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Dans le cadre de la première session de l'année 2023 qui portait sur le pouvoir d'achat, le Think Tank Marie Claire - Agir pour l'Egalité a réuni des experts du public et du privé afin de débattre et d'établir des propositions concrètes pour agir en faveur de l'égalité économique entre les femmes et les hommes.

Retrouvez les deux tables rondes de cette session "Les femmes face à l'inflation. Quels rôles pour les entreprises et les pouvoirs publics ?" et "Salaires - Retraites - Prévoyance. Comment réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ?" sur Dailymotion et sur le site marieclaire.fr.

Pour suivre les actualités du Think Tank Marie Claire, rendez-vous sur le site marieclaire.fr > Rubrique Think Tank.

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00:00:00 (Musique)
00:00:11 Bonjour à toutes et à tous quand même.
00:00:17 Il y a un tout petit peu de parité inversée ce matin.
00:00:21 Je suis très heureuse de pouvoir vous accueillir,
00:00:24 très heureuse d'accueillir et Marie-Claire et Valérie Offenberg
00:00:28 avec le maraînage et parrainage et de Marlène Schiappa,
00:00:31 de Stéphane Travert et de Benjamin Haddad.
00:00:34 Très heureuse parce que vous êtes ici chez vous,
00:00:37 évidemment à l'Assemblée nationale,
00:00:39 parce que c'est d'abord le lieu de tous les Français
00:00:42 et depuis ce nouveau mandat, je crois que c'est encore un peu plus
00:00:46 le lieu des femmes, avec l'élection pour la première fois
00:00:49 d'une femme à la présidence de l'Assemblée nationale,
00:00:52 de femme à la présidence de groupe parlementaire
00:00:55 et en l'aspect du premier groupe qui est le groupe Renaissance.
00:00:59 Et je crois que c'est évidemment important aussi
00:01:02 par rapport à l'image que cela peut renvoyer.
00:01:05 En tout cas, c'est ce qu'on essaye de faire.
00:01:07 Ce que j'ai coutume de dire, c'est que notre enjeu,
00:01:09 ce n'est pas d'être les premières, ce n'est pas d'ajouter une ligne
00:01:12 sur une biographie Wikipédia ou autre, c'est de faire en sorte
00:01:15 que ça laisse une trace et que l'engagement qui est le nôtre,
00:01:19 la vision qu'on porte, soit utile pour toutes les femmes.
00:01:23 Et je crois que c'est vraiment ça qui doit nous questionner,
00:01:26 c'est l'impact évidemment qu'on peut avoir et la manière
00:01:29 avec laquelle on occupe nos fonctions pour faire en sorte
00:01:32 évidemment que les sujets qu'on choisit de porter
00:01:35 aient un impact durable.
00:01:38 Et l'un des premiers sujets qu'on a choisi de porter
00:01:41 au sein du groupe et au sein de l'Assemblée,
00:01:43 ça a été la question de l'IVG et de faire entrer l'IVG
00:01:48 au sein de la Constitution.
00:01:50 C'est un combat qui n'est pas fini, évidemment.
00:01:52 Il a été adopté à une très large majorité à l'Assemblée nationale.
00:01:55 On a été plusieurs groupes politiques à le porter,
00:01:58 à le soutenir, à le voter.
00:02:00 Il faut que ce chemin se poursuive au Sénat.
00:02:03 Et puis ensuite, vous le savez, soit ce sera un congrès
00:02:06 qui réunira Assemblée et Sénat, soit ce sera le choix
00:02:09 du président de la République, là aussi,
00:02:11 de convoquer les Français en référendum.
00:02:13 Mais je crois que la 1re marche que nous avons franchie
00:02:15 à l'Assemblée nationale de démontrer qu'on pouvait dépasser
00:02:18 des clivages politiques pour nous réunir autour
00:02:21 de ce qui devrait, je crois, faire absolument consensus,
00:02:24 à savoir, évidemment, la protection de l'IVG au coeur
00:02:28 de la Constitution, est un marqueur, je crois,
00:02:32 extrêmement fort, et un marqueur fort non seulement
00:02:35 pour les femmes en France, mais à travers le monde.
00:02:37 Et je crois que c'est un message qui a été entendu.
00:02:40 On a d'autres sujets, évidemment, qui persistent,
00:02:43 qu'on continue à commenter, mais au-delà de les commenter,
00:02:46 il faut qu'on continue surtout à agir.
00:02:49 Marlène l'a particulièrement fait dans le précédent mandat,
00:02:52 et elle continue, je sais, à le faire,
00:02:55 et on le fait aussi à l'Assemblée, sur les enjeux,
00:02:57 évidemment, d'égalité salariale.
00:02:59 On parle beaucoup aujourd'hui, évidemment, de la retraite.
00:03:01 Alors je ne vais pas vous faire un long discours sur le sujet,
00:03:04 mais ce qui est intéressant, c'est de voir, finalement,
00:03:06 la retraite et le réceptacle, tout ce qui ne va pas
00:03:08 en amont dans notre société.
00:03:10 Parce que si, à la fin, au moment de la retraite,
00:03:13 il y a encore 41% d'écart des droits, finalement,
00:03:17 exercés entre les femmes et les hommes,
00:03:19 c'est bien parce que dans toute la chaîne en amont,
00:03:21 ça ne fonctionne pas encore sur l'égalité salariale,
00:03:25 sur le fait que les aidants familiaux,
00:03:27 ce sont d'abord des femmes qui s'arrêtent pour élever
00:03:29 leurs enfants en situation de handicap,
00:03:31 ou qui s'arrêtent pour un parent qui est en perte d'autonomie.
00:03:35 Donc, évidemment qu'il faut qu'on règle
00:03:37 ce qui se passe à la fin du parcours,
00:03:39 et qu'on améliore au maximum,
00:03:41 et qu'on rende le plus juste possible notre système,
00:03:44 mais il faut surtout qu'on s'intéresse à ce qui se passe en amont,
00:03:46 pour faire en sorte, finalement,
00:03:48 qu'on n'ait pas ce réceptacle final,
00:03:50 mais que vraiment, tout au long du parcours de vie des femmes,
00:03:53 eh bien, on arrive à lutter réellement contre les inégalités.
00:03:58 Et puis, évidemment, mais je pense que Marlène en parlera,
00:04:01 la question des violences faites aux femmes,
00:04:03 qui doit rester, et qui est restée, vous le savez,
00:04:05 la grande cause de notre quinquennat,
00:04:08 parce que je crains que, finalement,
00:04:10 ce soit une cause qu'on doit embrasser
00:04:12 quinquennat après quinquennat.
00:04:14 On aimerait, je crois, tous et toutes ici,
00:04:17 pouvoir le mettre derrière nous, je ne suis pas sûre qu'on y arrive,
00:04:19 mais je pense qu'en continuant à l'afficher
00:04:21 comme une priorité absolue de toutes les politiques publiques,
00:04:25 en se disant que c'est totalement transversal en vérité,
00:04:28 eh bien, peut-être qu'on arrivera
00:04:30 à avoir une prise de conscience plus collective,
00:04:33 et donc à agir à la racine de ces inégalités,
00:04:36 et je crois que c'est comme ça, en tout cas,
00:04:38 qu'on doit, évidemment, avancer.
00:04:40 Je ne vais pas faire plus long,
00:04:42 mais je suis vraiment très heureuse de vous accueillir ici,
00:04:44 chère Valérie, et très heureuse d'accueillir Marie-Claire,
00:04:47 et toutes celles et ceux qui agissent au quotidien,
00:04:50 où vous soyez dans vos vies professionnelles,
00:04:53 familiales, associatives, d'engagement,
00:04:56 pour l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:04:58 et vraiment, bienvenue à l'Assemblée.
00:05:00 -Merci beaucoup, chère Aurore.
00:05:01 Merci beaucoup, madame la présidente.
00:05:03 (Applaudissements)
00:05:05 Merci pour votre accueil, parce que c'est vrai
00:05:07 que c'est grâce à vous, grâce à votre parrainage
00:05:09 que nous sommes aujourd'hui dans cette salle Colbert,
00:05:11 dans ce lieu mythique, qui est le coeur de l'Assemblée nationale,
00:05:14 qui est l'Assemblée nationale,
00:05:16 le lieu où se discutent, s'élaborent et se votent les lois.
00:05:21 Et vous l'avez dit, vous avez, en tant que députée,
00:05:24 un rôle très important à jouer.
00:05:26 Il y a une commission de l'égalité femmes-hommes,
00:05:29 mais au-delà des textes qui sont discutés dans la commission,
00:05:33 eh bien, c'est dans tous les textes
00:05:35 que nous comptons sur vous, mesdames et messieurs,
00:05:37 mesdames et messieurs les députés, les élus,
00:05:39 les chers ministres, pour que l'égalité des femmes
00:05:43 et des hommes soit respectée et soit mise en avant.
00:05:46 Donc merci pour votre accueil dans cette Assemblée
00:05:48 qui est effectivement présidée pour la première fois
00:05:50 par une femme et avec une présidente de groupe.
00:05:54 Je voulais aussi vous dire, Error, que c'est très important
00:05:58 d'avoir des postes comme le vôtre, parce que nous entendons
00:06:01 parmi les femmes qui sont avec nous
00:06:03 et qui assistent régulièrement qu'elles ont besoin de rôles modèles.
00:06:07 Et je crois que ce que vous incarnez,
00:06:09 ce que Marlène incarne, ce que la présidente
00:06:11 de l'Assemblée nationale incarne, eh bien, ce sont ses réussites,
00:06:14 de ces femmes qui ont l'ambition, se donnent les moyens
00:06:18 de leurs ambitions et qui, aujourd'hui, dirigent notre pays.
00:06:20 Donc merci beaucoup également pour ce magnifique parcours
00:06:23 qui ne fait que débuter. Merci, Error.
00:06:26 Alors, je vais maintenant appeler...
00:06:28 Nous parlerons tout à l'heure de notre session avec Gwenaëlle,
00:06:31 mais maintenant, je vais avoir le plaisir d'accueillir Marlène Schiappa.
00:06:34 Marlène Schiappa, donc, ministre que vous connaissez tous,
00:06:37 en charge des solidarités, de l'économie solidaire.
00:06:40 Mais je dirais aussi que Marlène est avant tout notre marraine.
00:06:43 Il y a 5 ans, quand nous avons commencé,
00:06:45 eh bien, nous sommes allées voir Marlène Schiappa
00:06:47 et nous lui avons présenté notre initiative.
00:06:50 Et elle nous a tout de suite dit "Oui, nous serons à vos côtés".
00:06:53 Vous avez changé de poste plusieurs fois de ministère,
00:06:56 mais dans tous les ministères, vous nous avez suivis,
00:06:58 parce que je crois que ce que vous partagez avec le think tank,
00:07:00 avec Marie-Claire, c'est que l'égalité est un adversaire
00:07:03 et que l'égalité est un ADN que nous partageons.
00:07:06 Et surtout, nous sommes tous ensemble volontaires et actifs
00:07:11 pour faire de ce monde un monde plus inclusif et plus égalitaire.
00:07:15 Je voudrais saluer également Stéphane Travert,
00:07:18 ancien ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation,
00:07:21 député de La Manche, et qui fait partie de ces hommes
00:07:24 qui, depuis plusieurs années, sont extrêmement actifs
00:07:27 pour l'égalité femmes-hommes. C'est lui aussi.
00:07:29 Ça fait partie de son ADN. Et vraiment, merci beaucoup Stéphane
00:07:34 d'être là. Un petit mot aussi pour Benjamin Haddad,
00:07:37 qui nous rejoindra tout à l'heure, et pour son équipe,
00:07:41 Delphine, Mathilde, vraiment, qui ont joué un rôle incroyable
00:07:44 pour l'organisation de cette journée. Je tiens à les remercier.
00:07:47 Benjamin qui fera la clôture tout à l'heure de cet événement.
00:07:50 Merci. Je sais que votre emploi du temps est très chargé, Aurore.
00:07:53 Donc je vous laisse et je laisse la parole à Marlène Schiappa.
00:07:56 Merci beaucoup.
00:07:58 (Applaudissements)
00:08:02 -Merci, merci infiniment. Alors, mesdames et messieurs
00:08:05 les ministres, chère Stéphane Travert, chère Aurore,
00:08:09 chères mesdames et messieurs les élus, dirigeantes et dirigeants
00:08:12 d'entreprises, madame la directrice générale déléguée
00:08:15 du groupe Marie-Claire, chère Gwenaëlle, chère Valérie,
00:08:18 et mesdames et messieurs, tous et toutes, en vos différents
00:08:21 grades et qualités. D'abord, je veux vous dire à quel point
00:08:23 je suis ravie d'être là pour une année supplémentaire
00:08:26 pour ce magnifique think tank Marie-Claire, agir pour l'égalité,
00:08:29 d'être à vos côtés. C'est vraiment un plaisir.
00:08:32 C'est vrai que j'avais eu la joie d'accepter d'être la marraine
00:08:35 de ce think tank au moment de son lancement.
00:08:38 Et ministère après ministère, j'ai le grand plaisir
00:08:41 de continuer à l'accompagner, puisque c'est vrai que vous menez
00:08:44 un travail extrêmement important, d'abord d'animation du débat
00:08:47 public sur ces sujets, mais aussi de réflexion,
00:08:50 de proposition très concrète. J'ai envie de dire que c'est assez
00:08:53 précieux pour les pouvoirs publics, finalement, d'avoir cette possibilité,
00:08:56 d'avoir un espace de lien, de discussion.
00:08:59 C'est extrêmement précieux et je veux commencer, bien sûr,
00:09:02 par vous féliciter et vous remercier pour cela.
00:09:05 Je voudrais vous parler du sujet que vous avez choisi cette année,
00:09:08 c'est-à-dire la question des inégalités économiques
00:09:11 entre les femmes et les hommes, et puis finalement, de l'accès
00:09:14 au pouvoir d'achat et des différences d'accès au pouvoir d'achat
00:09:17 entre les femmes et les hommes. D'abord, poser quelques éléments
00:09:20 de constat. C'est vrai que la loi sur l'égalité salariale
00:09:23 entre les femmes et les hommes, elle existe depuis 40 ans.
00:09:26 Elle est plus vieille que moi et c'est assez incroyable
00:09:29 de voir à quel point on peut faire des lois après-lois
00:09:32 et à quel point ces lois peuvent ne pas être appliquées.
00:09:35 Je vois encore des gens, parfois, quand on parle d'égalité de salaire
00:09:38 entre les femmes et les hommes, qui me disent "Ah, mais faudrait faire
00:09:41 une loi". En fait, toutes les lois sont là. C'est déjà illégal
00:09:44 de discriminer une femme par rapport à un homme au niveau du salaire,
00:09:47 mais ça se pratique déjà encore, hélas.
00:09:50 Alors nous, nous avons mis en place cet index égalité
00:09:53 pour obliger les entreprises, justement, à réfléchir,
00:09:56 à travailler sur la question des différences de salaire femmes-hommes.
00:09:59 On reste encore à 9% d'écart de salaire inexpliqué,
00:10:02 dit inexpliqué, entre les femmes et les hommes à postes égales
00:10:05 et à près de 25% si on regarde les postes entiers.
00:10:09 Alors moi, il y a un premier sujet que je voudrais mettre sur la table
00:10:12 sur la question des écarts de salaire. J'aimerais peut-être
00:10:15 qu'on réfléchisse à cette habitude quand on recrute quelqu'un
00:10:18 qui vise à lui demander ses anciens bulletins de salaire.
00:10:21 Je vous explique, j'ai été confrontée récemment au sujet en tant que recruteuse.
00:10:24 On avait un poste et on avait des personnes finalistes,
00:10:27 des hommes et des femmes, et on a dû leur demander
00:10:30 leurs bulletins de salaire, puisque l'usage veut que, pour la fonction publique,
00:10:33 on calcule en fonction de vos 2 dernières années de salaire.
00:10:36 Alors si sur les 2 dernières années de salaire, il y a eu un congé parental,
00:10:39 un congé maternité, etc., systématiquement, sur la moyenne,
00:10:42 la femme va être pénalisée, et on sait que les femmes
00:10:45 en prennent plus que les hommes largement. Mais par ailleurs,
00:10:48 pour moi, c'est un outil qui permet de propager
00:10:51 et de prolonger, finalement, les inégalités de salaire.
00:10:54 Comme il y a 2 ans, vous étiez moins bien payée qu'un homme,
00:10:57 on va se baser sur votre salaire d'il y a 2 ans et on va continuer à moins bien vous payer qu'un homme.
00:11:00 Et moi, dans ce cas très concret qui m'est arrivé il y a quelques mois,
00:11:03 on arrivait à une proposition salariale moindre pour une femme
00:11:06 plus expérimentée, plus diplômée, et une proposition salariale
00:11:09 plus élevée pour un homme moins expérimenté, moins diplômé.
00:11:12 Et quand j'ai posé la question, ma zone m'a dit "on a toujours fait comme ça".
00:11:15 Peut-être qu'il est temps d'arrêter de faire comme ça,
00:11:18 et d'arrêter de demander les bulletins de salaire. Et je pense que la prétention salariale
00:11:21 doit prévaloir, finalement, à quoi bon connaître le salaire
00:11:24 d'une personne d'il y a 2 ans sur un autre poste.
00:11:27 Et c'est un message que j'adresse aux recruteurs et aux entreprises.
00:11:30 Peut-être qu'on pourrait commencer par arrêter avec cette
00:11:33 mauvaise habitude de demander les anciens bulletins de salaire,
00:11:36 et de partir du principe qu'on peut proposer un salaire équivalent
00:11:39 pour un poste équivalent, que le candidat soit une femme ou un homme.
00:11:42 Alors ça c'est une première proposition que moi j'adresse
00:11:45 au monde de l'entreprise et qui me semble importante.
00:11:48 Ensuite je voulais partager avec vous un livre qui est sorti récemment
00:11:51 de Titou Lecoq qui s'appelle "Le couple et l'argent".
00:11:54 Peut-être certains d'entre vous l'ont lu. Si ce n'est pas le cas,
00:11:57 je vous le recommande vraiment sans savoir. Je n'ai pas d'action, je ne suis pas son éditrier,
00:12:00 je ne suis pas sa co-autrice, je promeux le livre de quelqu'un d'autre.
00:12:03 Mais j'ai trouvé ce livre très intéressant, parce qu'elle a toute une théorie
00:12:06 dans laquelle elle explique que quand un homme et une femme sont en couple,
00:12:09 l'homme va utiliser son argent pour faire des investissements majoritairement.
00:12:13 Par exemple on va dire qu'il va acheter une voiture, et la femme va faire les courses
00:12:16 et va payer les frais inhérents à la vie quotidienne,
00:12:20 dont évidemment elle ne gardera rien. Et en fait toute sa théorie
00:12:23 vise à dire qu'à la fin, par exemple s'il y a une séparation,
00:12:26 l'homme part avec la voiture et le capital, et la femme part avec des pots de yaourt vides,
00:12:30 parce qu'elle, elle a payé les courses, et donc elle n'a pas investi son argent.
00:12:33 Alors évidemment ce sont des généralités, évidemment il y a toujours quelqu'un
00:12:36 qui va dire "non c'est pas vrai, moi j'ai investi et c'est mon mari qui paye les courses".
00:12:40 Super, mais en fait cette généralité, elle dessine quand même un paysage global
00:12:44 et un rapport différent à l'argent entre les femmes et les hommes.
00:12:48 De la même manière, récemment j'avais travaillé pour monter une entreprise
00:12:53 entre les deux gouvernements, je suis allée à New York rencontrer des experts
00:12:56 de la question de l'égalité femmes-hommes, et notamment du lien économique
00:13:00 et des différences économiques entre les femmes et les hommes.
00:13:02 Et j'ai rencontré une universitaire américaine qui m'a expliqué qu'elle a fait tout un travail
00:13:08 sur les différentes manières d'investir de l'argent chez les jeunes étudiants
00:13:13 qui font des études en économie. C'est-à-dire des étudiants qui sont a priori,
00:13:17 et des étudiantes qui sont tout à fait informées de la manière dont fonctionne
00:13:22 la finance, l'épargne, etc. Et en fait, elle, elle explique qu'il va y avoir
00:13:26 une proportion plus forte chez les jeunes étudiants hommes à investir dans des entreprises,
00:13:31 à prendre des parts dans des entreprises, même très jeunes, ou alors à faire du capital risque
00:13:36 et donc à prendre des positions d'investissement, alors que les femmes, selon elle,
00:13:41 les jeunes femmes vont aller plus vers la sécurité et plus épargner,
00:13:45 ou alors rembourser leurs dettes et rembourser leurs prêts étudiants,
00:13:48 et du coup ne pas prendre de parts dans des entreprises et ne pas faire d'investissement
00:13:52 et ne pas prendre de risques dans l'investissement. Alors moi je me suis beaucoup interrogée
00:13:56 quand elle m'a dit ça sur ma propre gestion, parce que je me vante toujours
00:14:00 de ne pas être du tout dans les stéréotypes, etc. Mais en fait, oui, je fais exactement
00:14:04 comme toutes ces jeunes étudiantes, et je pense que ça peut être une manière aussi
00:14:08 pour nous de nous interroger sur notre propre rapport à l'argent,
00:14:11 et sur la manière dont on utilise notre argent, qu'on soit femme ou homme,
00:14:15 dont on l'épargne, dont on l'investit, dont on l'engage. Et peut-être effectivement
00:14:19 quand on déplore que les femmes n'arrivent pas à faire financer leur création d'entreprise,
00:14:23 et qu'elles financent et qu'elles rassemblent beaucoup moins de fonds
00:14:26 que des hommes créateurs d'entreprises, peut-être aussi que nous, femmes,
00:14:30 quand on en a bien sûr les moyens, on pourrait aussi se poser la question
00:14:33 de savoir comment financièrement on peut engager notre épargne pour aller essayer
00:14:37 de soutenir des initiatives portées par d'autres femmes.
00:14:41 C'est une deuxième proposition que je veux mettre au débat.
00:14:45 Ensuite, il y a un sujet qui me semble extrêmement important sur les rapports
00:14:49 entre les femmes et les hommes et l'argent, c'est ce qu'on appelle l'autocensure.
00:14:53 Moi, je vais vous dire, je n'aime pas beaucoup cette expression, cette analyse.
00:14:57 Vous savez, vous avez déjà entendu dire "oui, mais les femmes gagnent moins d'argent
00:15:00 parce qu'elles s'autocensurent, elles ne demandent pas d'augmentation, etc."
00:15:03 C'est quelque chose que vous avez forcément déjà entendu.
00:15:06 Et moi, ce qui m'interpelle, c'est qu'on ne se demande jamais pourquoi
00:15:09 cette autocensure. Pourquoi finalement ? Parce que l'un s'appelle Stéphane
00:15:14 et l'autre s'appelle Stéphanie. Il y en a un qui oserait aller demander
00:15:17 une augmentation et l'autre qui n'oserait pas.
00:15:19 Alors, il y a des travaux d'une sociologue qui s'appelle Marie Durubella
00:15:22 sur justement la capacité à oser quand on est un homme ou un garçon
00:15:26 et ce dès le plus jeune âge, et le fait qu'on brime énormément
00:15:29 les femmes qui osent demander. Je veux dire également qu'il y a
00:15:33 toujours dans notre société une espèce de détestation du fait que les femmes
00:15:36 prennent la parole publiquement. J'ai payé pour voir et pour le savoir.
00:15:40 J'observe que dès lors qu'une femme, qu'elle soit une femme d'entreprise,
00:15:43 une femme politique ou même une artiste, prend la parole publiquement
00:15:46 et défend des positions, il y a toujours derrière une espèce de lynchage
00:15:50 sur les réseaux sociaux comme pour lui faire payer le fait qu'elle ait osé
00:15:53 prendre la parole. Et c'est pourquoi je dis sans cesse que prendre la parole,
00:15:57 que ce soit dans une réunion, dans la famille ou dans l'espace public
00:16:00 pour une femme, c'est toujours un acte de courage et c'est toujours
00:16:03 un acte politique parce qu'on sait ce à quoi on s'expose derrière.
00:16:07 Et donc tout ça pour revenir à mon propos sur l'autocensure et sur le fait
00:16:10 qu'effectivement tous les mécanismes sont mis en place pour sous-entendre
00:16:14 et pour dire aux femmes qu'elles doivent s'autocensurer,
00:16:17 qu'elles ne doivent pas avoir de l'ambition parce que le mot "ambition"
00:16:20 chez un homme est très positif et "ambition" chez une femme est extrêmement négatif.
00:16:24 Et c'est quelque chose qu'on dit pour décrédibiliser les femmes
00:16:27 alors qu'on le dit pour valoriser les hommes. Et j'observe que cette différence
00:16:31 elle est fondamentale. Et puis enfin sur la question de l'autocensure,
00:16:34 je veux parler de la question des violences que vivent les femmes.
00:16:37 Parce que moi je suis très convaincue que, en fait, on dit souvent
00:16:41 "les femmes on a plusieurs casquettes, on a plusieurs journées", ok mais c'est
00:16:44 la même personne, c'est le même corps, c'est la même mémoire, c'est les mêmes
00:16:47 sensations, c'est la même personne. Et donc quand par exemple on vit avec
00:16:51 un homme qui nous frappe ou qui nous brime ou qui nous détruit
00:16:54 psychologiquement en nous répétant tous les soirs qu'on ne vaut rien,
00:16:57 et bien le matin à 8h quand on a rendez-vous avec notre patron pour demander
00:17:00 une augmentation, ben c'est pas vrai qu'on arrive la tête haute,
00:17:03 fière de nous en disant "je mérite cette augmentation, et mon travail est important,
00:17:07 et j'ai de la valeur, et je veux être payée davantage". Non, c'est pas vrai.
00:17:11 Quand on est frappé comme le sont des centaines de milliers de femmes
00:17:14 encore aujourd'hui par leur conjoint, qu'elles ne sont pas en sécurité
00:17:17 chez elles, et bien elles n'ont pas la capacité à aller psychologiquement
00:17:21 demander ce qu'elles veulent, ce qu'elles valent, et d'aller demander
00:17:24 des augmentations. Et c'est la même chose pour les violences de rue.
00:17:27 Par exemple pour le harcèlement de rue, un homme ou une femme qui se rendent
00:17:31 à un entretien d'embauche ne vivent pas le même trajet.
00:17:34 Quand on est dans certains endroits, quand on doit passer à Châtelet-Léal,
00:17:38 ou que sais-je, et quand on est une femme, et bien en fait on est soumise
00:17:42 au harcèlement de rue, et donc on ne vit pas le même trajet.
00:17:44 Donc je pense que par exemple, une jeune étudiante qui va passer un examen,
00:17:47 et qui a passé 45 minutes dans le métro, ou dans le bus, ou dans la rue,
00:17:51 à devoir regarder derrière elle, à dire 40 fois "non merci j'ai pas le temps",
00:17:55 en se disant "je vais essayer de le dire gentiment pour pas trop avoir
00:17:58 de problèmes quand même par la suite", et qu'elle a vécu ce harcèlement de rue,
00:18:02 je pense qu'elle n'arrive pas sereine à son examen.
00:18:04 Elle n'arrive pas dans le même état que si elle avait pu bénéficier d'un trajet
00:18:07 en toute sécurité, dans lequel on ne viendrait pas l'importuner,
00:18:10 et dans lequel on ne viendrait pas la "harceler" dans le meilleur des cas.
00:18:14 Parce qu'évidemment la question des agressions sexuelles ou des viols pèse aussi.
00:18:17 Je pense que quand on a vécu une violence sexuelle ou un traumatisme sexuel,
00:18:21 évidemment il y a encore des moments dans lesquels, là non plus,
00:18:25 on n'est pas apte à relever les épaules, à relever la tête,
00:18:28 et à aller fièrement demander ce dont on a besoin.
00:18:31 Je lis ces deux sujets qui ne sont pas souvent reliés ensemble,
00:18:34 parce que ça me paraît absolument fondamental.
00:18:37 Comme me paraît fondamental la question de la parentalité,
00:18:40 j'ai co-écrit un livre il y a des années qui s'appelait "Plafond de mer",
00:18:43 dans lequel j'expliquais qu'en fait la maternité, et les injonctions autour de la maternité,
00:18:47 freinent entre guillemets la carrière des femmes,
00:18:50 parce que si on parle d'inégalité économique entre les femmes et les hommes,
00:18:53 je pense qu'il faut aborder le fait que dans l'arbitrage argent vs. temps,
00:18:57 très souvent les femmes choisissent la disponibilité du temps.
00:19:01 Et le fait de pouvoir être en 4/5ème, être en congé parental,
00:19:05 partir plus tôt, faire davantage de télétravail,
00:19:08 et même quand ce n'est pas le cas, rogner sur les temps informels,
00:19:11 c'est-à-dire les temps de réseau, les temps du soir,
00:19:14 les temps pendant lesquels on fait ce présentéisme pour faire le concours
00:19:17 de qui parle dernier et qui va envoyer un mail à 22h,
00:19:20 avec toute l'entreprise en copie, pour montrer qu'on a envoyé un mail à 22h,
00:19:23 il y a beaucoup de femmes qui refusent de jouer cette espèce de jeu de rôle,
00:19:27 et du coup qui s'en retrouvent pénalisées, puisque les temps informels
00:19:30 et les temps de réseau sont souvent aussi les moments
00:19:33 pendant lesquels on peut identifier des personnes à faire évoluer.
00:19:36 Donc ça c'est un constat que je fais, et par rapport à ce constat,
00:19:39 nous on a souhaité avec le président de la République, prendre des mesures,
00:19:42 alors qu'il ne règle pas le problème en un coup de baguette magique,
00:19:45 et c'est une dégénération qu'on est dans cette situation,
00:19:48 et qu'on a nous-mêmes en tant que femmes intériorisées un certain nombre de choses.
00:19:51 Et soyons très clairs, je ne donne de leçons à personne,
00:19:54 moi j'ai été en 4/5e pendant des années, j'ai été en congé parental,
00:19:57 j'ai monté une entreprise, dont j'ai dit que c'était une petite entreprise
00:20:00 pour pouvoir garder ma fille aussi, et je suis très très bonne
00:20:03 pour donner des conseils de négociation de salaire, mais je suis nulle
00:20:06 quand il s'agit de moi-même, et généralement j'accepte le premier montant
00:20:09 qu'on m'indique, parce que je suis déjà très honorée qu'on fasse appel à moi,
00:20:12 et donc je suis tout à fait consciente que c'est très facile
00:20:15 de dénoncer ces situations, et que c'est beaucoup plus difficile
00:20:18 pour chacune de faire le travail sur soi, et de passer outre et au-delà de ça.
00:20:23 Je voulais parler quand même du congé paternité sur lequel on a avancé,
00:20:26 et puis de la question des pensions alimentaires, parce que là je parlais
00:20:29 des femmes qui veulent investir, etc., il y a aussi des femmes
00:20:32 qui simplement ne bouclent pas leur fin de mois, et pendant le mouvement
00:20:35 des gilets jaunes, avec le président de la République, on avait été vraiment
00:20:38 extrêmement touchées par toutes ces femmes qui nous ont montré leur budget
00:20:41 et qui ont dit "Ah, à la fin du mois, soit j'achète des baskets
00:20:44 pour mon fils à la rentrée, soit je paye telle ou telle facture,
00:20:48 mais je ne peux pas tout faire, et ça ne rentre pas dans mon budget."
00:20:51 Et la question des pensions alimentaires, elle est fondamentale.
00:20:53 Je pense qu'aujourd'hui, à notre époque, on ne peut plus accepter
00:20:56 qu'il y ait des pères qui ne pourvoient pas aux besoins financiers
00:21:00 de leurs enfants, et c'est pourquoi, avec le président de la République,
00:21:02 on a mis en place cette intermédiation de la pension alimentaire
00:21:05 pour faire en sorte que les mères qui se retrouvent toutes seules
00:21:08 et qui ont été touchées par toute la charge mentale et toute la charge éducative,
00:21:11 puissent au moins bénéficier de ce à quoi elles ont droit
00:21:14 en termes de pension alimentaire, et c'est aussi d'ailleurs pour cette raison
00:21:17 qu'on l'a revalorisé pour faire en sorte que chacune puisse bénéficier
00:21:21 de davantage de financement.
00:21:24 Alors, je ne serai pas beaucoup plus longue parce que je sais qu'il y a
00:21:27 beaucoup de programmes extrêmement denses et intéressants d'une part,
00:21:30 et d'autre part, je vais prendre aussi le train pour aller à Bordeaux,
00:21:33 mais je veux conclure en ayant un mot également sur les bénévoles,
00:21:37 parce que j'observe que dans le monde associatif,
00:21:40 l'immense majorité des bénévoles engagés sont des femmes
00:21:43 et qui le font en plus de leurs autres activités,
00:21:46 et qu'en revanche, elles sont extrêmement peu représentées
00:21:49 à la tête des associations, dans les présidences,
00:21:52 dans les directions générales et dans les mouvements représentatifs.
00:21:55 Alors, salut Claire Toury, qui est la déléguée générale du mouvement associatif,
00:21:58 mais c'est vrai que moi, j'ai été très frappée de voir à quel point
00:22:01 il y a des secteurs d'activité, comme le ministère de l'Intérieur,
00:22:04 où j'étais précédemment, qui ont une image très viriliste,
00:22:07 masculine, etc., et en fait, dans laquelle, grâce aux quotas,
00:22:10 vous avez des femmes à des postes de direction et des postes de pouvoir,
00:22:13 et donc au ministère de l'Intérieur, c'était rare que je fasse une réunion
00:22:16 et qu'il n'y ait pas autant de femmes que d'hommes, grâce aux quotas.
00:22:19 Donc moi, je crois vraiment que les quotas sont un mal nécessaire
00:22:22 et qu'ils nous permettent d'avoir des objectifs, parce que sans les quotas,
00:22:25 on nous dit qu'on va nommer la meilleure personne, la plus compétente,
00:22:29 et en fait, quand il n'y a pas de quotas, on voit la tête des entreprises
00:22:32 du SBF 120, la "plus compétente", ça va rarement être une femme.
00:22:36 Donc je pense qu'il est important de flécher ces quotas, et moi,
00:22:39 j'observe que dans le champ de l'économie sociale et solidaire,
00:22:41 qui est mon domaine d'activité aujourd'hui, très paradoxalement,
00:22:44 alors que c'est une économie engagée avec beaucoup de femmes à la base
00:22:47 et qui véhicule de très belles valeurs d'engagement, d'impact,
00:22:50 d'attention à l'autre, vous avez très, très peu de femmes.
00:22:53 En revanche, moi, dans mon ministère aujourd'hui, il m'arrive souvent
00:22:55 de faire des réunions et d'être la seule femme, et d'avoir des présidents
00:22:58 d'organisations, des présidents de coopération autour de moi
00:23:01 qui sont tous des hommes. Et donc, à l'occasion du 8 mars,
00:23:04 je prendrai des initiatives pour féminiser, là aussi, la présidence
00:23:08 et la direction du champ de l'économie sociale et solidaire,
00:23:11 parce que je pense qu'il ne doit plus y avoir de bastion de résistance
00:23:15 aujourd'hui. On a des femmes astronautes, on a des femmes
00:23:19 à des ministères régaliens, on a des femmes présidentes
00:23:22 de l'Assemblée nationale, présidentes de groupes, il y a une quasi-parité
00:23:25 à l'Assemblée nationale aujourd'hui. C'est très bien, mais ça ne doit pas
00:23:28 masquer le reste, et le reste, c'est cette possibilité pour les femmes
00:23:32 d'agir dans tous les domaines, et c'est cette possibilité, surtout,
00:23:35 d'avoir son propre argent, de gérer son propre argent.
00:23:38 On n'est que deux générations après les premières femmes
00:23:41 qui ont pu travailler sans demander l'autorisation, avoir un compte
00:23:44 bancaire sans autorisation, et disposer d'un chéquier sans autorisation.
00:23:48 C'est vertigineux quand on y pense. Ma grand-mère, avec qui j'étais
00:23:52 ce week-end, quand elle avait mon âge, elle n'avait pas la possibilité,
00:23:56 quand elle était jeune maman, en tout cas, elle n'avait pas la possibilité
00:23:59 de travailler, d'avoir un compte bancaire et d'avoir son propre chéquier.
00:24:02 Ça veut dire que nous sommes encore dans les premières générations
00:24:05 de femmes qui disposent de leur argent et qui doivent pouvoir exiger
00:24:09 un salaire à leur juste valeur et disposer librement et pleinement
00:24:14 de l'argent qu'elles gagnent et qu'elles peuvent être fières de gagner.
00:24:17 Voilà, je vous souhaite de très bons débats, une très bonne journée,
00:24:19 et je vous remercie beaucoup pour votre accueil.
00:24:21 (Applaudissements)
00:24:22 -Merci, madame la ministre. Merci pour votre soutien et votre volontarisme.
00:24:27 (...)
00:24:36 Mesdames et messieurs les députés, chers partenaires, chères lectrices
00:24:40 de Marie-Claire, Valérie et moi-même sommes très, très heureuses
00:24:44 de vous retrouver pour cette 1re session de la 5e édition
00:24:48 de notre think-tank Agir pour l'égalité.
00:24:51 C'est un think-tank que nous avons créé en 2019
00:24:54 et dont l'ambition est restée intacte, celle de faire progresser
00:24:57 la condition des femmes et la parité dans notre société,
00:25:01 et cela en nous appuyant sur une coalition d'acteurs engagés
00:25:05 issus des pouvoirs publics, du monde de l'entreprise
00:25:09 et de la société civile.
00:25:11 Eh bien, ce think-tank, aujourd'hui, on peut dire qu'il a gagné en impact
00:25:15 puisque nos débats, chaque année, sont suivis par plus d'un million
00:25:20 de Françaises et de Français.
00:25:23 Nous avons à notre actif 3 livres blancs, plus de 300 propositions
00:25:28 qui sont autant de sources d'inspiration que de leviers d'action
00:25:32 concrets et efficaces.
00:25:34 Eh bien, tout cela, nous vous le devons, nous le devons à la vigueur
00:25:38 de votre engagement, nous le devons aussi à la qualité de nos débats
00:25:43 et de nos échanges que nous vous proposons cette année
00:25:46 de consacrer à 3 enjeux qui nous semblent essentiels
00:25:49 et dont nous avons déjà parlé à travers ces introductions.
00:25:52 Le 1er des enjeux, c'est celui de la représentation des femmes
00:25:55 dans les métiers d'avenir, parce qu'il nous semble absolument essentiel
00:25:59 de ne pas laisser les femmes en marge de la croissance économique.
00:26:03 Le 2e des enjeux, c'est l'enjeu de leur qualité de vie,
00:26:05 aussi bien à la maison qu'au travail, parce que les femmes doivent pouvoir
00:26:09 se libérer de leur charge mentale et mener leur vie professionnelle,
00:26:13 leur carrière, comme elles l'entendent.
00:26:16 Et le 3e enjeu, eh bien, c'est celui qui nous mobilise aujourd'hui,
00:26:20 c'est l'enjeu de leur pouvoir d'achat qui a été particulièrement fragilisé
00:26:26 avec les inégalités persistantes que nous connaissons
00:26:30 et la crise que nous traversons.
00:26:33 Madame Aurore Berger, tout à l'heure, nous a donné quelques chiffres,
00:26:36 je vous en donne 2, ils sont sans appel.
00:26:39 Aujourd'hui, seulement 61% des femmes se disent en mesure
00:26:45 d'assumer leurs dépenses jusqu'à la fin du mois,
00:26:48 contre 76% des hommes.
00:26:50 Et elles ne sont que 39% à pouvoir épargner.
00:26:55 Alors le pouvoir d'achat des femmes, c'est aussi un sujet,
00:26:58 un défi central dans la réforme des retraites,
00:27:03 car non seulement les femmes gagnent moins que les hommes,
00:27:05 en moyenne, tout au long de leur vie professionnelle,
00:27:08 mais une fois à la retraite, eh bien, leurs pensions de droit direct
00:27:11 sont inférieures de près de 40% aux pensions des hommes.
00:27:16 Donc la route reste longue, d'où la nécessité de réfléchir collectivement,
00:27:22 de réfléchir pour agir, et donc pour cela, eh bien Valérie,
00:27:25 je te laisse la parole, je te laisse accueillir tes invités,
00:27:29 et moi je vous donne rendez-vous dans Maréclaire
00:27:32 pour le compte-rendu de cette session,
00:27:34 et sur notre site internet, où vous pourrez revivre
00:27:37 cette session en replay. Bonne matinée.
00:27:40 (Applaudissements)
00:27:41 -Merci beaucoup, Gwenaëlle.
00:27:44 Merci beaucoup vraiment à Aurore Berger et à Marlène Schiappa.
00:27:47 Je crois que leurs passions, leurs engagements sont communicatifs.
00:27:51 Ils sont aussi révélateurs de la confiance qu'elles accordent
00:27:55 aux think tanks Maréclaire Agir pour l'égalité,
00:27:58 que nous avons créés il y a 5 ans.
00:28:00 Ce think tank, nous l'avons organisé dans de nombreux lieux prestigieux,
00:28:04 donc l'UNESCO, le MEDEF, le Sénat.
00:28:07 Aujourd'hui, nous avons choisi d'organiser cette session
00:28:11 ici à l'Assemblée nationale, car vous le savez tous,
00:28:14 il y a aujourd'hui de très grands débats,
00:28:16 de très grands sujets qui sont étudiés, votés en ce moment,
00:28:20 et le think tank Maréclaire voulait faire partie de ce débat.
00:28:24 Notre objectif, il est toujours d'avoir de l'impact,
00:28:26 de l'impact et de l'impact.
00:28:28 Et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes très honorés
00:28:31 que les députés, dont Stéphane, dont d'autres,
00:28:34 ont accepté de nous parrainer pour que nous puissions avoir
00:28:37 l'opportunité d'organiser cet événement dans ce lieu
00:28:40 qui normalement est réservé aux groupes parlementaires.
00:28:43 C'est un gage de confiance, mais également de soutien
00:28:48 à notre think tank.
00:28:50 Je souhaite remercier effectivement tous nos partenaires
00:28:53 qui nous accompagnent depuis plusieurs années.
00:28:56 Ils sont dans le public, ils viendront sur scène tout à l'heure.
00:28:59 Sachez que votre présence à nos côtés est importante,
00:29:02 car sans vous, nous ne pourrions pas avancer.
00:29:05 Gwenaëlle l'a dit, le triptyque gagnant qui fait la différence
00:29:08 du think tank Agir pour l'égalité, c'est de réunir
00:29:12 à la fois les pouvoirs publics, le secteur privé,
00:29:15 ainsi que les associations, pour échanger les bonnes pratiques
00:29:19 et transformer nos discussions, nos bonnes pratiques
00:29:22 en propositions concrètes qui sont ensuite remises
00:29:25 aux entreprises et qui, je crois, sont des outils,
00:29:28 des boîtes à outils importants pour les entreprises,
00:29:31 mais également aux députés, aux régions,
00:29:34 aux pouvoirs publics, à l'exécutif.
00:29:37 Et la présence des députés et de la ministre aujourd'hui
00:29:40 montre effectivement la confiance qu'ils accordent
00:29:43 à nos propositions. Donc votre présence à tous en assemblée
00:29:46 est importante, parce que nous comptons également sur vous
00:29:49 pour vous inspirer dans vos vies quotidiennes
00:29:52 de ce qui est dit ici et également de nous inspirer
00:29:55 grâce à vos expériences de vie.
00:29:58 Donc pour commencer cette session, et bien sûr,
00:30:01 donc le pouvoir d'achat, je vais appeler maintenant
00:30:04 nos invités pour cette première session.
00:30:07 Et je commencerai donc par Stéphane Travert.
00:30:10 Stéphane, on va monter sur scène.
00:30:13 (Applaudissements)
00:30:16 Stéphane Travert, qui est donc ancien ministre
00:30:19 de l'Agriculture et de l'Alimentation,
00:30:22 qui, comme je l'ai dit tout à l'heure, est député
00:30:25 également de la Manche, membre de la Commission
00:30:28 des Affaires Sociales et Économiques, et un homme
00:30:31 extrêmement engagé pour les questions relatives à l'égalité
00:30:34 femmes-hommes. J'appelle également Sandrine Charnoz.
00:30:37 Sandrine, qui est chef de projet de lutte contre le harcèlement
00:30:40 sexuel dans les transports à la RATP.
00:30:43 J'appelle Soliane Varla,
00:30:46 qui est donc Equity Fund Manager
00:30:49 à Mirova, un fonds d'investissement,
00:30:52 une société de gestion de convictions entièrement dédiée
00:30:55 à l'investissement durable. Et l'égalité femmes-hommes
00:30:58 fait partie de l'égalité, de l'engagement durable. Vous nous en parlerez
00:31:01 tout à l'heure. J'appelle également
00:31:04 Élise Berriot, responsable des Affaires publiques Amazon France.
00:31:07 (Applaudissements)
00:31:10 Merci beaucoup.
00:31:13 Alors, mesdames et messieurs,
00:31:16 je ne vous apprendrai rien.
00:31:19 L'inflation aujourd'hui touche
00:31:22 l'intégralité des Français. Nous sommes tous inquiets
00:31:25 face à cette inflation et cette hausse des prix.
00:31:28 Voilà, il suffisait simplement de l'ouvrir.
00:31:31 Néanmoins, comme l'a dit Gonaël tout à l'heure,
00:31:34 de très nombreuses études démontrent que
00:31:37 cette inflation touche particulièrement les femmes.
00:31:40 85% des Français considèrent
00:31:43 désormais un sentiment négatif sur leur pouvoir d'achat.
00:31:46 Et 31% d'entre eux peinent à financer
00:31:49 leurs dépenses. Mais, selon le baromètre Bonnial,
00:31:52 75% des hommes interrogés déclarent pouvoir financer
00:31:55 leurs dépenses jusqu'à la fin des mois, alors que simplement
00:31:58 51% des femmes affirment pouvoir y arriver.
00:32:01 Et elles sont 45% encore
00:32:04 avoir une capacité budgétaire d'effectuer des achats-plaisirs
00:32:07 contre près de 60% des hommes.
00:32:10 Ces chiffres nous interpellent.
00:32:13 Ils sont le résultat, effectivement,
00:32:16 comme l'ont dit les précédentes intervenantes
00:32:19 de salaires qui restent inférieurs
00:32:22 à niveau de compétences égales,
00:32:25 à des carrières parfois plus courtes,
00:32:28 plus hachées, dues aux grossesses
00:32:31 ou à devoir s'occuper de parents aidants.
00:32:34 Et cela a un impact important
00:32:37 également sur la retraite.
00:32:40 Avec mes invités, nous allons essayer de voir
00:32:43 comment les pouvoirs publics, les entreprises, les banques
00:32:46 peuvent-elles contribuer à réduire cette différence
00:32:49 de pouvoir d'achat entre les femmes et les hommes.
00:32:52 Stéphane, je vais commencer avec vous.
00:32:55 Il faut savoir aussi un chiffre qui m'a interpellé,
00:32:58 c'est que les femmes sont encore plus en attente que les hommes
00:33:01 d'actions concrètes des pouvoirs publics.
00:33:04 Elles pensent que les pouvoirs publics doivent agir
00:33:07 pour les femmes et les hommes.
00:33:10 Les femmes doivent être les plus aidées,
00:33:13 apporter des réponses législatives.
00:33:16 De très nombreux textes de loi sont actuellement discutés
00:33:19 à l'Assemblée sur les retraites et le pouvoir d'achat.
00:33:22 Déjà en tant que membre de la Commission des Affaires économiques et sociales
00:33:25 mais également en tant que député de terrain,
00:33:28 parce que je sais que c'est quelque chose qui est important pour vous,
00:33:31 quel constat faites-vous sur l'impact de l'inflation
00:33:34 sur les femmes et les hommes dans le pays ?
00:33:37 Je pense que l'égalité est un combat permanent
00:33:40 pour les femmes dans ce pays.
00:33:43 Lorsque nous sommes dans des situations de crise,
00:33:46 comme nous les avons vécues avec le Covid,
00:33:49 ces inégalités sont plus encore démontrées,
00:33:52 portées sur l'ensemble du territoire.
00:33:55 Aujourd'hui, les chiffres que vous donnez, Valérie,
00:33:58 sur cette appréhension des femmes qui font confiance
00:34:01 aujourd'hui au pouvoir public, aux entreprises
00:34:04 pour améliorer leur situation,
00:34:07 ce que je constate, c'est que toutes ces années
00:34:10 où ces progrès n'ont pas été faits,
00:34:13 tous ces progrès n'ont pas été mis en place,
00:34:16 toutes les actions qui auraient dû être menées n'ont pas été menées
00:34:19 ni légiférées, eh bien aujourd'hui l'attente est tellement forte
00:34:22 que l'on se retourne effectivement vers les pouvoirs publics
00:34:25 pour essayer de trouver les solutions qui vont bien.
00:34:28 Il y a, moi je suis élu d'un territoire rural,
00:34:31 et ce que je constate, ce que je regarde dans le territoire
00:34:34 où je vis, c'est que ces inégalités,
00:34:37 elles s'expliquent à travers la difficulté
00:34:40 de la mobilité, de l'éloignement des centres de décision,
00:34:43 de la difficulté de l'échec scolaire,
00:34:46 qui revient de manière assez récurrente
00:34:49 sur les territoires comme les nôtres.
00:34:52 Et puis cette question d'inégalité,
00:34:55 elle est là aussi par le fait que
00:34:58 l'information aussi a du mal à circuler,
00:35:01 l'information au niveau des droits
00:35:04 qui peuvent être portés pour les femmes
00:35:07 sont assez compliquées à être mises en œuvre.
00:35:10 Et donc aujourd'hui, la mission de la commission
00:35:13 des affaires économiques, c'est de porter
00:35:16 à la fois une réflexion sur la manière
00:35:19 d'établir cette égalité réelle
00:35:22 dont nous avons besoin et nous sommes porteurs,
00:35:25 de trouver les voies et les moyens à travers
00:35:28 des textes de faire en sorte que le reste
00:35:31 à vivre dont disposent aujourd'hui
00:35:34 beaucoup de femmes dans leur vie quotidienne,
00:35:37 soit le plus élevé possible.
00:35:40 Donc c'est la question de l'index de l'égalité
00:35:43 qui a été mise en place, et Marlène Schiappa
00:35:46 en a très bien parlé tout à l'heure,
00:35:49 la question de cette égalité salariale
00:35:52 qui doit être toujours mise en avance,
00:35:55 c'est la question aussi de l'égalité
00:35:58 des postes et des responsabilités qui doit aussi
00:36:01 se mettre en place et sur lequel
00:36:04 beaucoup d'efforts ont été faits. Et je sais que
00:36:07 malgré tous ces efforts qui ont été faits,
00:36:10 malgré le Grenelle contre les violences
00:36:13 qui a été mis en place, malgré ces efforts
00:36:16 qui ont été faits sur l'ensemble des index,
00:36:19 nous sommes encore bien évidemment assez loin du compte.
00:36:22 Et donc aujourd'hui on s'aperçoit qu'une part
00:36:25 des femmes, effectivement, et Marlène le rappelait
00:36:28 très bien tout à l'heure, consacrent une partie
00:36:31 de leur budget aujourd'hui à la scolarisation
00:36:34 des enfants, aux soins médicaux, on va dire
00:36:37 à l'usage domestique, on faisait le
00:36:40 contrario des investissements qui étaient portés
00:36:43 aujourd'hui, je pense qu'il y a toute cette pédagogie
00:36:46 à faire, aujourd'hui à la fois dans les familles, mais l'école
00:36:49 aussi peut être ce lieu de pédagogie nécessaire
00:36:52 pour faire en sorte que ces inégalités
00:36:55 soient diminuées au fur et à mesure
00:36:58 que nous allons avancer aujourd'hui
00:37:01 dans le temps. Et cet impact de l'inflation
00:37:04 il est fortement ressenti dans
00:37:07 les territoires ruraux parce que nous avons
00:37:10 aujourd'hui, disposons d'entreprises
00:37:13 de l'agroalimentaire notamment, et on sait
00:37:16 très bien que ces entreprises ce sont des salaires relativement
00:37:19 bas qui existent sur les
00:37:22 territoires, et cette question
00:37:25 de salaire faible, rajoutons
00:37:28 à cela un taux de familles monoparentales
00:37:31 de plus en plus élevé, confère un certain nombre
00:37:34 de difficultés aujourd'hui d'existence purement et simplement
00:37:37 pour de nombreuses femmes. Oui, je précise d'ailleurs que vous pilotez un collectif
00:37:40 territorial à la demande d'Isabelle Rome
00:37:43 sur justement les femmes et les territoires.
00:37:46 Oui, on a souhaité démarrer ce collectif, alors
00:37:49 c'est un collectif d'élus, nous avons eu
00:37:52 la première réunion cette semaine consacrée à la
00:37:55 santé des femmes. Nous avons souhaité
00:37:58 à travers des exemples du quotidien,
00:38:01 des exemples du territoire, démontrer
00:38:04 à la fois quels étaient les freins, quelles étaient les
00:38:07 difficultés que pouvaient rencontrer les femmes sur
00:38:10 les territoires, dans leur travail, dans leur vie quotidienne,
00:38:13 pour l'accès aux droits, tout simplement,
00:38:16 mais aussi de partager les bonnes initiatives territoriales
00:38:19 qui existent dans de nombreux
00:38:22 secteurs. Et ce collectif, aujourd'hui,
00:38:25 qui démarre, il a pour objectif de nourrir
00:38:28 quelque part la feuille de route de la ministre Isabelle
00:38:31 Rome, mais aussi de porter un certain
00:38:34 nombre de propositions. La prochaine session
00:38:37 de travail du collectif portera
00:38:40 sur la question de l'égalité économique, ce que nous faisons
00:38:43 ici, aujourd'hui, dans ce
00:38:46 think tank. Mais ce que moi je constate,
00:38:49 c'est qu'aujourd'hui, nous avons beaucoup d'initiatives
00:38:52 qui sont prises dans les territoires, à travers
00:38:55 les mesures de municipalité qui s'engagent.
00:38:58 Je peux parler, par exemple, dans le département
00:39:01 de l'Ariège, dans la commune de l'Hospitalet, nous avons
00:39:04 la maison des Cimes. La maison des Cimes, c'est une maison
00:39:07 qui a, aujourd'hui, été en soutien
00:39:10 permanent des aides de l'Etat.
00:39:13 C'est une commune de 100 habitants et son maire
00:39:16 fait un travail absolument remarquable pour accueillir
00:39:19 des femmes qui sont en difficulté
00:39:22 financière ou en difficulté parce qu'elles ont subi
00:39:25 un certain nombre de violences. Ce sont toutes ces initiatives
00:39:28 que nous voulons promouvoir sur le territoire,
00:39:31 les partager avec les élus qui ont en charge
00:39:34 ces questions de l'égalité, mais pas que,
00:39:37 mais l'ensemble des élus des territoires et des
00:39:40 conseils municipaux, et de faire en sorte que
00:39:43 nous puissions dupliquer ce qui se passe bien
00:39:46 sur un territoire et essayer
00:39:49 de le faire ailleurs. Et là aussi, de partager
00:39:52 les difficultés et à travers les propositions
00:39:55 qui seront faites, de transformer ces propositions
00:39:58 en actes législatifs forts. En fait, vous faites un deuxième
00:40:01 think tank, Marie-Claire, pour l'égalité à l'Assemblée. On partage
00:40:04 les bonnes pratiques et puis après, on fait des propositions.
00:40:07 Ça peut ressembler aussi à ça, effectivement,
00:40:10 mais disons que l'ambition, et c'est la ministre
00:40:13 qui m'a demandé d'animer ce collectif,
00:40:16 cette ambition, c'est de nourrir aussi
00:40:19 sa feuille de route pour qu'elle puisse ensuite prendre
00:40:22 les décisions qui seront les meilleures, bien évidemment,
00:40:25 et que nous accompagnerons ici à l'Assemblée nationale,
00:40:28 mais aussi, c'est de créer du lien. Et je crois
00:40:31 qu'on en a besoin. Je crois que beaucoup d'élus,
00:40:34 et moi je le constate à travers d'autres responsabilités qui sont
00:40:37 les miennes, c'est que faire partager
00:40:40 le quotidien des élus du territoire,
00:40:43 notamment sur ces sujets,
00:40:46 c'est éminemment important et
00:40:49 nous porte vers des voies de progrès.
00:40:52 Stéphane, c'est très important parce que je crois qu'effectivement,
00:40:55 toutes les personnes qui sont là n'ont pas un contact régulier
00:40:58 avec leurs députés, et je pense que l'un des premiers messages qu'on peut donner,
00:41:01 c'est que face à des difficultés, sachez que le député
00:41:04 est également un interlocuteur avec lequel on peut discuter
00:41:07 et avec lequel on peut partager ses préoccupations.
00:41:10 Marlène, tout à l'heure, a dit,
00:41:13 il y a beaucoup de lois, mais elles ne sont pas toujours appliquées.
00:41:16 Donc c'est vrai que nous, on vous alerte là-dessus,
00:41:19 c'est-à-dire que c'est bien de discuter, c'est bien d'élaborer des lois,
00:41:22 c'est bien de les voter, mais il faut aussi faire en sorte qu'elles soient appliquées.
00:41:25 Et aujourd'hui, dans cette table ronde,
00:41:28 on va aborder avec nos invités à la fois les sources
00:41:31 de cette différence de pouvoir d'achat, ce qui fait qu'aujourd'hui
00:41:34 les femmes souffrent plus de l'inflation, mais c'est également
00:41:37 l'écho, c'est-à-dire les dépenses. Et aujourd'hui, les chiffres
00:41:40 sont assez effrayants. Ce sont les femmes qui font
00:41:43 des efforts supplémentaires dans la famille,
00:41:46 ce sont leurs propres dépenses sur lesquelles elles font
00:41:49 des efforts et elles réduisent, et en particulier alors même qu'elles ont
00:41:52 des besoins incompressibles en termes d'hygiène et de santé.
00:41:55 Et pourtant, on s'aperçoit qu'elles sont les premières
00:41:58 à se sacrifier quand il y a un problème de pouvoir d'achat
00:42:01 dans la famille. Donc, je sais
00:42:04 qu'il y a eu des discussions, des propositions de lois
00:42:07 pour un fameux panier qui pourrait être
00:42:10 avec des prix réduits sur des produits essentiels.
00:42:13 Où est-ce qu'on en est sur ce texte de loi ?
00:42:16 Alors, il y a eu déjà le sujet du fameux
00:42:19 chèque alimentaire qui nous paraissait aujourd'hui
00:42:22 et qui me paraît moi, à titre personnel,
00:42:25 une proposition tout à fait intéressante.
00:42:28 La difficulté, et c'est celle que l'on rencontre
00:42:31 aujourd'hui sur le panier à inflation, c'est qu'est-ce que l'on met dedans ?
00:42:34 - Absolument, parce que moi j'ai des vues du coca, du Nutella...
00:42:37 - C'est-à-dire que chacun des groupes
00:42:40 industriels, chaque marque va venir
00:42:43 bien évidemment apporter sa contribution et dire
00:42:46 qu'ils considèrent que le produit qu'ils fabriquent, le produit qu'ils vendent
00:42:49 est absolument indispensable dans le panier à inflation.
00:42:52 Moi, je crois que ce sur quoi il faut que l'on puisse réfléchir,
00:42:55 qu'est-ce qui est le plus, je dirais,
00:42:58 qu'est-ce qui est le plus utile aujourd'hui dans un panier
00:43:01 comme celui-là, sur la question des produits d'hygiène,
00:43:04 sur la question de l'alimentation, et veillons aussi
00:43:07 à ce que ces produits alimentaires soient
00:43:10 des produits sains, sûrs et durables
00:43:13 et qu'ils puissent aussi servir nos modèles agricoles.
00:43:16 C'est de faire en sorte que ce ne soit pas
00:43:19 des paniers ou des chèques alimentaires
00:43:22 qui puissent être considérés comme des outils de rabais.
00:43:25 Et bien évidemment, parce que cela contribuerait ensuite, en plus,
00:43:28 à rabaisser l'image aussi de celles et ceux
00:43:31 qui pourraient les utiliser. On le sait bien aujourd'hui,
00:43:34 par exemple, on a, et je le vois
00:43:37 dans mon territoire, on a de nombreuses femmes
00:43:40 qui sont en difficulté aujourd'hui pour joindre les deux bouts
00:43:43 et faire vivre correctement leur famille et qui n'osent pas
00:43:46 utiliser les droits qui sont les leurs, c'est-à-dire de se rendre
00:43:49 au restaurant du cœur, de se rendre à la banque
00:43:52 alimentaire. Et donc, comment nous faisons pour
00:43:55 aller vers et aussi leur proposer quelque chose
00:43:58 qui ne soit pas un outil de dépréciation
00:44:01 de ce qu'elles sont et véritablement de leur redonner
00:44:04 à travers ces aides, la fierté dont
00:44:07 elles ont besoin et qu'elles méritent amplement.
00:44:09 Vous avez tout à fait raison, c'est important de pouvoir profiter
00:44:12 en tout cas des aides qui sont nécessaires et qui sont dues
00:44:15 sans avoir un sentiment de dépréciation.
00:44:18 Je vais vous poser, Elise,
00:44:21 Elise Berriot, vous êtes responsable des affaires publiques d'Amazon France.
00:44:24 Vous êtes aujourd'hui un des plus grands partenaires
00:44:27 de la vie quotidienne des Français en termes d'achats.
00:44:30 Moi, j'aimerais savoir, qu'est-ce que vous avez constaté ?
00:44:33 Est-ce que vous avez constaté justement que face à cette inflation,
00:44:36 il y a un changement de comportement des consommateurs
00:44:39 et particulièrement des consommatrices ?
00:44:42 Alors, qu'est-ce qu'on constate ?
00:44:45 Mon micro ne marche pas, pardon.
00:44:48 On est dans une situation exceptionnelle, effectivement.
00:44:51 Sur l'année 2022, ce que reporte l'INSEE,
00:44:54 c'est 5,2% d'inflation sur toute l'année,
00:44:57 en fin d'année encore plus.
00:45:00 Sur les produits manufacturés en novembre-décembre,
00:45:03 on était au-dessus de 4,5% d'inflation.
00:45:06 Ce qu'on constate, c'est que dans cette situation,
00:45:09 les Français souhaitent se tourner vers des enseignes
00:45:12 qu'ils estiment être en mesure de protéger leur pouvoir d'achat.
00:45:15 Et Amazon en fait partie.
00:45:18 Amazon a été citée par les Français,
00:45:21 selon une enquête Bognal,
00:45:24 comme la première renseigne à même de préserver leur pouvoir d'achat
00:45:27 pour ce qui est des produits non alimentaires.
00:45:30 Et c'est effectivement le fruit du travail de nos collaborateurs.
00:45:36 Amazon, on a démarré notre activité en France il y a 23 ans, en 2000,
00:45:41 avec une ambition qui est restée intacte toutes ces années,
00:45:45 qui était de proposer aux clients des prix bas,
00:45:48 une sélection très large et une excellente expérience d'achat
00:45:52 pour l'ensemble des clients, où qu'ils soient sur le territoire.
00:45:56 Ce qui est un élément évidemment très important.
00:46:01 Ce que ça signifie concrètement,
00:46:04 c'est que nos collaborateurs travaillent avec des outils sophistiqués
00:46:09 de manière à faire évoluer les prix en dynamique
00:46:15 pour qu'ils restent le plus bas possible.
00:46:18 Sur l'année 2022, le prix moyen dépensé sur Amazon,
00:46:22 pour les produits vendus par Amazon, n'a pas évolué.
00:46:27 C'est-à-dire qu'il est resté quasiment stable comparé à une inflation.
00:46:33 Est-ce que vous avez des leviers aujourd'hui à votre disposition
00:46:36 en tant que distributeur pour limiter l'impact de l'inflation ?
00:46:38 En fait, le premier élément qui nous permet cette stabilité,
00:46:47 c'est évidemment la sélection.
00:46:49 La sélection très large que l'on propose aux clients sur Amazon.
00:46:52 Nous et nos partenaires, puisqu'il y a 13 000 entreprises qui vendent sur Amazon,
00:46:56 des PME, mais aussi des producteurs
00:47:00 qui vendent directement sur la marketplace d'Amazon leurs produits.
00:47:03 Ce qu'on constate, c'est que grâce à cette sélection,
00:47:08 ce choix de produits très large, les clients ont la possibilité
00:47:12 de se tourner vers des alternatives produits
00:47:16 qui leur permettront de faire des économies.
00:47:19 Quand on regarde les sous-catégories de produits,
00:47:22 on va remarquer que certains produits ont vu leur prix augmenter.
00:47:26 Mais sur cette sous-catégorie, la dépense moyenne est restée stable
00:47:31 ou même abaissée parce que les clients se sont tournés vers des alternatives
00:47:34 et des produits moins chers.
00:47:36 Donc là, vous avez vu ce comportement, c'est qu'aujourd'hui,
00:47:39 les clients regardent davantage les différentes offres
00:47:43 et se tournent vers des produits qui sont moins honorés.
00:47:45 Et par exemple, la Banque Centrale Européenne publie en détail,
00:47:50 tous les mois, par sous-catégorie, des augmentations de prix.
00:47:54 Ce qui est l'inflation.
00:47:56 Elle publie, pas sur toutes, mais elle publie l'inflation qu'on a vue,
00:48:01 par exemple au mois de novembre, sur le petit électro-ménager.
00:48:06 Donc imaginez, les phares à repasser, c'est 7%.
00:48:09 Sur Amazon, nous, on a constaté sur ce temps-là, une baisse de prix
00:48:14 de l'ordre de 10% sur les centrales-vapeurs, 1% sur les phares à repasser.
00:48:18 Et en fait, pourquoi ? Parce que sur ce mois-là,
00:48:21 300 références différentes ont été expédiées sur chacune de ces catégories.
00:48:25 Et en fait, ce ne sont pas les mêmes que l'année dernière.
00:48:27 Les clients font des choix et se tournent vers des produits moins chers.
00:48:31 L'autre chose qu'on constate aussi, c'est que les clients cherchent
00:48:34 à réaliser des économies à travers les promotions.
00:48:37 On l'a observé avec le temps de Black Friday en novembre dernier.
00:48:43 Donc novembre, c'était un mois de très forte inflation,
00:48:46 pendant lequel Amazon a permis aux clients de réaliser
00:48:52 l'équivalent de 50 millions d'économies sur la semaine du Black Friday
00:48:56 grâce à des promotions.
00:48:57 En fait, les clients cherchent sur les produits du quotidien
00:49:00 des occasions de réaliser des économies plus encore que l'année dernière.
00:49:03 Alors, j'ai regardé ces chiffres qui montrent que ce sont sur les produits d'hygiène
00:49:06 qu'il y aurait eu une baisse de consommation,
00:49:08 et que c'est là où les Français auraient fait des sacrifices.
00:49:11 Est-ce que vous avez également constaté cette tendance ?
00:49:16 Alors, nous, on a constaté une stabilité des prix
00:49:20 sur la consommation de ces produits.
00:49:23 Alors, ce ne sont pas forcément les produits sur lesquels Amazon vend le plus.
00:49:28 Mais on a constaté, par exemple, sur la catégorie "autres produits hygiène féminine",
00:49:39 en fait, c'est ce qu'on appelle les coupes menstruelles.
00:49:42 Cette catégorie-là de produits, au quatrième trimestre,
00:49:46 on a vu une baisse du prix des produits achetés de l'ordre de 10% en prix moyen.
00:49:52 Et en fait, idem, là, ce qui se passe, c'est qu'on vend sur Amazon
00:49:56 plus de 200 produits différents sur cette catégorie de produits.
00:50:02 Et ce que font les clients, c'est qu'ils vont chercher des produits moins chers
00:50:05 qui vont répondre à leurs besoins de consommation.
00:50:10 Alors, vous savez qu'un chiffre, moi, m'a également interpellé,
00:50:13 c'est que la perception de l'inflation est différente entre les femmes et les hommes.
00:50:20 Parce que 75% des hommes citent un chiffre de l'inflation inférieur à 5%,
00:50:25 alors qu'une interviewée sur quatre ressent une inflation supérieure à 10%.
00:50:30 Ce qui prouve que réellement, cette perception de l'inflation,
00:50:33 elle impacte vraiment différemment les hommes et les femmes.
00:50:37 Et l'un des secteurs, donc on a effectivement le secteur des achats, de l'alimentation et autres,
00:50:43 mais il y a aussi le secteur du transport.
00:50:46 Sandrine, Sandrine Charnoz, vous êtes chef de projet de lutte
00:50:49 contre le harcèlement sexuel dans les transports.
00:50:51 Le gouvernement a mis en place un chèque énergie pour aider justement à lutter contre cette inflation.
00:50:58 Mais de nombreuses études démontrent également que lorsqu'il y a une voiture
00:51:03 dans la famille ou dans le couple, c'est le mari qui l'utilise.
00:51:07 Et donc en fait, la femme ne bénéficie pas de ce chèque énergie,
00:51:12 en tout cas beaucoup moins que les hommes, et elle se tourne vers les transports en commun.
00:51:17 Et je pense que le discours de Marlène Schiappa, oui Stéphane, c'est vrai,
00:51:20 c'est vraiment un élément à prendre en compte, c'est que quand il y a une voiture, c'est l'homme.
00:51:24 Donc là encore, il y a une inégalité de traitement vis-à-vis des femmes,
00:51:27 puisque là, ce chèque ne leur bénéficie pas.
00:51:30 Je pense que ce qu'a dit Marlène Schiappa tout à l'heure a dû vous interpeller,
00:51:33 quand elle a dit que quand on a des problèmes dans les transports,
00:51:37 quand il y a du harcèlement, etc., on n'arrive pas sur son lieu de travail
00:51:40 dans les mêmes conditions de productivité que lorsque tout va bien.
00:51:46 Donc c'est vrai que c'est très très important aujourd'hui d'avoir une offre de transport
00:51:51 et de faire en sorte que les femmes puissent utiliser ces transports en commun,
00:51:55 puissent se sentir à l'aise dans les transports en commun,
00:51:58 afin de pouvoir aussi avoir une productivité totale dans leur travail.
00:52:03 Donc quelles sont les actions que vous menez concrètement sur ça ?
00:52:06 Alors la RATP a pour objectif principal que l'ensemble des clientes et des clients
00:52:12 aient un voyage sûr et serein.
00:52:15 On va se dire que prendre les transports collectifs, c'est bien pour tout le monde, y compris les hommes,
00:52:20 mais il s'avère que...
00:52:22 Qui se comportent bien !
00:52:24 Il s'avère que les femmes sont les plus grandes consommatrices de transports collectifs.
00:52:28 Oui, en effet, quand il y a un véhicule, c'est plutôt l'homme qui l'utilise,
00:52:32 et puis c'est elles qui ont des multiples trajets
00:52:36 et qui font le choix d'utiliser les transports collectifs.
00:52:40 Ce qu'il est important de noter, c'est que quand on parle pouvoir d'achat,
00:52:44 nous nous sommes extrêmement regardants sur la problématique du sentiment d'insécurité
00:52:50 et sur les trajets le soir.
00:52:52 Pour nous, redonner confiance aux femmes dans les transports le soir,
00:52:57 c'est aussi redonner de la mobilité, redonner du pouvoir d'achat.
00:53:01 Quand on a à arbitrer entre une sortie avec taxi ou rester chez soi,
00:53:07 on sait très bien, y compris dans la population des jeunes femmes,
00:53:10 que l'arbitrage va se faire une fois sur deux en restant chez soi.
00:53:14 Voilà.
00:53:15 Et on a aussi des études qui nous démontrent
00:53:19 que le sentiment d'insécurité des femmes est plus fort,
00:53:22 ce qui ne veut pas forcément dire que les faits sont en augmentation,
00:53:25 mais le sentiment d'insécurité reste.
00:53:27 Et la ministre le disait très bien,
00:53:29 quand on a été agressé ou harcelé une fois, ou quand on appréhende de l'être,
00:53:33 de toute façon, c'est omniprésent pendant le voyage.
00:53:36 Alors qu'est-ce que l'on cherche à faire ?
00:53:38 On cherche d'une part à permettre aux femmes à revenir dans les transports collectifs,
00:53:43 y compris tard, qu'elles puissent rester au bureau,
00:53:45 qu'elles puissent avoir des activités post-travail
00:53:48 en prenant les transports pour rentrer chez elles.
00:53:51 On sait que plus on s'éloigne de Paris et plus l'heure avance,
00:53:54 moins on a de femmes dans les transports collectifs.
00:53:56 Donc ça n'aide pas, parce qu'elles ont souvent des comportements
00:53:59 qui visent à s'auto-rassurer, elles se regroupent,
00:54:03 elles sont souvent dans les wagons de tête.
00:54:06 Et donc c'est tout ce travail-là que nous faisons.
00:54:08 Donc qu'est-ce que nous faisons ?
00:54:09 Nous mettons en place, par exemple,
00:54:11 alors nous sommes sous tutelle d'Ile-de-France Mobilité,
00:54:13 donc on ne maîtrise pas les tarifs,
00:54:15 parce que comme il vient d'avoir une augmentation...
00:54:17 Vous vous attendez à...
00:54:18 Je me suis dit, on va me poser la question,
00:54:20 nous ne sommes pas responsables de l'augmentation des tarifs,
00:54:24 mais par exemple, nous mettons en place la descente à la demande,
00:54:27 qui consiste, donc là actuellement c'est en expérimentation sur des lignes de bus,
00:54:32 des lignes de bus qui circulent après 22 heures,
00:54:34 nous en avons 5 en expérimentation, et le Noctilien aussi,
00:54:38 qui n'a pas forcément un public féminin trop présent.
00:54:42 Et donc on peut se faire arrêter à côté de son domicile,
00:54:45 plutôt que de passer devant son domicile ou devant sa rue,
00:54:48 et puis de revenir en arrière le soir,
00:54:51 on pourra demander au machiniste...
00:54:53 Attendez, moi je voudrais savoir,
00:54:54 combien de personnes ici prennent les transports en commun ?
00:54:57 Bah toutes.
00:54:58 D'accord.
00:54:59 Combien de personnes étaient au courant de cette possibilité de se faire déposer ?
00:55:04 Ah, quand même !
00:55:06 Sachant qu'il n'y a que 5 lignes.
00:55:08 Oui, donc un petit tiers.
00:55:10 Un tiers officiel et 4 noctiliens, oui.
00:55:12 Alors ensuite, on va continuer le petit sondage,
00:55:15 l'ensemble des agents et agentes de la RATP sont formés
00:55:20 pour mieux prendre en compte les violences sexistes et sexuelles.
00:55:25 Est-ce que vous le saviez ?
00:55:27 Voilà.
00:55:28 Donc ça c'est à la fois une formation initiale,
00:55:31 c'est une formation continue,
00:55:33 et par exemple en vue de la Coupe de rugby et des Jeux Olympiques,
00:55:37 on est en train de faire un très gros travail systématique,
00:55:40 y compris en formation continue,
00:55:42 pour que tous nos agents sachent caractériser les violences sexistes et sexuelles,
00:55:46 savent aussi comprendre les réactions des femmes,
00:55:48 parce que vous pouvez avoir des femmes qui vont complètement se replier,
00:55:51 d'autres qui vont être extrêmement agressives,
00:55:54 et donc il faut que les agents arrivent à prendre en charge ces victimes,
00:55:59 et nous pouvons accompagner jusqu'au dépôt de plainte,
00:56:02 nous avons un partenariat avec les commissariats ferrés,
00:56:05 nous mettons même à disposition des taxis en sortie de commissariat,
00:56:09 ou pour aller au commissariat quand on a été victime d'une agression ou d'un harcèlement.
00:56:13 Est-ce que ici les gens le savaient ?
00:56:15 Non ?
00:56:16 Et combien de personnes ici ont déjà eu une expérience désagréable dans les transports en commun ?
00:56:23 Ben tout le monde.
00:56:25 C'est 9 femmes sur 10.
00:56:26 Bon bah écoutez, Sandrine, il y a du boulot !
00:56:29 9 femmes sur 10, 9 femmes sur 10, voilà.
00:56:32 Je préférerais être au chômage, mais je sais que je vais avoir du travail.
00:56:36 Vous avez un poste à jurer !
00:56:38 Je voulais aussi vous dire que nous travaillons aussi avec la vidéoprotection,
00:56:42 et que si vous allez déposer plainte avec la réquisition d'image,
00:56:46 on a 70% de résolution de ces cas-là.
00:56:49 Ce qu'il faut se dire parfois, c'est que certaines femmes,
00:56:52 pour la énième main aux fesses, ne vont pas vouloir aller déposer plainte,
00:56:56 parce qu'il y a la journée derrière,
00:56:58 mais ce sont généralement des récidivistes, des réitérants, des gens qui sont habitués.
00:57:05 Et donc aller déposer plainte, c'est peut-être demain,
00:57:08 en solidarité avec une autre femme, enlever un prédateur du circuit.
00:57:14 On va parler de nouveaux mots d'excuse dans les entreprises.
00:57:17 J'arrive en retard parce que je suis allée déposer plainte pour ma énième main aux fesses.
00:57:22 Non, Valérie, alors si je puis faire une proposition,
00:57:26 je pense que le dépôt de plainte en ligne
00:57:29 pourrait accompagner clairement ce type d'agression et de harcèlement.
00:57:34 Je ne parle pas du viol, mais je parle du reste.
00:57:36 Je pense que toutes les femmes qui sont ici sont en mesure,
00:57:39 et les hommes, parce que les hommes comme témoins peuvent le faire aussi,
00:57:42 ou peuvent être victimes.
00:57:43 Nous avons quand même 5% d'hommes qui déclarent des faits sur le réseau RATP.
00:57:47 Et donc le faire en ligne, tout le monde est capable de le faire,
00:57:49 et ça évite de perdre deux heures.
00:57:51 - Et bien, madame Sandrine, Elina, Gwenaëlle,
00:57:54 je pense que nous avons une de nos premières propositions pour notre livre blanc.
00:57:58 D'avoir en ligne, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:58:01 - Mais la condition, et elle est extrêmement importante,
00:58:04 c'est qu'au bout, il y ait de l'intelligence artificielle
00:58:09 qui détecte l'agression et le harcèlement,
00:58:11 et qui puisse tout de suite demander une réquisition d'image.
00:58:15 Parce que sinon, si la plainte tarde trop, les preuves manqueront.
00:58:19 Et donc ça ne sert à rien d'avoir un réseau vidéo protégé
00:58:23 avec des images utilisables, si on ne peut pas les récupérer.
00:58:27 Et je voudrais juste dire un dernier mot, parce que je pense que c'est important.
00:58:30 - Non, non, mais tu recommences à tard.
00:58:31 - Non, non, mais là-dessus, sur la problématique du transport,
00:58:33 je pense que nous sommes aussi, toutes et tous, un élément de la solution.
00:58:39 Et c'est pour ça que nous nous sommes engagés,
00:58:41 avec la Fondation des femmes et le partenariat Stand Up,
00:58:44 à proposer à l'ensemble de nos voyageurs
00:58:46 de se former à la méthode des 5D,
00:58:49 qui permet d'agir et d'intervenir quand on est témoin,
00:58:52 ou même victime d'une situation d'agression et de harcèlement,
00:58:55 sans se mettre en danger.
00:58:57 Et cette méthode, nous distribuons un certain nombre de marques pages
00:59:00 régulièrement avec QR code, par des agents qui sont eux-mêmes formés,
00:59:04 pour dire à nos autres clients, à tous les clients,
00:59:08 qu'ils sont aussi une des solutions.
00:59:12 Il ne s'agit pas de culpabiliser.
00:59:14 Nous n'avons pas de discours culpabilisateur.
00:59:16 La personne qui n'agit pas, ce n'est pas qu'elle s'en fout,
00:59:19 c'est que parfois, elle ne sait pas, elle a peur, elle a un doute.
00:59:22 C'est ce qu'on appelle l'effet témoin.
00:59:24 Et donc, c'est important aussi, et c'est une des politiques que nous menons,
00:59:28 pour faire du transport quelque chose de sûr et serein,
00:59:31 que les femmes le reprennent, qu'elles le reprennent tard,
00:59:34 qu'elles puissent sortir, qu'elles n'aient pas à payer d'autres modes de retour.
00:59:39 Et c'est donc plus de liberté et plus de pouvoir d'achat.
00:59:42 Merci beaucoup Sandrine, vraiment c'est un sujet important.
00:59:48 C'est vrai que quand on parle de l'inflation, vous l'avez dit,
00:59:51 de ne pas avoir accès, de ne pas pouvoir sortir,
00:59:54 que ce soit pour aller voir une exposition, rencontrer des amis,
00:59:57 voir ses parents parce que le coût du taxi est trop cher,
01:00:00 on doit avoir un accès au transport public.
01:00:03 Alors Sandrine, quand je lui ai demandé de participer,
01:00:05 m'a dit oui, oui, mais bon, je ne pourrais pas trop m'exprimer
01:00:08 sur l'augmentation du prix du transport en commun.
01:00:13 Donc monsieur le député, elle nous a dit que ce n'était pas elle.
01:00:18 Donc je reviens vers vous et je vous dis,
01:00:21 il y a peut-être aussi autre chose à faire sur ce sujet-là.
01:00:25 Ce n'est pas ce qu'il y a non plus, mais écoutez, vous êtes là, vous représentez.
01:00:29 Je suis là, profitons-en.
01:00:31 Je vais gentiment me défausser sur le fait que ce n'est pas la compétence du Parlement
01:00:36 d'agir sur le prix du pass Navigo,
01:00:39 c'est la compétence de la région Île-de-France, bien évidemment.
01:00:43 Alors, il y a une négociation, bien évidemment,
01:00:45 et vous le savez, des négociations qui se passent aujourd'hui
01:00:48 avec le ministre des Transports.
01:00:51 Il y a des dispositifs qui ont été mis en place à travers ce qu'on appelle des boucliers
01:00:55 pour faire en sorte que ces hausses soient les plus faibles possibles, bien évidemment.
01:01:02 Mais voilà, désolé de botter en touche là-dessus,
01:01:05 mais est-ce que je peux rajouter juste une petite chose sur ce que vient de dire Solène Charnot ?
01:01:09 Avec plaisir.
01:01:10 Moi, je salue ce que fait le travail mené par la RATP sur ces sujets.
01:01:17 On a une difficulté aujourd'hui, alors c'est vrai que quand il n'y a qu'une seule voiture,
01:01:23 et je reviens sur les territoires euros, je parle de ce que je connais le mieux,
01:01:26 mais sur les territoires euros, lorsque vous n'avez qu'une seule voiture dans le couple,
01:01:30 bien souvent, effectivement, c'est la femme qui se retrouve pénalisée
01:01:34 et qui ne peut pas se rendre à un cours de gym, à un cours de musique,
01:01:38 à une activité culturelle, de loisirs, sportive, etc.
01:01:42 parce que le mari utilise la voiture tout simplement pour se rendre à son travail.
01:01:46 Et quand vous n'avez pas de réseau de mobilité,
01:01:48 aujourd'hui, ce réseau de mobilité, ce sont les agglomérations dans les territoires euros
01:01:53 qui en ont la compétence, c'est en train de se développer petit à petit,
01:01:56 mais les choses ne se font pas en un claquement de doigts
01:02:00 et cela renforce les inégalités que nous constatons jour le jour sur les territoires.
01:02:05 Et puis je voudrais revenir sur quelque chose que nous avons créé,
01:02:08 il y a déjà maintenant un petit moment, une petite chose, la deuxième,
01:02:12 et c'est en 2015, lorsque nous avons travaillé,
01:02:17 les députés ici déjà, sur la loi croissance-activité,
01:02:21 on avait travaillé sur la question du travail du dimanche.
01:02:24 Peu importe ce que l'on pense du travail du dimanche,
01:02:27 nous avons créé les zones touristiques internationales,
01:02:30 notamment ici sur Paris.
01:02:32 Et j'étais rapporteur sur ce projet de loi, de ce sujet,
01:02:37 et nous avions mis en place ici, sur l'ensemble des zones touristiques internationales
01:02:41 qui avaient été créées sur le territoire français,
01:02:44 à la fois, notamment pour les femmes, la réversibilité du volontariat
01:02:49 pour venir travailler le dimanche,
01:02:51 mais aussi pour celles et ceux qui travaillent,
01:02:54 notamment dans les magasins sur les Champs-Elysées,
01:02:56 on va prendre Paris au hasard, et dans les zones touristiques internationales,
01:02:59 la possibilité pour après minuit, de pouvoir avoir un transport individuel
01:03:05 qui ramène les salariés à leur domicile,
01:03:09 pour leur éviter justement d'avoir à prendre les transports en commun
01:03:12 et de minimiser les risques d'agression auxquels
01:03:17 beaucoup d'entre vous ont pu être témoins ou être victimes.
01:03:22 Et c'est un dispositif qui existe toujours pour les salariés des grands magasins
01:03:27 des zones touristiques internationales.
01:03:29 Je m'arrête là.
01:03:30 On reviendrait tout à l'heure, ne vous inquiétez pas.
01:03:32 Je voudrais donner la parole maintenant à Soliane Verlet.
01:03:35 Je l'ai dit tout à l'heure, vous êtes Equity Fund Manager chez Mirova,
01:03:39 qui est une filiale de Natixis Investment Manager,
01:03:42 avec laquelle nous travaillons depuis aussi de très nombreuses années.
01:03:45 Et alors, comme vous êtes justement dans un fonds et dans la banque,
01:03:49 vous allez avoir le rôle de nous parler un petit peu de cette inflation.
01:03:52 Qu'est-ce qu'elle a de spécifique cette inflation ?
01:03:54 Parce que nos pays n'étaient plus habitués à des inflations comme celle-ci,
01:03:57 nos économies non plus, et vous savez que les économies sont réputées
01:04:01 pour pouvoir expliquer ce qui s'est passé dans le passé,
01:04:03 mais pas toujours pour prévoir l'avenir.
01:04:06 Donc, pourquoi est-ce qu'on a cette inflation aujourd'hui ?
01:04:09 Sur quoi elle repose ?
01:04:11 Et vous allez peut-être nous dire comment est-ce qu'on doit faire aujourd'hui
01:04:14 et quel conseil vous donneriez à notre charmant député ou à nos ministres aujourd'hui
01:04:18 pour pouvoir faire en sorte que ça impacte moins le pouvoir d'achat des femmes ?
01:04:22 Oui, alors vous avez tout à fait raison.
01:04:24 Ça faisait vraiment des années qu'on n'avait pas connu une inflation comme celle qu'on connaît aujourd'hui.
01:04:29 Alors, l'inflation, elle a vraiment débuté pendant la période du Covid.
01:04:33 En fait, ça a débuté parce qu'on a eu énormément de perturbations sur les chaînes d'approvisionnement.
01:04:38 Alors, on a tous entendu parler des semi-conducteurs.
01:04:40 Aujourd'hui, ils sont par exemple dans tous les outils qu'on utilise,
01:04:43 dans nos téléphones, dans les voitures.
01:04:45 Et on a eu beaucoup de perturbations sur la chaîne des semi-conducteurs,
01:04:48 aussi sur tous les problèmes de logistique.
01:04:51 Et là, on a commencé à avoir des prix de transport qui ont énormément augmenté.
01:04:56 Ensuite, on est sortis du Covid, mais très vite, on a eu la guerre en Ukraine.
01:05:01 Et là, à partir du moment où on a eu la guerre en Ukraine,
01:05:04 on a eu une accélération de cette inflation,
01:05:06 notamment sur les prix de l'énergie et notamment sur le prix de l'alimentation.
01:05:14 On parle aujourd'hui beaucoup de l'inflation en France.
01:05:20 Alors, les chiffres ont été très rapidement donnés,
01:05:22 mais on est aux alentours de 6% en France.
01:05:25 On est sur des chiffres qui sont encore plus élevés dans des pays comme l'Allemagne et comme l'Angleterre.
01:05:32 On est à 8, 9%.
01:05:34 Donc, ce n'est pas du tout un phénomène français.
01:05:36 C'est vraiment quelque chose qu'on observe partout en Europe.
01:05:38 On est d'ailleurs même un peu mieux lotis que la plupart des autres pays européens, je crois.
01:05:41 Alors, oui, on est mieux lotis que la plupart.
01:05:44 Les Italiens, les Allemands.
01:05:45 Oui, on est mieux lotis.
01:05:46 Je pense qu'en Europe, on est le deuxième pays en termes d'inflation.
01:05:51 Donc, on est plutôt bien lotis.
01:05:52 Et alors, ça a été aussi beaucoup rappelé,
01:05:54 mais on a énormément de boucliers tarifaires qui ont été mis en place aussi en France.
01:05:59 Et là aussi, on est encore bien lotis.
01:06:01 Alors, il y a aussi des boucliers tarifaires qui sont mis en place dans les autres économies.
01:06:04 Mais c'est vrai qu'en France, on a quand même énormément de mécanismes qui sont mis en place.
01:06:09 Alors, l'inflation, effectivement, vous voyez, 5%, 10% en fonction des hommes et des femmes.
01:06:15 On est plutôt sur 6%.
01:06:17 Ça dépend vraiment des produits.
01:06:20 Je pense qu'on l'a tous remarqué sur les produits de base.
01:06:23 Quand on fait nos courses, on a notre panier qui a énormément augmenté.
01:06:26 Ça dépend.
01:06:27 Les œufs, vous regardez les œufs, ça a augmenté de presque 20%.
01:06:30 Le papier toilette, ça a augmenté de 30%.
01:06:32 Tout a beaucoup augmenté.
01:06:34 Les voitures, le prix des voitures a beaucoup augmenté aussi.
01:06:37 Voilà. Donc, une fois qu'on a dit ça sur l'inflation, on est sur une inflation élevée.
01:06:42 Comment est-ce qu'on lutte contre l'inflation ?
01:06:45 Alors, il y a plusieurs moyens de lutter contre l'inflation.
01:06:48 On a la Banque centrale européenne.
01:06:51 Élise, on a parlé rapidement.
01:06:52 Mais la Banque centrale européenne, vous avez dû en entendre parler, augmente les taux.
01:06:57 Et ça, c'est un moyen, justement, de réguler l'inflation.
01:07:03 Il ne faut pas les monter trop vite.
01:07:05 Sinon, on ralentit l'économie.
01:07:07 Donc, voilà.
01:07:08 Ça, c'est le travail de Christine Lagarde.
01:07:10 Moi, j'ai une question.
01:07:11 Parce qu'en fait, quand la Banque centrale augmente les taux,
01:07:14 généralement, c'est pour limiter une inflation qui est due à une surconsommation.
01:07:18 Alors que là, finalement, c'est une inflation qui est due à une augmentation des prix
01:07:22 et avec une déconsommation, en fait, avec les gens qui consomment moins.
01:07:27 Donc, est-ce que c'est vraiment la réponse adaptée ?
01:07:29 Alors, oui, c'est une des réponses.
01:07:32 Ce n'est pas la seule.
01:07:34 Mais oui, oui, c'est effectivement une des réponses.
01:07:36 Et d'ailleurs, alors, nous, c'est très difficile.
01:07:38 Parce que nous, dans notre quotidien, on le vit encore et toujours beaucoup, en fait, cette inflation.
01:07:43 Mais on est plutôt sur un ralentissement de l'inflation.
01:07:47 Elle ne continue pas à augmenter.
01:07:48 Aujourd'hui, on a 5, 8.
01:07:49 On ne s'attend pas à ce qu'on continue à avoir une inflation à 7, 8 %.
01:07:53 Ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:07:54 Ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:07:55 Vous pensez qu'a priori, cette inflation, elle ne devrait pas s'envoler ?
01:07:58 Elle ne devrait pas être galopante dans les mois qui viennent ?
01:08:00 Oui.
01:08:01 Oui.
01:08:02 Non, mais ça, c'est une bonne nouvelle.
01:08:03 Non, mais c'est une bonne nouvelle.
01:08:05 C'est une bonne nouvelle.
01:08:06 Mais ça ne réduit quand même pas.
01:08:07 Non, mais ça ne réduit quand même pas.
01:08:09 Et vous, Sandrine, vous signez un papier sur la réduction des violences ?
01:08:13 Non, mais une fois qu'on a dit ça, on ne résout quand même pas le problème.
01:08:19 Alors, c'est un des leviers, la Banque centrale.
01:08:23 Le gouvernement, c'est aussi un des leviers.
01:08:26 Et l'ensemble des boucliers tarifaires qui ont été mis en place, c'est aussi une partie,
01:08:31 c'est aussi une façon de lutter contre l'inflation.
01:08:34 On y reviendra peut-être plus tard, je ne sais pas.
01:08:36 Mais effectivement, ce qui est intéressant de faire, c'est ces boucliers-là,
01:08:39 c'est les mettre principalement pour les personnes qui sont le plus dans le besoin.
01:08:44 Et évidemment, les femmes.
01:08:45 Pourquoi plus les femmes ?
01:08:46 Parce que c'est les femmes qui gagnent le moins.
01:08:48 Donc, voilà.
01:08:50 Donc, ça, c'est un deuxième moyen.
01:08:52 Un troisième moyen, c'est les entreprises, en fait.
01:08:56 Quand vous êtes salarié dans une entreprise, il y a énormément d'entreprises.
01:09:00 qui ont mis en place des mesures pour justement aider à lutter contre l'inflation.
01:09:06 Ça peut commencer tout d'abord par une hausse des salaires.
01:09:10 Alors, je ne sais pas qui travaille dans une entreprise.
01:09:14 Mais ce qu'on voit, c'est qu'on a des hausses de salaires dans beaucoup d'entreprises.
01:09:19 Et qui vont être surtout pour les plus petits salaires.
01:09:23 C'est-à-dire, on va dire, voilà, pour justement compenser cet effet de l'inflation.
01:09:28 On va faire un petit sondage aussi.
01:09:30 Est-ce que dans vos entreprises, il y a eu des augmentations de salaires suite à cette inflation ?
01:09:33 C'est le contraire.
01:09:35 C'est les plus petits salaires.
01:09:37 Oui.
01:09:38 Et les petits salaires.
01:09:39 D'accord.
01:09:40 Sur les petits salaires, oui.
01:09:41 Il y a quand même quelques entreprises qui ont mis en place...
01:09:43 Alors, voilà.
01:09:44 C'est la limite.
01:09:45 C'est-à-dire que c'est ce que je disais aussi.
01:09:46 C'est pour les personnes qui sont en entreprise et dans des grandes entreprises.
01:09:49 Après, je vais essayer de ne pas être trop longue non plus.
01:09:53 Ça, ce sont des mesures qui sont déjà prises.
01:09:56 Gouvernement, BCE, les entreprises.
01:10:00 Après, ça, c'est des actions immédiates.
01:10:04 Pour lutter contre l'inflation qui touche les femmes plus particulièrement et sur le long terme,
01:10:10 il faut s'attaquer aux problèmes de façon plus structurelle.
01:10:14 Et donc, à la différence de pouvoir d'achat entre les hommes et les femmes,
01:10:19 c'est en fait tout simplement à la différence de salaire entre les hommes et les femmes.
01:10:23 Et donc, il faut mettre en place des politiques en faveur de l'égalité salariale.
01:10:28 Marlène Schiappa le rappelait, c'est dans la loi.
01:10:32 Les hommes et les femmes devraient être émunérés de la même façon à métiers équivalents.
01:10:37 Ce n'est pas forcément le cas aujourd'hui.
01:10:39 Donc, voilà.
01:10:40 Il y a des mesures comme ça à mettre en place, à développer.
01:10:43 Moi, je le vois tous les jours dans les entreprises.
01:10:45 Déjà dans l'entreprise dans laquelle moi, je travaille.
01:10:47 Je pense que vous allez nous faire la transition.
01:10:49 C'est parfait.
01:10:50 Je voudrais juste rappeler ce que vous faites.
01:10:52 Vous êtes dans un fonds MIROVA qui est un fonds à un impact.
01:10:56 Et justement, vous encouragez des investissements dans des entreprises qui font du développement durable.
01:11:05 Et donc, qui justement, et je le disais tout à l'heure, c'est que l'égalité femmes-hommes fait partie de critères
01:11:11 dans les entreprises que vous investissez.
01:11:13 Oui, tout à fait.
01:11:14 MIROVA, en fait, c'est une filiale de Natixis, une filiale qui est dédiée à la gestion d'actifs.
01:11:20 Et c'est une filiale qui est vraiment sur les thématiques qu'on appelle ESG,
01:11:26 les thématiques environnementales, sociales et de gouvernance.
01:11:30 Donc, on fait partie de la galaxie Natixis.
01:11:35 Donc, je vais répondre en deux temps à votre question.
01:11:39 C'est-à-dire, comment l'entreprise dans laquelle je suis fait pour justement lutter contre les inégalités salariales.
01:11:45 Il y a plusieurs façons de le faire.
01:11:47 Il y a à la fois par les produits de l'entreprise.
01:11:49 Et là, je vais vous parler de ce que moi je fais et de comment justement, à notre niveau chez MIROVA,
01:11:55 avec les fonds qu'on a, on essaye de lutter contre ça.
01:11:57 Donc, c'est les produits.
01:11:59 Et puis, il y a aussi les pratiques qui sont mises en place au sein de l'entreprise.
01:12:03 Et là, j'ai un certain nombre d'exemples aussi à vous donner sur les politiques qui peuvent être mises en place justement pour ça.
01:12:11 Deux mots peut-être sur le fonds que moi je gère.
01:12:15 Donc, vous l'avez dit, on a des fonds chez MIROVA, on a des fonds qui sont sur la thématique environnementale.
01:12:20 Donc, des fonds qui vont être alignés avec une trajectoire de degrés, etc.
01:12:23 Puis, on a des fonds aussi sur la thématique sociale.
01:12:26 Donc, moi, le fonds, je suis là pour parler de la stratégie diversité.
01:12:31 En fait, ce qu'on fait dans le fonds diversité, c'est qu'on va investir sur des entreprises qui vont promouvoir l'égalité hommes-femmes.
01:12:41 Et comme on sélectionne les entreprises, on va sélectionner les entreprises sur la diversité.
01:12:45 Et notamment, la diversité au sein des instances dirigeantes.
01:12:50 C'est-à-dire qu'on va regarder un peu l'équilibre au sein du comité exécutif.
01:12:54 On va faire attention qu'il y ait à peu près un bon équilibre entre les hommes et les femmes.
01:12:59 Alors, attention, pour vous donner une idée, typiquement, si on regarde les grandes entreprises cotées,
01:13:04 vous avez en moyenne 15% de femmes dans les comités exécutifs.
01:13:06 C'est quand même pas beaucoup 15%.
01:13:08 Donc, nous, on veut au moins 30%.
01:13:10 Ou alors, on va investir sur des sociétés qui vont être dirigées par des femmes.
01:13:14 Ou alors, il y a beaucoup de sociétés aussi pour lesquelles, qui sont dites plus masculines,
01:13:19 ça peut être l'automobile, ça peut être la tech.
01:13:22 On va regarder que ces sociétés qui n'ont pas beaucoup d'hommes au départ dans leurs effectifs globaux,
01:13:28 arrivent quand même à sécuriser des trajectoires de carrière.
01:13:30 Pas beaucoup de femmes, vous voulez dire ?
01:13:32 Non, il n'y a pas beaucoup de femmes.
01:13:33 Non, c'est oui, pardon, j'ai dit homme.
01:13:34 Excusez-moi, si je commence à mélanger, effectivement, on va avoir du mal à s'y retrouver.
01:13:38 Donc, voilà, on sélectionne les entreprises à la fois sur des critères quantitatifs,
01:13:42 ce que je viens de vous dire, et puis aussi sur l'ensemble des pratiques qui vont être mises en place pour favoriser l'égalité.
01:13:48 Et là, du coup, je peux reboucler parce que ce que moi, je vois dans les entreprises qu'on a,
01:13:52 c'est aussi ce que je vois aussi dans la société dans laquelle moi, j'évolue.
01:13:57 On parlait, et j'y reviens encore, sur l'égalité de salaire.
01:14:01 Nous, tous les ans, on a une enveloppe qui est dédiée, justement,
01:14:06 à combler les écarts de salaire entre les hommes et les femmes pour un travail équivalent.
01:14:13 On a aussi beaucoup, alors, on a des mesures qui permettent d'équilibrer un peu la vie professionnelle et la vie personnelle,
01:14:22 c'est-à-dire on va avoir des subventions pour les crèches.
01:14:25 Enfin, ça, quand on habite à Paris, on sait à quel point c'est difficile.
01:14:30 Donc, on a des subventions pour les crèches.
01:14:33 On fait aussi, on met aussi beaucoup, on fait en sorte d'avoir de la mixité dans les métiers.
01:14:40 Typiquement, on sait tous, si on a un service informatique, il y a beaucoup d'informaticiens, il y a beaucoup d'hommes, il y a moins de femmes.
01:14:46 Nous, on fait en sorte d'avoir plus de mixité au sein des métiers.
01:14:49 Et puis aussi, un point très important, c'est qu'on fait en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les cercles de leadership, en fait, au niveau des dirigeants.
01:14:57 C'est aussi un moyen de gagner du pouvoir d'achat et de lutter contre l'inflation.
01:15:02 Typiquement, on a des formations pour devenir leader, etc.
01:15:06 On fait en sorte qu'il y ait autant d'hommes que des femmes.
01:15:08 Les prises de parole, on intervient pas s'il n'y a pas hommes et femmes.
01:15:13 Enfin, oui, il y a énormément de mesures qui sont mises en place.
01:15:17 On parlait beaucoup du congé maternité.
01:15:19 Quand on revient du congé maternité, on peut avoir des hausses de salaires qui soient équivalentes à celles observées par vos collègues qui ont travaillé pendant que vous étiez en congé maternité.
01:15:31 Et Solène, c'est important, parce que dans cette première partie de cette table ronde, vous l'avez vu, on a abordé l'impact de l'inflation sur les dépenses.
01:15:37 Mais comme l'ont dit Aurore Berger et Marlène Schiappa, pourquoi est-ce que l'inflation touche davantage les femmes que les hommes ?
01:15:44 C'est parce que notre pouvoir d'achat, c'est-à-dire nos salaires, nos revenus, nos pensions sont plus faibles que les hommes.
01:15:50 D'où l'importance de prendre le mal à la racine et de faire en sorte que toutes les grandes entreprises, mais également nos élus,
01:15:58 fassent en sorte que les salaires soient plus importants et que les promotions soient faites dans les femmes.
01:16:04 Donc, merci pour ce témoignage.
01:16:06 Ce que je trouve intéressant également, c'est que finalement, aujourd'hui, ces fonds, vous avez des investisseurs qui décident de porter leurs investissements
01:16:16 dans des entreprises où il y a plus de femmes. C'est un message important pour les entreprises.
01:16:21 On leur dit "Allez-y, mettez plus de femmes dans vos comex", etc. Et ce n'est pas pour rien.
01:16:26 Il faut le rappeler, c'est parce que les entreprises où il y a plus de mixité fonctionnent mieux, ont une meilleure productivité.
01:16:31 Donc, on ne sait pas qu'on demande le mot, c'est que tout simplement, je pense que dans une période où l'économie est mal menée,
01:16:37 il n'y a aucune entreprise qui peut se passer d'avoir des talents féminins pour pouvoir réussir.
01:16:43 Oui, vous avez tout à fait raison. En fait, l'objectif, il est à la fois un impact social, mais évidemment, on veut aussi une performance financière pour les fonds.
01:16:53 Et plus de diversité, ça amène des meilleures performances, pour énormément de raisons.
01:16:59 Ce n'est pas plus facile de travailler avec des gens qui sont différents de nous. Évidemment, par contre, c'est beaucoup plus innovant.
01:17:04 C'est plus stimulant.
01:17:05 C'est plus stimulant et c'est très vrai sur la jeune génération. Ça montre aussi qu'on est dans des sociétés qui sont méritocratiques.
01:17:13 C'est plus stimulant, c'est plus innovant. Bref, ça apporte beaucoup plus, ça apporte de bien meilleurs résultats économiques pour l'entreprise.
01:17:21 Merci beaucoup. Alors, Élise, chez Amazon, on a parlé justement du rôle d'Amazon tout à l'heure sur les prix.
01:17:27 Mais vous êtes aussi un très gros employeur mondial et français. Et donc, moi, j'aimerais savoir si on a parlé aussi justement de la tech.
01:17:34 On sait qu'aujourd'hui, c'est un secteur, malheureusement, où il n'y a pas suffisamment de femmes qui travaillent dans le secteur de la tech.
01:17:41 Donc, vous êtes à la fois distribution, mais une des grandes entreprises de la tech.
01:17:45 Quelles sont les mesures chez vous, chez Amazon, en fait, en interne que vous avez mises en place en tant qu'employeure pour la politique de promotion des femmes ?
01:17:55 Pour l'égalité professionnelle. Ah oui, vous avez raison de redire qu'effectivement, Amazon est un employeur significatif en France.
01:18:03 18 500 CDI en 2022. Et on est très attaché à l'égalité professionnelle. On a une mesure de cette égalité qui est bonne.
01:18:14 99 sur 100 à l'index de l'égalité professionnelle pour notre activité logistique. Et on se donne effectivement...
01:18:21 Et vous avez combien de femmes dans la partie logistique ?
01:18:25 On est à parité. Et on se donne effectivement les moyens d'obtenir ce résultat.
01:18:34 Alors, le premier moyen significatif, c'est la parité exacte dans notre comité de direction.
01:18:41 Vous avez parlé des rôles modèles. On y croit beaucoup. Et évidemment, avant tout, parce que vous l'avez dit, on est convaincus,
01:18:48 d'ailleurs c'est scientifiquement prouvé, que la diversité est facteur de performance.
01:18:53 Donc, une parité parfaite dans notre comité de direction. Et ensuite, un certain nombre de mesures concrètes qui amènent plus d'égalité professionnelle.
01:19:05 Alors, qu'est-ce que c'est ? C'est par exemple 4 semaines de congé parental pour les hommes et pour les femmes après la naissance ou l'adoption d'un enfant.
01:19:14 Donc, une mesure très concrète qui va permettre aux hommes et aux femmes de mieux s'organiser pour le retour au travail, etc.
01:19:20 C'est aussi un système de mentorat. Alors, un programme de mentorat assez développé.
01:19:26 300 collaboratrices, aujourd'hui, chez Amazon, qui ont recours à un mentor en un terme pour les épauler dans la gestion de leur carrière.
01:19:34 Et un système de père à père avec des femmes, en fait. Très efficace.
01:19:43 Après, on a des mesures hyper concrètes. Par exemple, un accord de qualité de vie au travail qui permet aux salariés logistiques, à nos collaboratrices en logistique,
01:19:57 des temps de pause allongés quand elles sont enceintes. Et on a, par exemple, des protections hygiéniques distribuées gratuitement sur l'ensemble des sites Amazon,
01:20:07 bureaux et sites logistiques, pour toutes nos collaboratrices.
01:20:12 Alors, ça, c'est un point important. Et vraiment, j'en profite pour toutes les entreprises qui sont là. Je pense qu'on l'a vu tout à l'heure dans toutes les études.
01:20:19 Les femmes, aujourd'hui, réduisent leurs dépenses personnelles. Et les protections périodiques font partie des dépenses qui sont incompressibles pour les femmes.
01:20:29 On a vu que dans certaines écoles, des jeunes filles, l'université n'allait pas à l'école dans ces périodes-là, parce qu'elle n'avait pas les moyens de pouvoir s'acheter
01:20:36 des protections périodiques pour toute la journée. Donc, je trouve que le fait d'avoir des entreprises qui mettent à disposition des protections périodiques dans les toilettes,
01:20:44 c'est vraiment aussi un acte militant fort, en termes de pouvoir d'achat, mais aussi de reconnaissance de la différence entre les femmes et les hommes,
01:20:54 et de qualité de vie au travail.
01:20:56 Tout à fait. Et après, si on prend un pas de recul aussi, moi, je voudrais rebondir sur ce que nous disait Mme la ministre, sur cette histoire d'autocensure
01:21:07 et de problèmes d'égalité professionnelle à prendre à la racine. Donc, au-delà de notre engagement auprès de nos actions, auprès de nos collaboratrices et de nos collaborateurs,
01:21:18 Amazon contribue, probablement modestement, parce que le travail est immense, mais à s'associer à des partenaires associatifs, à des associations,
01:21:28 pour justement combattre ces phénomènes d'autocensure. Et il y a deux programmes que j'avais envie de partager avec vous, parce que très intéressant.
01:21:37 Un premier, c'est un programme qui concerne les entrepreneurs. En fait, seulement 30% des dirigeants des entreprises enregistrées au registre du commerce et des sociétés
01:21:52 sont des femmes, aujourd'hui. Et d'ailleurs, c'est ce qu'on constate aussi auprès des PME qui vendent sur Amazon. Elles sont 13 000 et il y en a seulement 30%
01:22:01 qui sont dirigées par des femmes. Et nous avons aujourd'hui un programme de formation gratuite qui permet d'accompagner les entrepreneurs vers plus de digitisation,
01:22:11 vers plus d'outils numériques pour favoriser leur croissance. Et dans le cadre de ce programme, nous avons un partenariat avec l'association Femmes des Territoires,
01:22:21 qui œuvre pour plus de solidarité et d'accompagnement des femmes entrepreneurs par des formations gratuites, par des systèmes de coaching.
01:22:34 Et Amazon, via l'accélérateur du numérique, donc c'est le nom de notre programme destiné aux entrepreneurs, propose notamment aux femmes,
01:22:41 mais pas qu'eux, mais avec Femmes des Territoires, donc on a une attention particulière envers les femmes, des formations et de l'accompagnement gratuit pour les entrepreneurs.
01:22:51 30% des entrepreneurs que vous distribuez sont des femmes, à peu près. Donc ça aussi, c'est vrai que c'est un sujet qui nous tient à cœur.
01:22:59 On est là pour encourager aussi les femmes à se lancer, à monter leurs entreprises. Je pense que chez Mirova aussi.
01:23:05 Vous avez combien d'entreprises dirigées par des femmes, à peu près ? Vous en avez beaucoup ?
01:23:11 Dans la stratégie que je gère, on doit avoir à peu près... Non, on n'a pas tant que ça, on a 10% de société, mais c'est parce que...
01:23:23 Parlez bien de votre micro.
01:23:25 Ah oui, j'ai l'impression qu'il clignote. Ah oui, voilà, excusez-moi. On en a assez peu pour... On a plus de femmes directrices financières.
01:23:35 On a 40% de sociétés avec une femme directrice financière, mais il y a très peu de femmes à la tête des grandes sociétés.
01:23:41 Alors vous savez, dans le cas 40, aujourd'hui, on a 3 femmes, mais pendant très longtemps, on n'en a pas eu.
01:23:46 Et au niveau mondial, le constat est à peu près le même. C'est-à-dire qu'on a entre 4, 5, voire 6% en fonction des années qu'on va regarder,
01:23:55 de femmes qui vont être directrices générales. C'est très peu.
01:23:58 Mais oui, c'est vrai.
01:24:00 C'est très peu.
01:24:02 Mais j'attire aussi votre attention sur le fait que dans certains panels, les femmes nous disent aussi qu'elles ont beaucoup plus de difficultés pour lever de l'argent.
01:24:10 Donc c'est aussi un secteur où c'est là où on est tous solidaires. On doit tous travailler sur ces sujets-là.
01:24:15 Parce que c'est vrai aussi que c'est bien d'encourager les femmes à créer leurs entreprises.
01:24:19 Mais si après, quand elles vont voir le banquier, elles vont leur dire "Ah ben oui, mais non, on a moins confiance parce que vous allez avoir un enfant.
01:24:27 Mais qu'est-ce que vous allez faire dans les années suivantes ?" etc.
01:24:29 Il y a beaucoup de jeunes femmes qui veulent monter leur entreprise. Elles ont entre les 30 et les 40 ans.
01:24:34 Et elles ont en phase 2 des banquiers qui s'interrogent. Elles seront capables de gérer tout au long de l'année le début de leur entreprise parce qu'elles vont tomber enceintes.
01:24:42 Donc ce sont aussi... Il faut alerter le secteur financier en disant "C'est pas une maladie d'être enceinte.
01:24:48 Et au contraire, on peut avoir encore plus de créativité dans ces périodes-là."
01:24:53 Vous avez tout à fait raison. Ça ne se limite pas du tout aux grandes entreprises cotées.
01:24:57 Le problème d'accès au capitaux pour les femmes, c'est aussi un enjeu crucial.
01:25:02 Il y a énormément de... Alors il y a des fonds qui investissent dans des entreprises non cotées qui sont spécialisées justement sur les sociétés dirigées par des femmes.
01:25:13 Il y en a de plus en plus qui se montent. Et il y a des collectifs comme Sista aussi qui font beaucoup la promotion, qui en parlent.
01:25:21 Et en fait, déjà en parler, donner les chiffres, je pense que c'est un premier pas vers la prise de conscience.
01:25:26 Je pense qu'on a besoin d'une prise de conscience vraiment de l'ensemble des parties prenantes pour que justement les choses puissent évoluer.
01:25:34 Voilà. Juste un petit message personnel. Elena, je n'ai pas pris ma montre. Je ne sais pas à quelle heure je dois arrêter la table ronde.
01:25:40 Donc juste... J'ai combien de temps encore ?
01:25:44 Vous allez encore... Ah d'accord. Ok. Merci. Bon alors on va y aller. Je crois que j'en aurai trois parce qu'autrement j'aurai pas le temps.
01:25:53 Donc Sandrine, la même chose, même question. À la RATP en tant qu'employeur, quelles sont les mesures aujourd'hui qui sont mises en place
01:26:01 pour lutter contre ces différences salariales et sur l'égalité femmes-hommes ?
01:26:05 Alors la RATP est une grande entreprise et les négociations salariales là viennent d'acter une augmentation des petits salaires.
01:26:13 Donc déjà, vu la réaction de la salle tout à l'heure, je me dis que l'entreprise a fait un effort important.
01:26:20 Nous, nous avons un index de l'égalité de l'année dernière à 100 sur 100. Donc on est assez fiers. Donc c'est une question assez facile.
01:26:31 Et comment on a travaillé cet index à 100 ? On a tout simplement travaillé les retours des femmes en congé maternité.
01:26:38 Et ça rejoint un peu ce qu'on dit depuis tout à l'heure. C'est-à-dire que pour pouvoir travailler l'égalité salariale des femmes et des hommes,
01:26:45 il faut aussi regarder tous les moments de décrochage. Puisque à la RATP, quand vous rentrez machiniste, vous rentrez sur le même salaire.
01:26:51 On est quand même une entreprise de transport. Et donc c'est toutes ces phases-là sur lesquelles on doit être vigilant.
01:26:57 Donc cet index, on l'atteint parce qu'au retour de congé maternité, toutes les femmes qui devaient être promues l'ont été.
01:27:03 On fait très attention aussi à ce qu'elles récupèrent les mêmes augmentations que les hommes.
01:27:07 Et puis nous avons fait un très gros travail au niveau de la tête de l'entreprise, ce qui n'est pas facile dans le domaine du transport.
01:27:12 C'est un comex paritaire. Et nous avons dans les grandes, grosses rémunérations, la moitié de femmes.
01:27:19 Donc c'est ce qui nous a permis d'avoir cet index.
01:27:21 Et vous aviez jusqu'à quelques temps une présidente.
01:27:23 Et on avait jusqu'à quelques temps une présidente femme. Ça a hiffé beaucoup.
01:27:26 Ce sont aussi des femmes qui ont pris des postes pas forcément habituels pour des femmes, puisque notre patronne de la BU Ferré est une femme.
01:27:34 Que la maintenance et l'évolution technique des outils est une femme.
01:27:38 Sandrine, comme il reste très peu de temps, je sais que vous avez des propositions concrètes pour nous.
01:27:43 Non, oui, mais juste quand même, l'AERATPO féminin, parce que je pense que c'est important.
01:27:47 On a un programme qui accompagne n'importe quelle femme, qu'elle soit y compris sous-traitante ou salariée de n'importe quelle filiale,
01:27:55 sur n'importe quel poste, pour une promotion ou pour une évolution.
01:27:58 Et ça, c'est extrêmement important, l'inconditionnalité de ce programme pour toute promotion.
01:28:03 Les réseaux féminins, je sais qu'il y a beaucoup de présidentes de réseaux féminins dans la salle.
01:28:07 C'est essentiel aussi, et vraiment, j'encourage à rejoindre ces réseaux féminins.
01:28:12 Votre position, Sandrine ?
01:28:13 Une proposition peut-être sur l'index, parce que pour l'instant, c'est un vecteur de valorisation des entreprises,
01:28:18 mais il devrait être plus contraignant.
01:28:21 Et surtout, on est en train de nous parler d'un index pour tenir les seniors à l'emploi.
01:28:24 Donc si c'est l'index qui se multiplie, moi, j'aimerais autant qu'on puisse avancer sur son côté contraignant.
01:28:30 On peut avancer doucement, mais si on commence à mettre des pénalités aux entreprises qui ne le respectent pas,
01:28:35 ces 20 % seraient facilement atteints.
01:28:37 Surtout qu'on sait qu'on n'aurait peut-être pas de problème de financement des retraites
01:28:40 si les femmes avaient 20 % d'augmentation supplémentaire et avaient rattrapé les hommes.
01:28:44 Il faut quand même se le dire aussi.
01:28:45 Voilà une proposition.
01:28:46 Et puis peut-être une deuxième proposition côté pouvoir public.
01:28:49 Les gars qui ont l'conditionnalité des aides pour le sujet,
01:28:54 on a un rapport du Haut Conseil à l'égalité qui fait froid dans le dos sur les jeunes.
01:28:59 Ils ont fait quelques propositions que l'on pourrait relayer, appuyer et accompagner.
01:29:05 Comme les budgets genrés.
01:29:07 Quand vous développez des équipements sportifs qui ne sont trustés que par les hommes,
01:29:11 ça pose un sujet.
01:29:13 Donc regardez un peu tous les investissements que portent les pouvoirs publics.
01:29:16 Il y a 4 propositions de qualité.
01:29:17 Exactement. En 3 minutes.
01:29:19 En 3 minutes. Bravo Sandrine.
01:29:20 Merci.
01:29:21 Elise Estolian, est-ce que vous avez des propositions concrètes à partager avec nous ?
01:29:27 Alors, une proposition intéressante.
01:29:33 Nous on travaille aussi, j'en ai pas parlé, pour la démocratisation des filières informatiques.
01:29:41 Et notamment pour attirer plus de jeunes filles dans les filières informatiques.
01:29:45 On a un programme qui s'appelle Amazon Future Engineer,
01:29:49 qui permet de faire de la sensibilisation au code informatique,
01:29:54 et qui se décline sous plusieurs sous-programmes,
01:29:57 et dont un programme de bourse qui permet à des jeunes femmes de s'orienter vers des écoles d'informatique,
01:30:02 puisque Amazon prend en charge leurs études.
01:30:05 Je pense qu'une proposition concrète dans ce domaine,
01:30:09 c'est un enseignement plus structuré de la filière numérique, avec plus de professeurs.
01:30:19 Aujourd'hui, cet enseignement-là, il est fait par les professeurs de mathématiques,
01:30:22 par les professeurs de technologie, qui ne sont pas toujours formés,
01:30:25 avec du coup, finalement, un focus qui n'est pas à la hauteur des enjeux...
01:30:33 Pas toujours inspirant.
01:30:34 Voilà, exactement. Et surtout, qui n'est pas à la hauteur des enjeux de ces métiers d'avenir,
01:30:38 ce sont des filières qui vont pouvoir recruter énormément.
01:30:40 Et donc, une proposition, c'est un plus gros investissement de l'éducation nationale dans ces matières-là.
01:30:48 Alors, Élise, je sais qu'on vous retrouvera dans un prochain événement,
01:30:52 puisque ce sera justement sur les femmes et les métiers d'avenir,
01:30:55 en partenariat avec la ministre de l'Enseignement supérieur et Isabelle Rohm.
01:30:59 Et vous continuerez à développer ce discours qui est très important.
01:31:04 Oui, alors moi, je vais faire très rapide, parce qu'en fait, je voulais vous parler de deux choses.
01:31:10 À la fois Sandrine et à la fois Élise, on en parlait, donc je suis assez d'accord avec Sandrine.
01:31:15 C'est-à-dire qu'il faut vraiment se focaliser sur les populations qui vont en avoir le plus besoin.
01:31:18 Et aussi avec Élise, parce que je pense que l'éducation, on n'en a pas tellement parlé,
01:31:22 mais en fait, c'est de là que tout part.
01:31:25 Et à mon avis, c'est là où il y a aujourd'hui le plus de travail à faire,
01:31:29 c'est-à-dire orienter les jeunes femmes vers des filières plus mathématiques,
01:31:35 plus scientifiques, vers lesquelles elles ne vont pas forcément.
01:31:39 Et c'est vrai qu'il y a des entreprises qui font des travails,
01:31:42 enfin un travail formidable en partenariat avec les écoles,
01:31:45 mais il faut réussir déjà à amener les jeunes femmes à aller vers des filières
01:31:51 où aujourd'hui on a beaucoup plus d'hommes.
01:31:54 Et en fait, vous l'avez dit en introduction, on a besoin de rôles modèles.
01:31:57 Je pense qu'en France, on a quand même des mathématiciennes, des économistes brillantes.
01:32:02 On a Aurélie Jean, on a Esther Duflo.
01:32:04 On a vraiment des femmes très inspirantes, mais je pense que c'est…
01:32:08 il y a beaucoup de choses à faire au niveau de l'éducation.
01:32:10 Et je crois qu'il faut le rappeler, ce sont quand même des métiers qui payent bien.
01:32:15 Et je crois qu'il est important de faire en sorte que les femmes aussi puissent avoir accès
01:32:19 à ces métiers qui sont très rémunérateurs.
01:32:21 Donc, d'où l'urgence aussi de créer de la stimulation, de l'inspiration
01:32:26 et de faire en sorte que les entreprises ensuite les conservent
01:32:29 et créent donc justement aussi des environnements favorables
01:32:32 pour que les femmes s'épanouissent dans ces métiers-là.
01:32:34 Stéphane, je me tourne vers vous.
01:32:36 Vous allez avoir la lourde tâche de conclure cette session en une minute.
01:32:41 Mais surtout, je vous le dis, on compte sur vous,
01:32:44 on compte sur vous au quotidien en tant que député, en tant que membre de la commission
01:32:48 de pouvoir écouter tout ce qui a été dit aujourd'hui,
01:32:51 d'être notre relais lorsque vous discutez et votez ces textes,
01:32:55 d'avoir toujours un regard pour quel est-ce que, effectivement,
01:32:59 les lois prennent bien en compte aussi cette égalité entre les hommes et les femmes.
01:33:03 Oui, on est totalement mobilisés, bien évidemment, sur ces questions.
01:33:06 Et je regarde Prisca Téveneau qui nous a rejoints.
01:33:09 Et c'est vrai que, en ce qui concerne notre groupe, c'est un fil rouge, quelque part,
01:33:14 qui guide à la fois nos réflexions et notre action.
01:33:17 Si on avait deux propositions à faire, je veux bien y contribuer.
01:33:22 Moi, je suis totalement favorable à ce que, dans le cadre de mon respect de l'index de l'égalité,
01:33:29 sur les métiers, sur les différents index qui existent aujourd'hui,
01:33:33 que l'on puisse y mettre de la contrainte.
01:33:35 Parce que c'est le seul moyen par lequel nous pourrons réussir à avoir cette égalité réelle.
01:33:40 Et puis, je crois que, hier, c'était 25 janvier, journée contre le sexisme.
01:33:46 Et moi, les chiffres que j'ai lus et que j'ai entendus m'ont véritablement affolé.
01:33:51 Et moi, je crois qu'on a un gros travail à faire, à partir de l'école, de l'éducation,
01:33:56 dès le plus jeune âge, pour véritablement enrayer ce sexisme ordinaire qui mine un peu la société.
01:34:05 On demande beaucoup à l'école, c'est vrai.
01:34:07 On demande beaucoup à l'école de la République et nous y sommes tous attachés.
01:34:11 Je crois qu'il y a un travail à faire dans ce domaine.
01:34:13 Mais il y a aussi une grande partie de pédagogie.
01:34:16 Et moi, je vais, après ce que j'ai entendu hier, alerter les associations qui travaillent avec les familles.
01:34:23 Parce que le travail doit aussi se faire au sein des familles, dans les couples, auprès des enfants.
01:34:30 Ce n'est pas seulement à l'école de répondre à cette obligation,
01:34:33 mais aussi le travail des familles pour accompagner les enfants dans une société
01:34:38 où l'on traite des droits réels pour toutes et pour tous.
01:34:42 Et puis, bien évidemment, comme parlementaire, ce que j'ai entendu ce matin va dans le sens que nous poursuivons aujourd'hui
01:34:51 pour traiter à la fois de cette égalité réelle, la lutte contre les discriminations salariales,
01:34:58 les discriminations sexistes, contre les violences sexistes et sexuelles.
01:35:02 Et aujourd'hui, bien évidemment, on pourrait considérer que les choses ne vont jamais suffisamment vite.
01:35:08 Mais on essaye de cultiver ici l'optimisme de la volonté pour faire avancer les choses à notre niveau.
01:35:15 Merci beaucoup, cher Stéphane. Merci beaucoup à toutes pour vos propositions, vos engagements et vos interventions de qualité.
01:35:23 Je vais maintenant laisser la parole, ma chère Capucine.
01:35:25 Excuse-moi, pas de monde ce matin, donc je suis un peu en retard.
01:35:28 Ah bon, alors j'ai cinq minutes.
01:35:32 Alors, écoutez, j'ai cinq minutes, donc tout va bien.
01:35:35 Donc est-ce qu'il y a des questions dans la salle ? Est-ce que quelques-unes d'entre vous souhaitent interpeller nos intervenants ?
01:35:42 Alors, allez-y. Madame, c'est vous qui avez commencé en premier, donc...
01:35:48 [inaudible]
01:35:53 Vous avez un micro, là, dans la travée.
01:35:55 Oui, bonjour. Vous avez parlé des cinq gestes pour aider les femmes, parce que moi je le fais souvent.
01:36:04 Souvent je... Ah, mais c'est ma fille que vous embêtez là.
01:36:08 Mais vous avez dit le faire sans se mettre en danger, parce que des fois je me dis, moi je vais prendre un pain de séjour.
01:36:14 Est-ce que c'est moi ?
01:36:16 Donc où est-ce qu'on peut se former ?
01:36:18 Je salue Astrid, Panossian qui nous rejoint.
01:36:20 Où est-ce qu'on peut se former ? Où peut-on avoir les informations là-dessus ?
01:36:25 Alors, il suffit de taper "stand up" sur Internet et vous aurez la page de présentation de cette méthode.
01:36:32 Donc les 5D, ce sont distraire, déléguer, diriger, donc visiblement vous, Madame, vous êtes plutôt dans la catégorie diriger,
01:36:40 documenter et également dialoguer.
01:36:45 Si vous ne pouvez rien faire, si ça s'est passé trop vite, si vous n'étiez pas en mesure d'aider la personne,
01:36:51 rien qu'allez la voir après pour lui demander si ça va, vous êtes dans une réaction positive et vous la reconnaissez comme victime.
01:36:58 Donc cette méthode se fait en 1h, 1h15 en ligne.
01:37:02 Il y a des sessions sur lesquelles vous pouvez vous inscrire.
01:37:05 La Fondation des femmes et deux associations en France en avant toutes et FieL'Action donne ces formations gratuitement à tous ceux qui le souhaitent.
01:37:14 Et nous, nous avons, j'aurais dû amener, nous avons des marque-pages que nous distribuons par nos équipes en agence gare et station dans nos métros, sur les lignes.
01:37:23 Il y a un QR code pour se connecter et s'enregistrer, mais je n'ai pas pensé à les amener ce matin.
01:37:27 Je ne pensais pas qu'on aurait autant de succès, mais je vous promets.
01:37:31 - Est-ce qu'il y a un numéro ou quelque part ?
01:37:34 - Le site stand-up.
01:37:35 - Voilà, vous pouvez aller sur le site stand-up.
01:37:37 - Voilà, et si vous ne le trouvez pas, vous faites un petit mail.
01:37:39 Voilà, sandrine.charnos@ratb.fr et je vous enverrai le lien.
01:37:43 - D'accord, merci beaucoup.
01:37:44 - Une autre question ? Madame ?
01:37:47 - Alors moi, c'était par rapport au transport également.
01:37:51 Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité d'avoir des wagons spéciaux pour les femmes ?
01:37:56 - Alors, c'est un sujet extrêmement controversé.
01:38:00 Je considère qu'à partir du moment où on met des wagons spéciaux pour les femmes,
01:38:04 toutes celles qui n'y seraient pas, parce que Stéphane Travers l'a rappelé,
01:38:08 on a vraiment un sujet sur le consentement en France,
01:38:12 et donc toutes les femmes qui ne seraient pas dans ces wagons
01:38:16 seraient susceptibles d'être même critiquées parce qu'elle l'a bien voulu,
01:38:20 elle l'a bien cherché.
01:38:21 Donc c'est le phénomène à double tranchant.
01:38:24 En revanche, sur le matériel roulant, on est en train de faire évoluer tout notre parc
01:38:28 parce qu'on s'est aperçu que la chenille, c'est-à-dire que tous les wagons en continus
01:38:32 ont un sentiment de sécurité beaucoup plus fort.
01:38:36 La femme n'est pas captive, elle voit l'ensemble de la rame
01:38:39 et c'est pour ça que nous sommes en train de changer tout notre parc,
01:38:41 contrairement à la voiture individuelle.
01:38:43 Et puis sinon, il y a l'usage quotidien que je peux partager avec vous.
01:38:47 Quand vous rentrez tard le soir, le mieux c'est d'être dans le wagon de tête
01:38:50 à côté du machiniste qui est dans sa cahute et qui entend tout.
01:38:54 Mais vous avez également toutes les bandes d'appels avec 24 heures sur 24,
01:38:58 quand le métro et les RER fonctionnent, quelqu'un qui peut vous épauler.
01:39:02 Et le 31 17, qui est l'appel des forces SNCF, RATP, police, connectées.
01:39:09 31 17 ou par SMS, 31 17 7.
01:39:12 - Merci. Sabine, une question ?
01:39:14 - Oui, bonjour. Moi j'ai une question notamment pour M. Travers sur l'emploi des seniors.
01:39:19 C'est conserver son pouvoir d'achat, c'est aussi pouvoir conserver son emploi.
01:39:25 C'est quand même un sujet d'actualité.
01:39:27 Est-ce que vous avez des idées ?
01:39:29 Qu'est-ce que le gouvernement compte faire, ou même dans les entreprises,
01:39:32 en faveur de l'emploi des personnes seniors ?
01:39:36 Alors je ne suis jamais trop... Est-ce que c'est plus de 45, plus de 50, plus de 55 ?
01:39:40 Je n'en sais rien. C'est de plus en plus tôt finalement.
01:39:43 Mais voilà. Et je pense que les entreprises ont un rôle important à jouer aussi.
01:39:47 - Juste Sabine, il faut quand même savoir que ce sera l'objet de la table ronde suivante.
01:39:51 Mais je laisse quand même Stéphane répondre avec ses propres mots.
01:39:56 - Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'on nous considère comme seniors à partir de 45 ans.
01:40:00 Donc ça y est, je suis dans les purs.
01:40:03 Donc voilà, je vais rappeler que moi j'ai 35 ans, mais je suis fatigué.
01:40:07 Non, sur la question de l'emploi des seniors, moi c'est véritablement,
01:40:11 et dans les débats qui vont arriver dans les semaines à venir,
01:40:15 c'est vraiment une question absolument essentielle.
01:40:19 On a des désaccords aujourd'hui, notamment, moi je le vois chez moi,
01:40:22 dans les discussions que j'ai eues avec eux, avec le MEDEF, sur ce sujet.
01:40:26 Parce que moi je considère aujourd'hui que mettre quelqu'un au chômage à partir de 59 ans,
01:40:31 c'est le faire patienter jusqu'à l'âge légal de la retraite.
01:40:35 Et qu'on pourrait à travers l'expérience des seniors dans une entreprise,
01:40:39 faire du tutorat, faire du mentorat.
01:40:41 Et puis ce sont aussi parfois, dans un certain nombre de métiers,
01:40:45 des gens qui peuvent apporter aussi leur expérience.
01:40:47 Donc moi, aujourd'hui, je suis dans un département où on est à 5% de chômage.
01:40:51 On a besoin de tous les talents.
01:40:53 Et c'est ce qui permet aussi, et ça rejoint ce qui se disait tout à l'heure,
01:40:57 à des femmes qui n'occupaient pas un certain nombre de professions,
01:41:00 de venir les occuper, parce qu'aujourd'hui, on a besoin d'aller chercher
01:41:03 des collaborateurs et des collaboratrices pour occuper l'ensemble des métiers
01:41:07 du spectre industriel et technique.
01:41:10 Et je crois que cet emploi des seniors, et dans la réforme qui se dessine,
01:41:15 il y a un index qui va être créé aussi là-dessus pour évaluer,
01:41:20 avoir des données objectivées de ce qu'est la réalité de l'emploi des seniors
01:41:24 aujourd'hui sur le territoire.
01:41:26 Et on sait pertinemment bien que parfois, mais aussi des fois avec,
01:41:30 sous couvert des organisations syndicales aussi,
01:41:34 on a un certain nombre de seniors qui quittent l'entreprise un peu avant l'âge
01:41:39 parce qu'on va considérer que ceux-ci ne sont plus forcément employables.
01:41:43 Donc sur l'emploi des seniors, la question de la pénibilité,
01:41:46 la question des carrières longues, mais c'est un sujet sur lequel
01:41:49 on peut faire un pari autour du mentorat, du tutorat, du partage d'expérience
01:41:54 et de la transmission intergénérationnelle.
01:41:57 Merci Stéphane. Alors juste un petit témoignage.
01:42:01 Il y a non seulement, quand on est un senior, enfin moi ce mot-là,
01:42:04 je ne sais pas ce qu'il veut dire, on amène l'expérience,
01:42:06 mais on amène la passion, l'énergie et tout le reste aussi.
01:42:10 Parce que voilà, moi j'ai 59 ans et je peux vous assurer
01:42:17 que je pense que je peux en remontrer à beaucoup de gens.
01:42:20 Et pour freiner mon énergie, mais je ne sais pas ce que feront mes enfants
01:42:25 et mon compagnon si j'arrête de travailler avec cette énergie-là.
01:42:29 Donc non seulement l'expérience, mais je crois qu'on a les femmes
01:42:32 de plus de 55 ans, 60 et autres, on a encore beaucoup, beaucoup
01:42:37 à porter à l'entreprise et à la vie de notre pays.
01:42:41 Merci beaucoup.
01:42:43 [SILENCE]

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