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Avec Laurent Gillot et Mohamad Mohty

Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-04-19##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Le mois de mars est le mois de sensibilisation au myélome multiple et il n'est jamais trop tard pour parler de ce cancer rare
00:15qui impacte significativement les patients et leurs proches et touche plus particulièrement les personnes âgées.
00:22Mais alors qu'est-ce que le myélome, ce cancer de la moelle osseuse ?
00:25Quels sont les traitements disponibles et comment accompagner au mieux les patients et leurs familles ?
00:29C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:32La santé en mouvement spéciale myélome, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:37Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:41Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir le professeur Mohamed Motti.
00:45Mohamed, bonjour. Vous êtes donc professeur et chef du service d'hématologie et de thérapie cellulaire à l'hôpital Saint-Antoine.
00:53Avec vous, nous allons parler de ce cancer de la moelle osseuse, autrement appelé myélome.
00:57Alors comme nous l'avons évoqué Mohamed, vous êtes chef de service en hématologie.
01:01Et comme on aime bien commencer par une définition, qu'est-ce qu'on appelle l'hématologie ?
01:04L'hématologie, c'est la spécialité médicale qui s'occupe des maladies du sang.
01:09Alors le sang, vous savez, il est composé de globules rouges, globules blancs, plaquettes.
01:14Ces cellules sanguines sont produites dans la moelle osseuse.
01:16Donc on est dans les maladies de la moelle osseuse.
01:19Mais aussi les ganglions lymphatiques.
01:20Donc en gros, l'hématologie, c'est la spécialité qui prend en charge les cancers du sang par exemple,
01:27comme les leucémies, les lymphomes, les cancers des ganglions,
01:30ou encore le myélome multiple dont on va parler aujourd'hui.
01:32Tout à fait.
01:33Alors déjà, donnez-nous quelques données sur ce cancer dont on entend moins parler,
01:38même si le mois de mars a été dédié justement à sa promotion.
01:40Concrètement, ça touche qui et quel type de population ?
01:45Alors le myélome multiple est un cancer de la moelle osseuse
01:48qui touche une cellule très particulière, plutôt rare, qui s'appelle le plasmocyte.
01:54C'est cette cellule qui produit en fait les anticorps, les immunoglobulines à l'état normal.
01:59Ça touche plutôt des gens, je dirais, âgés ou seniors.
02:04La moyenne d'âge est environ 70 ans.
02:06Il y a un peu plus que 5000 cas par an en France, nouvellement diagnostiqués.
02:13Et puis, pour des raisons qu'on ignore la plupart du temps,
02:18ces plasmocytes, ces cellules vont, je dirais, dégénérer, devenir cancéreuses.
02:23Et ça donne le myélome multiple, qui est une maladie plutôt rare, à peine 1% de tous les cancers.
02:28Alors concrètement, cette maladie, elle se manifeste comment ?
02:31Quels vont être les premiers symptômes qu'ils doivent alerter ?
02:34Alors, c'est une maladie plutôt hétérogène en termes de manifestation.
02:39D'ailleurs, ce n'est pas un hasard que souvent, elle est posée à l'examen pour les étudiants en médecine et les internes.
02:44Pourquoi ? Parce qu'on peut avoir des douleurs osseuses.
02:47On peut même avoir des fractures spontanées, vous voyez, sans accident, sans rien.
02:51On peut avoir des complications rénales, une essence rénale, des problèmes de calcium, une hypercalcémie.
02:59Alors, pour les auditeurs, en général, le taux de calcium dans notre sang est toujours stable.
03:05Alors, quand ça se dérègle, ce n'est pas bon.
03:08Ce n'est pas bon parce qu'une hypercalcémie, ça peut entraîner des troubles cardiaques.
03:12Donc, c'est problématique.
03:13Et puis, élément très important qui touche ces malades, ce sont les infections à répétition.
03:20Et il n'est pas rare d'entendre mes malades raconter dire
03:23« Oh là là, docteur, cette grippe qui ne me lâche pas ».
03:27Alors là, il faut tout de suite aller voir son médecin, mais les causes restent encore floues, non ?
03:31Est-ce que ce sont des causes héréditaires ? Comment ça se déclenche ?
03:35Alors, malheureusement, on ne connaît pas vraiment la cause du myélome multiple.
03:41Alors, on parle de facteurs génétiques.
03:45C'est vrai qu'il y a des familles où on retrouve parfois que le grand-père, le fils ou le père ont eu des myélomes.
03:54Ou même des maladies, des cancers du sang au sens large.
03:58Vous voyez, donc il y a peut-être un paramètre génétique, mais ce n'est pas si fréquent que ça.
04:03Il y a peut-être des facteurs environnementaux.
04:04Il y a eu des études sur les pesticides, vous voyez.
04:08Mais bon, voilà, ça touche vraiment des populations très, je dirais, rares.
04:15Globalement, on ne sait pas d'où ça vient.
04:18On ne sait pas.
04:19Néanmoins, on a espoir, puisqu'il y a quand même des avancées thérapeutiques qui sont réalisées
04:23et qui permettent justement de vivre de plus en plus longtemps avec cette pathologie.
04:27C'est quoi les grands traitements disponibles, les grandes classes de traitement ?
04:30Absolument, je suis d'accord avec vous.
04:32Ce qui est remarquable, quand j'ai commencé mon internat, ce cancer était mortel.
04:38En gros, on espérait 2-3 ans de survie maximum.
04:43On n'avait pas grand-chose qui marchait.
04:44Aujourd'hui, comme vous le dites très bien, on peut vivre très longtemps et bien
04:49grâce à des progrès remarquables qu'on a observés au cours des 10-15 dernières années.
04:55Mais il y a eu une accélération des progrès.
04:57Alors, traditionnellement, on parle de chimiothérapie.
05:00Mais en réalité, on utilise des traitements de plus en plus ciblés.
05:03C'est-à-dire des traitements qui vont aller vraiment chercher ce fameux plasmocyte malin,
05:09puisque pas le normal.
05:10On a aussi, au cours des 5 dernières années, un avènement de ce qu'on appelle les immunothérapies.
05:17C'est-à-dire, comment peut-on mobiliser les ressources de notre propre système immunitaire,
05:22notamment nos soldats de l'immunité, à savoir les lymphocytes, pour combattre ce cancer ?
05:28Et puis, bien évidemment, historiquement, la France, notre pays, a été pionnier dans ce domaine.
05:34C'est aussi ce qu'on appelle les greffes de moelle osseuse ou de cellules souches,
05:37notamment les autogreffes, qui ont été la première avancée à la fin des années 90
05:42dans le myelome multiple et son traitement.
05:45Alors, dans les grands traitements, il y a néanmoins quelques effets secondaires
05:48qui ne sont pas négligeables.
05:49On en parlera après avec notre deuxième invité.
05:52Comment l'hôpital et les soignants prennent en charge ces dommages
06:00qui sont aussi bien psychologiques que physiques ?
06:02Alors, oui, vous avez raison.
06:05Quels sont ces effets, déjà ?
06:06Alors, les effets, on a la fatigue.
06:10J'entends souvent mes malades me raconter une fatigue intense.
06:14Et ça, c'est un symptôme sur lequel nos capacités d'agir ne sont pas quand même énormes,
06:19il faut reconnaître.
06:20Certains effets secondaires en fonction de tel ou tel médicament.
06:24Vous voyez, il y a une famille de médicaments qui va donner ce qu'on appelle des neuropathies,
06:29des fourmiments, des brûlures douloureuses, des doigts, des orteils.
06:33C'est très, très handicapant.
06:34Vous voyez, ça ne tue pas.
06:36Ce n'est pas...
06:37Mais au quotidien, c'est très pénible.
06:38Au quotidien, c'est quand même très gênant.
06:42Quand on fait les greffes, on va utiliser des chimiothérapies.
06:45Alors là, conventionnelles, classiques, à forte dose.
06:48Donc la perte de cheveux, les nausées, les vomissements.
06:52On a aussi des problématiques de douleur musculaire.
06:56Et puis, encore une fois, ce problème d'infection qui revient.
07:02Et c'est une sorte de cercle vicieux.
07:04Parce que la maladie en elle-même, elle diminue l'immunité du malade.
07:08Et puis, les traitements qu'on va donner à ce malade vont également, je dirais, favoriser les infections.
07:14Donc vous voyez, c'est une prise en charge assez lourde, très contraignante,
07:18qui va quand même beaucoup gêner le malade au quotidien.
07:22Alors j'imagine que le rôle de l'aidant est fondamental pour prendre le relais, puisque...
07:25Ah, plus que fondamental.
07:27Plus que fondamental, aujourd'hui, la prise en charge d'un myelome multiple doit être envisagée de manière collective.
07:35C'est un travail d'équipe.
07:37Pour moi, souvent, j'explique aux malades qu'il va falloir qu'on fasse comme dans un orchestre.
07:43Et puis, chacun va jouer un peu sa musique, sa partition.
07:46Le malade va contribuer, son épouse, son époux, le voisin, les enfants, le docteur, l'infirmière, l'aide-soignante, l'ambulancier.
07:56Vous voyez, on a besoin de tous ces acteurs pour essayer de faciliter au mieux la vie du malade.
08:02On parle beaucoup de la vie de l'hôpital aussi, qui est parfois embolisée et l'accès aux soins est difficile.
08:08En ce qui concerne justement les soins en nématologie, est-ce que c'est le même statut que sur les autres pathologies ?
08:15Ou alors, les patients, entre guillemets, malheureusement, dans leur détresse, sont plus chanceux d'avoir un accès aux soins facilités ?
08:20Alors, dans le myelome, il y a un point important que vous soulevez, à savoir que ce sont des traitements au long cours, voire, je dirais, non-stop.
08:29Vous voyez, c'est en gros, les malades me disent, on a un contrat à durée indéterminée avec vous.
08:35Et donc, du coup, ils ont une sorte de lien permanent avec l'hôpital.
08:40Alors, vous devinez quand même s'il faut revenir à l'hôpital régulièrement, au regard des difficultés aujourd'hui que connaît l'hôpital public,
08:48on devine que ce n'est pas toujours évident au quotidien.
08:51Néanmoins, je tiens à souligner qu'en ce qui concerne l'hématologie, qui est souvent une discipline faite dans les CHU, dans les grands CHG,
08:59moi, je suis persuadé, je suis assez confiant que la prise en charge des malades, elle est quand même plutôt excellente.
09:07Là où le bas blesse, et malheureusement, c'est un fait, c'est parfois l'éloignement géographique.
09:13Il est clair que votre vécu et l'expérience du malade et son ressenti ne vont pas être les mêmes si vous habitez à 200 mètres de l'hôpital
09:26que si vous devez faire 150 kilomètres de trajet plusieurs fois par semaine.
09:31Et ça, c'est difficile à gérer, même si aujourd'hui, on fait beaucoup d'efforts dans notre pays
09:38pour favoriser ce qu'on appelle les hospitalisations à domicile, les soins par les infirmiers à domicile.
09:46On essaye de développer les traitements par voie orale, mais c'est vrai que la contrainte est toujours là,
09:54notamment du fait de l'isolement, de l'éloignement géographique.
09:57Et on a besoin encore de faire beaucoup d'efforts pour améliorer tout ça.
10:02Néanmoins, on peut quand même rester sur une note très positive.
10:04Qu'est-ce qu'on peut espérer comme traitement encore plus personnalisé et moins agressif dans les années à venir, Mohamed ?
10:09Je crois que oui, je suis un optimiste de nature et je suis très très optimiste pour l'avenir
10:13parce que d'abord, on est en train de connaître de mieux en mieux cette maladie, le myelomultipse.
10:19Et probablement, on est en train de la disséquer en diverses petites, entre guillemets, entités, maladies.
10:26Pourquoi ? Parce que mieux vous connaissez la maladie, mieux vous connaissez, je dirais, son intimité,
10:33plus vous allez pouvoir utiliser des traitements très ciblés.
10:38Et aujourd'hui, on est plutôt confiant pour les années à venir qu'on va pouvoir vraisemblablement
10:45guérir un nombre significatif de ces malades par des thérapies ciblées
10:49et j'espère sur des traitements administrés à une durée déterminée.
10:54Merci beaucoup Professeur Mouti, je rappelle que vous êtes chef du service d'hématologie et de thérapie cellulaire à l'hôpital Saint-Antoine.
11:01Restez avec nous.
11:01Merci à vous.
11:01Dans quelques instants, vous découvrez comment les patients atteints du myelome,
11:05mais aussi leurs aidants, sont aidés par les associations pour vivre mieux leur quotidien.
11:10La santé en mouvement spéciale myelome, ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
11:13Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
11:17Et pour continuer cette émission spéciale myelome, nous avons le plaisir d'accueillir Laurent Gillot.
11:23Laurent, vous êtes président de l'association AF3M, l'association française des malades du myelome multiple.
11:31Donc Laurent, je tiens à préciser, merci beaucoup en tout cas d'être parmi nous.
11:35Vous êtes également patient dans ce contexte et vous avez été diagnostiqué en 2015.
11:41La première question que j'ai envie de vous poser avant tout, Laurent, comment allez-vous ?
11:45Bonjour, bonjour à tous.
11:47Je vais bien, je suis quelqu'un, j'ai le myelome depuis 2015.
11:51Je suis en rémission depuis 2016.
11:55Et donc voilà, je vis avec le myelome, avec je sais une possibilité forte de faire une rechute un jour.
12:02Mais pour le moment, je vais bien et je vis bien.
12:04Laurent, racontez-nous un peu, quel est votre quotidien ?
12:07Quel est le quotidien d'une personne atteinte du myelome ?
12:10Alors, le quotidien de quelqu'un comme moi qui n'est pas en traitement actuellement,
12:15je vis avec le myelome dans le sens où j'ai gardé une fatigue, une fatigue importante.
12:21Donc il faut que je sache m'adapter.
12:22Je fais la sieste, ce que je ne faisais pas auparavant.
12:26Il m'est resté des douleurs, des douleurs osseuses.
12:28Parce que comme l'expliquait Mohamed, j'ai eu les os de la colonne attaqués.
12:34Et puis j'ai des douleurs dans la cage thoracique.
12:37Donc j'ai besoin de traiter ces douleurs.
12:39J'ai un traitement anti-douleur par rapport à cela.
12:42Et puis, je dirais une fatigue aussi d'attention, de concentration.
12:47Enfin voilà, il faut vraiment...
12:50Je vis... Je n'ai pas retrouvé ma vie d'avant, d'avant le myelome.
12:54Mais je me suis adapté.
12:55J'ai eu une vie fort agréable.
12:57Et en faisant avec, je fais plein de choses.
13:01Je m'adapte.
13:02Vous faites du sport notamment ?
13:03Vous pouvez bouger facilement ?
13:04Alors oui, le sport c'est quelque chose, notamment par rapport à la fatigue.
13:08Un moyen, je pense, de combattre la fatigue, ça peut paraître paradoxal, mais c'est de se lever et de bouger.
13:14Et marcher, notamment.
13:16C'est le premier sport accessible lorsqu'on a mal aux os, lorsqu'on a des crampes ou qu'on a des neuropathies.
13:23La marche, c'est vraiment le sport qui est le plus facilement adaptable.
13:27On peut faire 500 mètres le premier jour, un kilomètre quelques semaines après, et puis faire 4-5 kilomètres.
13:33Et aujourd'hui, je fais des petites randonnées jusqu'à 10 kilomètres.
13:37Laurent, alors vous êtes, comme on le disait, un président de cette association AF3M.
13:42Expliquez-nous très concrètement quel est le rôle de cette association et comment elle accompagne les patients.
13:47Alors le rôle de l'association, et notamment on le fait de manière très conjointe avec les médecins de l'IFM,
13:54comme Hamad et puis tous ses collègues, c'est d'informer les malades.
13:59On les informe à travers une journée, les malades et les aidants, c'est important,
14:03parce qu'on est une association de malades et d'aidants, et il faut informer les deux.
14:07On les informe à travers une journée nationale du miel-homme, qu'on fait chaque année au mois d'octobre ou novembre.
14:12Depuis un an, on le fait en novembre.
14:14L'année dernière, on a eu 2500 personnes de présents dans 28 villes,
14:19où on fait toute l'information sur la maladie, sur les avancées thérapeutiques,
14:24et puis aussi, en même temps, sur comment on peut vivre et mieux vivre avec le miel-homme.
14:31Oui, oui Laurent.
14:33Et je voulais aussi, alors ça c'est le gros morceau de notre information,
14:37mais on informe aussi à travers un site internet, à travers des documents qu'on diffuse,
14:41à travers un MOOC aussi, où les gens peuvent dialoguer avec les médecins.
14:45On fait beaucoup de webconférences, et ça c'est vraiment très prisé.
14:48On en a fait une la semaine dernière, où on avait 500 personnes inscrites.
14:53On a eu, je crois, sur les deux séances, 600 personnes qui ont participé à ces webconférences,
14:58où des médecins répondent, où les gens posent des questions,
15:01où il y a un dialogue qui se fait entre les médecins et puis aussi les malades et l'association.
15:05Et ce qui est très important également dans l'association, c'est que vous favorisez l'accès à des traitements innovants.
15:11Vous êtes vraiment une action de lobbying, si on peut le dire ainsi,
15:14et d'influence pour faire le pont entre les institutions, les laboratoires et les patients.
15:20Le miel-homme, tant que le miel-homme est une maladie dont on ne guérit pas,
15:24on a besoin des nouveaux traitements.
15:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui, comme le disait Mohamed,
15:29il y a eu d'énormes avancées ces 15 dernières années dans le miel-homme,
15:32mais on ne guérit toujours pas du miel-homme.
15:34Et il y a toujours, même si c'est un pourcentage de plus en plus réduit des malades,
15:38pour qui rien ne marche, et où la seule issue, c'est l'arrivée de nouvelles thérapeutiques.
15:45Et donc nous, là-dessus, on se bagarre, on fait tout pour que les traitements soient excessifs.
15:52On échange avec les laboratoires, on participe aussi à toutes les demandes
15:58de la Haute Autorité de Santé, de contributions en tant qu'association,
16:03on contribue, on ramène la parole des malades et des aidants
16:07dans toute la procédure complexe de la mise en place de nouveaux traitements.
16:14Expliquez-nous, quand on est malade, on reste à l'hôpital,
16:16ou alors il y a justement un équilibre qui peut se faire avec des hospitalisations à domicile ?
16:20Quel est un peu l'équilibre ?
16:21Alors, là aussi, c'est quelque chose qui a énormément évolué,
16:26c'est-à-dire qu'on est passé dans le myélôme,
16:29la plupart des malades du myélôme passent très très peu de temps à dormir à l'hôpital.
16:36C'est quelques jours maximum, la plupart du temps.
16:40Les traitements sont de plus en plus, on les a de manière orale,
16:45des médicaments avalés à la maison.
16:46On a aussi beaucoup de traitements qui sont sous-cutanés,
16:51de piqûres sous-cutanées.
16:52Donc pourquoi l'intérêt de la piqûre sous-cutanée ?
16:55C'est que quand c'était des poches qui passaient par intraveineuses,
16:58on restait 4-5 heures à l'hôpital de jour pour que tout le produit passe.
17:02Une sous-cutanée, ça peut être fait en une demi-heure.
17:07Donc ça change complètement la vie d'un malade.
17:09C'est-à-dire que quand on allait, moi j'habite à une heure et demie de mon CHU,
17:14ça faisait une heure et demie de route pour aller,
17:194 heures de traitement sur place, une heure et demie de route pour revenir.
17:22Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas.
17:26Donc ça, c'est quelque chose d'important.
17:27J'ai envie de vous demander, c'est quoi vos craintes
17:29concernant les établissements de santé aujourd'hui en tant que patients ?
17:33Alors, on est tous, je dirais, comment dire ça ?
17:40Les progrès de la médecine dans le myelôme, on en est très conscients,
17:43tous les malades, des progrès énormes, même si ce n'est jamais suffisant.
17:47Tant qu'il y aura des malades qui mourront du myelôme, ce ne sera jamais suffisant.
17:50Mais les progrès actuels sont tellement énormes qu'on voit que ça change tant
17:53sur notre qualité de vie que sur notre espérance de vie.
17:57Ce qui nous inquiète un peu plus aujourd'hui, c'est les conditions
18:00dans lesquelles travaille l'hôpital public, dans les conditions où ils peuvent
18:03accueillir les malades.
18:05C'est-à-dire qu'il y a 3-4 ans, on s'est battu pour que les traitements
18:09innovants soient disponibles, que les laboratoires fournissent
18:12les traitements innovants.
18:14Aujourd'hui, on a la crainte, c'est que tout malade qui a besoin
18:18de ces traitements innovants, globalement en France, peut l'avoir.
18:21Mais le risque, à terme, c'est qu'il n'y ait pas suffisamment d'infirmières,
18:24pas suffisamment de lits pour que le malade puisse
18:26effectivement avoir son traitement.
18:30Oui, je vois Mohamed qui hoche la tête, effectivement, et qui rebondit.
18:34Vous voulez rajouter quelque chose, Mohamed, effectivement ?
18:36Oui, non, j'abonde dans le même sens, à savoir, c'est vrai qu'aujourd'hui,
18:41on a peut-être une diminution des vocations, on manque cruellement
18:44de soignants, même on commence à manquer, je dirais, de médecins.
18:50Et ça me permet de dire que le désert médical, c'est pas uniquement
18:54dans les zones rurales, on peut avoir aussi dans les grandes villes,
18:59pour certaines spécialités, un manque crucial d'acteurs, de professionnels.
19:04Et ça, Laurent, vous l'avez ressenti, vous, vraiment, très concrètement,
19:07en tant que patient ?
19:07Alors, c'est pas...
19:09Ça commence, je dirais, on en est au tout début, je pense, c'est quelque chose
19:13que jusque-là, les malades nous remontent assez peu ça.
19:16Et comme le disait Mohamed, on est plutôt bien...
19:21On a très rarement des malades qui se plaignent de la manière dont ils sont
19:23accueillis dans les services d'hématologie et comment ils sont soignés.
19:26Mais c'est une crainte qu'on commence à voir, c'est-à-dire que, voilà,
19:30c'est d'être en attente d'un traitement parce que, parfois, un malade,
19:34dans le myelôme, ce qui est important, c'est le temps.
19:37Et parfois, on n'a pas forcément le temps d'attendre un mois, deux mois,
19:41trois mois quand on a un traitement qui est nécessaire.
19:43Alors, il y a des nouveaux traitements.
19:45Tout à l'heure, Mohamed parlait d'immunothérapie où ils sont accessibles
19:48beaucoup plus facilement, c'est des médicaments qu'on prend, etc.
19:51Il y a des traitements qui nécessitent d'une hospitalisation,
19:53une hospitalisation de jour, et là, toute l'infrastructure hospitalière
19:59est essentielle, quoi.
20:00Et puis, le problème des suivis, c'est-à-dire que de quoi se plaignent aussi ?
20:04Maintenant, ce qui est important pour un malade, c'est d'avoir un médecin référent,
20:09d'avoir quelqu'un à qui se référer.
20:13Et ça, c'est quelque chose, vu dans la vitesse en laquelle se trouve précipité
20:20le système hospitalier, maintenir cette notion de référence dans les soins,
20:25de savoir à qui je m'adresse, et avoir l'assurance d'avoir quelqu'un en face
20:29qui connaît ma situation, c'est quelque chose qui commence à être remonté par les malades.
20:33Laurent, Mohamed, vous voulez rebondir sur ce que dit Laurent ?
20:36Ça, c'est très important parce que c'est très positif.
20:40En fait, on est très heureux.
20:42que les malades vivent très longtemps.
20:45Et donc, même si le nombre de miel hommes par an n'augmente pas,
20:49mais en fait, le nombre de malades vivant avec un miel homme augmente.
20:53Et le nombre de médecins, d'infirmiers, de soignants n'augmente pas à la même vitesse.
20:58Et donc, à quoi fait l'allusion Laurent, en tant que président de l'association AF3M,
21:05c'est de dire, en fait, le nombre de malades en suivi ne cesse d'augmenter.
21:11Or, le temps, lui, il n'est pas extensible à l'infini.
21:16Et donc, c'est cette nécessité d'écoute.
21:19Et j'entends souvent les malades dire, j'ai besoin de discuter,
21:22mais en même temps, où trouver le temps ?
21:25Allez, 30 secondes pour conclure.
21:26Si, Laurent, vous aviez un message à adresser aux institutions de santé aujourd'hui,
21:29quel serait-il ?
21:30Ne pas oublier l'humain.
21:33C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on nous pousse beaucoup vers le numérique,
21:36vers des choses qui pourraient faire gagner du temps.
21:39Mais on ne peut pas gagner du temps pour oublier l'humain.
21:44Pour moi, l'humain reste essentiel dans l'accompagnement,
21:47puisque la prise en charge, d'ailleurs, des malades et des familles
21:50qui sont aussi essentielles à accompagner.
21:53Merci beaucoup, Laurent Gillo.
21:54Je rappelle que vous êtes président de l'association AF3M,
21:57Association française des malades du mielo multiple.
21:59La santé en mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
22:01Je rappelle que vous pouvez retrouver toutes nos émissions en podcast
22:04sur l'application Sud Radio et sur vos réseaux sociaux préférés.
22:07Je vous souhaite une excellente fin de week-end
22:08et je vous dis à la semaine prochaine.
22:10Surtout, prenez soin de vous.

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