Vendredi 29 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Michel Ruimy (Économiste associé, SPAK) , Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion) et Laurent Albie (Responsable, Next Momentum)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés, chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous me suivez
00:16en direct, à la télévision via vos box, émissions que vous retrouvez chaque soir
00:20en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, nous dresserons le bilan de ce mois de novembre,
00:31un mois particulier avec évidemment l'effet Trump qui a pesé de tout son poids sur les
00:36marchés créant ou agrandissant même encore une fracture entre les actifs américains
00:42et le reste du monde.
00:44Les actifs américains, les actions américaines auront été les grandes gagnantes de ce
00:48mois de novembre qu'entre le reste du monde, l'Europe notamment aura été perdant à l'issue
00:54de ces dernières semaines.
00:56Le bilan du mois, nous le dressons chaque dernier vendredi du mois avec nos invités
01:00et notre grand tableau de bord des marchés, Bertrand Lamiel, Directeur Général de Ports
01:04en Parts Gestion et Laurent Albi, responsable de Next Momentum, seront avec nous en plateau
01:09pendant une quarantaine de minutes pour revenir sur le bilan de ce mois de novembre et puis
01:13bien sûr les enjeux pour la suite, les enjeux pour la fin d'année et même peut-être
01:17évoquerons-nous les enjeux pour 2025, c'est la période propice à réfléchir aux enjeux
01:22de marché et aux éventuels actifs ou stratégies à privilégier pour la nouvelle année qui
01:29nous attend.
01:30Le tableau de bord des marchés à suivre dans un instant, l'agenda du jour était relativement
01:34calme même si on a quand même vu la publication de la première estimation d'inflation pour
01:38l'ensemble de la zone euro, le chiffre ne remet pas en question l'idée d'une nouvelle
01:43baisse de taux de la Banque Centrale Européenne le 12 décembre prochain lors de sa prochaine
01:48réunion, une baisse de taux néanmoins qui sera sans doute limitée à 25 points de
01:53base au regard des chiffres d'inflation qui ont été publiés aujourd'hui, l'inflation
01:56cœur en zone euro qui reste somme toute à des niveaux peut-être encore un peu inconfortables
02:02pour certains banquiers centraux à 2,7% sur un an, vous aurez le détail de ces chiffres
02:06dans un instant avec Pauline Grattel.
02:08Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique,
02:11une fois par mois nous revenons sur de grands concepts économiques avec l'économiste
02:17Michel Rumi associé de la plateforme SPAC qui sera avec nous en visioconférence pour
02:22revenir sur le concept de bulles, de bulles spéculatives, l'histoire des bulles spéculatives
02:27avec Michel Rumi, ce sera à partir de 17h45 dans Smart Bourse ce soir.
02:42Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés
02:45du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
02:47Bonsoir Pauline, c'est une fin de semaine plutôt calme sur les marchés.
02:51Oui, comme c'est Thanksgiving aux Etats-Unis, les marchés étaient fermés hier et n'ouvrent
02:55que pour une demi-séance aujourd'hui.
02:57Les grands indices européens évoluent en ordre dispersé, le CAC 40 essaye de remonter
03:01la pente mais il reste sous les 7200 points dans l'attente des prochains développements
03:06politiques.
03:07Oui, une séance qui marque également la fin du mois de novembre pour les marchés.
03:10Les indices actions européens s'apprêtent à signer un mois de recul et ce sera la sixième
03:15semaine de baisse consécutive pour le CAC 40 en cause de la situation budgétaire et
03:19les concessions de Michel Barnier pour éviter la censure.
03:22Les menaces de Donald Trump concernant les droits de doigt n'ont également plombé
03:25les marchés européens.
03:27Que dire de la situation du marché obligataire aujourd'hui Pauline ?
03:29Le rendement de l'obligation française à 10 ans est entre 2,90 et 2,95%.
03:35En Allemagne, le rendement de l'obligation à 10 ans évolue autour de 2,10%.
03:39Le spread franco-allemand reste élevé entre 80 et 85 points de base.
03:43Aux Etats-Unis, les taulons ont poursuivi leur détente cette semaine pour tomber à
03:47moins de 4,2% aujourd'hui.
03:49Et puis je le disais à l'agenda statistique, les investisseurs ont pu prendre connaissance
03:52de la première estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de novembre.
03:55Oui, elle ressort parfaitement conforme aux attentes en hausse de 2,3% sur un an en novembre,
04:00après 2% en octobre.
04:02Sur un mois, l'inflation de la zone euro recule de 0,3%.
04:06Dans sa version coeur, hors alimentation et énergie, elle recule de 0,6% sur un mois
04:11et progresse de 2,7% sur un an.
04:13C'est légèrement inférieur aux attentes.
04:16Et puis côté français spécifiquement, la deuxième estimation du PIB, de la croissance
04:21pour le troisième trimestre, était publiée également.
04:23Oui, la croissance française a progressé de 0,4% au troisième trimestre par rapport
04:27au trimestre précédent.
04:29C'est ce qui avait été annoncé en première lecture.
04:31L'économie française a profité de l'effet des Jeux Olympiques au troisième trimestre.
04:35Dans l'actualité des entreprises, un mot de Microsoft qui lui aussi est dans le collimateur
04:40de la FTC désormais aux Etats-Unis.
04:42Oui, la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis ouvre une enquête concurrentielle
04:46sur Microsoft.
04:47Après Google, Meta, Apple ou encore Amazon, l'antitrust s'intéresse aux pratiques commerciales
04:53de Microsoft.
04:54Affaire à suivre donc, le titre ouvre un repli de 1% à Wall Street.
04:58Quels seront les grands événements à suivre la semaine prochaine sur les marchés Pauline ?
05:01La semaine prochaine sera surtout rythmée par la publication du rapport sur l'emploi
05:05de novembre aux Etats-Unis établi par le département du travail.
05:09Les investisseurs prendront aussi connaissance du taux de chômage de la zone euro pour
05:12le mois d'octobre ainsi que toute une série de PMI manufacturiers et services de novembre
05:17en Europe et aux Etats-Unis.
05:18Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
05:22les marchés avec Pauline Grattel.
05:24Deux invités avec nous ce soir pour ce dernier vendredi du mois qui vient clôturer le mois
05:40de novembre en bourse, c'est donc l'heure de retrouver nos invités pour ce grand tableau
05:45de bord des marchés.
05:46Laurent Albi est avec nous, le responsable de Next Momentum et membre fondateur également
05:50de Calaisis360.
05:51Laurent, bonsoir.
05:52Bonsoir Grégoire.
05:53Bertrand Lamiel avec nous, également le directeur général de Ports-en-Portes Gestion.
05:57Bonsoir Bertrand.
05:58Bonsoir Grégoire.
05:59On va revenir sur ce mois de novembre, l'effet Trump bien sûr, mais avant ça un peu de
06:03perspective avec vous Bertrand, vous êtes venu avec des graphiques pour saluer déjà
06:08les deux ans de boule marquette et regarder un petit peu ce que donne une troisième année
06:14de boule marquette si on reste dans ce schéma de marché haussier.
06:18Qu'en est entrée dans cette troisième année du boule marquette ces dernières semaines ?
06:21Ça démarre globalement, alors l'Europe démarre d'abord, donc c'est la courbe en bleu, j'ai
06:28fait une erreur sur les couleurs, je m'aperçois, c'est donc l'euro stocks en bleu qui démarre
06:33les premiers en septembre et les indices américains vont plutôt attendre décembre pour démarrer.
06:40Assez rapidement, ils vont rattraper l'euro stocks 50, mais globalement voilà, on est
06:45un peu plus de deux ans de boule marquette, c'est-à-dire deux ans pendant lesquels on
06:48n'a pas eu une baisse de plus de 20 %. La question c'est qu'est-ce qui se passe après
06:53forcément parce que ça peut un peu effrayer de voir des hausses comme ça, on est sur
06:58des hausses de plus de 50 %, donc il faut savoir qu'en général, et là on a des statistiques
07:04relativement longues sur le S&P 500, un boule marquette ça dure cinq ans, en moyenne médiane
07:08c'est à peu près la même chose, on peut vivre cinq ans sans avoir un retrassement
07:12de 20 %, donc là deux ans on est à peu près à la moitié de vie d'un boule marquette,
07:16ça nous laisse de la place. Sur la troisième année, en général c'est une année qui
07:21est un peu plus faible, donc on serait plutôt statistiquement, ce qu'on a vu c'est des
07:25années à 2, 3, 4, 5 %, enfin une petite année que l'on hausse sur le S&P, par contre
07:31la cinquième et la sixième on retrouve des tendances au-delà de 15 %.
07:35Là on sort de deux années de progression à deux chiffres pour les marchés américains.
07:38Deux années de progression à deux chiffres et là on peut se dire, wow, quand même c'est
07:41assez impressionnant, sauf que non, en fait quand on regarde historiquement le S&P, une
07:46année sur quatre on est à plus de 20-25 %, donc une année comme on l'a fait aujourd'hui,
07:51enfin comme on est en train de la faire, c'est la norme au sens statistique du terme, c'est
07:56pas grave, ça arrive régulièrement, il faut juste y être préparé et pas être surpris,
08:00il y a même une année sur cinq où on va clôturer au-delà de 30 %, c'est un indice
08:05qui est véritablement fort et on sait qu'il a aidé depuis quelques années par les valeurs
08:09technologiques, mais pas seulement, on a des grosses performances sur des valeurs qui
08:12ne sont pas liées à la tech.
08:15Et après deux années comme ça, back to back à plus de 20 %, on a regardé, alors
08:21il n'y en a pas beaucoup, donc là la statistique elle n'a pas un fondement dingue, mais on
08:27en trouve depuis les années 50 quand même quatre ou cinq, ça n'a pas été la cata
08:30l'année d'après, l'année d'après on a eu un peu tout, alors il y a eu une année
08:34où on a fait moins dix et il y a eu une année où on a fait plus 30, globalement
08:38moins dix plus trente, ce n'est pas le grand soir avant la chute.
08:44Et moins dix, on a l'habitude de dire, le consensus nous dit qu'une correction ça
08:49s'étale entre moins dix et jusqu'à moins vingt, moins vingt étant un seuil un peu
08:53plus fort dans la psychologie ou dans le consensus de marché qui vient là peut-être mettre
08:58fin au bull market, mais un moins dix dans un bull market c'est, j'allais dire, business
09:03as usual.
09:04Oui, oui, ce n'est pas grave, c'est le revers de la médaille, c'est ce qu'il faut être
09:08prêt à encaisser si on veut participer et capter un maximum de performances.
09:14Qu'est-ce qui vous intéresse dans cette histoire de bull market, Laurent, on en avait
09:18déjà parlé avec vous je crois, c'est vrai que je suis assez d'accord avec Bertrand,
09:23pour moi le bull market et notamment avec l'Europe, il a commencé lors du point bas
09:28d'octobre 2022, mais c'est vrai qu'on avait remarqué un point bas en octobre 2023, il
09:33y avait un été un peu compliqué je crois sur les marchés, notamment sur les marchés
09:36américains, qui avait ramené un point bas un an après en octobre 2023.
09:40Oui, alors effectivement il y a différentes manières de regarder les choses, mais sur
09:45le fond, que ce soit un an ou deux ans ou trois ans, on est dans un bull market.
09:50D'accord.
09:51Si on regarde le chart que…
09:52Comme vous voulez, moi je voulais qu'on parle du bull market mais…
09:55Non, parce que je vais en parler tout à l'heure, ce que je pouvais juste dire par rapport à
10:00ça c'est que quand on regarde le S&P Equipondéré, il démarre plus tard, il démarre il y a
10:04un an, alors que le bull market sur le S&P démarre effectivement il y a deux ans, parce
10:10qu'on a eu cette fabuleuse histoire des sept magnifiques, où les flux étaient très
10:14concentrés, mais quand on regarde l'appétit pour les actions américaines, on voit que
10:19ça se dégage vraiment que l'année dernière, cela dit je suis d'accord avec vous pour
10:24fêter l'anniversaire, le deuxième anniversaire du bull market, je ne gâcherai pas la fête.
10:28Et donc, le début de la troisième année de bull market.
10:31Non, je voulais qu'on dise un mot aussi de l'effet Trump, là aussi vous êtes venu
10:34avec un graphique Bertrand, qui montre bien l'effet de Trump dans le jeu des marchés.
10:41Alors, il y a la date de l'élection de Trump, mais on voit même que ces Trump trades, ils
10:47ont commencé à prendre effet presque un mois avant l'élection de Donald Trump, quand
10:53il a commencé à se détacher un peu dans les sondages.
10:55Donc là, c'est toujours intéressant de rebaser un marché à 100 sur un point haut
11:01ou sur un point bas pour voir après derrière quel est l'état de la concurrence.
11:05Donc là, tout est rebasé au 5 août à 100, c'est le point bas des marchés dans la correction
11:12qu'on avait connue début août.
11:13Donc, on voit que globalement jusqu'à octobre, tout le monde repart à peu près au même
11:17rythme et globalement, il n'y a pas de différence.
11:19Et là, en octobre, on commence à voir une divergence avec les valeurs européennes.
11:24On voit l'Eurostox qui va perdre 4,25 sur la période.
11:28A noter, on en avait déjà parlé, les mides européennes qui commencent à se détacher.
11:33Alors voilà, c'est très léger, le gain, on est à zéro quelque chose, mais en tous
11:35les cas, elles ne sont pas parties avec les grosses capitalisations.
11:38Évidemment, au-dessus, on retrouve le S&P et le Nasdaq entre 7 et 10, mais surtout l'émergence
11:47du Russell 2000.
11:48Donc, les 2000 valeurs qui sont en dessous du S&P qui, elles, gagnent 15% sur la période.
11:55Donc, cette logique de se dire, Trump, globalement, dans sa politique, va favoriser les entreprises
12:02américaines et celles qui sont avec une emprise, un chiffre d'affaires essentiellement US.
12:08On verra, mais en tous les cas, c'est ça qui est en train de voter le marché et de
12:14le faire avec des flux relativement importants.
12:16C'est-à-dire qu'il y a à la fois la performance et les flux, les volumes qui arrivent.
12:22Donc, l'élection de Trump, on voit cette pente un peu forte, mais ça avait déjà
12:27un peu commencé avant.
12:28Oui, effectivement, le rationnel, l'idée qu'une doctrine économique Trump qui serait
12:36appliquée telle qu'elle a été présentée, oui, c'est cohérent avec l'idée que ça
12:40doit pouvoir favoriser des entreprises plus domestiques, de taille peut-être intermédiaire,
12:46mais plus moyenne, par rapport aux 7 Magnifiques, par exemple, Bertrand ?
12:51Les 7 Magnifiques, Pauline en parlait tout à l'heure, on voit qu'on commence à avoir
12:54des rumeurs de procès, et globalement, tout y passe, et donc, globalement, elles avaient
12:59déjà du mal, et donc, au mieux, elles sont en pause, voire certaines commencent à tanguer.
13:04Nvidia reste bien, pour les autres, c'est un peu plus, pour les autres, c'est plus
13:10aussi franc.
13:11Donc, du coup, ça laisse de la place, et comme le disait aussi Laurent, la participation,
13:16le nombre de valeurs qui sont au-dessus d'une 200 ou sières, enfin, globalement, qui participent
13:22à ce marché est relativement important, et cette année, oui, Nvidia surmonte tout,
13:30mais ne fait pas tout.
13:31Enfin, je veux dire, le S&P qui est compondéré doit être du côté des 15-16% versus un
13:39CAC qui est négatif, donc oui, Nvidia explique une dizaine de points en plus, tant mieux
13:44pour ceux qui en ont, bravo, mais ce n'est pas tout, enfin, il y a un sous-jacent qui
13:48est quand même relativement fort sur le marché, et donc, voilà, 2023, effectivement, on
13:54en a parlé, c'était les 7 magnifiques, et le reste, franchement, c'était compliqué,
13:58ce n'est plus le cas en 2024, il y a de la place pour beaucoup plus de titres, et notamment
14:04ce qui est en train d'arriver sur le Russell, et donc là, quand on fait une comparaison
14:09SPI-Russell ou SPI-Nasdaq, on voit clairement que le Russell commence à tirer, et c'est
14:17le début d'une tendance, donc on va regarder pas très près, mais nous, on a commencé
14:21à mettre des tickets parce qu'il nous semble qu'on va avoir une meilleure performance
14:25sur le Russell que sur le Nasdaq ou le SPI.
14:29Un mot quand même du S&P 500, effectivement, que le Russell surperforme un peu, là, effectivement,
14:37on s'observe sur quelques semaines, une paire de mois, Laurent, l'indice phare, l'indicideur,
14:43ça reste quand même aussi le S&P 500, qu'est-ce qu'on peut dire de la situation du S&P 500
14:49au démarrage de cette troisième année de bull market ? Quels sont les arguments qui
14:54peuvent permettre de continuer d'investir sur cet indice, par exemple, et quels sont
14:59aussi peut-être les facteurs de risque que représente aujourd'hui le marché américain
15:04dans son ensemble, représenté par l'indice large S&P 500 ?
15:07Alors, si on peut revenir sur ma première slide, elle est importante parce qu'on parle
15:14du S&P 500, mais il faut regarder aussi l'ensemble du marché.
15:18Donc, sur ce graphique, vous avez la quasi-totalité de la cote US, c'est-à-dire NYSE, Nasdaq
15:25et Amex.
15:26Et la courbe en noir marque le nombre d'actions de ces trois bourses qui font des plus hauts
15:32annuels, et on va retrancher les actions de ces trois bourses qui font des plus bas
15:38annuels.
15:39Et ce qu'on voit, c'est qu'il y a effectivement un bottom en 2023, mais surtout qu'on est
15:44en pleine accélération, c'est-à-dire qu'il y a une vraie diffusion qui est à l'œuvre.
15:49Et ça, c'est d'abord un facteur évident de soutien, mais si je vais plus loin, moi,
15:55ça me donne une indication sur ce que je dois faire l'année prochaine.
15:59Quand on est sur une phase ascendante où on a de plus en plus d'actions qui font des
16:03plus hauts annuels, les replis se payent.
16:05Donc, je ne veux pas dire aujourd'hui qu'il ne faut pas avoir peur parce que le risque
16:10est omniprésent, mais si le S&P se repliait de 5, de 10, il n'y a pas de raison de ne
16:18pas le payer.
16:19Pour tous ceux dont je fais partie qui ont raté le bottom d'août parce que d'abord,
16:26ça faisait un peu peur, mais en fait, c'était le point d'achat d'août.
16:30Et si on revenait, pas sur le point en bas d'août, mais qu'on reperdait 5 ou 10 % sur
16:35le S&P, quand on a une ligne de participation comme celle-ci, aussi large, ça veut dire
16:40que…
16:41Donc, stratégie « buy the deep », ça, ça reste une stratégie clé pour vous sur ce
16:44marché américain ?
16:45Absolument.
16:46Sur 2025, « buy the deep », il y en aura un, je ne sais pas quand, et je ne sais pas
16:49qu'il sera 5 ou 10, mais il ne faudra pas le rater parce que quand on a une participation
16:53comme ça, vraiment, il faut y aller.
16:56Alors, le deuxième slide, c'est le pourcentage d'action du S&P au-dessus de l'heure MM200.
17:02Et là où c'est intéressant, d'abord, c'est qu'on est à 76 %. Donc, je n'ai
17:06pas envie de dire tout va bien, mais franchement, on est encore… Trois quarts des actions
17:10du S&P sont au-dessus de l'heure moyenne mobile à 200, c'est bon.
17:14Alors, là où le graphe, il est vraiment intéressant, c'est que chaque fois que
17:20le pourcentage d'action du S&P qui passe sous l'heure moyenne mobile à 200 jours
17:25casse 50 %, c'est le début de la correction.
17:28D'accord.
17:29C'est hyper important parce que quand on a cette cassure des 50 %, c'est le début
17:35de la correction.
17:36D'accord.
17:37On n'est pas en retard.
17:38Donc, aujourd'hui, on est à 76 %, on voit la petite courbe verte à droite qui repart
17:41à la hausse.
17:42Elle n'a même pas cassé les 65 %, mais si, et ça peut arriver, elle casse les 50
17:48%.
17:49C'est un signal.
17:51Oui, de la correction.
17:52Donc, ça veut dire qu'à ce moment-là, si on veut timer un peu, oui, il faudra alléger
17:56parce que ça voudrait dire qu'on pourra baisser plus.
17:58Mais là, pour le moment, on n'y est pas du tout.
18:00Donc, je n'ai pas envie de dire encore une fois le ciel est dégagé, il n'y a pas
18:04de risque parce que ce n'est pas logique et ce n'est pas raisonnable de parler comme
18:09ça.
18:10Mais enfin bon, je suis obligé de reconnaître qu'en cette fin d'année 2024, je n'ai
18:13pas de signaux qui clignotent, qui disent « attention, ça va baisser ». Non, on
18:18est sur un marché, moi, qui me semble robuste et donc la stratégie « buy the deep »,
18:22en tout cas sur 2025, si on l'a, il faudra l'exploiter.
18:26Oui, c'est intéressant parce que c'est vrai que quand on regarde des métriques
18:29de valorisation, on peut commencer à se dire que le marché américain est cher.
18:33Il est cher.
18:34Il est plus cher que les autres.
18:35Ça, il n'y a aucun doute.
18:36J'ai vu que la prime de valorisation des actions américaines est de 60 % par rapport
18:39au reste du monde.
18:40C'est-à-dire la prime de PE pour les actions américaines, c'est quand même énorme
18:44par rapport à ce qui se traite ailleurs dans le monde.
18:47Mais la valorisation n'est jamais un signal ou en tout cas ne donne jamais un timing
18:52de quoi que ce soit.
18:53C'est ça, Laurent ?
18:54Oui, absolument.
18:55Elles sont chères.
18:56Alors, les « forward PE » sont à 23 sur les bénéfices, donc à 12 mois.
18:59Bon, maintenant, oui, c'est cher, mais ça peut aller à 24 et puis voilà.
19:03Et s'il y a encore des bons résultats en janvier…
19:05Et s'il y a des baisses d'impôts, en plus…
19:08Non, mais oui, effectivement.
19:09Donc, ça veut dire qu'à court terme, on a peut-être encore une voie qui est plus
19:14ou moins dégagée.
19:16Mais on se projette trop dans le temps, c'est ce qui se passera après.
19:19Là, effectivement, il peut y avoir des turbulences.
19:22Là, pour moi, on est encore dans une séquence positive, constructive.
19:26Il y a du momentum.
19:27Bien sûr.
19:28Sur la valorisation du marché américain, comment vous regardez ça, Bertrand ? Est-ce
19:30que ça doit faire peur ? C'est un outil d'analyse parmi d'autres.
19:34On le voit d'ailleurs, on n'en a pas parlé encore jusqu'à présent et vous avez quand
19:37même tous les deux l'idée qu'il y a un momentum porteur sur le marché américain
19:40toujours.
19:41Clairement.
19:42Bien sûr.
19:43Quand on regarde les valeurs qui performent bien, il y a la valorisation qui est le reflet
19:48un peu des résultats du moment sur le prix et puis il y a le momentum qui est qu'est-ce
19:56que les analystes projettent en termes de croissance, de chiffre d'affaires, de résultats
19:59opérationnels et de BPA ? Toutes les valeurs qui marchent bien ont un momentum très élevé.
20:04Et sur les valorisations, il y a à boire et à manger, il y en a qui sont chers, d'autres
20:09qui ne sont pas chers du tout.
20:10Les valorisations dans ce marché-là n'expliquent pas grand-chose.
20:12Par contre oui, le fait que le marché américain soit cher, objectivement oui, il est cher.
20:19On peut s'amuser à se rassurer en se disant oui mais il y a NVIDIA qui est grosse donc
20:23on l'enlève et c'est moins cher, oui d'accord.
20:25Oui si on commence à enlever tout ce qui est cher, au bout d'un moment c'est moins cher.
20:29Au bout d'un moment ce n'est plus très cher.
20:30On est d'accord.
20:31Pour nous en fait, c'est vraiment une logique de toile de fond, c'est de se dire que si
20:35à un moment donné, il doit y avoir des peurs qui se cristallisent, celle-là sera probablement
20:40au premier rang de celle citée et ça peut faire baisser parce que vous parliez d'une
20:45prime de 60, en fait oui, c'est surtout globalement, les Etats-Unis payent 20-30% plus cher que
20:51la moyenne et l'Europe 20-30% moins chère que la moyenne.
20:55L'écart il est là, certes les Etats-Unis fonctionnent bien mais c'est surtout qu'on
20:58a une Europe qui fonctionne moins bien et là on va voir, il y a quand même une incertitude
21:03économique qui est relativement importante.
21:05La politique de Trump, qu'est-ce que ça va donner ?
21:09Baisse d'impôts, hausse des taxes, à quel moment on va collecter les hausses de taxes ?
21:14Il y a la question de la séquence, est-ce qu'il fera tout en même temps ? Sans doute pas.
21:17Comment est-ce que ça va être cadencé et où le curseur va être placé ?
21:20Il y a Powell et donc l'arbitre des élégances, c'est les taux.
21:24Et on a vu que dans un premier temps, il y avait quand même eu une tension sur les
21:27taux longs aux Etats-Unis qui traduisait le fait que, ok, il va partir sur les hausses
21:32de taxes et là ça va importer de l'inflation, il y a des chiffres qui sortent sur l'inflation
21:37qui sont un peu au-dessus de ce qui était attendu et là on s'aperçoit que le discours
21:41de la Fed est de dire, bon, je ne vais peut-être pas y aller de 50 points de base, parce qu'objectivement
21:46le marché de l'emploi reste très bon, la croissance sera un peu moins forte l'an prochain
21:51mais à peine, on est à 0,1 point en dessous de l'année 2024, donc pas de panique de ce
21:57point de vue-là.
21:58Donc après, le sujet il est sur les taux longs, logiquement, enfin encore au mois d'août
22:05on se disait, baisse des taux courts, baisse des taux longs, l'économie qui est en train
22:08de ralentir, donc voilà, là on voit qu'il faudra surveiller cette oblique-là, parce
22:13qu'elle peut faire la différence et mettre un instant de panique sur le marché, parce
22:18que les taux longs, ça monte parce qu'il y a de la croissance, là non, à ce stade,
22:23aucun économiste ne nous dit qu'on aura plus de croissance en 2025 qu'en 2024, et donc
22:28sinon, soit il y a de l'inflation, soit il y a une crainte sur le sous-jacent, en gros
22:32il y a tellement de dettes que…
22:33Oui, c'est ça, et puis il y a une incertitude autour de Trump, il y a une prime de termes
22:36aussi qui s'est recréée un peu de ce point de vue-là, donc franchement, on va surveiller
22:42de très près les taux longs aux Etats-Unis, parce que quelque part, ils donneront un peu
22:47le tempo dans le côté, est-ce que j'ai peur ou est-ce qu'on peut faire chier la
22:51vie ?
22:52Est-ce que la valorisation doit nous inquiéter ou pas ?
22:53Voilà.
22:54Ah oui, j'entends bien.
22:55Si on reprend quand même sur le S&P, Laurent, alors il y a la question de la saisonnalité
22:59là, après des élections américaines, comment est-ce que les choses se développent
23:03généralement ?
23:04Voilà, c'est toujours intéressant de regarder ce que nous dit la saisonnalité, donc je
23:07suis remonté jusqu'en 1977, donc il y a eu 12 fois des années post-électorales,
23:14et ça se passe plutôt bien, les années qui suivent les élections américaines.
23:18Sur ces 12 années, le S&P est monté grosso modo de 11%, et si on fait une moyenne lissée,
23:25il y a deux rallies l'année prochaine, alors ce sera intéressant de voir si 2025
23:30correspond au standard historique, mais on a avril à juillet, plus 8%, ensuite il y
23:36a une petite correction l'été, et puis ça repart de septembre à décembre pour
23:42arriver grosso modo à 12%, donc la saisonnalité, les années post-électorales, est plutôt
23:48favorable, c'est un élément supplémentaire à verser au dossier, c'est un élément
23:52faible, parce qu'il ne faut pas non plus baser une stratégie là-dessus, mais bon,
23:56c'est plutôt pas mal de notre côté.
23:58Oui c'est ça, ça va plutôt dans la case des plus, si on regarde la case des moins
24:02ou des risques autour du niveau et des niveaux atteints par les marchés américains, après
24:10encore une fois, deux années à plus 20 ou plus 25, j'en sais rien, la valorisation
24:15qu'on a pu évoquer dans un contexte politique où on sait qu'aujourd'hui le futur nouveau
24:20locataire de la Maison-Blanche est parfois un peu dissipé, peut semer le désordre,
24:25ou en tout cas secouer un petit peu les choses, à quel type de risque, ou à quel type d'indicateur
24:30de risque il faut se fier aujourd'hui, Laurent ?
24:32Alors, il y a des facteurs de risque, je vais revenir une seconde sur ce qu'a dit Bertrand
24:37et l'étau long, moi ce que je regarde avec l'étau long, c'est la pontification de la
24:41courbe d'étau, parce que si on avait une pontification aiguë, je dirais tout va bien,
24:48or là, elle est à combien ?
24:50On est même revenu à un moment, oui, c'est ça, on est à 4,40 sur le 2 ans et sur le 10 ans.
24:55Bon, ça c'est pas super comme signe, parce que ça veut dire que l'étau court remonte
24:58parce qu'il y a des craintes d'inflation, donc ça c'est déjà un facteur de risque,
25:02cette pontification de la courbe d'étau, si elle existait, je serais un peu plus rassuré.
25:07Deuxième élément, là il faut regarder du côté obligataire ce qu'on appelle le
25:14Donc c'est l'écart de rendement entre les obligations à un risque, donc maturité grosso modo 5 ans,
25:22avec un risque de défaut, donc on veut avoir un rendement élevé pour être rémunéré du risque.
25:28Ça tourne autour de 7%.
25:31Quand on regarde le t-note 5 ans, on est sur des rendements où on est à 5 grosso modo.
25:39Donc on a un écart de rendement qui est au tapis, c'est-à-dire qui est au niveau de 2008.
25:46On paye à peine un peu plus de 2% pour s'exposer à du risque crédit d'entreprise un peu risquée,
25:53alors qu'on a du 5% pour du sans risque américain.
25:57Qu'est-ce que ça veut dire ça ? Ça veut dire qu'il y a une confiance des investisseurs,
26:01il y a une sorte d'euphorie, et on le voit pas là sur les actions, on le voit sur le marché obligataire.
26:06Alors, tout à l'heure vous avez dit que vous alliez parler des bulles,
26:09les bulles on sait jamais quand elles éclatent, elles peuvent éclater dans 3 semaines,
26:13elles peuvent éclater au mois de mai.
26:15Mais ça veut dire qu'on est quand même dans un terrain un peu vulnérable,
26:19quand on a cette espèce d'euphorie où les investisseurs...
26:22On n'est pas dans la peur quoi !
26:23Ah non ! On n'est pas dans la peur, pas du tout.
26:27Donc ça, ça veut dire qu'il ne faut pas exclure d'avoir peut-être un chemin en 2025 un peu moins linéaire,
26:33parce que là cette année c'était quand même facile.
26:36Bon, donc je pense que...
26:37Oui, oui, oui !
26:38Non, non, non, c'est vrai, c'est vrai, il y a eu ce moment estival de gros doutes.
26:43Mais si on met ça de côté, on a eu quand même une hausse assez importante,
26:47et peut-être que l'année prochaine ça sera un peu moins facile,
26:51parce qu'on a quand même cette euphorie, cette complaisance qui commence à transpirer de partout.
26:56Il y a d'autres... Alors justement, au-delà du credit spread, du high yield,
27:00est-ce qu'il y a d'autres indicateurs qui viennent valider l'idée que...
27:03Alors, est-ce qu'on est dans une complaisance un peu forte ?
27:06Est-ce qu'on est déjà dans une forme d'euphorie, d'exubérance ?
27:09Quels sont les autres indicateurs qu'on peut regarder là, Laurent ?
27:12Alors, on a parlé des valorisations qui se sont élevées, ça c'est un petit facteur de risque.
27:15Primes de risque négatives pour les actions américaines.
27:17Là aussi, par rapport au taux sans risque, un allocataire d'actifs,
27:21il n'a pas de raison de massivement acheter les actions américaines
27:24qui, en termes de primes de risque, rapportent rien par rapport au taux sans risque aujourd'hui.
27:32Mais il y a le momentum.
27:33Voilà, ok, c'est ce qu'on disait.
27:35Alors, quand on regarde du côté du sentiment de marché,
27:37et puis il y a une association aux Etats-Unis qui monite en fait le sentiment de marché
27:44qu'ont les investisseurs privés,
27:46on est sur un écart extrêmement élevé entre le niveau du sentiment haussier et baissier.
27:55Donc, on a aux Etats-Unis le retail investor qui est au taquet
28:00et qui pense que ça va continuer de bourrer.
28:02Voilà, ça fait toujours un petit peu peur.
28:05Mais encore une fois, quand on n'est contre à rien,
28:08on peut avoir souvent tort avant d'avoir le vrai pic.
28:11Mais c'est quand même un petit facteur de crainte.
28:14Et puis, un autre indicateur qui montre que depuis 1987,
28:18on n'a jamais eu une confiance aussi élevée chez le consommateur américain
28:23pour la poursuite du rallye.
28:25Alors, ça va un peu dans le sens de ce que disait Bertrand,
28:26puisqu'il est jeune ce boule.
28:28Donc, il a encore de la place pour courir.
28:30Donc, ils n'ont pas complètement tort d'être confiants.
28:33Mais on est quand même sur des niveaux jamais atteints depuis 1987.
28:36Voilà, donc, ça nuance le propos pour être effectivement tout vendre
28:41et acheter des actions grasses.
28:42Bon, c'est intéressant, c'est pour moi la meilleure stratégie.
28:44Le chiffre est issu, je l'ai vu aussi,
28:46c'est la dernière enquête de confiance du Conference Board
28:49auprès des particuliers des ménages,
28:51où on a vu quand même déjà des indicateurs de confiance globaux
28:55se ressaisir après l'élection de Trump.
28:56C'est-à-dire que déjà, il n'y a plus l'incertitude du résultat de l'élection.
28:59Et puis, c'est vrai que...
29:01Est-ce que Trump est bon pour les actions ?
29:03On se dit en tout cas qu'il aime bien les actions,
29:06que c'est un indicateur qu'il regarde souvent
29:08et que donc, il fera peut-être en sorte...
29:10Il fera peut-être en sorte, en tout cas,
29:12que le Dow Jones ou d'autres indices américains
29:14ne se crachent pas non plus pendant son mandat.
29:18Vous aussi, vous vouliez revenir sur les taux.
29:20Oui, rapidement, parce que c'est quand même la boucle de l'année 2025
29:23avec l'élection de Donald Trump.
29:25Donc, il a quand même une politique qui est assez expansionniste.
29:29Les déficits, il veut les continuer.
29:30Les impôts, il veut les baisser.
29:34Il veut dérèglementer.
29:35Bon, voilà. Donc, il veut réduire les migrations.
29:38Enfin, il y a des propos en campagne électorale
29:42qui favorisent un retour potentiel de l'inflation.
29:45Maintenant, Trump, c'est un businessman.
29:47Il est pragmatique.
29:49Il a fait de l'immobilier.
29:50Il comprend bien la mécanique des taux d'intérêt.
29:51Ah, ça, oui.
29:52Donc, je ne pense pas que ce soit quelqu'un qui évolue dans son monde.
29:57Il est collé à la réalité.
29:59Et donc, il sait très bien que s'il y a un dérapage,
30:02les marchés vont le rappeler à l'ordre.
30:04Même s'il a la Cour suprême et le Congrès,
30:08il y a un effet quand même fort de rappel marché
30:10avec les bonds de vigilance qui pourraient se mettre à revendre des obligations,
30:14faire monter les taux.
30:15Donc, concrètement, ça veut dire que 4,50 pour moi sur l'horizon...
30:19Ça s'achète.
30:21Non, non, non, non, non, non.
30:22Le rendement à 4,50 sur le t-note devient un facteur de stress.
30:26D'accord. Au-delà de 4,50, on est en zone de stress.
30:29Oui, et au-delà de ça, ça commence vraiment à piquer.
30:31On l'a vu déjà.
30:32Voilà. Et au-dessous de 4%, on pousse un grand ouf de soulagement.
30:38Et on se dit qu'effectivement, peut-être qu'il va y avoir une accalmie de ce côté-là.
30:43D'accord. Et cette idée, c'est vrai qu'on le voit à nouveau très vite recirculer.
30:46Mais Trump a tellement proclamé son succès au quotidien pendant son premier mandat
30:52en twittant sur le Dow Jones, sur le stock market, sur le 401k,
30:56le système de retraite des Américains.
30:59Je le raconte, il commence toujours ses meetings,
31:02souvent en tout cas en demandant à la foule, comment va votre 401k ?
31:06Est-ce que votre compte épargne-retraite va bien ?
31:09Le 60-40, c'est important dans la psyché de Trump.
31:13Et j'ose le dire, il en fait un indicateur de performance également de sa politique.
31:18Et c'est vrai que du coup, j'ai l'impression qu'il y a presque un pouls de Trump dans le marché.
31:22L'idée de se dire, Trump ne peut pas se permettre de voir le Dow Jones ou le S&P 500 baisser de plus de 20%.
31:28Ou alors, il faudrait qu'on soit dans une situation qui pourrait l'expliquer à elle seule
31:33et qu'il ne soit pas lui responsable de cette situation.
31:36Et donc, dès qu'on voit le marché un peu baisser, on se dit, de toute façon, Trump va arrêter,
31:40il va être moins agressif, il va mettre de l'eau dans son vin parce qu'il ne peut pas se permettre que le marché baisse trop.
31:45Cette idée, elle est quand même là dans le marché aujourd'hui, Bertrand, non ?
31:48Oui, probablement. Après...
31:50Même s'il ne fait pas tout, hein ?
31:51Oui, véritablement. La performance qu'on a vue sur le S&P sur les deux dernières années,
31:59on peut calquer la courbe des bénéfices par action, c'est la reconnaissance des bénéfices par action.
32:05C'est les fondamentaux.
32:06Pour 60-65%.
32:10Après, il y a 4-5% de dividendes et après, il y a l'expansion des PE.
32:15Mais le gros de la remontée s'explique par la croissance des bénéfices.
32:22Donc voilà, après, le marché américain est large, relativement profond.
32:28Ils ont aussi, en premier acteur, en premier acheteur, les entreprises elles-mêmes qui rachètent leurs actions.
32:35Et donc là, on est dans la saisonnalité qui est... Voilà, les entreprises ont publié.
32:40Plutôt pas mal, d'ailleurs.
32:41Et elles peuvent se remettre à racheter, là.
32:42Voilà, elles rachètent. Donc ça fait du flux aussi sur le marché.
32:46Donc en Europe, ça existe, mais c'est quand même moins fort.
32:49Là, on est quand même à plus... On est probablement terminé à 1100 milliards de rachats d'actions sur...
32:54En Europe ?
32:55Non, aux Etats-Unis.
32:56Aux US, d'accord.
32:57Oui, 1100 milliards de dollars aux US.
33:01On était, les derniers précédents, sur des 800, 900, donc il y a encore une accélération.
33:06Pour l'anecdote, sur les 1100, il y en a 90 qui viendront d'Apple, donc à elles seules, 9% du sujet.
33:13Sérieux ? 90% des rachats d'actions du total ?
33:15Non, 9%.
33:179% ? Ah, pardon.
33:189% d'Apple.
33:20Donc, mais ça reste... Voilà.
33:23Donc les entreprises, voilà, il faut rappeler que les entreprises sont quand même, pour la plupart, full cash.
33:28Donc à la capacité à faire ça.
33:30On parlait des techs.
33:32Il y a eu des investissements relativement importants sur l'IA, mais qui viennent en plus des investissements qui sont déjà consentis sur le stockage de la donnée.
33:43Et donc, là aussi, il y a des moteurs.
33:45Alors, ça ne va pas être complètement linéaire à chaque fois, mais on a vu Nvidia, on était encore sur des croissances de chiffre à l'affaire.
33:52Voilà, première capitalisation du monde.
33:54Croissance de chiffre d'affaires d'un an sur l'autre, au-delà de 90%.
33:58Ce qu'on me racontait, c'est qu'avant chaque publication trimestrielle, le PE de Nvidia revient sur sa moyenne des 10 dernières années autour de 35.
34:06C'est-à-dire que le momentum des anticipations d'analystes est tellement puissant qu'à la veille des résultats,
34:13quand tous les analystes se sont ajustés à la hausse sur la publication de Nvidia à suivre, le PE revient à sa norme des 10 ans.
34:22Et puis après, le prix fait que le PE peut remonter jusqu'à 40, 50, 60.
34:27On a vu du 60 de PE sur Nvidia.
34:30Mais la veille de la publication, avec l'ajustement des anticipations, on revient sur les moyennes 10 ans.
34:35Donc, ça continue à bien tirer.
34:37Et donc, pour les semi-conducteurs, c'est plus compliqué parce qu'il y a les rétentions de vente à la Chine.
34:43À part Nvidia, tout le reste du secteur est quand même en berne, et parfois de manière violente.
34:48Laurent, on avait parlé la dernière fois, l'indice des semi-conducteurs, le Philadelphia Sox, il n'a pas une bonne tête.
34:53Non, il a marqué un pic en juillet.
34:55Depuis juillet, il n'y a que Nvidia qui monte.
34:57On est passé sous la 200.
34:58Donc voilà, quand on regarde le palmarès de ce qui fonctionne bien, la différence qu'on a vue depuis l'été,
35:04c'est que la tech qui fonctionnait bien en Europe s'arrête parce qu'ASML, ASMI, c'est terminé.
35:08Et donc, il reste SAP, dans les gros cas, qui fonctionne très bien.
35:13Aux États-Unis, on reste sur tech, finance et industrie.
35:16Et donc là, ça rejoint le discours sur la participation.
35:20C'est quasiment les trois plus gros secteurs qui sont bien orientés, et notamment la finance.
35:27Et il y a les nouveaux arrivants qui sont liés au taux, avec le service aux collectivités et l'immobilier.
35:35Donc eux, on le voit, avaient eu du mal, puisqu'il y a une ligne de flottaison, il y a le zéro qui est indiqué en orange,
35:42avaient eu du mal un peu tout au long de l'année.
35:44Et à partir de août ou un peu avant, ils commencent à s'inviter à la fête.
35:49Donc ça, c'est les petits secteurs, mais globalement, ils viennent renforcer la participation aux USA.
35:54Et en Europe, là, c'est plus compliqué.
35:58La finance marche bien, donc banque et assurance, ça marche bien, ça toujours.
36:02L'industrie aussi, donc bonne nouvelle, c'est des gros secteurs.
36:05Par contre, la tech, on la voit, elle est sous la ligne de flottaison, c'est terminé.
36:09Et on a, donc oui, banque, assurance et industrie qui fonctionnent bien.
36:14– Et l'angle des mid-cap, on a commencé d'ailleurs un peu avec ça.
36:20Trump pousse encore un peu plus le Russell 2000.
36:24Les mid-cap européennes, les indices mid-cap Europe ne sous-performent plus les large-cap.
36:31– Voire sur-performent.
36:32– Voire sur-performent.
36:33– Ils sont même en train de sur-performer depuis peu, donc on surveille ça.
36:36– Et jusqu'où on a envie d'être convaincus sur ces points de marché pour 2025 ?
36:40– Sur les fondamentaux, il n'y a pas photo.
36:44En termes de valorisation, on est 20-30% en dessous des moyennes historiques.
36:49On voit que ce qui se pratique sur le private equity,
36:51c'est des niveaux de valorisation au moins 30 à 40% au-dessus de ce qu'on a sur le marché.
36:56Il y a des sorties de la cote avec des primes de 30,
36:59donc ça veut dire que si on sort de la cote à 30 et qu'on est la famille industrielle,
37:02on sait que…
37:03– Oui, qu'il y a encore de la place.
37:05– Voilà, donc en termes de valo, il y a de la place.
37:09La croissance, elle est toujours plus forte sur ce segment-là que sur les grandes capitalisations.
37:13Donc en fait, tout est là, mais depuis un moment.
37:15Or, on le voit sur le graphe du bas, ça doit être 2021,
37:20ça sous-performe largement les grandes capilles.
37:22Là, ce qu'on voit, c'est cette inversion qui est marquée,
37:26ça fait quand même maintenant 3-4 mois que ça se passe.
37:30Et en absolu, sur la courbe du haut, les points hauts qui dataient de 2021 ont été dépassés.
37:37Enfin, on voit que c'est une zone qui est en train d'être…
37:39– Travaillée, testée, oui.
37:41– On commence à voir des flux qui arrivent.
37:43Donc là, on va retrouver des dossiers qui sont entre 5 et 20 milliards.
37:49Donc voilà, qui sont dans le bas des dossiers du CAC 40, par exemple.
37:54– Ah oui, je comprends, oui.
37:55– Ou autre, on voit que les investisseurs, constatant que probablement que sur les banques,
38:04typiquement, il y a une rotation à l'intérieur du secteur des banques,
38:07c'est compliqué pour les banques core européennes, françaises et Benelux, par exemple.
38:14On a eu l'Espagne et l'Italie qui avaient bien tiré.
38:18Ils sont en train de faire des OPA, donc le doute s'installe.
38:20Et en fait, quand on regarde, on voit ressurgir sur le côté
38:24des Erste Bank ou Bawag, donc des banques autrichiennes exposées sur Hongrie, Roumanie ou autre.
38:30Objectivement, des dossiers qu'on n'a pas beaucoup l'habitude de traiter,
38:33mais qui, elles, sont de véritables petits trains crémaillères, c'est-à-dire qu'ils ne bougent pas.
38:37Ça crante tous les jours un peu plus haut.
38:39Donc voilà, ça, c'est des choses qu'il va falloir regarder.
38:42Et puis, il y a des dossiers, par exemple, dans les grosses mines européennes,
38:46on a du prismian dans le cuivre, donc il nous convient bien,
38:49parce que la logique d'électrification…
38:52Voilà, dans les grandes capilles, on a des Schneider, on a des Eaton,
38:55c'est un Américain qui fait un peu sur les plates-bandes de Schneider.
38:59Il marcherait bien, Schneider, c'est peut-être une des meilleures pertes du CAC cette année.
39:01Enfin, à un moment, ça l'était.
39:02Donc voilà, prismian, après, on peut avoir du Nexens ou du NKT,
39:07si on a du choix sur la cote européenne.
39:09Donc là, il y a des thématiques qui sont en train de bien fonctionner
39:13et qui pourraient probablement, au bout d'un moment, finir par attirer encore plus d'investisseurs,
39:20parce que, franchement, les fondamentaux sont là et on a de la place sur le segment.
39:25– On verra comment l'environnement général, politique en Europe peut évoluer aussi
39:31et peut-être ramener les yeux des investisseurs sur des actifs européens
39:34qui ont été passablement délaissés ces derniers temps.
39:37– Juste un mot, aux États-Unis, le graphique Russell S&P, force relative,
39:43il a un peu la même tête, c'est-à-dire que la sous-performance du Russell 2000
39:47est toujours avérée, mais on voit qu'il est en train d'atterrir.
39:50– Oui, oui, j'entends, pareil, d'accord.
39:52– Et on voit que celui-ci a un peu d'avance, parce que le retournement, il est déjà confirmé.
39:57Aux États-Unis, ce n'est pas encore vraiment confirmé,
40:00mais on voit bien qu'il y a des flux qui arrivent sur les small cap.
40:02Alors que moi, ça me fait penser à deux choses.
40:04D'abord, c'est plutôt pas mal, c'est plutôt positif,
40:06mais on ne peut pas avoir des anticipations de 25% de croissance du S&P ou des actions américaines
40:12si c'est avec les small cap que ça tire.
40:15Parce que quand on voit leur capitalisation, elles sont grandes par rapport aux autres,
40:20et par rapport aux États-Unis, elles sont petites.
40:22Donc ça veut dire que, positif pour le S&P, mais avec une croissance en 2025,
40:27qui, à mon avis, ne sera pas de 25%.
40:30Parce que malgré tout, on ne peut pas faire des belles perfs
40:33si on n'a pas les bastodontes qui sont quand même en train de courir avec nous.
40:37Et on a bien vu que c'est vrai, les GAFAM, il y a un effet fatigue là, c'est très clair.
40:42Donc c'est plutôt les small cap, mais le problème des small cap, c'est qu'elles sont petites, justement.
40:47Donc elles n'ont pas la force de pouvoir emmener le S&P très très haut.
40:51Non, mais sur d'autres indices, dans un indice small cap,
40:53l'indice small cap, il peut bien prendre 21%.
40:55Oui, bien sûr, on a clairement de la place.
40:59Oui, on a clairement de la place.
41:00Bon, il nous reste 5 minutes, là.
41:01Vous êtes venus avec 4-5 actifs clés pour 2025.
41:04Et quoi, vos objectifs, c'est ça, Laurent ?
41:07Allez, S&P.
41:08Bon, très bien, commençons par le S&P 500 2025.
41:11On veut la clôture du S&P en 2025.
41:136600.
41:146600 ?
41:15Oui, c'est-à-dire un 10% en troisième année.
41:18Alors, c'est drôle parce que je ne me suis pas du tout concerté avec Bertrand,
41:21mais c'est vrai que cette troisième année, moi, je ne la vois pas.
41:24Je la vois comme une année un peu de...
41:25Consolidation ?
41:26Oui, un truc un peu, comment vous dites, latéralisation, en tout cas, plaque ou un peu...
41:30Ou consolidation haussière.
41:31Consolidation haussière, d'accord.
41:33Quand même, mais on n'est pas sur le même régime.
41:35Après, effectivement, sur l'année d'après, ça pourrait...
41:36Donc 6600, on est à 6000.
41:38Oui, ça nous fait un bon 10%.
41:40Un bon 10% ?
41:41Oui, c'est ça, 10-12%.
41:43Ce qui coïncide avec ce qu'on attend des bénéfices des entreprises l'an prochain aux Etats-Unis.
41:49C'est autour de 11-12%.
41:51Donc on est bon.
41:53Alors, dans cette perf là, si encore une fois, le S&P nous fait le cadeau de baisser,
42:00il ne faudra pas hésiter, il ne faudra pas avoir peur.
42:02On le connaît, l'animal, il rebondit toujours.
42:05D'ailleurs, moi, je dis toujours, le S&P, tous les cracks se payent.
42:08C'est des opportunités historiques.
42:09Donc c'est un indice qui monte.
42:11On passe là-dessus.
42:146600 S&P dans un an.
42:16Et on achète les creux.
42:17C'est by Zodip, stratégie by Zodip, et au moins jusqu'à 6600.
42:21Et on met un petit ticket sur les small caps.
42:23Bon, on n'a pas beaucoup parlé du CAC spécifique, mais c'est l'occasion d'en dire un mot quand même.
42:28Le CAC, qui alors sous-performe les US, bien sûr, mais qui même sous-performe aussi les pairs européens.
42:32Oui, alors le CAC, il est dans une situation difficile pour des raisons endogènes et exogènes.
42:40Je ne sais pas exactement comment anticiper les choses, mais je n'exclus pas qu'il continue de baisser.
42:46On est à 7130, un petit peu au-dessus.
42:49S'il baissait sur les 7000-6800, je pense qu'on aurait une vraie question à se poser pour l'acheter.
42:57Parce que vous parliez de Legrand, de Schneider.
42:59Il y a quand même des belles boîtes dans le CAC.
43:006800, ça peut déjà être un moment d'intervention.
43:03Oui, oui, oui.
43:056600, absolument.
43:07Et alors, du coup, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
43:09Si vraiment il y avait cette espèce d'arbitrage en faveur des actions européennes,
43:15bon, on n'est pas très populaires en ce moment.
43:16Non, mais le prix peut faire varier le sentiment très vite.
43:20Oui, absolument.
43:21On sait comment ça se passe.
43:22Et puis, j'ai l'impression qu'on n'est pas très loin de bonnes nouvelles, peut-être du côté de l'Allemagne.
43:26Enfin bon, voilà.
43:27Ça reste des espoirs, ça reste des espoirs.
43:30Oui, voilà.
43:30C'est vrai que peut-être que niveau mauvaise surprise, on est déjà bien servi.
43:34Oui, oui, oui.
43:36Ça veut dire que le CAC retourne à 8000 points l'année prochaine, peut-être.
43:41Quasiment les sommets, alors ?
43:42Oui, 8260.
43:43Oui, d'accord.
43:44En tout cas, l'année prochaine, on ne repartira pas sur un nouveau record absolu, ça c'est sûr.
43:49L'enjeu, ça sera de combien on peut se rapprocher du sommet.
43:52Voilà, donc peut-être 7700, 7800, 8000.
43:55Et à surveiller, si la glissade se poursuit, 6600, 6800, c'est pour vous une zone à payer ?
44:01Oui, oui, oui.
44:02Dans le contexte... Enfin, toutes choses égales par ailleurs, mais c'est pour vous une zone...
44:05Sauf, encore une fois, élément nouveau, mais s'il y avait une glissade et, à la limite, une purge, ça serait une opportunité.
44:12Est-ce que l'euro-dollar va à la parité et sous la parité en 2025 ?
44:16Je ne sais pas, Grégoire. Je ne sais pas.
44:20On l'a déjà vu, il y a deux ans, au démarrage du bull market, octobre 2022,
44:23on commence le bull market mené par l'Europe avec un euro-dollar sous la parité parfaite.
44:28Alors, le dollar... Enfin, l'euro faible, c'est bon pour les entreprises, mais ce n'est pas bon pour l'inflation.
44:33Bon, donc, il y a le pour et le contre.
44:35Moi, je ne sais pas ce qu'il va faire l'euro-dollar, mais je sais qu'il y a un niveau à 1,05.
44:38Tant qu'on est au-dessus, le risque baissier, on va dire, est contenu.
44:44Si on casse en clôture hebdomadaire les 1,05 et qu'on part sur 1,04, alors là, c'est la voie vers la parité.
44:50Donc, je ne sais pas ce qu'il va se passer.
44:51C'est le moment de vérité.
44:52On est dessus.
44:53On est dessus.
44:53On est dessus.
44:54Sachant qu'on a eu, il y a une semaine pile, cette espèce de flash crash de l'euro-dollar sur la publication des PMI.
45:00Oui, mais quand même, sur une publication d'enquête PMI, j'avais rarement vu ça sur une perte de vise comme l'euro-dollar.
45:07On a perdu 150, 200 pips en quelques secondes, quoi.
45:10Je crois qu'on est descendu à 1,0340.
45:111,05, 1,0330.
45:13Oui, c'est ça.
45:13Voilà.
45:14Mais on a vite rebondi.
45:15Ah oui, oui.
45:16Donc, on va voir en tout cas 1,05 sur l'euro-dollar.
45:19C'est un petit peu la ligne de partage des eaux.
45:20Bon, et puis, dernier actif.
45:22Alors, vous avez choisi l'or.
45:23Oui.
45:24Pas le bitcoin.
45:26Non, parce que le bitcoin, je ne sais pas si je vous dis ce que je pense.
45:29Non, ben, ne le dites pas, alors.
45:31On est là pour des heures, encore.
45:33Le gold, il a bien monté.
45:35Lui aussi, je m'attends à ce qu'il y ait une consolidation, au moins dans le premier semestre, avant un redémarrage.
45:41D'accord.
45:41Mais là, il faut une pause.
45:42On a pris quoi, 30% sur l'or cette année, là ?
45:44Oui, et puis, on voit qu'il fatigue, lui aussi.
45:46C'est comme les GAFAM, on voit que ça s'essouffle un petit peu.
45:48Il y a plein de questions par rapport à l'inflation, les taux réels.
45:51Bon, donc, il faut que la situation se résole.
45:53Si on revenait sur 2 500 dollars, point d'entrée pour moi, et on peut viser 3 000.
45:58Bon, ben, on est armés, je crois, pour la suite et pour 2025.
46:02Merci beaucoup, messieurs.
46:03Merci d'avoir été là chaque dernier vendredi du mois.
46:06Nous vous retrouvons pour dresser ce grand tableau de bord des marchés.
46:09Bertrand Lamy, elle est avec nous, directeur général de Ports-en-Parc-Gestion,
46:12et Laurent Albi, le responsable de Next Momentum,
46:14et membre, un des trois membres fondateurs de Calaisis 360.
46:29Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:32Une fois par mois, le dernier vendredi du mois,
46:34nous avons rendez-vous avec Michel Rumi, le professeur.
46:37Michel Rumi, économiste associé de SPAC,
46:40qui est avec nous en visioconférence depuis une salle de classe, d'ailleurs.
46:43Michel, je crois voir. Bonsoir à vous.
46:45Merci. Merci beaucoup d'être là.
46:47Le lieu est parfait pour cet exercice de pédagogie économique
46:52qu'on délivre avec vous chaque mois.
46:55Michel, le concept que vous décryptez pour nous ce mois-ci,
46:59c'est celui des bulles spéculatives.
47:02Anatomie de la construction d'une bulle, de la fin d'une bulle.
47:07Comment ça se passe ? Comment ça se déroule ? Pourquoi est-ce que ça arrive ?
47:11Avant d'évoquer un petit peu la séquence d'une bulle,
47:15peut-être un peu d'histoire et de contexte.
47:17Quels ont été les premières bulles spéculatives identifiées par les historiens ?
47:21Quels ont été les grandes bulles, évidemment,
47:23qui ont marqué l'histoire des marchés, Michel ?
47:26Tout à fait. La première bulle spéculative de l'histoire, c'est la tulipe mania.
47:32Elle a éclaté en Hollande au XVIIe siècle, vers 1737.
47:38Et en fait, c'était une intense spéculation sur les tulipes.
47:42Et ces bulbes de tulipes s'échangeaient à un prix extrêmement élevé,
47:46presque dix fois le salaire annuel moyen d'un artisan spécialisé.
47:51Et puis, plus proche de nous, il y a eu la bulle Internet.
47:53Elle, c'est les années 90.
47:57Et il y a eu une frénésie des investisseurs pour une nouvelle vague d'entreprises basées sur le web.
48:02Et à partir de là, en fait, on a vu que le Nasdaq est passé de 500 points au début des années 95
48:10à près de 5000 points en 2000. Donc, vous voyez, il y a une explosion là-dessus.
48:13Et puis, on peut considérer également aussi plus récemment la crise des subprimes,
48:19où en fait, ça, c'est l'exemple d'un signe noir, c'est-à-dire un phénomène impossible à prévoir
48:24avant qu'il ne se produise et qui a des conséquences catastrophiques.
48:29Et en fait, le prix de l'immobilier a doublé entre 1996 et 2006.
48:34Et puis, il a pratiquement... Ça a emporté parce qu'il y a eu des problèmes de remboursement de prêts.
48:40Et donc, aujourd'hui, on peut se poser la question avec, je dirais, dans un contexte de nouvelles élections présidentielles,
48:46qu'en fait, le bitcoin a fortement augmenté. Et va-t-on aussi vers une bulle de cette nature ?
48:51Et donc là, c'est ça qui est très important, de voir que l'histoire est parsemée de ce type de variations.
48:57Oui, oui. Ça fait partie de l'histoire des cycles des marchés, ces histoires spéculatives, de bulles spéculatives.
49:03Comment un économiste comme vous définit une bulle spéculative ? C'est quoi une bulle spéculative, concrètement, Michel ?
49:10En fait, l'idée, la bulle spéculative, c'est lorsqu'un actif augmente, mais de manière excessive.
49:15C'est-à-dire qu'il atteint un niveau très haut par rapport à sa valeur intrinsèque. C'est, en quelque sorte,
49:21lorsque l'on mâchouille un chewing-gum, en fait, on essaie de faire des bulles. Et donc, on commence à souffler dans la bulle, dans la bulle.
49:28Et en fait, la bulle, à un moment, éclate. En fait, au niveau financier, on a une bulle spéculative,
49:35étant donné que le prix est tellement haut qu'il ne fait que baisser. Et donc, les prix commencent à chuter.
49:39Et cela peut conduire à des vents de panique et potentiellement un crash boursier.
49:44Bon, il y a beaucoup de littérature, il y a eu de la recherche académique sur ces phénomènes de bulles spéculatives.
49:50Concrètement, comment est-ce que ça se déroule ? Quelle est la cadence, la séquence historique, si on regarde ?
49:57Oui, tout à fait. En fait, le premier à avoir découvert ou à s'intéresser vraiment, on va dire, à théoriser un peu les bulles,
50:05ça a été Imane Minsky, dont c'est le signe noir au passage. Et en fait, il a découvert 5 étapes, notamment.
50:13Il a découpé cela en 5 étapes. La première, c'est le sentiment de marché, c'est-à-dire qu'il y a une vague d'optimisme haussier
50:19dans un secteur particulier. Et les investisseurs envisagent, on va dire, une vision plus optimiste des marchés,
50:25à la suite, généralement, d'un événement économique ou social important, voire une nouvelle technologie incontournable.
50:32On peut s'imaginer éventuellement l'IA, par exemple. Et puis, cette phase est suivie d'un deuxième, c'est le boom.
50:38Là, c'est la phase des valorisations excessives, ce que j'appelle. C'est-à-dire qu'en fait, c'est une phase de transition
50:45pendant laquelle la valorisation des actifs progresse et devient nettement disproportionnée par rapport aux fondamentaux.
50:52Et cette phase est suivie d'une période spéculative où les investisseurs essayent d'investir dans la croissance
50:58et cela fait encore augmenter les prix. Et puis, la troisième phase, c'est celle de l'euphorie, l'exupérance irrationnelle.
51:05C'est la réaction psychologique. Les investisseurs délaissent leur analyse fondamentale et technique,
51:11et on va dire une certaine rationalité, et pensent que les prix vont continuer à monter. Et donc, comme tous les investisseurs
51:17se copient, il y a un comportement moutonnier. Mais ceci peut se comprendre parce que personne ne veut rater quelque chose.
51:24C'est le fear of missing out, le faux mot. Et cette peur, à un moment donné, prend le dessus sur la conscience rationnelle
51:29et les marchés peuvent devenir complètement imprévisibles à ce moment-là.
51:33— Bon, et c'est là où on se met à parier qu'il y aura toujours quelqu'un après nous pour continuer d'acheter. C'est ça.
51:40Je ne sais plus pourquoi j'achète. La seule raison pour laquelle j'achète, c'est que je suis toujours convaincu
51:45qu'il y aura un autre après moi qui sera là pour acheter. — Tout à fait. C'est ce qu'on appelle la théorie du plus grand imbécile.
51:52— C'est-à-dire que concrètement, je suis peu intéressé par le produit, mais j'essaye de me dire qu'il y aura toujours quelqu'un
51:58qui voudra l'acheter. Donc du coup, je l'achète. Et c'est ça qui est important. Et puis par la suite, en fait, il y a une autre étape.
52:06L'avant-dernière, c'est la prise de bénéfice. Ça, c'est l'éclatement de la bulle. Les investisseurs estiment que le cours a évolué
52:13de façon tellement disproportionnée qu'ils craignent un retournement à la baisse, c'est-à-dire que les prix ont plus ou moins atteint
52:19leur plafond. Et donc on a un changement d'anticipation. Tout le monde souhaite alors vendre ses titres. Et ça fait une conséquence
52:27mécanique de faire baisser le prix des titres, etc. Et c'est là où on arrive à un moment donné où, comme les prix baissent,
52:35il y a un phénomène de panique. C'est la cinquième phase qui arrive. Les investisseurs se précipitent pour vendre. Et du coup,
52:41l'offre va devancer la demande et les prix chutent encore plus. Et donc du coup, certains investisseurs, notamment les derniers,
52:47risquent de voir leur investissement complètement anéanti.
52:49– Combien de temps est-ce qu'une bulle boursière, spéculative, peut-elle durer, Michel ?
52:56– Certains économistes et financiers se sont intéressés, on va dire, aux événements les plus marquants, on va dire, des bulles.
53:02Et on est arrivé à une conclusion qui, en moyenne, fait qu'une bulle dure environ 5 à 6 ans, c'est-à-dire entre 60 et 72 mois.
53:11Et là, tout à l'heure, j'avais commencé avec le bitcoin. On est arrivé à près de 100 000. Mais si on met 6 mois en retard,
53:176 mois en avant, on va dire mi-décembre 2018, eh bien le bitcoin valait 3 200 dollars. Aujourd'hui, il est à près de 100 000.
53:24Donc vous voyez qu'on peut se poser des questions de cette nature.
53:26– Comment est-ce qu'une bulle éclate ? Enfin, qu'est-ce qui se passe quand la bulle éclate, Michel ?
53:33– En fait, c'est ça qui est très important, c'est que la bulle éclate sous plusieurs causes.
53:38Et l'effet peut-être soit limité, donc il y aura peut-être des effets pour quelques personnes.
53:44Mais dans d'autres cas, ça peut déclencher un crash boursier, voire parfois une dépression, voire une grande récession.
53:51Et c'est ça qui est compliqué, je dirais, de définir. Et en fait, pour définir, pour arriver à déterminer un peu ou détecter les bulles,
54:02eh bien il y a certains indicateurs qui peuvent nous aider à cela. C'est notamment le premier, c'est le ratio cours-bénéfice.
54:09C'est ce qu'on appelle, à ce moment-là, un ratio cours-bénéfice élevé peut signifier qu'une entreprise est surélevée, éluée.
54:16Donc il faudra voir d'autres, confirmer par d'autres paramètres, mais ça peut être un indicateur.
54:20Et puis il y a un autre qui est le ratio CAP, en fait, c'est le ratio cours-bénéfice de tout à l'heure, mais qui est ajusté au cycle.
54:30Et alors, ce qui se passe, c'est que cet indicateur va évaluer la valorisation de l'entreprise sur plusieurs périodes d'un cycle économique.
54:38Et à partir de là, eh bien on va voir si, en fonction de l'inflation, la valorisation tient le but.
54:45Et puis il y a un indicateur, c'est Warren Buffett qui l'a fait, qui dit que c'est la meilleure mesure de la valorisation à un moment donné.
54:52C'est le ratio de la valorisation totale du marché boursier, par exemple américain, par rapport au PIB américain.
54:59Et donc un ratio élevé signifie un marché surélevé. Et puis le dernier, et là, c'est là où il est assez, c'est l'indice de la peur, l'indice de volatilité, le VIX, en fait.
55:11Et c'est le niveau de volatilité attendu par les marchés. Et un niveau élevé peut indiquer que les baissiers commencent à dominer un marché haussier.
55:22Et ce qu'il y a de repris est peut-être en route. Et donc là, on peut faire attention à cela.
55:26Comment on évalue ? Sur le plan macroéconomique, ça m'intéresse. Les conséquences d'une bulle, est-ce que c'est forcément négatif ?
55:34Est-ce qu'il peut y avoir des aspects positifs également, au moins dans une séquence bullesque où beaucoup d'argent va effectivement au même endroit ?
55:43Mais bon, la bulle dot-com, effectivement, ça s'est mal fini. Mais j'ai toujours eu en tête, je me suis dit, il y a eu un moment quand même où on a pu mettre de l'argent de manière intensive
55:53dans une technologie qui a quand même fait ses preuves ensuite par la suite, Michel.
55:58Alors tout à fait. En fait, si on prend la dot-com, c'est que tout ce qui était prévu plus ou moins en l'an 2000, en fait, ce qu'il faut bien voir, c'est le temps économique et le temps financier.
56:08Un financier est toujours pressé. Il veut avoir des retours très rapides. Alors que le temps économique a besoin, on va dire, de s'exprimer, de marquer des étapes.
56:17Et en fait, tout ce qui a été prévu ou du moins en grande partie prévu en 2000 est en train d'arriver ou s'est passé, etc. Or, le financier n'a pas le temps d'attendre 20 ans parce qu'à long terme, nous sommes tous morts, paraît-il.
56:29Et donc, il faut peu que vous soyez l'investisseur sur lequel ça tombe. Eh bien, vous avez tout perdu. Donc l'idée est qu'il y a une impatience des investisseurs et, on va dire, le temps économique, le temps de la vie qui fait que ça dure.
56:41Mais de manière générale, les bulles boursières sont considérées comme un phénomène négatif parce que ça peut anéantir des entreprises, voire les capitaux des investisseurs et parfois provoquer des taux d'inflation et de chômage élevés.
56:55Et c'est ça qui est très important. C'est que l'éclatement du bulle peut, dans certains cas, mettre en péril par effet domino, on va dire, bien d'autres agents économiques que ceux qui avaient investi dans les actifs concernés.
57:06Par exemple, les banques peuvent avoir des problèmes. Et donc, du coup, parce qu'elles ont assuyé des pertes sur les marchés financiers, elles peuvent restreindre des crédits aux entreprises.
57:16Ça veut dire qu'il y a un assèchement du crédit et les entreprises peuvent non plus financer ni investir dans leurs affectés et donc dans leur activité. Et donc, ça peut les amener à tomber en faillite. Et c'est ça qui est problématique.
57:26— On parlait juste avant, Michel, avec mes invités, du marché américain, avec aujourd'hui une prime de valorisation des actions américaines par rapport au reste du monde qui est sans doute inédite dans l'histoire.
57:38On a 2 années à plus 20, plus 25 % pour le S&P 500 consécutive. On a une prime de risque négative sur les actions américaines. Est-ce que ce sont des indicateurs qui nous disent qu'on est peut-être dans une bulle ?
57:52— En fait, il est difficile d'identifier une bulle boursière avant qu'elle n'éclate. Ça, c'est ça qui est très important. Et la grande difficulté, c'est qu'on peut être dans un marché boursier haussier,
58:03on peut être aussi dans des valorisations excessives ou parfois aussi par une forte demande. Mais on peut aussi avoir un décalage entre la hausse des marchés boursiers et la croissance économique.
58:15Et donc seul le temps nous dira si l'optimisme du marché concernant certains actifs était injustifié ou pas. C'est seul le temps qui nous le fait. C'est a posteriori.
58:25Mais il est très difficile de définir une bulle. Après, il faut bien voir que généralement, quand il y a eu les dernières crises, il n'y a pas eu qu'un seul phénomène qui a provoqué la crise.
58:36Il y en a eu plusieurs. Et c'est la conjonction. C'est ça qui est très importante. C'est différents faits qu'on amène à une bulle et non pas à une seule cause. Et c'est ça qui est très difficile à comprendre et complexe à prévoir.
58:47— Merci beaucoup, Michel. Merci pour cet exercice de pédagogie économique auquel vous vous livrez chaque mois dans l'émission, le sujet du mois étant celui des bulles spéculatives.
58:58Michel Rumi, économiste associé de SPAC, était avec nous en visioconférence pour ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.