Conclusion des journées par Arnaud Waquet et Brigitte Guigueno.
Dans le cadre de la Grande Collecte des archives du monde du sport, pilotée par le Service interministériel des Archives de France, un colloque de deux journées, spécifiquement consacré au traitement et à la valorisation des archives fédérales et à l’histoire des fédérations sportives en France, olympiques ou non-olympiques, s'est tenu le 21 novembre 2023 aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine. Initié à l’initiative du Comité d’histoire des ministères chargés de la jeunesse et des sports (CHMJS) cet évènement a été conçu et organisé conjointement avec l’ensemble des partenaires suivants :
– l’Académie nationale olympique française (ANOF),
– les Archives nationales de Pierrefitte sur Seine
– le Comité national olympique et sportif français (CNOSF),
– la mission des archives et du patrimoine culturel du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
– le Service interministériel des Archives de France (SIAF)
– la Société française d’histoire du sport (SFHS)
Dans le cadre de la Grande Collecte des archives du monde du sport, pilotée par le Service interministériel des Archives de France, un colloque de deux journées, spécifiquement consacré au traitement et à la valorisation des archives fédérales et à l’histoire des fédérations sportives en France, olympiques ou non-olympiques, s'est tenu le 21 novembre 2023 aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine. Initié à l’initiative du Comité d’histoire des ministères chargés de la jeunesse et des sports (CHMJS) cet évènement a été conçu et organisé conjointement avec l’ensemble des partenaires suivants :
– l’Académie nationale olympique française (ANOF),
– les Archives nationales de Pierrefitte sur Seine
– le Comité national olympique et sportif français (CNOSF),
– la mission des archives et du patrimoine culturel du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
– le Service interministériel des Archives de France (SIAF)
– la Société française d’histoire du sport (SFHS)
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00:00 Je vais donc me censurer, je vais mettre aussi un chrono pour ne faire que 5 minutes.
00:10 Alors au nom de l'Académie Olympique et de son président Arnaud Richard, qui s'excuse
00:16 justement de ne pas pouvoir être présent, et notamment aussi de Nicolas Chanave, le
00:20 vice-président en charge du Centre d'études olympiques français, eh bien l'Académie
00:25 Olympique souhaite justement remercier l'exercice de France, remercier aussi l'investissement
00:30 de Patrick Clastres dans le pilotage de Scoloc et des remerciements aussi à Arthur et Juliette
00:36 pour la mise en œuvre.
00:37 L'objectif pour nous c'était bien entendu de pouvoir participer, on le voit au travers
00:42 justement de l'emploi qu'on a pu co-créer pour la grande collecte, mais l'objectif
00:47 aussi c'est de pouvoir parler du futur dans une Académie Olympique qui justement à l'intérieur
00:53 du mouvement olympique doit se situer, donc nous on se situe justement autour des actions
00:58 culture, éducation, recherche, il me semble que nous sommes bien à la croisée de ces
01:02 trois mots-clés sur l'ensemble de ces deux journées.
01:05 Et pour rappeler que finalement, si Pierre de Coubertin avait appelé de ses voeux la
01:09 création d'un centre d'études olympiques, il n'a été effectif qu'en réalité en 1982
01:15 par le CIO que l'Académie Olympique a créé son centre d'études olympiques français
01:19 en 2010 et que finalement la dynamique olympique actuelle a permis la création de centres
01:24 d'études et de recherches olympiques dans les universités françaises, le premier à
01:28 Besançon, le troisième à Rouen et on sait que dans les cartons il existe la volonté
01:33 de création d'autres centres d'études olympiques et de recherches pour justement
01:36 amener les sciences sociales aussi et puis la dynamique de collaboration avec pourquoi
01:41 pas les archives justement en lien avec les universités dans les territoires, donc plutôt
01:46 les archives départementales mais aussi finalement le lien avec le mouvement sportif local justement
01:51 sur une continuation.
01:52 Alors une continuation puisque le centre d'études olympiques français et avant sa création
01:58 était déjà centré sur le programme MEMOS avec justement un certain nombre d'événements
02:02 scientifiques et puis de pilotage de bourses de recherche qui ont été aussi centrés
02:06 sur les recherches historiques et donc il s'agit aujourd'hui de réfléchir à la
02:10 question de demain.
02:11 Alors nous on a aussi finalement se dire dans demain on pourra continuer finalement
02:16 les interviews orales puisque c'est aussi évidemment quelque chose, ces archives orales,
02:21 quelque chose qu'on doit pouvoir collecter, continuer finalement ce temps de la grande
02:26 collecte jusqu'à la fin 2024 mais aussi finalement réfléchir ensemble à la préservation
02:32 de la mémoire du sport puisque comme l'a dit Jean Durie, eh bien il y a toujours urgence
02:36 et il faut justement pouvoir essayer de créer un mécanisme de conservation où déjà aussi
02:40 alerter les acteurs du sport de cette nécessité de conserver les archives du sport.
02:45 Alors il y a la grande collecte mais finalement, je vais aller tout de suite à ma dernière
02:49 slide, c'est l'idée de dire "et après" pour éviter justement d'avoir un effet
02:54 soufflé qui soit trop important.
02:56 Alors il faudra notamment donc nous pouvoir continuer cette collaboration avec le CIAF
03:01 et donc les instances nationales du sport donc le CNOSF et l'ANOF et travailler finalement
03:06 peut-être justement une relation à l'échelle locale entre les archives départementales
03:10 et les comités départements olympiques pour pouvoir justement aussi finalement rentrer
03:14 dans une dynamique où une succession d'étapes est nécessaire, il va falloir informer le
03:20 monde du sport, former le monde du sport et là Madame Guiguenot pourra finalement peut-être
03:25 rebondir pour justement les amener à derrière préserver, à conserver, archiver et que
03:31 nous même soyons en capacité de faire la recherche en tant qu'historien du sport.
03:36 Alors pour reprendre finalement la volonté d'Arnaud Richard et de Nicolas Chanaval, l'annonce
03:42 qu'on a pu faire en introduction et que je fais en conclusion, c'est l'idée que sur
03:46 l'année 2024-2025 on puisse prioriser une bourse de recherche d'un montant qui n'est
03:51 pas bien entendu en millions mais qui est plutôt autour, en fonction des projets de
03:56 recherche, entre 2000 et 3000 euros mais de se dire qu'on pourra prioriser une bourse
04:01 de recherche du Centre d'études olympiques français justement sur peut-être un fonds
04:05 d'archives collectés dans le cadre de la Grande Collecte, un ou plusieurs fonds, en
04:09 tout cas une identification avec un travail justement avec le comité scientifique et
04:13 donc là je verrai avec Patrick Clastres aussi comment on pourra finalement à travers une
04:18 bourse olympique 2024-2025 valoriser les archives déposées dans le cadre de la Grande Collecte.
04:24 Et puis finalement on continue aussi l'organisation de ces événements de valorisation en lien
04:28 avec les centres d'études olympiques puisqu'aujourd'hui ils sont nombreux et ils ne sont pas que français,
04:35 ça veut donc dire dans cette dynamique aussi c'est de voir dans quelle mesure cette question
04:39 de l'histoire du sport et des archives du sport peut être justement dupliquée puisqu'on
04:44 peut s'apercevoir que oui nous sommes en retard, oui il y a urgence monsieur Jean Durie mais
04:48 oui aussi nous avons quand même un ensemble de bonnes pratiques que nous pouvons justement
04:52 aussi diffuser et impulser à l'échelle, au moins à l'échelle européenne puisque
04:57 nous sommes en réseau avec les centres d'études olympiques européens.
05:00 Voici pour ma part, voilà j'en ai terminé.
05:03 Alors cher Jean Durie, vous savons gré d'avoir sauvé une bonne partie du patrimoine français
05:26 quand même et puis je me rappelle cette lettre que j'ai découverte dans les archives du
05:31 musée olympique à Lausanne où tout jeune homme vous écrivait au chancelier, parce
05:36 que cette lettre elle fait partie maintenant de l'histoire, je ne sais pas si vous la connaissez,
05:40 vous écriviez au chancelier Ottomayer pour lui demander de pouvoir le rencontrer, d'évoquer
05:46 le projet, la mission dont vous étiez investi.
05:48 Je dois dire aussi que les historiens n'ont pas pu accéder aux archives du temps où
05:53 vous en étiez le directeur, parce que là j'ai une liste longue, Richard Holt, Alfred
06:00 Vall, Pierre Arnaud, Thierry Theret, Paul Dietzschi, Florence Carpentier, Philippe Tétard
06:06 et bien d'autres.
06:07 On a été ravis quand votre successeur est arrivé, je suis désolé de le dire, mais
06:12 ça ne nous a pas empêché d'entretenir un commerce avec vous et puis d'échanger
06:16 aussi sur Pierre de Couberta.
06:18 Et merci pour vos autographes qui pour moi sont plus importants que le vrai Coubertin,
06:25 parce que le vrai est le vrai des uns, il n'est pas le vrai des autres.
06:29 En revanche, vos autographes, même s'il manque quelques pièces importantes, on en
06:33 a parlé, ces deux volumes sont majeurs et puis ils sont aussi une ouverture pour de
06:39 nouveaux travaux.
06:40 Pour en revenir à nos deux journées, là c'est un remarquable succès, je crois qu'on
06:46 peut le dire, qui n'était pas écrit d'avance nécessairement.
06:51 D'ailleurs, on avait quelques doutes à pouvoir réunir des personnages, personnalités
06:57 aussi nombreuses et investies dans ces sujets, étant du côté des fédérations sportives
07:03 qui, il faut le dire, n'ont pas toujours la culture de la conservation et du dépôt
07:06 d'archives et encore moins du partenariat avec les chercheurs en sciences humaines et
07:11 sociales.
07:13 On avait déjà relevé ça à Roubaix en 2005 avec notre collègue Alfred Vall, qui
07:21 déjà s'étonnait de voir, disait-il à ce moment-là, surgir sous ses yeux un océan
07:26 documentaire.
07:27 Quand lui s'était lancé dans l'histoire du football, il avait vraiment peiné à
07:31 trouver des sources et là on se trouvait rassemblés entre archivistes et historiens
07:36 français mais aussi étrangers qu'on avait invités et on voyait effectivement se lever
07:41 des vagues entières d'archives, de documents iconographiques et puis aussi d'imprimés.
07:48 On est vraiment passé en 20 ans et un peu plus de presque 20 ans de l'ignorance à
07:55 la collaboration, il faut le dire, et la méfiance vraiment semble reculer parce qu'elle était
08:03 très présente pour tous ceux qui sont un peu plus anciens comme moi.
08:06 Elle était très méfiante dès lors que nous allions vers les fédérations et la
08:10 grande collègue du sport, je pense, et la manifestation éclatante de la réussite.
08:15 Brigitte, vous me disiez plus de 400 actions recensées, c'est colossal dans ce seul mouvement
08:23 qui vient accompagner nos efforts.
08:26 Alors du côté des auditeurs, vous l'avez noté, on était une centaine hier, une soixantaine
08:30 aujourd'hui, les intervenants environ 15 archivistes, 35 historiens de métiers, je
08:35 dirais, académiques, mais aussi toute une nouvelle génération d'historiens.
08:40 Donc il y a de jeunes générations qui sont montantes et puis d'historiennes aussi, on
08:45 les a entendues, c'est important.
08:47 Et puis il y a tous les, ce que j'appellerais les patrimonialistes, les érudits spécialistes,
08:54 collectionneurs, passionnés de l'histoire de leur sport, de leur fédération, qui sont
08:57 présents avec nous depuis hier, qui n'ont pas toujours forcément pris la parole ou
09:02 osé la prendre.
09:03 Donc on va se lancer dans la publication des actes et on va réouvrir un appel à communication.
09:09 Ce ne seront pas simplement ceux qui ont pris la parole en ces deux journées, mais ce
09:15 sont tous ceux qui sont intéressés à vouloir communiquer, qui seront encouragés à rejoindre
09:20 ce mouvement, je vais en reparler.
09:21 Il y a une très grande diversité des interventions qui portent sur les archives elles-mêmes,
09:29 la grande collecte, les archives des fédérations aux archives nationales, les archives conservées
09:33 par les fédérations elles-mêmes, athlétisme, basket-box, entre autres, les archives départementales,
09:38 d'autres archives qui sont classiques, comme celle d'État-civil, de la Défense nationale,
09:42 de la police de Paris, sa préfecture.
09:44 Et puis une ribambelle de sports, athlétisme, badminton, basket-box, football, gymnastique,
09:50 handball, karaté, plongée sous-marine, rugby, voile, volleyball.
09:53 Et puis toutes ces fédérations multisportives, catholiques, gymnastique volontaire, ouvriers,
09:59 parasports adaptés, préparation militaire, universitaire, j'espère ne pas en oublier,
10:04 des clubs parisiens historiques, mais aussi des comités locaux à l'échelle régionale,
10:09 des clubs en région, Laval, le Struchterren, les clubs ruraux du Vaucluse.
10:13 Bref, une très grande gamme d'archives avec la présentation aussi d'un certain nombre
10:19 de dirigeants, Adolphe Chéronge, Jean Petitjean, Lydia Lesnig était pas là aujourd'hui,
10:24 mais elle était prête à le présenter.
10:26 Des archives retrouvées à Bordeaux, conservées par son fils, je ne sais pas si elles vont
10:30 être sauvées, mais c'est quand même considérable.
10:32 C'est plusieurs décennies d'histoire universitaire qui pourraient disparaître, Paul Rousseau,
10:37 Franz Reichel et bien d'autres.
10:38 Avec des entrées diagonales qui sont majeures du côté des archives d'entreprise, du PAGEP,
10:43 des entraîneurs, des fêtes, etc.
10:45 Alors bien sûr, les remerciements vont à tous les organisateurs.
10:50 Nous étions au départ cinq partenaires, le comité d'histoire des ministères en
10:54 charge de la jeunesse et des sports, les archives de France, les archives nationales, la Société
11:00 française d'histoire du sport, qui on peut le dire est la plus puissante société d'historien
11:06 au monde aujourd'hui.
11:07 Parce que que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, on n'a pas la centaine et un
11:12 peu plus de chercheurs académiques en poste spécialiste d'histoire du sport.
11:18 Et je crois qu'on pourrait demander à nos présidents d'être davantage proactifs
11:25 dans la direction des collègues à l'étranger parce qu'il y a une histoire du sport qui
11:29 s'est écrite en France, qui continue à s'écrire et qui est extrêmement dynamique
11:33 et innovatrice.
11:34 Et c'est très méconnu parce que la barrière de la langue fait qu'on est peu exporté
11:39 dans nos productions.
11:40 On est peu lu et encore moins cité.
11:43 C'est fort dommage.
11:44 La Neuf, le CNESF et son service culture olympisme qui s'est pleinement engagé dans notre événement.
11:50 Ses soutiens sont différents types, sont logistiques, financiers, mais aussi conceptuels,
11:56 réticulaires parce qu'on a pu mobiliser des intervenants très variés, des auditeurs
12:00 venus de tous horizons, toutes compétences.
12:02 Je dirais un mot du cojo quand même, on peut regretter qu'il ne se soit pas impliqué,
12:07 qu'il ait dissous le comité d'histoire.
12:09 Je pense qu'Emmanuel Laurentin vous en a parlé hier.
12:11 Nous étions plusieurs à y participer, mais dès lors que nous avons osé poser des questions
12:16 et que nous avons mis en question la méthodologie d'évaluation des futurs Jeux olympiques
12:23 qui nous était présenté cette méthodologie comme voilà comment nous allons démontrer
12:28 que les Jeux olympiques de Paris sont une réussite alors que l'événement devait
12:32 avoir lieu deux ans plus tard.
12:33 Il n'a toujours pas eu lieu.
12:34 Effectivement, notre comité a été dissous.
12:37 Voilà pour ma part, on m'avait investi d'écrire l'histoire officielle des Jeux
12:41 de l'Athènes 1896 à Paris 2024.
12:44 L'éditeur a dû fournir les bonnes feuilles et le cojo a supprimé le contrat pour les
12:53 éditions Hugo et donc le mien aussi a fortiori.
12:57 C'est pour vous dire dans quelle ambiance parfois on peut travailler alors qu'il n'y
13:01 avait pas de révélation.
13:02 Je suis pas un muckraker et j'écrivais une histoire, je pense, assez équilibrée
13:06 qui paraîtra aux presses universitaires de Rennes au printemps prochain.
13:10 Voilà cette ambiance là qui est un peu regrettable, mais du côté des fédérations,
13:14 j'ai l'impression qu'on a trouvé une ambiance et une relation de confiance qui
13:18 est de très bonne augure.
13:19 Voilà, je voudrais quand même que vous applaudissez, vous remerciez Juliette Hayet et puis Arthur
13:24 Galois pour tout le travail qu'ils ont assuré pour la pleine réussite de cet événement.
13:31 Je ne vais pas lancer d'appel aux fédérations.
13:35 Tout le monde l'a fait.
13:36 Je pense qu'on sera entendu, mais je voudrais dire un mot de ce que les Américains appellent
13:40 la public history parce que je crois que le sport est un des lieux où on pourrait, et
13:44 ça a été fait par de nombreux collègues déjà, on pourrait vraiment mettre en œuvre
13:49 cette manière d'écrire l'histoire que l'on pourrait traduire par l'écriture
13:55 de l'histoire avec le public des acteurs.
13:58 Public history, on pourrait le traduire comme cela.
14:01 Disons que nous sommes en capacité, historiens archivistes, de nous mobiliser, mais nous
14:07 avons besoin des compétences, des ressources, des passionnés, des acteurs fédéraux, des
14:15 employés aussi des fédérations qui sont nombreux et qui ont toute vocation à contribuer
14:20 à l'écriture collective de cette histoire.
14:22 Les passionnés, les érudits, les collectionneurs, les dirigeants, les journalistes connaissent
14:26 bien souvent mieux le sport que les historiens eux-mêmes.
14:29 On a d'autres fonctions, on a d'autres fonctions je dirais professionnelles, en
14:37 quelque sorte nous sommes les garants de cette écriture de l'histoire mais nous
14:41 en sommes pas les seuls auteurs.
14:44 Ça nous rend assez singuliers par rapport à toute une série d'autres champs historiques,
14:50 c'est que nous on n'a pas le monopole de l'écriture de l'histoire du sport et
14:53 on est plutôt largement minoritaire quand on regarde ce qui se publie dans le domaine.
14:58 Donc il faut qu'on arrive à travailler ensemble.
15:01 Nous notre singularité en tant que professionnels d'histoire, outre notre formation, c'est
15:08 notre indépendance peut-être par rapport aux institutions, la mise à distance des
15:12 récits mythologiques et des portraits édificateurs ou édifiants, l'usage critique des sources,
15:19 le croisement des sources notamment, la maîtrise de l'historiographie, c'est-à-dire la
15:23 maîtrise de l'histoire de l'histoire de la discipline sportive ou de la fédération
15:27 et aussi l'évaluation contradictoire par nos pairs.
15:30 C'est ce qui fait la singularité de notre approche.
15:32 Mais encore une fois, on n'a pas le monopole, c'est-à-dire du cœur, non, on n'a pas
15:36 le monopole de l'histoire du sport.
15:37 C'est avec tout le monde qu'on souhaite écrire cette histoire.
15:40 Ce qui m'a frappé dans les différentes interventions, outre la très grande richesse,
15:47 cette volonté d'écrire une histoire qui soit internaliste et externaliste où on a
15:52 bien sûr une histoire qui est administrative et réglementaire, une histoire qui est sociale
15:55 et culturelle, des allers-retours top-down, comme disait Anglo-Saxon, du milieu dirigeant
16:01 vers les pratiquants, mais aussi dans ce sens inverse, bottom-up, depuis les clubs, les
16:07 acteurs locaux.
16:08 Donc tout cela a été présenté, est porteur de progrès aussi dans l'historiographie
16:15 de l'histoire du sport et toute une série de marges qui ont été signalées et qui
16:20 attendent toujours des efforts de notre part.
16:23 J'en signalerai juste quelques-unes de ces marges.
16:26 D'abord les réseaux informels.
16:28 Quand on s'intéresse aux dirigeants du sport, on sort à ce mur de la neutralité
16:35 du sport, de l'apolitisme du sport et des réseaux informels qui ne permettent pas,
16:43 si on ne les connaît pas, de comprendre comment se nouent et se dénouent des majorités présidentielles.
16:47 Et derrière ces réseaux informels, il y a, il faut le dire, la franc-maçonnerie,
16:53 souvent très forte, l'influence des mondes économiques, qui est plutôt souterraine
17:02 et cachée, mais aussi des camaraderies, des amitiés.
17:05 Cela vaut pour les dirigeants et cela vaut aussi pour les pratiquants.
17:09 Et c'est de ce côté-là, je crois, qu'on a de nouvelles avancées à construire parce
17:15 que la singularité et la force du sport, c'est d'avoir permis des rencontres improbables,
17:20 d'avoir fait naître des amitiés entre des gens qui n'avaient rien en commun.
17:24 On l'a vu à plusieurs reprises, d'avoir partagé des émotions, d'avoir flirté,
17:30 d'avoir construit des couples, des familles.
17:33 Et comment sont choisis aussi les pratiques ? C'est une frontière vers laquelle on tend,
17:40 mais pour laquelle on n'a pas facilement des réponses.
17:42 Voilà, c'est toute cette alchimie qui se révèle et qui fait que faire l'histoire
17:48 des fédérations sportives en France, c'est faire l'histoire d'une partie de la France.
17:52 Et je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'on ne prête peut-être pas toujours
17:56 assez attention, mais chaque sport a son essence propre et que faire l'histoire du basketball,
18:02 c'est pas faire l'histoire du rugby ou de l'athlétisme et du tennis.
18:05 Et je ne sais pas si pour ma part, je ne suis pas assez encore attentif.
18:09 Je pense qu'il y a une essence de chacun des sports qui génère ses sociabilités,
18:17 ses organisations et c'est peut-être vers cela qu'on pourra attendre dans notre publication.
18:23 Donc nous avons un accord de principe des presses universitaires de Rennes pour un ouvrage
18:29 qui sera soumis à expertise pour les collègues qui veulent être expertisés et le faire
18:33 valoir dans leur carrière.
18:36 Mais ça n'empêche pas ceux qui ne sont pas des professionnels de l'histoire de participer
18:41 et de contribuer.
18:42 On les accompagnera sur des textes pas forcément très longs.
18:46 On aura l'occasion dans le cadre du comité scientifique d'en parler.
18:48 Je vous propose 20 000 signes.
18:51 Ça fait cinq pages à peu près.
18:53 Un appareil tout simplement de référence vers des sources, des dépôts d'archives,
18:59 un peu de bibliographie, pas de notes infrapaginales.
19:01 Il faut que ce soit accessible au rang public.
19:03 Les presses universitaires de Rennes sont bien sûr prêtes à le diffuser sous le format
19:08 papier mais ensuite on pourra passer à des issues numériques qui pourront être fragmentées
19:12 et qu'on peut diffuser en direction des fédérations concernées.
19:15 Je pense que ce sera très utile.
19:16 Il y a eu des captations.
19:17 On verra comment elles sont mises à la disposition du public.
19:21 Donc voilà, s'il y a des mécènes, pour quelques milliers d'euros de plus, on aura
19:29 la garantie d'avoir deux cahiers de photos noir et blanc et peut-être encore quelques
19:34 milliers d'euros et on aura un grand livre format 21-29-7, quadrichromie et images couleurs
19:42 qui permettront de présenter des pièces d'archives intéressantes.
19:45 Je voulais juste dire en guise de futur que pour ce qui est du CHMJS, on a un autre projet
19:51 important qui devrait peut-être vous mobiliser.
19:54 Olivier Lenoé est encore là.
19:56 Beaucoup d'autres du comité scientifique du comité de l'histoire et du mystère de
19:59 la jeunesse et des sports.
20:00 On avait évoqué l'idée d'un colloque sur la fabrique des lois sportives.
20:04 Ça fait longtemps qu'on en parle.
20:05 On a avec nous, a priori, on va embarquer avec nous la revue Parlement.
20:10 On va laisser peut-être passer l'année olympique mais en tout cas, en pointillé,
20:16 on va essayer de préparer ce nouveau colloque et on aura besoin à la fois du côté des
20:21 fédérations et des archives, on aura besoin de renforts à nouveau pour ce projet qui
20:25 va prendre en écharpe une très longue période historique parce qu'on peut partir des années
20:28 1830, un des premiers textes préhistoriques de la préhistoire des politiques de gymnastique,
20:36 de l'éducation physique jusqu'à nos jours.
20:38 On est reparti pour un nouveau voyage.
20:41 Merci beaucoup.
20:42 Alors, jusqu'à deux mots pour ne pas retarder la fin de ces deux journées qui ont été
20:54 effectivement très très riches.
20:55 Moi, ce qui m'a frappé, c'est le foisonnement de la recherche des historiens dans les fonds
21:01 d'archives et le trésor d'inventivité qu'ils déploient pour pallier l'absence des fonds
21:08 qui ne sont pas toujours là dans les services publics et donc pour aller à l'extérieur,
21:14 chercher des fonds privés, recueillir des témoignages, utiliser la presse et donc également
21:22 le témoignage de la perte irrémédiable de certains fonds.
21:26 Et effectivement, ça donne tout son sens à la grande collecte que nous déployons pour
21:32 justement essayer de récupérer et de sauver et de conserver cette mémoire du sport.
21:41 Alors, il n'y a pas de délai.
21:43 Les services d'archives sont toujours là.
21:45 Ils sont là depuis plus de 200 ans et ils le seront encore très longtemps.
21:49 Donc, ils seront toujours là pour accueillir des fonds.
21:53 J'ai l'impression que c'est un peu deux mondes qui se sont rencontrés, la culture et le
21:59 sport, deux mondes avec leurs planètes et leurs constellations.
22:03 On a vu que ça partait vraiment dans beaucoup, beaucoup de directions et ça, c'était extrêmement
22:10 intéressant.
22:11 Donc, merci à vous tous.
22:13 Je remercie tout spécialement mes collègues des archives nationales qui nous ont accueillis
22:18 aujourd'hui et Cécile Fabrice, en particulier.
22:22 Merci, Cécile.
22:24 Pour répondre à la question de la formation des acteurs, eh bien, là aussi, les archives
22:30 sont toujours présentes et ça fait partie de leur mission de conseiller les producteurs
22:36 d'archives.
22:37 Donc, il y a des formations évidemment qui pourront se mettre en place pour inculquer
22:46 un esprit et faire comprendre l'importance de cette mémoire parce qu'il ne suffit pas
22:56 de le dire, mais il faut le faire.
22:58 Donc, ça demande du temps, des compétences, un peu d'argent aussi, évidemment.
23:03 Voilà, donc merci beaucoup.
23:05 Et puis, la publication, bien évidemment, pour garder trace, ça me semble vraiment
23:10 indispensable d'aller dans ce sens-là.
23:13 Donc, merci à vous.
23:14 Merci Patrick, toi particulièrement, qui a beaucoup œuvré pour ces deux jours.
23:18 Et puis, évidemment, Arthur Gallois et Juliette Haliette qui nous ont permis la belle organisation
23:25 de ces deux journées.
23:26 Merci.
23:27 [Applaudissements]
23:31 [Silence]