Avec Jean-Louis Thiériot, député LR de Seine-et-Marne, ex-Ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens Combattants
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:03— Il est 7h13, c'est à la une de l'intervention d'Emmanuel Macron.
00:07La France a besoin de vous. La patrie vous demande de vous engager.
00:11Grosso modo, voilà ce qu'a dit le chef de l'État derrière, qui parle aussi de réarmement.
00:16Alors on en parle beaucoup ces derniers jours, bien sûr, avec les nouvelles menaces,
00:21parce que le président l'a dit hier soir, la menace russe est toujours là.
00:25C'est ce que dit Emmanuel Macron. Nous sommes avec Jean-Louis Thieriot.
00:29Vous êtes député LR de Seine-et-Marne, ex-ministre délégué auprès du ministre des Armées
00:33et des anciens combattants. On se souvient de vos rapports sur l'état de nos cartouches.
00:37On avait plus de réserve. On se disait « on veut faire la guerre », mais on avait plus de réserve.
00:40Bonjour. — Bonjour.
00:42— Est-ce que d'ailleurs, ça a changé par rapport à ce rapport que vous aviez fait qui avait sonné l'alarme ?
00:48— Oui. En tout cas, en termes d'économie de guerre, ça s'est quand même bien amélioré.
00:51On produit aujourd'hui 3 fois plus d'obus qu'on en produisait à l'époque.
00:55On était à un moment où on produisait 9 rafales par an. On est capable d'en produire 21.
01:00Donc oui, il y a une accélération. Est-ce que c'est suffisant ? Sûrement pas.
01:03Mais oui, il y a quand même des choses qui ont bougé.
01:05— Alors maintenant, il y a des choses qui ont bougé, mais on a l'impression qu'il faut bouger beaucoup plus
01:09et qu'il faut faire des efforts. Mais l'une des questions, c'est pour se réarmer, comment et avec quel argent, quoi ?
01:16— Comment ? Je crois que c'est pas le plus compliqué. Moi, j'ai écouté avec un vrai plaisir les propos du président de la République,
01:23qui, je crois, était quand même vraiment un discours de chef de l'État dans une situation de crise unique
01:28où je rappelle deux choses. Une menace russe qui a vocation à durer. L'industrie militaire russe tourne à plein régime.
01:35Ils sont vraiment en économie de guerre. Et quoi qu'il advienne en Ukraine, de toute façon, la menace sera là.
01:39Et surtout le risque de découplage des États-Unis, dont on ne sait pas ce qu'il en adviendra.
01:44Donc ça, la situation l'exige. L'Europe, unie 450 millions d'habitants et tous ses industriels
01:51a une base industrielle et technologique de défense qui, en quelques années, est capable de faire front.
01:59La question, c'est comment on finance. C'est ça, la grande question. Alors moi, j'ai entendu le président de la République
02:05dire pas d'augmentation d'impôts, vu qu'on en a déjà beaucoup. C'est évidemment une bonne nouvelle.
02:10Mais ça veut dire qu'il n'y a que deux manières. C'est soit laisser filer la dette. Peut-être que l'urgence l'exige.
02:18Mais la dette, c'est les impôts de nos petits-enfants. Avec une évolution, quand même, qui est que l'Europe va très probablement dire
02:25que quand on dépasse les 3%, si c'est pour la défense, on sort des critères du pacte de stabilité.
02:30Donc on ne sera pas attaqué sur la dette. Mais ça n'est qu'une solution de court terme.
02:34La solution de moyen terme, c'est qu'il nous faut une réforme de l'État, massive, pour arriver dans une économie saine,
02:41à financer un effort de défense qui sera autour du poids de forme qu'évoquait Sébastien Lecornu à 100 milliards d'euros,
02:48100 milliards qu'il faut remettre chaque année pour la défense. Alors qu'aujourd'hui, on dépense un peu plus de 50 milliards.
02:57L'objectif, c'était 67 milliards en 2027. Il faut arriver autour de 100 tous les ans.
03:02Et ça, c'est ce que la France, en pourcentage de richesse nationale, dépensait pendant la guerre froide.
03:08C'est-à-dire que ce n'est pas un chiffre déconnant. Et ça n'a pas empêché la croissance.
03:13Les fameuses trentes glorieuses, elles ont eu lieu à ce moment-là, parce que l'économie de défense tire la totalité de l'industrie et des technologies.
03:21— Jean-Louis Thieriot, est-ce qu'on a aussi les sites, les lieux, les infrastructures pour produire ces armements de nouveau ?
03:27— Oui, on les a. — Parce qu'on a fermé il y a 30 ans. C'est un peu comme dans beaucoup de secteurs.
03:31C'est-à-dire qu'on a tout fermé en se disant que de toute manière, la guerre, c'est terminé, il n'y en aura plus.
03:35— Alors ce sont les illusions des dividendes de la paix. On ne refera pas ces infrastructures d'un claquement de doigt.
03:42— Mais si vous voulez, quand vous voyez par exemple dans la production d'Obus, car il s'y a faire qu'à NDS ou Eurenco,
03:47qui ont construit des usines en 2 ans pour refaire des coupes... — Où est-ce qu'ils construisent ? Dans quels points ?
03:53— Il y a plusieurs sites. Mais en l'occurrence, c'est surtout autour de Bourges. Si vous voulez, Dassault, aujourd'hui, avec les commandes qui vont bien,
04:02est encore capable de faire 10 avions de plus par an. Ensuite, il faut probablement créer de nouvelles lignes de production.
04:11C'est faisable. C'est faisable à deux conditions. Qu'il y ait les moyens, évidemment. Et c'est là où mobiliser l'investissement privé,
04:19les fonds d'investissement et capital. Il va y avoir d'ailleurs des annonces là-dessus le 20 mars. Et on ne va pas prendre l'épargne des Français,
04:27je précise quand même, parce que vous avez des rumeurs qui ont circulé... — Ah bah oui. Beaucoup en disant l'assurance-vie et beaucoup d'autres...
04:32— ...qui ont circulé sur ça. Ça serait un investissement volontaire dans une grosse patrie. — Bah non mais qu'est-ce qu'il faut comprendre, Jean-Louis ?
04:37— Bah oui, c'est ça. Qu'est-ce qu'il faut comprendre dans « la patrie vous demande de vous engager » ? C'est ce qu'a dit le chef de l'État hier.
04:44— Vous savez, je crois que c'est une mobilisation générale autour de l'idée « Travaillez plus », autour de l'idée « Arrêtez ».
04:52Alors j'espère que le président de la République ira au bout. Mais arrêtez les dépenses stupides, la politique d'échec dont finalement,
04:59les résultats ne sont rien. Et puis ça va être une réforme de l'État qui est indispensable. On sait qu'on a 900 agences dans ce pays
05:05dont 70% d'entre elles ne servent à rien. Mais c'est peut-être le moment de faire un grand ménage et que cet argent-là...
05:11— Donc là, il doit y avoir du vase communiquant. — Je vous dirais, c'est très faisable avec une majorité au Parlement.
05:17— Oui. Bah là, c'est pas possible. — 600 majorités au Parlement, à ce stade, ça peut être difficile. C'est pour ça que je crois que dans un premier temps,
05:23ça se fera par la dette. Et ça mettra tous les partis politiques en face de leurs responsabilités. Moi, je crois qu'on a besoin d'un projet de loi
05:32de finance rectificative pour l'acter. Et on verra qui est pour la sécurité des Français. Je pense que notamment un parti qui a une position
05:40assez inconfortable, qui est le RN, qui d'un côté, sait pas très bien où il est là-dessus, mais qui a toujours dit qu'il fallait augmenter
05:47l'effort de défense. Est-ce qu'ils le voteront ou pas ? Ça sera un test de responsabilité politique. — Et la gauche sur les choix aussi, quoi.
05:53— Et la gauche, si vous voulez. Le PS lui-même peut se retrouver en difficulté, parce qu'il appuie sur le soutien à l'Ukraine.
06:02Mais ça veut dire, à ce moment-là, qu'il faudra voter ce PLFR. Donc ça peut être un moment intéressant. Et moi, je suis de ceux – et là, je n'engage que moi
06:09en disant ça – qui prônent un projet de loi de finance rectificative qui aura à la fois un effet de fond pour nos armées et un effet symbolique,
06:17y compris vis-à-vis de la Russie et y compris vis-à-vis des États-Unis. — Un dernier point. Ce que vous avez dit, c'est-à-dire qu'on a remis
06:24quand même la machine en route et qu'on n'est pas à la ramasse, là, pour à la fois fabriquer de l'armement, quoi, produire de l'armement.
06:32En France comme en Europe, quoi. — Non. En tout cas, en France, on a une très belle industrie de défense, 200 000 emplois, 4 000 entreprises,
06:40avec les grands groupes qu'on connaît tous, Dassault, Safran, et toute une série de PME. Et si les commandes sont là et si on simplifie...
06:51Parce que j'ai pas le temps de finir là-dessus. Réglementairement, ce qui est nécessaire pour ouvrir des usines, parce que quand vous voulez ouvrir
06:58une usine et que tout d'un coup, on vous dit « Mais vous êtes en zone humide, vous pouvez pas le faire et que vous êtes bloqués par ce genre d'études »,
07:04ça pose un sérieux problème. Donc là, il faut trouver un cadre juridique qui soit entre le cadre juridique du temps de paix – et on est encore en paix –
07:13et celui du temps de guerre, où là, on fait n'importe quoi. — Merci, Jean-Louis Thieriot, d'avoir apporté votre éclairage sur ce sujet ce matin.
07:21— Merci à vous.