
45:00Alors, Forvio, aujourd'hui, ce n'était pas la...
45:02Non, mais c'est vrai que c'est un secteur qui a repris 10% en partant des fonds de gouffre.
45:06Voilà, on a quand même un changement de gouvernement en Allemagne.
45:08On va voir ce qu'ils vont faire.
45:09Mais clairement, il y a un vrai sujet sur l'industrie automobile.
45:13Ils sont quand même en train de vivre un cauchemar avec des usines mises à l'arrêt,
45:17des plans de départ qui sont un traumatisme en Allemagne,
45:21parce que là, on est quand même sur le secteur sacré allemand.
45:24Donc, s'il y a des choses qui se mettent en place,
45:27ça peut aider à faire revenir sur ce segment-là, par exemple.
45:30Donc, pour l'instant, c'est trop tôt.
45:32Mais en tous les cas, ça fait partie des points qu'on va surveiller.
45:35Il y a potentiellement dans l'industrie un segment qui peut redémarrer.
45:38On termine avec les dragons, Laurent.
45:40Oui, mais juste un mot.
45:41Le réarmement de l'Europe, la défense peut aider les mid-cap.
45:45On a des valeurs de défense dans ces indices-là aussi.
45:47Ça peut contribuer à cette histoire.
45:49Et le biais domestique.
45:50Comment ?
45:51Et le biais domestique, potentiellement.
45:53Les dragons chinois.
45:54Oui, parce que moi, j'aime beaucoup la Chine.
45:56Alors, la tech américaine, elle est chère.
45:58Mais la tech européenne, je la trouve très intéressante.
46:01Le stock 600 en technologie, il est beau.
46:03Il est en tendance haussière.
46:04Il surperforme.
46:05Donc, c'est vraiment un secteur à considérer.
46:07Et puis, les China dragons, parce que ce sont des entreprises chinoises
46:11qui sont cotées à Wall Street.
46:12Donc, c'est important.
46:13On peut les acheter.
46:15C'est de l'Internet.
46:17Donc, c'est Xiaomi, BYD, PDD Holdings, Tencent, Alibaba,
46:21Meituan, JD.com, Baidu, NetEase.
46:24Voilà, c'est des sociétés qui sont très connues.
46:27Ça, c'est un panier de ces sociétés.
46:29Alors, c'est peut-être trop tard à court terme.
46:32Mais je pense que la tech chinoise et la tech européenne,
46:35c'est peut-être un call sur lequel il faut réfléchir, en tout cas.
46:39Je comprends.
46:40Si la tech américaine…
46:41Va se communiquer encore un peu.
46:42Exactement.
46:43Merci, messieurs.
46:44Merci d'être avec nous chaque dernier vendredi du mois
46:47pour ce grand tableau de bord des marchés.
46:49Laurent Albi, responsable de Next Momentum,
46:51cofondateur de Calais 360.
46:53Kevin Lenoir, directeur associé chez Avantgarde Family Office.
46:56Et Franck Lamy, directeur général de Bords en Parts Gestion.
47:09Le dernier quart d'heure de Smart Bourges.
47:10Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:12Une fois par mois, ce quart d'heure est consacré
47:14à un décryptage économique avec le professeur Michel Rumi,
47:17économiste associé chez SPAC.
47:19Bonsoir, Michel.
47:20Bonsoir, Guillaume.
47:21Ravi de vous retrouver pour votre chronique
47:22qui nous amène à parler aujourd'hui
47:23des monnaies numériques de banques centrales.
47:25Ça bouge du côté des banques centrales et à l'ABCE, par exemple,
47:28pour prendre l'exemple européen qui a annoncé
47:31le développement d'une blockchain propriétaire maison
47:34pour le règlement de transactions en euros numériques.
47:37L'ABCE a également lancé une consultation
47:40pour requérir l'avis des citoyens sur l'euro numérique.
47:43C'est quoi l'euro numérique, Michel ?
47:45En fait, l'eurosystème regroupe l'ABCE
47:50et les banques centrales nationales des pays,
47:54des Etats membres de la zone euro,
47:55ont décidé de développer à court terme
47:57une monnaie virtuelle qui est l'euro numérique.
48:01C'est une vraie monnaie, parce que virtuelle,
48:04c'est des mots qui troublent un peu, je trouve.
48:07C'est une monnaie dématérialisée, c'est ça ?
48:09Tout à fait, tout à fait.
48:10L'euro numérique...
48:11Virtuelle au sens dématérialisé.
48:12Voilà.
48:13L'euro numérique viendra en complément des espèces,
48:16concrètement, et avec les autres moyens de paiement
48:22ça coexistera avec tout cela.
48:24L'idée est que, bien sûr, le problème est question,
48:27c'est est-ce qu'un euro numérique sera égal à un euro fiduciaire,
48:30c'est-à-dire l'euro au collat ?
48:31Oui, mais rien n'est écrit.
48:34Rien n'est écrit, comme d'ailleurs les banques centrales...
48:37Le mi-euro pourrait avoir une valeur différente de l'euro...
48:40Tant que ce n'est pas écrit, c'est potentiel.
48:42D'accord, j'entends.
48:43C'est comme la banque centrale.
48:44Ce qu'il faudra savoir, c'est qu'il faudra changer le statut,
48:46notamment parce qu'on dit, oui,
48:47on met institut démission de l'euro fiduciaire,
48:49mais pas de l'euro numérique.
48:50Donc il faudra changer...
48:51Les statuts.
48:52Donc il y a pas mal de choses qui vont changer dans les droits,
48:55notamment, on verra les défis,
48:57notamment est-ce qu'aujourd'hui, on va dire l'euro,
49:00tout le monde paye un euro,
49:01est-ce qu'un commerçant pourra refuser l'euro numérique ?
49:04Rien n'est marqué.
49:05Donc ça pose des problèmes, des petites choses comme ça.
49:07Mais ce sera un moyen de paiement complémentaire
49:09par rapport à la monnaie scripturale, fiduciaire, etc.
49:12Exactement, on aura à côté la possibilité de payer.
49:15Alors pourquoi tout ça ?
49:16C'est parce qu'aujourd'hui, si on fait un sondage,
49:19combien de personnes payent en cash ou ont du cash ?
49:22Il y a très peu de personnes.
49:23Parmi les personnes les plus âgées, on a du cash,
49:26mais parmi les plus jeunes, aujourd'hui...
49:28On ne sait plus ce que c'est.
49:29On ne sait plus ce que c'est.
49:30Donc en fait, la Banque centrale répond à la demande,
49:33on va dire, des nouveaux modes de paiement là-dessus.
49:35Et c'est ça qui est très important,
49:37c'est que ça permettra de payer dans les magasins,
49:39en ligne, entre particuliers,
49:41quel que soit le pays de la zone euro.
49:43Bon, c'est là où je trouve que...
49:46C'est-à-dire que, déjà aujourd'hui,
49:48grâce aux outils numériques,
49:51on est en capacité de payer sans papier, sans cash, etc.
49:55Mais là, l'euro numérique, c'est encore une autre forme
49:58de monnaie dématérialisée.
49:59Tout à fait, tout à fait.
50:01Où en est le projet, du coup ?
50:03Parce que tout le monde y travaille.
50:05Oui, non, en fait, aujourd'hui,
50:08ça a été lancé en fin 2023, ça se développe,
50:12et les derniers résultats vont arriver
50:14en fin 2025, début 2026.
50:16Donc, a priori, ce qui va se passer,
50:18c'est qu'après cette phase d'études, etc.,
50:20eh bien, il y aura un Conseil des gouverneurs
50:23qui va décider, est-ce que l'on va développer
50:26et mettre en place un euro numérique,
50:28et ça pourrait avoir lieu, on va dire,
50:30en fin 2026, 2027.
50:32Et l'idée, c'est qu'avec cet euro,
50:34tout le monde pourrait payer,
50:36même ceux qui n'ont pas de compte bancaire,
50:38pour pouvoir payer en euro numérique,
50:40partout en Europe, sans ce problème.
50:42Oui, derrière, l'idée, c'est que ça peut
50:44court-circuiter un grand nombre
50:46d'intermédiaires, à commencer par les banques.
50:48C'est ça, Michel, hein ?
50:50Mais c'est ça qui est très important de saisir,
50:52c'est que, en fait, bien sûr, on va dire,
50:54du coup, si l'émetteur, c'est la Banque centrale,
50:58eh bien, on n'a plus besoin des banques commerciales.
51:00Or, ce qu'il faut bien se rendre compte,
51:02c'est l'adjectif.
51:04Banque centrale, c'est une banque centrale,
51:06c'est une banque des banques.
51:08C'est ceux avec la particularité.
51:10Donc, ce qu'il faut bien voir,
51:12c'est qu'on conservera, on va dire,
51:14le système bancaire en l'état,
51:16mais on ne veut absolument pas
51:18se déjouer du système bancaire traditionnel,
51:20parce que c'est lui qui finance l'économie.
51:22Et donc, on ne veut pas que la Banque centrale
51:24devienne une banque commerciale, d'une certaine manière.
51:26Il y aura toujours une place pour les banques
51:28traditionnelles et commerciales.
51:30On est en Europe qui dit numérique,
51:32dit respect de la vie privée, Michel.
51:34En Europe, on est attaché à ça, en tout cas.
51:36Tout à fait.
51:38En fait, l'idée, c'est que l'eurosystème
51:40a décidé qu'il y aura
51:42un haut niveau de confidentialité
51:44et de protection
51:46de la vie privée,
51:48bien supérieur au moyen de paiement actuel.
51:50Et ce qui est très important,
51:52c'est que c'est garanti.
51:54Alors,
51:56qu'est-ce qui va se passer ?
51:58C'est que seuls les bénéficiaires et les payeurs
52:00seront au courant de la transaction, bien sûr,
52:02parce qu'il faut bien faire ses comptes de temps en temps.
52:04Mais il y a aussi, bien sûr,
52:06il y a un équilibre à trouver
52:08entre le blanchiment des capitaux,
52:10la fraude, le financement du terrorisme
52:12et conservation, je dirais,
52:14de la vie privée et de l'anonymat.
52:16Et donc, ça se fera.
52:18Il y aura sûrement des choses à faire.
52:20Et c'est ça qui est très important.
52:22Et en même temps, ce qu'il faut bien voir,
52:24tant que je suis en termes de sécurité,
52:26en termes de piratage,
52:28les plus hauts degrés de sécurité seraient mis en place.
52:30Donc, a priori, ça le limiterait.
52:32Non, le risque zéro n'existe pas.
52:34Exactement, ça limiterait fortement
52:36les possibilités de contrefaçon
52:38ou d'autres... ce qui peut se passer.
52:40Est-ce qu'il faudra payer pour se servir,
52:42utiliser l'euro numérique ?
52:44Non. Alors, a priori,
52:46c'est un bien, on va dire,
52:48un bien public, c'est-à-dire
52:50que ça appartient à tout le monde.
52:52Donc, on n'aura pas à payer,
52:54ça sera gratuit. Et la grande difficulté,
52:56bien sûr, on est dans un monde marchand
52:58et monétaire. Eh bien, les banques
53:00risquent de nous proposer d'autres services
53:02et fonctionnalités pour répondre
53:04à certains besoins. Et donc, là, bien sûr,
53:06ce sont des services payants. Mais l'euro numérique,
53:08a priori, est gratuit.
53:10Qu'est-ce qui distingue, alors, ce qu'on appelle les...
53:12Alors, en anglais, MDBC,
53:14c'est les monnaies
53:16digitales de banques centrales.
53:18Digital, moi, j'aime bien dire numérique.
53:20Il paraît que c'est mieux. Voilà. Mais bon,
53:22on parle de la même chose. C'est quoi la différence
53:24entre une monnaie numérique de banques centrales et
53:26ce qu'on appelle les cryptoactifs aujourd'hui, comme le bitcoin ?
53:28Alors, là,
53:30les monnaies digitales de banques centrales, c'est
53:32la version numérique
53:34d'un euro fiduciaire.
53:36OK ? Donc, elle a...
53:38Elle aura, cette monnaie digitale, un cours légal.
53:40Qu'est-ce que ça veut dire, le cours légal ? Ça veut dire
53:42que, eh bien, personne ne pourra
53:44refuser le paiement
53:46en paiement digital, comme
53:48aujourd'hui, par exemple, on peut refuser un paiement
53:50en dollars, mais on ne peut pas refuser un paiement
53:52en euros. Et donc,
53:54elle est émise et garantie, donc, là,
53:56par une banque centrale. Et donc,
53:58c'est ça qui est très important. Alors que
54:00les banques centrales... Donc, la valeur
54:02d'un euro numérique égal à un euro fiduciaire
54:04est garantie par la banque centrale.
54:06Alors que les cryptoactifs, comme le
54:08bitcoin, en fait,
54:10les... Elles sont décentralisées, c'est-à-dire
54:12qu'on ne bouge pas trop, mais la
54:14valeur, en fait, du bitcoin
54:16n'est pas garantie. Donc,
54:18en fait, la grande différence, c'est...
54:20réside dans la valeur de...
54:22de la forme de la monnaie,
54:24entre guillemets. Et donc, on risque d'avoir
54:26des concurrences. Et puis, bon, il y a d'autres
54:28problèmes, mais qui sont un peu trop longs à expliquer
54:30dans ce laps de temps, mais ça pose
54:32un problème de souveraineté, éventuellement,
54:34si on utilise le bitcoin, comme avait
54:36le Salvador, etc., etc.
54:38– Fondamentalement, pourquoi est-ce que les banques centrales, il n'y a pas que la BCE,
54:40en Chine ou ailleurs,
54:42pourquoi est-ce que ces banques centrales
54:44développent-elles ou s'engagent-elles sur la voie de développer
54:46des monnaies numériques ?
54:48– Alors, première des choses, c'est pour répondre aux habitudes
54:50de comportement. – C'est ce que vous disiez.
54:52– On va dire en numérique. Deuxième chose,
54:54également, c'est pour faciliter l'inclusion financière.
54:56Aujourd'hui, ce qu'il faut bien voir,
54:58on ne se rend pas compte, mais en France,
55:00le taux de bancairisation,
55:02c'est 99%.
55:04Si on regarde un peu plus large, au niveau
55:06de l'Europe, c'est 95%.
55:08Ce qui veut dire qu'il y a 9 millions d'adultes
55:10qui n'ont pas de compte bancaire.
55:12Alors, pour diverses raisons.
55:14Et donc, ça fait recitrer les échanges.
55:16En même temps, aussi,
55:18en cas, on va dire,
55:20des huitudes d'autres moyens de paiement,
55:22on a un nouveau moyen de paiement, c'est une monnaie publique,
55:24c'est, je dirais,
55:26le renumérique.
55:28Puis, également, aussi, c'est la lutte contre le blanchiment,
55:30etc. Et puis, également, surtout,
55:32c'est renforcer la souveraineté monétaire
55:34alors que d'autres cryptos actifs
55:36rentrent en jeu. Et donc, ça faudrait dire
55:38qu'on a besoin, aussi, des banques centrales
55:40d'être modernes, d'une certaine manière.
55:42– Se mettre au goût du jour, quoi !
55:44– Exactement !
55:46– Ce sont des institutions qui bougent !
55:48– Oui, mais ce n'est plus des vieilles dames !
55:50– Non, non, la vieille dame de Threadneedle,
55:52comme on appelle la Banque d'Angleterre, effectivement.
55:54– Exact, c'est important.
55:56– Ça peut permettre de réduire
55:58le coût de transaction,
56:00le coût des dépayements, ça, a priori ?
56:02– A priori, les études ont montré
56:04que, comme aujourd'hui,
56:06on pourrait ne pas trop passer
56:08par les banques commerciales,
56:10on pourrait s'en débrouiller, on pourrait baisser,
56:12en moyenne, bien sûr, le coût de transaction.
56:14Et donc, ça serait de moins en moins onéreux
56:16pour un détenteur, là-dessus,
56:18de morts numériques.
56:20– Globalement, quel type d'impact
56:22financier, macroéconomique,
56:24même, peut-être, est-ce qu'il faut avoir en tête ?
56:26On évoquait tout à l'heure la situation des banques commerciales
56:28qui pourraient se faire en partie court-circuiter,
56:30même si, vous nous dites, elles resteront centrales
56:32dans le système pour la distribution
56:34de crédits et de financements.
56:36– Justement, pour éviter de déstabiliser
56:38le système bancaire, aujourd'hui,
56:40on envisage qu'il y ait un maximum,
56:42un plafond de 3 000 euros numériques,
56:44qui serait, on va dire, une poche de réserve.
56:46– Un wallet de 3 000 euros max.
56:48– Voilà, c'est, en gros,
56:50pour, je dirais,
56:52pour stabiliser
56:54le système financier, mais pour,
56:56en même temps, ne pas avoir une trop grande
56:58différence. Ce qu'il faut bien voir,
57:00c'est que, même en mettant 3 000 euros
57:02par personne, ça fait 740 milliards
57:04qui s'en vont ailleurs, qui sortent du circuit.
57:06– C'est ça, c'est ça.
57:08C'est des dépôts en moins pour les banques.
57:10– Exactement. Les premières études montrent
57:12740 milliards, donc ça veut dire un peu moins
57:14pour faire des financements de l'économie, etc.
57:16– Bien sûr. – Et donc, ça peut se passer.
57:18Donc là, c'est la première
57:20des choses qui est mise.
57:22Et donc, c'est ça qui est très important.
57:24Deuxième chose également,
57:26pour la politique monétaire, ça peut,
57:28dans une certaine mesure, améliorer
57:30la transmission
57:32de la politique monétaire. En fait,
57:34les paiements vont être beaucoup plus rapides.
57:36D'habitude, on passe par les banques.
57:38Aujourd'hui, on pourrait faire
57:40une transmission entre nous, ça pourrait aller vite.
57:42Donc, ça peut aussi poser
57:44de gros défis pour les banques,
57:46notamment pour Banque Centrale, parce que si on est très réactif,
57:48on l'a vu il y a quelques temps
57:50avec la Silicon Valley, où on a eu le premier
57:52crash par les réseaux,
57:54vous voyez que ça peut aller très vite
57:56en termes de déstabilisation.
57:58– Ce qui est dingue, à l'heure où tout est numérique
58:00et où on paye sans carte bancaire,
58:02sans cash, etc., on se dit que cette
58:04histoire d'euro numérique de Banque Centrale,
58:06c'est une simple formalité. En fait,
58:08vous nous montrez, c'est un défi considérable.
58:10– Tout à fait !
58:12C'est un défi, c'est-à-dire
58:14que, déjà,
58:16nos petits-enfants, quand on sortira un billet de banque,
58:18ils nous diront, c'est quoi ce truc ?
58:20Donc, c'est ça qui est très important.
58:22La première des choses, c'est la sensibilisation.
58:24Comme je dis toujours, on fait partie
58:26de la génération, on connaît, on va dire, le matériel,
58:28le cash, on a connu l'eurofiducia, et là,
58:30on va rentrer dans le virtuel.
58:32Les générations futures se poseront
58:34la parole. – Ah bah oui !
58:36On a connu l'antérieur,
58:38ils ne se poseront pas la question.
58:40– Donc, il y a une sensibilisation du public
58:42à utiliser, à avoir ceci. Il y a aussi
58:44une coopération entre les banques
58:46et les commerçants, qui sont très importantes,
58:48parce que, ce qu'il faut savoir, c'est
58:50aujourd'hui, le droit ne dit pas que
58:52les commerçants sont obligés. – Oui, c'est ce que vous disiez.
58:54– Donc, ça pose ce type de problème.
58:56Il y a aussi la gestion des impacts,
58:58parce qu'en même temps, un non-résident
59:00qui arrive, vous êtes américain, vous arrivez en France,
59:02comment vous allez faire pour utiliser
59:04l'euro numérique ? Il y a des petites choses comme ça.
59:06Et puis, surtout,
59:08c'est ce qui est fondamental aujourd'hui, c'est la confiance
59:10des utilisateurs, et donc, voilà.
59:12– La confiance, c'est la base de tout,
59:14effectivement, dans ces systèmes financiers
59:16et économiques, aujourd'hui. – Exactement.
59:18– Merci beaucoup, Michel. Merci pour cet éclairage
59:20sur ces monnaies numériques de Banque Centrale,
59:22en route vers l'euro numérique.
59:24Les décisions pourraient être prises
59:26d'ici l'année ou les deux ans
59:28qui viennent, du côté de la Banque Centrale Européenne.
59:30Michel Rumi, économiste associé
59:32de SPAC, avec nous dans ce dernier quart d'heure
59:34de Smart Bourse, ce soir.
59:36– Sous-titrage Société Radio-Canada

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