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Vendredi 16 mai 2025, retrouvez Adélaïde de Tourtier (directrice RSE, PwC France et Maghreb), Iris Avital (Déléguée Général Adjointe, Diversidays), Armand Thiberge (fondateur, Brevo), Pauline Darfeuille (Responsable ESG France, Antalis) et Olivier Tran (Président et fondateur, Biscornu) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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00:00Bonjour à toutes et à tous, c'est un grand format de Smart Impact que je vous propose aujourd'hui, une heure pour causer les enjeux de transformation environnementale et sociétale,
00:18avec un grand entretien de 26 minutes et cette question prête pour l'impact que je poserai à Pauline Darfeuil, la responsable ESG France du groupe Antalise qui appartient à un géant mondial
00:27de la distribution de papier d'emballage et de communication visuelle. Pour ouvrir cette émission, je reçois dans une minute Armand Thiberge, le fondateur de Brevo,
00:35leader de la gestion de la relation client qui vient d'être certifié Bicorp. Notre débat, il portera sur l'égalité des chances avec les résultats d'une étude menée par France Travail
00:45et Diversité. Seuls 10% des Français estiment vivre dans un pays où chacun a réellement sa chance. Et puis dans notre rubrique Startup, je vous présenterai Biscornu,
00:56un traiteur pas comme les autres, une maison de gastronomie inclusive ouverte aux personnes souffrant de handicaps mentaux. Voilà pour les titres, c'est parti pour ce Smart Impact en format XXL.
01:08L'invité de Smart Impact, c'est Armand Thiberge. Bonjour. Bonjour. Bienvenue. Vous êtes le fondateur de Brevo. Vous l'avez créé en 2012.
01:22Vous venez d'obtenir la certification Bicorp. On va y revenir évidemment en détail. Mais d'abord, présentez-nous Brevo. Quel est votre métier ? Quels sont vos métiers ?
01:31Alors Brevo, c'est une solution de relation client. Pour les PME, on a plus de 500 000 clients partout dans le monde. Nos clients, qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont utiliser notre solution
01:40pour gérer leurs clients, pour leur envoyer des messages, pour faire des communications, pour avoir toute une stratégie digitale grâce à Brevo.
01:48Donc en simplifiant, on va dire que ce sont des solutions de marketing digital. C'est quoi les enjeux de durabilité, de bilan carbone dans ces métiers du marketing digital ?
01:58Ça n'apparaît pas tout de suite. On se dit que ce n'est pas un métier qui va forcément émettre beaucoup de carbone.
02:05Les data centers et l'IT, ça émet plus de 3 % d'émissions de carbone dans le monde entier. Le numérique a une empreinte digitale forte. Ce n'est pas seulement les data centers,
02:15mais c'est aussi tout le réseau de communication. On est sur notre téléphone, sur notre ordinateur, etc. En fait, il y a des manières de faire qui font qu'on arrive à dépenser moins d'énergie,
02:26à être plus économe dans nos façons de faire. Donc il y a un enjeu. Et je pense que c'est un enjeu planétaire. Et chaque entreprise doit prendre sa petite part.
02:32Alors nous, on essaie de prendre notre part dans ce défi qui attend l'humanité pour ce siècle.
02:37Je vous ai posé cette question volontairement naïve parce qu'on est né avec le numérique sans imaginer son bilan carbone, en fait, en quelque sorte.
02:45Et donc, il y a une prise de conscience. Pour vous, elle est récente. Elle existait dès le début quand vous avez créé Brevo ?
02:51On a grandi aussi avec l'époque, avec cette prise de conscience. C'est quelque chose qu'on avait déjà démarré il y a plusieurs années.
03:02Avec cette certification Bicorp, on a systématisé les choses. On a fait des méthodologies. On a mis en place des outils aussi pour mesurer l'impact carbone qu'ont les actions de nos clients sur leurs propres clients.
03:17Mais c'est des choses qu'on a en tête depuis longtemps. Moi-même, je suis impliqué. J'ai monté une boîte qui s'appelle Solary Blue à côté pour faire des panneaux solaires en mer.
03:26Et donc, c'est quelque chose qui est vraiment au cœur du projet depuis longtemps.
03:30Avec notamment un Green Committee. Alors, c'est quoi ce Green Committee ? A quoi il sert ?
03:35C'est aussi pour impliquer les gens de l'entreprise. Il y a beaucoup de gens qui sont justement très impliqués sur les sujets carbone et qui vont vouloir réfléchir ensemble à comment on arrive à être plus économe en carbone.
03:52Peut-être un petit peu moins âgé. Peut-être faire un peu moins d'événements partout dans le monde, par exemple. Ou alors sur les serveurs, comment faire pour être plus économe ?
04:03Donc, ce Green Committee, il se réunit, je crois, une fois tous les deux mois et il va réfléchir à des actions concrètes.
04:09Donc, ce sont des salariés particulièrement engagés ?
04:12C'est des salariés particulièrement engagés qui vont aussi former d'autres salariés. Ils vont faire des fraises du climat, par exemple, et qui vont faire des actions en interne pour promouvoir les bonnes pratiques sur ces thématiques de green et de décarbonisation.
04:29Alors, cette certification Bicorp, vous venez de l'obtenir avec un score de 130, qui est plutôt un bon score. Déjà, pourquoi vous êtes lancé ce défi ? Parce que ce n'est pas si simple d'obtenir le label Bicorp.
04:40Alors, Bicorp, ça fait plus de deux ans qu'on travaille dessus. En effet, c'est assez lourd.
04:51Mais pourquoi on s'est lancé dans ce défi quand vous avez vu la liste des critères à remplir ? Vous voyez ce que je veux dire ?
04:56Non, vraiment pas. En fait, on a démarré et on s'est dit qu'on avait plein d'initiatives à droite et à gauche. C'est sur les enjeux green, mais c'est aussi les enjeux de gouvernance.
05:10Donc, c'est plein de choses différentes. On avait des congés, par exemple, congés paternité, congés maternité, qui étaient différents. On avait différentes actions qu'on faisait, mais qui n'étaient pas si coordonnées que ça.
05:25Et donc là, on avait une méthodologie à suivre qui permet aussi de nous organiser en interne. Pour être consistant au niveau méthodologie, on s'est rendu compte que quand on faisait tous les pays,
05:35parce qu'on a des bureaux aux États-Unis, on a des bureaux en Inde, on a des bureaux en Allemagne, on a des bureaux en Autriche.
05:40Finalement, qu'on soit consistant à l'échelle de l'entreprise, ça nous a permis de faire ça. Ça nous a permis aussi de prioriser les choses, parce qu'en fait, il y a plein de choses qu'on peut faire.
05:53Et on ne peut pas mettre de l'énergie partout. Et donc, cette association Baker, elle nous aide à faire tout ça. Elle nous donne une ligne à suivre. Après, on l'adapte.
06:04C'est assez flexible quand même. Mais ça nous a obligé à avoir de la cohérence aussi en interne. Ça, c'est vachement bien.
06:11Est-ce que ça vous a permis aussi d'identifier les leviers les plus efficaces en matière d'environnement notamment, mais pas seulement ?
06:20C'est-à-dire que souvent, on se dit « OK, je vais essayer de définir une feuille de route pour réduire l'impact de mon entreprise, mais par quoi je commence ? »
06:27Voilà. Et donc là, une méthodologie, il y a des gens qui ont déjà réfléchi à tout ça. Donc, c'est un système de points.
06:32En fait, justement, les points, ça permet de comparer un petit peu les choses. Nous, on va prioriser les choses qui permettent d'aller le plus vite possible.
06:41Par exemple ?
06:43Par exemple, typiquement, on a des congés paternités. C'est 5 semaines pour tous les collaborateurs du groupe et dans tous les pays.
06:55C'est déjà assez innovant en France. Mais alors en Inde, en Allemagne, aux Etats-Unis, sur les congés maternités, c'est 22 semaines pour toutes les femmes.
07:06On a aussi ça au cœur du projet parce qu'au départ, on a une solution qui est aussi utilisée par beaucoup d'EPME, certes, mais aussi beaucoup d'associations.
07:16Donc, on a 600 000 clients et il y en a les deux tiers qui utilisent la solution gratuitement. Et on l'assume complètement depuis le début.
07:29Et donc, cette gratuité de la solution, elle fait partie de notre modèle. Et on est très fiers que plein de petites structures utilisent la solution gratuitement.
07:38Et donc, on a ce positionnement aussi. Donc, Bicorp, ce n'est pas seulement une méthodologie interne. C'est aussi assumer les choses par rapport à nos employés.
07:45On est Bicorp. On a vraiment une mission qui n'est pas seulement de faire agrossir le plus possible le chiffre d'affaires, les profits, mais aussi donner un sens à cette aventure.
07:55Et deuxièmement, par rapport à nos clients. Pour que nos clients comprennent qu'on s'impose.
08:00– Et est-ce que ça peut, par exemple, vous ouvrir aussi la porte de nouveaux clients ?
08:06C'est-à-dire, quand ils vont voir, OK, Bréveau, labellisé Bicorp, note 130. Est-ce que vous pensez que ça peut ouvrir des portes ?
08:15– Alors, je l'espère qu'on n'est pas les seuls à avoir l'impact au plan du projet. Je pense que l'impact est quand même relativement modéré.
08:31Mais je pense qu'il y a un impact, oui, un impact. En particulier auprès des autres entreprises.
08:35Bicorp qui se dit, attends, moi je suis Bicorp et j'essaie d'utiliser aussi des entreprises qui font ces efforts-là.
08:40– Vous faites cette démarche-là ou vous allez faire cette démarche-là ?
08:42C'est-à-dire de travailler un peu plus avec la communauté Bicorp ?
08:46– Oui, en effet, on va essayer. On a identifié quelques entreprises, justement.
08:50Mais ce n'est pas facile parce que c'est quand même un label qui est, somme toute, pas encore complètement démocratisé.
08:58Notre entreprise Bicorp, dans le monde, est relativement limitée.
09:01Donc, bon, on a 500 000 clients dans le monde. C'est un pool assez réduit quand même.
09:06– 500 000 clients. Et alors, dans votre entreprise, j'ai lu 47 nationalités différentes qui cohabitent.
09:11Alors là, c'est aussi un défi RH, j'imagine, parce qu'il y a aussi cette, évidemment, dimension,
09:18vous avez parlé des congés maternité-paternité, mais c'est un défi RH quand on a autant de nationalités différentes
09:23pour les faire cohabiter, collaborer, discuter. C'est d'abord une richesse, on peut dire ça.
09:32– Oui, c'est une richesse formidable, ce multifédéralisme qui est vraiment, depuis le début, dans l'ADN de la boîte,
09:38puisque moi, j'ai monté l'entreprise en Inde, en 2007, avant, c'était une agence web.
09:44Donc, depuis le début, on a eu ce gap entre le petit Français qui arrive en Inde et qui monte sa boîte,
09:52et puis avec ses standards français, et qui doit, qui collabore avec des salariés, des collaborateurs indiens.
10:00Et donc, ça, c'est un grand apprentissage, que moi, j'ai adoré, c'est une ouverture folle.
10:04Donc, je pense qu'on a énormément à gagner, et on a eu tout de suite des clients partout dans le monde,
10:09et donc, ça veut dire aussi des collaborateurs qui sont dans tous les pays, qui sont de nationalités très différentes,
10:16parce qu'on doit couvrir tous les langues, donc c'est pour ça qu'on est très multicultural aussi.
10:21Et moi, je pense qu'on a énormément de choses à gagner à ça, parce que ça nous fait toujours prendre du recul
10:26par rapport à qui on est, par rapport à nos valeurs, de voir les autres fonctionner parfois un peu différemment.
10:31Mais c'est aussi un défi au niveau RH, parce qu'on ne peut pas appliquer toutes les politiques pareilles.
10:37Il faut s'adapter selon les pays, en particulier, je dirais, entre l'Europe et l'Inde.
10:42Aux US, il y a quelques différences.
10:44– Aux US, il y a un défi qui est la nouvelle ère politique, quand même,
10:47avec un certain nombre de consignes données aux entreprises, notamment en matière de diversité.
10:52Donc, vous êtes concerné par ça ?
10:54– Ça, c'est une histoire folle. L'histoire est très créative, on va dire.
11:00– On peut voir ça sous cet angle-là.
11:02– Qui l'aurait pu l'imaginer ? Non, c'est aussi très triste, évidemment.
11:08Non, nous, on n'est pas concerné, parce qu'on ne vend pas nos services au gouvernement américain.
11:13Donc, on a beaucoup de clients américains, mais qui ne sont pas des gens qui font partie du gouvernement américain.
11:21Par contre, oui, il y a des salariés qui sont inquiets.
11:24Puisque nous, on est à Austin, au Texas, Texas très rouge,
11:30mais dans cette ville très démocrate qui est Austin, la capitale du Texas, paradoxe.
11:36On a des salariés un petit peu inquiets, mais nous, on n'est pas concerné directement.
11:41Et évidemment, on ne change rien à nos engagements.
11:43Et on continue dans cette lignée Bicorp, Impact,
11:47et que l'Impact reste vraiment au cœur du projet.
11:50– Merci beaucoup Armand Thiberge et à bientôt sur Be Smart For Change.
11:53On passe tout de suite à notre débat.
11:54Comment améliorer l'égalité des chances en France ?
11:57– Générique –
12:03– Comment améliorer l'égalité des chances en France ?
12:06Voilà le thème de notre débat.
12:08Je vous présente mes invités, Iris Savital, bonjour.
12:10– Bonjour.
12:11– Bienvenue, vous êtes déléguée générale adjointe de Diversidez, Adélaïde de Tourtier, bonjour.
12:15– Bonjour.
12:16– Bienvenue, vous êtes directrice RSE de PwC France et Maghreb
12:20et directrice déléguée de la fondation PwC France.
12:24On va, même si vous êtes déjà venue sur ce plateau,
12:26prendre quelques mots de présentation.
12:28Comme quand même Diversidez, quelques mots.
12:31– Bien sûr, Diversidez, on est une association nationale d'égalité des chances,
12:34notamment dans le numérique.
12:35Et donc, on mène toute l'année, depuis diverses années,
12:38différents programmes d'égalité des chances
12:40à destination des entrepreneurs ou des demandeurs d'emploi.
12:43On mène aussi pas mal d'études.
12:44Et là, plus récemment, on co-lance, coédite avec France Travail, le festival unique.
12:49– Le festival unique, dont Bismarck est partenaire.
12:52On est très fiers d'être partenaire et dont on va parler, évidemment, ensemble dans un instant.
12:56La fondation PwC France, quelles sont ses missions, ses ambitions ?
13:01– Alors, la fondation PwC France agit pour faire émerger des projets,
13:08pour agir justement sur l'inclusion économique et sociale.
13:13Et elle le fait grâce aux compétences de nos nombreux collaborateurs,
13:17puisque vous savez qu'on est un cabinet de conseil et d'audit
13:20qui accompagne les grands clients dans leur transformation
13:22et la résolution de leurs grands problèmes.
13:24Donc, on met à profit, finalement, ces compétences pour faire développer des solutions.
13:30Et là, je crois qu'on va parler de solutions pour l'égalité des chances.
13:33– Évidemment, on va essayer de faire émerger des solutions.
13:37Et on va d'abord partir d'un constat,
13:39puisque vous avez mené une étude avec concurrence pour France Travail et Diversity Days
13:44à l'occasion de ce festival unique dédié à l'égalité des chances.
13:47Déjà, peut-être une leçon principale.
13:49Quelle leçon principale vous tirez de cette étude ?
13:51– Bien sûr. Alors, on tire un constat qui est ce qu'il est,
13:53mais qui est qu'aujourd'hui, seuls 10% des Français croient
13:56qu'on est en capacité aujourd'hui de trouver sa voie, d'avoir sa chance.
14:01On est 53% des Français à ne pas forcément se retrouver,
14:05à penser ne pas forcément correspondre à ce qui est attendu de nous.
14:08Donc, c'est des constats qui sont assez négatifs, mais avec aussi…
14:11– On va avoir ce chiffre, 10% des Français estiment vivre dans un pays
14:14où chacun a réellement sa chance.
14:16Ça ne me surprend pas, parce que je fais partie de ceux
14:21qui pensent que chacun n'a pas réellement sa chance.
14:23Donc, je suis dans les 90%.
14:25Mais quand même, c'est une forme de lucidité face à un déséquilibre
14:29ou des inégalités flagrantes.
14:31– Exactement, en se rendant compte qu'aujourd'hui, en fonction de différents facteurs,
14:35son origine ethnique, son handicap, son âge, son niveau de diplôme,
14:38même son apparence physique ou son orientation,
14:40il existe aujourd'hui des différences de traitement, des différences de salaire,
14:43beaucoup de choses dont aujourd'hui, on est victime pour certains.
14:47Mais pour autant, beaucoup d'entre nous sont dans l'envie
14:50de faire progresser les choses, de mener des actions concrètes,
14:53de s'engager, d'être bénévole, de voir aussi les entreprises s'engager.
14:56Et donc, c'est aussi ça qu'on essaie de faire ressortir aujourd'hui.
14:59– Et alors, il y a ce chiffre, est-ce que c'est encore plus sévère,
15:04le jugement en fonction des catégories, en fonction du genre, de l'âge, etc. ?
15:09– Bien sûr, ça diffère un petit peu, mais sur l'ensemble de la population,
15:12ça reste un constat qui est partagé.
15:14Après, il y a un constat qui est aussi plus positif,
15:16c'est que quand on accepte sa différence, en général, on est plus heureux.
15:19Donc c'est plutôt bon signe, mais c'est un constat qui est sur l'ensemble.
15:23Et avec des facteurs qui ressortent particulièrement,
15:27l'origine ethnique, l'handicap et l'âge en premier lieu.
15:30– Oui, avec les questions d'accès à l'emploi, de rémunération juste,
15:34Adélaïde de Tourtier, ce sont des constats que vous faites
15:37à votre niveau de la Fondation PwC France, d'une certaine façon ?
15:41– Alors, tout à fait, au niveau de la Fondation, et puis même au-delà,
15:47au-delà dans nos métiers, on rencontre en effet parfois des jeunes
15:54ou des moins jeunes, mais qui ont en fait ces diversités,
15:59que Iris a citées, et qui n'osent pas en fait,
16:03qui n'osent pas se projeter dans des métiers comme le conseil.
16:08Donc c'est vrai qu'on a ce…
16:10– C'est pas un métier pour moi.
16:12– Voilà, c'est pas un métier pour moi, et l'entreprise a ce rôle en fait
16:15d'aller montrer que oui, c'est possible.
16:17Alors évidemment, l'entreprise, elle doit mettre en place des dispositifs,
16:20par exemple, faire auditer son process de recrutement,
16:23pour être sûr qu'on n'a pas un biais sur un CV, avec une photo, une adresse…
16:28– Un nom.
16:29– Un nom, tout à fait.
16:31– Et on sait que ces biais existent, ça a été documenté,
16:34largement documenté dans toutes les entreprises.
16:37C'est plus facile de trouver un job quand on s'appelle Jean Dupont
16:41plutôt que Mohamed je ne sais pas quoi.
16:44– Exactement.
16:45– Pardon, mais il faut dire les choses.
16:46– Tout à fait, donc on a les entreprises, ont ce rôle finalement
16:51d'assurer que les dispositifs ne vont pas favoriser les biais,
16:55même si humainement, évidemment, après…
16:59Humainement, comment on fait ? On a des sensibilisations aux biais.
17:03Et puis après, justement, il y a aussi cette rencontre,
17:06une fois qu'on a rencontré le jeune ou la personne en situation de handicap,
17:11c'est de lui montrer que c'est possible.
17:13Et là, par exemple, chez PWC, on croit beaucoup au rôle modèle.
17:17Donc on en aura d'ailleurs au festival unique dont on va parler.
17:20Mais voilà, on a un de nos associés qui va parler de ses origines géographiques.
17:25– D'accord.
17:26– Origines rurales.
17:27On a un autre associé qui va nous parler
17:29comment il assume le rôle de rôle modèle LGBT au sein de PWC.
17:35– D'accord.
17:36– Donc c'est grâce à des dispositifs, mais aussi des rôles modèles
17:41qu'on arrive peut-être à faire progresser.
17:45– Ça veut dire qu'il faut, par exemple, aller dans les écoles,
17:49dans les collèges, dans les lycées ?
17:51Ça fait partie des leviers qui semblent évidents,
17:54qu'on active déjà, que certaines entreprises activent déjà ?
17:56– Oui, tout à fait.
17:57En fait, l'égalité des chances, c'est vraiment dès le plus jeune âge.
18:00Et il existe aujourd'hui des dizaines, même des centaines de solutions
18:03sur l'ensemble de la France pour sensibiliser les plus jeunes,
18:06pour former les salariés, les managers,
18:09pour accompagner les parents qui se sont arrêtés pour un moment travailler.
18:12Vraiment, il y a des solutions pour tous et toutes.
18:14Et ça se prend à tout âge, pour tout type de différence,
18:17et aussi pour ceux qui n'en ressentent pas forcément le besoin,
18:20mais qui pour autant peuvent aussi montrer l'exemple
18:22et aider les autres à progresser.
18:24– Mais on parlait des biais des entreprises.
18:26Est-ce qu'on est quand même encore dans une situation
18:29d'énormément de secteurs métiers en tension, du mal à recruter, etc. ?
18:33Est-ce que ça a quand même fait bouger les lignes ?
18:35C'est-à-dire qu'il y a un moment où des RH dans des entreprises
18:39qui sont confrontées à cette situation de métier en tension,
18:42il faut peut-être que j'ouvre le spectre. Ça, ça change, ça ?
18:44– Oui, bien sûr, ça, ça change. On a beaucoup d'entreprises.
18:47PwC en fait partie, on co-édite le Festival unique avec France Travail,
18:51mais aussi avec d'autres entreprises, Axe à France, Google,
18:54les entreprises Langage qui fédère tout un réseau d'entreprises,
18:57l'APEC, donc il y a beaucoup d'acteurs,
18:58et puis il y en a plein d'autres qui se rendent sur unique.
19:00Il y a beaucoup, beaucoup d'acteurs qui expriment aussi
19:02ces envies et ces besoins de recrutement
19:04et qui peinent à trouver des candidats.
19:06Donc ce sera aussi l'objet du Festival unique,
19:08mais aussi de tous les acteurs qui seront présents
19:10et qui peuvent permettre à ces recruteurs de trouver chaussure à leurs pieds.
19:13– Il y a un argument évident, Adéliette de Tourtier,
19:16c'est l'effet positif de la diversité en entreprise.
19:21C'est-à-dire, plus il y a de diversité, plus une entreprise est efficace,
19:23est-ce qu'on peut dire ça ?
19:25– Alors, l'efficacité est difficile à mesurer,
19:28mais ce qui est certain, c'est que tous ceux qui l'expérimentent
19:32disent qu'ils ont vécu une expérience différente,
19:35qu'ils ont sorti un projet de façon différente
19:38et que sans la diversité, le projet n'aurait pas été le même.
19:41Donc c'est ça qu'il faut prouver tout le temps,
19:44il faut le dire, il faut le partager.
19:47Et puis si l'efficacité se mesure à long terme sur des chiffres,
19:51alors on a eu des études sur les entreprises
19:55où les comités de direction étaient mixtes,
19:58hommes-femmes avec des rentabilités qui étaient démontrées,
20:01donc oui, sur le long terme.
20:03Mais au-delà de l'efficacité, c'est aussi de se dire
20:06que l'entreprise, c'est le reflet de la société.
20:09Ce n'est pas que les portes de l'entreprise se ferment
20:12et qu'on est dans un petit monde différent,
20:14on est le reflet de notre société,
20:16donc on a les personnes qu'on croise dans la rue, dans le métro, etc.
20:19Donc on travaille ensemble et c'est vrai que…
20:22– Oui, mais ça veut dire sortir par exemple des grandes écoles,
20:25parce que les grandes écoles, elles ne reflètent pas cette diversité,
20:27ou pas assez.
20:29Justement, c'est là où on doit travailler sur les métiers de demain
20:34et avoir cette réflexion prospective en se disant
20:37de quelles compétences j'ai besoin demain,
20:39de quelle qualité humaine j'ai besoin demain dans mon équipe,
20:44et redescendre cette chaîne en disant qui je vais aller chercher,
20:48et c'est là où les associations ont un rôle formidable
20:51justement d'aller détecter ces compétences et ces qualités,
20:55et c'est cette rencontre entre les entreprises et les associations
20:59qui permet de construire ces nouveaux parcours.
21:02– Avec donc ce festival, j'y viens, enfin, unique,
21:05donc Bismarck est partenaire, vous pouvez nous le présenter ?
21:08Qu'est-ce qui va se passer, ça se passe où, qu'est-ce qu'on va faire ?
21:11– Oui, on va faire plein de choses. – J'espère bien.
21:13– Le festival unique, c'est le premier festival d'égalité des chances,
21:16pardon, en action en France.
21:18Donc ça se passe les 15, 16 et 17 mai, les 15 et 16 mai,
21:21partout en France, à travers 1000 événements.
21:23Donc où que vous viviez, normalement il y a quelque chose pour vous,
21:26et le 17 mai au Parc floral, l'ensemble est gratuit,
21:28et l'objectif c'est vraiment de faire l'égalité des chances,
21:30de sortir des débats, d'en faire une expérience joyeuse,
21:33festive, concrète, où on va réunir à la fois,
21:35comme je le disais tout à l'heure, 300 associations,
21:38des dizaines aussi d'entreprises engagées, 250 speakers,
21:42plein de monde en fait qui se fédère autour du grand public
21:45pour proposer des solutions, des animations festives,
21:48des talks inspirants, des ateliers, du mentorat,
21:50de la prise de photos pro, du recrutement,
21:52enfin vraiment il y en aura pour tous les goûts,
21:54toute personne peut venir et puis s'informer,
21:56se renseigner, se changer aussi les idées,
21:58et faire peut-être des rencontres qui changeront leur parcours.
22:00Le Parc floral, c'est le Parc floral de Paris
22:02qui est dans le bois de Vincennes.
22:04PwC fait partie des soutiens fondateurs
22:08de ce festival unique à l'église de Tourtier.
22:13Pourquoi cet engagement ? Je le comprends,
22:15et surtout en quoi consiste cet engagement pour vous ?
22:17Alors pourquoi ? C'est justement cette volonté
22:20d'aller montrer ces solutions, d'aller les construire ensemble
22:24et aussi de les montrer. Donc sur Unique,
22:27nous avons choisi de soutenir précisément
22:31un pavillon qui sera dédié à des solutions tech
22:35pour le bien commun. Donc pourquoi la tech
22:38finalement va agir, avoir un impact positif
22:43sur le bien commun ? Il y a deux choses.
22:45Il y a la tech qui peut se sensibiliser,
22:47donc on va avoir des immersions pour comprendre
22:51l'accessibilité numérique, il y aura la bulle Sista,
22:54une expérience totalement immersive
22:57pour sortir et abandonner tous les stéréotypes.
23:02Et puis la tech aussi permet de rendre
23:06concrètement le monde plus accessible,
23:08et je vous donne un exemple d'une technologie
23:10qu'on va accueillir sur notre pavillon,
23:13c'est ArtUp. C'est une société
23:16qui va permettre à des seniors vivants en EHPAD
23:19de vivre des expériences numériques de musée virtuel.
23:22Donc vous faire venir le musée à l'intérieur de l'EHPAD.
23:25Je trouve ça intéressant de partager cette expérience
23:28parce qu'on parle beaucoup des jeunes
23:30et de l'égalité des chances, mais il y a aussi
23:32les plus âgés. Donc la tech au service
23:35de tous ces sujets, donc sur le pavillon
23:37qui sera soutenu par PwC, il y aura une dizaine
23:41de solutions qui seront montrées,
23:43et bien sûr des collaborateurs PwC aussi
23:45qui seront là pour accueillir les festivaliers.
23:48Iris Salital, un festival comme celui-là,
23:51j'ai bien compris que l'objectif c'est de créer des vocations.
23:55L'association existe depuis longtemps, ça marche ?
24:00Quand une entreprise vient et dit
24:02voilà ce qu'on a fait, voilà ce que ça a changé pour nous,
24:04il y a un effet d'entraînement ?
24:06Bien sûr, en fait quand on met aujourd'hui,
24:08ce qui est critique c'est que les personnes
24:10qui aujourd'hui sont discriminées n'ont pas accès
24:12à ces opportunités, c'est aussi celles qui n'ont pas conscience
24:14des solutions qui existent, des métiers qui existent.
24:16Donc en fait l'objectif, que ce soit dans les programmes
24:19que nous emmènent Diversité, mais aussi que
24:21différentes associations mènent, et ce qu'on fera sur le Festival Unique,
24:23c'est vraiment de fédérer tout le monde
24:25autour de ces personnes-là, donc à la fois
24:27les entreprises, des rôles modèles,
24:29des organismes de formation, pour montrer
24:31et que le discours soit commun de la part de tout le monde
24:33que c'est possible, qu'il existe des opportunités.
24:35Des rôles modèles qui seront présents
24:38à Paris ou ailleurs ?
24:40Vous avez peut-être un ou deux exemples
24:43en tête à nous donner ?
24:45Oui bien sûr, alors on a plein des rôles modèles
24:47dans le monde de l'entreprise avec des dirigeants,
24:49on aura aussi Thomas Joly,
24:51on aura Bilal Hassani, Camélia Jordana,
24:53plein de monde, franchement, il faut venir les découvrir.
24:55On réserve aussi des surprises,
24:57des animations, il y aura aussi beaucoup d'interactions
24:59du public, donc l'objectif c'est de venir,
25:01de s'informer, mais aussi de faire, de proposer,
25:03d'agir et de se connecter
25:05les uns les autres.
25:06Rendre visible ce qui agit, ce qui inspire,
25:08ce qui transforme, voilà l'objectif
25:10de ce festival unique
25:12dont BeSmart est partenaire.
25:14Merci beaucoup d'être venue nous en parler,
25:16à bientôt sur BeSmart for Change.
25:18On passe tout de suite à notre rubrique
25:20Prêt pour l'impact.
25:26Prête pour l'impact, je pose la question
25:28à Pauline Darfeuil, bonjour.
25:29Bonjour.
25:30Bienvenue, vous êtes la responsable ESG France d'Antalys,
25:32Antalys, entreprise française, membre d'un grand groupe
25:34japonais, Kokusai Pulp & Paper.
25:36Votre métier, c'est quoi ?
25:38Le papier, les emballages ?
25:40Nous sommes distributeurs.
25:42C'est un métier qui n'est pas très commun.
25:44Nous sommes distributeurs
25:46de supports papier, de solutions d'emballage
25:48et de supports de communication visuelle.
25:50D'accord.
25:52Tout ce qu'on peut voir dans les magasins,
25:54sur les voitures.
25:56Nous sommes distributeurs, ça veut dire que nos métiers
25:58c'est l'achat de matière,
26:00le stockage, l'entreposage,
26:02logistique avec la distribution des produits
26:04chez nos clients.
26:06Nous sommes tous ces métiers-là
26:08et nous sommes
26:104000 collaborateurs
26:12dans le monde, présents dans
26:1432 pays.
26:16Nous sommes présents aussi en France
26:18plus précisément avec
26:20une dizaine de sites, d'agences
26:22et 6 entrepôts.
26:24Voilà, ça vous donne aussi une notion.
26:26Et je vous donne aussi
26:28le chiffre des nombres de clients.
26:30Nous avons 100 000 clients
26:32à travers le monde.
26:36Alors, moi je vais reprendre les chiffres
26:38qui sont à peu près les mêmes.
26:40Numéro 1 en Europe, en Amérique latine, présence
26:42dans une trentaine de pays, 83 centres
26:44de distribution dans le monde, 4000 employés
26:46au service de plus de 100 000 clients
26:48et un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros.
26:50Et on va rentrer dans, évidemment, ce qui est le coeur
26:52de cette rubrique qui s'appelle
26:54Prêt pour l'impact, cette stratégie
26:56ESG que vous pilotez.
26:58Déjà, si vous deviez me la présenter
27:00en quelques mots, vous diriez quoi ?
27:02Alors, cette stratégie, ces engagements
27:04d'Anthalys, ils se déploient
27:06au travers de 4 volets.
27:08Donc E, Environnement,
27:10S, Social et G, Gouvernance
27:12qu'on va justement décliner en 4 volets.
27:14La première, c'est nos pratiques commerciales
27:16puisque, vous l'avez compris,
27:18nous sommes distributeurs donc nous vendons de la matière.
27:20Donc ça va être, à travers tous nos pays,
27:22d'avoir des pratiques commerciales responsables
27:24qui aussi répondent et respectent les exigences
27:26éthiques, sociales, environnementales
27:28à travers tous les pays.
27:30Ensuite, ça va être aussi d'améliorer
27:32notre impact environnemental
27:34donc tenter, déjà calculer
27:36et réduire notre
27:38empreinte carbone. Et ça, ça va se faire
27:40à travers toute la chaîne logistique
27:42mais aussi la chaîne matière.
27:44Pour acheter de la matière des produits, on va aussi
27:46être en mesure de faire
27:48une diligence, ce qu'on appelle la diligence raisonnée
27:50à l'égard de nos fournisseurs.
27:52Et ça, ça se pratique comment ?
27:54Ça veut dire qu'on va évaluer, on va sélectionner des fournisseurs
27:56à travers différents critères, on va peut-être parler après.
27:58Et ensuite,
28:00c'est la partie sociale.
28:02Et là, c'est vraiment inclure
28:04la diversité et puis former
28:06les salariés, les collaborateurs
28:08dans leur environnement de travail.
28:10Alors justement,
28:12sur les fournisseurs,
28:14parce que sur ce pilier
28:16environnemental, vous dépendez
28:18forcément beaucoup de vos fournisseurs.
28:20J'allais dire,
28:22comment vous les contrôlez et en même temps
28:24en prononçant cette phrase,
28:26je sais pour avoir reçu
28:28beaucoup de chefs d'entreprise
28:30ou de dirigeants et de dirigeantes d'entreprise que
28:32si c'est que du contrôle, ça ne marche pas.
28:34Il faut que ce soit une sorte de co-construction.
28:36Comment vous faites ?
28:38On a la chance d'être un grand groupe.
28:40On a la chance d'avoir des relations privilégiées
28:42avec nos fournisseurs.
28:44Et on a 2500 fournisseurs
28:46qu'on définit comme stratégiques.
28:48Ça veut dire qu'en fait...
28:50Ils fournissent quoi ?
28:52Vous avez parlé de l'industrie papetière.
28:54Ça, c'est l'histoire d'Anthalyse
28:56qui est née il y a 25 ans
28:58de la dissolution d'Herjovigins.
29:00C'est vraiment sa force.
29:02Et en même temps,
29:04aujourd'hui, avec des clients du papier,
29:06forcément, ça va être aussi un enjeu.
29:08Ce sont des industriels,
29:10papetier, industrie du papier carton,
29:12mais on a aussi
29:14des industriels qui fabriquent
29:16des supports en PVC,
29:18en plastique.
29:20On a certains industriels
29:22qui ont vraiment répondu à ces enjeux environnementaux.
29:24Et puis on a d'autres, il faut les accompagner,
29:26il faut les challenger.
29:28Donc c'est au travers de ces discussions,
29:30de ces dialogues privilégiés avec eux
29:32qu'on va aussi mettre des indicateurs de performance,
29:34un engagement sur la conformité réglementaire.
29:36Donc ça va être
29:38cette relation-là
29:40où on va pousser nos fournisseurs
29:42à la fois dans les achats, puisqu'on va sélectionner
29:44certains produits qu'on voudra distribuer,
29:46mais aussi dans la relation à dire
29:48quel est votre emprunt de carbone,
29:50quel est votre conformité.
29:52Ça veut dire que vous leur donnez en quelque sorte un objectif,
29:54une feuille de route à atteindre,
29:56vous ne leur dites pas c'est comme ça, c'est tout de suite ?
29:58On ne peut pas, parce qu'on a quand même des gros industriels,
30:00mais on a aussi des tout petits.
30:02Et ça, c'est aussi un enjeu, parce que
30:04forcément, on parle de gros industriels
30:06qui, eux, se sont déjà préparés depuis une dizaine d'années.
30:08C'est forcément plus facile.
30:10Et c'est plus facile, et en même temps,
30:12qu'est-ce qu'il leur reste à faire ?
30:14Donc ils ont aussi tout le volet, notamment social,
30:16qui est peut-être à risque.
30:18Après, on voit ce qu'on met derrière le risque.
30:20Et puis, il y a toute la partie
30:22où, en fait, il faut quand même
30:24les accompagner sur...
30:26Ok, vous produisez ces produits-là,
30:28et nous, on en sélectionne certains.
30:30Mais est-ce qu'il y a un enjeu de traçabilité ?
30:32C'est-à-dire que vous avez un fournisseur
30:34qui lui-même a des fournisseurs,
30:36surtout quand on parle de forêt.
30:38Oui, je vois où est-ce que vous voulez venir.
30:40On va parler de déforestation à portée, évidemment.
30:42Déjà, ça, on le voit sur
30:44tous les secteurs d'activité,
30:46et encore plus dans la distribution.
30:48Les consommateurs, les clients finaux,
30:50veulent de plus en plus savoir
30:52l'origine de la matière,
30:54la traçabilité, quel contrôle
30:56elle va suivre tout au long de sa chaîne d'approvisionnement.
30:58Donc, déjà, finalement,
31:00ça, déjà, il faut y répondre.
31:02C'est-à-dire qu'il faut apporter une réponse.
31:04Et donc, pour ça, il faut être en confiance,
31:06en discussion avec nos fournisseurs.
31:08Donc, en effet, il y a la matière.
31:10Ensuite, il y a la transformation de la matière
31:12et la façon dont on va le communiquer à nos clients.
31:14Puisqu'en fait, en tant que distributeurs,
31:16on a aussi quand même un rôle, un merveilleux rôle
31:18de transparence, de pouvoir sélectionner,
31:20mettre sur le marché certains produits,
31:22mais aussi, quelque part,
31:24de défendre notre position.
31:26On est quand même distributeurs.
31:28On ne va pas vous donner non plus
31:30toutes les informations d'un part de fournisseurs.
31:32Donc, ça, c'est un challenge. C'est merveilleux.
31:34Mais il faut quand même qu'on puisse répondre
31:36sur la traçabilité. Donc, il y a des réglementations.
31:38La déforestation peut-être en importe.
31:40La déforestation importée, par exemple.
31:42Il y a une réglementation, un règlement européen,
31:44RDUE.
31:46Vous le respectez déjà ?
31:48Vous vous y préparez ?
31:50Le règlement contre la déforestation,
31:52c'est un règlement européen
31:54qui arrive en application
31:56au 1er janvier 2026.
31:58Donc, en tant qu'industrielle
32:00pas industrielle, mais fournisseur
32:02de produits papetiers, ça fait déjà
32:04de nombreuses années qu'on n'est pas
32:06en conformité, mais on est déjà en avance
32:08par rapport au fait qu'on a déjà sélectionné
32:10des produits qui sont certifiés
32:12avec des forêts qui sont gérées durablement.
32:14Donc, on a déjà ce gage
32:16de responsabilité, de travailler
32:18avec des fournisseurs qui respectent
32:20les enjeux environnementaux
32:22de la déforestation, mais aussi de travail.
32:24Puisqu'en fait, c'est quand même souvent,
32:26très souvent lié. Et ensuite,
32:28par rapport à cette conformité sur la réglementation,
32:30il faut savoir que c'est une réglementation
32:32qui concerne un large spectre
32:34de produits. Ça va du
32:36soja, de l'élevage bovin,
32:38en passant par le bois et
32:40ses produits dérivés comme les produits imprimés.
32:42Et le cacao, le café.
32:44On peut rajouter les meubles, le cacao, le café, etc.
32:46Et donc, c'est vrai que c'est une petite partie
32:48de ce large spectre où, en fait,
32:50il y a peu d'enjeux sur l'industrie
32:52papetière qui travaillent déjà avec
32:54des forêts qui sont gérées durablement.
32:56Donc, c'est quand même important de souligner
32:58ça parce qu'en tant que nous, distributeurs,
33:00finalement, on a déjà avancé
33:02depuis de longues années sur ce sujet.
33:04Vous parlez de 105
33:06centres de distribution axés
33:08sur l'éco-responsabilité.
33:10Alors, ça veut dire quoi pour vous ces mots ?
33:12Déjà, c'est à travers les
33:14produits que nous distribuons.
33:16Donc, on a une sélection de
33:18produits qui sont des alternatives à
33:20des produits qui vont faire appel à des matières fossiles.
33:22Donc, je parlais tout à l'heure de
33:24bâches en PVC ou
33:26d'adhésifs. Et donc là, on a
33:28des alternatives. Donc, on a développé
33:30chez Antalis des
33:32systèmes de notation
33:34qui vont permettre de mieux comprendre
33:36l'impact, la performance
33:38environnementale de ces produits. Donc, c'est une notation
33:40qui s'appelle Green Star System. Et on a
33:42décliné, en fait, ce système de notation
33:44sur tous nos produits.
33:46Ce qui permet déjà aux consommateurs
33:48finales de dévaluer ce que c'est qu'un produit éco-responsable.
33:50C'est des étoiles, c'est ça ? C'est des étoiles.
33:52C'est des étoiles vertes.
33:54Plus ou moins vertes. Donc, ça, c'est la première chose.
33:56Et ensuite, on parlait de traçabilité. Donc,
33:58éco-responsabilité, il y a la transparence aussi.
34:00Et là-dessus, on a aussi mis
34:02en place un système de collecte de l'information
34:04pour mieux informer nos clients finaux.
34:06Donc, comme exemple, je peux vous donner
34:08la Green Card qui est une petite carte où on va
34:10montrer les substances
34:12préoccupantes, l'origine
34:14de la matière, la recyclabilité
34:16du produit, etc. Et donc, ça, c'est pour mieux informer.
34:18Donc, ça, c'est l'éco-responsabilité des produits.
34:20Et après, dans l'éco-responsabilité,
34:22évidemment, il y a l'entrepôt. Il y a comment on gère...
34:24Alors, les entrepôts, on en parle dans un instant.
34:26Ça m'intéresse aussi. Mais sur ce...
34:28Je reste sur ce Green
34:30Star System.
34:32Bon, c'est quoi ? C'est de 0 à 5, c'est ça ?
34:34Je veux bien des exemples de produits bien notés.
34:36Et puis ensuite, on va voir
34:38ce sur quoi on peut travailler.
34:40Alors, comme exemple, le plus simple sur le papier,
34:42on va avoir, par exemple, le mieux noté.
34:44Ça va être celui qui est issu de
34:46fibres recyclées. Et qui est
34:48fabriqué par une usine qui est
34:50certifiée avec les plus hauts
34:52de certification environnementale, comme l'ISO
34:5414000, par exemple. Donc, ça, ça va être
34:56un papier avec un
34:58très fort impact,
35:00faible impact environnemental.
35:02À l'inverse, ça va être un papier avec une
35:04forte blancheur, donc des agents de blanchiment.
35:06Une usine, mais il n'y en a quasiment
35:08jamais qui ne sont pas certifiés
35:10avec des normes environnementales.
35:12Si on regarde des produits qui sont peut-être plus
35:14difficiles à évaluer, comme un
35:16produit comme une bâche, par exemple.
35:18Donc, si on introduit de la matière
35:20recyclée,
35:22la notation va s'améliorer.
35:24Donc, un produit qui introduit
35:26de la matière recyclée, qui est une origine européenne
35:28et qui est fabriqué dans une usine
35:30qui a une certification environnementale,
35:32elle va être mieux notée.
35:34Est-ce que les produits qui sont les mieux notés,
35:36les plus green, sont forcément
35:38plus chers ?
35:40Je peux difficilement répondre non.
35:42Mais ça dépend des produits.
35:44C'est-à-dire que sur des produits, justement,
35:46qui servent au support de communication
35:48visuelle, sur de l'emballage,
35:50notamment du calage.
35:52En fait, des produits qui sont issus du bois
35:54ne vont pas forcément être plus chers,
35:56mais comme ils vont être plus lourds,
35:58parfois ils vont peser plus dans la balance
36:00et donc, souvent, ils ont un prix
36:02qui va être plus cher. Mais si on regarde la partie
36:04papier, là, on n'est plus du tout
36:06sur les mêmes ordres de grandeur.
36:08Là, ça ne veut plus rien dire. Ce n'est pas forcément
36:10parce qu'un papier est recyclé
36:12ou il a un faible impact environnemental
36:14qu'il va être plus cher. Parce que sinon,
36:16la plupart des entreprises communicantes
36:18ne feraient pas appel aux dispositifs,
36:20aux matériaux papiers.
36:22Ces entrepôts, alors, qu'est-ce que vous avez fait
36:24pour réduire leur impact ?
36:26La plus belle marge de manœuvre
36:28qu'on a faite, ça a été de changer
36:30les lampes traditionnelles en LED.
36:32Ça, c'est vraiment toutes les entreprises,
36:34mais c'est vrai que l'effet, il est comptabilisé,
36:36il est immédiat.
36:38C'est 15% de consommation énergétique en moins.
36:40Ensuite, avec ça, on a accompagné ça
36:42en mettant des systèmes
36:44automatiques
36:46d'éclairage.
36:48Ce qui améliore le confort
36:50aussi de ceux qui travaillent,
36:52des opérateurs qui travaillent en entrepôt.
36:54Ça, c'est vraiment le bâtiment.
36:56Et après, dans la partie logistique,
36:58on va parler du transport.
37:00Nous, on n'a pas notre
37:02propre flotte de véhicules en France.
37:04Par contre, on achète de la prestation
37:06et on pousse nos transporteurs
37:08à verdir leur flotte,
37:10à s'engager aussi à réduire leurs émissions.
37:12Antalise France s'est engagée
37:14depuis 2023 dans un programme
37:16qui vise à réduire les émissions
37:18de gaz à effet de serre du transport
37:20de 5% par an.
37:22C'est le programme qui s'appelle FRED21.
37:24C'est une association FRED21, c'est ça ?
37:26C'est un label, c'est une association
37:28qui appartient à EVE CO2.
37:30Et en fait, nous, sur la première année,
37:32on a déjà réduit de 8% ces émissions.
37:34En changeant de prestataire ?
37:36Voilà.
37:38En changeant de prestataire, en sélectionnant
37:40des prestataires qui, eux-mêmes, se sont engagés
37:42dans ce même type de label pour des chargeurs
37:44de camions. Nous, on charge les camions.
37:46Eux, en fait, ils remplissent les camions.
37:48C'est eux qui vont avoir
37:50le plus fort impact.
37:52Eux, ils vont changer le carburant.
37:54Ils vont mieux optimiser leur trajet.
37:56En fait, en faisant ce choix-là,
37:58déjà, on réduit les émissions.
38:00C'est intéressant ce que vous disiez,
38:02parce que ça veut dire que ceux qui ne le font pas
38:04perdent des marchés, de fait.
38:06Oui, mais de toute façon,
38:08les consommateurs, encore une fois, sont de plus en plus regardants
38:10sur ces aspects-là.
38:12En termes de prestataire de logistique,
38:14on est obligé de passer par la case transport.
38:16Quand vous parlez de...
38:18Vous évoquiez le PVC.
38:20Je vois qu'on parle des plastiques,
38:22parce que c'est un métier où il y a
38:24forcément pas mal de plastiques.
38:26Est-ce qu'il y a... Déjà, on va commencer par...
38:28Est-ce qu'il y a des plastiques...
38:30Comment je peux dire ça ? Indispensables.
38:32C'est-à-dire que vous dites...
38:34Là, ça reste quand même la meilleure solution.
38:36Pour retourner l'équation
38:38environnementale dans tous les sens,
38:40on ne peut pas faire autrement.
38:42Bien sûr. Dans les produits plastiques,
38:44il y a ceux qui sont indispensables
38:46parce qu'ils vont permettre
38:48d'éviter les chocs, de protéger des chocs.
38:50Ils vont permettre d'être
38:52réutilisables. C'est aussi pour ça qu'on parle
38:54de réemploi aujourd'hui.
38:56Le plastique le permet beaucoup.
38:58Après, il y a la partie gestion des déchets.
39:00C'est-à-dire qu'un plastique,
39:02c'est difficile de le dire,
39:04mais s'il était bien géré à la fin de sa vie,
39:06on pourrait le réintégrer dans un processus
39:08de recyclage, de revalorisation.
39:10C'est désormais un nouvel enjeu.
39:12C'est d'accompagner
39:14nos clients sur ça,
39:16sur la gestion de leurs déchets.
39:18Et ça, c'est vraiment l'enjeu actuel.
39:20Il y a la conformité réglementaire
39:22qui va nous y pousser. Mais si nous,
39:24on n'est pas proactifs sur ça,
39:26on va perdre des clients
39:28qui eux-mêmes vont être obligés
39:30par leurs clients finaux à réduire
39:32leur consommation de plastique.
39:34Je voudrais qu'on regarde quelques chiffres
39:36de la PLV.
39:38C'est Circulair
39:40qui donnait ces chiffres
39:42au mois de mai 2024.
39:44100 000 tonnes de déchets par an
39:46générés par la PLV, majoritairement
39:48ne recyclées. Plus de 80%
39:50sont estimés brûlés ou incinérés en fin de vie
39:52hors carton. 30% de la PLV produite,
39:54ça, ça me désole, n'arrive même pas
39:56jusqu'aux yeux des consommateurs.
39:58Ça veut dire qu'on produit, mais finalement, on ne l'utilise pas.
40:00On est bien d'accord.
40:02L'industrie de la PLV, ça pèse
40:049 milliards d'euros à l'échelle de l'Europe.
40:06C'est encore un modèle linéaire.
40:08Je produis,
40:10j'utilise, je jette.
40:12Très majoritairement.
40:14En même temps, il y a des industriels qui font
40:16un gros effort et qui s'y préparent
40:18avec des investissements assez lourds de réinsertion
40:20de leurs déchets, ce qu'on appelle
40:22les déchets post-industriels, dans leur système
40:24de fabrication.
40:26Si déjà,
40:28on arrive à réutiliser cette partie-là,
40:30bon...
40:32Mais vous, ça veut dire quoi ?
40:34Ça veut dire que c'est un changement d'état d'esprit
40:36quand vous fournissez des affiches ?
40:38Ça fait partie
40:40de vos métiers.
40:42Quand je parlais des pratiques commerciales
40:44et quand je parlais de la formation,
40:46c'est vraiment...
40:48On ne peut pas parler
40:50de transition sans information
40:52et formation.
40:54C'est aussi accompagner nos pratiques commerciales
40:56dans la formation de ces enjeux-là.
40:58Déjà, ils sont conscients parce que leurs clients
41:00les informent, mais c'est aussi leur dire
41:02mieux informer ce que font nos industriels.
41:04Donc les industriels,
41:06ils ont déjà mis en place des investissements
41:08de capter la gestion
41:10de leurs déchets, de la réduire.
41:12Et c'est déjà, je trouve, un gros travail
41:14ce que font les industriels. Et ensuite, c'est d'accompagner
41:16les clients finaux à dire, essayez d'optimiser
41:18votre production également
41:20pour réduire
41:22les déchets.
41:24Est-ce que c'est possible ? Parce que quand on parle
41:26de publicité dans les magasins,
41:28on ne peut pas forcément la réutiliser
41:30dans un autre magasin.
41:32C'est vrai. Et c'est pour ça qu'on va aussi sélectionner
41:34des produits qui vont être plus alternatifs, donc issus
41:36de matières bois, qui vont être beaucoup plus faciles
41:38à recycler. Et c'est possible. C'est vraiment
41:40possible. Alors, il y a évidemment la notion
41:42de coût, il y a la notion de transport,
41:44parce que parfois, un carton, c'est plus lourd
41:46ou plus encombrant qu'un plastique
41:48qu'on va enrouler, qu'une bâche qu'on va enrouler.
41:50Mais c'est un changement d'habitude.
41:52Ça ne veut pas dire que c'est impossible, ça veut dire qu'il faut montrer que c'est possible.
41:54Et j'étais à un salon hier,
41:56et on voit déjà dans des salons, dans l'événementiel,
41:58on voit déjà beaucoup plus de panneaux
42:00qui sont faits à partir de matières
42:02renouvelables que de bâches.
42:04C'est déjà visible.
42:06C'est juste qu'il faut accompagner
42:08ce changement et former et informer.
42:10Est-ce que, alors, on a,
42:12je pense, et vous et moi un biais, c'est-à-dire, moi je présente
42:14une émission qui s'appelle Smart Impact,
42:16je baigne dans ces enjeux environnementaux,
42:18et vous, c'est votre responsabilité
42:20chez Antalys.
42:22Peut-être qu'on a tendance
42:24à voir le verre plutôt à moitié plein,
42:26mais on est dans une période qui est quand même
42:28compliquée, où on a plutôt ce sentiment
42:30d'une société
42:32qui a du mal à accepter
42:34la transition environnementale,
42:36peut-être parce qu'on l'a posée
42:38d'une façon trop anxiogène, trop culpabilisatrice.
42:40Est-ce que vous le ressentez, ça ?
42:42C'est-à-dire que, finalement,
42:44des clients qui sont un peu moins
42:46exigeants
42:48en la matière, etc.
42:50Non, parce que,
42:52justement, comme je suis
42:54responsable de la RSE,
42:56tout le monde
42:58a un mot à dire sur le développement
43:00durable.
43:02Un mot, c'est pas une action ?
43:04Un mot en disant, il faut que je travaille avec toi
43:06sur ce sujet-là. Il faut que tu viennes
43:08avec moi voir ce client, il a des questions
43:10sur ce sujet-là, je ne sais pas y répondre,
43:12comment tu peux m'accompagner ?
43:14Non, je ne le ressens pas dans mon travail.
43:16En tout cas, je sens qu'il y a vraiment, aujourd'hui,
43:18une marge de manœuvre, une action à mener.
43:20Par contre, c'est sûr et certain
43:22que dans l'action, quand on regarde
43:24beaucoup plus large, c'est difficile,
43:26c'est un enjeu, c'est un challenge.
43:28Moi, c'est aussi la raison
43:30pour laquelle j'ai rejoint Antalise, c'est que c'est un challenge
43:32de venir accompagner ce changement
43:34en disant, c'est possible, on va y arriver, il faut
43:36travailler ensemble, c'est un métier transverse.
43:38C'est vrai que le développement durable, ça touche
43:40aux achats, à la logistique,
43:42à la communication, au marketing, mais il faut que tout le monde se réunisse.
43:44C'est pas juste de dire, viens travailler avec moi
43:46et on va arriver. Non, il faut se mettre
43:48ensemble et il faut
43:50accompagner le changement.
43:52Et quand on est présent dans
43:54plusieurs pays dans le monde, il y a forcément
43:56aussi des parallèles,
43:58des réglementations
44:00qui ne sont pas les mêmes, etc.
44:02Je voudrais qu'on parle un peu plus
44:04du S de l'ESG,
44:06des engagements sociétaux.
44:08Si vous deviez donner
44:10une priorité, ce serait quoi ?
44:12J'aurais l'air de donner deux,
44:14mais en fait,
44:16chez Antalis, il y a vraiment une politique
44:18forte de la santé-sécurité.
44:20Donc ça, c'est
44:22vraiment un engagement fort
44:24à la fois des ressources humaines,
44:26mais de toutes les équipes logistiques,
44:28réduire le taux d'incident.
44:30Juste comme chiffre,
44:32on est passé de
44:3410,5 à 3
44:36en 5 ans.
44:38C'est le nombre d'accidents
44:40par le nombre d'employés.
44:42Et c'est pour dire
44:44qu'on a quand même une grosse partie
44:46de la masse salariale qui travaille en entrepôt.
44:48Donc c'est vrai que c'est à la fois en termes de diversité,
44:50c'est le deuxième point en termes de diversité,
44:52c'est en challenge aussi, puisque ça pèse dans la balance
44:54salariale. Et donc c'est aussi
44:56ça, c'est la politique
44:58santé-sécurité, et aussi
45:00introduire plus de femmes
45:02dans notre masse salariale. Et en fait,
45:04il y a 25 % quand même
45:06dans les comités exécutifs régionaux
45:08qui sont composés de femmes, ce qui est déjà pas mal
45:10pour un métier qui reste quand même
45:12la distribution de la logistique.
45:14Donc c'est vraiment ces deux volets-là.
45:16Et en revanche, en salariat, c'est quel pourcentage de femmes ?
45:18C'est 40 %, sur
45:20le monde. Donc après, quand même
45:22sur la France, on a un indice
45:24égalité professionnelle de 93
45:26sur 100, qui
45:28n'a cessé de croître d'année
45:30en année chez Antalise France.
45:32Et c'est une belle
45:34représentativité de ce que fait
45:36la politique RH en France.
45:38Est-ce que l'intelligence artificielle
45:40est déjà en train de transformer vos métiers ?
45:42Et qu'est-ce que ça
45:44provoque chez les
45:46collaborateurs du groupe ?
45:48Parce qu'en général, il y a de l'inquiétude associée.
45:50Oui, alors c'est vrai que
45:52c'est une bonne question. Il y a les métiers
45:54de la création, de la communication, pour qui
45:56c'est un super challenge, encore une fois,
45:58d'utiliser l'intelligence artificielle.
46:00Ça suscite plus d'inquiétude, de curiosité,
46:02et on va accompagner justement
46:04toute la force commerciale,
46:06toute la force de vente sur l'utilisation
46:08de l'intelligence artificielle.
46:10Comme tout métier,
46:12il faut s'y intéresser, il ne faut pas
46:14se précipiter, et c'est ce qu'on fait.
46:16Ça fait déjà deux ans que
46:18le groupe suit un peu les évolutions
46:20pour voir comment on va l'introduire dans nos métiers.
46:22Et pour l'instant, il n'y a pas de métiers qui disparaissent,
46:24il y a des métiers qui se transforment, c'est ça ?
46:26Ah oui, c'est des métiers qui se transforment. Après, évidemment,
46:28dans les entrepôts, on a une partie automatisation,
46:30mais néanmoins, on a
46:32beaucoup de variétés de produits qui font
46:34qu'on a besoin de manutention,
46:36et on accompagne ça justement avec la politique santé-sécurité.
46:38Après, on sait qu'il y a des robots
46:40coupés à de l'intelligence artificielle,
46:42qui ont de la capacité de plus en plus
46:44fine à reconnaître les
46:46différents colis, etc.
46:48Donc, potentiellement, quand même,
46:50un peu moins d'humains dans les entrepôts.
46:52C'est vrai, après, c'est une question de
46:54coûts, de génération, et de
46:56localisation. C'est vrai qu'on a
46:58des entrepôts qui ne sont pas forcément
47:00dans des endroits où on a facilité
47:02à recruter des personnes
47:04qui sont prêtes à utiliser, ou à voir
47:06dans leurs entrepôts des mécanismes
47:08comme ceci. Mais c'est un enjeu.
47:10Il y a, je crois, depuis
47:12deux ans, vous avez créé une journée qui s'appelle
47:14l'idée. C'est quoi
47:16l'idée ? C'est la journée
47:18des bonnes idées ? C'est ça, en quelque sorte ?
47:20Oui, c'est ça. En fait,
47:22à travers le groupe, il y a un moment dans l'année,
47:24alors c'est tous les deux ou trois ans,
47:26il y a un moment où on va réunir et on va faire
47:28un challenge des bonnes idées,
47:30des bonnes pratiques. Les collaborateurs
47:32apprécient bien ça.
47:34Il y a plusieurs initiatives comme ça. Il y a aussi
47:36l'initiative du Duo Day, où en fait,
47:38on va proposer
47:40à une personne en situation de handicap de venir
47:42faire un métier,
47:44accompagner un métier chez Antalis.
47:46L'idée, je trouve ça super, mais
47:48c'est bien s'il en ressort
47:50vraiment des projets
47:52ou des transformations,
47:54vous voyez ce que je veux dire ? Parce que sinon, c'est même frustrant pour les salariés.
47:56J'ai participé à ça, j'ai ouvert
47:58la boîte à idées, puis deux ans après,
48:00il n'y a rien qui s'est passé.
48:02C'est notamment utilisé dans le système de management
48:04de la qualité. C'est une entrée dans notre système
48:06de management de la qualité. On va prendre
48:08cette boîte à idées pour en prendre
48:10et en capter certaines idées et les mettre
48:12en place ou pas, les évaluer
48:14et les comparer
48:16par rapport à d'autres initiatives.
48:18Puisqu'on est dans la
48:20politique RH, on l'a dit tout à l'heure,
48:22plus de 4000 employés
48:24un peu partout dans le monde, ça veut dire
48:26des réglementations,
48:28des cultures différentes, des religions différentes,
48:30comment vous donnez
48:32une ligne directrice
48:34qui est
48:36la ligne directrice
48:38d'un groupe français avec un ADN
48:40français ?
48:42Ce n'est pas une question facile,
48:44parce que c'est vrai qu'Intellis est présent
48:46à travers le monde, donc il y a déjà des réunions
48:48internationales qui permettent
48:50de mélanger et de brainstormer
48:52un peu toutes ces cultures,
48:54surtout avec un management
48:56japonais, un actionnaire
48:58principal japonais,
49:00qui est fortement impliqué dans la politique
49:02ESG du groupe.
49:04C'est vraiment un impact fort pour eux.
49:06C'est déjà à travers ces réunions,
49:08à travers ce management qui réunit des
49:10comités, qui fait des comités
49:12réguliers à travers tous les pays.
49:14Je dirais que c'est aussi une présence,
49:16une information.
49:18La politique RH est là
49:20pour essayer
49:22d'amener des indicateurs à travers les pays,
49:24mais ce n'est pas simple.
49:26Un actionnaire japonais, ce n'est pas forcément simple ?
49:28Ce n'est pas une question facile.
49:30Pour avoir déjà travaillé
49:32dans le passé avec
49:34un actionnaire japonais, je trouve que
49:36ça oblige à
49:38aller dans le détail.
49:40N'importe quelle boîte, même si on a tendance
49:42à penser que c'est embêtant,
49:44c'est une bonne chose.
49:46Ça pousse la conformité
49:48vers la réglementation.
49:50C'est une bonne chose.
49:52Merci beaucoup Pauline
49:54d'Arfeuil.
49:56Alice, ce n'est pas tout à fait le même métier.
49:58A bientôt sur BeSmartFrontier.
50:00C'est l'heure de notre rubrique Start-up et Innovation.
50:08Smart Ideas,
50:10notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables
50:12avec Olivier Tran. Bonjour.
50:14Vous êtes le fondateur de BeScornu.
50:16Vous l'avez créé en 2020.
50:18Avec quelle idée ?
50:20Le déclic, c'est mon enfant qui est autiste sévère,
50:22Alexandre, et qui n'avait pas
50:24de solution de prise en charge à cette époque-là.
50:26Il restait à la maison.
50:28Comme il n'avait rien à faire, ça ne s'est pas très bien passé
50:30puisqu'il a regardé en boucle des vidéos de suicides.
50:32J'ai arrêté une carrière un peu confortable
50:34dans l'industrie de l'aluminium
50:36pour essayer de construire un avenir pour mon enfant.
50:38L'idée est venue de créer BeScornu
50:40qui est un traiteur événementiel,
50:42une maison de gastronomie
50:44pour qu'on puisse démontrer
50:46que ces jeunes porteurs d'handicap
50:48cognitifs, mentaux,
50:50puissent travailler très efficacement.
50:52Avec ce chiffre qu'on a trouvé
50:54en préparant cet entretien,
50:562 millions de personnes en situation de handicap
50:58neuro-atypique en France.
51:00Là, je n'ai pas le chiffre,
51:02mais avec un taux de chômage
51:04qui est de plus de 80%.
51:06C'est stratosphérique.
51:08C'est incomparable.
51:10C'est exactement ça.
51:12On n'a pas l'occasion pour ces jeunes-là
51:14de suivre un apprentissage classique.
51:16Certains ne savent pas lire,
51:18pas écrire. Mon fils, par exemple,
51:20ne sait ni lire, ni écrire, ni même parler.
51:22Pourtant, on se rend compte, nous les parents,
51:24qu'ils peuvent bien faire des choses à la maison.
51:26Typiquement, débarrasser un lave-vaisselle,
51:28il sait très bien faire et en plus, ça l'amuse.
51:30Il aime bien le faire tous les jours.
51:32Sur ce constat qu'ils peuvent faire des choses simples,
51:34on a pu construire un projet
51:36pour les embarquer dans l'aventure
51:38de l'entreprise.
51:40C'est un traiteur
51:42qui participe pour des événements.
51:44Ce que j'entends là,
51:46c'est passionnant parce que ça veut dire
51:48qu'il faut être pointilliste.
51:50Il faut trouver la mission qui correspond à chacun et à chacune.
51:52C'est tout à fait le projet, l'idée
51:54de dire chacun d'entre nous,
51:56on a des qualités, des talents
51:58et aussi des choses qu'on ne peut pas forcément bien faire
52:00et qu'on n'a pas forcément envie de faire non plus.
52:02C'est de trouver le bon endroit
52:04pour chacun
52:06pour être juste à sa place,
52:08à sa bonne place, pour être efficace
52:10en qualité et en quantité.
52:12Quand on organise un événement,
52:14il y a des métiers incontournables.
52:16Il y a des métiers en cuisine,
52:18dans un laboratoire, pour faire de la production
52:20de pièces cocktails très fines.
52:22Là, on va embaucher des jeunes qui seront
52:24très à l'aise pour éplucher des légumes,
52:26pour les tailler.
52:28D'autres qui vont être très à l'aise pour assembler
52:30de façon très minutieuse.
52:32Et puis, vous avez le service.
52:34Quand on va être devant le client, dans les entreprises
52:36ou dans des gros événements,
52:38c'est ce type de jeunes qui vont être très à l'aise
52:40pour servir devant plein de gens,
52:42plein de monde, être très à l'aise
52:44avec tous ces gens-là.
52:46Ça veut dire les former aussi ?
52:48Ça veut dire évidemment les former.
52:50J'ai été trop vite.
52:52Les détecter, c'est-à-dire que
52:54l'entretien d'embauche doit être particulier quand même.
52:56Justement, c'est pour ça que Biscanu
52:58n'est pas seul. J'ai créé trois structures
53:00complémentaires dans un écosystème d'inclusion
53:02pour réussir ce pari
53:04un peu fou d'embaucher nos enfants
53:06dans des cas différents.
53:08Il y a Affuté, qui est une association
53:10qui est un organisme de formation.
53:12Affuté veut dire l'association pour la formation universelle
53:14aux tâches élémentaires.
53:16On va détecter justement les jeunes
53:18et les talents de ces jeunes-là
53:20avec un profilage très précis
53:22selon 27 axes d'analyse maintenant
53:24pour détecter la capacité
53:26ou l'aptitude de pouvoir réaliser
53:28certaines tâches.
53:30Et on va faire le matching avec les tâches élémentaires
53:32qu'on va recenser dans toutes les entreprises
53:34parmi toutes. Donc on va adopter
53:36la même technique de pouvoir profiler
53:38le besoin d'aptitude selon les mêmes 27 axes.
53:40Et on va faire rencontrer
53:42les deux pour dire que ce jeune-là
53:44a les aptitudes nécessaires pour faire
53:46ce travail-là ou cette tâche-là.
53:48J'aime bien cette idée qu'on puisse être
53:50Biscornu et Affuté à la fois.
53:52Ça va très bien l'ensemble.
53:54Vous publiez un livre de recettes
53:56chez Alma-Michel. C'est quoi l'idée
53:58de ce livre ?
54:00Et puis on va comprendre que les bénéfices
54:02vont justement à l'association en question.
54:04L'idée de ce livre, c'est précisément
54:06de démontrer que c'est un chemin...
54:08C'est un livre de recettes, c'est ça ?
54:10C'est un livre de recettes, déjà. Voilà, exactement.
54:12Donc ça s'appelle En Cuisine avec Biscornu.
54:14Publié par Alma-Michel.
54:16Disponible à la FNAC ou n'importe quel endroit.
54:18Et donc ce livre-là,
54:20c'est un livre de recettes fait par
54:22des meilleurs chefs français.
54:24Donc des meilleurs ouvriers de France
54:26ou des chefs étoilés.
54:28Qui oeuvrent précisément pour l'inclusion
54:30des jeunes handicapés.
54:32Ils ont construit des recettes qui conviennent
54:34pour ces jeunes-là.
54:36Avec des engagements très forts.
54:38Puisque c'était 100% local, 100% bio,
54:40100% de saison.
54:42Il n'y aura pas de chocolat, par exemple, dans ces recettes-là.
54:44Et l'idée, c'est de pouvoir créer
54:46le bon angle d'attaque
54:48et d'installer ces jeunes
54:50comme des références, comme des étoiles.
54:52C'est eux qui vont montrer la voie et le chemin
54:54à d'autres acteurs de ce milieu de la restauration.
54:56Et ces chefs étoilés
54:58ou des meilleurs ouvriers de France,
55:00ils ont eux-mêmes embauché des jeunes
55:02dans leur cuisine.
55:04Ils sont tous très engagés
55:06pour ces valeurs de partage,
55:08de solidarité.
55:10Ça fait partie du métier même
55:12de chef cuisinier.
55:14De construire quelque chose pour un public,
55:16pour des clients. De partager des saveurs,
55:18de partager des émotions.
55:20Et la partie intégration,
55:22inclusion, fait partie intégrante
55:24de ces notions-là
55:26de cuisine et de partage.
55:28Ils ont embauché
55:30et ils veulent embaucher davantage
55:32de porteurs de handicap dans leur cuisine
55:34et surtout construire le chemin d'avenir
55:36pour ces jeunes.
55:38Vous travaillez toujours à Matignon.
55:40J'ai lu qu'il y avait eu un certain nombre de réceptions.
55:42Exactement. On travaille pour les services
55:44du Premier ministre. On intervient
55:46pour le Conseil d'État, la Cour des Comptes.
55:48Et ça, c'est très valorisant
55:50pour ces jeunes porteurs de handicap
55:52de pouvoir être dans des institutions
55:54et de montrer dans des lieux
55:56où il y a besoin d'avoir un niveau d'exigence très élevé
55:58qu'ils sont capables
56:00d'assurer des événements
56:02de très haute tenue, de très haute qualité.
56:04Tout ce projet-là
56:06vise à faire de la pédagogie
56:08auprès de ceux qui nous écoutent, des entreprises, des employeurs.
56:10De dire, chez vous également,
56:12il peut y avoir des tâches élémentaires
56:14qui peuvent être réalisées par ces jeunes
56:16porteurs de handicap. C'est un travail collaboratif
56:18et à construire ensemble.
56:20Faisons leur chemin à eux.
56:22Ils méritent d'avoir leur place au milieu de nous.
56:24Merci beaucoup, Olivier Tranet.
56:26Bon vent à Biscornu.
56:28Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
56:30Merci à toutes et à tous de votre fidélité
56:32à la chaîne des Audacieuses et des Audacieux. Salut !