Dans le cadre de la première session de l'année 2023 qui portait sur le pouvoir d'achat, le Think Tank Marie Claire - Agir pour l'Egalité s'est entretenu avec Audrey Tcherkoff, Présidente exécutive de l'Institut de l'économie positive et éditorialiste BFM Business.
Retrouvez les deux tables rondes de cette session "Les femmes face à l'inflation. Quels rôles pour les entreprises et les pouvoirs publics ?" et "Salaires - Retraites - Prévoyance. Comment réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ?" sur Dailymotion et sur le site marieclaire.fr.
Retrouvez les deux tables rondes de cette session "Les femmes face à l'inflation. Quels rôles pour les entreprises et les pouvoirs publics ?" et "Salaires - Retraites - Prévoyance. Comment réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ?" sur Dailymotion et sur le site marieclaire.fr.
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00:00 Aujourd'hui, pour vous donner quelques chiffres, il y a un différentiel en termes de salaire
00:14 entre les femmes et les hommes de 22%.
00:16 Et quand on regarde vraiment à travail égal, à compétence égale, à temps de travail
00:21 égal, background académique égal, on a un différentiel qui est de l'ordre de 5
00:25 à 6%.
00:26 Alors vous allez me dire 5 à 6%, ce n'est pas énorme, mais en réalité sur toute une
00:29 carrière, évidemment, ça fait beaucoup et vous l'imaginez bien, ça va forcément avoir
00:34 aussi un impact sur le montant que l'on va toucher à la retraite.
00:37 Alors ce qui se passe, c'est que la loi n'est pas appliquée, puisque en France c'est interdit
00:41 de ne pas payer les hommes et les femmes au même montant, encore une fois, à travail
00:46 égal.
00:47 Et le souci, plus largement, c'est que les femmes ne prennent pas le critère de la rémunération
00:53 comme prépondérant dans leur choix de carrière.
00:55 Et donc, elles vont se diriger vers des secteurs ou vers des métiers qui soient un peu moins
01:01 rémunérateurs.
01:02 Et c'est pour ça que c'est très important, et ça commence dès la petite enfance, justement,
01:07 d'assurer qu'il n'y ait pas de biais cognitifs, de biais endogènes, exogènes, et d'expliquer
01:11 aux petites filles, aux jeunes filles et puis ensuite aux femmes que tout est possible,
01:14 que oui, elles peuvent devenir PDG, que oui, elles peuvent devenir ministre des finances,
01:18 que oui, elles ont le droit de s'occuper de leur épargne, de leur patrimoine et qu'elles
01:22 ont le droit de parler d'argent.
01:23 De manière générale, il y a peut-être une vraie prise de conscience, en effet, sur
01:31 ces sujets-là, avec des dirigeants d'entreprises, surtout au niveau des hommes, et c'est très
01:36 très important que les hommes, justement, s'accaparent et s'approprient ce sujet,
01:40 puisque sans eux, la bataille est évidemment perdue d'avance.
01:43 Et je pense à des dirigeants d'entreprises comme la BNP qui ont vraiment justement saisi
01:49 ce sujet à bras-le-corps, qui ont fait en sorte d'être en avance même sur la loi
01:54 qui impose des quotas en entreprise, et qui sont vraiment conscients du fait que ça va
01:58 avoir un impact sur la productivité de l'entreprise et sur l'économie de manière générale.
02:03 Donc je suis quand même assez positive sur cette prise de conscience assez générale
02:07 et j'espère que ça va aller vite.
02:15 Ce sujet de la réforme des retraites, en fait, c'est le miroir des inégalités entre
02:20 les femmes et les hommes qui ont lieu tout au long de leur carrière.
02:23 Et les propositions du gouvernement, que ce soit la retraite minimale à 1200 euros ou
02:28 que ce soit encore la prise en compte du congé parental dans le calcul pour l'octroi au
02:32 droit, eh bien, elles ne concernent que les carrières pleines.
02:35 On en revient au fait que les femmes ont des carrières hachées, beaucoup plus que les
02:41 hommes, et c'est pour ça que le différentiel aujourd'hui sur la retraite en termes de
02:46 pension, c'est 40%.
02:47 Et donc les femmes, elles ne sont pas les grandes oubliées de cette nouvelle réforme,
02:52 elles sont clairement les grandes perdantes.
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