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Mardi 25 février 2025, retrouvez Thomas Veit (Head of Fixed Income, Senior Portfolio Manager, Spirit Asset Management), Bertrand Rambaud (Président, Groupe Siparex), Damien Charlet (Directeur de la Gestion sous mandat, Mandarine Gestion) et Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:00:11à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez
00:00:15à la télévision via vos box, émissions que vous retrouvez évidemment chaque jour
00:00:18également en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
00:00:23préférées.
00:00:24Au sommaire de cette édition ce soir, nous allons faire le point sur les deux grands
00:00:27trades gagnants de ce début d'année 2025, deux grands trades gagnants qui sont à l'envers
00:00:33des trades gagnants de 2024, à savoir la surperformance des actions européennes avec
00:00:38des indices actions en Europe qui engrangent désormais des hausses de l'ordre de 10%
00:00:42depuis le 1er janvier, c'est sans doute le moment de se poser quelques questions sur
00:00:46la pérennité de ce mouvement et de la surperformance des actions européennes par rapport notamment
00:00:50aux actions américaines.
00:00:52Le Nasdaq est négatif depuis le 1er janvier quand le Dow Jones et le S&P 500 sont encore
00:00:58légèrement positifs et puis l'autre grand trade qui fonctionne depuis quelques semaines,
00:01:03c'est la duration obligataire américaine, être long des Treasuries américains est
00:01:09une bonne chose ces derniers temps puisqu'on a vu des taux longs s'affaiblir, ça reste
00:01:14mesuré, le mouvement reste mesuré mais on est passé de 4,80 à 4,30 aujourd'hui pour
00:01:19le 10 ans américain qui n'a jamais été aussi bas depuis quelques mois maintenant.
00:01:24Qu'est-ce que nos invités pensent de ces deux mouvements qui se dessinent en ce début
00:01:28de l'année 2025 ? C'est la question qu'on leur posera dans quelques instants et puis
00:01:32dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous ferons un petit pas de côté par rapport
00:01:35au marché coté justement pour s'intéresser aux actifs privés à travers notamment la
00:01:39stratégie du fonds Siparex, le président de Siparex, également président de France
00:01:44Invest sera avec nous en plateau à partir de 17h45, Bertrand Rambeau sera notre invité
00:01:49ce soir dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:02:02Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
00:02:05qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
00:02:08Bonsoir Pauline.
00:02:09A la une ce soir, le retour des craintes concernant la guerre commerciale que veut mener Donald Trump.
00:02:15Oui, sur le Canada et le Mexique, pour qui les droits de douane avaient été repoussés
00:02:19d'un mois, Donald Trump a indiqué hier soir que les tarifs douaniers avancent à temps
00:02:23comme prévu et qu'ils seront donc appliqués la semaine prochaine.
00:02:26Emmanuel Macron en visite hier à Washington a plaidé la cause de l'UE et d'une concurrence
00:02:31juste et équitable entre les industries.
00:02:33Il espère avoir convaincu Donald Trump.
00:02:36Bon, ces nouvelles politiques commerciales, les effets potentiellement inflationnistes,
00:02:41d'autres effets récessifs commencent à inquiéter visiblement les investisseurs.
00:02:45Oui, c'est ce que nous dit l'indicateur de la confiance des consommateurs du conference
00:02:48board du mois de février.
00:02:50Il ressort à 98,3 après 104,1 en janvier.
00:02:54Un repli plus mesuré était attendu à 102,7.
00:02:57On avait vu un mouvement également sur l'indicateur mesuré par l'université du Michigan qui
00:03:02a l'aide dans le sens d'une détérioration de la confiance du consommateur américain.
00:03:07La Chine reste également dans le viseur de Donald Trump bien sûr.
00:03:09Oui, ce sont les semi-conducteurs qui en pâtissent à nouveau.
00:03:12Selon Bloomberg, Donald Trump souhaite resserrer la vis sur les puces à destination de la
00:03:16Chine et envisagerait des sanctions contre les entreprises chinoises.
00:03:20Concernant Nvidia, des responsables envisagent de restreindre le type de puces que Nvidia
00:03:24peut exporter sans licence.
00:03:26A la veille de sa publication, Nvidia cède 2% et dans son sillage, STMicroelectronics
00:03:31cède également 2%.
00:03:32L'Asie était dans le rouge également ce matin.
00:03:35Oui, au lendemain d'un jour férié au Japon, le Nikkei cède plus de 1% à la clôture.
00:03:39Comme le Hang Seng à Hong Kong, en Europe, les indices évoluent en hausse modérée.
00:03:43Aujourd'hui, le CAC 40 tourne autour de 8100 points, encore et toujours soutenus par les banques.
00:03:48Enfin, aux Etats-Unis, les indices ouvrent en ordre dispersé.
00:03:51Le Nasdaq cède du terrain tandis que le Dow Jones s'inscrit en légère hausse.
00:03:54Et puis, le marché obligataire, que peut-on en dire aujourd'hui Pauline ?
00:03:58Le rendement américain à 10 ans se détend d'une dizaine de points de base aujourd'hui,
00:04:02retombant à 4,3%.
00:04:04En Europe, les rendements allemands et français sont stables, à 2,5% pour le disant allemand
00:04:08et à 3,2% pour le disant français.
00:04:11Sur le marché d'échange, le dollar suit la trajectoire des taux et baisse face à un ensemble de devises.
00:04:16L'euro-dollar se maintient au-delà de 1,05.
00:04:19Du côté des entreprises, nouvelle vague de publications pour des groupes français notamment.
00:04:23Et Bureau Veritas aujourd'hui est lanterne rouge du CAC 40 avec une baisse de l'ordre de 5%.
00:04:28Oui, l'entreprise entrée au CAC 40 en décembre dernier est directement sanctionnée après sa publication.
00:04:33Bureau Veritas fait état d'une hausse de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre,
00:04:36d'un chiffre de 9,6% en données organiques.
00:04:39Mais la progression est moins importante que le trimestre précédent.
00:04:42Pour l'ensemble de l'année, l'entreprise fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 10% en données organiques.
00:04:47Aux Etats-Unis, les résultats de HomeDepot étaient également attendus.
00:04:50Oui, l'entreprise fait état d'un bénéfice net de 3 milliards de dollars pour le quatrième trimestre fiscal.
00:04:55Les prévisions pour cette année sont très prudentes avec une croissance des revenus attendue à moins de 3%.
00:05:00C'est inférieur aux estimations.
00:05:02Le titre ouvre en hausse de 2,5% à Wall Street.
00:05:05Quel sera le programme de demain pour les investisseurs sur les marchés, Pauline ?
00:05:08Demain, les investisseurs prendront connaissance des résultats de Nvidia.
00:05:11Demain soir, après la clôture de Wall Street, mais également de Salesforce aux Etats-Unis.
00:05:16En France, Stellantis, Danone, Eiffage ou encore Worldline sont attendus.
00:05:20Tendance mon ami.
00:05:21Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
00:05:35Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:05:38Thomas Vette est avec nous, responsable de la gestion obligataire de Spirit Asset Management.
00:05:42Bonsoir Thomas.
00:05:43Bonsoir Grégoire.
00:05:43Damien Charlet, à nos côtés, le directeur de la gestion sous mandat de Mandarine Gestion.
00:05:47Bonsoir Damien.
00:05:48Bonsoir Grégoire.
00:05:48Et Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements de Secomore Asset Management, nous accompagne également.
00:05:52Bonsoir Pierre-Alexis.
00:05:54Bonsoir Grégoire.
00:05:54Commençons par effectivement ces deux trades qui marquent le début d'année,
00:05:58ces deux tendances de marché qui marquent le début d'année 2025.
00:06:01Je le disais à l'envers de ce qu'on a pu observer en 2024.
00:06:04A commencer peut-être par la détente des taux longs américains.
00:06:10Ça tombe bien, ça fait partie des objectifs de Donald Trump, Thomas.
00:06:13Qu'est-ce qu'on peut dire de ce mouvement qui a ramené le 10 ans américain de 4,80 à 4,30 aujourd'hui ?
00:06:18Effectivement, aujourd'hui c'est en plus une journée assez forte.
00:06:20Moins de 10 points comme le précisait Pauline.
00:06:23C'est dû au data, un peu sur le sentiment qu'on a eu aujourd'hui.
00:06:27Mais globalement, c'est assez séquentiel.
00:06:292024, c'était une année où les taux sont montés sur les 3-4 premiers mois.
00:06:34Puis on rebaissait fortement, puis on remontait très fortement après l'élection de Trump.
00:06:37Mais globalement, depuis décembre, les taux d'intérêt à 10 ans US sont passés de 4,10 à 4,80.
00:06:43On est redescendu à 4,30 entre mi-janvier et maintenant.
00:06:47Donc, ça fait un certain temps.
00:06:48C'est une oscillation.
00:06:49C'est une oscillation, voilà.
00:06:51Après, quand on regarde un petit peu plus en détail de comment vont évoluer ces taux.
00:06:55Donc, la grosse remontée de décembre de 4,10 à 4,80,
00:06:58c'était quasiment uniquement de la prime de terme liée à Trump.
00:07:01Primes d'incertitude liées aux tarifs, liées à sa crédibilité par rapport au déficit, au budget,
00:07:07au 3-3-3, à 2-B-5, voilà.
00:07:11La baisse qu'on vient de connaître de 4,80 à 4,30, elle est un petit peu différente
00:07:14puisque, dans un premier temps, ça a été un repricing de cette prime de terme
00:07:18en se disant finalement que les tarifs, pour le moment, sont un peu moins forts que prévu.
00:07:24Le déficit, Musk a commencé à flotter un petit peu avec le Doge.
00:07:30Il y a des espoirs là-dessus, donc là, c'est la prime de terme qui diminue.
00:07:33Et le deuxième trade qu'on voit aussi aujourd'hui, c'est les taux courts baissent aussi
00:07:36parce que, niveau économique, niveau macro, ça décélère un petit peu.
00:07:40Ou du moins, le sentiment décélère ou diminue.
00:07:45Et donc, il y a un repricing aussi des taux courts.
00:07:47Aujourd'hui, il y a moins 10 sur le moins 10 points de base sur le taux à 10 ans,
00:07:50mais le taux à 2 ans bouge à peu près dans le même sens.
00:07:51Et qu'est-ce que ça amène comme réflexion sur la partie macro américaine ?
00:07:56C'est vrai qu'on a entamé, on finit 2024 en fanfare,
00:07:59on a entamé 2025 avec beaucoup de confiance sur la capacité de l'économie américaine
00:08:05à maintenir un régime de croissance soutenu.
00:08:08Est-ce qu'il faut réviser un peu son jugement ?
00:08:10Est-ce qu'on a peut-être devant nous les prémices d'un ralentissement
00:08:13conjoncturel, cyclique de l'économie américaine
00:08:15qui pourrait être déjà plus appuyé que prévu
00:08:18et qui arriverait peut-être plus vite que prévu aussi dans la séquence, Thomas ?
00:08:22Il est encore tôt pour affirmer qu'un ralentissement à court terme est prévu.
00:08:26Pour le moment, ce qui décélère, c'est surtout, comme on l'a dit, les chiffres de sentiments
00:08:29sur l'emploi, les enquêtes sur l'emploi.
00:08:33Il y a aussi les jobs qui sont sortis un petit peu en dessous
00:08:36et quelques indicateurs comme ça.
00:08:37Mais le taux de chômage reste à 4%.
00:08:39La croissance, elle est attendue toujours à 2,3% sur la fin d'année.
00:08:43Donc ça décélère, mais très doucement pour le moment.
00:08:47C'est plus de la crainte liée à la politique de Trump
00:08:49qu'un réel impact sur l'économie pour le moment.
00:08:52Est-ce que ça va arriver ?
00:08:55Je n'en sais rien, potentiellement.
00:08:57Mais ce qui est sûr, c'est que le grand trade-off qu'il y aura,
00:09:01ça sera entre cette décélération, qu'elle vienne de la croissance ou de l'emploi,
00:09:06versus l'inflation.
00:09:07Parce que l'inflation, il y a quand même très peu de chances à court terme qu'elle diminue.
00:09:11Et donc, que ce soit au niveau de la Banque centrale européenne
00:09:14ou de la Fed aux Etats-Unis,
00:09:16ça va être assez compliqué, assez ténu.
00:09:19La ligne va être assez fine entre une inflation
00:09:21qui aura très peu de chances de retourner sur des niveaux normaux à court terme
00:09:25et la croissance qui peut être impactée à court terme par la politique de Trump.
00:09:29Donc, est-ce que la Fed va faire le trade-off ?
00:09:30Qu'est-ce qui va regarder la Fed ?
00:09:33Elle a fait déjà plusieurs moves en quelques mois.
00:09:36À l'été, quand les taux ont rebaissé fort,
00:09:38c'est parce que la Fed a dit « je regarde le marché de l'emploi qui se détériore »,
00:09:41puis finalement, le marché de l'emploi est revenu à 4 %,
00:09:44enfin, le taux de chômage est revenu à 4 %,
00:09:46on n'est plus inquiets sur l'emploi, par contre l'inflation, attention,
00:09:48boum, les taux remontent.
00:09:49Donc, la Fed va jongler entre les deux,
00:09:51mais ce qui est sûr, c'est que le « Fed put » y est toujours là.
00:09:54La Fed interviendra s'il faut qu'elle intervienne
00:09:57et elle a de la marge de manœuvre,
00:09:58à 4,5 sur la borne haute des taux.
00:10:01Elle n'a pas épuisé toutes ces cartouches.
00:10:02Elle a encore de la marge jusqu'au taux neutre.
00:10:08Pierre-Alexis, on peut passer par une petite séquence au moins dans le narratif.
00:10:13Stagflationnisme aux États-Unis,
00:10:16croissance qui se mettra à décevoir,
00:10:17les indices de surprises économiques sont négatifs aux États-Unis,
00:10:20ce qu'on n'a pas vu depuis une paire d'années maintenant quasiment.
00:10:22Oui, mais je pense que là, on corrige d'un mouvement très fort,
00:10:26notamment sur la confiance avec l'élection de Trump.
00:10:29Les esprits animaux qui s'étaient libérés.
00:10:31Ce qui est sûr, et je suis tout à fait en ligne avec ce qui vient d'être dit,
00:10:34c'est-à-dire qu'on reste quand même sur une tendance relativement positive
00:10:38sur l'économie américaine
00:10:40et il faudra un certain nombre de chiffres pour confirmer qu'on a un ralentissement.
00:10:45Après, la stagflation, c'est vraiment les pays de la moquette au-dessus des marchés.
00:10:49C'est-à-dire que si on rentre dans une politique stagflationniste,
00:10:53là, évidemment, c'est un vrai coup d'arrêt sur les marchés financiers.
00:10:57C'est clair que c'est pas...
00:10:58C'est pas bon pour les actifs risqués ?
00:10:59Ah ben non, stagflation, c'est...
00:11:03Pas de croissance de l'inflation, c'est évident.
00:11:07Et en plus, c'est pas évident de trouver des actifs refus dans ce contexte-là.
00:11:13Vous avez un peu l'or et autres, mais bon...
00:11:15L'inflation, c'est faire. La déflation, on a appris.
00:11:17L'inflation a un impact sur les taux, donc les taux ont du mal à baisser.
00:11:22Et l'inflation, avec le manque de croissance, a un impact sur les actifs risqués classiques.
00:11:30Donc ça, c'est clair que c'est un risque à surveiller.
00:11:35Et c'est vrai que...
00:11:36Ça, je pense que 2025, c'est un peu une année où on risque d'être surpris.
00:11:40C'est vrai qu'on a en face de nous une politique qui est disruptive,
00:11:45qui est anticipée et qui est vraie, normalement, et relativement positive pour l'économie.
00:11:51Mais tout va dépendre du séquençage des éléments,
00:11:54puisque vous avez des éléments qui sont positifs et des éléments qui sont négatifs en théorie économique.
00:11:58Les éléments positifs, c'est la déréglementation.
00:12:02Les impôts.
00:12:02Les impôts, voilà.
00:12:04Ça, on les a bien identifiés.
00:12:06Mais pour l'instant, ils sont, entre guillemets, moins mis en avant.
00:12:10Ils prendront peut-être un peu plus de temps aussi à se voir.
00:12:13Et la séquence négative aujourd'hui qu'on voit, c'est la partie tarifaire.
00:12:18Ici, le président Trump met en œuvre tous ses tarifs.
00:12:26Il faut savoir qu'on aura des niveaux de tarifs qui seront comparables aux années 30.
00:12:31Et donc les années 30, si on se sert de l'histoire en tant que guide, ça n'a pas donné grand-chose.
00:12:37Oui, les crises inflationnistes, généralement, n'apportent pas grand-chose de très bon sens.
00:12:41C'est un vrai...
00:12:43Et le marché est complaisant sur cette histoire de tarifs ?
00:12:45Parce que, comme le rappelait Thomas, à l'élection de Trump, on a vu le retour de Tarifman.
00:12:50Les primes de termes d'incertitude ont augmenté.
00:12:53Le marché s'est un peu préparé à ce choc tarifaire.
00:12:56Et puis, Trump s'installant à partir du 20 janvier, c'est vrai que le marché semble-t-il à délaisser un petit peu ce sujet.
00:13:03Aujourd'hui, si je ne dis pas de bêtises, les seuls tarifs qui ont été appliqués, c'est 10% sur la Chine.
00:13:08Sur le reste, aucune des menaces brandies par Trump n'a été exécutée.
00:13:13Je pense sincèrement qu'il est dans des anticipations rationnelles.
00:13:16C'est-à-dire qu'avec l'équipe qu'il a autour de lui, on voit mal comment cette équipe mettrait à mal l'économie américaine.
00:13:22Ah, j'entends, j'entends.
00:13:25Ça, c'est la pierre angulaire du raisonnement du marché aujourd'hui.
00:13:28Il faut dealer. Et donc, les deals, c'est des deals qui, a priori, avec l'équipe économique qu'il a en face de lui,
00:13:36qui seront plutôt créateurs de valeur. Donc, c'est en ça.
00:13:38Par contre, voilà, après, c'est un problème d'exécution.
00:13:41Et souvent, la politique, c'est... Vous avez les discours et après, les actes.
00:13:44Et c'est les actes qui font les prix à moyen terme.
00:13:48Donc, s'ils se trompent, et voilà, vous avez en effet un risque de décision.
00:13:53Une erreur de décision, là, ça peut...
00:13:54Une erreur de décision, voilà. Alors après, je pense qu'ils corrigeront.
00:13:58Mais ce qu'il veut dire derrière ça, c'est qu'on a été surpris depuis le début de l'année.
00:14:04On est en vraie peine trade.
00:14:06Trop de consensus ont tué le consensus. C'est classique.
00:14:09En finance, et là, on le voit, on le voit.
00:14:11Et on peut continuer à être assez surpris cette année.
00:14:15Ça, c'est évident.
00:14:16Donc, les deux trades qu'on va décrypter, parce qu'on n'a pas parlé encore des actions européennes.
00:14:20Mais vous dites, c'est pas une trade, c'est trade qui se font dans la douleur
00:14:22parce que tout le monde est positionné, enfin, beaucoup sont positionnés dans le sens inverse.
00:14:26Ça peut amener la dynamique encore un peu plus loin ?
00:14:30Vous savez, on a mis en avant l'exceptionalisme américain qui existe toujours.
00:14:34Mais c'est vrai qu'il est, entre guillemets, un peu mis entre parenthèses.
00:14:37C'est-à-dire qu'on a l'effet de balancier classique, d'un positionnement trop extrême des investisseurs
00:14:43qui fait qu'on pouvait s'attendre à du mieux sur l'Europe.
00:14:46Mais qui continue, avec derrière ça, je pense, des éléments plus objectifs
00:14:51qui sont déjà les publications où on découvre encore une fois
00:14:54que les entreprises américaines ne sont pas les pays européens.
00:14:57Donc, ils bénéficient de leur diversification à l'international.
00:15:02Et donc, on a des vraies publications qui, en relatif par rapport aux entreprises américaines, sont plutôt convaincantes.
00:15:09Donc, ça, c'est le premier point.
00:15:11Vous avez les actions de Trump qui, finalement, sont assez positives.
00:15:15C'est-à-dire qu'ils serrent l'aiguillon à l'Europe sur un certain nombre de problématiques structurelles identifiées.
00:15:20Et on sait bien que l'Europe, avec son mode de gouvernance, ne peut bouger que sous la pression.
00:15:25C'est bien dit. C'est très bien dit.
00:15:27Non, mais c'est vrai. Sinon, on allait vers une lente stagnation qu'on connaît depuis un certain temps.
00:15:35Voilà, ça, c'est le deuxième point.
00:15:36Et le troisième point, aussi, c'est la capacité de réaction.
00:15:41Et là, la Chine, je pense que l'affaire DeepSea, si vous regardez bien le 28 janvier, ça a tout changé.
00:15:47Et là, on découvre quoi ? On découvre que les Chinois savent très bien faire pour beaucoup moins cher.
00:15:51Et ça, ils l'ont prouvé dix fois. Ils vont vous le prouver une onzième fois.
00:15:54Il y a un investisseur qui disait au moment de DeepSea que les Etats-Unis sont les plus forts quand il s'agit de passer de 0 à 1 en termes d'innovation.
00:16:06Mais derrière, quand il faut passer de 1 à 100, il n'y a pas mieux que la Chine.
00:16:09Donc, sur les effets d'échelle, la capacité à faire très bien moins cher, ils savent très bien faire.
00:16:16Damien, sur ces deux traits, obligation US, action européenne, est-ce que ça fait une bonne stratégie pour 2025 ?
00:16:25Oui, ça fait une bonne stratégie.
00:16:26Après, je voulais juste revenir sur un point, c'est que la stagflation, nous, ça nous paraît un scénario assez difficile à assumer.
00:16:35Parce qu'on le voit bien, de toute façon, d'une manière générale, quand la croissance ralentit, c'est difficile d'avoir de l'inflation.
00:16:41Après, si on parle en plus des droits de douane et qu'on est assez objectif et qu'on regarde ce que fait Donald Trump
00:16:46et qu'on considère qu'il ne peut pas se permettre qu'il y ait de l'inflation, ça paraît difficile qu'il fasse n'importe quoi sur les droits de douane.
00:16:54Alors, on rappellera qu'il y a quelques semaines, il a quand même dit, et j'ai trouvé ça relativement rassurant,
00:16:58c'est qu'il a dit, si je mets des droits de douane, ça sera douloureux pour l'économie américaine.
00:17:03Oui, il y aura peut-être un peu de douleur, à court terme.
00:17:05C'était quand même la première fois qu'il avouait que les droits de douane, ça avait des avantages, mais que ça avait aussi des inconvénients.
00:17:11Sachant que les droits de douane, on sait très bien qu'in fine, qu'est-ce qu'ils payent, c'est quoi l'entreprise ?
00:17:15Il dit, ça vaudra le coup.
00:17:16Ça vaudra peut-être le coup. Le problème, c'est que droits de douane signifient potentiellement inflation.
00:17:23Alors, après, calculer combien ça génère d'inflation, c'est difficile à dire, mais potentiellement inflation.
00:17:27On sait que Biden, il a perdu à peu près 2 milliards d'euros.
00:17:29On a facilement mesuré les pertes d'emploi que ça avait pu générer lors de la première guerre commerciale 2018-2019.
00:17:34Ça, sur les pertes d'emploi, on a des études qui l'ont montré quand même.
00:17:37Oui, mais ça n'avait pas généré tant d'inflation.
00:17:38Non, c'est ça, justement. Sur l'inflation, on s'est fait débattre.
00:17:40Mais donc, il voudra sans doute éviter l'inflation, parce que c'est sa base électorale.
00:17:45Donc, il va rester quand même assez constructif.
00:17:49Donc, dans ce contexte-là, stagflation, pourquoi ?
00:17:54Sachant que les États-Unis continuent d'avoir des gains de productivité qui sont très importants.
00:17:57Donc, nous, je pencherais plus au naturellement pour une poursuite de la baisse de l'inflation,
00:18:03surtout si le marché immobilier continue de montrer quelques signes de ralentissement.
00:18:08Et qu'on sait que l'immobilier représente une grosse, grosse part, encore aujourd'hui, dans l'inflation.
00:18:13Et qu'avec un immobilier qui a 4 à 5% d'inflation, c'est une grosse part des déséquilibres aujourd'hui.
00:18:23Donc, si l'immobilier rentre un peu dans le rang, l'inflation, elle va baisser.
00:18:25Et ça, ça veut dire que les taux longs américains peuvent continuer de baisser ?
00:18:28Encore une fois, c'est l'objectif de Trump.
00:18:30Il nous parle moins du Dow Jones, là. Il nous parle plus des taux longs dans son second mandat.
00:18:34En tout cas, c'est l'objectif affiché par Scott Besant et Donald Trump.
00:18:37D'une manière générale, je pense que les taux d'intérêt, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, peuvent continuer à baisser.
00:18:42Et après, oui, il veut que les taux d'intérêt baissent.
00:18:46Mais enfin, il veut que l'économie monte, il veut que le dollar baisse.
00:18:48Enfin, il veut tout en même temps et tout et son contraire.
00:18:50Donc, il ne pourra pas tout avoir.
00:18:52Mais ça nous paraît relativement naturel que l'inflation, la tendance soit plutôt baissière
00:18:59que haussière, sauf mauvaise surprise.
00:19:02Et sur les actions européennes, alors ?
00:19:05L'autre grand mouvement, enfin, l'autre mouvement qu'on observe, là, depuis...
00:19:08Et les actions européennes, on est très contents que ça rattrape.
00:19:13Et ça ne nous paraît pas injustifié parce que, comme le disait Pierre-Alexis,
00:19:16il y avait quand même un consensus et une exagération extrême à la fin de l'année dernière
00:19:20avec un suroptimisme sur les États-Unis qui était gigantesque
00:19:24et des investisseurs, qu'ils soient américains ou européens, qui avaient déserté le marché européen.
00:19:29Et du coup, des écarts de valeurs.
00:19:30Alors, les valeurs, à chaque fois, on en parle.
00:19:32C'est un sujet plus ou moins polémique.
00:19:35Mais j'allais dire, en étant sur les marchés depuis pas mal d'années,
00:19:39il y a toujours un moment où, historiquement, il y a quand même un rééquilibrage qui se perd.
00:19:45Alors, ça peut prendre plus ou moins de temps.
00:19:46Là, depuis quelques années, ça prend pas mal de temps.
00:19:48C'est vrai parce que tout s'est concentré sur quelques valeurs.
00:19:50Mais il y a quand même souvent un retour de balancier.
00:19:53Et je pense qu'aujourd'hui, on est en train de le faire, ce retour de balancier avec des valeurs...
00:19:56– Quand vous regardez l'écart de valorisation entre l'Europe et les États-Unis,
00:20:00c'est quoi ? Les États-Unis vous paraissent trop chers ou l'Europe vous paraît pas assez chère ?
00:20:06– Alors, le rebond de ces deux derniers mois sur l'Europe, il s'est fait par du multiple.
00:20:12Il s'est pas fait par de la croissance de bénéfices.
00:20:14Donc, les multiples européens sont repassés à des niveaux qui sont supérieurs à la moyenne historique.
00:20:21Du coup, est-ce que c'est cher par rapport à l'historique ?
00:20:23Oui, on peut dire que c'est cher.
00:20:24– Enfin, c'est pas pas cher, quoi, par rapport à l'historique.
00:20:26– Non, c'est pas pas cher, mais par rapport aux États-Unis,
00:20:28la décote reste largement supérieure à ce que ça a été historiquement.
00:20:31Donc, d'une manière ou d'une autre, à notre avis, le rétrécissement de la prime peut s'opérer.
00:20:39Alors, est-ce que ça se fera par une baisse des marchés américains
00:20:41ou une hausse des marchés européens ? C'est difficile à dire.
00:20:45Mais vu l'absence de flux ces dernières années et le début d'inflexion de ce mouvement
00:20:52avec des flux qui commencent à arriver en Europe, là aussi, on l'a mentionné,
00:20:57il peut y avoir de l'exagération.
00:20:58Et donc, à notre avis, le marché européen peut continuer à monter,
00:21:01sachant que l'indice de surprise devient négatif sur les États-Unis,
00:21:05mais l'indice de surprise devient positif sur la zone euro.
00:21:08– Et puis, c'est quand les prix ont monté de 10%
00:21:11qu'on commence à voir effectivement des discours qui changent.
00:21:13Rien tel que les prix pour faire varier les sentiments et les discours.
00:21:17C'est toujours pareil.
00:21:18– Exactement.
00:21:18– Et après, on pourra peut-être dans un deuxième temps évoquer les secteurs qui montent.
00:21:26Mais là, c'est quand même assez intéressant et ça peut être un peu perturbant
00:21:30parce que ça va dans tous les sens.
00:21:32Il y a les secteurs en retard, et puis il y a des secteurs…
00:21:34Alors, les banques, ça fait quelques années.
00:21:37– Plus 20 encore là.
00:21:38– Oui, mais c'est la première fois depuis 2 ou 3 ans
00:21:42que le PE commence à monter sur les banques, jusqu'à présent.
00:21:44– Il y a un re-rating du secteur bancaire.
00:21:47– Là, il y a eu un re-rating de 1 point, mais c'est rien du tout.
00:21:50C'est-à-dire que les 2 ou 3 dernières années,
00:21:51ça a monté avec de la croissance de bénéfices, donc ce n'était pas problématique.
00:21:55Mais à côté des banques, on trouve quoi ?
00:21:57– Télécom, baisse de pression 6.
00:21:59– Télécom, ça n'arrive jamais.
00:22:00– La chimie prend 10% depuis le début de l'année.
00:22:02– L'automobile, qui est un des principaux secteurs aussi,
00:22:06enfin une principale hausse depuis le début de l'année.
00:22:08– Et donc, ça met le doute ?
00:22:10– Non, ça ne met pas le doute, mais c'est juste…
00:22:14Amusant, je ne sais pas si c'est le terme,
00:22:15mais en observant un peu ce qui monte,
00:22:17on trouve des secteurs qui ne sont pas chers,
00:22:21qui ne sont pas forcément ceux qui ont la plus forte croissance,
00:22:23et des secteurs qui sont très en retard.
00:22:27Et puis certains qui sont défensifs, les télécoms,
00:22:30on ne peut pas dire qu'on attend une accélération de croissance,
00:22:32mais il y a un peu de revalorisation.
00:22:37Et puis, pour le cas Orange, par exemple,
00:22:40il peut se passer des choses sur le marché français,
00:22:42donc il y a des cas particuliers, mais globalement, il n'y a pas…
00:22:44– On repart dans le truc de la consolidation ?
00:22:46– Oui, on ne voit pas beaucoup, mais on repart un peu parce qu'on voit que…
00:22:51– Patrick Drahi vient d'îler avec ses créanciers,
00:22:53SFR revient à une entreprise normale, nous dit-il, prête à être vendue.
00:22:57– Par les embloqués, c'est ça.
00:22:58– Prête à être vendue.
00:22:59– Non, mais on a eu la même chose sur l'Italie aussi,
00:23:01où ils parlent de passer de 4 à 3 aussi.
00:23:04– Oui, oui, mais autant que les télécoms italiens, c'est compliqué, mais oui, oui, c'est clair.
00:23:10– Après, on n'a même pas parlé, mais il y a l'Ukraine,
00:23:12alors l'Ukraine s'est bien jouée,
00:23:13il y a quand même des catalyseurs sur la zone euro aussi.
00:23:16– On va en parler. Justement, je voulais bien qu'on fasse un point.
00:23:18Alors, avant de parler de l'Ukraine, quand même,
00:23:20les élections allemandes, c'est encore le sujet chaud de ce début de semaine.
00:23:23Thomas, depuis le point de vue obligataire, qu'est-ce que ça peut impliquer pour vous ?
00:23:29Est-ce qu'il y a eu des réactions particulières sur l'obligataire allemand
00:23:32qui nous donne, je ne sais pas, un signal, un sens de quelque chose
00:23:36par rapport aux résultats de ces élections fédérales ?
00:23:38– Pas du tout. – D'accord.
00:23:39– Pas du tout, le disant allemand n'a pas bougé depuis deux jours,
00:23:42il flatte aujourd'hui, hier, quasi pareil.
00:23:47Si on prend le spread à l'inverse, du coup,
00:23:49parce qu'on regarde toujours le spread des pays périphériques
00:23:51et de la France versus l'Allemagne, si on regarde un peu à l'inverse,
00:23:54ça s'est un petit peu rétréci du coup,
00:23:56puisqu'il y a eu un petit peu plus d'attrait sur la,
00:24:00je ne sais même pas si on peut l'appeler encore la périphérie, l'Espagne,
00:24:02mais sur les pays du sud plus la France.
00:24:06Après, ce que ça va changer, c'est au niveau du frein à l'endettement.
00:24:13On verra ce que ça donne.
00:24:14– Mais le marché n'a pas pris le pari qu'un déluge de bounes
00:24:18allait inonder le marché, quoi ?
00:24:19– Non, non, là où on voit, c'est un peu technique,
00:24:22mais le seul élément qui price un peu ça, c'est le swap spread,
00:24:26je pense que c'est quelque chose qu'on regarde souvent, c'est la différence.
00:24:28Voilà, un négatif, un moins 7, au plus bas depuis toujours,
00:24:32un record niveau de bas.
00:24:35Voilà, ça, ça indique qu'il y a une petite défiance vis-à-vis
00:24:38d'une éventuelle réémission, des émissions un peu plus fortes sur l'Allemagne.
00:24:44Mais à part ça, pour le moment, sur les spreads, c'est assez contenu,
00:24:47même sur les taux, c'est assez contenu,
00:24:48donc pour le moment, le marché est assez calme à ce niveau-là.
00:24:51On verra, après, il y aura de toute façon toute cette question de financement,
00:24:55on peut aller un peu plus loin en parlant du financement de la défense,
00:24:58où l'Union européenne doit monter à 3% de ses budgets là-dessus,
00:25:03on est plus autour de 2% aujourd'hui,
00:25:04donc ça fait quand même des sacrées sommes à emprunter sur les marchés.
00:25:07Pour des pays comme l'Espagne, l'Allemagne, etc.,
00:25:09si ça se traduit par des émissions, ça peut être des émissions supplémentaires importantes.
00:25:15Pour le moment, à court terme, les flux, par contre, sur toutes les nouvelles émissions,
00:25:18que ce soit Goviz, enfin gouvernemental ou crédit, c'est très souscrit.
00:25:22Il y a un flux qui est assez fort sur la dette française, on l'a vu,
00:25:25là, c'était sursouscrit une vingtaine de fois, c'était assez massif.
00:25:30On verra si ça continue et on verra ce que va faire l'Union européenne
00:25:32sur un potentiel financement européen comme elle l'avait fait pendant la pandémie.
00:25:36L'Allemagne était assez réticente à ça aussi,
00:25:39mais sur certains secteurs comme la défense,
00:25:42pourquoi pas passer par un emprunt Union européenne,
00:25:45avec toutes les questions que ça pose et tous les débats que ça a soulevés
00:25:49au sein de l'Union européenne et des marchés aussi.
00:25:52Il faut savoir une chose, c'est que ces bonds émis par l'Union européenne
00:25:56ne rentrent pas dans les indices gouvernementaux.
00:25:59Il y a deux aspects à ça, il y a l'aspect benchmark,
00:26:03pour toutes les gestions qui sont benchmarkées, pour tous les ETF,
00:26:06ils n'en achètent pas forcément puisque ça ne rentre pas dans les benchmarks,
00:26:09et les investisseurs aussi, donc il y a cet aspect un peu flux,
00:26:12qui est un peu négatif, tant que les providers d'indices,
00:26:14MSCI et autres, ne modifient pas la composition.
00:26:16Ils les considèrent comme des supranationaux et pas comme des nationaux,
00:26:18donc ils les mettent dans un autre indice.
00:26:21Ça ne rentre pas dans les gros indices globaux,
00:26:23et donc niveau flux, ça peut être aussi un peu compliqué à certains moments.
00:26:27Très intéressant ce point, effectivement.
00:26:29On verra si les Eurobonds arrivent vraiment un jour sur le marché,
00:26:32comment est-ce qu'ils sont...
00:26:33Il faudra sûrement changer...
00:26:35Il faudra mettre une petite pression sur les providers.
00:26:38Ce ne sera pas le sujet le plus compliqué, peut-être, pour les Eurobonds.
00:26:43L'idée d'un cessez-le-feu, là aussi, dans le sillage des élections allemandes,
00:26:47il y a les questions de défense, de financement de la défense,
00:26:49et puis évidemment vient s'ajouter à ça la perspective peut-être d'une trêve
00:26:53ou d'un cessez-le-feu prochain entre la Russie et l'Ukraine.
00:26:57Qu'est-ce que ça implique pour l'Europe, pour les marchés globaux,
00:27:00et l'Europe notamment, dans l'exil ?
00:27:03Là, c'est la prime de risque sur l'Europe.
00:27:05Vous avez un...
00:27:07Et c'est déjà dans les 10% de hausse, là ?
00:27:09Oui, c'est ça qui a permis de prolonger le mouvement, à mon avis.
00:27:14C'est clair qu'il y a une prime de risque géopolitique.
00:27:19Pendant 6 à 9 mois, l'Europe, et même depuis un peu plus longtemps,
00:27:24a été considérée comme quasiment ininvestissable par beaucoup d'investisseurs internationaux.
00:27:28À cause de cette prime de risque géopolitique,
00:27:30vous aviez une incertitude politique sur les deux grandes économies de la zone euro,
00:27:37plus l'incertitude autour du conflit ukrainien,
00:27:43et en plus, la bande de Gaza.
00:27:46Donc là, on a quand même, là-dessus, on parle d'un point très très bas,
00:27:50c'est un peu un rebond de fond de piscine, c'est évident,
00:27:54mais les marchés le prennent en compte,
00:27:57et donc ça permet évidemment d'augmenter un peu la visibilité.
00:28:01On a maintenant un peu plus de visibilité sur la politique allemande,
00:28:05alors après, ça a peu fait réagir, parce qu'on est vraiment dans le scénario médian.
00:28:09Non, c'est vraiment le scénario médian, c'est-à-dire qu'on a une coalition qui peut se faire à deux parties,
00:28:15mais on n'aura pas la capacité d'avoir les deux tiers,
00:28:20donc on va rester dans une orthodoxie budgétaire, si vous regardez le...
00:28:25C'est pas pour tout de suite, la réforme du frein à l'indemnité,
00:28:27il le dit, mais attendez pas quelque chose de rapide.
00:28:30Oui, et de toute façon, il faut voir qu'il ne faut pas s'attendre non plus au grand soir,
00:28:37il n'y a que la France qui croit ça, en Allemagne, sur les politiques budgétaires,
00:28:43ce qui est attendu, c'est que la défense sorte des règles de déficit,
00:28:50donc ça, c'est quand même pas négligeable,
00:28:52et sans doute aussi des euro-bonds pour financer ces efforts de défense, ou potentiellement...
00:28:57Ça, c'est bon boursièrement pour le secteur de la défense, qui a déjà anticipé beaucoup de choses,
00:29:01les valeaux sur du Rhein-Metal ou autre, ça peut faire peur.
00:29:07Si vous regardez les paniers ukrainiens, c'est déjà assez bien anticipé,
00:29:13et si on se place encore dans le mode de gestion qu'on connaît maintenant depuis quelques mois,
00:29:22à partir du moment où c'est bien annoncé, c'est le moment où il faut maintenant vendre,
00:29:27il faut être un peu plus contrariant.
00:29:29Après, il n'en reste pas moins qu'il y a un certain nombre de secteurs
00:29:33sur lesquels il y avait des défis structurels, le secteur de la chimie en Allemagne,
00:29:37avec les prix du gaz et les prix d'énergie,
00:29:41on pourrait retrouver un peu moins de spread,
00:29:43et une plus forte capacité de diversification de nos approvisionnements,
00:29:51ce qui serait relativement positif.
00:29:53Alors, ce n'est pas pour tout de suite.
00:29:55On reviendrait acheter du pétrole russe,
00:29:57du gaz russe, on n'a jamais arrêté d'en acheter, puisqu'on a resté autorisés.
00:30:00Oui, mais on pourrait remettre en route les gazoducs.
00:30:04Après, la réalité, c'est qu'ils ont été endommagés, donc ça prend du temps.
00:30:10Par contre, comme on est sur des marchés organisés sur le gaz,
00:30:13on a tout à fait la capacité que les intervenants de marché prennent de l'avance,
00:30:17et ce sera anticipé par les marchés.
00:30:19Tout ça est relativement positif, notamment pour l'industrie allemande,
00:30:23qui a beaucoup souffert des coûts d'énergie.
00:30:27Si vous écoutez les chimistes allemands,
00:30:29ils vous disent qu'ils investissent tout sauf en Allemagne pour l'instant.
00:30:33Donc, on peut avoir une rhétorique qui est bien meilleure.
00:30:37Et ça, je suis complètement d'accord avec Damien,
00:30:41ça peut alimenter une réduction des cotes extrêmes entre l'Europe et les Etats-Unis.
00:30:50En plus, si on a une capacité de réaction de l'Union européenne
00:30:56face aux défis que nous pose l'administration Trump,
00:30:59vous avez un double effet qui est potentiellement positif, plus la Chine.
00:31:04Donc, on a une conjonction d'éléments qui peut vraiment faire prolonger le mouvement.
00:31:08Il y a des haies à franchir, mais c'est des haies potentiellement franchissables.
00:31:12En tout cas, nous, chez Sicomore, on a été le premier à reconnaître
00:31:15qu'étant plutôt positif Etats-Unis, négatif Europe et tout le monde,
00:31:20on a eu tendance à rééquilibrer.
00:31:23Dans une logique aussi, dans un monde multipolaire,
00:31:26vous avez tout intérêt, en tant qu'investisseur, à être investi sur tous les pôles.
00:31:31Puisque vous ne savez pas, a priori, quel est le pôle qui se sortira le mieux de cette situation.
00:31:38C'est aussi une logique de diversification.
00:31:40Oui, bien sûr. La diversification, ce n'est pas ce qui a le plus payé l'an dernier.
00:31:45Mais, je le disais, le Nasdaq est négatif et le reste du marché continue d'avancer.
00:31:51Comment on aborde l'investissement en actions européennes ?
00:31:54Justement, partant de cette base, partant de ces plus de 10% de rattrapage,
00:31:58comment est-ce qu'on rentre sur ce marché si on a envie d'y rentrer encore aujourd'hui, Damien ?
00:32:03Rentrer encore aujourd'hui, c'est plus délicat.
00:32:06Maintenant, je pense qu'il faut aussi rappeler quelque chose, c'est que,
00:32:11perçu de la France, la situation européenne paraît très mauvaise,
00:32:14mais il y a quand même beaucoup de pays qui vont extrêmement bien ou alors qui vont aller mieux.
00:32:19Si on retire, par exemple, la France et l'Allemagne, les PMI sont à 53.
00:32:24Donc, tout ne va pas si mal que ça en Europe.
00:32:27On a un marché de l'emploi qui, finalement, ne tient pas si mal, même en France, même en Allemagne.
00:32:32Et après, on aura peut-être du mieux en Allemagne parce qu'on part de moins 0,2%
00:32:35et en France, on sait que la France va être difficile cette année.
00:32:38Mais sinon, globalement, la tendance n'est pas si mauvaise que ça en Europe.
00:32:42Et je pense que c'est important aussi, d'un point de vue psychologique,
00:32:44aussi bien pour les consommateurs que pour les investisseurs.
00:32:47C'est-à-dire qu'on sait très bien que tout ça est très, très psychologique,
00:32:51aussi bien la croissance des PIB que la hausse des marchés boursiers.
00:32:55Si jamais il y a un peu de stabilité, un peu de stabilisation,
00:32:58on peut très bien avoir des bonnes surprises sur le consommateur allemand,
00:33:01on peut avoir des bonnes surprises sur le consommateur français,
00:33:03si par hasard le gouvernement bérou tient au-delà du mois de juin
00:33:06ou potentiellement il peut y avoir une nouvelle dissolution.
00:33:08Et un peu de stabilité, un peu de retour à la consommation égale un peu de croissance en plus,
00:33:12sachant qu'aujourd'hui, on ne compte quand même pas sur grand-chose.
00:33:16Et tout ça dans un contexte où, en plus, et ça on n'en parle pas beaucoup non plus,
00:33:19parce qu'en vue de la France, quand on a 6% de déficit public,
00:33:22on a du mal à s'imaginer que c'est différent ailleurs.
00:33:25— Bon bah, c'est pas très compliqué de regarder quand même, hein, mais bon.
00:33:28— Mais il y a plein de pays européens qui sont autour de 3, voire à moins.
00:33:32Donc la situation budgétaire d'autres pays européens n'est pas si négative que ça non plus.
00:33:36Donc on a quand même des bases qui ne sont pas si mauvaises que ça.
00:33:39Et j'en ai cité tout à l'heure, les résultats des entreprises européennes sont plutôt corrects.
00:33:45Donc tout ça, ça nous donne une image de relativité, de solidité.
00:33:48Donc je pense qu'il faut pas avoir peur d'aller sur le marché européen.
00:33:52Après, une fois de plus, sur la durée, on est bien d'accord.
00:33:54La croissance structurelle des États-Unis est supérieure.
00:33:57Donc le pari européen, c'est un pari, j'allais dire, tactique.
00:34:013 mois, 6 mois, 9 mois, j'en sais rien, on verra.
00:34:04Mais aujourd'hui, on n'est pas du tout...
00:34:07Alors nous, on en avait parlé au mois de décembre.
00:34:09On est plutôt exposé Europe. Et ça nous pose aucun problème.
00:34:13Est-ce que face à ça, il faut craindre une vraie baisse du marché américain ?
00:34:19Qu'on n'a pas aujourd'hui.
00:34:21Alors peut-être sur quelques valeurs du Nasdaq, c'est très spécifique,
00:34:24mais Nvidia fait plus rien, le Nasdaq baisse un peu,
00:34:27mais il n'y a pas eu de moins 10, moins 15 encore sur les grands indices américains.
00:34:33Les marchés américains, en particulier technologiques, sont encore chers.
00:34:38Disons que le scénario, mais qui est difficile à anticiper,
00:34:40qui serait un scénario beaucoup plus négatif,
00:34:43c'est qu'on sait que l'économie américaine et les marchés américains
00:34:46ont été très soutenus par la consommation,
00:34:47qui elle-même était soutenue par les marchés financiers.
00:34:49Donc c'est une espèce de serpent qui se mord la queue.
00:34:52Et si jamais les marchés américains se mettaient à baisser...
00:34:54Donc l'effet richesse, quoi.
00:34:55Oui, exactement, l'effet richesse.
00:34:57Donc si on a un effet richesse qui commence à devenir négatif sur les bourses,
00:35:00plus potentiellement un effet richesse sur la partie immobilière qui est moins favorable,
00:35:05avec une confiance du consommateur qui commence à montrer quelques signes de faiblesse,
00:35:09alors qu'ils ne sont pas encore structurels,
00:35:12on s'inquiète très vite.
00:35:14La confiance baisse chez les démocrates.
00:35:15Voilà, c'est ça.
00:35:16Bon, si la confiance du consommateur baisse,
00:35:20et qu'en plus l'effet richesse devient un peu négatif,
00:35:22on peut se retrouver dans le cycle inverse,
00:35:24avec une consommation qui se réduit,
00:35:26et du coup les marchés financiers qui partent.
00:35:28Bon, on n'en est pas du tout là,
00:35:29mais ça tient quand même à pas grand-chose.
00:35:31Donc Nvidia, il faut que ça assure demain soir, quoi.
00:35:34Ça doit être la valeur la plus détenue par les particuliers américains aujourd'hui, Nvidia.
00:35:37Ça serait mieux, mais on a bien vu qu'il y avait quand même
00:35:40un début de rotation sur les marchés américains depuis quelques semaines.
00:35:45Donc Nvidia, il n'y a pas de raison qu'il publie des catastrophes.
00:35:47Maintenant, effectivement, s'il publie un truc un peu décevant, ça corrigera,
00:35:51mais je ne suis pas sûr que...
00:35:52Je pense que la sensibilité est un petit peu moins élevée maintenant.
00:35:55Le marché est moins sensible à Nvidia.
00:35:57Oui, c'est possible.
00:35:58C'est un peu le sentiment, mais je dis ça...
00:35:59Nvidia ne fait plus rien.
00:36:01Oui, ça n'empêche pas le marché, enfin certains indices, de continuer de monter.
00:36:05Sur la partie taux en Europe, comment vous regardez la situation, Thomas ?
00:36:08On décrivait tout à l'heure la détente des taux longs américains
00:36:12sur la séquence des dernières semaines,
00:36:15qu'on n'a pas observé dans la même ampleur, en tout cas en Europe.
00:36:18Il y a une résistance à la baisse des taux longs en Europe, qui s'explique comment ?
00:36:23Par une avance aussi dans le cycle, la Banque Centrale Européenne.
00:36:27En fait, on parle des taux longs depuis tout à l'heure,
00:36:28mais il faut quand même regarder comment évoluent les taux courts aussi.
00:36:31Comme je l'ai dit au départ, il y a eu une toute première partie de séquence
00:36:34où le disant US a baissé, on va dire, un peu tout seul,
00:36:38mais depuis une semaine, ils baissent avec les taux courts.
00:36:42C'est différent en zone euro, les taux longs ne bougent plus,
00:36:46les taux courts continuent à baisser un peu.
00:36:47On a une pointification des courbes qui se refait par la baisse des taux courts
00:36:51et taux longs qui sont plus ou moins flats.
00:36:52Par exemple, sur le Bound, on est à 40 points de base,
00:36:54maintenant à 0,40% entre le 10 ans et le 2 ans.
00:36:57Ce qu'on était aux US avant le mouvement, on n'est plus qu'à 20 points de base.
00:37:00Donc ça, ça continue, le mouvement de steepening,
00:37:03de pointification des courbes en Europe.
00:37:05Je pense que ça va s'accentuer parce que, globalement,
00:37:08aujourd'hui, ce qui est pricé dans le marché, c'est...
00:37:10Par la baisse des taux courts.
00:37:10Voilà.
00:37:11Par la baisse des taux courts, ça suivra peut-être un peu avec les taux longs,
00:37:13mais ce sera surtout par la baisse des taux courts,
00:37:15pas par une remontée des taux.
00:37:16J'entends.
00:37:17À moins d'un gros problème d'endettement massif,
00:37:21de l'Allemagne qui lâche les vannes, voilà.
00:37:23Moi, je n'y crois pas une seconde non plus sur quelque chose de massif.
00:37:28Mais ce qui est pricé pour le moment dans le marché,
00:37:29c'est un retour à 2% au mois de juin-juillet
00:37:32sur les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne.
00:37:34Ça semble assez probable, assez plausible,
00:37:37bien que certains membres de la BCE et des banques centrales nationales
00:37:44ont imité à quelques doutes.
00:37:46Isabelle Schnabel, Nagel aujourd'hui,
00:37:49en disant qu'on était presque proche du taux d'équilibre.
00:37:53C'est leur rôle aussi au sein de la BCE de...
00:37:58Il y a une fourchette assez large d'estimation de ce fameux taux neutre
00:38:01qui peut satisfaire tout le monde du coup.
00:38:03Donc retour à 2, celui-là est anticipé,
00:38:06mais pour le moment, ça n'anticipe pas beaucoup plus loin.
00:38:08Pour aller plus loin, il y a deux façons d'aller plus loin.
00:38:14C'est un shoot de l'inflation à la baisse.
00:38:16Ça, à court terme, il est assez peu probable malgré tout.
00:38:18Malgré tout, parce qu'on ne connaît pas l'impact des tarifs complets,
00:38:22mais ça reste quand même à moyen terme ou à court terme inflationniste
00:38:27où ça tient les prix.
00:38:28Après, vous en avez parlé, la guerre Russie-Ukraine
00:38:30sur les prix de l'énergie, ça pourrait faire aussi un peu rebaisser.
00:38:32Ça peut être un élément qui ferait rebaisser un petit peu l'inflation en zone euro.
00:38:36Mis à part l'inflation, même si le mandat de la BCE, c'est uniquement l'inflation,
00:38:40elle ne sera pas insensible à une réduction de la croissance
00:38:43ou à un impact sur la croissance lié aux tarifs ou à la politique de Trump.
00:38:46On verra ça en avril quand le rapport va arriver aux Etats-Unis
00:38:49et que Trump va se réveiller sur l'Europe.
00:38:52En fonction des tarifs et de comment va réagir l'Europe,
00:38:56est-ce que l'Europe va réagir en négociant comme les autres
00:38:59ou est-ce qu'elle va réagir en escalade ?
00:39:02Et pour la BCE, ce n'est pas la même histoire.
00:39:04Non, ce n'est pas la même histoire du tout.
00:39:06Un risque d'escalade, ça aurait un impact de croissance beaucoup plus important
00:39:10et donc potentiellement des taux qui iraient plus bas.
00:39:11Pour le moment, le marché s'arrête à 2.
00:39:13Je pense honnêtement que c'est le minimum
00:39:15et qu'on peut aller plus loin, même cette année.
00:39:17Donc, baisse des taux courts encore,
00:39:19des taux longs qui ont déjà quand même baissé,
00:39:21qui peuvent continuer un petit peu, mais ce sera plus une repointification des courbes en zone euro.
00:39:25Sur le crédit, la dette d'entreprise,
00:39:28est-ce que ça reste là aussi un univers avec lequel on est confortable ?
00:39:31Il y a eu deux années extraordinaires, 23-24 sur le crédit,
00:39:35au point que les primes de risque qu'offrent ces marchés
00:39:40sont complètement réduites à zéro globalement.
00:39:43Est-ce que c'est un problème ou pas pour la suite ?
00:39:45Pas réduite à zéro, mais historiquement quasiment au plus bas.
00:39:47Sur l'île d'Américain, on est au plus bas.
00:39:49Oui, c'est ça, au plus bas.
00:39:51Oui, pas zéro, pardon, au plus bas.
00:39:53Au plus bas historique, heureusement.
00:39:56Alors, il y a plusieurs choses sur le crédit.
00:39:59Effectivement, il y a cet aspect spread que tout le monde regarde,
00:40:02c'est une chose, mais ce qu'il faut regarder aussi, à mon sens,
00:40:04c'est deux aspects autres que les spreads.
00:40:08Il y a l'aspect flux.
00:40:10Les flux restent extrêmement porteurs sur les actifs crédits.
00:40:13On l'a vu, sur le début d'année, sur le mois de janvier,
00:40:15il y a eu énormément de primaires, que ce soit sur l'Université de Grèce ou la Lille,
00:40:19qui étaient largement souscrits sans aucun écartement de spread.
00:40:23Donc ça, c'est le premier point.
00:40:25Deuxième point, les taux de défaut, ou les anticipations de taux de défaut
00:40:29restent assez basses, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
00:40:31Les métrics sont plutôt bons sur le crédit en général.
00:40:34Les mauvais élèves, on les connaît,
00:40:36vous en avez parlé d'un tout à l'heure sur la partie crédit,
00:40:38mais ceux-là, c'est déjà dans les cours.
00:40:41Et après, des choses qu'on regarde un petit peu moins,
00:40:43on parle souvent des spreads, mais en termes de valorisation,
00:40:47ce qu'il faut savoir aussi, c'est que les spreads,
00:40:48on regarde toujours les spreads des indices,
00:40:50d'un indice à Yield depuis deux ans,
00:40:53et la hausse des taux, les durations des indices ont fortement baissé.
00:40:57Un indice Investment Grid Global est à 7,5% de duration,
00:40:59aujourd'hui, il est à 6%, ce qui fait 20% de moins.
00:41:01Un indice à Yield est à 4,5%, il est à 3%,
00:41:03ça fait aussi à peu près 20% de moins.
00:41:05Donc les durations des indices ont baissé,
00:41:06donc quand vous ramenez le spread à la duration,
00:41:09on est un peu moins bas que l'historique.
00:41:11Je ne dis pas que c'est bon marché,
00:41:12on est un petit peu moins bas que l'historique.
00:41:15Et le dernier point, et à mon avis le plus important pour ce facteur flux,
00:41:20c'est le rendement absolu.
00:41:21On en parle tout le temps,
00:41:22mais je trouve un des quelques chiffres qui sont extrêmement intéressants là-dessus,
00:41:25c'est de se dire, durant toute cette période de taux négatifs en zone euro
00:41:29et bas globalement au niveau mondial,
00:41:31sur de l'Investment Grid, sur un indice triple B par exemple,
00:41:34durant toute cette période,
00:41:35entre 60 et 80% du rendement total est dû au spread,
00:41:39et 40 à 20% au taux.
00:41:42Aujourd'hui, sur de l'Investment Grid,
00:41:43c'est 20% qui est dû au spread, 80% qui est dû au taux,
00:41:47donc ça a désensibilisé un peu la partie spread.
00:41:49Et sur le yield, c'est encore plus frappant,
00:41:51parce que le yield, c'est vrai qu'on se dit, il faut vraiment du spread,
00:41:54donc c'était 90, entre 80 et 90% de spread à l'époque,
00:41:57aujourd'hui c'est 40% de spread, 60% de taux.
00:42:00Donc...
00:42:01La logique de portage s'impose partout là ?
00:42:03La logique de portage, tant qu'on est dans une vue de baissière
00:42:07ou au moins stagnante sur les taux, pas de vue haussière sur les taux,
00:42:10ça fait toujours du sens.
00:42:12La logique de portage obligataire là, garde tout son sens encore aujourd'hui ?
00:42:17Oui, je pense qu'il faut raisonner en taux absolu,
00:42:21vous avez quand même les... Voilà, ça vous...
00:42:24Je ne sais pas, le spread, la prime durée,
00:42:26c'est quand même ce qui permet d'être confortable,
00:42:27s'il y a un souci, un ralentissement, quelque chose de pas...
00:42:31Si vous mettez des scénarios extrêmes de type stagflation,
00:42:35un peu hors du scope...
00:42:37Non mais petit ralentissement-projoncture à l'américain, si c'est...
00:42:39Non mais après, là vous allez raisonner en relatif,
00:42:43c'est-à-dire que vous avez un petit peu d'inflation,
00:42:45donc il faut être investi,
00:42:47et les actifs risqués qui protègent, entre guillemets,
00:42:50un peu plus de l'inflation sont intéressants.
00:42:52Donc déjà, le fait d'être dans un monde plus inflationniste
00:42:55fait que vous avez tendance à aller beaucoup plus vers ce type d'actifs-là.
00:42:59Et la deuxième chose, c'est qu'il faut regarder, du coup,
00:43:03la prime de risque entre actions américaines et taux américains,
00:43:07et là, c'est largement à l'avantage des taux américains.
00:43:12Sur le crédit ?
00:43:13Sur le crédit, le rétracissement de taux, pour nous,
00:43:16ce que ça génère surtout, c'est un arbitrage entre le high yield
00:43:19qu'on a privilégié historiquement et l'investment grade.
00:43:22Parce que c'est vrai que le rendement risque
00:43:26est quand même maintenant moins favorable sur le high yield
00:43:28avec des spreads très bas,
00:43:30alors que sur l'investment grade,
00:43:33on a un risque lié à l'économique qui est moins élevé...
00:43:36Oui, mais pas sur la signature, c'est ça.
00:43:37Et on a un portage qui est toujours très correct et supérieur à l'inflation.
00:43:41Donc, investment grade, les yeux fermés.
00:43:43Merci messieurs.
00:43:44Merci Laura Thésian, d'être venue sur le Planète Marché ce soir.
00:43:47Damien Charlet, Mandarine Gestion,
00:43:49Thomas Vette, Spirit Asset Management
00:43:51et Pierre-Alexis Dumont, Sycomore Asset Management.
00:44:05Le dernier quart d'heure de Smart Bourges,
00:44:06chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:44:08Et ce quart d'heure thématique nous permet de parler ce soir
00:44:11des actifs privés à travers la stratégie de Siparex,
00:44:15un des grands fonds français indépendants spécialistes de l'investissement
00:44:19en actifs privés, comme on dit.
00:44:21Et Bertrand Rambeau, le président du groupe Siparex,
00:44:23est à mes côtés en plateau pour ce dernier quart d'heure.
00:44:25Bertrand Rambeau, bonsoir.
00:44:27Bonsoir.
00:44:27Je précise que vous êtes également président de France Invest,
00:44:30qui est l'association qui regroupe les acteurs du private equity en France.
00:44:35Vous avez le droit aux deux casquettes dans l'interview, Bertrand Rambeau.
00:44:37Peut-être que même il n'y en a qu'une seule qui se confond
00:44:39entre celle de la présidence de Siparex et la présidence de France Invest.
00:44:43Commençons avec Siparex, Bertrand Rambeau.
00:44:46Qu'est-ce qui caractérise d'ailleurs le positionnement de Siparex dans l'industrie
00:44:51du private equity et du capital investissement en général ?
00:44:53Chacun a ses caractéristiques.
00:44:54Quelles sont les vôtres ?
00:44:56Oui, c'est une bonne question.
00:44:58Écoutez, c'est un positionnement de plateforme multimétier.
00:45:02C'est un positionnement territorial en France et à l'étranger.
00:45:06C'est une culture industrielle historique de plus de 45 ans dans l'accompagnement de nos actifs.
00:45:13Voilà, en trois grandes caractéristiques, comme je définirais notre groupe.
00:45:17Avec un positionnement international qui est une des histoires pour Siparex de 2024,
00:45:23qui s'est encore accrue ce soir, Bertrand Rambeau.
00:45:25Qu'est-ce que vous apporte ce positionnement international, cette empreinte très européenne,
00:45:31bien sûr, mais qu'est-ce que ça vous apporte dans votre business et dans vos métiers ?
00:45:36Effectivement, 2024 est une année où on a investi plus fortement dans nos présences à l'étranger.
00:45:41C'est vrai en Italie, on a cinq personnes aujourd'hui,
00:45:44c'est un private equity, c'est important, cinq personnes.
00:45:46C'est vrai en Allemagne, quatre personnes.
00:45:48C'est vrai en Belgique, à Bruxelles.
00:45:50Et puis c'est également vrai, pas qu'en Europe, également aussi au Canada,
00:45:54puisqu'on a une présence depuis une dizaine d'années à Montréal.
00:45:58Qu'est-ce que ça nous apporte ?
00:46:00Ça apporte deux choses.
00:46:03D'une part, pour nos entreprises, des relais sur place,
00:46:08nos entreprises françaises, pardon, des relais sur place,
00:46:11pour faire des acquisitions, pour mieux connaître, mieux appréhender les marchés locaux.
00:46:15Et on a plein de très belles histoires d'accompagnement,
00:46:19de développement d'acquisitions au sein de ces pays.
00:46:22Et puis ça permet aussi d'adresser un écosystème d'entreprises locales.
00:46:27Vous parlez du nord de l'Italie, avec ses PME qui sont absolument superbes,
00:46:32très internationales.
00:46:33Donc ça nous permet de faire des investissements dans d'autres pays,
00:46:39dans d'autres économies.
00:46:41Juste pour vous donner un chiffre, on a 30 de nos participations
00:46:44qui sont en Europe et au Canada.
00:46:48En dehors de France, c'est ça ?
00:46:50En dehors de France, oui.
00:46:52Il y a trois facteurs clés dans vos métiers, Bertrand Rambaud.
00:46:55Il y a le sourcing, détecter les dossiers pour la politique d'investissement que l'on conduit.
00:47:01Il y a la question des levées de fonds, bien sûr,
00:47:04l'argent à aller chercher auprès des partenaires investisseurs.
00:47:07Et la question des sessions, puisque c'est le principe du capital-investissement.
00:47:10Le capital doit tourner régulièrement, en tout cas après une certaine année de détention.
00:47:17Si on prend les sujets dans l'ordre,
00:47:20je voyais que dans le bilan que vous faites de votre année 2024,
00:47:23c'est un point important, la politique de session,
00:47:26qui a été assez active, assez dynamique.
00:47:28Je crois que c'est une de vos meilleures années en termes de session.
00:47:30Si je ne dis pas de bêtises, Bertrand Rambaud,
00:47:32ce qui paraît être assez à contre-tendance de ce qu'on a entendu,
00:47:36en tout cas du marché du privé d'équité l'an dernier.
00:47:39Oui, alors on verra les chiffres que la profession sort dans quelques jours sur l'activité 2024.
00:47:45Mais c'est vrai qu'on a eu une belle année de session au sein de CIPAREX.
00:47:48Et j'en suis fier.
00:47:49Je crois que c'est notre deuxième année historique.
00:47:51Et j'en suis surtout heureux parce que ce métier,
00:47:56tel que vous l'avez très bien résumé,
00:47:58c'est une logique d'investir, de suivre nos entreprises,
00:48:01de les céder pour rendre de l'argent à nos investisseurs
00:48:04et pour qu'ils soient en mesure eux-mêmes de réinvestir dans les fonds.
00:48:08Donc, c'est une chaîne qui doit fonctionner et ne pas se gripper
00:48:12et qui a pu, sur le marché en 2024 et aussi en 2023,
00:48:16un petit peu se gripper au niveau des sessions.
00:48:19Donc, je suis heureux de ces sessions dont toutes nos activités ont profité.
00:48:26Et avec un redémarrage par rapport à 2023,
00:48:28notamment dans l'innovation, c'est important,
00:48:31et puis également dans notre activité qu'on appelle ETI Chez Nous,
00:48:34qui fait les plus grosses opérations.
00:48:36Et là, le marché était plus difficile en 2023
00:48:39et il a retrouvé une dynamique tout à fait positive.
00:48:43Donc, des sessions auprès d'autres investisseurs,
00:48:45auprès de corporates, des sessions naturelles
00:48:50auprès d'autres opérateurs de la place qui prennent un relais après nous,
00:48:54après une longue période d'accompagnement.
00:48:56Donc, oui, c'est une vraie satisfaction.
00:48:59Après, il y a eu un deuxième grand enjeu de notre métier
00:49:04et de Ciparex en tant que groupe indépendant.
00:49:06Vous l'avez indiqué tout à l'heure, c'est effectivement la levée de fonds,
00:49:10donc plus complexe dans l'environnement international, européen et français.
00:49:14Alors, heureusement pour nous, on avait un peu moins d'enjeux au titre de 2024.
00:49:20On verra que en 2025, on a beaucoup d'enjeux.
00:49:22Les nouveaux millésimes arrivent, là, maintenant, c'est ça ?
00:49:24Là, ils arrivent.
00:49:25Mais voilà, on a fait un premier beau closing dans notre activité mezzanine,
00:49:30250 millions d'euros par rapport à un objectif de l'ordre de 300.
00:49:36Et le fonds précédent faisait 200.
00:49:38Et puis, on a aussi terminé la levée de notre fonds mid-cap,
00:49:41donc les grosses PME, où là, on est passé,
00:49:44vous voyez, dans le contexte actuel pas simple,
00:49:46d'un fonds qui faisait 170 millions d'euros
00:49:48et on a terminé notre levée de fonds à 310 millions d'euros.
00:49:51Donc, c'est une vraie satisfaction d'être bien au-delà de la taille précédente
00:49:56et de l'objectif que nous étions fixés.
00:49:58Et tout ça parce que le positionnement est intéressant,
00:50:01que les performances sont bonnes.
00:50:03Et puis, il faut investir, évidemment.
00:50:05Il y a la politique d'investissement, d'ailleurs, tout ça ?
00:50:07Il y a la politique d'investissement, donc nous, on a six lignes de métier.
00:50:10Je l'ai dit, on est dans un métier d'offre, de l'innovation,
00:50:12la transition énergétique, la transmission des PME, des ETI
00:50:17et les financements en mezzanine.
00:50:19Alors, bien sûr, chaque fois, il faut se battre
00:50:22pour aller chercher des nouvelles opérations,
00:50:24pour convaincre les dirigeants.
00:50:26On doit se convaincre, ils doivent nous convaincre.
00:50:28Et on doit les convaincre, pardon.
00:50:30Mais, voilà, on est quand même dans un marché en France qui est extrêmement profond.
00:50:35Alors, bien sûr qu'il y a toujours de la compétition,
00:50:39c'est toujours une bataille très très forte jusqu'à la dernière minute.
00:50:42Mais, moi, je suis fondamentalement confiant
00:50:47sur le besoin en financement privé.
00:50:50D'ailleurs, que ce soit en dettes, en équitiques, en infrastructures,
00:50:55on a des perspectives qui sont considérables.
00:50:57Vous voyez, à travers le bilan que vous faisiez de la politique d'investissement 2024,
00:51:02beaucoup d'accompagnement, d'opérations, de build-up, de croissance externe.
00:51:07Est-ce que c'est parce que c'est une spécialité de SIPAREX
00:51:11et qu'on ne fait jamais mieux que ce qu'on sait bien faire ?
00:51:13Ou est-ce que c'est aussi le reflet d'un environnement d'opérations compliqués
00:51:18pour les entreprises que vous accompagnez ?
00:51:20Non, mais je crois que c'est un peu le reflet de deux choses.
00:51:22C'est vrai qu'on a, ces dernières années,
00:51:24on a mis beaucoup l'accent sur les acquisitions.
00:51:26Et je trouve que, dans notre métier,
00:51:30réaliser des transmissions, c'est fantastique
00:51:33parce que c'est l'un des métiers du capital d'investissement.
00:51:37Et accompagner nos sociétés à grandir,
00:51:40je trouve que c'est une dynamique très positive
00:51:43que le private equity apporte,
00:51:45par l'argent qu'il apporte,
00:51:47mais aussi par la dynamique qui crée,
00:51:49les opportunités qu'il va chercher, l'accompagnement des dirigeants,
00:51:52qui restent ceux qui, à la fin de la journée, vont faire la transaction.
00:51:56Mais on est vraiment à leur côté.
00:51:58Et moi qui fais ce métier depuis plus de 30 ans,
00:52:00j'ai vu là une évolution absolument considérable
00:52:02et passionnante parce qu'on a un vrai rôle,
00:52:05c'est de la création de valeur.
00:52:07Et il faut être majoritaire aujourd'hui ?
00:52:09On est de plus en plus majoritaire, c'est vrai.
00:52:11Et ça, c'est une tendance lourde ?
00:52:13C'est une tendance, en tout cas sur les opérations de transmission,
00:52:15c'est moins vrai dans l'innovation.
00:52:17Et pour vous dire, on a fait 50 croissances externes l'année dernière
00:52:19dans nos portefeuilles.
00:52:21Donc c'est beaucoup, parfois des petites,
00:52:23mais c'est extrêmement dynamisant.
00:52:25Donc ça, c'est un premier axe.
00:52:27C'est aussi une nécessité pour faire évoluer les modèles économiques.
00:52:29Et puis on l'a fait très tourné sur l'international.
00:52:31Et on retrouve les propos liminaires que j'avais tout à l'heure,
00:52:33pas mal dans les pays
00:52:36que j'évoquais précédemment,
00:52:38pas mal au Canada.
00:52:40Et donc c'est super d'être présent sur place.
00:52:42Et parce que je pense qu'on a tous,
00:52:44notre profession, notre économie,
00:52:46un enjeu d'ouvrir nos sociétés à l'international.
00:52:48Nos ETI, aujourd'hui,
00:52:50c'est pas loin de 40% de leur chiffre d'affaires
00:52:52qui est fait en dehors de France.
00:52:54Tout en gardant un siège ici, évidemment,
00:52:56on est attaché, c'est le lieu de nos investissements.
00:52:58Mais ça, je crois que c'est un défi majeur.
00:53:00Et on a une génération de dirigeants
00:53:02très ouverts à ça.
00:53:04Et donc il faut que,
00:53:06ce qu'on a envie de faire dans nos entreprises, on se l'impose à nous-mêmes.
00:53:08Et que nous aussi, on aille
00:53:10vers ces évolutions.
00:53:12Je reviens sur la stratégie
00:53:14de cession et les politiques de cession
00:53:16que vous avez menées l'an dernier.
00:53:18C'est plus de 400 millions d'euros que vous avez...
00:53:20Je crois que c'est le chiffre qui est dans votre communiqué,
00:53:22Bertrand Roux.
00:53:24Vous disiez, oui, on a pu revendre
00:53:26à des investisseurs, à des corporate.
00:53:28C'est plus à des investisseurs
00:53:30ou plus à des corporate qu'on revend
00:53:32aujourd'hui. Et puis j'ai une question
00:53:34évidemment sur l'option bourse comme
00:53:36option de sortie, mais sur la répartition
00:53:38entre investisseurs et corporate. Comment les choses évoluent ?
00:53:40Oui, alors, nous c'est plus
00:53:42des investisseurs qui sont des investisseurs qui vont
00:53:44apporter des choses différentes
00:53:46de nous, qui seront plus gros
00:53:48dans d'autres régions du monde.
00:53:50Voilà, donc complémentaires.
00:53:52C'est toute la force de cette industrie qui est très forte
00:53:54en France, en Europe et en dehors de l'Europe.
00:53:56Bien sûr,
00:53:58des corporate. Alors,
00:54:00je sens revenir les corporate en 2025.
00:54:02D'accord. Ça c'est intéressant, je trouve.
00:54:04Parce que
00:54:06les transactions prennent un peu plus de temps.
00:54:08Donc ils sont contents de...
00:54:10Ils préfèrent regarder
00:54:12des deals avec un peu moins de pression
00:54:14que quand la liquidité était là.
00:54:16Très fortement, elle est moins là aujourd'hui.
00:54:18Donc le temps est sans doute un peu plus long et donc plus favorable
00:54:20pour le retour des corporate.
00:54:22Corporate aussi, internationaux.
00:54:24Corporate américain.
00:54:26Ils ont beaucoup d'atouts.
00:54:28Entre la puissance,
00:54:30entre le dollar fort,
00:54:32et puis les performances qu'ils ont chez eux,
00:54:34et des actifs moins chers en Europe qu'aux Etats-Unis.
00:54:36Et de qualité.
00:54:38J'aurais dû commencer par ça.
00:54:40A qualité égale, on trouve des prêts en Europe
00:54:42bien plus intéressants.
00:54:44Alors la bourse,
00:54:46la bourse,
00:54:48toute source de financement d'une entreprise
00:54:50est intéressante. Et on a besoin de tout
00:54:52dans une économie.
00:54:54Sauf que là, il n'y a plus d'IPO.
00:54:56Et là, simplement,
00:54:58je pense qu'aujourd'hui, la bourse...
00:55:00Donc non, nous n'avons pas eu de sortie boursière l'année dernière.
00:55:02Nous avons eu une sortie de bourse,
00:55:04enfin sortie de bourse, nous avions...
00:55:06C'était côté Biliv, qui a été une très belle session d'exchange
00:55:08l'année dernière,
00:55:10qui a été très significative pour nous.
00:55:12Aujourd'hui, on n'a pas, par rapport aux entreprises
00:55:14que nous adressons,
00:55:16l'offre, le marché,
00:55:18adéquat par rapport
00:55:20aux différentes typologies d'entreprises
00:55:22que nous accompagnons.
00:55:24Ça reviendra.
00:55:26Le problème est du côté du marché boursier ?
00:55:28Oui, il y a un problème,
00:55:30en tout cas pour les capitalisations auxquelles on s'adresse,
00:55:32il y a un problème de marché, il y a un problème de liquidité.
00:55:34Et donc,
00:55:36on a du mal à tenir les cours,
00:55:38on a du mal à faire progresser
00:55:40les valorisations,
00:55:42alors qu'une société d'un autre côté
00:55:44est moins confrontée, évidemment,
00:55:46à ce type de difficultés.
00:55:48Donc, la bourse, aujourd'hui,
00:55:50est extrêmement adaptée à des entreprises
00:55:52d'une certaine taille, importante,
00:55:54évidemment, plus difficilement
00:55:56à celles auxquelles on s'adresse
00:55:58par rapport à notre liquidité.
00:56:00Ça peut revenir,
00:56:02et souhaitons-le tous, parce qu'on a besoin
00:56:04d'un écosystème extrêmement riche.
00:56:06La bourse répond
00:56:08à d'autres objectifs,
00:56:10mais en tout cas,
00:56:12ce n'est pas la voie privilégiée
00:56:14à ce stade de cession de nos actifs.
00:56:16Les spécialistes m'ont fait remarquer que sur le marché
00:56:18parisien l'an dernier, effectivement, il y a eu très peu d'introductions,
00:56:20mais les quelques introductions
00:56:22qu'il y a eues sont des IPOs qui ont bien fonctionné.
00:56:24Brighton, Planister,
00:56:26ont été des grands succès boursiers
00:56:28pour ceux qui ont pu participer.
00:56:30C'est déjà un point important.
00:56:32Et espérons qu'il y en ait plein d'autres.
00:56:34C'est déjà un point important. L'autre question que je voulais vous poser,
00:56:36Bertrand Rambeau, alors là, pareil,
00:56:38si par ex, France Investe, vous choisissez la casquette
00:56:40que vous voulez, c'est tout le débat autour
00:56:42de la politique RSE des entreprises,
00:56:44ou plutôt du fardeau réglementaire,
00:56:46ce qu'on présente comme étant un fardeau réglementaire,
00:56:48qui est en passe d'être allégé
00:56:50sur le plan européen, avec un projet
00:56:52de directive omnibus
00:56:54qui doit être d'ailleurs dévoilé
00:56:56dans les prochains jours.
00:56:58Quelle est votre position par rapport à cette
00:57:00question-là ? Vous avez
00:57:02défendu dans une tribune l'an dernier, avec d'autres
00:57:04confrères et consoeurs, la politique RSE
00:57:06des entreprises que vous accompagnez. C'est un levier
00:57:08stratégique. Comment on fait
00:57:10pour garder un levier stratégique
00:57:12sans que ce levier, à force
00:57:14de couches réglementaires, ne devienne un boulet ?
00:57:16Non, mais vous touchez à un point
00:57:18qui est très sensible et très important.
00:57:20D'abord, je voudrais dire que j'ai
00:57:22quand même le sentiment qu'il se passe des choses en Europe.
00:57:24Alors, ça sera lent,
00:57:26ça sera long, mais j'ai quand même
00:57:28le sentiment qu'on arrive à un
00:57:30moment où on va possiblement
00:57:32retourner à
00:57:34des dispositions réglementaires, on l'espère,
00:57:36moins lourdes,
00:57:38moins fardeaux, pour reprendre notre expression,
00:57:40et plus favorables,
00:57:42plus respirantes pour les entreprises,
00:57:44et c'est absolument essentiel,
00:57:46primordial, par rapport à toutes les compétitions
00:57:48qu'on vit, dans lesquelles
00:57:50nos entreprises sont au quotidien.
00:57:52Là, c'est SRD, Omnibus
00:57:54qui va arriver, on attend tout ça avec impatience.
00:57:56Je veux dire, nous, notre position, et moi, c'est une position
00:57:58France-Ouest, il paraît que c'est la même,
00:58:00nous pensons
00:58:02plusieurs choses.
00:58:04C'est trop lourd,
00:58:06il y a trop de critères,
00:58:08c'est beaucoup de contraintes pour les entreprises en interne
00:58:10qui va faire ça,
00:58:12et ça coûte très cher par rapport au Conseil.
00:58:14C'est pas pour ça qu'il faut
00:58:16prendre ça et le mettre à la poubelle.
00:58:18C'est pas notre approche.
00:58:20Nous, notre recommandation, et qu'on a d'ailleurs aussi
00:58:22tenue dans les instances à Bruxelles,
00:58:24on a été écouter, auditionner,
00:58:26c'est se donner,
00:58:28on verra ce qui va sortir,
00:58:30se donner 2025, pour
00:58:32mettre une parenthèse pour les sociétés
00:58:34non cotées,
00:58:36prendre le temps de réfléchir à ce qui est
00:58:38important et indispensable,
00:58:40les choses le sont, je vais vous donner trois choses très concrètes,
00:58:42les enjeux de décarbonation,
00:58:44les enjeux de partage de la valeur,
00:58:46les enjeux aussi de gouvernance,
00:58:48sur lesquels il est très important
00:58:50que chaque société non cotée
00:58:52progresse et avance
00:58:54avec des vraies feuilles de route,
00:58:56en en faisant un vrai levier stratégique.
00:58:58Il n'est pas la peine d'aller se perdre
00:59:00dans des multicritères dans tous les sens
00:59:02que personne ne lit,
00:59:04et qui ne gèrent que des coûts et de la lourdeur.
00:59:06Par contre, il ne faut pas l'abandonner totalement,
00:59:08parce que nos grands clients
00:59:10sont aussi des grands groupes,
00:59:12qui eux-mêmes l'ont appliqué, qui eux-mêmes ont des exigences
00:59:14par rapport à leur environnement,
00:59:16de fournisseurs, de clients, etc.
00:59:18Donc il faut rester dans cette disposition,
00:59:20mais évidemment,
00:59:22en revoyant,
00:59:24ce n'est même pas une question d'ambition,
00:59:26parce qu'il faut rester ambitieux
00:59:28sur cette dimension,
00:59:30mais en revoyant tous ces critères
00:59:32qui ne sont pas adaptés.
00:59:34Après, on a besoin en Europe
00:59:36de parler d'industrie,
00:59:38de parler de productivité,
00:59:40de parler d'industrie, de la transition énergétique.
00:59:42Ce sont des sujets absolument fondamentaux.
00:59:44Et là, il ne faut pas louper le virage.
00:59:46Parce que le virage,
00:59:48il est historique, et je pourrais aussi bien sûr
00:59:50vous parler de l'IA ou de la cyber.
00:59:52Mais on vit des moments historiques.
00:59:54Un moment existentiel, nous dit Mario Draghi.
00:59:56Mais il a raison,
00:59:58et je pense qu'on a tous cette référence.
01:00:00Ce qu'il a dit,
01:00:02je pense que c'est une bonne référence,
01:00:04parce qu'elle est très longue,
01:00:06très intense pour ceux qui l'ont lue.
01:00:08Mais on est face à ça.
01:00:10Donc la CSRD, oui c'est important,
01:00:12mais c'est un élément du puzzle.
01:00:14Et il ne faut pas qu'on loupe
01:00:16cette page économique historique,
01:00:18parce que là, il se joue de très grandes choses
01:00:20au niveau mondial.
01:00:22Et le private equity a son rôle pour
01:00:24accompagner, financer, accélérer
01:00:26toutes ces évolutions.
01:00:28Merci beaucoup Bertrand Rambaud.
01:00:30Merci d'avoir été avec nous,
01:00:32dans les enjeux plus larges du capital investissement.
01:00:34Bertrand Rambaud, président de Ciparex
01:00:36et président de France Invest,
01:00:38était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.

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