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00:00Le carrefour de l'info sur Arabelle.
00:06Et dans ce carrefour de l'information, notre pays entre dans une nouvelle phase politique, on le sait, marquée par des négociations tendues,
00:13notamment au fédéral et au régional, et nous avons le plaisir de recevoir Nassim Sabibi, nouveau président des Jeunes Défis. Bonjour.
00:21Bonjour Tariq, merci pour l'invitation.
00:22Avec plaisir, merci d'être avec nous sur Arabelle pour évoquer ton projet pour la jeunesse, ainsi que ta vision de l'avenir politique.
00:29Une première question, si vous le voulez bien, qu'est-ce qui, je vais te tutoyer, qu'est-ce qui t'a motivé, en tout cas, à t'engager chez Défis Jeunes, finalement ?
00:38Alors, ce qui m'a motivé, plusieurs éléments.
00:40Tu te rappelles, la dernière fois que je suis venu, et j'avais évoqué, bon, dans mon article, le libérisme social.
00:45Donc c'est un courant que j'avais dit, dans lequel je m'inscris, vraiment.
00:48Et en fait, je me suis rendu compte que, dans le parti dans lequel j'étais, à savoir le MR,
00:53qui, historiquement, avait ce courant en son sein, il n'existe plus, il n'est plus représenté selon moi.
00:59Et je me suis dit, moi, je suis cohérent avec mes idées, je préfère partir du MR et aller vers un parti qui les défend vraiment.
01:06Et pour moi, Défis était vraiment la solution, parce qu'on m'a dit, oui, mais pourquoi pas les engager ?
01:10Pour moi, les engager, c'est plutôt du centre droit à droite.
01:13Je n'arrive pas très bien à les cerner, il se dit centrisme, et pour moi, ce n'est pas du centrisme du tout.
01:17Et je me suis dit, Défis, c'est vraiment la seule partie dans laquelle j'ai ma place.
01:20Et j'ai bien fait, parce que quand j'y suis arrivé, avec le président des Jeunes Défis et la présidente des Défis,
01:27je me suis senti vraiment à ma place, et on sent que les jeunes sont écoutés.
01:30Et c'est hyper important pour moi.
01:31Alors pourquoi avoir choisi la commune de Molenbeek comme terrain, finalement, d'engagement ?
01:37La première, c'est que, raison simple, c'est que j'y habite.
01:40J'ai toujours habité, j'ai grandi, j'ai même fait une partie de ma scolarité.
01:45J'y côtoie énormément de personnes, qu'on appelle ce qu'on appelle les Belges de souche,
01:49que ce soit la communauté marocaine et toutes les autres communautés.
01:52Donc il y a un certain vivre-ensemble qui existe vraiment.
01:55Et pour moi, c'est vraiment une commune qui est riche, dans laquelle on peut faire quelque chose,
02:00on doit faire quelque chose, qui n'est pour l'instant pas fait.
02:03Ça fait quelques mois qu'on a une coalition qui est très à gauche,
02:07que je qualifierais de maoïste, qui n'a toujours pas présenté de notes de politique locale.
02:12Donc un citoyen qui s'intéresse à la commune de Molenbeek,
02:15il essaie de regarder les conseils communaux, il va se dire,
02:18mais en fait c'est quoi le plan de cette coalition ?
02:20Et c'est là que je me dis, mais allez quoi, il faut faire quelque chose.
02:23Et je me dis qu'on peut allier et le progrès social, les acquis sociaux,
02:28et aussi quelque part cet esprit de travail et d'entrepreneuriat.
02:31Et ça manque à Molenbeek.
02:32Alors justement, quel est ton rôle en tant que président des jeunes défis à Molenbeek ?
02:38Alors bon, j'ai des rôles qui sont aussi simples,
02:41à savoir déjà être un relais entre tout ce qui est structure nationale, régionale, avec le local.
02:49Ce qui est bien, c'est que je peux relayer aussi les revendications des jeunes de Molenbeek
02:53vers le parti ou vers les défis jeunes et ensuite on peut construire un programme ensemble
02:57et aussi mettre des activités en place, des ateliers-débats, des visites.
03:01Il y a plein de choses à faire en fait.
03:02Alors vous parlez de revendications des jeunes.
03:05Justement, quels sont les grands enjeux pour la jeunesse molenbeekoise aujourd'hui
03:09en ces temps compliqués et parfois difficiles aussi ?
03:12Alors, aux élections communales de Molenbeek,
03:15je me rappelle qu'il y avait quand même un taux de non-participation assez conséquent.
03:20D'abord, je dis dans une commune qui est l'une des plus jeunes du royaume,
03:24avoir un taux si bas, ça fait peur.
03:27Alors les jeunes sont politisés, attention.
03:28Ils sont politisés et ils ont des revendications,
03:31mais le problème c'est qu'ils ne sont ni écoutés ni représentés.
03:34Et ça, là, on a vraiment une carte à jouer avec des filles,
03:37c'est que de dire non, les gars, les filles, on vous écoute,
03:41allez-y, on peut le faire ensemble.
03:42On peut construire un projet de société en commun.
03:44Alors justement, quelles actions concrètes tu as déjà menées depuis ta prise de fonction ?
03:49Déjà, j'ai essayé de contacter quelques jeunes que je connaissais
03:52qui étaient politisés, mais qui ne savaient pas trop,
03:55qui ne se retrouvaient même pas dans les partis traditionnels.
03:58On est en train de former une équipe.
04:00Et on a aussi déjà fait une assemblée générale
04:02dans laquelle on a établi quelques plans et quelques directions
04:05dans lesquelles on compte y aller.
04:07Et je vous réserve quelques surprises.
04:09Alors justement, des projets spécifiques en matière, par exemple, d'emploi ou de formation ?
04:14Déjà, ce qui est bien, c'est que Défi avait le portefeuille au niveau de la région
04:18avec Bernard Cleffailly de l'emploi, de la formation, etc.
04:21On a déjà un bilan quand même, malgré le fait qu'on est dans une coalition à gauche.
04:25Alors déjà, depuis septembre 2023, les chercheurs d'emploi bénéficient
04:29de ce qu'on appelle une sorte de profilage
04:31qui leur permet de savoir cibler leurs compétences professionnelles,
04:35linguistiques et numériques.
04:36Parce qu'on sait qu'il y a une fracture numérique parfois,
04:38et c'est bien quand même d'établir ceci.
04:40On a aussi développé ce qu'on appelle les pôles de formation d'emploi,
04:44donc le PFE.
04:46On a créé par exemple des Digital City, Technic City ou Construct City
04:50pour répondre justement à la pénurie.
04:52Parce que parfois, on parle des métiers en pénurie,
04:55on essaie de relier les deux.
04:57Donc moi, je pense que c'est déjà un bon bilan,
04:59mais qu'il faut avancer encore plus là-dessus,
05:00et on compte bien y faire.
05:01Alors Nassim Sabibi, comment Défi Jeune se différencie
05:05par rapport aux autres mouvements politiques dans cette commune de Molenbeek ?
05:09Alors, quand on regarde le paysage politique polonbekois,
05:13on a les engagés qui ont un siège, l'UMR qui a 7, donc à droite.
05:19On a de la gauche plurielle, on va dire,
05:21de la gauche très à gauche, à la gauche entre guillemets social-démocrate.
05:25Et au fait, il y a une certaine polarisation.
05:27Au fait, on dirait que les deux côtés ne s'écoutent pas.
05:31Donc on a une opposition qui parfois est muselée,
05:34même la petite Foudaïdar, qui essaie de faire passer d'ailleurs un texte,
05:36qui essaie de faire passer un texte pour parler du fait de pouvoir inclure
05:41des femmes qui puissent porter des signes convictionnels.
05:45C'est un débat, je ne dis pas que je suis pour ou contre,
05:47mais c'est un débat qu'ils ont essayé d'amener.
05:49On sent que la majorité ne veut pas le faire.
05:51À chaque fois, ils trouvent des prétextes.
05:53On a une opposition qui aussi casse, etc.
05:55Et donc au fait, on a l'impression que c'est une guerre d'égo.
05:59On ne s'y retrouve pas.
06:00Et là, on a encore une fois une carte à jouer.
06:03Alors justement, les valeurs que vous défendez,
06:05que vous souhaitez défendre en tant que jeune leader ?
06:08Déjà, c'est gentil de me qualifier de leader.
06:10Mais en tout cas, plus sérieusement, pour les valeurs,
06:14j'aimerais bien incarner tout ce qui est progrès social,
06:16la justice sociale, en tant qu'étudiant en droit,
06:18pour moi, c'est vraiment hyper important.
06:20Aussi, la différence des valeurs de la démocratie libérale,
06:23parce que ça a l'air un peu bateau ce qu'on dit.
06:25En fait, quand on voit l'extrême-droitisation
06:27et la fragisation de certains pays en Europe,
06:30on se dit, notre démocratie libérale est vraiment en danger.
06:33Et c'est l'une des raisons pour lesquelles je rejoins un défi.
06:35C'est qu'on doit vraiment combattre de manière active
06:37cette extrême-droitisation et aussi l'extrême-gogisation.
06:41Et enfin, pardon, la valeur de travail aussi.
06:43Celle-là, j'ai toujours été cohérent avec.
06:46Je suis issu d'une classe moyenne, famille classe moyenne.
06:48Le travail, j'y ai baigné.
06:49Et je sais que c'est important.
06:51Il essaie d'appel du MR à défi pour former un gouvernement
06:55qui a surpris pas mal de monde.
06:57Quelle est ta réaction ?
06:58Alors, bon, de ce que j'ai compris,
07:00ce serait un gouvernement minoritaire avec la NVA et défi.
07:04Je ne sais pas où on a été puisé cette idée,
07:06mais pour moi, elle me parlait sans vouloir être méchant, ridicule.
07:11Non, en fait, à partir du moment où on a la NVA,
07:14qui est un parti qui, dans son article premier, je pense,
07:17de statut, veut la fin de la Belgique,
07:20l'appelait ici à Bruxelles,
07:23qui Bruxelles, depuis les années 80 au moins,
07:26a toujours suscité l'intérêt des flamangants
07:29qui y voyaient quelque part une manière
07:31de s'approprier l'indépendance flamande.
07:34Tant que défi sera là, on ne laissera pas passer ça.
07:37Une alliance rapide avec le MR, ce n'est pas envisageable ?
07:41Si le MR abandonne enfin cette idée,
07:43on dirait qu'ils sont obébillés par le fait
07:46de vouloir avoir la NVA avec eux,
07:49oui, mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
07:51Et aussi, il faudrait que l'Open VLD,
07:53qui essaie de faire un coup de com' politique
07:55en disant, oui, non, on ira avec ou la NVA ou rien,
07:59non, écoutez, Bruxelles a besoin d'un gouvernement, point barre.
08:02Justement, ce blocage politique à Bruxelles,
08:04votre sentiment, alors qu'il y a urgence, justement,
08:06il y a pas mal de dossiers en suspens ?
08:07On a déjà eu des collaborateurs, en ce qui concerne le CPS de Molenbeek,
08:11des collaborateurs, ou des travailleurs plutôt,
08:14qui n'ont pas pu être reconduits dans leur emploi,
08:16sachant que le CPS de Molenbeek est quand même l'un des CPS
08:18où la situation est quand même critique.
08:21Plus, du coup, les mesures de l'Arizona
08:24qui sont quand même assez agressives envers les plus précaires,
08:27oui, en fait, on a besoin d'un gouvernement aussi
08:29pour subsidier les associations qui sont utiles
08:31et qui apportent des choses à Molenbeek ou ailleurs, d'ailleurs.
08:33Donc, il est temps, vraiment, qu'on ait un gouvernement.
08:37Et j'en ai marre de ces jeux de dégo-politiciens
08:40où, à gauche, on fait la politique d'autruche,
08:42à droite, on se cantonne dans des positions dures.
08:45En fait, on est en train de dégoûter les Bruxellois.
08:47On ne s'en rend pas compte.
08:48Les Bruxellois, on en a marre, maintenant.
08:50Et on se demande pourquoi, tiens,
08:51est-ce que le PTB a plus de voix ?
08:53Tiens, est-ce que pourquoi Tim Fouaida
08:54sort quand même gagnant, d'une certaine manière ?
08:57Elle est là. La réponse est là, en fait.
08:59Alors, vous avez évoqué les mesures un peu populaires
09:02de l'Arizona pour la gauche, notamment chez les travailleurs.
09:04Vous comprenez aussi cette colère
09:06qui touche beaucoup les jeunes ?
09:08Oui, tout à fait.
09:09En tant que jeune étudiant,
09:11on voit que, par exemple,
09:12la Fédération Wallonie-Bruxelles
09:14n'apporte pas vraiment de solution
09:16par rapport à la précarité des étudiants.
09:19Moi, j'ai toujours été partisan du fait de dire
09:20que l'un des éléments phares
09:24qui fait que les étudiants sont précaires,
09:26c'est le coût des loyers.
09:28On n'y a rien fait.
09:29Et la gauche aussi,
09:30parce que la gauche avait le portefeuille.
09:31Elle n'y a rien fait.
09:33On a une certaine manière de...
09:35On dit qu'on balise, etc.
09:36OK.
09:37On apporte des pseudo-éléments d'accompagnement.
09:40Mais bon, en fait,
09:41le problème est plus structurel.
09:43Ça commence dès l'enseignement obligatoire.
09:45Ça va jusqu'à l'enseignement supérieur.
09:47Tant qu'on ne travaille pas de manière concrète là-dessus,
09:48il n'y aura rien.
09:49On parle aussi en enseignement des profs.
09:51Les profs, on dirait qu'à chaque fois,
09:52on aime bien les taper dessus.
09:55On pense qu'il ne faut rien
09:55alors qu'ils font un travail exceptionnel.
09:58Il y a aussi plein d'autres éléments.
09:59Deux ans au maximum.
10:00Et j'en passe.
10:02Voilà.
10:02Alors, est-ce que vous avez un message
10:05pour les jeunes qui hésitent à s'impliquer ?
10:08Vous avez précisé tout à l'heure
10:09que les jeunes sont politisés,
10:10mais ne s'intéressent pas vraiment
10:11à la chose politique.
10:13On m'a toujours dit que
10:14si tu ne vas pas à la politique,
10:16la politique viendra vers toi.
10:17Ça, c'est vrai.
10:19Et en fait, les jeunes doivent vraiment
10:20se mobiliser, s'investir,
10:21que ce soit dans le secteur associatif,
10:23artistique aussi, politique,
10:25et vraiment apporter leurs revendications.
10:28Oser en parler.
10:29Aussi, les femmes.
10:30Parce que je pense qu'on remarque
10:31qu'il n'y a pas assez de femmes
10:32qui se mobilisent malheureusement
10:33parce que c'est un monde assez,
10:35quelque part, un peu patriarcat.
10:37On ne laisse pas assez la place aux femmes.
10:38Et il faut que tous les jeunes
10:40puissent se mobiliser
10:40et qu'on puisse enfin construire
10:42quelque chose de sérieux.
10:42parce que les politiciens actuels,
10:44j'ai l'impression que beaucoup
10:45sont dans un jeu d'égo,
10:47dans un jeu de
10:48je veux préserver mon portefeuille, etc.
10:51Il est temps de changer ça.
10:52Il est temps de changer ça.
10:53Est-ce que tu...
10:54Comment tu te vois dans 5 ans,
10:56toujours chez Défi
10:57ou peut-être avec d'autres projets politiques ?
11:00Je vais être très clair.
11:01En fait, moi,
11:03si je rejoins Défi,
11:04c'est pour mes idées,
11:05parce que j'y crois vraiment.
11:07Beaucoup m'ont dit,
11:08oui, mais tu pars d'un parti
11:09qui est sorti gagnant des urnes
11:10en 2024
11:11pour rejoindre un parti
11:12qui est en construction
11:13et qui a quand même compliqué
11:14pour l'instant,
11:15même si on commence
11:15un peu à remonter quand même.
11:18Mais parce que j'y crois.
11:19Et en fait,
11:20si des jeunes ne s'investissent pas
11:23de manière assez claire comme ça,
11:25on n'y arrivera pas.
11:26Et moi, dans 5 ans,
11:27j'espère et je pense
11:28qu'on a une certaine marge de manœuvre
11:31pour vraiment aller chercher
11:32quelque chose dans 5 ans.
11:34Voilà, c'était la conclusion
11:35de Nassim Sabibi,
11:36le nouveau président
11:37des Jeunes des Filles à Molenbeek.
11:39Merci d'avoir été avec nous.
11:39Merci beaucoup à toi.
11:41On se retrouve dans quelques instants
11:42pour la suite de votre
11:43carrefour de l'information.
11:44A tout de suite.

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